Séancede BodyBoard - 1 heure 30. Prix / personne. 35 € Offrir Réserver Pour les entreprises 85360 La Tranche-sur-Mer Le cours s'effectue sur la plage de la Terrière Accès : - Les Sables d'Olonne : 50 minutes via D949 - La Tranche-sur-Mer : 10 minutes via la Rue des Sables. Les infos pratiques. Informations pratiques : Les cours sont délivrés par des moniteurs diplômés d’état Les forts coefficients prévus jusqu'à samedi vont attirer bon nombre d'amateurs de coquillages et de crustacés sur le littoral de l'Atlantique et de la Manche. Voici comment éviter les petits bobos et les gros vos bottes et à vos seaux ! Jusqu'au samedi 24 août, le littoral de l'Atlantique et de la Manche va connaître de grandes marées avec des coefficients supérieurs à 100. Des conditions idéales, en pleine période de vacances scolaires, pour la pêche à pied. Une belle sortie en perspective, mais qui se prépare pour éviter les accidents. Francetv info vous donne quelques conseils pour que la partie de pêche ne parte pas à vau-l' l'horaire des maréesAvant d'enfiler vos bottes ou de remonter votre pantalon, pensez à vérifier les horaires des marées pour planifier votre sortie. Les calendriers sont consultables dans les journaux, les offices de tourisme ou sur des sites internet comme ou L'idéal est de commencer votre pêche ou votre balade une heure trente, voire deux heures, avant la basse mer. C'est justement lorsque la mer atteint son niveau le plus bas qu'il est conseillé de faire demi-tour, pour ne pas être surpris pas la montée des eaux. "La basse mer est la plus dangereuse, surtout lorsque l'eau commence à monter. Il faut obligatoirement être revenu sur le rivage 3 h 30 avant la pleine mer", explique ainsi, au Courrier Picard, Anne-Sophie Warhem, chef de poste adjoint de la SNSM à Cayeux-sur-Mer Somme. N'oubliez pas également de prévenir un proche, resté sur la terre ferme, que vous partez pêcher. Equipez-vous de façon adéquateEn fonction des conditions météo, veillez à adapter votre équipement. Mais qu'il fasse beau ou non, les bottes ou de bonnes chaussures sont fortement conseillées pour éviter les coupures dans les rochers. N'oubliez pas non plus votre téléphone portable. Si vous vous retrouvez entouré par les eaux, mieux vaut appeler les secours plutôt que de tenter de s'échapper à la vous faudra également un seau et un haveneau ou une épuisette pour la pêche aux crevettes mais il doit respecter le maillage réglementaire. Levez la têteA force d'avancer, tête baissée et le nez dans le sable, vous risquez de vous perdre. Veillez donc à surveiller votre progression en utilisant un point de repère sur la côte. De cette manière, vous pourrez plus facilement vous replier lors de la montée des eaux, surtout si vous êtes accompagnés d'enfants ou de personnes à mobilité mettez pas n'importe quoi dans votre seauSurveiller la taille des coquillages. Pensez à vous munir d'une règle pour mesurer les coquillages. Car la pêche à pied est encadrée par des règles très strictes et les contrôles sont fréquents lors des grandes marées. Ainsi, en mars dernier, les agents des Affaires maritimes et les gendarmes ont contrôlé 408 pêcheurs de loisir sur le littoral du Finistère et ont distribué des amendes pouvant aller jusqu'à plusieurs milliers d'euros. Il faut donc respecter la taille minimale des coquillages, ainsi que les quantités maximales. Les moules ne doivent pas faire moins de 4 cm et leur pêche est limitée à 5 kilos par personne et par marée. Pour les coques, c'est 3 cm et 5 kilos maximum. Enfin, les palourdes doivent mesurer 4 cm et leur quantité ne doit pas excéder 3 kilos. Et il est interdit de pêcher certaines espèces, notamment la coquille Saint-Jacques ou l'huître, comme l'explique cette infographie du Télégramme de Brest. Surveiller le risque sanitaire. La pêche à pied étant interdite dans de nombreux secteurs, informez-vous de la qualité sanitaire des sites de pêche auprès des mairies ou de la direction départementale de la protection des populations de votre région. Les coquillages doivent être pêchés vivants et consommés le jour même pour éviter tout désagrément d'ordre gastrique. Emploi: Heure à La Tranche-sur-Mer, Vendée • Recherche parmi 903.000+ offres d'emploi en cours • Rapide & Gratuit • Temps plein, temporaire et à temps partiel • Meilleurs employeurs à La Tranche-sur-Mer, Vendée • Emploi: Heure - facile à trouver ! Ne manquez jamais de nouveaux emplois avec l'application mobile Jooble. Ouvrir l'application. Emploi Heure La Tranche-sur Reminder of your requestDownloading format TextView 1 to 278 on 278Number of pages 278Full noticeTitle Revue d'Ardenne & d'Argonne scientifique, historique, littéraire et artistique / publiée par la Société d'études ardennaises "La Bruyère"Author Société d'études ardennaises Sedan, Ardennes. Auteur du textePublisher SedanPublication date 1900Relationship textType printed serialLanguage frenchLanguage FrenchFormat Nombre total de vues 10329Description 1900Description 1900 A8 Collection numérique Fonds régional Champagne-ArdenneDescription Collection numérique Bibliothèque Francophone NumériqueDescription Collection numérique Zone géographique EuropeDescription Collection numérique Thème Les échangesRights Consultable en ligneRights Public domainIdentifier ark/12148/bpt6k5652083qSource Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC18-447Provenance Bibliothèque nationale de FranceOnline date 18/01/2011The text displayed may contain some errors. The text of this document has been generated automatically by an optical character recognition OCR program. The estimated recognition rate for this document is 100%.REVUE D'ARDENNE & D'ARGONNE SCIENTIFIQUE, HISTORIQUE, LITTÉRAIRE & ARTISTIQUE PUBLIÉE PAR LA SOCIÉTÉ D'ÉTUDES ARDENNAISES 8me ANNÉE — N° 1 NOVEMBRE 1900 SOMMAIRE Paul COLLINET Les inscriptions romaines du département des Ardennes. A. LACAILLE Quelques notes sur les Hautes-Rivières. Stéphen LEROY Le loyalisme des Sedanais et leur hospitalité, de 1638 à 1680 à suivre. CHRONIQUE I. Une nouvelle Revue Le Souvenir Ardennais. II. Une impression sedanaise de Mathieu Hilaire. III. Manuscrit d'une histoire d'Ivois-Carignan L. G.. COMPTES-RENDUS BIBLIOGRAPHIQUES Quelques vieux arbres de la contrée, par H. Jadart P. C..— Répertoire archéologique du canton de Beine, par Ch. Givelet, H. Jadart et L. Demaison. — Inventaire-sommaire des Archives dép. de la Marne, par L. Demaison P. COLLINET. SEDAN AUX BUREAUX DE LA REVUE IMPRIMERIE EMILE LAROCHE 22, RUE GAMBETTA, 22 COMITÉ DE PUBLICATION MM. CHARLES HOUIN, Agrégé de l'Université Histoire et Géographie. ANDRÉ DONNAY, Agrégé de l'Université Langues vivantes. PAUL COLLINET, Professeur à la Faculté de Droit de l'Universitéde Lille, Secrétaire du Comité, Pour tout ce qui concerne la RÉDACTION et I'ADMINIS TRATION, adresser toute la correspondance au Bureau de la Revue. MODE & CONDITIONS D'ABONNEMENT La Revue, fondée en novembre 1893, paraît tous les mois et formechaque année un volume d'environ 250 pages. L'abonnement est fixé à cinq francs pour tous pays et part du 1er novembre de chaque année. La Revue insérera, à la fin des Variétés », les demandes de renseignements ayant trait aux matières dont elle s'occupe les réponses seront communiquées aux demandeurs par le Comité de publication. Il sera rendu compte, dans la Bibliographie », de tout ouvrage concernant l'Ardenne ou l'Argonne, dont un exemplaire sera envoyé au Comité. La reproduction de tout article même la Bibliographie » ou les » Variétés » est interdite, sans le consentement préalable de l'auteur et du Comité. Pour les tirages à part, les auteurs sont priés de traiter directement avec l'imprimeur de la Revue. REVUE D'ARDENNE & D'ARGONNE SCIENTIFIQUE, HISTORIQUE, LITTÉRAIRE & ARTISTIQUE PUBLIÉE PAR LA SOCIÉTÉ D'ÉTUDES ARDENNAISES HUITIÈME ANNÉE 1900-1901 SEDAN IMPRIMERIE EMILE LAROCHE 22, RUE GAMBETTA, 22 1901 LES INSCRIPTIONS ROMAINES DU DÉPARTEMENT DES ARDENNES Les savants se plaignent — à juste titre — de la pauvreté du département des Ardennes en ce qui louche les antiquités romaines. Cependant, les maigres vestiges de l'occupation galloromaine n'ont pas encore été relevés entièrement. Des tentatives de nomenclature plus ou moins sommaires et vagues ont été faites par les auteurs suivants [Chopin] 1, Département des Ardennes Nomenclature générale des Communes, in-4° oblong; Mézières, impr. de la Préfecture, s. d. après 1823. Dr Masson, Annales ardennaises ou Histoire des lieux qui forment le département des Ardennes et des contrées voisines, Mézières, Imprimerie Lelaurin, 1861, in-8°. Ch. Mialaret, Recherches archéologiques sur le dép. des Ardennes, mém. rédigé sur la demande de la Commission de la Topographie des Gaules, dans Rev. hist. des Ard., t. I 1864, pp. 145-195 avec planches et carte. Il importe d'ajouter aussi les Notices de Du Vivier, — encore inédites, — conservées, tant aux Archives départementales des Ardennes qu'à la Bibliothèque nationale F. Fr. N. A. 6598 et chez des collectionneurs ardennais. Nous nous bornerons, pour notre part, à l'épigraphie romaine. Les inscriptions romaines de notre département sont en très petit nombre ; mais on verra qu'elles présentent chacune leur intérêt. Nous avons même le plaisir d'en publier deux inédites, qui pourront enrichir le dernier volume t. XIII du Corpus inscriptionum latinarum, consacré à la Gaule en préparation. I. — Carignan. X DUX ROMANORUM Delahaut et L'Ecuy, Annales civiles et religieuses d'Yvois-Carignun, p. 9. L'ouvrage rapporte pp. 8-9 que cette inscription fut rencontrée vers 1710 dans la cave d'un bourgeois dont la maison, située dans l'enceinte de Carignan, répond pour l'alignement 1 Sur le nom do l'auteur, voy. Mialaret, dans Rev. hist. des Ard., 1864, p. 161 n. 1. REV. D'ARD. ET D'ARC. T. VIII, n° 1. au second bastion [de la ville actuelle] ». Il ajoute Il y a apparence que la pierre de taille, sur laquelle cette inscription était gravée, était la première pierre de quelque édifice construit par les Romains. Or, on ne voit point quel autre édifice les Romains auraient pu construire en cet endroit [Yvois] que le château... » II. — Hierges. Du Vivier a, parmi ses oeuvres manuscrites, une notice historique et archéologique sur Hierges Arch. dép. des Ardennes, pp. 11-16 du Recueil des notices archéol.; Bibl. nat., Fr. N. A. 6598, n° 7 du Recueil. Il signale qu'en avril 1823 une quantité de médailles et d'objets gallo-romains y ont été découverts, dont un anneau en argent portant l'inscription MIN. III. — Montcy-Saint-Pierre. Mercurio Deo, Attaedio, Litucci filius ex voto sus[c]epto votum solvit libens merito. Au Dieu Mercure, Attaedio, fils de Lituccus, en vertu d'un voeu promis, a exécuté volontairement ce voeu. H. Thédenat, dans le Bull, de la Soc. nat. des Antiq. de France, 5e série, t. VI, année 1885 séance du 11 mars, pp. 125-127, et observations de M. H. d'Arbois de Jubainville, p. 131 séance du 18 mars. " Cette inscription, — dit M. l'abbé Thédenat,— gravée sur un autel dont la partie inférieure est brisée, a été retrouvée dans une propriété appartenant à M. Létrange. Ce terrain, situé en amont du pont suspendu de Charleville, est bordé au midi par le chemin qui longe la Meuse, et à l'ouest par le chemin de MontcySaint-Pierre. » La découverte en avait déjà été signalée par Masson, op. cit., p. 204, sans qu'il indiquât que le piédestal de statue » comme il l'appelle portait une dédicace à Mercure. La pierre est aujourd'hui conservée chez M. Bougon, avocat à Charleville. La statue de Mercure qui couronnait cet autel a été retrouvée en 1835 par un chercheur de Montcy-St-Pierre, opérant pour le — 3 — compte de Du Vivier Voy. dans ses papiers la Notice sur une statuette bronze de Mercure trouvée au Mont-Olympe en 1835. Du moins, les proportions nous paraissent gardées entre la statuette de 0m 10 de haut et le socle brisé de 0m17 sur 0m20. Les noms sont barbares. Le mot Attaedio n'était pas encore connu. Lituccus est construit sur un thème gaulois litu- fête ». En 1893, a été trouvé à Montcy, localité féconde en reliques gallo-romaines, le seul cachet d'oculiste jusqu'à présent découvert dans notre département. Il a été publié par P. Laurent, Variétés historiques ardennaises, fasc. XII, p. 51-53. IV. — Mouzon. Divixtille, egregiae feminoe, Macrini legati filie, conjux faciendum curavit. A Divictilla, femme remarquable, fille du légat Macrin, son époux a pris soin de faire [ce monument]. A. Héron de Villefosse, Inscr. de Reims, de Stenay et de Mouzon, dans le Bull, épigr. de la Gaule, t. III 1883, pp. 125-126. Le commentaire de M. Héron de Villefosse nous dispense d'insister sur ce texte, qui nous révèle d'abord l'exemple unique du titre egregia femina et ensuite le nom d'un nouveau légat de Belgique, vers le commencement du IIIe siècle. Nous ajouterons seulement que la solution donnée par nous des abréviations des trois dernières lettres, qui n'avait pas été proposée par l'auteur, ne nous semble pas douteuse. Une seule mention du nom de Divixtilla, diminutif de Divictus, nom gaulois, avait été auparavant fournie par une inscription de Virieu-le-Grand 1. L'inscription de Mouzon fut trouvée, en 1883, pendant les travaux de restauration de l'église, dans une substruction voisine des piliers buttants de la face nord, à trois mètres au-dessous du sol actuel. 1 Creuly, t. III 1877, p. 166. V. — Warcq. Diis Manihus Senecionis Messici filii et suorum de suo fecit Reginus filius et heres. Aux Dieux Mânes de Senecion, fils de Messicus, et des siens, Reginus, son fils et son héritier, a élevé [ce tombeau] à ses frais. Inédite. — Du Vivier, Recueil ms. de notices archéologiques 1825, p. 36 Arch. des Ardennes. D'après Du Vivier, dont nous respectons la transcription évidemment maladroite, celte pierre fut trouvée en 1795 sous la chapelle St Hilaire, à Warcq. Celte chapelle, dont l'emplacement est aujourd'hui marqué par un petit édicule, à un kilom. S. du village, était l'ancienne église de la paroisse de Guilloy, disparue dès le moyen âge 1. Elle était située tout près d'une importante voie romaine de Reims à la Meuse, vers Cologne ? 2. Les noms de Senecio et Reginus sont fréquents dans les inscriptions. Le nom barbare de Messicus n'a été, à notre connaissance, signalé qu'une fois encore, à Saint-Michel dans le Noricum 3. VI. Xx, Nam. Dioc, Fragments historiques sur la Collégiale de Molhain, dans Annuaire de la Marne, de l'Aisne et des Ardennes, édité par H. Matot, 36e année Reims, 1894, p. 193. Cette inscription fausse aurait existé au pignon d'une maison de Molhain, d'après les Fragments historiques cités. Mais nous 1 Dom A. Noël, Not. hist. sur le canton de Mézières, Reims, 1879, pp. 154-157. 2 Voy. la carte de Mialaret. 3 H. Thédenat, Rev. celt., t. VIII 1887, p. 385. — 5 — savons aujourd'hui que ces fragments sont apocryphes et que l'inscription ci-dessus y a été insérée en manière de plaisanterie. Elle reproduit les fautes de lecture commises par M. Hannedouche Dict. hist. des Communes de l'arr. de Sedan, Sedan, 1892, pp. 293-294 dans la transcription erronée qu'il donne des vers latins insérés sur le bras-reliquaire de Mairy. Nous avions déjà fait le rapprochement Rev. d'Ard. et d'Arg., t. I, p. 67 sans mettre assez en évidence la supercherie cf. id., p. 209. M. Héron de Villefosse a été tout à fait trompé sur l'authenticité du texte Bull, de la Soc. nat. des Antiqu. de France, 1894, pp. 227-228. Paul COLLINET. QUELQUES NOTES SUR LES HAUTES-RIVIÈRES En appendice à son article, Un quatorze juillet dans la vallée de la Semoy, M. H. Jadart nous communique ces quelques documents qu'il doit à l'obligeance de M. A. LACAILLE, instituteur à Linchamps. I. Sur l'ancienne cloche de Failloué. Failloué, aujourd'hui simple écart des Hautes-Rivières, était autrefois chef-lieu de la paroisse. Son église qui fut, dit-on, construite au IXe siècle et peut-être au-delà, subsista jusqu'au milieu du XVIIe siècle. En 1632, Trignes et Meslier ces deux anciens villages, réunis aujourd'hui, forment actuellement le village des Hautes-Rivières, chef-lieu communal, sans cesse pillés par des hordes de partisans espagnols, furent détruits de fond en comble par un parti de truands appartenant à l'une des trois armées envoyées de Madrid au secours de Maëstricht. Douze ans après, quelques maisons se relevèrent et formèrent le noyau du village actuel des Hautes-Rivières. Quatre ans plus tard, un groupe de soldats ennemis fut détruit par les habitants au passage du gué entre Sorendal et Failloué. Ces deux villages furent saccagés ; l'église de Failloué, la plus riche des pays environnants, subit sa part de ces désastres ; elle tomba pour ne se relever jamais. Le chef-lieu de la paroisse fut transporté à Trignes et l'église fut construite sur l'emplacement actuel. Cette église possède une cloche très ancienne provenant de — 6 — l'ancienne église de Failloué ; elle a été ramenée à Trignes après le sac de l'église dudit Failloué ; et, dit la tradition, le transport ne s'est pas effectué sans difficulté, car un nommé Morin, chargé de conduire la dite cloche de Failloué aux Rivières, eut un boeuf éventré par une foëne lancée par une femme de Failloué. II. Bénédiction des Chapelles de l'Eglise de Trigne. L'an 1725 et le 27 mai, à dix heures du matin, j'ai, Jean Hesdin, prestre, chanoine et curé de Braux, en vertu de la commission à moi envoyée par M. Noël, chanoine de l'église de Reims et vicaire général de S. A. Mgr le prince de Rohan, archevêque-duc de Reims, et premier père sic de France, en date du 18e septembre et 25 octobre 1723, et qui n'ont pas été révoquées, étant assisté de Me François Viot, prêtre résidant à HautesRivières, et de Me J. Errard, vicaire audit lieu, de la prévôté de Braux, fait la bénédiction de deux chapelles collatérales en l'église paroissiale dudit lieu des Hautes-Rivières appelé Trigne, ayant faite les prières et observées les cérémonies prescrites par le rituel du diocèse, lesquelles chappelles, ont été dédiées à Dieu, savoir celle du costé de l'Evangile, sous le nom et invocation de la T. S. V. Marie, mère de Dieu ; et l'autre costé de l'Epistre, aussi dédiée à Dieu, sous le nom et invocation du bienne heureux St Nicolas, pontife et confesseur. Lesquelles chapel ont été construite et baties avec la permission dudit sieur Noël, vicaire général de S. A ; et, immédiatement apprès, ayant fait la bénédiction de deux portions de terre pour aggrandir le cimattier, par permission portée au même décret que les chapelles par mondit sieur Noël, et y ait aussi observé et fait les prièrres et cérémonie prescrites par le rituel du diocèze ; et celle cérémonie desdites bénédiction tant desdites chappel et cimmattier a été faite en présence de tous les publiques quy a paru très édifié et très content de la cérémonie et spécialement des sieurs Thomas Viot, Guillaume Parizel, Nicolas Parizel, et Jean-Baptiste Brouet, les plus notables bourgeois de Trigne qui ont signé le présent acte avec moy délégué, et Mr François Viot et Jean Errard susdits, es jour, mois et an susdits. Me Henry Mézières, prestre, curé dudit lieu a signé ce présent procès-verbal quoiqu'il n'y ait pas été présent à cause d'infirmité, en sa qualité de curé de la paroisse. » III. Bénédiction de la chapelle des Forges Eglise actuelle de Linchamps. L'an 1778, le 25e mai, onze heures du matin, Nous PierreJoseph Perreau, évêque de Tricomie, administrant la confirmation dans les paroisses du diocèse de Reims, par une commission particulière de Mgr l'Archevêque-duc de Reims, avons été requis, M. l'abbé Du Bouzet, vicaire général du diocèse, nous accompagnant dans nos fonctions, de faire la bénédiction de la chapelle de tolérance du lieu dit des Forges, paroisse des Hautes-Rivières, sous l'invocation de Ste Anne, à laquelle bénédiction, visite faite par le dt M. Du Bouzet, des choses nécessaires à la célébration des saints Mystères, qu'il a trouvées en assez bon état, nous avons procédé dans ledit lieu des Forges, suivant le rit du Diocèse, en présence des habitants et ayant pour témoins Claude Antoine Joseph de Champferand, cler tonsuré, et Mr SimonToussaint Bauny, prêtre chanoine de St Symphorien, secrétre de l'Archevêché de Reims ; et ont lesdits témoins signé avec nous le présent procès-verbal dont copie laissée ès-mains de Mr le Curé des Hautes-Rivières pour être annexée aux Registres de sa paroisse. Aux Forges, les jour, mois et an que dessus. f P. J. évêque de Tricomie, L'Abbé Du BOUZET, vic. génal, L'Abbé DE CHAMFERRAND. E. BAUNY, chanoine. » IV. Administration et Cahiers des Très humbles et très respectueuses doléances, plainte et remontrance de la Communauté de Failloué, Hautes-Rivières, contiguë aux terres de Luxembourg étranger. Après avoir fait des remerciments à Sa Majesté d'avoir rétablie les nations dans ses droits de s'assemblée, elle sera supplié de fixée le retourt périodique des Etats généraux. 1. On demande que le gouvernement fixe la durée des procédures dans telle ou telle affaire. 2. Nous demandons que l'on tariffe les épices et émolument des avocat et des procureurs soient rédigée et que toutes les procédures dont la valleur n'excèdera pas deux mille livres seront jugées définitivement au baillage de Sedan, pour la prévôté de Château-Regnault. 3. Nous demandons que la maîtrise soit supprimée. 4. Nous demandons que les écorces soient vendue par devant - 8 — la municipalité au jour indiqué avec le fermier de Sa Majesté au-devant de la porte de l'église, sans frais, et la liberté de leur bois de réserve pour rétablir leurs petits bâtiments seulement et non pour construire en neuf et de faire visite des deffections desdits bâtiments et marquer les bois nécessaire pour les rétablir. 5. Nous demandons qu'après l'exploitation de leurs coupes ordinaire, de gazonnée pour produire un peu de grain aux pauvres habitants. 6. Nous demandons la liberté de pâturer dans les bois de Sa Majesté à l'âge indiqué par les ordonnances dans les territoires du ban d'Abrué et la heie de Linchamps et de coupé le sec sur le vert comme anciennement attendue que les habitants avaient droit de paturée sur le fief seigneur de Boham, Sa Majesté ayant cédé audit seigneur le droit et propriété du pâturage. 7. Nous demandons que toutes les administrations en général de toutes les communauté soit dirigés et apurée par la municipalitée. 8. On demande les états provinciaux et que l'on confirme en la municipalité le droit de jugée les contestations des particuliers jusqu'à une somme qu'il plaise à Sa Majesté et de juger les amendes champêtres, d'eménager leurs bois, et choisir les gardes et les réformée. 9. Les aides et gabelles et tous les droits y réunis supprimés. 10. Que le sel et tabac soit libre et marchand. 11. L'anéantissement de toutes les banalités des moulins et fours. 12. Que les corvées soient payée par tous les ordres sans distinction comme étant util à tous. 13. Nous demandons l'abolition de la milice au sort, qui soit payer par garçon depuis l'âge de 18 ans jusqu'à quarante à une somme médiocre. 14. La suppression des huissier priseur vendeur. 15. Le recullement des barrières à l'extrémité réelle des frontières du royaume pour que la nation ne soit plus étrangère à elle-même, et un tariffe uniforme. 16 N'existe pas sur l'original. 17. Les poids et mesures égal et uniforme par toute la France. 18. On demande aussi que le gouvernement s'occupe de faire bornée notre ban qui est contiguë aux terres de Luxembourg; tous les jours on empiètent sur notre terrain et nous ne pouvons obtenir la justice qu'il réclame. 15. Nous demandons la liberté d'entré du fert et de la houille - 9 - qui est utile à la clouterie qui est la seule ressource des pauvres habitants de la prévoté. 20. Les frais des contrats et ventes se montent à un prix exhorbilant sont cause que plusieurs fraude les droits royaux en faisant des actes sous-seing privés et ce qui occasionne des procédures continuellement. 21. L'on demande la suppression des inventaires faits parles officiers, attendu qu'une pauvre veuve qui reste quelquefois avec cinq et six enfants, à peine y a-t-il dans la succession pour payer lesdits officiers parce qu'ils exigent des frais considérables et que lesdits inventaires soient faits par la municipalité parce que les frais ne sont pas le quart de ceux des officiers. 22. Que les Curés n'exigent plus aucuns droits ; que de toutes les dîmes, et autres droits attachés auxdittes cures ou fasse une masse, et que le Curé, le Vicaire et le Maître d'école ait un sort fixé et assuré en raison des fatigues et du nombre des paroissiens. 23. Nous demandons que la sortie du grain ne soit jamais libre. 24. Nous demandons que les curés soient exclus de la municipalité. 25. Nous demandons d'être renvoyés de la demande de neuf livres et les frais d'un procès intenté par M. Pérard, prévôt de Château-Regnault, et existant au parlement de Metz, pour se faire recevoir bourgeois, dont il demande par chaque habitants neuf livres et que jamais on les a payée ni demandé que par cedit sieur Pérard. 26. La Communauté payait anciennement et suivant leurs titres de Madame la Princesse de Conti en date du.... août 1625, un septier d'avoine par chaque bourgeois au Roy ou à ses fermiers et aujourd'hui ils payent un septier de seigle par arrêt provisoirement du Parlement de Nancy, prononcé contre eux et nous demandons à Sa Majesté de nous accordés à payée un septier d'avoine comme notre titre le marque. 27. Nous désirons que les églises et maisons de cure soient à la charge des curés et des dessimateurs. Des remerciments au ministre des finances d'avoir prouvé à Sa Majesté combien le Tiers Etat opprimé par les deux autres ordres. Faittes en la chambre de la municipalité de Failloué, HautesRivières, le 11 mars 1789. Signé BROUET, sindic desputés ; GUILLET, députée ; BOURGUIGNON ; Pierre BROUET ; PILARDEAUX ; PÉRATÉ ; Jean PARIZEL ; STÉVENIN ; Jn-Bte MANQUILLET ; RENAULT, secrètre greffier. — 10 — V. Sur la bibliothèque de Jean de Louvain. Jean de Louvain, le fameux bandit, seigneur de Linchamps, possédait — dit-on — une bibliothèque assez curieuse pour l'époque. Failly en retira les livres de théologie et de liturgie qu'il donna au chanoine Blavier, vicaire général du cardinal de Lorraine. Quant aux historiens et aux orateurs, ils furent donnés à deux médecins qui professaient alors au collège de Reims. Linchamps, 29 septembre 1900. A. LACAILLE. LE LOYALISME DES SEDANAIS ET LEUR HOSPITALITÉ DE 1638 A 1680 SUITE. Le 11 août 1661, nouveau changement dans le haut personnel militaire. Daniel de Sahuguet, sieur de Termes I est nommé lieutenant de roi de la ville et souveraineté de Sedan. Dès que cette nouvelle est connue, sa femme, Gabrielle de Pouilly, reçoit les compliments du Corps de ville, qui lui présente des nonpareilles. Quant au cadeau offert au sieur de Termes, il se compose d'un bassin et d'une aiguière d'argent, du poids de 15 marcs, 2 gros soit 3 kilos 669 gr., et payés 530 livres 13 sols à Oudart 1 La charge était devenue vacante par la résignation de M. de Myon. Le P. Norbert donne à tort la date du 6 septembre 1660, puisque la nomination est daté du 11 août 1661 dans le Registre du greffe du Conseil souverain. La famille de Sahuguet, d'origine béarnaise, a sa généalogie dans le Nobiliaire de SAINTALLAIS, 1873, t. III, p. 369-376 ; elle portait de gueules à 2 épées d'or en pal, les pointes en bas, accompagnées en chef d'une coquille d'argent, et, en pointe, d'un croissant de même. Daniel de Sahuguet, dit de Termes, fut capitaine d'infanterie en 1645, puis de cavalerie dans le régiment de Fabert en 1651, avant de recevoir la lieutenance de roi de Sedan. Son épitaphe très détaillée, publiée par le Dr VINCENT, les Inscriptions anciennes de l'arrondissement de Vouziers, 1892, in-8°, p. 441, nous apprend qu'il mourut le 16 juillet 1686, à l'âge de 66 ans ; il y est qualifié seigneur de Termes, Voncq, Marcelot, Bois de Rein et Marqueny. — A la date du 5 janvier 1687, DANGEAU écrit dans son Journal, t. II, p. 3 Le roi a donné la lieutenance de roi de Sedan, vacante par la mort du vieux Termes, au major du régiment d'Anjou, nommé Hauterive [Jean-Louis de Raffin d'], très ancien officier. » M. de Termes épousa, le 7 mai 1661, Gabrielle de Pouilly, fille d'Aubertin de Pouilly, seigneur dudit lieu, Inor, Voncq et Luzy, et de Madeleine de Pouilly. Il en eut quatre enfants, dont 1° Abraham-Louis, dit le marquis de Termes, page de la grande Ecurie, capitaine de dragons au régiment de Fimarcon et grand-bailli de Mouzon, tué à la bataille de Steinkerque en 1692 ; il avait épousé, le 14 août 1682, Catherine-Elisabeth Arnolet de Lochefontaine et non Larochefontaine, dont postérité ; — 2° Anne, mariée le 21 février 1680 à Jules-Charles de Joyeuse, baron de Saint-Lambert, etc.; — 3° Innocente, mariée le 8 décembre 1687 à Guillaume-Henri de Montfort, seigneur de la vicomte de Villette. — 11 — Rondeau. En outre, la ville fait de nombreuses dépenses pour lui assurer un logement convenable ; ces dépenses s'élèvent à la somme de 1,537 livres, réparties en treize articles. Les Sedanais fêtent les vivants ; ils honorent également les morts. La ville fait dire un service funèbre pour le cardinal Mazarin, qui meurt en plein triomphe, le 9 mars 1661 le luminaire, vendu par Jean Maget, coûte 20 livres. Le maréchal de Fabert meurt aussi peu après 1, le 17 mai 1662. Il fut inhumé sans pompe 2, selon ses dernières volontés. Mais la ville tint à honneur de faire construire à ses frais un caveau pour son premier gouverneur royal, sous l'église des Capucins. Les pierres furent extraites des carrières renommées de Dom-leMesnil et de Luzy-sur-Meuse 3. Les pierres de Dom furent amenées par voie de terre et celles de Luzy par bateau, jusqu'au port et rivage de Sedan et, pour les transports, la ville paya à divers la somme de 802 livres 10 sols. La veuve Piette, chaufournier, fournit 253 livres 4 sols 4 deniers de chaux et le charpentier Jacques Roquart reçut 147 livres, tant pour ouvrages de son métier que pour les bois des cintres du caveau. Quant aux sommes dépensées pour la maçonnerie proprement dite, nous ne pouvons en donner le chiffre exact. Car le comptable a groupé en un seul article l'argent versé au cours de cette année à Jean Hiblot, commis sur les ouvriers de la ville, soit 4,363 livres 17 sols 11 deniers, pour les travaux faits tant au caveau de Fabert qu'au logis du lieutenant de roi. Notons une dernière dépense le sieur Collas, procureur syndic, reçoit la somme de 123 livres 9 sols 5 deniers, pour avoir donné à Madame de Termes deux tableaux de feu Monseigneur et Madame la Maréchale, avec les bordures. En face de tant de dépenses extraordinaires, une réflexion se présente naturellement sous la plume. Dans quelles conditions la ville a-t-elle clos son exercice financier de l'année 1661-1662? A première vue, son budget semble bien équilibré ; les recettes sont en effet de 25,392 livres 12 sols, tandis que les dépenses ne montent qu'à 23,648 livres 8 sols 10 deniers. Mais cet excédent ne doit pas faire illusion. Les trois quarts des rentes dues par la ville 1 Cf. la Muse historique de LORET, lettre du samedi 20 mai 1662, t. III, p. 503. 2 Cf. J. BOURELLY, Le maréchal de Fabert, t. II, p. 351. 3 Dom-le-Mesnil, Ardennes, arr. Mézières, cant. Flize ; Luzy-sur-Meuse, Meuse, arr. Montmédy, cant. Stenay. — 12 — n'ont pas été payés et il peut être curieux de faire observer que la mention renseigné se trouve le plus souvent placée, si l'on excepte le bureau des pauvres, en face des renies dues à des protestants, savoir en premier lieu à l'Académie, puis au pasteur Le Blanc de Beaulieu et à son frère, aux héritiers du grand Pierre du Moulin 1, etc. IV. Le maréchal de Fabert avait obtenu pour son fils aîné, Louis, la survivance de sa charge de gouverneur, par lettre du 19 octobre 1655. Mais, en 1662, Louis de Fabert avait environ onze ans et par suite ne pouvait en personne exercer le gouvernement. En conséquence, le 25 juillet, Louis XIV délivra une commission au comte de La Bourlie pour commander en sa place, pendant une période de 3 ans. Georges de Guiscard, comte de La Bourlie et de Neuvy-surLoire 2, né le 9 août 1606, appartenait à une famille ancienne du Quercy, qui possédait la terre de La Bourlie depuis le treizième siècle. Il avait déjà fourni une belle carrière militaire, quand il fut nommé conseiller d'Etat en 1649, puis maréchal de camp en 1651 ; il possédait en outre, depuis le dernier février 1658, la charge de sous-gouverneur du roi, qui avait appartenu au sieur de Saint-Estienne 3. Ce personnage était moins considérable que le maréchal de Fabert, mais l'était plus que le sieur de Termes. La ville de Sedan sut comprendre la nuance, en lui offrant un service d'argenterie, de la valeur de 1,041 livres 9 sols. Elle acheta pour cet effet au sieur de La Rivière 21 marcs, 6 onces et deux 1 Pierre du Moulin, l'un des plus célèbres ministres que les réformés de France aient jamais eus », dit P. Bayle, cette autre gloire de l'Académie sedanaise, n'a malheureusement pas son article dans le Dict. critique et c'est vraiment dommage. Car Bayle, qui connaissait intimement les petits enfants du vieux lutteur huguenot, nous aurait pu donner une série de renseignements détaillés, que l'on ne pourra guère retrouver. En attendant mieux, on peut consulter GÉDEON GORY, Pierre du Moulin; essai sur sa vie, sa controverse et sa polémique, 1888, 80 pages. P du Moulin louchait sur la ville une double rente de 525 livres, provenant d'un capital qu'il avait prêté au denier seize en 1621 et en 1626. 2 P. BAYLE a consacré un article très détaillé sur ce personnage, qu'il avait connu personnellement, dans son Dict. critique, 1740, t. II, p. 643 et s. Nous y renvoyons le lecteur. — Son fils aîné, le comte de Guiscard, obtint, le 10 décembre 1691, la survivance du gouvernement de Sedan, que le roi lui avait donné, après la mort du jeune marquis de Fabert, le 7 août 1671. Dangeau rapporte à ce propos que le gouvernement de Sedan valait entre 16 et livres de rente. Cf. le Journal de Dangeau. t. III, p. 440 et t. IV, p. 413. Le bonhomme » La Bourlie mourut le 9 décembre 1693. C'était un fort galant homme », au dire de Saint-Simon. 3 Sur ce personnage, voir plus haut. — 13 — flacons d'argent, à raison de 27 livres 10 sols le marc, plus 9 marcs, 6 onces, 7 grains et quatre flambeaux d'argent vermeil doré, à raison de 29 livres le marc. L'orfèvre Trouillart reçut 15 livres pour réparer, blanchir et polir ladite argenterie et pour y faire graver les armes du donataire, qui étaient d'argent à la bande de gueules. Le mandelier » 1 Ambroise Le Pure fournit, moyennant 17 livres, deux grands paniers en osiers fins, pour y placer le présent en question, qui fut offert, lors de son arrivée, à Madame la comtesse de La Bourlie. née Geneviève de Longueval, et dame de Fourdrinoy en Picardie, en même temps que les nonpareilles et les confitures d'usage. N'oublions pas non plus le vin en bouteilles. Pendant le cours de cette année 1662-1663, la ville en offrit pour 649 livres 15 sols 6 deniers, tant au comte de La Bourlie qu'à ses visiteurs de marque, parmi lesquels nous citerons le sieur d'Opdam 2, amiral de Hollande, l'intendant Jean-Baptiste Colbert 3, le maréchal de Schulemberg, comte de Mondejeu 4, les intendants Talon, de Choisy et Machault. Sera continué. Stéphen LEROY. 1 Le mandelier » est l'homme qui façonne ou qui vend des mandes ou mannes. — Mand, ou, en français, mande, lit-on dans le Dictionnaire universel de commerce de JACQUES SAVARY DES BRULONS 1742, in-fol., t. III, col. 1177, est le nom que les Hollandais et, à leur imitation, les Français donnent à une sorte do panier couvert, fait entièrement d'osier. Il s'en fait de différente forme et grandeur, fort utile en Hollande pour les voyageurs, etc., pour transporter toutes sortes de choses. On en fait un grand commerce dans les foires des Pays-Bas. Les mandes sont faites en façon d'un pot à fleurs étroites, rondes ou ovales dans le fond et vont toujours en s'élargissant par le haut jusqu'assez près de leur embouchure, qui se rétrécit un peu. Le couvercle est aussi d'osier, le tout fait proprement, et se ferme avec un cadenat. » 2 Jacques de Wassenaar, de la branche de Duvenvoorde, seigneur d'Opdam et de Henebrock, 1610 f 1665, amiral de Hollande et de West-Frise, fils de Jacques de W., qui avait les mêmes titres et qualités ; il fit sauter son navire, le 4 juillet 1665, pour ne pas tomber entre les mains des Anglais. Voir son article dans le Moréri, édit. 1759, t. X, p. 776. 3 Ce personnage et les quatre qui suivent étaient venus à Sedan, pour présider à l'installation du nouveau bailliage et siège présidial, créé au lieu et place de l'ancien Conseil souverain. Cf. la Coutume de Sedan, p. 302. 4 Voici l'article que lui consacre le P. ANSELME, Hist. Généal., t. VII, p. 589 Jean de Schulemberg, comte de Montdejeu, chevalier des Ordres du roi, gouverneur et bailly du Berry, capitaine du château de Madrid, était le fils aîné de Jean de Schulemberg, seigneur de Montdejeu et d'Anne d'Averboult. Il fut premièrement cornette du prince de Sedan et prit part au secours de la ville de Verceil, en Piémont, où il se jeta, n'ayant encore que seize ans. L'année suivante, il alla, avec une compagnie de chevau-Iégers dont il était capitaine, dans les troupes envoyées au secours du comte palatin en Bohême et n'en revint qu'après s'être trouvé, en 1620, à la bataille de Prague. Dans les guerres de la Religion, il fut aux sièges de SaintJean-d'Angely et de Montauban, commandant les régimens de Vaudémont et de Phalsbourg. Depuis, étant mestre-de-camp d'infanterie et gouverneur de Coblenz, il se signala par une incroyable résistance de quatorze mois et supporta, en 1637, toutes les fatigues du long siège d'Hermanstein, qui fut rendu sous sa participation. A son retour, on lui donna les gouvernemens de Rue et du Crotoy et le Roi le fit maréchal de camp au siège de Hesdin juin 1639. En 1649, il aida à forcer le passage de l'Escaut ; en 1650, il fut lieutenant-général des armées du roi en Flandre ; sur la fin de mars 1652, il fut pourvu du gouvernement de la ville — 14 — CHRONIQUE I. Une nouvelle Revue LE SOUVENIR ARDENNAIS Sous la direction de notre collaborateur, M. Henry Volney, paraît depuis le 20 octobre un nouveau périodique mensuel Le Souvenir ardennais. Nous souhaitons la bienvenue, longue vie et prospérité à cette revue indépendante, littéraire, satirique, artistique, sociale et mondaine, organe de l'Académie de la Jeunesse française, dont l'abonnement est seulement de 5 francs France et 6 francs étranger, et dont le numéro coûte 0 fr. 40 bureaux à SEDAN, 23, avenue Crussy. La Rédaction ardennaise » intéresse surtout nos lecteurs. Elle comprend dans le premier numéro les articles suivants Biographie de Jules Mazé La Rédaction, A mon Village J. Mazé, La Vie ardennaise Guy d'Ardenne. Les productions de la Rédaction française » et de la Rédaction étrangère », ainsi que les Varia » sont aussi dignes d'attention. II. Une impression sedanaise de Mathieu Hilaire. Le dernier catalogue de la librairie A. Glaudin Archives du bibliophile, n° 348 de la 9° série contient l'annonce de l'ouvrage suivant sous le n° 378. Impression de Sedan Explicatio controversiarum quae a nonnullis moventur de Henrici Borbonii regis in regnum Franciae constitutione a Tossano Bercheto lingonensi, e gallico in latinum conversus; Sedani, 1590, typis Matth. Hilarii in-8° cart, à la Brad. Prix 20 francs. Les impressions de Mathieu Hilaire, second imprimeur de Sedan, sont très rares. d'Arras, qu'il défendit valeureusement contre les forces espagnoles qui la vinrent assiéger en 1654. Ce service de la dernière importance fut un des principaux motifs, qui portèrent le Roi à l'honorer du bâton de maréchal de France, qu'il reçut au mois de juin 1658. Il fut ensuite lieutenant-général du pays d'Artois en 1661 et chevalier des ordres du roi, le 31 décembre de la même année. Il se démit du gouvernement de la ville d'Arras et du pays d'Artois pour celui do la province du Berry, après la mort du maréchal Clérembault, en 1665 et mourut en sa maison de Montdejeu, sur la fin du mois de mars 1671. Sa femme, Madeleine de Roure de Forceville, fille du seigneur de Basancourt, gouverneur de Doullens, mourut sans enfant en 1673. » — Ses armes étaient de sable, au chef cousu d'azur chargé de 4 épées d'argent, les gardes d'or. Nous avons déjà dit que Schulemberg fit très mauvais ménage avec sa femme. II avait pour maîtresse en 1665 une demoiselle de Souastre ; cf. DEPPING, Correspondance administrative sous Louis XIV, t. Il, p. 155 et 158. — 15 — m. Manuscrit d'une histoire d'Ivois-Carignan. Dans le Catalogue des livres anciens de la librairie Henri Leclerc, à Paris, 219, rue Saint-Honoré, du mois d'octobre 1900, nous remarquons l'article suivant, qu'il importe peut-être de signaler. Le prix de vente n'en est pas indiqué. L. G. 1055. ANNALES ECCLESIASTIQUES et civiles des ville, chatellenie et prévoté D'ivois, dit Carignan en Luxembourg françois, enrichies de notes dans lesquelles outre des éclaircissemens nécessaires et curieux on trouve la notice de plusieurs villes et autres lieux des environs qui ont rapport à l'histoire d'ivois, auxquelles est joint dans un mémoire à part le nobiliaire de cette ville et de sa dépendance. Manuscrit in-4 d'environ 600 pages, mar. rouge, larges dent. à petits fers. doublé de tabis, tr. dor. anc. rel. Manuscrit de dédicace aux armes du DUC DE PENTHIÈVRE. Superbe reliure avec larges dentelles à petits fers parmi lesquels des fleurs de lis et le lion de Luxembourg. Conservation parfaite. COMPTES-RENDUS BIBLIOGRAPHIQUES Quelques vieux arbres de la contrée Marne, Aisne, Ardennes, par Henri JADART. — Reims, H. Matot, 1900, in-8°, 78 pp. extr. de l' Matot-Braine, 1900 ; tir. à 75 exempl.. Admirateur sincère de la nature, désireux de faire connaître et protéger les merveilles botaniques de la contrée, M. H. J. a publié dans l' Matot-Braine, puis dans un tirage à part plus complet la description de près de 150 vieux arbres des trois départements voisins. Nous ne pouvons que remercier notre érudit collaborateur de cet opuscule intéressant, et qu'engager nos lecteurs à augmenter par leurs communications à l'auteur ou à notre Revue la liste, pas encore close, des géants de nos villages. P. C. Département de la Marne. - Répertoire archéologique de l'arrondissement de Reims, publié sous les auspices de l'Académie de Reims. — 10e fasc. Canton de Beine, par Ch. GIVELET, H. JADART et L. DEMAISON. — Reims, F. Michaud, 1900. Commencé en 1892, terminé seulement celte année, orné de planches et de plans, le Répertoire archéologique du Canton de Beine contient quelques noms ardennais de personnes famille d'EscannevelIe et de lieux Ardennes, pp. 31, 49, Arnicourt, Sorbon, p. 355, n. 1 et non p. 354, n. 2, comme dit la table; Bertoncourt, p. 227 n. 2; Merlan, Mézières, p. 257, Mont-Saint-Remy, Rethel, p. 239, 355 n. 1, Sedan, p. 93 n. 3, Vaux-Montreuil. — 16 — Inventaire-Sommaire des Archives départementales antérieures à 1790, rédigé par M. L. DEMAISON, Archiviste. — Marne. Archives ecclésiastiques.—Série 6. Clergé Séculier. Tome I. — Reims, H. Matot, 1900, in-4°, xv— 380 pp. L'érudit archiviste de la ville de Reims, M. L. Demaison, est à la tête d'un dépôt considérable formé, non seulement des Archives de la Ville, mais surtout d'une partie des Archives départementales de la Marne transportée hors du chef-lieu. Le t. Ier de l'Inventaire, qui vient de paraître, comprend le dépouillement du fonds de l'Archevêché de Reims. Si, comme le remarque M. D. lui-même p. I, les archives de ce siège sont des plus pauvres pour le moyen âge et au regard de l'histoire politique, en revanche, pour les XVIIe et XVIIIe siècles, elles présentent un intérêt très grand, principalement au point de vue local. En ce qui touche la partie la plus grande d'ailleurs de notre département qui relevait de l'Archevêché de Reims, les renseignements sont d'une extrême abondance. Ils sont même trop abondants pour que je songe à indiquer —en ce compte-rendu fatalement réduit — autre chose que les sources les plus productives. D'abord une série de pièces concernant la châtellenie d'Attigny, dépendance de l'Archevêché ; puis dans la division Spirituel, des documents sur les Protestants à Braux ; dans les Provisions et insinuations ecclésiastiques, une masse de notes sur les prêtres de notre contrée et quantité de sceaux. Enfin et surtout la source, par excellence, est la série des procès-verbaux de visites des paroisses, depuis le milieu du XVe siècle, et des réponses aux divers questionnaires de l'Archevêque. Les détails historiques, archéologiques, économiques en sortent nombreux et précis accompagnés des renseignements les plus précieux sur le clergé, l'instruction très développée au XVIIIe siècle, le protestantisme avant et après la Révocation de l'Edit de Nantes. Ajoutons encore que les Cartulaires aussi contiennent des actes qui ne sont pas à négliger. Grâce au soin minutieux, au souci du détail que M. D. a mis dans son travail souvent ingrat d'archiviste, les historiens locaux sont renseignés d'une façon suffisante pour que ceux qui sont empêchés d'aller à Reims puissent néanmoins travailler sans se déranger. Mais nous espérons que les auteurs de monographies n'hésiteront pas à faire leur possible pour se procurer la substance des documents rémois, de façon à améliorer leurs oeuvres et à les rendre plus parfaites que la plupart des histoires locales précédentes. P. COLLINET. ERRATA du t. VII P. 52, 1. 21 FAITO lis. FATO P. 52, 1. 24 INDIVI lis. INVIDI P. 55, 1. 1 rélable lis. retable. Sedan. — Imprimerie EMILE LAROCHE, rue Gambetta, 22. ÉTUDES CAMPANAIRES I. — Inscription de la cloche de Liart 1. f JE SUIS BÉNITE PAR Mre MICHEL BOURGEOIS CURÉ DE LIARE NOMMÉE MICHELLE MARIE FRANÇOISE PAR LUI ET PAR MARIE FRANÇOISE BOURGEOIS SA SOEUR. PRÉSENS Mre JEAN DUPIN NOTAIRE ROYAL JEAN CONSÉ, JACQUE LOISON, THOMAT BAUDOUIN MAIRE CLAUDE SÉNÉCHAL LIEUTENANT DE MAIRE JEAN BAPTISCE BONNAIRE, JEAN BAPTISCE LOUETTE UA MOIS DAOUST 1767. CLAUDE GUILLEMIN MA FAIT LAN 1767. Le mot UA est une faute pour AU. Le fondeur Claude Guillemin appartenait sans doute à la même famille que Pierre Guillemin, dont il est question plus loin. II. — Cloches de l'abbaye de Bonnefontaine. On connaît deux cloches provenant de l'abbaye de Bonnefontaine, canton de Rumigny. L'une d'elles se trouve au Mout-Saint-Jean canton d'Aubenton et l'autre à Blanchefosse canton de Rumigny. CLOCHE DE BONNEFONTAINE, A MONT-SAINT-JEAN. Voici l'inscription que j'ai relevée jadis sur celle qui se trouve au Mont-Saint-Jeau ; elle est en caractères gothiques d'une lecture difficile. ANNE SUIS ET FACTE IN AN. 1559, N. LES RELIGIEULX ET BIEN FAICTEURS DE BONNE FONTAINE. JESU DOMINE SALVOS FAC SERVOS TUOS. CONSONA MELLIFLUAS NUNC PROFER IN AERA VOCES. FRATRUM PERPETUUS SIS BONIFONTIS HONOR. ANNA VOCOR RESONANS UT PRONI CANTIBUS ATQUE MENTE DEUM EXORENT ABSIT UT INDE MALUM. 1 Relevée en juillet 1895. — Publiée dans Rev. de Champagne et de Brie, 24e année, 1899, p. 854. REV. D'ARD. ET D'ARG. T. VIII, n° 2. — 18 - On peut traduire ainsi Seigneur Jésus protège tes serviteurs. Lance maintenant les sons harmonieux dans l'air sonore ; sois l'éternel honneur des frères de Bonnefontaine. Je m'appelle Aune, résonnant afin qu'agenouillés ils prient Dieu avec leurs chants et leurs coeurs pour que le mal s'éloigne de ces lieux 1. » CLOCHE DE BONNEFONTAINE, A BLANCHEFOSSE. M. JEHAN DE COUCY, ABBÉ DE N. D. DE BONNEFONTAINE DOYEN ET CHANOINE DE ROZOY f FRÈRE JACQUES LE CENSIER, PRIEUR AUDIT AN 1569, MA FAIT FAIRE ... Jean de Goucy, mourut en 1584 après avoir été doyen du chapitre de Rozoy pendant 34 ans. III. — Le fondeur Pierre Guillemin. En 1744, Pierre Guillemin, fondeur lorrain, originaire de Brevanne-sous-Choiseuil, proche Chaumont-en-Bassigny 2, fondit trois cloches pour Rumigny; elles existent encore ; nous avons publié l'inscription de l'une d'elles dans le Bulletin de la Société archéologique de Vervins " La Thièrache», t. XVII, année 18953. Elles portent la marque du fondeur Pierre Guillemin, qui consiste en une petite clochette en relief avec le nom autour et au-dessous Pierre Guillemin nous a fait nos 3 ». Sur la cloche, en face de chaque point cardinal, ou voit les armes du prince de Condé qui sont De France au bâton de gueules, péri en bandes ». On voit encore une Vierge mère avec sceptre à la main droite et Enfant Jésus de la main gauche façade ouest ; à l'est, Crucifixion avec la Vierge agenouillée et entourant le pied de la croix de ses bras et regardant le ciel. A Besmont canton d'Aubenton Aisne, l'unique cloche datant de la même année 1744 porte, dans un écusson PIERRE GUILLEMAIN 4. C'est une autre façon d'écrire son nom. 1 Publiée dans La Thièrache », par Riomet, t. XIII, année 1889. 2 C'est M. Jos. Berthelé, le savant archiviste de l'Hérault, qui nous a donné le lieu d'origine de Pierre Guillemin. 3 Voy. aussi l'art, de Ch. Mathieu, dans Rev. d'Ard. et d'Arg., t. V, pp. 83-90. 41 Publiée dans La Thièrache », t. XVII, année 1895. - 19 - IV. — Notes complémentaires sur les cloches de Rumigny de Lamirault de Cerny, leur parrain, et Suzanne de Lancry, leur marraine. Jean-Baptiste de Lamirault deuxième du nom de Cerny, qui nomma les trois cloches de Rumigny en 1744, naquit au château d'Etréaupont le 26 août 1707; il était fils de Jean-Baptiste de Lamirault, chevalier de Lalande, gouverneur d'Aubenton, seigneur d'Etréaupont, etc., et de Anne-Louise de Préseau, il se maria au château de Pronleroy 1 eu 1737 avec ElisabethSuzanne de Lancry 2 ; le contrat a été passé aussi au château de Pronleroy devant François Le Clerc, notaire à Cuignières-enBeauvoisis, le 25 avril 1736. Elisabeth-Suzanne de Lancry était fille de Louis de Lancry, seigneur de Pronleroy, et d'Elisabeth Le Serrurier. Jean-Bapliste de Lamirault de Cerny, mourut dans son château d'Etréaupont le 3 août 1781, et fut inhumé le 5 dans la chapelle de ses ancêtres située du costé de l'Evangile du maître-autel » de l'église d'Etréaupont. Sur sa pierre tombale, burinée à la Révolution, on lisaif Ci gist Messire Lamirault, seigneur d'Estréaupont, Froidestrez, Cerny, gouverneur d'Aubenton, commandeur de l'ordre de St Lazare, décédé le 3 aoust 1781, âgé de 73 ans, onze mois, 27 jours. Bon père, tendre époux, seigneur généreux Soutien de l'innocent, appui du malheureux De la religion observateur fidèle Il fut pour ses vassaux l'édifiant modèle D'une constante piété Son corps repose icy, que son âme immortelle Jouisse au sein de la divinité Pour prix de ses vertus d'une gloire éternelle. Cette épitaphe, ainsi que la suivante, fut composée, dit-on, par Josias Lamirault de Noircourt, son fils, décédé curé de Bosmont Aisne, le 4 décembre 1809. 1 Oise, arrondissement de Clermont. 2 Les cloches portent Lancery, faute du fondeur. — 20 — Elisabeth-Suzanne de Lancry mourut à Laon, le 17 mars 1785 ; elle fut inhumée aux côtés de son mari le 19 du même mois. On lisait sur sa pierre tombale Ci-gît Dame Elisabeth-Susanne de Lancry, âgée de soixante neuf ans, douairière de feu Messire J. B. Lamirault, commandeur de l'ordre de St Lazare, seigneur d'Etréaupont, Cerny et autres lieux, ladite dame décédée à Laon le 17 mars et inhumée dans sa chapelle dudit Etréauponl le 19 mars 1785. De son sexe l'honneur — Femme pieuse et sage Elle fut des erreurs sans tache — Un esprit bienfaisant De l'amour maternel le plus pur sentiment Des plus rares vertus son nom a esté l'image Vous pauvres de vos pleurs — Arrosez cette terre La mort en vous l'arrachant vous ravit votre mère. Elisabeth-Suzanne de Lancry fut marraine de la grosse cloche d'Etréaupont, le 18 août 1782, avec son fils Lamirault de Noircourt, comme parrain. L'acte de baptême inédit, tiré des registres paroissiaux d'Etréaupont, est ainsi conçu L'an mil sept cent quatre-vingt-deux, le dimanche dix-huitième jour du mois d'aoust, à l'issue de la messe paroissiale de cette église, par moy prestre, curé de cette paroisse, ont été béniles la grosse et la moyenne cloche de celte église, avec les cérémonies d'usage et prescrites par les règlements du diocèse, et notre mère la sainte église ; la communauté représentée par ses principaux habitants, duement convoqués et priée de désigner les personnes qu'ils avaient choisies pour désigner sous l'invocation desquels saints ou saintes ils désiraient que les deux susdites cloches fussent bénites, le sr Jean-Pierre Potel, un des dits principaux habitants et parlant au nom de ladite communauté, à haute et intelligible voix, et en présence d'ycelle, a dit que les désirs des dits habitants étaient que la grosse cloche fut nommée par Messire Lamirault de Noircourt, seigneur dudit Estréaupont, ancien capitaine du régiment de Condé. chevalier de l'ordre royal et militaire de St Louis, et dame Elisabeth-Suzanne de Lancry, veuve de Messire Lamirault de Cerny, seigneur dudit Estré au pont et autres lieux, commandeur de l'ordre de St Lazare, qui ont imposé a ladite cloche le nom de Jeanne-Elisabeth la deuxième - 21 — cloche, aux désirs et à la prière des dits habitans, a été nommée Charlotte-Thérèze, par Messire Charles de Lancry 1, seigneur de Rimberlieu, lieutenant du Roy, de Compiègne, chevalier de l'ordre royal et militaire de St Louis, et dame Charlotte-MarieThéreze de Lancry 2, femme de Mre Lamirault de Noircourt 3, seig. d'Estré au pont et autres lieux, qui tous ont signé avec moy le présent acte les jours, mois et an susdits. Signé LAMIRAULT DE NOIRCOURT. — DESFOSSEZ. — LANCRY. — LANCRY DE NOIRCOURT. — LANCRY DE RIMBERLIEU. — CLARIS, curé d'Estré au pont, chanoine de Rozoy-sur-Serre, seigneur de Bussy-les-Pierrepont, chapelain de Sissonne. Dans l'église d'Etréaupont, sur un panneau de bois noir, dans la chapelle de la Vierge, on lit A la mémoire De Messire DE LADIMIRAULT DE NOIRCOURT, dernier seigneur d'Estréaupont, décédé en exil à Creveld Allemagne, en avril 1793, âgé de 55 ans; De Charlotte-Marie-Thérèse DE LANCRY DE RIMBERLIEU, son épouse, décédée à Compiègne, le 16 février 1836, âgée de 84 ans ; Et de très pieuse et très charitable dame MarieThérèse-Suzanne DE LADMIRAULT DE NOIRCOURT, leur fille, bienfaitrice de celte église, décédée comtesse douairière de Bréda, le 23 octobre 1855, au château de PlessisBrion, dans sa 76me année. de Lamirault et Josias, son frère, furent les derniers seigneurs de Noircourt.—Les Lamirault, originaires de Touraine, s'établirent dans la Thiérache, par l'acquisition qu'ils firent de la terre d'Etréaupont au marquis Victor-Amédée de Choiseul, en 1698. La famille de Lamirault de Cerny n'est pas éteinte ; l'arrière1 l'arrière1 de Lancry, seigneur de Rimberlieu, était lieutenant pour le roi des ville et château de Compiègne. 2 Marie-Charlotte-Thérèze de Lancry était la fille du précédent, et de Marie-Suzanne des Fossés, née à Compiègne, le 8 décembre 1751, et morte le 16 février 1836, âgée de 84 ans, à Compiègne 3 Jean-Baptiste de Lamirault de Noircourt, troisième de nom, était fils de Jean-Baptiste de Lamirault, deuxième de nom, et de Elisabeth-Suzanne de Lancry; il naquit au château de Parpe-en-Thiérache, dépendance de La Capelle, le 6 octobre 1738; son contrat do mariage fut reçu le 10 février 1779, par un notaire de Paris. Il émigra en 1791, fit les campagnes de 1792-1793, et mourut à Crefeld Prusse, en avril 1793, âgé de 55 ans. - 22 — petit-fils de Jean-Baptiste, le comte Charles Raimond de Lamirault, conservateur des forêts en retraite, habite à LaySaint-Christophe LaySaint-Christophe ; il a plusieurs filles dont deux sont religieuses, et deux fils ; l'aîné, Charles, est capitaine aide de camp du général de Longuemar; le second, André, est capitaine de l'état major à Rennes. Les armes des Lamirault sont coupé de gueules et d'or à la rose de gueules; — celles des de Lancry sont d'or à trois ancres de sable posées deux et un. RIOMET, Membre de Sociétés savantes, instituteur à Villeneuve-sur-Fère-en-Tardenois Aisne. LE LOYALISME DES SEDANAIS ET LEUR HOSPITALITÉ DE 1638 A 1680 SUITE. Tout comme Fabert, La Bourlie doit s'occuper d'amener plus ou moins habilement la conversion des calvinistes sedanais au catholicisme. C'est ce que prouve la lettre suivante 1, adressée à Colbert le 21 septembre 1662 et que nous croyons devoir reproduire, à cause de son intérêt Depuis mon arrivée en cette ville, je mis mon principal soin à examiner avec le père Adam 2 l'effet qu'on se peut promettre, de la réunion ou conversion générale de ce peuple à l'Eglise romaine. Mais je trouve, Monsieur, beaucoup de douceur et de respect, sans aucune disposition présente à cet ouvrage. Les officiers du Conseil Souverain, qui sont les principaux de cette ville, étaient prévenus de crainte d'être pressés et minutent déjà leur sortie de la ville. Ce qui, sans doute, porteroit grand préjudice au bien du service du roi ; à quoi je remédie en remettant leurs esprits par les assurances de la bonté du roi et [de son] affection particulière pour celte ville. 1 Cf. DEPPING, ouvr. cité, t. IV, 305. 2 Sur le rôle assez important et surtout bruyant que ce personnage a joué, on peut consulter P. BAYLE, Dict. critique, 1740, t. I, p. 75-79 ; l'abbé BOULLIOT, Biographie Ardennaise, t. 1, p. 3-10 ; J. BOURELLY, Le Maréchal de Fabert, t. II, p. 265 et suiv. — 23 — Je ne doute pas que dans quelque temps nous n'attirions quelques-uns des plus notables et que ce progrès ne soit suivi de beaucoup d'autres parmi le peuple. Mais il faut un peu de temps et que cet avantage nous vienne de celui que recevront les officiers, qui craignent une suppression entière 1, si vous trouvez bon, ainsi que vous m'avez fait l'honneur de me témoigner, qu'ils demeurent simples conseillers et qu'il plaise au roi de les souffrir. A quoi je les ai portés à consentir, mettant dans leurs provisions que c'est en considération de leurs services et sans que celle grâce puisse tirer à conséquence pour l'avenir. Quand à M. d'Ozanne 2. que je laisse sur la liste sans y toucher, comme il a toujours été le second du corps, je ne peux lui trouver place. Vous verrez, Monsieur, ce qu'il plaira au roi de lui accorder. Il se fait justice et renonce à pouvoir jamais être le premier. En vérité, il a beaucoup de mérite et de capacité et il a toujours été très zélé pour le service du roi. De plus, il a beaucoup de disposition à se convertir et la perte me semble grande, s'il sortoit de la ville. Il a désiré de vous aller dire ses raisons lui-même, et je ne puis lui refuser. Pour celui c'est-à-dire pour l'office que je laisse en blanc, je l'espère remplir d'un fort honnête homme converti, qui se dispose, et, si cela manquoit, il le sera d'un catholique. Voilà, Monsieur, l'état présent, je vous rendrai compte exact, dans la suite, de tout ce qui se passera et, en toutes occasions, mes respects, comme étant très passionnément, etc. » Pendant sa première année de comptes, en 1663-1664, le receveur Jean Chevalier règle peu de dépenses extraordinaires 168 livres 15 sols pour nonpareilles fournies par l'apothicaire Paul Didier et 461 livres 1 sol pour les vins de présent. Parmi les visiteurs figure le Révérend Père Général des Capucins et le présent, qui consistait en vin, pain, viande et pâtisserie, lui fut offert par aumône ». 1 Il s'agit ici du remplacement de l'ancien Conseil souverain par un présidial ayant un ressort très étendu, puisqu'il comprit 15 bailliages ou prévôtés, et qui fut installé le 18 décembre 1662. Cf. J. BOUREIXY, ouvr. cité, t. II, p. 292-295, 318-323 et 358. 2 Sur Daniel d'Ozanne f 1676 à 70 ans, lieutenant-général du bailliage et siège présidial de Sedan et sa famille, cf. entr'autres E. MICHEL, Biographie du parlement de Metz, p. 395 et suiv. ; J. VILLETTE, Un duel à Sedan en 1629, p. 7 et les Bulletins du Musée de Sedan, t. I, p, 154. — 24 — Notons toutefois une dépense nouvelle, qui reviendra désormais chaque année au compte de la ville le marguillier de la paroisse Saint-Laurent, Hermand Ulric, reçoit la somme de 60 livres pour payer les frais, qui ont été faits lors de la Fête-Dieu et à l'octave de celle fête. Les curés des terres souveraines prétendaient faire entrer leur vin en franchise, mais la ville refusa de leur accorder ce privilège ; elle sollicita et obtint du Conseil d'Etat un arrêt, qui les soumit au droit commun. Le sieur de Saynelle, avocat au Conseil, que la ville avait chargé de défendre ses intérêts en celte circonstance, reçut pour ses honoraires la somme de 227 livres 3 sols 6 deniers. Ajoutons cependant que dans cette somme figurent également les honoraires du sieur Landragin l'aîné 1, avocat à Mazarini 2, qui avait plaidé pour la ville contre les fermiers. Pendant la seconde année, en 1664-1665, la dépense des nonpareilles monte seulement à 43 livres 7 sols et celle des vins de présent à 184 livres 19 sols. Les nonpareilles sont offertes au sieur Thomas Renart de Fuchsamberg 3, nommé grand-maître des eaux-et-forêts à Sedan, — au nouvel intendant de Metz, Jean-Paul de Choisy 4, — au Réverend Père Général des Jésuites. 1 Sur cet avocat et sa famille, cf. ALBERT BAUDON, Tablettes généalogiques rethéloises La famille Landragin, 1897, 10 p. Extrait de la Revue historique ardennaise, 1897. 2 Les lettres patentes, données en décembre 1663 pour la nouvelle érection en duchépairie des terres de Rethel et de Rozoy sous le nom de Mazarini, en faveur d'Aimand-Charles de la Porte-Mazarini, ont été publiées par le P. ANSELME, t. IV, p. 627 et suiv... Voulons et nous plaît, dit Louis XIV, que led. duché de Rethelois et Rozoy, porte désormais le nom de Mazarini, au lieu de celui de Rethelois et Rozoy et même que la ville de Rethel, gui est la capitale dudit duché, soit seulement appelée de Mazarini, sans que ledit duché-pairie et lad. ville puissent prendre à l'avenir d'autres noms, ni d'autres armes que le nom et les armes de Mazarini, demeurans les susdits noms et armes de Rethel et Rethelois éteints et supprimés ; et seront lesd. noms et armes de Mazarini insérés à l'avenir dans tous les actes de juridiction, contrats, conventions et autres quelconques, de quelque nature qu'ils puissent être, publics ou particuliers, à peine d'amende contre les contrevenans... » Voici les armes des Mazarini d'azur à un faisceau d'or, lié d'argent, du milieu duquel s'élève une hache d'armes, à une fasce de gueula sur le faisceau, chargée de 3 étoiles d'or. 3 Cf. A. BALDON, La cloche de l'église de Doux Ardennes ; notes généalogiques sur la famille Renart de Fuchsamberg, 1896, p. 3. Extrait de l'Annuaire MatotBrame. — Thomas-Adolphe Renart de Fuschamherg, 1605 y 18 déc. 1692 à Rethel conseiller du roi, etc., était seigneur de Vadimont et de Rubigny, quand il acquit de Marie de Coucy, duchesse d'Havre, la terre et haute justice de Vrigne-aux-Bois, Saint-Basle et Tendrecourt ; il acheta en outre, vers 1662, le château du Faucon, près Doncherv. Sa femme Marie Robillard, lui donna six enfants, dont l'aîné obtint, par lettres patentes du 26 sept. 1666, l'érection en comté du fief de Montcy-Notre-Dame. 4 Jean-Paul de Choisy, chevalier, seigneur de Balleroy et de Beaumont, conseiller d'honneur au parlement de Melz, lut intendant de la justice, police et finances en la généralité de Metz, Luxembourg et frontières de Champagne, Lorraine et Barrois, de 1662 à 1673. Cf. E. MICHEL, Histoire du parlement de Meta, 1845, p. 536. — 25 — — et au comte de Soissons, Eugène-Marie de Savoie 1, gouverneur de la Champagne depuis le 25 juin 1660 2, et en faveur de qui Louis XIV venait d'ériger en duché, sous le nom de Carignan, la prévôté d'ivois el ses dépendances 3. Mais la dépense extraordinaire la plus considérable, que fait alors la ville, est occasionnée par l'affaire du sieur Cadeau. Ce fabricant avait obtenu, en 1646, pour lui et ses deux associés, le privilège exclusif d'établir à Sedan, pendant vingt ans, une manufacture royale de draps, façon d'Espagne et de Hollande 4 et, grâce à celte protection, grâce aussi à ses efforts intelligents et à ceux de ses employés 5, sa manufacture du Dijonval avait rapidement prospéré. Plusieurs fabricants de Sedan avaient cherché à suivre son exemple ; mais, afin de pouvoir fabriquer des draps de la même façon, ils avaient dû lui payer une redevance plus ou moins considérable, suivant le nombre de métiers qu'ils employaient. 1 Eugène-Marie de Savoie, 1633 f 1673, comte de Soissons, colonel-général des Suisses, etc., fils de Thomas-François de Savoie, prince de Carignan, grand-maître de France, et de Marie de Bourbon, était par conséquent le neveu du comte de Soissons, qui fut tué à la bataille de la Marfée. Il épousa, le 20 février 1657, Olympe Mancini f 1708, fille de MichelLaurent Mancini, baron romain et d'Hiéronime Mancini. Sur celte dernière, voir AMÉDÉE RENÉE, Les Nieces de Mazarin. 1856, p. 161-234. On trouvera l'article des deux époux dans la notice Carignan, au t. VII des Ecrits inédits de Saint-Simon, p. 268-284. On a également le portrait du comte de Soissons, composé en 1664, dans les Archives curieuses, 2e série, t. Vlll, p. 401. Chef de la cabale, dite des Eveillés, en 1657 A. CHÉRUEL, Ministère de Mazarin, t. III, p. 46, il se distingua dans l'armée de Turenne, particulièrement à la journée des Dunes, reçut le gouvernement de Bourbonnais en février 1659, celui de Champagne en 1660 et, sans avoir eu d'autre grade que celui de colonel, fut créé lieutenant-général en 1672. — C'était un assez honnête homme et surtout un bon mari, au dire de MADAME DE MOTTEVILLE, Mémoires, t. IV, p. 81, mais il était de ces gens, qui font de la prose sans le savoir. Lettres de Madame de Sevigné, lettre du 12 juin 1080, t. VI, p 449. Il mourut, le 7 juin 1673, à Umra. en Westphalie et son corps fut rapporté dans le mausolée de sa famille, à la Chartreuse de Gaillon. Sa femme, la noire Olympe », passa pour l'avoir empoisonné. Cf. les Archives de la Bastille, t. IV, p. 70 et TH. JUNG, la Vérité sur le masque de Fer, les empoisonneurs, 1893, p. 289. 2 Ses diverses entrées à Reims ont été racontées par CH. LORIQUET. Un gouverneur de province au XVIIe siecle. 3 Par lettres datées de Fontainebleau en mai 1661, Louis XIV donna la ville et prévôté d'ivois à Eugène-Marie de Savoie, comte de Soissons et à ses hoirs et ayans cause pour toujours et l'année suivante, au mois de juillet, il érigea en duché, sous le nom de Carignan, ladite ville et prévôté avec ses appartenances et dépendances, savoir les paroisses et lieux d'Osnes, Escombres, Sachy, Messincourt, Matton, Clémency, Givercy et Chamouilly dit les Deux-Villes, Tremblois, Williers, Mogues, Charbeaux. Puilly, Margny, Herbeuval, Signy, Montlibert, Bièvre, la Ferté, Margut. Fromy, Linay, Blagny, Sailly, Vaux, Euilly, Tétaigne, Villy, Sapogne, Tassigny, Auflance. Pouru-aux-Bois. Malandry, Lombut ; et, pour le sauvement, Chauvancy-Saint-Hubert et Brévilly. Cf. le P. ANSELME, t. V, p. 674 et suiv. 4 Les lettres patentes données à Fontainebleau en juillet 1646, sont analysées dans le Dictionnaire universelle de Commerce, etc., de JACQUES SAVARY, 1742, in-fol., t. II, col. 1192. 5 Nous faisons surtout allusion à Abraham Chardron. Cf. notre notice sur les protestants de Sedan au XVIIIe siecle, 1896, p. 15. Extrait du Bull, de la Société de l'histoire du Protestantisme français ; juillet 1896. — 26 - A leur instigation, le corps de ville envoie des députés à la Cour, afin d'empêcher le renouvellement du monopole de Cadeau et aussi afin de conserver les anciens privilèges commerciaux de la ville, continuellement menacés par les agents des fermes. La ville finit en effet par gagner son procès ; mais il lui en coûte. Dans le compte de 1662-1663, le président Morel 1 et le premier échevin, Husson David, reçoivent la somme de 1,328 livres 6 sols, monnaie de France, faisant 1,506 livres en monnaie de Sedan, — notons ce précieux renseignement — pour la dépense qu'ils ont faite à Paris, pendant trois mois et huit jours, avec deux valets et un cheval. En 1664-1665, le receveur paie à Messieurs Jean Jacquesson 2, lieutenant-particulier au bailliage et siège présidial, et Husson David, procureur syndic, la somme de 498 livres 8 sols, pour les indemniser des frais d'un voyage fait à Paris pour le même motif. En outre, il donne à Rose Tisserand, la veuve d'Agrand Pailla, maître du coche de Sedan à Paris, la somme de 148 livres 13 sols, tant pour les places et le port des hardes des deux députés que pour de l'argent qu'elle leur avait avancé au nom de la ville. Enfin, le Corps de ville célèbre son triomphe par un festin, qu'il offre à l'intendant Renart, venu de la part du roi pour assurer le rétablissement de la liberté de la manufacture des draps, façon de Hollande ; coût 189 livres, qui sont payées à Nicolas Delogne. Cette lutte, très vive, engagée par les fabricants de Sedan, puis par le Corps de ville contre le privilégié Cadeau, est exposée dans un document de l'époque, des plus intéressants et que nous allons reproduire, malgré son étendue 3, parce que les historiens de Sedan semblent l'avoir ignoré. Il s'agit du rapport adressé par le comte de La Bourlie à Colbert, le 4 décembre 1664, et de plu1 plu1 avait été nommé, le 25 septembre 1659, à la charge de bailli, président au Conseil souverain de Sedan, en remplacement de Daniel de Guillon, sieur de Réal, décédé. Cf. J. BOURELLY, Le Maréchal de Fabert, t. II, p. 335 et suiv. 2 Jean Jacquesson, d'origine mouzonnaise, devint lieutenant-particulier, puis, vers 1678, lieutenant-général au bailliage et siège présidial de Sedan ; il mourut dans l'exercice de ses fonctions, le 19 septembre 1691, à l'âge de 63 ans. 3 Nous croyons en effet avec Bayle qu'il est bon, en de certains sujets, de faire le copiste, pour l'utilité de ceux qui, sans sortir de leur place, sont bien aises de s'éclaicir et devoir les orignaux des preuves. Cl. le Dict. critique, art. Carneade, rem. B., 1740, t. II, p. 59. — Cf. G. DEPPING, Corresp. administrative sous le regne de Louis XIV, 1850-1853, in-4°, t. III, p. 696 et suiv. — 27 — sieurs autres lettres écrites par le même au même jusqu'au 10 décembre de l'année suivante. Le 14 décembre 1664. Depuis que j'ai reçu votre lettre, j'ai fait appelé les échevins et le syndic de celte ville, pour être informé par eux de l'état auquel sont les manufactures de drap, façons de Hollande et d'Espagne, tant du sieur Cadeau que des bourgeois de la ville, qui sont dans ce commerce et les ai menés ensuite avec moi chez le sieur Cadeau faire la visite et l'examen, conformément à votre intention et à vos ordres. Il s'est trouvé chez lui sept métiers travaillans, deux en drap de Hollande et le reste en droguet et des tondeurs, cardeurs, peigneurs à proportion, avec quelques femmes qui épluchent la laine. Et, m'informant du nombre d'ouvriers qui ont travaillé par le passé, on m'a répondu que la plupart travaillent à la ville, parce qu'ils n'avoient là de besogne qu'une partie de l'année. Je me suis fait ramener ensuite à ceux de la ville et j'ai trouvé sept bourgeois, ayant chacun trois métiers de la même qualité des autres, lesquels m'ont dit payer cinquante-cinq écus par an pour chacun métier au sieur Cadeau, à cause de son privilège 1, et qu'ils soutenoient leur travail avec grande peine sous cette contribution, mais que, le privilège finissant à la Saint-Jean 1666, ils aiment mieux souffrir cela, sous cette espérance, que de quitter la ville pour aller ailleurs. Il est certain que le roi peut qualifier la manufacture de Sedan des plus belles de son royaume. Les échevins m'ont fait venir parler douze des principaux et plus accommodés habitans, qui sont tous prêts à dresser des métiers, dès qu'ils en auront la liberté et ont fait apprendre leurs enfans en Hollande pour cet effet, commençant à établir leur commerce de laines pour travailler, dès que le privilège sera expiré ; et vous pouvez être persuadé, Monsieur, que, si le roi veut anéantir les draps étrangers par des impôts ou autres moyens, Sedan se rendra capable d'en fournir plus que vous ne sauriez penser et tous les habitans, qui ont des commodités, sont tous disposés de s'adonner à cet ouvrage. m'avez fait l'honneur de m'écrire, avec une douleur extrême et 1 Le fabricant Cadeau, dans une lettre du 21 juillet, se plaint beaucoup des difficultés qu'à opposées le lieutenant-général à l'exécution du privilège qu'il avait obtenu. Mais par une autre lettre du 7 septembre, il annonce que, grâce à la protection de Colbert, justice lui a été rendue et qu'il donnera tous ses soins à l'augmentation de sa fabrique, afin de la rendre plus célèbre et plus florissante que jamais. » Note de G. Depping. — 28 — Il y a, outre cela, dans la ville ou les Souverainetés, soixante métiers de serges, qui sont très bonnes et d'un très bon débit, et dont les ouvriers sont capables de mieux faire, quand ils voudront s'y employer. La mode des droguets a fait cesser le grand débit des draps, façon de Hollande et d'Espagne. Mais, bien qu'ils n'y gagnent pas plus et qu'ils en fassent une très grande quantilt, ils désirent passionnément de refaire des draps, à quoi ils prennent bien plus de plaisir. Je suis prié par les échevins et gens de la police de vous faire connoître, dans cette occasion, les notables préjudices, que la communauté à reçus de la longueur de ce privilège, pour plusieurs charges qu'elle en a souffertes et surtout de l'exclusion des ouvriers, qui avoient déjà apporté ici ce bel ouvrage et de ceux qui, à leur exemple, s'y vouloient appliquer. Je ne manquerai de visiter souvent les uns et les autres, conformément à votre désir, et leur donner tout le soutien, qui dépendra de moi ; de quoi je vous avertirai exactement » 1. Le 13 août 1665. Il nous arrive tous les jours des drapiers. Il me fut hier apporté une lettre du drapier de Leiden, duquel il vous a été parlé de ma part, qui témoigne quelque peine à se départir de Sedan. Mais je crois qu'il se résoudra à aller où il vous plaira, attiré par les avantages que son ami de Paris lui écrit qu'il vous plait lui faire. C'est un homme fort estimé en ces quartiers ici » Le 10 décembre. Le procès-verbal de M. Renart vous aura sans doute justifié que les marchands et drapiers de celte ville ne sont ni coupables, ni mal intentionnés. Ils ont ouï la lecture de la lettre, que vous 1 Le 20 mai 1665, Renart, maire ? de Sedan, écrit à Colbert que toute la ville a reçu avec joie la nouvelle de la liberté, accordée aux sedanais, de fabriquer des draps, façon de Hollande. Volumes Verts C. En septembre 1668, Jacquesson se plaint du désordre, qui règne dans l'industrie manufacturière de Sedan Ce peuple d'ici, qui ne subsiste que par les manufactures, qui est industrieux et ardent au profit, se porte, avec une passion inconsidérée, en l'endroit où il y a apparence de gain et s'y applique, sans garder aucune mesure. Quand le poinl coupé va bien, chacun s'érige en maître et maîtresse de points ; quand la draperie a cours, tout le monde se fait drapier et chacun ainsi prétend avoir droit de prendre part à l'avantage qui se présente. Il arrive de là que l'on se prend les ouvriers les uns des autres ; on leur donne le double du juste salaire ; on les rend insolens et ivrognes et l'on a mille peines à les contenir et à les faire travailler. Les personnes, qui se sont appliquées à un métier où il n'y a point d'intelligence, font faire de méchantes manufactures. Il s'en fait à trop grande quantité. Quand la vente se ralentit, des gens, qui ont fait travailler sans avoir de quoi fournir des avances, sont obligés de vendre à perte et ils se ruinent et ruinent avec eux les anciens maîtres et la réputation de la manufacture, v Ibid. — Note de G. Depping. - 29 — vous supplient très humblement par moi de leur conserver un peu de bonté contre leurs ennemis et envieux. S'il vous plait de prendre la peine d'envoyer les statuts et règlemens, que vous désirez être observés, je les ferai suivre si exactement que j'espère qu'en [aucun] lieu du royaume ils ne le pourront être davantage » 1. Ces quelques passages de la correspondance du comte de La Bourlie nous font pénétrer au vif du colbertisme, avec son système de réglementation à outrance. D'autre part, elles dérangent assurément toutes nos idées reçues ; tant nous avons peine à comprendre qu'un gouverneur, personnage essentiellement militaire, ait à s'occuper de la fabrication des draps et de la conversion des hétérodoxes. V Dans le compte de l'année 1665-1666, nous trouvons encore un écho des luttes commerciales de la ville de Sedan. Il ne s'agit plus celte fois de savoir si le privilège du sieur Cadeau 2 sera ou ne sera pas prorogé, mais des transactions avec la principauté de Liège. Le comptable Jean Benoist paie à l'échevin Pasquay Bonivert la somme de 164 livres 4 sols 3 deniers pour les voyages qu'il a fait en diverses fois à Liège, au cours desquels il a sollicité Monsieur le prince de Liège et son Conseil de mettre bas l'impôt du soixantième, qui frappait les marchandises entrantes et restantes dudit Liège pour venir à Sedan, d'établir le nouveau chemin de Sedan à Liège, et d'en ouvrir un autre qui passerait par Dinant, sans toucher aux terres du roi d'Espagne. Les négociations du sieur Pasquay, ou plutôt Pasquier Bonivert, sont d'ailleurs couronnées par le succès et nous savons que les routes en question donnèrent lieu à un commerce important, pendant le dix-septième et le dix-huitième siècle 3. 1 Les statuts en question, rédigés le 24 août 1666, approuvés par un arrêt du Conseil d'Etat du 16 septembre suivant, furent homologués au parlement de Metz, le 7 janvier 1667. 2 Si le sieur Cadeau n'est plus privilégié, il reste encore le fournisseur du roi. 11 lui vend en effet, à deux reprises, le 30 juin 1665 et le 20 avril 1666, onze aunes de drap gris, fabrique de Sedan, à raison de 20 livres l'aune. Cf. les Comptes des bâtiments du roi, publiés par J. Guiffrey, t. I, p. 63 et 105. 3 Cf. HENRI LONCHAY, la Principauté de Liège, la France et les Pays-Bas au XVIIe et au XVIIIe siecles, Bruxelles, 1890, pp. 148-153, où la question est bien posée et les sources belges indiquées. Cf. aussi JOSEPH DARIS, Histoire du diocese et de la principauté de Liege au XVIIe siecle, Liège, 1877, t. I, p. 109 et suiv. Pour les sources françaises, cf. surtout les Archives communales de Sedan. CC, 12; DD, 16, 17, 61 ; FF, 11 ; et les Archives départ, des Ardennes, C, dont l'Inventaire analytique a été publié par E. Sénemaud. — A l'aide de tous ces documents, il serait facile de composer une étude économique des plus intéressantes. - 30 — La reine-mère Anne d'Autriche meurt le 20 janvier 1666 et ta ville témoigne officiellement sa douleur par un service funèbre dont le luminaire, cierges et torches, fut livré, moyennant 52 livres, par Jean Maget, maître cirier. Un service anniversaire fut célébré l'année suivante et, la cérémonie ayant moins d'importance, le cirier Jean Maget ne fournit celte fois que pour 21 livres de cire blanche. Mentionnons également les nonpareilles offertes à Madame l'intendante de Caumartin 1 et payées 29 livres 15 sols au sieur du Cloux, apothicaire, ainsi que les bouteilles de vin qui furent présentées, lors de leur arrivée, au jeune marquis de Fabert 2, à M. de Longueval, parent de la comtesse de La Bourlie, enfin aux sieurs de Choisy et de Caumartin, le premier intendant à Melz, le second à Châlons, et qui coûtèrent 318 livres 14 sols 6 deniers. Marie Le Chinq, la veuve du marchand poudrier David Regnier, fournit, au cours des deux années 1665-1667, pour 101 livres 5 sols de poudre, que l'on emploie à des salves d'artillerie, pour honorer l'entrée des visiteurs et que l'on tire aussi lors du feu de joie de la Saint-Jean. Le comptable paie encore à Isaac Harmet, maître arquebusier, la somme de 92 livres 15 sols pour une paire de pistolets enrichis, envoyés à M. Parel, commis de M. de Lionne 3 à Paris, en reconnaissance d'un arrêt du roi qu'il a fait expédier, portant que les comptes continueraient à être rendus par devant Messieurs du Conseil de police. Sera continué. Stéphen LEROY. 1 Louis-François Lefèvre de Caumartin, fils unique de Louis Lefèvre de C. et de sa seconde femme, Madeleine de Choisy, né le 16 juillet 1624, fut conseiller au parlement en 1064, puis maître des requêtes ; le roi lui confia les sceaux des grands jours, tenus en Auvergne en 1666. Il fut ensuite intendant de Champagne du 15 novembre 1666 à 1672, conseiller d'Etat de semestre en mars 1672 et conseiller ordinaire en janvier 1685; il mourut d'apoplexie, le 3 mars 1687. Cf. le P. ANSELME, t. VI, p. 545. Sa première femme, Marie-Urbaine de Sainte-Marthe, mariée le 10 novembre 1650, morte le 15 janvier 1654, lui donna un fils, Louis-Urbain Lefèvre, marquis de Saint-Ange f 1720. Sa seconde femme, Catherine-Françoise de Verthamon, fille de François de Verthamon, conseiller d'Etat, mariée le 22 février 1664, morte le 28 octobre 1722, il lui donna neuf enfants, quatre fils et cinq filles.—Comme sa soeur, Madame de Guitaut, elle avait une étrange tête, au dire de Madame de Sévigné, dans sa lettre du 12 octobre 1677 à Madame de Grignon. 2 Le jeune marquis Louis de Fabert fut installé, le 9 septembre 1665, comme grand bailli de Sedan; les provisions sont datées du 10 janvier. Cf. J. BOURELLY, ouvr. cit., t. II, p. 359. 3 Les principautés de Sedan et Raucourt, depuis leur réunion à la couronne, ressortissaient au département du secrétaire d'Etat aux affaires étrangères, qui était alors le fameux Hugues de Lyonne, marquis de Berny, etc. - 31 — VARIÉTÉS I. — Relevé des dates de construction dans l'Eglise de Mézières. La première date marquant l'année de la construction est la date bien connue de 1499 1. Sur les voûtes latérales du côté à droite, attenant au parvis, on lit les dates 1520, 1522, 1524, 1526, 1530 et 1534. Au côté gauche, au Nord, celles de 1536, 1538 et 1544. A la voûte du choeur, année 1506. A la nef, se lisent les dates de 1552, 1565, 1566, 1612 et 1615 ; ce sont là sans doute des dates de réfection. Il semble résulter de ces dates que la partie de l'église inaugurée en 1499, est le pourtour extérieur. Ensuite on s'est occupé du choeur en 1506 ; puis, du côté droit de 1520 à 1534 ; ensuite, du côté gauche de 1536 à 1544 ; enfin de la nef de 1552 à 1615. A. SÉCHERET. II. — Inscriptions d'un étudiant fumacien à la Faculté de Droit de Douai, en 1755. En dépouillant les documents de la Bibliothèque de Douai pour un travail récemment paru 2, j'ai relevé sur les deux seuls cahiers d'inscriptions provenant de l'ancienne Faculté de Droit de cette ville et parvenus à notre connaissance, les deux notes suivantes Ego Petrus Nicolaus Mathy fumacensis laïcus habitans aedes domini Buffet sancti Amati beneficialis continuo inscriptiones atque meas lectiones juris nempe canonici sub consultissimo domino Dehault, et digestorum sub clarissimo domino Bosquet, 27a januarii 1755 3. Ego etc.. laïcus diocesis Leodiensis habitans aedes domini Gosselin in supremâ duacensi curiâ adcocati in plateâ vulgo Clovis continuo etc., die 29a Aprilis 1755 4. P. COLLINET. 1 Cf. Rev. d'Ardenne et d'Argonne, t. II, p. 48. 2 L'ancienne Faculté de Droit de Douai 1562-1793, Lille, 1900, in-8°. 3 Bibl. comm. de Douai, MS. 1406 n° 1, fol. 6v. — Traduction Moi Pierre-Nicolas Mathy, de Fumay, laïc, habitant la maison de M. Buffet, bénéficiai de St-Amé, je continue mes inscriptions et mes cours, c'est-à-dire celui de droit canon sous le très savant M. Dehault et celui du digeste sous le très illustre M. Bosquet, 27 janvier 1755 ». 4 Bibl. comm. de Douai, MS. 1406 n° 2, fol. 7r. — Traduction Moi, etc., laïc, du diocèse de Liège, habitant la maison de M. Gosselin, avocat au Parlement de Douai, sur la place Clovis, je continue etc., 29 avril 1755. " - 32 — BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE Mémoires du duc de Rovigo pour servir à l'histoire de l'empereur Napoléon, édition nouvelle par Désiré LACROIX t. I. - Paris, Garnier frères, 1900, in-18, 563 pp. 3 fr. 50. [Savary, duc de Rovigo, né à Marcq, le 26 avril 1774]. Collection de Documents rares ou inédits concernant l'histoire de Sedan. — Fasc. 11 à 19 Révocation de l'êdit de Nantes ; Comptabilité et Recensement 1685-1700 [par Aug. PHILIPPOTEAUX]. — Sedan, imp. E. Laroche, in-4°, 147 pp. 4 fr. 50. [On peut se procurer la collection complète de ces Documents chez MM. Jourdan et Genin, libraires à Sedan]. Un Quatorze Juillet dans la vallée de la Semoy par Henri JADART.— Broch. in 8°, 20 pp. extr. de la Rev. d'Ardenne et d'Argonne, Sedan, E. Laroche, 1900. Ville de Rethel. — Distribution des Prix du 15 août 1900 sous la présidence de M. Ternaux-Compans, député des Ardennes. — Rapport sur le Prix Boucher de Perthes, par le Dr V. MEUGY. — Broch. in-8° de 20 pp. ; Rethel, Vve Ch. Kienné, 1900. [Quelques noies historiques sur Boucher de Perthes et sur quelques notabilités rethéloises contemporaines]. Sedan. — Imprimerie EMILE LAROCHE, rue Gambetta, 22. POÈTES ARDENNAIS ARTHUR RIMBAUD VI Rôle d'Arthur Rimbaud en Afrique. Nous avons raconté, en deux précédents articles1, les principaux événements qui avaient marqué la dernière période de la vie d'Arthur Rimbaud. Nous y avons exposé simplement les faits tels qu'ils nous étaient connus, d'après les sources les plus authentiques. Parmi les multiples aventures de cette existence inquiète de sensationnel, nous avons relevé chez Rimbaud une préoccupation continue qui paraît être le principal mobile de ses actes c'est le souci constant de gagner sa vie, au service d'autrui d'abord, puis à son propre compte ; c'est la lutte acharnée pour l'acquisition d'une fortune qui lui assurât l'indépendance matérielle et morale On ne saurait trop insister sur ce point essentiel que nous nous sommes efforcés de mettre en évidence. Maintenant, est-ce à dire que l'unique but visé par Rimbaud durant cette période ait été la conquête de l'argent? Nous ne le croyons aucunement, et d'ailleurs tout ce que nous savons de son caractère vient à rencontre d'une telle hypothèse. Il avait l'âme trop haute pour tout sacrifier aux intérêts mercantiles, l'esprit trop affiné pour s'asservir à jamais aux mesquineries déprimantes du négoce. Capable de s'assujettir résolument aux plus rebutantes besognes afin de réaliser son rêve de liberté, il ne voyait dans l'argent qu'un moyen et non une fin. Pendant les accalmies de son existence tourmentée, au milieu des courts répits que lui laissaient les tracas de ses entreprises commerciales, de plus nobles ambitions durent maintes fois le hanter, de grandioses conceptions germèrent peut-être en son cerveau. Un certain nombre de faits épars, quelques indications tirées de lettres et de récits révèlent chez lui toute une série de préoccupations étrangères à son activité de trafiquant. Mais la rareté des documents, l'imprécision ou le peu de sûreté des renseignements ne nous permettent guère d'être fixés sur la signification des projets et la portée des actes du poète. 1 Revue d'Ardenne et d'Argonne, t. VI, pp. 121-135 et 151-158. REV. D'ARD. ET D'ARG. T. IX, n°s 3 et 4. — 34 — C'est pourtant avec ces données vagues qu'on a forgé récemment, de toutes pièces, un Rimbaud imprévu ; sur un fragile fondement de preuves inconsistantes on a tenté d'échafauder l'idéale construction d'un Rimbaud plus qu'héroïque, plus que demi-dieu, d'un être au-dessus de l'humanité. Himbaud n'est plus seulement géographe, explorateur, homme d'Etat ; il devient le prophète, l'apôtre, le civilisateur de lointains pays réputés barbares. L'auteur de cette théorie magnifiante est son propre beau-frère, M. Paterne Berrichon, qui, depuis deux ans, par ses articles et ses livres, s'efforce de la faire triompher. Nous allons, aussi clairement et impartialement que possible, exposer les arguments et les déductions de M. Berrichon. La vie d'Arthur Rimbaud, explique-t-il, fut logique et admirable d'un bout à l'autre, d'une surhumanité lumineuse et forte, remplie d'aventures et chavirante » comme celle de Verlaine. Rimbaud voulut connaître le mal et le bien, aspirer à la perfection, à une totalité d'humanité ; et cela, naturellement, instinctivement, sans fausse honte ni fausse modestie. C'est en quoi son existence est divine; c'est par quoi il réalise le type du surhomme qu'a imaginé le philosophe allemand Nietzsche. A lire les oeuvres de ces deux génies, on est frappé de telles ressemblances qu'on a presque la sensation d'une paternité de Rimbaud sur Nietzsche, qu'une influence génératrice du poète ardennais sur les idées du penseur allemand ne semblerait pas une chose si impossible. Rimbaud, d'ailleurs, réunissait les diverses qualités physiques et morales qu'il fallait pour l'incarnation du surhomme. Nature saine et robuste, il avait le tempérament de fer, la volonté tenace et indomptable qui le rendirent apte à résister à toutes les épreuves physiques qu'il dut endurer. En outre, les dons intellectuels les plus rares devaient lui assurer la victoire dans l'âpre bataille. Parce qu'esprit supérieur, il savait se plier à toutes les conditions sociales, descendre à tous les métiers, se pencher sur les humanités inférieures, se mettre à leur portée, se faire comprendre d'elles, qu'il s'adressât à sa famille dans ses lettres, à de grossiers intellects orientaux ou à des âmes rudimentaires de nègres et d'Abyssins. Dans son cerveau puissamment organisé, émanation de l'essence divine, tout était inclus, toutes les idées bouillonnaient ; un esprit d'une telle élévation ne pouvait rien prendre, mais donnait tou- — 35 — jours. Il dut rêver et prévoir une société nouvelle, une religion nouvelle. Il eut constamment des préoccupations mystiques ; mais son mysticisme fut d'une autre envergure que le mysticisme catholique dont la rénovation totale le hanta certainement. On peut affirmer qu'avant d'aller exercer son action dans une région déterminée, il se sentait de toutes les religions, de tous les pays ; une synthèse cosmogonique siégeait dans son for intérieur ». Enfin, un dernier caractère imprime à Rimbaud l'empreinte définitive de la surhumanité c'est qu'après avoir été le poète, il voulut devenir le savant et l'homme d'action supérieurs ». Après avoir découvert spontanément et formulé son idéal, il partit pour l'agir », pour tenter de le réaliser ; par ce fait même, n'est-il pas supérieur à Nietzsche? Il est établi qu'à égalité de valeur respective un poète passe toujours un philosophe », et que, s'il est grand d'établir la doctrine du surhomme, il est encore plus grand d'avoir tâché d'être ce surhomme ». — Poète, Rimbaud le fut d'abord et avant tout, c'est-à-dire vates, prophète et dieu, être doué d'une merveilleuse puissance de vision et de création. Dans sa vie comme dans ses oeuvres, il dédaignait le passé, ne s'arrêtait pas au présent, ne voyait que le futur. Tout ce qui était à venir, inconnu, caché, en un mot divin, il le prévit, le devina, l'annonça, et cela depuis sa prime adolescence jusqu'à sa mort. N'est-ce pas là la marque de l'esprit d'élite, du génie prophétique et créateur? — Puis il voulut utiliser sa force créatrice, faire de la poésie vécue et agie ; et dès lors, en prévision de l'oeuvre future, il arma son intellectualité de tous les instruments nécessaires. En dépit des obstacles accumulés sur sa route, il voulait tout voir, tout savoir, tout apprendre ; il s'assimila les idiomes orientaux après les langues occidentales, étudia les arts et les sciences, se familiarisa avec les connaissances pratiques de l'ingénieur, absorba jusqu'aux plus arides traités techniques, comme s'il désirait pénétrer dans leurs plus infimes détails tous les mécanismes du futur édifice social. Sa vie d'aventures l'avait mené dans la région éthiopienne qui offrait un vaste champ à son activité d'explorateur, de colonisateur, et, pour tout dire, à son apostolat de surhomme. Instruit par l'expérience, il s'occupa certes d'amasser un pécule libérateur » ; mais on ne peut croire qu'il se soit borné à n'être qu'un simple marchand et un explorateur ordinaire. S'il établit une factorerie - 36 — au Harar, à la marge du désert, ce ne fut peut-être qu'un trompel'oeil destiné à masquer le véritable rôle qu'il devait jouer. Il est hors de doute que l'Abyssinie, pays neuf et mal connu, avec son mélange de races coptes et nègres, avec ses éléments chrétiens, son organisation politique et sociale particulière, dut l'intéresser singulièrement, mais non modifier les conceptions d'un esprit en qui toutes les idées étaient encloses. C'est Rimbaud, au contraire, qui marqua sur cette contrée la forte empreinte de son génie. L'influence du poète, on la sent décisive à travers tous les événements qui se sont déroulés en Ethiopie depuis l'année 1888. Par ses conseils, ses négociations, ses fournitures d'armes, il fut contre le négus Jean l'auxiliaire du roi Ménélick, et contribua pour sa part à lui assurer l'empire éthiopien ; il fut auprès du nouveau négus le représentant discret de la cause française, l'instigateur de sa politique à l'égard des Italiens, le préparateur des victoires de 1896, qui anéantirent les armées de cette nation mégalomane. Mais le rôle politique de Rimbaud semble de peu d'importance auprès de l'impulsion civilisatrice qu'il sut imprimer à l'Abyssinie. Hautement apprécié par le roi des rois, par ses principaux ministres, le ras Makonnen, l'ingénieur Ilg, dont il était l'ami, le confident et le conseiller, Rimbaud détenait une puissance occulte, mais d'autant plus efficace et qui lui servit pour transformer et rénover l'âme abyssine. Sa mystérieuse influence d'apôtre s'irradiait autour de lui en bienfaits de toutes sortes. Il était d'une bonté inépuisable, donnant toujours, remettant les dettes, avançant pour les insolvables ; au cours de ses expéditions, souvent il s'arrêtait pour porter lui-même, sous quelque tente, en quelque hutte, le bien-être et la civilisation, l'amour aussi de la liberté! » Les indigènes le chérissaient comme un être divin » ; leurs chefs le considéraient avec le plus profond respect ; seul parmi les Européens, il ne fut jamais l'objet de leur malveillance, et ses caravanes traversaient indemnes les tribus pillardes les plus redoutées. Les Abyssins de marque ressentaient devant sa personne une instinctive admiration. L'évêque catholique des Gallas, Mgr Taurin Cahagne, le regardait comme son protecteur; les Européens, devinant sa haute intelligence et son rôle secret, s'inclinaient avec déférence devant cet homme qui, dans les villes, à Entotto, Adoua, Harar, symbolisait la justice ». Par toute la contrée enfin, les deux syllabes de son nom Rimbaud ! ne résonnaient plus — 37 — sans provoquer aussitôt un respect ému et solennel, comme religieux ». Et, aujourd'hui que l'homme mortel a disparu, ce nom s'est transmis aux générations nouvelles, comme celui d'un être miraculeux et légendaire. Ainsi l'évolution politique, la transformation morale et mentale de l'Abyssinie, en ces dernières années, sont l'oeuvre d'Arthur Rimbaud. Ménélick, ce prétendu barbare, ce soi-disant roi nègre, qui maintenant donne des leçons de dignité et de générosité aux plats gouvernants d'Europe, Ménélick est peut-être la plus belle création de son cerveau, haute et pure comme le génie de Rimbaud lui-même. Et l'oeuvre n'est pas près de périr, malgré les efforts des partis adverses de pieux disciples, Makonnen, Ilg, gardiens de la tradition rimbaldienne, répandent l'enseignement du maître et protègent la moisson civilisatrice dont Rimbaud, passant surhumain », avait jeté les semences fécondes le long des routes éthiopiennes. Quand on examine les résultats acquis par cette façon de coloniser, on ne peut s'empêcher de les comparer à ceux qu'obtint un autre colonisateur, le commandant Marchand. La supériorité de l'initiative individuelle, de l'action isolée et libre, y éclate étrangement sur l'action politique et belliqueuse de l'officier qui, soutenu par une troupe en armes, travaille aux gages et pour le compte » d'un gouvernement. L'expédition de Marchand, missionnaire inconscient de maladroites convoitises patriotiques », eut un résultat nul, sinon funeste » ; l'oeuvre du solitaire pacifique, après avoir renouvelé l'âme d'une nation, ne cesse de fructifier là-bas, en Abyssinie. L'un, il est vrai, acquit par ses exploits une gloire suspecte; l'autre mourut incompris, méconnu de ses compatriotes, mais vivant, dans la mémoire d'humbles peuplades, d'une vie surhumaine. Et M. Berrichon ne s'arrête pas là dans ses hypothèses. Quand Rimbaud revint en France en 1891, il lui semble inadmissible que le poète n'ait eu que de vulgaires ambitions, des désirs banalement jouisseurs et bourgeois. Quelles pensées pouvaient agiter cette tête d'ange en exil ? Celui qui avait, prophète natif, empereur occulte, dieu évident, assuré, en noblesse, les destinées éthiques de peuples encore dans la bestialité », celui-là devait se sentir de taille à régénérer l'humanité. Logique jusqu'au bout dans le développe- — 38 — ment de sa personnalité, homme d'action toujours, il devait vouloir se jeter dans la mêlée, utiliser sa force de création, réaliser ses concepts, c'est-à-dire créer cette littérature qu'il avait devinée, cette langue visant tous les sens, traduisant ses conceptions de dieu, établir la religion, la société nouvelles dont il avait étudié tous les organismes dans la lointaine Ethiopie. 11 revenait pour confier à l'étonnement de ceux que plus rien n'étonne les beautés neuves et les synthèses définitives de son tout-puissant esprit ». Et quand la mort vint le ravir dans la plénitude de ses forces intellectuelles et morales, qui sait s'il n'allait pas, nouveau Christ, bouleverser une société caduque, faite d'erreurs et de mensonges, et sur les débris du vieux monde reconstruire l'édifice qu'il avait rêvé ? Telle est la séduisante théorie que M. Berrichon a élaborée à propos de son beau-frère, Arthur Rimbaud elle aboutit à faire de celui-ci un dieu, c'est-à-dire un être doué d'une puissance surhumaine de création et capable de changer la face de la terre. Nous avons groupé en un faisceau les éléments disparates de cette thèse glorificatrice, et il n'est pas difficile de s'apercevoir que les hypothèses aventurées, la spécieuse interprétation de certains faits, un enthousiasme outrancier, quelque orgueil familial aussi, y tiennent plus de place que l'amour de la vérité et la critique raisonnée des événements. Le Rimbaud qui nous est présenté n'est plus qu'un être fictif, et l'histoire de sa vie devient un prétexte à des variations sur des idées chères à leur auteur. Le résultat de cette étrange doctrine a été la formation d'une nouvelle légende qui s'est accréditée récemment dans le public littéraire de la France et de l'étranger. La presse moutonnière a enregistré ce second avatar avec l'inconscience qu'elle mettait jadis à déverser son mépris sur le poète maudit ». Et maintenant, avant de passer à une étude plus approfondie, nous tenons à faire cette déclaration nous aussi, nous sommes plus respectueux que quiconque de la mémoire d'Arthur Rimbaud, et nous l'avons prouvé. Nous avons marqué, en son temps, l'admiration qu'il convenait au génie précoce, au poète novateur. Nous avons suivi avec une sympathie émue les péripéties de son existence à travers le monde. Nous avons été émerveillés de son endurance, de son énergie morale, de son activité infatigable, de sa soif insatiable de connaissances. Nous avons payé un juste - 39 - tribut d'hommages au Français, au voyageur qui, l'un des premiers, en ouvrant des débouchés commerciaux, donna l'exemple à ses compatriotes, au coeur généreux qui fit le bien simplement, selon sa mesure, dans les pays où ses goûts aventureux l'entraînèrent. Mais nous avons, avant tout, le souci de faire oeuvre de vérité ; nous tâchons à la découvrir au milieu de faits confus, de récits douteux et contradictoires ; nous essayons de dégager le caractère d'une vie complexe et déconcertante, sans avoir la sotte vanité de croire que nous y avons pleinement réussi. Nous nous gardons de considérer les événements à travers notre optique personnelle, de vouloir les faire entrer de force dans un système préconçu, pour démontrer après coup la triomphante logique d'une existence logique facile, qui s'étaye sur des phrases à effet ou de ronflantes périodes ! C'est pourquoi nous ne pensons pas qu'il faille diviniser Rimbaud à plaisir ; c'est pourquoi nous préférons voir en lui l'homme plutôt que le surhomme. L'histoire de Rimbaud au point de vue strictement humain nous semble bien autrement attachante et vraie ; sa mémoire n'en a que plus de titres à notre respectueuse sympathie, et sa figure ne nous apparaît pas diminuée parce qu'il lui manque l'auréole divine. Est-il rien de plus humainement émouvant que la dernière phase de son existence, heurtée, douloureuse, remplie de durs labeurs et de cruels déboires, où, à des périodes d'exaltation et d'activité fiévreuse, succèdent des crises de désespoir et de farouche misanthropie? Sa correspondance, où nous ne cherchons pas à découvrir entre les lignes ce qui ne s'y trouve pas, nous fournit les plus suggestifs aveux de son humanité souffrante elle est pleine de confidences amères, de plaintes navrantes sur sa destinée misérable qui le condamne à vivre sans famille, au milieu de nègres stupides, dans le plus atroce isolement du coeur et de l'esprit. Un fatal ennui le ronge sans trêve, et c'est en vain qu'il tente de le chasser par la lassitude physique, par l'engourdissement moral, par les préoccupations mercantiles. Contradiction bien humaine l'Occident qu'il avait fui par dégoût et par amour des aventures, l'Occident le hante; il a le regret nostalgique de l'Europe aux anciens parapets », et à peine a-t-il touché le rivage natal qu'il brûle de retourner aux lieux d'où il est venu. Un drame intime et poignant se joue à toute heure dans cette âme tourmentée, dans ce coeur inassouvi ; et nous nous sentons remués par la pitié et l'admiration, parce que nous avons devant nous un homme, c'est-à- - 40 — dire un être à la fois puissant et faible, avec tous ses contrastes, ses grandeurs et ses misères. Tel nous apparaît Rimbaud dans son humaine réalité sa personne y gagne un intérêt et une signification qu'il nous est impossible d'accorder à l'être abstrait, à l'entité métaphysique qu'on veut nous imposer sous la brumeuse dénomination de surhomme 1. Ce préambule, long mais indispensable, nous amène à l'étude des différents personnages dont Rimbaud a revêtu les rôles pendant ses divers séjours en Afrique. Nous l'avons montré précédemment comme agent zélé et négociant d'une activité infatigable. Nous n'insisterons pas davantage sur ses opérations commerciales qui n'étaient, à ses yeux, qu'un moyen d'assurer sa vie matérielle d'abord, et, plus tard, la libre disposition de son intelligence. Mais, au cours de cette existence, nous avons constaté des faits d'un autre ordre, appartenant aux domaines géographique, scientifique, politique, et qu'il importe d'analyser d'une façon plus détaillée. Le rôle géographique de Rimbaud est le premier que nous tenterons d'élucider. En sa qualité de commerçant, Rimbaud eut mainte occasion de visiter des contrées africaines peu ou mal connues des Européens, et l'on peut se demander s'il eut l'intention d'explorer méthodiquement, scientifiquement, les routes que les exigences de son négoce l'obligeaient à suivre. Nous répondrons hardiment par l'affirmative ; oui, Rimbaud eut le désir et le goût de faire oeuvre savante, de contribuer pour sa part à l'avancement de la science géogra phique. Il était d'ailleurs mieux préparé que personne à remplir brillamment le rôle d'explorateur sa vie d'aventures l'avait merveilleusement aguerri et trempé pour ce métier dont les conditions premières sont l'endurance physique, la force de volonté, l'aptitude à se tirer d'affaire dans les passes difficiles. Il possédait en outre les plus précieuses qualités intellectuelles dont l'absence regrettable se remarque trop souvent chez d'intrépides globe-trotters une culture générale et largement humaine, de vastes lectures, un esprit encyclopédique, qu'attestent ses demandes répétées de livres et d'instruments, une curiosité insatiable, un don d'observation 1 Nous avons tout lieu de croire que M. Berrichon n'a pas compris la théorie du surhomme exposée par Nietzsche et n'en a pas soupçonné la complexité. On peut consulter sur cette question H. Lichtenberger La philosophie de Nietzche Paris 1899, et un article du même auteur La littérature nietzschéenne Revue encyclopédique, n° du 6 janvier 1900. — 41 - qui voulait toucher le fond de toute chose, une prodigieuse faculté d'assimilation, sans oublier la connaissance des langues orientales. Il nous reste à montrer comment cet homme, si bien organisé pour faire une profitable besogne, a évolué dans le milieu géographique que nous allons décrire. Les régions africaines où Rimbaud fit des séjours prolongés depuis 1880 jusqu'à sa mort s'étendent de la mer Rouge et du golfe d'Aden jusqu'aux rebords du gigantesque massif éthiopien longtemps mal connues, elles ne commencent à livrer leurs secrets que depuis quelques années à peine. Afin d'apprécier et remettre au point le rôle géographique de Rimbaud voyageur et trafiquant, il est, croyons-nous, utile et curieux d'exposer sommairement les efforts tentés par les négociants et les savants pour relier aux ports érythréens la mystérieuse Harar et l'âpre Choa. La tâche fut de tout temps malaisée des rivages inhospitaliers, un climat meurtrier, des déserts pierreux à l'est, des steppes herbeuses à l'ouest, les tribus pillardes des Danakils, l'antagonisme et les luttes continuelles des Somâlis pasteurs et des Gallas agriculteurs, le fanatisme religieux, ont été et sont encore les obstacles qui s'opposent à la pénétration rapide de ces contrées. Néanmoins, les tentatives remontent fort loin dans l'antiquité. Les Egyptiens, les Phéniciens, les Grecs fréquentaient les escales côtières et nouaient des relations commerciales avec l'intérieur. Les Arabes y vinrent de bonne heure et y implantèrent l'islamisme sous leur domination, Harar devint l'étape principale, le grand marché de l'Afrique orientale, en même temps qu'un foyer intellectuel ; grâce aux descriptions de leurs traitants, les cartographes du moyen âge purent dessiner avec quelque netteté les contours de la péninsule somâli. — A partir du XVe siècle, des rapports suivis s'établissent entre les Européens et l'Abyssinie chrétienne sous le négus Zara Jacob, on y trouve fixés des négociants et des artistes italiens ; ce négus envoie même une ambassade au concile de Florence. En 1490, le Portugais Pedro de Covilham visite la cour du négus Alexandre. En 1513, l'Arménien Matthaeus va solliciter, au nom du négus David III, l'aide du roi de Portugal contre les musulmans de l'Adel une flotte portugaise paraît dans la mer Rouge en 1520; Rodriguez de Lima, P. Francisco Alvarez et Joâo Bermudez se rendent en Ethiopie, où Alvarez séjourne six années ; en 1535, Bermudez est délégué pour demander de nou- — 42 — veau secours au Portugal et vient à Bologne implorer le pape et Charles-Quint contre l'Islam ; son ambassade est favorablement accueillie et, en 1541, Cristoforo da Gama, frère du vice-roi des Indes, arrivait avec des troupes dans les montagnes abyssines. L'influence occidentale alla si loin que missionnaires et jésuites s'efforcèrent à l'envi de catholiciser le pays au début du XVIIe siècle ; mais la population fut aussi inaccessible à ces tentatives qu'à la propagande musulmane et resta fidèle au rite copte ; les jésuites furent chassés sous le négus Basilidas. Les rapports des voyageurs et des jésuites portugais présentent un grand intérêt géographique et constituent la source à peu près unique de tous les travaux publiés par les compilateurs et les cartographes depuis Mercator jusqu'à Guillaume de l'Isle et d'Anville. Les explorations, à partir du XVIIIe siècle, deviennent plus fréquentes et se multiplient pendant la période contemporaine ; mais la plupart des voyageurs, attirés par l'énormité alpestre du massif éthiopien, se contentèrent de parcourir l'Abyssinie en s'occupant fort peu, en somme, des annexes du royaume des négus vers le sud et le sud-est. Charles Poncet 1698-1700, puis James Bruce 1768-1773, n'apprennent rien de nouveau sur ces pays pendant leurs voyages en Abyssinie. L'Anglais Henri Salt 1809-1810 donne, au contraire, beaucoup de renseignements précis sur le Harar et le Somâl. De 1820 à 1850, une foule de savants et de missionnaires parcourent le massif abyssin, mais ils n'en rapportent que de maigres nouvelles sur l'Adel et le Harar. Pourtant les Français Combes et Tamisier 1835-1837, et Antoine d'Abbadie 1840-1841, méritent une mention spéciale par l'intérêt qu'ils portent à cette frontière sud-est sans l'avoir visitée, ils tâchent d'en donner une notion exacte et montrent par des itinéraires que l'accès en était possible. Le premier voyageur qui foula le sol de l'Adel fut le Français Dufey, envoyé en Abyssinie par Ferd. de Lesseps, alors consul général de France en Egypte. Dufey alla de Gondar à Tadjourah par le Choa et vint mourir en Arabie 1839. La même année, deux missionnaires allemands, Krapf et Isenberg, se rendaient de Tadjourah à Ankober par l'Adel et le pays des Gallas, sans avoir vu Harar. En 1839 également, le chimiste Hochet d'Héricourt visitait le Choa et gagnait la confiance du roi qui le chargea d'une mission politique auprès de Louis-Philippe ; il parcourut à plusieurs — 43 — reprises le pays d'Adel, mais lui non plus ne put pénétrer dans Harar. En 1840-41, l'Anglais Beke fit, de la mer Rouge au Choa, un voyage plus politique que scientifique. En 1841, William Cornwallis Harris s'efforçait, à son tour, de nouer des relations entre l'Angleterre et le Choa grâce aux savants de sa suite, l'expédition eut pour la science d'importants résultats ; le rapport consacre un chapitre à la Principauté de Harar, sur laquelle les notions se précisent de plus en plus. Au même moment, un autre Anglais, Charles Johnston, se rendait pour son propre compte de Tadjourah au Choa pas plus que ses devanciers, il ne put entrer à Harar. Harar, célèbre et mystérieuse, excitait étrangement les convoitises des Anglais, qui trouvaient le Choa trop éloigné et trop soumis à l'influence française. En 1854, une nouvelle expédition, sous le commandement de Richard Burton, fut confiée à des officiers de l'armée des Indes. L'audacieuse entreprise, à la fois politique, scientifique et commerciale, eut une fin tragique les explorateurs furent tués ou mortellement blessés. Seul, Burton put se rendre, par des chemins inconnus, de Zeilah à Harar, où il resta dix jours et parvint à regagner Berberah et l'Arabie février 1855 il est le premier Européen qui ait vu la Tombouctou de l'Afrique orientale. Après cet échec désastreux, vingt ans s'écoulèrent sans tentative de pénétration. En 1874-75, l'Allemand Haggenmacher, parti de Berberah, explora le Somâl et les pays à l'est de Harar, principalement aux points de vue ethnographique et historique ; il s'efforça en vain de pénétrer dans l'Ogadine. L'année 1875 marqua une étape importante le général égyptien Raouf-Pacha conquit la ville de Harar et incorpora la principauté à l'empire égyptien. Cette expédition militaire eut des résultats considérables pour la science les officiers de l'état-major de RaoufPacha, notamment Muhammed-Muchtâr, étudièrent la géographie et l'ethnographie du pays, firent le relevé des territoires et des tribus somâlis. En même temps, l'autorité khédiviale cherchait à s'implanter durablement dans la région et à s'étendre jusqu'au cap Guardafui et dans l'Afrique équatoriale le colonel Charles-J. Graves poussa une reconnaissance vers ce promontoire et décrivit le pays des Somâlis Midjertines. Les Italiens ont aussi leur part dans l'exploration de ces contrées. Déjà, aux XIVe et XVe siècles, ils avaient remonté la vallée du Nil et parcouru les avant-chaînes abyssines pour y faire du négoce ; au XIXe, ils reprennent le fil interrompu et songent à lier des relations mercantiles avec le Choa. La récente acquisition de la baie d'Assab était le premier pas dans cette voie. En 1876-77, la Società geografica italiana » envoyait Antinori, Chiarini, Cecchi et Martini, qui atteignirent le Choa après maintes aventures par le pays des Somâlis Issas. Le capitaine Cecchi prolongea ses voyages jusqu'en 1881, gagna Harar par un itinéraire tout nouveau, resta à grand'peine quatre jours dans la capitale musulmane et revint à marches forcées jusqu'à Zeilah fin décembre 1881. En 1879, un commerçant italien, Giulietti, s'était rendu de Zeilah à Harar par une route non encore suivie, celle du col de Guildessa il mourut prématurément à Assab en 1881. De ce côté, les Italiens redoublaient d'efforts le comte Antonelli, qui précédemment avait accompagné Cecchi dans son voyage d'Ouoroff à Harar, déployait une activité incessante, parcourait tout le pays et signait des traités avec les tribus danakils et haoussas. Au même moment, les Français, qui tiennent à avoir leur part du gâteau, collaborent à l'oeuvre commune d'exploration. Si l'on néglige le voyage douteux qu'aurait accompli le négociant Pinchard 1, le premier Français qui visita Harar fut M. A. Bardey, l'un des chefs de l'importante maison de commerce Mazeran, Viannay et Bardey, dont le siège était Aden. M. Bardey, qui voulait étudier sur les lieux mômes la situation économique du grand marché galla et les conditions d'un trafic possible, se trouvait à Harar en août 1880. La ville était sûre grâce à la garnison égyptienne, mais la zone protégée ne s'étendait guère au-delà des murs de la cité le Français qui vint après lui, par ordre de date, Lucereau septembre 1880, fut tué un mois plus tard à Warabelli, situé à six lieues de Harar. M. Bardey n'en décida pas moins la création d'une agence de retour à Aden, il offrit à l'un de ses employés, Arthur Rimbaud, d'aller seconder le représentant qu'il avait laissé là-bas. Rimbaud, avide d'inconnu, coeur intrépide, esprit aventureux, rompu aux fatigues des voyages et surtout dégoûté d'Aden, saisit avec joie cette occasion de voir des pays neufs et d'acquérir au plus vite, s'il le pouvait, en un poste périlleux, la fortune nécessaire à l'indépendance qu'il rêvait 2. 1 En 1879, d'après le journal égyptien Le Phare d'Alexandrie », Pinchard aurait été par Zeilah, Harar et le fleuve Haouache jusque chez les Gallas Aroussis, dont le chef l'aurait Lien reçu. 2 Cf. Revue d'Ardennc et d'Argonne, n° de mai 1899, pp. 127 et 131, où nous avons raconté ces événements. — 45 — Arrivé à Harar en décembre 1880, pour n'en repartir qu'en décembre 1881, Rimbaud est le troisième Français qui ait visité la capitale mystérieuse et le premier qui l'ait habitée aussi longtemps. Pendant cette première année de séjour, la correspondance du poète nous donne de brefs renseignements sur ses expéditions commerciales, sur les louables efforts qu'il fit, avec des ressources médiocres et des instruments très insuffisants, pour lever des plans photographiques ou étudier l'histoire naturelle des régions parcourues. A différentes reprises, il écrit qu'il organise et dirige des caravanes à travers des contrées mal connues, qu'il va chasser l'éléphant du côté des Grands Lacs, et notamment qu'il va partir pour, un pays totalement inexploré ; puis il ne souffle plus mot de cette entreprise. M. Bardey, son patron, a rendu pleine justice à la courageuse initiative de son agent qui, en cette circonstance, se montra négociant avisé et véritable explorateur 1 Arthur Rimbaud se rendit le premier de Harar à Bubassa, grand plateau qui commence à environ 50 kilomètres au sud de Harar. Il y créa des marchés... » Il fallait alors une certaine audace pour s'aventurer hors de la contrée immédiatement protégée par l'armée égyptienne Les Egyptiens », continue M. Bardey, ne sortaient que par colonnes de deux à trois mille hommes. Du fait même de cette occupation militaire, une zone extrêmement dangereuse entourait la région, et il y avait quelque mérite à en sortir... Je donnerai une idée de la mauvaise réputation de ces régions, en ce temps-là, par le récit suivant Pour remplacer Rimbaud malade, j'allais à mon tour à Bubassa. Sottiro et des Gallas de la tribu des Nollehs m'accompagnaient. Le gouverneur de Harar par intérim en remplacement de Nadi Pacha, dans sa sollicitude pour nos existences, refusa de nous laisser partir, disant aux Nollehs Le prix de votre voyage sera votre sang ». Sur l'affirmation des Nollehs Gallas que, si nous y allions, ils nous suivraient, nous partîmes quand même, et rien de fâcheux ne nous arriva. » Quand Rimbaud fut de retour à Aden, il eut l'idée de composer, à l'aide de ses notes, un ouvrage sur le Harar et les pays gallas ce travail, orné de cartes et de gravures, devait être soumis à la Société de Géographie de Paris, qui, espérait-il, lui enverrait des 1 Compte-rendu des séances de la Société de Géographie ; Paris, 1892, séance du 22 janvier 1892 lettre de M. Alfred Bardey, datée d'Aden, 24 octobre 1891, et concernant la vie et la mort d'Arthur Rimbaud. — 46 — fonds pour d'autres voyages. Dans son ardeur scientifique, il chargeait sa famille et son ami Delahaye de lui acheter divers instruments de précision pour dresser des cartes exactes, une collection minéralogique de 300 échantillons et quantité de livres spéciaux indispensables au voyageur qui veut faire oeuvre de savant 1 ; lui-même commandait directement un appareil photographique tout ceci prouve du moins son zèle et son désir d'être plus qu'un trafiquant. Mais, hélas ! malgré ses pressantes réclamations, livres et instruments tardaient terriblement à venir; il ne les eut guère qu'un an après en avoir ordonné l'acquisition. Quel fut le sort de cet ouvrage sur le Harar que Rimbaud comptait encore, en mars 1883, pouvoir présenter à la Société de Géographie? Le travail fut-il mené à bonne fin, selon la ferme intention de l'auteur ? Le manuscrit a-t-il été détruit ? Il est impossible de répondre à ces questions, et nous devons nous résigner à ne connaître, de toute une année de voyages et d'observations, qu'un fait tout nu la découverte et l'exploration du plateau de Bubassa. Pendant que M. Bardey et Rimbaud déployaient dans ces parages leur activité commerciale, des missionnaires y pénétraient à leur tour. Le vaillant évêque P. Taurin Cahagne, contraint de quitter l'Abyssinie, établissait provisoirement son siège à Harar, et, tout en catéchisant les indigènes, s'efforçait d'avoir par eux des détails sur l'histoire de leur contrée 1881 2. Son coadjuteur, le capucin P. L. Lasserre, faisait également, en 1882, le voyage de Zeilah à Farré. —Vers le même temps, le baron allemand Johann von Müller suivait l'itinéraire de Giulietti et visitait Harar dont il fait un sombre tableau 3. Von Müller était accompagné du pasteur suédois P. Swenson, qui venait étudier les conditions favorables à l'établissement d'une mission Scandinave. De leur côté, les Italiens ne restaient pas inactifs et ne se contentaient pas d'Assab et de la route du Choa. De remuants Milanais 4, voyant l'importance économique de l'antique métropole, aux portes de la grande péninsule somâli et à l'entrée de l'Afrique intérieure, fondaient à leur tour un comptoir à Harar. 1 Nous avons été les premiers à publier cette curieuse lettre à Delahaye dans la Revue d'Ardenne et d'Argonne, n° de mai 1899, pp. 129-130. 2 Mgr Taurin Cahagne a décrit son voyage à travers le pays galla dans les Missions catholiques », tome XIII 1881, et tome XlV 1882; il fit route, d'Aden à Harar, en compagnie de M. Bardey. 3 Il séjourna à Harar du 24 mars au 4 avril 1882. 4 La Società d'esplorazione commerciale in Africa, ayant à sa tête le capitaine Manfred Caniperio. — 47 — Ils projetaient l'invasion commerciale du nord-est de l'Afrique par trois voies la première partait de Tadjourah, Zeilah ou Berberah vers le Choa par l'Haouache et Harar; la deuxième se dirigeait de Massaouah vers le Tigré ; la dernière devait partir de Khartoum. En attendant, Pietro Sacconi, leur agent, rendait des services à la science en s'imposant la tâche d'explorer les régions frontières sud-est, sud et ouest, qu'aucun Européen n'avait encore foulées. Dans un premier voyage, au printemps de 1883, il parcourut le territoire des Gallas Abodas et cette contrée où Lucereau voulait précédemment passer pour se rendre chez les Gallas Ittous le but principal de l'expédition était de s'assurer si les troupes de Ménélick ne s'approchaient pas de Harar, comme le bruit en courait. Mais Sacconi visait surtout l'exploration du pays où n'avait pu pénétrer l'Allemand Haggenmacher et qu'il appelle paradiso dei Somali », c'est-à-dire l'Ogaden ou Ogadine. Le 9 juillet 1883, Sacconi se mettait en route avec une petite caravane et arrivait jusqu'à la vallée de Souloul, à huit jours de marche seulement du Wabi, le grand fleuve de cette contrée réputée très riche ; mais l'imprudent était tué près de Kora Nagott. Dédaigneux des avis des chefs somâlis, il avait eu trop de hâte à vouloir planter le drapeau italien sur les rives du mystérieux Wabi. Une pareille initiative anime le négoce français, qui s'applique à utiliser la récente acquisition d'Obock comme base d'opération vers les pays d'Adel, de Harar et du Choa. De vastes plans commerciaux sont projetés. Denis de Rivoyre fonde la Société des Factoreries françaises du Golfe Persique et de l'Afrique orientale ». Soleillet et Brémond s'efforcent de détourner vers Obock une partie du trafic choan 1882-83 ; enfin, quittant son poste d'Aden où il se morfondait depuis quinze mois dans une énervante expectative, et décidé à vaincre la fortune rebelle, Rimbaud vient reprendre sa place dans la mêlée commerciale avril 1883. Ce deuxième séjour, dont la durée fut d'une année entière, semble avoir été profitable aux intérêts du poète, qui put amasser un pécule d'une quarantaine de mille francs il ne fut pas moins utile à la science géographique. Les lettres de cette période ne mentionnent, même brièvement, aucune expédition et ne signalent guère d'autre travail que les photographies prises à l'aide du précieux appareil acheté à Lyon. Heureusement, grâce à M. Bardey, l'activité voyageuse de son agent a été sauvée de l'oubli. Diverses — 48 — communications adressées par ce négociant à la Société de Géographie de Paris nous apprennent que Rimbaud dirigea les expéditions du Somâl et du pays galla et prit l'initiative d'une exploration en Ogadine, vers le fleuve Wabi, où Sacconi venait de trouver la mort. Un autre agent de la maison Bardey, le Grec Sottiro, chargé de cette mission, fut fait prisonnier et ne dut son salut qu'à sa connaissance du Coran et aussi aux démarches d'un ogaz ou grand chef envoyé de Harar par Rimbaud 1. Celui-ci, à l'aide de ses renseignements personnels et des notes de Sottiro, rédigea un mémoire d'une extrême précision, où il décrit, en style clair et concis, le pays, les habitants et les chemins qui mènent vers le Wabi 2. Rimbaud eut le mérite de fournir le premier des notions exactes sur une région inconnue son rapport ne passa pas inaperçu et eut du retentissement jusqu'à l'étranger. Le Dr Paulitschke, explorateur et géographe autrichien, en appréciait le haut intérêt en ces termes Les relations commerciales de maisons françaises établies à Harar ont permis récemment de rassembler quelques documents importants sur la mystérieuse Ogadine. Le Français Arthur Rimbaud a fait un rapport adressé à la Société de Géographie de Paris... Le mémoire est, malgré sa sécheresse, d'une grande valeur, car il se fonde sur les déclarations d'un témoin oculaire et décrit une contrée nouvelle dans ses traits les plus généraux 3 ». Curieuse coïncidence ! Le nom de Rimbaud, en cette année 1884, était révélé à deux mondes singulièrement différents M. Bardey faisait connaître l'explorateur dans les milieux géographiques, Verlaine magnifiait le poète maudit dans son entourage littéraire. Sans entente préalable, mais guidés par une commune pensée d'amitié, tous deux se rencontraient pour livrer au public ces productions d'un même cerveau le méthodique et précis Rapport sur l'Ogadine et le tumultueux Bateau Ivre. A suivre. Jean BOURGUIGNON et Charles HOUIN. 1 Compte-rendu des séances de la Société de Géographie, 1883 séance du 7 décembre ; — 1892 séance du 22 janvier. 2 Ce rapport a été publié dans Compte-rendu des séances de la Société de Géographie, 1884 séance du 1er février, pp. 99-103, el reproduit dans la Revue d'Ardenne et d'Argonne, n° de mai 1899, pp. 132-135. 3 Dr Philippe Paulitschke Die geographische Erforschung der Adâl-Laender und Harâr's in Ost-Afrika Leipzig, 1884, gr. in-8°, p. 85. — C'est par le récit d'Arthur Rimbaud que Paulitschke clôt la série des voyageurs qui ont visité ou décrit les pays somâlis et gallas au XIXe siècle. - 49 — LE LOYALISME DES SEDANAIS ET LEUR HOSPITALITÉ DE 1638 A 1680 SUITE. La guerre de Dévolution exerce un contre-coup fâcheux sur les finances de la ville, à cause des nombreuses sommes d'argent que celle-ci doit avancer pour le service des étapes el qu'on ne lui rembourse pas facilement. Mais c'est là une question trop éloignée de notre sujet. Relevons toutefois dans le compte de 1667-1668 plusieurs dépenses occasionnées par cette guerre. Le duc de Luxembourg, à la tête d'un corps de troupes, vient camper à Saint-Menges 1. La ville le fait complimenter et lui offre en présent, à lui et au comte de Chamilly 2, placé sous ses ordres, des jambons de Mayence, des langues de boeuf 3 et six douzaines de bouteilles de vin ; coût 108 livres 2 sols. Ainsi encouragé, Luxembourg vient visiter la ville, qui le reçoit au bruit des canonnades et lui offre de nouveau du vin. Mais il n'est pas le seul à expérimenter l'hospitalité sedanaise M. de Colbert 4, ambassadeur extraordinaire pour la paix [d'Aix-la-Chapelle], les ambassadeurs du duc de Brandebourg — le receveur Husson David ignorait sans doute que le Brandebourg formait un margraviat — l'intendant Renart, le fils du premier président Lamoignon 5, et Monsieur Jacques, l'un des inté1 inté1 se conformait ainsi a l'ordre donné par Louvois, le 14 avril 1668 Quant à l'armée de Mgr le Prince, le corps qui doit aller sur la rivière de Sarre demeurera sous la charge de M. d'Espense et M. le duc de Luxembourg ira prendre le commandement de celui de M. de Chamilly et s'avancera sur la rivière de Semoy et l'y fera vivre aux dépens des Espagnols ». De là lé duc de Luxembourg va faire dans le Limbourg, le Luxembourg et la Gueldre, une course qui rapportera plus de 500,000 livres; il eut 2,000 écus pour sa part. Cf. C. ROUSSET, Histoire de Louvois, 1862, in-8°, t. I, p. 147. 2 Hérard II Bouton, comte de Chamilly, fils de Nicolas Bouton, premier comte de Chamilly et de Marie de Cirey, fut d'abord page du duc d'Enghien et suivit dès lors la fortune de ce prince; il fut confirmé, en 1660, dans la charge de maréchal de camp. Son frère cadet, Noël Bouton, dit le marquis de Chamilly, reçut le bâton de maréchal en 1703. Cf. le P. ANSELME, t. VII, p. 647. 3 La langue de boeuf salée se conserve plus d'une année et elle est fort recherchée par les buveurs. D'habitude, on la met sur le gril et on la mange avec des clous de girofle ». Cf. BRUYERIN-CHAMPIER, De re cibariâ, 1560, in-8°, p. 668. 4 Charles Colbert, marquis de Croissy 1629 f 1696, second fils de Nicolas Colbert, seigneur de Vandières, et de Marie Pussort, d'abord intendant en Alsace, fut chargé de nombreuses missions diplomatiques. Ce fut lui qui négocia le traité d'Aix-la-Chapelle, signé le 2 mai 1668. Cf. H. VAST, Les grands traités du regne de Louis XIV, 1898, t. II, p. 14-22. 5 Ce doit être Chrétien-François de Lamoignon, fils aîné de Guillaume de L., premier président au parlement de Paris, et de Madeleine Potier d'Ocquerre, qui fut avocat général, puis président à mortier au parlement de Paris, — ou son frère cadet, Nicolas de Lamoignon, seigneur de Bâville, le fameux intendant du Languedoc. - 50 — ressés 1 aux cinq grosses fermes, sont également accueillis à leur arrivée par des bouteilles de vin, dont la dépense totale s'élève à 214 livres 18 sols. L'intendant Renart reçoit des nonpareilles de différentes sortes, payées 45 livres au sieur Paul Didier. Quant à Monsieur Jacques, dont la ville tient à gagner la bienveillance pour la conservation de ses privilèges, on lui donne en outre une paire de pistolets et un fusil enrichis, qui coûtent 261 livres 10 sols, munis de leurs fourreaux. En dehors du service des étapes qu'elle doit provisoirement assurer à ses frais, la ville est responsable du dégât des troupes. C'est ainsi qu'elle paie à Samuel Gibou, Jacques Bernard, Jean Godefroy, Marie Breuille, Toussaint Halma et à Elisabeth Tassot la somme de 110 livres pour le dédommagement de leurs prés, qui ont été fauchés pour la nourriture des chevaux des Mousquetaires du roi 2, à leur retour de Hollande. C'est également aux municipalités, et non à l'Etat, qu'incombe le soin d'entretenir les ponts et chaussées. Le roi frappe d'une cotisation de 3,000 livres les souverainetés de Sedan et Raucourt pour la réparation du pont sur la rivière de Bar et le rétablissement des chemins à travers les bois du Mont-Dieu. Les fonctions des membres du Conseil de la police deviennent de plus en plus absorbantes. Ils s'en tiennent compte à eux-mêmes et s'attribuent gracieusement des provisions de bois, afin de pouvoir au moins se chauffer aux frais de la ville. Thomas Missel, qui a 50 livres de gages annuels comme forestier des bois d'usages, reçoit en effet 265 livres pour la façon de 21,200 fagots, à raison de 12 livres 10 sols le mille, qui sont distribués à Messieurs du Conseil de la police et aux autres personnes privilégiées. Mais ce n'est pas tout ; en dehors des fagots, il y 1 Les fermes générales comprenaient l'exploitation, par baux renouvelés tous les six ans, des impositions indirectes, qu'on appelait les droits du roi et qui étaient perçues sur l'entrée, la sortie, la circulation des marchandises et sur le commerce des boissons autrement dit les cinq grosses fermes, les aides et entrées, sur les gabelles ou le commerce du sel, sur le monopole du tabac, les domaines, etc. Le conseil des finances en faisait l'adjudication aux enchères à un prête-nom, qui endossait les responsabilités et désignait les expéditions. L'autorité et les gros profits étaient laissés aux financiers, qui avançaient au roi des fonds très considérables et qui dirigeaient toutes les opérations. Ces financiers, quarante rois plébéiens qui tiennent à bail l'Empire et qui en rendent quelque chose au monarque », suivant le mut de Voltaire dans la Vision de Babouc, prenaient officiellement le nom d'intéressé dans les affaires générales du roi. Cf. pour plus de détails l'Encyclopédie méthodique, Finances, 1785, t. II, p. 117-127. 2 La première compagnie des Mousquetaires avait alors pour capitaine-lieutenant, depuis le 25 janvier 1667, Charles de Batz-Castelmore, comte d'Artagnan, le héros du fameux roman d'Alexandre Dumas et qui fut tué le 5 juin 1673, au siège de Maestricht. Cf. le général SUSANE, Histoire de la cavalerie française, 1874, t. I, p. 228-233. — 51 — a aussi les bûches payé audit Thomas Misset la somme de 340 livres 12 sols, pour avoir fait couper 524 cordes de bois, à raison de 13 sols la corde, qui ont été distribuées à Messieurs du Conseil de la police et aux privilégiés, et aussi pour le chauffage des corps de garde de la ville et des faubourgs. Le compte 1668-1669 comprend plusieurs dépenses occasionnées par la contagion et qui sont tout à fait en dehors de notre sujet. Mentionnons celles qui furent faites pour placer des horloges au-dessus des deux portes principales de la ville payé au sieur Philippe de Laplace, la somme de 953 livres 10 sols pour l'achat de deux cloches pour lesd. deux horloges. Mais quels services peut rendre une horloge publique, qui n'aurait pas de sonnerie pour appeler les heures? En conséquence, le receveur compte à Claude Gautier et à Henri Guiot, fondeurs de cloches, la somme de 172 livres 3 sols, lui payant ainsi la façon de six appeaux pour les deux horloges, en même temps que les métaux qu'ils avaient fournis pour iceux. Le 30 octobre 1668, Sedan voit passer le bizarre époux de la belle Hortense Mancini 1, Armand-Charles de la Porte, duc de Rethelois, de la Meilleraye et de Mayenne, pair de France, prince de Château-Porcien, comte de la Fère et de Marie, grand-bailli de Haguenau, gouverneur d'Alsace et de Brisach, chevalier des ordres du roi, lieutenant-général de ses armées et grand-maître de l'artillerie. C'était là un personnage très considérable. Aussi tira-t-on le canon en son honneur et Jean Desroche fournit pour 141. 10 sols de poudre à cette occasion. Ce n'est pas d'ailleurs le seul visiteur de marque qui vienne à Sedan au cours de celte année. Le receveur Jean Roujoux paie en effet la somme de 312 1 17 s. pour le vin, le jambon et les dragées, qui sont offertes à Monsieur le prince et à Madame la 1 Hortense Mancini, née à Rome le 6 juin 1646, morte à Chelsey le 2 août 1699, huitième enfant de Michel-Laurent Mancini, baron romain, et d'Hiéronime Mazarini, épousa le 28 février 1661 Armand-Charles de la Porte de la Meilleraye, f 1713, âgé de 82 ans. Son oncle maternel, le cardinal Mazarin, l'institua, avec son mari, ses héritiers et légataires universels, à la charge de porter le nom et les armes pleines de Mazarin, et de substitution graduelle et perpétuelle ; ce qui fut confirmé par les testament et codicille, que fit Mazarin les 6 et 7 mars, autorisés par lettres patentes vérifiées en parlement le 5 août 1661. Cf. le P. ANSELME, t. IV, p. 463 et t. V, p. 625-626 ; A. RENÉE, les Nièces de Matarin, p. 291-348, etc. Elle donna quatre enfants à son mari un fils, Paul-Jules de la Porte-Mazarini, et trois filles. - 52 - princesse de Tarente 1, à Monsieur de Givry, lieutenant de roi à Mouzon et premier échevin de Melz 2, à Messieurs Morel et Benoisl, intéressés aux cinq grosses fermes de France, et pour des présents de même nature envoyés à Monsieur et à Madame de Fuchsamberg, à leur château du Faucon, en reconnaissance des services que le grand-maître des eaux-et-forêts a rendus à la ville pour recouvrement des deniers des étapes. Pendant la seconde année de son exercice, en 1669-1670, Jean Roujoux n'a que deux dépenses extraordinaires à payer 1° au sieur Paul Didier, 70 1. 17 s. 6 d. pour dragées par lui fournies à la ville et présentées nous ne savons à qui ; 2° au cirier Jean Maget, 56 1. pour le luminaire fourni au service funèbre de défunt Monsieur le marquis de Fabert, gouverneur en survivance de Sedan. On sait que ce jeune homme—il n'avait alors que dix-huit ans — fut tué à Candie, le 25 juin 1669, à la tête du régiment de Lorraine, qu'il commandait. Nommé coadjuteur de l'archevêque de Reims, Charles-Maurice Le Tellier 3 visita son diocèse. Son entrée à Sedan donna lieu à diverses dépenses, qui figurent dans le compte de l'année 1670-1671. Le receveur Nicolas Richard paie 525 liv. au sieur Jean Roujoux, qui a livré les fournitures nécessaires au dais archié1 archié1 de la Trémoïlle, prince de Tarente et de Talmont, etc. 1620 •- 1672, général de la cavalerie des Etats de Hollande et gouverneur de Bois-le-Duc, converti au catholicisme le 3 septembre 1670, était le fils aîné de Henry de la Tr., duc de Thouars, etc. 1599 f 1674 et de la sedanaise Marie de la Tour. Il avait épousé, le 1er mai 1648, Amélie de Hesse, fille de Guillaume V, landgrave de Hesse-Cassel et d'Amélie-Elisabeth de HanauMünzenberg, qui mourut huguenote en 1693, à l'âge de 68 ans. Cf. notre Notice armoriale et genéalogique sur la maison de Bouillon-La Tour, 1896, p. 45-46. La bonne Tarente, comme l'appelle sa voisine, Mme de Sévigné, avait une sensibilité exagérée et ne se portait jamais mieux qu'en voyage. Elle avait une façon spéciale de faire le thé et elle en prenait douze tasses tous les jours. Elle était alliée à toutes les maisons royales de l'Europe et il faudrait que toute l'Europe se portât bien, pour qu'elle ne fût pas sujette à perdre ses parents ». Cf. les Lettres de Madame de Sévigné, 1862, t. VII, p. 28, 298 et 299. 2 E. HENRY lui a consacré une notice dans la Revue d'Ardenne et d'Argonne, t. IV, 1897, p. 171. 3 Le P. ANSELME, t. II, p. 92, lui a consacré une notice très détaillée. Ses armes étaient d'azur, à 3 lézards d'argent, au chef cousu de gueules, chargé de 3 étoiles d'or. Nommé coadjuteur de l'archevêque en 1668, il fit son entrée à Reims, le 12 avril 1669, où il fut reçu au bruit des canons et où le vin lui fut présenté dans six brocs. Cf. M. POINSIGNON, Histoire générale de la Champagne, t. III, p. 103. Il semble toutefois que le nouvel archevêque était peu soucieux des réceptions solennelles. Le 5 juin 1673, il écrit en effet à M. de Termes, pour lui annoncer son arrivée à Sedan. Comme j'ai déjà essuyé une fois, lui dit-il, le cérémonial de l'entrée d'un archevêque dans votre ville, je vous prie de dire au sieur curé et aux habitans que je n'en veux absolument aucune ». Cf. JULES DE VROIL, Etude sur Charles-Maurice Le Tellier, dans la Revue de Champagne et de Brie, avril 1879, p. 279. — 53 - piscopal. Puis, comme les laquais du prélat réclament le dais, qui est devenu la propriété de leur maison, il faut leur donner la somme de 88 1. 16 s. pour faire taire leurs prétentions. De plus, il faut payer 20 1. au sieur Brandon, qui a peint les armoiries de l'auguste visiteur, et 66 1. 5 s. pour le prix d'une caque de vin en bouteilles et la dépense des hommes et des chevaux, envoyés exprès à Reims pour la ramener. Ce ne sont pas d'ailleurs les seules dépenses de cette nature que la ville doit régler au bout de cette année. Elle présente pour 133 1. de dragées et de confitures sèches 5 à l'intendante de Choisy, pour 111 1. de vin au maréchal de Créquy 6 et autres visiteurs, enfin pour 332 1. 8 s. de dragées et d'armes à des personnes de qualité, demeurées anonymes, en reconnaissance de divers services rendus. Autres dépenses curieuses 1 le receveur paie 80 1. 9 s. pour la garde de 2,400 vaches qui, venues de la Lorraine, ont passé par Sedan pour se rendre à l'armée de Flandre. Il faut remettre des casaques aux quatre valets de ville, Hiblot, la Montagne, le Prince et le Suisse ; le sieur Roujoux fournit pour 1201. les étoffes et autres marchandises nécessaires, et Thierry Loriot demande 1 Nos grands pères connaissaient un très grand nombre d'espèces différentes de confitures. Cf. le Parfaict Confiturier, qui enseigne à bien faire toutes sortes de confitures, tant seiches que liquides, de compostes, de fruicts, de sallades, de dragées, breuvages délicieux et autres délicatesses de bouche [par LAVARENNE], 1667, in-8°. 2 François de Créquy, marquis de Marines f 1687, 4e fils de Charles de Créquy, duc de Lesdiguières, et d'Anne de Beauvoir du Roure, connu d'abord sous le nom de marquis de Créquy, reçut, le bâton de maréchal en 1668. Le roi lui donna, en 1677, le gouvernement de Lorraine et Barrois et le commandement général en Luxembourg, comté de Chiny, Metz et pays Messin. Cf. le P. ANSELME, t. IV, p. 294 et t. VII, p. 592. Au mois d'août 1670, le maréchal de Créquy fut chargé d'occuper le duché de Lorraine, dont la soumission fut achevée par la capitulation de Longwy, le 24 octobre. En outre il fit, pendant trois hivers consécutifs, un service de police sur toute la frontière du Nord-Est. Cf. C. ROUSSET, Histoire de Louvois, t. I, p. 298-301 et t. II, p. 145. 3 Les deux articles, qui suivent, nous donnent quelques renseignements sur les tracasseries que les Sedanais eurent à supporter, à cette époque, de la part du bureau des traites foraines. Item, la somme de 1,170 1. que le comptable [Nicolas Richard] a payée aux sieurs Adam et Roujoux, pour les frais et dépens d'un voyage par eux fait en la ville de Paris, en conséquence de la permission de Monseigneur l'intendant de Choisy et du résultat de la police pour tâcher d'obtenir de Sa Majesté la liberté d'allouer en cette ville les monnoies étrangères... » Dit le comptable que, lesd. sieurs Adam et Roujoux, élans retournés en cette ville sans avoir obtenu lad. liberté et les habitans de cette ville étans extrêmement vexés par les commis au bureau des traites foraines, qui faisoient payer les droits de toutes sortes de détail d'entrée et sortie, lorsqu'ils excédoient 15 sols, mais même prétendoient faire payer les droits des revenus desd. habitans, lorsqu'ils seraient tirés au-delà de deux lieues de cette ville, ledit comptable aurait, en vertu de la même permission de Monseigneur l'Intendant, été député par le Conseil de police, assemblé le 5e jour d'oct. 1670 ; ensuite duquel il se serait transporté en la ville de Paris, où il aurait séjourné 71 jours, pendant lesquels il n'auroit véritablement pu rien obtenir pour lesd. monnoies étrangères, mais il aurait fait un traité très avantageux pour la ville avec Messieurs les Intéressés, le 18e nov. 1670, comme il appert par led. traité ; les frais et dépens duquel voyage ont été arrêtés, avec les déboursements par lui faits, à la somme de 607 livres... » — 54 — 25 1. pour la façon ; enfin, le fourbisseur Jean Paly livre quatre épées pour la somme de 22 1. 10 sols. Les dépenses extraordinaires sont nombreuses au compte de 1671-1672. Ce sont d'abord 748 1. 7 s. 9 d. pour les vins de présent, dragées, massepains 1, confitures et autres choses présentées à tous les grands et autres personnes de condition, qui ont passé par la ville. La ville doit plaider contre les sieurs de la Ménardière et Adam, qui sont, le premier, lieutenant-général et, le second, procureur au bailliage et siège présidial ; elle gagne son procès, mais après trois voyages faits à la Cour par le conseiller-bibliothécaire du Fresne et qui ne lui coûtent pas moins de 1,511 livres. L'archevêque de Reims, le cardinal Antoine Barberini 2, meurt le 3 août 1671 ; en conséquence, payé la somme de 86 1, tant à Maget, qui a fourni les cierges et les torches au service funèbre, célébré pour le repos de son âme, qu'au sieur Brandon, qui a peint les armoiries 3, employées audit service. Le service des accouchements était, paraît-il, quelque peu négligé. Afin de faire cesser cette anomalie, la ville assure des gages annuels de 18 1. à la matrone Béatrix Protin. Parmi les dépenses extraordinaires, il convient de mentionner celles qui sont occasionnées par le passage de l'armée de Monseigneur le Prince. On sait que les troupes françaises qui allaient envahir la Hollande, furent d'abord partagées en deux armées le corps de Turenne, rassemblé à Charleroy, suivit la Sambre, puis la rive gauche de la Meuse ; le corps de Condé, rassemblé à Sedan, suivit la rive droite de ce fleuve et traversa l'Ardenne jusque vers la ville de Liège 4. Le camp de Condé fut établi à la Chapelle, entre Sedan et Bouillon ci, 60 1. à Jean Lepage et à ses ouvriers, qui ont travaillé à l'amendement du chemin de Bouillon. De plus, on paie cette année 826 1. 8 s. 6 d. 1 On avait encore l'habitude de parfumer les liqueurs et les pâtisseries. Ainsi les massepains étaient toujours musqués, de même que les confitures. Cf. le Parfaict Confiturier, etc., p. 127 2 Antoine Barberini, troisième fils de Charles Barberini, duc de Monterotundo, et de Constance Magalotti, neveu du pape Urbain VIII, était évêque de Poitiers depuis le 16 août 1652, lorsqu'il fut nommé, le 27 juin 1657, à l'archevêché de Reims, dont il ne prit possession personnelle que le 22 décembre 1667, l'ayant prise par procureur le 4 octobre précédent et en ayant prêté serment le 2 décembre de la même année. Il mourut dans son château de Nemi, à six lieues de Rome, le 3 août 1671, en sa soixante-quatrième année. Cf. le P. ANSELME, t. II, p. 91. On trouvera une biographie plus détaillée du cardinal A. Barberini, avec un fragment de généalogie de la maison de Barberini dans le P. ANSELME, t. VI11, p. 291, au chapitre des grands aumôniers de France. 3 Qui étaient d'azur, à 3 abeilles d'or. 4 Cf. C. ROUSSET, Histoire de Louvois, t. I, p. 354 et 522 ; le duc D'AUMALE, Histoire des princes de Condé, t. VII, p. 315 et suiv. - 55 - au forestier des bois d'usages, Thomas Misset, soit 130 1. de plus que d'ordinaire ; car il a fallu chauffer Monseigneur et sa suite. On lui donne en outre 93 1. 2 s. 6 d. parce qu'il a fait couper et charrier les fourches et autres bois nécessaires pour construire des baraques aux soldats de l'armée, de peur qu'ils n'aient songé à couper les arbres et à commettre d'autres désordres. Mais cette sage précaution fut malheureusement inutile ; car l'armée commit dans les bois de Sedan de nombreuses déprédations, que le grand-maître des eaux-et-forêls, Renart de Fuchsamberg, constata dans son procès-verbal du 20 mai 1. Si jusqu'alors la région de Sedan formait une intendance particulière, sous le nom de frontière de Champagne », la ville n'avait pas à loger l'intendant. Désormais ce fonctionnaire va demeurer au château et la ville dépense, pour assurer son logement, la somme de 2,614 1. 17 s., répartie en douze articles. Il convient en effet de réparer les âtres des cheminées, de mettre des carreaux aux fenêtres, de blanchir les murailles et d'y tendre des tapisseries de bergame ou de haute lisse ; de fournir de châlits avec des paillasses rembourrées de crin, des draps et des couvertures, le linge et les serviettes, enfin des chaises recouvertes en peau de roussi, sans compter les menus ustensiles. La grosse dépense fut naturellement pour l'achat des tapisseries qui avaient été livrées par le sieur Cottin 2. 1 Cf. JULES VILLETTE, Passage de l'armée de Condé à la Chapelle en 1672, dans les Bulletins du Musée de Sedan, t. I, p. 153 et suiv. — Le compte de l'année 1672-73 comprend aussi d'autres dépenses pour le même objet payé à Jean Evrard et Nicolas Maréchal, demeurant à Bouillon, 61 livres 5 sols, pour avoir travaillé au chemin qui descend à Bouillon et à celui qui est au-delà, par ordre de M. de Termes, pour y faire descendre le canon et les équipages de l'armée; — payé 101 1. aux communautés de Noyers, Thelonne, Bazeilles, Givonne et Wadelincourt, pour de la paille fournie aux troupes du roi, qui étaient campées dans la prairie de Sedan, lorsque mondit seigneur le Prince alla en Hollande. 2 Au reste voici le texte des articles en question Item, la somme de 23 1. qu'il le comptable a payée tant à Genin, maçon, qui a travaillé aux âtres des cheminées de l'appartement de Monseigr l'Intendant au château, qu'à Marnoy, qui a blanchi ; Item, la s. de 1651. qu'il a payée tant à Richard, menuisier, qui a fait les chaises, chalits et autres ouvrages de menuiserie aud. appartement qu'à Simon Walfrang, qui a fourni les clous nécessaires ; Item, la s. de 125 1. payée aux ouvriers vitriers qui ont travaillé tant aux fenêtres dud. appartement qu'ailleurs ; Item, la s. de 943 1. 11 s., qu'il a payée au sieur Cottin pour le prix des tapisseries, tant de bergame que de haute lice, qui sont aud. appartement ; Item, la s. de 77 1. 10 s., qu'il a payée tant à Mlle Conart qu'à Marie Pigeay, pour toiles crues employées aux chaises et paillasses dudit appartement ; Item, la s. de 146 1. 10 s., qu'il a payée à plusieurs marchands, tant pour crin que laine, employés aux chaises et matelas dud. appart.; Item, la s. de 396 1. 5 s., qu'il a payée au sieur Roujoux, marchand, pour avoir fourni les étoffes nécessaires pour les lits, tapis et chaises dud. appart.; Item, payé à Jean Chevillette et Boulande, maîtres tapissiers en cette ville, la s. de 285 1., 15 s., pour avoir fourni les couvertes pour lesd. lits et autres choses ; Item, payé la s. de 146 I., qu'il a payée à Pierre Tauxier, me tapissier, tant pour avoir - 56 - VI Au cours des années suivantes, les dépenses extraordinaires, nécessitées par les travaux des fortifications et le service des étapes, sont telles que la ville ne peut payer la plus grande partie des renies qu'elle a créées. Parmi celles qui sont couchées en renseigné, figure naturellement l'année de rente due à l'Académie de la R. P. R. Cependant l'octroi des vins s'élève pendant l'exercice 1672-1673 à la somme de 7,897 1. 15 s. pour l'entrée ou le passage de 2,153 pièces de vin de Champagne, déduction faite de la 25°, et de 399 pièces de Beaune ; l'octroi des eaux-de-vie s'élève à 4,283 1., portant sur 245 pièces, jauge d'Orléans. Le receveur Hilaire Roujoux paie 429 1. pour les vins de présent, dragées, massepains et autres choses présentées à tous les grands et aux autres personnes de considération, qui ont passé par la ville. Il paie en outre 520 1. pour les récompenses, gratifications et présents offerts aux personnes de qualité, dont la ville a eu besoin de se ménager l'assistance et la protection. Le sieur Moyse Guérin fournit, moyennant 22 1., un tableau représentant le roi et la reine et que l'on place dans la chambre de M. le Major 1. Enfin la ville doit assurer en partie à ses frais le service des courriers, adressés au prince de Condé et au sieur des Carrières, l'agent français à Liège 2 ; ci, 549 1. 18 sols. Pendant la seconde année du compte d'Hilaire Roujoux, en 1673-1674, les revenus de la ville, suivant son expression, ont été tellement consommés qu'il a été impossible de payer aucunes rentes. Les présents, faits aux visiteurs de marque, s'élèvent à 1,387 1. 13 s. D'autres présents, pour la somme de 1,242 1., sont accommodé et tendu les tapisseries que [pour] plusieurs autres ouvrages par lui faits aud. appartement ; Item, payé à Jean Desroches la s. de 48 1. 4 s., pour des peaux de roussi, qu'il a fournis pour couvrir les chaises dud. appart.; Item, la s. de 483 1. 7 s., qu'il a payée tant au sieur Cottin qu'à d'autres particuliers, poulie prix des draps, serviettes et autres linges nécessaires pour mondit seigneur l'Intendant ; Item, la s. de 32 1. 5 s., qu'il a payée à Miget, à Jean Lejeune pour mêmes ustensiles fournis aud. appartement. 1 Plaçons ici en note l'article suivant, emprunté aux Comptes des bâtiments du roi, publiés par J. Guiffrey, t. 1, p. 543 Payé le 31 octobre 1672 au sieur Silvestre, pour cinq planches qu'il a gravées, représentant l'une la vue du palais des Thuilleries, une autre le plan du jardin, et les trois autres la ville de Sedan, à 500 1. chacune planche..., 2,500 1. » — Il s'agit du n° 2,268 de la Chalcographie du Louvre. 2 On trouvera des renseignements sur le rôle actif, joué par ce personnage dans HENRI LONCHAY, La principauté de Liege, la France et les Pays-Bas au XVIIe et au XVIIIe siècles, 1890, p. 101, et ID., La Rivalité de la France et de l'Espagne aux Pays-Bas 1635-1700. étude d'histoire diplomatique et militaire, 1896, p. 269. Cf. aussi JOSEPH DARIS, Histoire du diocèse et de la principauté de Liège pendant le XVII' siècle, 1877, t. II, p. 58, 71, 74. - 57 — offerts aux personnes de qualité, qui ont servi la ville au fait du passage fréquent des troupes de Sa Majesté et dont elle a été libérée pour partie. A deux reprises différentes les sieurs Péron et Richard vont à Metz présenter les hommages de la ville au nouvel intendant, Poncet de la Rivière et lui recommander ses intérêts pour le remboursement des étapes et de la subvention ; coût 515 1. La ville dépense en outre 518 1. 9 s. 3 d. pour refaire ses affûts de canons. Il lui faut aussi se préserver des courses des ennemis; car la frontière française est souvent violée. En conséquence, payé pour les présents donnés à M. le prince de Chimay et pour la voiture du vin envoyé aud. seigneur prince, pour tacher d'avoir sa faveur pour la conservation des villages de ce gouvernement, à [cause de] rétablissement des contributions que les ennemis demandoient et de leurs menaces, la somme de 599 1., suivant le résultat [du Conseil] de la police, en cette somme non compris la dépense du sr Billot, qui a fait plusieurs voyages à cet effet à Luxembourg », L'article suivant du compte est aussi fort explicite à cet égard Dit encore ledit comptable qu'il a fait recepte de la somme de 440 1., à laquelle se trouve monter la ferme de la gabelle des bières des villages de la souveraineté de Sedan, outrée à François d'Illy, suivant l'adjudication du 29 juillet 1673. Néanmoins la vérité est que, quelques diligences et poursuites qu'il ait pu faire contre ledit François d'Illy, il lui a été impossible d'en toucher que 7 1., se défendant de la non-jouissance de lad. ferme par la cause de la guerre qui a obligé, dans le cours de cette année, les habitans de chacun des villages de s'enfuir et de se retirer dans les villes, ajoutant même que, la meilleure partie des villages n'ayant point été en contribution durant lad. année, lesd. habitans auroient été contraints de les quitter et abandonner et de prendre parti dans les troupes de Sa Majesté ; en sorte que ledit comptable, voyant qu'il ne pouvoit pas avoir de raison dud. François d'Illy, il l'auroit fait exécuter en ses meubles et pris par exécution ses immeubles ; ci, 133 1. ». Envisagée sous cet aspect, la guerre de Hollande paraît moins triomphante 1. Sera continué. Stéphen LEROY. 1 Cf. aussi M. POINSIGNON, Histoire de la Champagne et de Brie, t. III, p. 123. — 58 — CHRONIQUE I. Un uniforme de polytechnicien ardennais à l'Exposition universelle de 1900. Les Ardennais qui oui visité l'Exposition centennale de peinture au Grand Palais des Champs-Elysées ont pu y admirer un portrait de Méhul par le baron Gros 1; mais il en est peu, je pense, sauf les fureteurs, qui, en parcourant les salles de l'Exposition rétrospective des Armées de terre et de mer, aient remarqué dans son recoin une pancarte portant cette inscription Habit et bonnet de police de TOUSSAINT, né à Mézières le 6 thermidor an IV, élève de l'Ecole Polytechnique, promotion de 1814, mort en 1858 Directeur de la Cristallerie de Baccarat. 2 Le regard s'arrête sur le modeste uniforme, d'un bleu sombre fané par le temps, et l'esprit évoque cette promotion polytechnicienne de 1814, dont l'histoire, glorieuse et tourmentée, est intimement mêlée à la chute du Premier Empire et aux troubles de la Première Restauration. La description de ce costume, qui fut porté par un enfant des Ardennes 3, intéressera certainement nos lecteurs et remettra en mémoire le nom d'un homme qui, malgré son passage dans une haute école et le poste élevé auquel il parvint, semble aujourd'hui totalement inconnu de ses compatriotes. L'habit et le bonnet de police de Toussaint se trouvaient à l'Exposition rétrospective des Armées de terre et de mer, rue des Nations, dans une salle voisine de celle où étaient exposés les uniformes russes et allemands; la vitrine contenant les deux objets portait le numéro 26 et était placée dans un angle, du côté opposé au quai de la Seine. L'habit est en drap d'un bleu sombre, presque noir, avec des 1 Ce portrait vient d'être offert au Musée Carnavalet par son propriétaire, M. Chassériau. 2 Légère inexactitude Toussaint était, au moment de sa mort, Administrateur de la Cristallerie. 3 M. G. Pinet, à la page 487 de son Histoire de l'Ecole Polytechnique Paris, Baudry et Cie, 1887, gr. in-8°, donne un état numérique des élèves admis à l'Ecole Polytechnique depuis sa fondation en 1794 jusqu'en 1883. — Le département des Ardennes a fourni 35 élèves pour les années 1794-1804 et 139 élèves pour les années 1805-1883; ce qui fait un total de 174 élèves pour une période de 89 ans soit une proportion de 5, 437 par 10000 habitants. Les Ardennes occupent le neuvième rang et viennent après la Seine, la Moselle, la Côte-d'or, la Meurthe, la Meuse, le Doubs, le Bas-Rhin et le Jura. - 59 - retroussis de même couleur bordés d'un mince liseré rouge et garnis d'une rangée de sept boutons métalliques dorés. Les manches se terminent par un parement de velours brunâtre, à liseré rouge, avec trois boutons dorés. Les deux basques de l'habit, à pans coupés, sont recouvertes chacune en parlie par deux retroussis écarlates de forme triangulaire; à l'extrémité de chacun des retroussis est brodé un lys en soie rouge, aux tons aujourd'hui très effacés, ce qui fait quatre lys pour les deux basques. Chaque lys est cerclé de noir. Les basques ont en outre chacune trois boutons semblables à ceux des retroussis du collet et des manches, mais de dimension plus grande. Tous les boutons, ronds et métalliques, sont ornés de trois minuscules fleurs de lys que surmonte une couronne royale; ils portent ces mots en petites capitales ÉCOLE ROYALE POLYTECHNIQUE. Le bonnet de police 1 est, comme l'habit, en drap bleu sombre; il est passementé et comme filigrané d'une foule de dessins et d'attributs militaires dont la teinte jaune tranche sur le fond bleu. Tous ces ornements semblent comme imprimés sur l'étoffe et non brodés après coup. Les principaux attributs sont des tambours, des haches plantées au milieu de faisceaux antiques; ils constituent des sortes de cartouches, sur l'un desquels j'ai pu lire cette devise en écriture courante Pour la Patrie Les Sciences Et la Gloire. L'absence du pantalon et de la veste rend cette description incomplète, mais les deux pièces qui nous restent sont des reliques d'autant plus intéressantes que l'uniforme de la Première Restauration n'eut qu'une durée éphémère par suite des événements de 1815. Le costume des polytechniciens subit d'ailleurs de fréquentes modifications. Les deux principaux modèles d'uniformes furent celui de la promotion de 1804, qui se porta sans grands changements pendant le Premier Empire, et celui de la promotion de 1823, qui s'est transmis jusqu'à nos jours sans autre remaniement que la suppression des attributs royaux ou impériaux. Une description 1 Une étiquette indiquait que ce bonnet de police appartenait au peintre Détaille. Le bonnet était suspendu de telle façon qu'il était difficile d'en bien voir tous les détails. - 60 - sommaire de ces deux types 1 fournira de curieux points de comparaison avec l'uniforme intermédiaire et transitoire qu'a revêtu Toussaint. La grande tenue de l'uniforme de 1804 comportait un habit bleu national à la française, avec collet montant en drap écarlate et revers blancs; les pattes et parements étaient noirs, les contreépaulettes bleues, les boutons dorés, les retroussis en drap écarlate et de forme triangulaire. Le costume comprenait en outre une veste en drap blanc très fin, une culotte de môme couleur, des guêtres de toile blanche, enfin un chapeau à trois cornes bordé de galon noir et de ganse jaune et orné de deux palmettes en soie bleue el de la cocarde nationale. — La petite tenue se composait d'un surtout en drap bleu avec parements noirs, d'une veste de même étoffe et de guêtres d'estamette noire, d'une redingote croisée de drap bleu, d'un bonnet de police à liseré écarlate et à gland jaune, de la giberne et du havresac. La promotion de 1823 inaugura l'uniforme devenu depuis si populaire, c'est-à-dire l'habit à un seul rang de boutons, à revers rouges avec les parements et le col de velours noir, les boutons de l'artillerie et du génie et le chapeau à deux cornes porté en bataille. — Sous Louis XVIII, le bout des basques de l'habit était orné de deux grenades et de deux fleurs de lys dorées ; aux extrémités du collet de velours noir, étaient brodées en or deux branches de laurier qui embrassaient une fleur de lys; au lieu d'épaulettes, deux cordons ou tresses d'or. C'était l'habit de grande tenue. Sur la couture du pantalon, correspondaient deux bandes rouges séparées par un cordon de même couleur. — La petite tenue était de même forme, mais toute en bleu, sans la moindre couleur rouge. CHARLES HOUIN. II. Les objets d'art religieux appartenant aux églises des Ardennes à l'Exposition rétrospective de l'art français 1900. Le Petit-Palais des Champs-Elysées, qui était, sans conteste, l'attrait principal, ou, tout au moins, le plus artistique de l'Exposition universelle de 1900, renfermait quelques objets d'art religieux appartenant aux églises des Ardennes, et classés comme monuments historiques. En première ligne, la croix de 1 L'excellente Histoire de l'Ecole Polytechnique par M. G. Pinet renseigne amplement sur ce sujet; mais le livre est muet sur l'uniforme de 1814. II est fort probable que l'habit de Toussaint appartenait à sa grande tenue; le bonnet de police, naturellement, était un accessoire de la petite tenue. - 61 - Blanchefosse, provenant de l'abbaye de Bonnefontaine, aux beaux nielles et filigranes » qu'un compte-rendu très autorisé du Journal Officiel 1 cite parmi les plus remarquables. Avec elle, le Bras-Reliquarie de Mairy, et les Reliquaires de l'église de Murtin sont, à peu près, les seuls restes de l'art médiéval dans nos pauvres églises. Ils ont passé inaperçus à côté des merveilles, si riches en leur barbarie, de Conques et autres trésors. P. COLLINET. III. Une nouvelle médaille de bornage de l'arpenteur Jacotin. La Revue d'Ardenne et d'Argonne2 avait décrit, en 1896, une de ces médailles dont l'arpenteur Jacotin, de Condé-lez-Vouziers, se servait comme de témoins de bornage. M. H. D., en réponse à une question posée dans l'Intermédiaire des Chercheurs et Curieux 3, donne la description d'une médaille absolument semblable et qui fait partie de sa collection. Elle a 35 millimètres de diamètre et 1 millimètre et demi environ d'épaisseur. Sur l'une de ses faces, elle porte BORNE PLANTÉE PAR JACOTIN 1788 Sur l'autre, se trouve une sorte de boussole ou étoile de huit rayons surmontée d'une fleur de lys avec cette légende sur le pourtour ARPENTEVR, ROYAL A CONDÉ-LES-VOUZIER Deux autres médailles semblables existent dans la collection Flamanville du musée municipal de Charleville. Toutes ces médailles de bornage ont été certainement coulées dans le même moule. Elles sont fondues en plomb et d'un modèle identique. La date seule variait le changement était obtenu en variant d'anuée en année, dans le moule, la matrice du dernier chiffre du millésime qui était mobile 4. CHARLES HOUIN 1 N° du 18 oct. 1900 p. 3,847.— Mais Blanchefosse n'a jamais été du département de la Marne, quoiqu'en disait l'étiquette du Petit-Palais et qu'en dise l'écrivain du Journal Officiel. 2 Rev. d'Ardenne et d'Argonne, tome IV, p. 215. 3 Interméduire des Chercheurs et des Curieux, n° du 1 avril 1900. 4 Le numismate qui dans l'Intermédiaire cache son nom sous les initiales de H. D., cite la Revue d'Ardenne et d'Argonne. Serait-il ardennais? Dans ce cas, la Revue serait heureuse de recevoir des articles sur les pièces curieuses de sa collection. - 62 - COMPTES-RENDUS BIBLIOGRAPHIQUES Voyage en France, par ARDOUIN-DUMAZET. — 21me série HauteChampagne, Basse-Lorraine Aube, Haute-Marne, Meuse, parties des Ardennes, de la Côte-d'Or, de la Marne, de Seine-et-Marne et des Vosges, avec vingt-sept cartes ou croquis, — 22e série Plateau Lorrain et Vosges Meurthe-et-Moselle, Vosges, parties de la Meuse, de la Haute-Marne et de la Haute-Saône, avec vingt-sept cartes ou croquis. — Paris-Nancy, Berger-Levrault et Cie, 1900 ; 2 vol. in-12. 415 et 423 pp. 3 fr. 50 chaque volume. M. Ardouin-Dumazet, poursuivant sa tâche avec un zèle infatigable, vient d'ajouter coup sur coup deux nouvelles séries à son remarquable Voyage en France. On en goûtera, comme dans les séries précédentes, le charme pittoresque et varié, la fraîcheur des impressions, la sûreté des informations les plus diverses sur les pays qu'il a traversés on se sent en face d'un homme qui a vu réellement les régions décrites et qui sait les faire voir. Le don d'observation aiguë, l'amour des paysages de France, la parfaite sincérité de l'auteur, font que, souvent, dans les contrées les plus rebattues et les plus décrites, il sait trouver un aspect nouveau ou des recoins ignorés, que dans les cantons les plus dédaignés et les plus ternes, il sait découvrir une beauté insoupçonnée. Il y a lieu aussi de louer en lui le géographe qui a respecté les vieilles appellations des pays » français et montré leur importance dans la vie provinciale. Les deux nouveaux volumes n'offrent pas pour nos compatriotes, et cela se comprend, l'attrait de la 20me série où l'écrivain nous avait promenés dans le Rethélois, le Porcien, la Thiérache, et au sein même de l'Ardenne. Mais, outre l'intérêt général que nous devons attacher à l'étude des contrées voisines de la nôtre, il se trouve que la lecture de ces deux livres nous vaut encore une ample récolte de renseignements et de notions utiles pour la connaissance des pays ardennais et argonnais. La 21me série surtout est particulièrement intéressante à cet égard. A l'occasion du champ de bataille de Valmy, l'auteur dépeint une partie de la Champagne pouilleuse qui appartient à notre département, parcourt le Dormois, les vallées de la Py, de l'Alin, de l'Aisne, d'Attigny à Vouziers; peut-être est-il un peu bref sur cette dernière. Puis il consacre deux chapitres pleins de vie et de couleur à l'Argonne, à ses forêts, à ses défilés ; il a des pages fraîches et charmantes sur les vallées de la Bar, de l'Aire, de la Biesme, sur les bourgades pittoresques, Grandpré, Apremont, Varennes,Clermont, les Islettes. Enfin de précis détails sur le Verdunois et les Côtes de Meuse nous font connaître deux régions qui sont intimement liées à la constitution géographique de notre département. Dans la 22me série, spécialement consacrée à l'étude du Plateau Lorrain et des Vosges, quelques glanes s'offrent çà et là, qu'il faut se garder de mépriser. Le premier chapitre, par ses notes sur les vallées de la Meuse entre Dun et Mouzon, de la Chiers entre Montmédy et Carignan, sur le champ de bataille de Beaumont, sur St-Walfroy et Avioth, nous renseigne sur ce pays curieux, partagé entre plusieurs départements et qu'on a dénommé le Luxembourg français. Charles HOUIN. — 63 — Mémoires du duc de Rovigo, pour servir à l'histoire de l'empereur Napoléon. — Edition nouvelle, refondue et annotée par Désiré LACROIX. Paris, Garnier frères, 1900 tome 1er, in-18 de VII-X-563 pp. Savary, duc de Rovigo, naquit à Marcq canton de Grandpré, arr. de Vouziers le vingt-six avril 1774, et à ce titre une réimpression de ses Mémoires ne peut qu'intéresser les Ardennais. Il en avait publié lui-même en 1828 une première édition en huit volumes in-18, chez Bossange à Paris. Une seconde édition parut en 1829, également en huit volumes in-18, mais avec des notes explicatives pour répondre au déchaînement de lettres, protestations, brochures et pamphlets émanant de ceux que le duc de Rovigo avait mécontentés ou mal appréciés dans leurs actes. C'est cette seconde édition que M. Désiré LACROIX, ancien attaché à la Commission de la correspondance de Napoléon 1er, réimprime aujourd'hui en cinq volumes, dans la Bibliothèque de Mémoires historiques et militaires sur la Révolution, le Consulat et l'Empire », en y ajoutant des annotations personnelles et une notice sur le général Savary. Il est à remarquer que Savary ne donne aucun détail sur sa famille ni sur les années de son enfance passées dans la province natale de 1774 à 1783, date à laquelle il fut admis comme élève du roi au collège de St-Louis à Metz. Il consacre trois lignes à son père. Ponce Savary, cet honnête major du château de Sedan, et court aussitôt aux évènements de la Révolution. Cette lacune est regrettable pour les Ardennais le duc de Rovigo pensait sans doute qu'il avait trop de choses mémorables à raconter pour s'arrêter à ces détails qui, à côté de la valeur intrinsèque des Mémoires, auraient vivement intéressé tous ses compatriotes 1. Charles HOUIN. Le Second Empire, deux décembre 1851 — quatre septembre 1870, sous la direction de M. Armand Dayot, d'après des peintures, gravures, photographies, sculptures, dessins, médailles, autographes, objets du temps. — Paris, Ernest Flammarion, 1900 ; vol. in-4° oblong de 348 pp. Prix 15 francs, broché. Cet ouvrage remarquable est une reconstitution par l'image de la vie et des événements du Second Empire. Il intéresse les Ardennais par la reproduction de diverses épisodes de la bataille de Sedan. Voici la liste des gravures Portrait du général Margueritte, d'après une photographie faite à Alger en 1868, — Le général Margueritte à Floing, d'après le tableau de M. Eugène Titeux. — Les troupes françaises se réfugiant dans Sedan par la porte des fortifications, d'après une gravure allemande collection du Musée Carnavalet. — Charge de cavalerie française à Floing, d'après un tableau de Frantz Adam à la National-Gallerie de Berlin. — Charge de la cavalerie française a Floing, d'après le tableau de Henri Lang à la National-Gallerie de Berlin. — Le général Reille apportant au roi Guillaume la lettre de capitulation de l'Empereur Napoléon III, d'après un tableau de Werner au Musée de l'Arsenal, à Berlin. C. H. 1 On trouve des renseignements sur Ponce Savary et sur ses autres enfants dans La Jeunesse de Napoléon de M. Arthur Chuquet et dans la Revue historique ardennaise de 1899. Mais ce sont documents secs, des états de service, des curricula vitae, plutôt qu'une reconstitution vivante d'une famille militaire au XVIIIe siècle. — 64 — BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE Géographie pittoresque et monumentale de la France, par Charles BROSSARD, Paris, E. Flammarion, 1901. [Le tome III La France de l'Est, inaugure sa publication par deux livraisons 81-82 consacrées au département des Ardennes. Les pages, qu'on désirerait encore plus précises, renferment de nombreuses illustrations en noir et en couleurs. — Les liv. 83 et 84, qui viennent de paraître aussi, contiennent la description du département de la Marne.— Prix de chaque fascicule in-8° Jésus 60 centimes]. Catalogue raisonné et descriptif des Plantes vasculaires du département des Ardennes, par A. CALLAY, ancien pharmacien au Chesne. — Préface de E. BOURQUELOT. — Ouvrage couronné par l'Académie des Sciences, publié' sous les auspices de la Société d'histoire naturelle des Ardennes, orné du portrait de l'auteur, précédé d'une Description orographique et géologique avec carte géologique coloriée et d'une Etude de géographie botanique, par F. BESTEL. — Charleville, Edouard Jolly, 1900 ; 1 vol. in-8° de XXIII-455 pp. Prix 6 francs pour les souscripteurs. Mémoires du comte Gaspard de Chavagnac 1638-1669. — Edition originale de 1699, revue, corrigée et annotée par JEAN DE VILLEURS. — Paris, E. Flammarion, s. d. [1900] ; 1 vol. in-18, XV-468 pp. [Beaucoup de passages concernent les La Tour et les Bouillon, FrédéricMaurice, Godefroy-Maurice et surtout Turenne]. Les Maréchaux de l'Empire, par GÉRARD DE BEAUREGARD. — Tours, Alfred Marne et fils, 1900 ; un vol. in-4° de 327 pp. avec illustrations. — Prix 9 francs. [On y trouve, aux pp. 255-267, une biographie du maréchal Macdonald, duc de Tarente, avec le portrait du maréchal et une gravure]. PÉRIODIQUES Almanach-Annuaire de la Marne, de l'Aisne et des Ardennes, édité à Reims par H. Matot, 1901, 43e année 1 franc. [H. Jadart, Quelques vieux arbres de la contrée Marne, Aisne, Ardennes, pp. 120-157 4 grav.. 1. — L. Bossu. Un Mariage dans la Chevalerie Lorraine en 1711, pp. 164-1682. — Dr Beugnies, Les Grottes, du Nichel, à Givet, pp. 177-182 5 grav.. — Dom A. Noël, Notice générale sur le Canton de Monthermé suite, pp. 183-211. — G. Piesvaux [de Chaumont-Porcien], Nos Pommiers, Au Pressoir de chez nous poésies, pp. 212-213 2 grav..—Dr Séjournet, Les Ardoisières des Ardennes suite et fin, pp. 273-286. — J. Poirier, La Défense de Bazeilles en 1870 31 août et 1er septembre, pp. 323-340 4 grav., une carte. — Al. Baudon. Les Réquisitions de guerre à Rethel en 1525 et en 1543, pp. 341-359]. 1 Cf. Rev. d'Ardenne et d'Argonne, t. VIII, p. 15. 2 Cf. Ibid., t. VII, p. 242. Sedan. — Imprimerie EMILE LAROCHE, rue Gambetta, 22. ESSAI SUR LA FAMILLE DE SALNOVE L'aventure héroï-comique, relative à l'enlèvement et au mariage de la marquise de Bourbonne, et que le sottisier G. Tallemant des Réaux 1 a narrée d'une façon si piquante, nous avait suggéré l'idée d'établir la généalogie de la famille de Salnove 2. Mais par suite des difficultés rebutantes éprouvées pour réunir les matériaux indispensables à l'édifice, nous avons dû abandonner ce beau projet, en utilisant seulement les pièces qui se sont offertes à nos yeux. Impuissant à grouper le tout sous l'égide de l'auteur principal, nous avons rappelé séparément chaque branche ou seigneurie, avec sa descendance propre. Puissent ces premières données servir de jalons à d'autres collègues plus heureux, dont le succès récompensera les efforts infructueux de notre bonne volonté! CHAPITRE PREMIER. Guillaume de Salnove épousa Jeanne Bachelier 3, fille de Thomas Bachelier, et d'Agnès, dame de Montigny et de la Croix en Soissonnais 4, près Château-Thierry. Pierre de Salnove, leur fils, est probablement le même que Pierre de Salnove, homme d'armes dans la compagnie du maréchal de la Marck, en 1334. Il fut marié en premières noces à N... Bachelier, et en secondes noces à Nicole de Gernicourt, fille de Pierre, sieur de Gernicourt 5, et de Villers-Hélon 6, et d'Antoinette de Chastillon 7. 1 Les Historiettes, 3e édition, tome VI, pages 39 et suiv., sur l'enlèvement de Mlle de Salnove. — Voir aussi, dans la Revue de Champagne, tome XV, 8e année, 1883, page 250 Acte de plainte formée devant le Prévôt de Mézières, et deux pièces relatives au commencement d'instruction contre M. de Saint-Etienne. 2 Salnove en Genévois Palé d'argent et de gueules de 6 pièces, à la bande d'or, brochant sur le tout. 3 Bachelier seigneurs de Montigny et de Montmajon, maintenus en 1667 sur production remontant à 1540 d'argent, au chevron d'azur, accompagné de 3 molettes de gueules. 4 La Croix, canton de Neuilly-Saint-Front, arrondissement de Château-Thierry Aisne. 5 Gernicourt, canton de Neufchâtel-sur-Aisne, arrondissement de Laon. 6 Villers-Hélon, canton de Villers-Cotterêts, arrondissement de Soissons. 7 Chastillon il s'agit ici de la puissante famille des seigneurs de Châtillon-sur-Marne, dont nous avons eu l'occasion de parler dans un précédent travail. Cf. Le cartulaire du Prieuré de Longueau, traduit et annoté par Paul Pellot, in-8°, Arcis-sur-Aube. Imp. Léon Frémont, 1895. REV. D'ABD. ET D'ARG. T. IX, n° 5. — 66 — Du premier lit est provenu Claude de Salnove, auteur des seigneurs de Cuisles. Du second lit sont issus quatre enfants, savoir 1. lsabeau de Salnove, femme de Jean de Milly 1. 2. Marguerite de Salnove, qui s'allia avec Jean de Bucancourt. 3. Jacques de Salnove, qui suit. 4. Antoine de Salnove, seigneur de Gernicourt, marié à une demoiselle de La Logne. de qui il laissa Nicole de Salnove, mariée d'abord avec Charles de Miremont 2, seigneur de Quatre-Champs 3, et ensuite à Jean de Bezannes 4, seigneur de Prouvais S. Du premier mariage Jean de Miremont, seigneur de Quatre-Champs, époux de Claude Herbin. Ester de Miremont, femme de Henri de Bezannes, seigneur de Guignicourt 6. De la seconde union Françoise de Bezannes. épouse de Valentin de Salnove, seigneur de Sapigneul 7. CHAPITRE II. Seigneurs de Cuisles et de Courdemange. I. De Claude de Salnove descend Luc de Salnove, écuyer, seigneur de Cuisles 81, y demeurant, de Livry 9, et de Louvercy 10. Il est nommé dans un acte passé devant Clouet et Frontigny, notaires à Châtillon-sur-Marne, le 5 avril 1601, au sujet d'un traité consenti entre lui et damlle Madge1 Madge1 en 1155, Philippe de Milly, sire de Naplouse, Henri de Milly et Guy de Milly, dit le Français, ses frères, sont témoins de donations faites au Saint-Sépulcre. Cf. Croisés de France, par le vicomte O. de Poli, dans l'annuaire du Conseil héraldique de France pour 1895. 2 Miremont d'azur, au pal d'argent, frettè de sable, et accosté de deux fers de lance d'argent. 3 Quatre-Champs, canton et arrondissement de Vouziers Ardennes. 4 Bezannes ce lignage remonte à Philippe de Bezannes, bourgeois de Reims, mort en 1392, armes d'azur, semé de besants d'or, au lion d'argent, brochant sur le tout. 5 Prouvais, canton de Neufchàtel-sur-Aisne. 6 Guignicourt, même canton. 7 Sapigneul, commune de Cormicy, canton de Bourgogne Marne. 8 Cuistes, canton de Châtillon-sur-Marne. 9 Livry, canton de Suippes Marne. 10 Louvercy, même canton. - 67 - laine du Pont 1, veuve de Claude Briffault 2, écuyer, seigneur de Long-voisin 3, et fils de feu Jehan Briffault, seigneur du même lieu, vivant en 1544. Luc de Salnove mourut le 8 décembre 1602, et fut inhumé dans l'église de Cuisles, ainsi que l'atteste l'inscription suivante que nous devons à la gracieuse communication de notre érudit collègue et ami, M. l'abbé Chevallier, curé de Montbret, membre du Conseil héraldique de France. 1 Du Pont à cette famille appartient René du Pont, écuyer, seigneur du Chesne et de Vaulx, vivant en 1590, qui avait épousé Claude de Staldoste, veuve de Paris de Guérin, écuyer, sieur du Fond de Bonru, paroisse de Champvoisy. 2 En 1618, vivait Judith de Briffault, épouse de Nicolas de Liège, écuyer, demeurant aussi à Longvoisin, et soeur de Marie de Briffault, demeurant à Paris. 3 Longvoisin, aujourd'hui ferme sur le terroir de Ventelay, canton de Fismes Marne. Louis de Salnove, son fils, écuyer, seigneur de Cuisles et de Ville-en-Tardenois 1 en partie, épousa Marie Chevalier. Il assiste, le vingt-quatre juin 1596, au contrat de mariage d'Alexandre de Chartongne, écuyer, seigneur d'Arsonville, dont nous aurons l'occasion de parler plus tard. Il demeurait au château seigneurial de Cuisles, le 18 janvier 1615, date à laquelle, en vertu d'un contrat dressé par Clouet, notaire à Châtillon, Nicolas et Charles le Petit 2, écuyers, seigneurs de la Noue, et damlle Anne le Petit, héritiers de Gilles de Bièvres 3, écuyer, seigneur de la Court, de Jacques et d'Olivier de Bièvres, enfant et petit-enfant dudit Gilles, font une transaction avec les héritiers de défunte Mlle Jehanne de Salnove, femme de Gilles de Bièvres, qui étaient 1° Louis de Salnove, 2° Marie de Bussy 4, épouse d'Antoine de Monspoix 5, écuyer, seigneur d'Ogny 6 en partie, vicomte de Chouilly, 3° Pierre de Salnove 7, écuyer, seigneur de Villeneuve, demeurant à Jonquery 8, 4° Claude de Salnove, écuyer, seigneur de Grigny 9, 5° et Mlle Suzanne de Bussy, femme d'isaac de Villette, écuyer, seigneur d'Ogny en partie. Mme de Bièvre, née de Salnove, Guillemette, Pierre et Claude de Salnove, sont, à n'en pas douter, les frères et soeurs de Louis de Salnove. II. Claude de Salnove, seigneur de Cuisles et de Ville-en-Tardenois, épousa Pérette Goujon de Thuisy 10, morte avant 1635, fille de Regnault de Goujon, seigneur de Thuisy 11, de Vraux 12, et de 1 Ville-en-Tardenois, chef-lieu de canton Marne. 2 Cf., Paul Pellot. Notice sur les Petit de Richebourg, in-8°, 26 p., Arcis-sur-Aube, imp. Léon Frémont 1891. 3 Bièvres seigneur de Veslud, alliés aux familles Duhoux, de Minette, le Roy de Longueville, des Laires, Cauchon, de Beaurepaire, d'Aulnoy. En 1666, David de Bièvres a prouvé une noblesse de six races depuis 1487 ; armes d'argent, à 3 fasces de gueules. 4 Marie de Bussy et Suzanne de Bussy, dont il va être parlé étaient filles de Guillemette de Salnove, mariée à Jean de Bussy, écuyer, seigneur d'Ogny-en-Tardenois, fils de Jean de Bussy et de Jehanne de Miremont. 5 Monspoix nom allié aux familles de Saulx, de Gretz et des Collines. En 1598, Aliénor de Monspoix, fille de Jacques, seigneur de Chouilly, épousa François des Collines, seigneur d'Allemant les Soissons. 6 Ogny, aujourd'hui Aougny, canton de Ville-en-Tardenois Marne. 7 Pierre de Salnove épousa Pierette Dupuis décédée à Jonquery, le 29 novembre 1635, mère de Claude de Salnove, baptisé audit lieu, le 6 août 1617. 8 Jonquery, canton de Châtillon-sur-Marne. 9 Grigny, hameau dépendant de Passy-Grigny Marne. 10 Goujon de Thuisy famille remontant à Erard de Thuisy, chevalier, seigneur du lieu, sénéchal de Reims en 1171 d'azur, au chevron d'or, accompagné de 3 losanges de même. 11 Thuisy, canton do Verzy Marne. 12 Vraux, canton de Châlons-sur-Marne. — 69 - Lusches, sénéchal héréditaire de Reims; et de Marie de Braux1, dame de la Groix-en-Champagne. Il eut de cette union Louis de Salnove, chevalier, seigneur de Cuisles, vivant en 1645, et Claude de Salnove, dame de Cuisles et du Bricot, la fameuse héroïne dont nous avons rappelé les exploits burlesques en tête de cette notice. Nous savons qu'après son épopée, elle prit pour mari, non sans quelque répugnance, le débonnaire Charles de Livron, marquis de Bourbonne, seigneur de Torcenay. Celui-ci était fils de Charles de Livron, marquis de Bourbonne, chevalier des ordres du Roi, grand guidon, puis enseigne des gendarmes de la Reine Marie de Médicis, commandant un régiment d'infanterie au siège de Vérue, capitaine de cinquante hommes d'armes des ordonnances du Roi, gouverneur de Coiffy, de Montigny et de Montbéliard, maréchal des camps et armées de Sa Majesté, l'un de ses lieutenants généraux au gouvernement de Champagne, et de damlle Anne d'Anglure de Savigny. Après le décès de Claude de Salnove, son mari prit l'habit, et devint, en 1668, abbé d'Ambronay 2, siège qui avait appartenu à François de Livron, son frère 3. Le marquisat de Bourbonne lui échut par la succession de son autre frère, Nicolas de Livron, chevalier, conseiller du Roi en ses conseils, lieutenant général en Champagne, maître de camp et sous-lieutenant des gendarmes du Roi, tué à la bataille de Senef ; mais, criblé de dettes, il vendit ce domaine en 1680, à Charles Colbert de Terron, conseiller d'état, intendant supérieur de la Marine, pour la somme de 182,000 livres. Joseph Remy marquis de Livron, seul enfant issu du mariage de Claude de Salnove, naquit le 10 janvier 1653, et mourut à Cuisles le 4 janvier 1687, à l'âge de 34 ans. Son corps fut inhumé dans l'église de ce village le même jour. Divers actes le qualifient chevalier, page de la grande écurie du Roi, mestre de camp de cavalerie, seigneur de Cuisles, de Ville-en-Tardenois en partie, du Brigot, de Chesau et de Pernan. Il avait épousé Françoise Bénigne de Belloy 4, morte le 19 juillet 1 Braux de gueules, au dragon ailé d'or famille anoblie en février 1366, pour services militaires. 2 Ambronay, abbaye bénédictine de la congrégation de Saint-Maur, située dans le Bugey. 3 Cf. Les seigneurie et féauttez de Bourbonne par A. Lacordaire, dans la Revue de Champagne, t. Xll, p. 453 et suiv. 4 Belloy, famille originaire de Picardie, qui fournit ses preuves depuis 1378 d'argent, à 3 fasces de gueules. - 70 - 1694, femme en secondes noces de François Robert Ledieu 1, écuyer, seigneur de Villers-sous-Châtillon, avec lequel elle s'était remariée le 23 mai 1690, et il eut trois enfants de celte union 1° Charles de Livron, décédé à Cuisles le 11 octobre 1684, à l'âge de 4 ans. 2° Marie Almodie de Livron, née à Cuisles le 23 août 1684, baptisée le 5 septembre suivant, qui eut pour parrain haut et puissant seigneur, Mre Hercule de Belloy, chevalier, marquis de Montaiguillon, comte de Belloy, seigneur de Villenauxe, lieutenant-général du roi en la province de Brie, et pour marraine haute et puissante dame Marie-Jeanne de Rouville, épouse de haut et puissant seigneur Mre Marc-Antoine de Savigny, Saladin d'Anglure 2, comte d'Étoges, marquis de Belloy, tous deux représentés par h. et p. seigneur Mre Charles de Livron, abbé, seigneur d'Ambronay, et h. et p. dame Marie de Villemontée, veuve de h. et p. seigneur Mre Hercule de Belloy, chevalier, comte de Belloy, marquis de Montaiguillon, seigneur de Villenauxe, conseiller du Roi en ses conseils d'État, lieutenant général de Sa Majesté en la province de Brie, capitaine des gardes du corps de feu Monseigneur le duc d'Orléans. 3° Remy-Joseph de Livron, né à Cuisles, le 5 juin 1686, dont le parrain a été Mre Michel Larcher 3, chevalier, seigneur marquis d'Olizy 4, grand sénéchal de Vermandois. III. lsaac de Salnove, écuyer, seigneur de Courdemange 5, y demeurant, décédé avant 1611, épousa damlle Antoinette de Chartongne 6, fille d'Etienne de Chartongne, écuyer, seigneur d'Arsonville et de Marie de Lizaines, de laquelle il laissa deux enfants 7 1° Alexandre de Salnove, sieur de Courdemange, y demeurant en 1619, demeurant à Sablons 8 en 1621, marié par contrat du 1 Le Dieu d'azur, au chevron d'argent, accompagné de 3 glands d'or. 2 Anglure d'or, semé de grillets d'argent, soutenus de croissants de gueules. Oger II, seigneur d'Anglure, croisé, prit le premier le nom d'Anglure. 3 Larcher d'azur, au chevron d'or, accompagné en chef de 2 roses d'argent, et en pointe d'une croix patriarcale du même. 4 Olizy, canton de Châtillon-sur-Marne. — Cf. Notes chron. sur les seigneurs de Reuil et d'Olizy, par Paul Pellot. 5 Courdemange, ancien fief, situé à Baslieux sous Châtillon. 6 Cf. Paul Pellot. La famille de Chartongne, in-8, Arcis-sur-Aube, imp. Léon Frémont, 1885. 7 Il y aurait peut-être lieu de rattacher à la même branche Anne de Salnove, femme de Mre Pierre de Chartongne, écuyer, seigneur d'Arsonville, dont la fille, Juliette de Chartongne, fut, le 11 octobre 1676, marraine de Pierre, enfant d'Eustache Regnecourt, manouvrier à Dampleux. 8 Sablons, fief situé à Châtillon-sur-Marne. - 71 — 8 juillet 1618, avec Didière Petit, fille de Gérard Petit, écuyer, seigneur de la Noue, et de Marie le Dieu, demeurant à Sablons. 2° Elisabeth de Salnove, religieuse à l'abbaye d'Ormont 1, en 1611, ainsi que le constatent les deux titres dont voici la teneur 16 juillet 1611. Fleurot, notaire à Pismes. Humble dame Claude de Marie, dame abbesse de l'abbaye N. D. d'Ormont, dame Anne de Beauvais, prieure, dame Margte de Warigny, dame Margte Dorigny, dame Catherine Brillet, et dame Antoinette Petit, toutes religieuses professes de lad. abbaye, reconnaissent avoir reçu de damlle Antoinette Chartongne, Vve de Isaac de Salnove, écuyer, demt à Bailleux, la somme de 300 livres, pour l'entrée de dame Elisabeth de Salnove, sa fille, comme religieuse en lad. abbaye. Témoins vén. et discrète personne Me Jehan Gomont, prêtre docteur de sainte faculté de théologie et curé de Fismes, et Me Jehan Marchand, prêtre, curé de Magneux. Sans date. Fleurot, notaire à Fismes. En présence et pardevant moy François Fleurot, nottaire et tabellion royal au bailliage de Victry, dt à Fymes, et des tesmoins après nommez, vénérable et discrette personne Me Jehan Gomont, prêtre, docteur de saincte faculté de Téologie, doyen du doyenné de Fymes, et curé dud. lieu, a requis et interpellé dame Elizabeth de Sallenove, à présent novisse en l'abbaye nostre dame d'Ormont, comparante en personne, au parloir d'icelle abbaye, de déclarer si voluntairement, franchement et d'une pure et libéralle volunté, elle veult continuer ses voeux qu'elle a faict en icelle abbaye, et faire profession en icelle, suivant le désire et volunté des dames abbesse, relligieuses, prieur et couvent d'icelle abbaye, et de ses parents et amis, laquelle Elizabeth de Sallenove, comparante comme dessus, a faict responce que sans contraincte, ni force, et de sa pure volunté, elle veult continuer son voeu, et faire lad. profession en icelle abbaye, de laquelle interpellation et responce led. sieur Gomont et damlle Anthoinette de Chartoigne, veuve de lsaacq de Sallenove, vivant escuyer, demt. à Bailleux, sa mère, m'ont requis, et leur aye octroyé le présent acte, pour leur servir et valloir en temps et lieu ce que de raison faict en la présence de Loys de Chartoigne, escuyer, sieur de Vauselle, et Me Jehan Marchant, prêtre curé, dt à Magneux, tesmoings qui ont signez avec lad. dame Elizabeth de Sallenove, lesd. sieur Gomont et lad. damlle de Chartoigne. Élisabet DE SALNOVE. A. DE CHARTONGNE. J. GOMONT. J. MARCHANT. L. DE CHARTONGNE. FLEUROT. 1 Ormont, aujourd'hui ferme dépendant de Breuil-sur-Vesles, canton de Fismes Marne Abbaye de femmes de l'ordre de Cîteaux, fondée en 1234, transférée à Meaux en 1629. — 72 — CHAPITRE III. Seigneurs de Gernicourt. I. Jacques de Salnove, seigneur de Gernicourt, époux de Philiberte de Mer, dame de Perthes, en eut Philippe qui suit, Et Robert, qui a donné naissance à la branche de Perthes. II. Philippe de Salnove, vivant en 1557, écuyer, seigneur de Gernicourt 1, s'allia, en 1574, avec Marie de Montigny 2, fille de Benoit de Montigny, écuyer, seigneur de Cramoiselle 3, et de SaintEugène 4, et de Jeanne de Ravenel 5. Il en eut trois enfants qui partagèrent les successions de leurs père et mère, suivant acte dressé par Johin, notaire à Cormicy, le 25 mars 1622; I. Pierre de Salnove, écuyer, seigneur de Gernicourt, demeurant à Bouffignereux 6, marié avec Anne Goujon, fille d'André Goujon, seigneur de Bouzy 7, Coigny et Tours-sur-Marne 8, et de Nicole Noël 9, dame de la Panneterie. Françoise de Salnove, fille de Pierre, et d'Anne Goujon, s'allia avec Henri de Vallon 10, seigneur d'Augy 11 et de Couvrelles12. Elle mourut à Augy, le 20 avril 1693, et son mari décéda lui-même à Couvrelles, le 3 janvier 1668, laissant deux enfants 1° Barbe de Vallon, vivante en 1681. 2° Et Henri-François de Vallon, écuyer, seigneur de Couvrelles et d'Augy, lieutenant pour le Roi au gouvernement de Bouchain, mort à Couvrelles, le 1er août 1694. Pierre de Vallon, son fils vivait en 1696. 1 Gernicourt, canton de Neufchâtel-sur-Aisne. 2 Montigny d'azur, semé de fleurs de lys d'or, au lion naissant d'argent. 3 Cramoiselle, hameau, commune de Cramaille, canton d'Oulchy-le-Château. 4 Saint-Eugène, canton de Condé Aisne. 5 Ravenel de gueules, à six croissants d'or 2-2 et 2, chacun surmonté d'une étoile du même, et une 7e étoile en pointe. 6 Bouffignereux, canton de Neufchâtel-sur-Aisne. 7 Bouzy, canton d'Ay Marne. 8 Tours-sur-Marne, canton d'Ay Marne. 9 Noël d'azur, au chevron d'or, accompagné de deux molettes et un lion d'or. 10 Vallon d'argent, à la bande de sinople, chargée de trois pommes d'or. L'enquête de 1666 sur la noblesse de Soissons, dit que l'aïeul d'Henri de Vallon, fut anobli par lettres du mois de juin 1609, pour services rendus dans les armées. 11 Augy, canton de Braine Aisne. 12 Couvrelles, même canton. — 73 - II. Valérian de Salnove, qui suif ; III. Jean de Salnove, écuyer, seigneur de Gernicourt, époux d'Anne de Stainville, fille de Joachim, seigneur du Buret et de Marie de Rouvroy, qui le rendit père de Marie de Salnove, mariée, par contrat devant Frizon et Prudhomme, notaires à Cormicy, le 20 septembre 1632, à Claude de Maubeuge 1, seigneur de Sery 2, Semide 3, et Gernicourt en partie, fils de Jean, écuyer, et Anne le Danois 4. Le 9 octobre 1646, Claude de Maubeuge, rendit foi et hommage au comte de Roucy, pour les trois quarts de la moitié de la seigneurie de Gernicourt, à lui échus à cause de sa femme, parla succession de sa belle-mère, Anne de Stainville. III. Valérien de Salnove, écuyer, seigneur de Noirval 5, QuatreChamps 6, Gernicourt et Sapigneul 7, y demeurant, épousa Françoise de Miremont 8, fille de Charles de Miremont, seigneur de Quatre-Champs, et de Nicole de Salnove. De ce mariage est née Anne de Salnove, qui s'allia, par contrat du 2 juin 1647, devant Prudhomme, notaire à Cormicy, à Ferdinand de Hédouville 9, chevalier, seigneur de Merval 10, Sapigneul 11, Aguilcourt, lieutenant de la mestre de camp du régiment de chevau-légers de M. le comte de Bourlémont. IV. Marie de Salnove, vivant en 1697, veuve de Salomon du Belloy, seigneur de Soisy-aux-Bois, fait enregistrer à l'armorial de l'élection de Soissons les armes de son défunt mari, qui sont d'argent, à une bande fuselée de gueules, accompagnée de six fleurs de lys d'azur, 3 en chef, posées 2 et 1, et 3 en pointe, mises en bande. 1 Maubeuge vairé, d'or et de gueules. 2 Sery, canton de Novion-Porcien Ardennes. 3 Semide, canton de Machault Ardennes. 4 Danois d'azur, à la croix d'argent, fleurdelysèe d'or. 5 Noirval. canton du Chesne Ardennes. 6 Quatre-Champs, canton de Vouziers Ardennes. 7 Sapigneul, commune de Cormicy, canton de Bourgogne Marne. 8 Miremont d'azur, au pal d'argent, fretté de sable, et accosté de 2 fers de lance d'argent. 9 Hédouville Cf. Paul Pellot, Fragment généalogique et documents sur les familles de Creil et d'Augnoy. 10 Merval, canton de Braine Aisne. 11 Aguilcourt, canton de Neufchâtel-sur-Aisne. CHAPITRE IV. Seigneurs de Perthes. I. Robert de Salnove, écuyer, seigneur de Perthes 1, nous est connu par un acte de foi et hommage conservé aux archives du prince de Monaco. Grâce à l'exquise obligeance et aux savantes recherches de notre érudit compatriote, M. Henri Lacaille, archiviste paléographe, nous pouvons reproduire littéralement la teneur de cet instrument, dont il a gracieusement consenti à copier le texte en vue de ce travail De très haut et très puissant prince et princesse Mgr Louis duc de Nevers, etc., et Henriette de Clèves, etc... Robert de Sallenove, écuyer, seigneur de Perthes-lès-Relhel en partie la sixième, avoue à tenir en foi et hommage 1° La haute justice, moyenne et basse pour lad. 6e partie. 2° Par droit de cette sixième partie, un droit de vesture, soit 4 deniers parisis payés par tout acquéreur d'héritage, dans un délai de 40 jours après l'acquisition. 3° Droit d'exploité, d'amende et deffaults de justice, confis cations, biens vacans et amendes arbitraires pour le 6e. 4° Le 6e du droit de bourgeoisie, soit 2 muids d'avoine, 32 chapons ou 48 poules, au choix des bourgeois, et estimés en deniers 16 liv. tournois. " 5° 12 setiers d'avoine, pour 6e d'un droit payé par chaque laboureur ayant 2 ou 1 cheval, payable à la St Remy. 6° Autre droit payable à Noël, par chaque laboureur ayant 1 cheval, 12 den., soit pour le 6e, vingt sols estimés en deniers. " 7° Sur un autre droit analogue, 60 sols pour le 6e. 8° Droit de chasse et faire chasser en bois et garennes, dans toute l'étendue de la terre et sur tout le terroir; tendre plels. 9° Sa maison, corps et logis, couverte d'escaille, à 2 tourelles 1 Perthes, canton de Juniville Ardennes. 2 Louis de Conzagues, duc de Nevers et de Rethel, prince de Mantoue, pair de France, gouverneur de Champagne, était un des plus lettrés et des plus charitables grands seigneurs de la Gourdes derniers Valois. Son fils unique, Charles de Conzagues. né à Paris, le 16 mars 1580, est le fondateur de Charleville. Cf. Les portraits de Louis de Gonzagues, et de Christophe de Savigny, par Henri Jadart, dans la Revue hist. arde, année 1897, p. 191. 3 Henriette de Clèves signa, avec son mari, le 4 mars 1585, l'acte de fondation du couvent des Cordeliers de la Cassine Arch. du Palais de Monaco. Série T, 49. - 75 - aux extrémités, colombier, cour, grange, escaliers d'une conte nance totale d'environ 90 verges, à 22 pieds par verge. Fait le 26 janvier 1574. Signé R. DE SALLENOVE autogr. original parchemin C. 35. Parmi les descendants de Robert de Salnove, nés de son mariage avec Jeanne de Badingham, sa femme, demeurant à Oulchy-la-Ville en 1626, nous pouvons citer Remy qui suit Et Adrienne de Salnove, née vers 1590, mariée, par contrat passé devant Pauffin, notaire à Rethel, le 30 novembre 1618, avec Charles de Blond, écuyer, seigneur de la Tour, demeurant à Oulchy-la-Ville, fils de Nicolas de Blond, écuyer, seigneur de la Tour, et de Blanche de Vignoles. II. Remy de Salnove, écuyer, seigneur de Perthes, demeurant à Saint-Étienne-à-Arne en 1640, épousa damlle Anne Moët, née à Reims paroisse Saint-Pierre, le 16 juin 1592, fille de noble homme Philippe Moët, procureur du Roi au Présidial, écuyer, seigneur de Brouillet, et de Marie Cauchon 1. Il laissa trois enfants 1° Ponce de Salnove, écuyer, sieur de Perthes et de Courtagnon, demeurant à Juniville, mentionné, le 9 décembre 1648, dans un acte de constitution de rente envers noble homme Jacques de Métayer, officier du gobelet du Roi à Rethel 2. 2° Philippe de Salnove, marié, le 23 février 1637, avec Antoine de Villiers, écuyer, seigneur de Barbaise, fils d'Antoine de Villiers, écuyer, seigneur de Barbaise et Pouilly, homme d'armes des ordonnances du Roi, et de Marie du Pont 3. 3° Marie de Salnove, qui épousa, le 23 février 1637, Robert de Feret 4, écuyer, seigneur de Montlaurent 5, fils aîné de JeanJacques de Feret, écuyer, seigneur dudit lieu, et de Jeanne d'Y, dont Claude, Philippe et Jeanne Feret. 1 Cf. Les aïeuls maternels du Bienheureux de la Salle à Brouillet, par le vicomte E. du Pin de la Guérivière. Reims, Michaud. Imp. de l'Académie, 1897. 2 Voir La famille rethéloise de Métayer, par Paul Pellot, dans la Revue hist. arde, 6e livr., année 1895, p. 273. 3 Cf. Les anciens seigneurs du grand hameau de Romain, par Paul Pellot, en préparation. 4 Feret famille représentée au XVIe siècle, par Hubert Feret, chevalier de Saint-Jean-deJérusalem reçu, en 1555, commandeur de Haut-Avesnes en Artois. 5 Montlaurent, canton de Rethel Ardennes. - 76 - CHAPITRE V. Seigneuries diverses. Nous groupons dans ce dernier chapitre, un certain nombre de noms, qui, étrangers les uns aux autres, paraissent également n'avoir qu'une relation assez éloignée avec ceux qui ont fait l'objet des articles précédents. I. Jeanne de Salnove, mariée à Robert du Pont, seigneur de Vaulx et du Chesne, tous deux décédés avant 1592, laissant cinq enfants que nous citons dans la notice sur les anciens seigneurs du Grand Hameau de Romain. II. Simonne de Salnove, morte avant 1597, femme de Claude de Combret, seigneur en partie, du hameau de Romain. Cf. op. cit. III. Par acte d'Arlaut et Duchesne, notaires à Fismes, rédigé le 11 novembre 1656, Mre Claude de Beaurepaire 1, écuyer, seigneur de Coizard 2, en partie, y demeurant, tant comme mari de damlle Marguerite du Mangin, celle-ci héritière de Judith de Salnove, vivante épouse de Jean de Bièvres, écuyer, seigneur du Chesne, que comme cessionnaire de Gabriel du Puis, écuyer, seigneur d'Aulnizeux et de la Chapelle, époux de Claude de Bièvres, aussi héritière de la dite Salnove, transporte à Poncelet de la Croix, marchand à Fismes, une rente due par Pierre de Marsanne, écuyer, seigneur de Saint-Remy, demeurant à Lhuys, et damlle Esther de la Grange, sa femme. IV. Elisabeth de Salnove. morte à Filain 3 le premier février 1693, fut inhumée dans l'église de la paroisse. Mariée, en premières noces, avec Benjamin de Nuisement 4, seigneur et vicomte 1 Beaurepaire d'azur, à la bague chatonnèe d'or, à la bordure denchée du même émail. 2 Coizard-Joches, canton de Montmort Marne. 3 Filain, canton de Vailly Aisne. 4 Nuisement d'argent, au chevron de gueules, accompagné d'une laie, tétée par 3 marcassins de sable en pointe, au chef d'azur, chargé de trois glands d'or. En 1618, Adrien de Nuisement, écuyer, sieur de Grandchamp, y demeurant, donne son adhésion à l'émancipation de son frère, Louis de Nuisement, fils de défunt Nicolas de Nuisement, écuyer, sieur de Dommartin la Planchette. — 77 - d'Urcel 1, fils de Robert de Nuisement, écuyer, et de damlle Jeanne d'Harzillemont 2 ; elle épousa, en secondes noces, Guillaume du Clozel 3, écuyer, seigneur d'Odancourt 4, qui mourut lui-même à Filain, le 17 mai 1670, et fut enterré le dit jour dans l'église, en présence de Jean Pastoureau 5, écuyer, seigneur de Lambercy 6, et de Suzanne du Clozel, femme de ce dernier, ses neveu et nièce. Du premier lit sont nées deux filles Charlotte de Nuisement, décédée avant 1682, qui fut mariée en l'église d'Urcel, le 27 septembre 1673, avec Charles du Quennet7, écuyer, seigneur de Tannières, Et Anne de Nuisement, épouse de Simon de Bourgeois 8, écuyer, seigneur de Tannières, Branges 9, et Loupeigne 10, l'un des 200 chevau-légers de la garde du Roi, et de qui elle eut au moins six enfants 1° Marie-Madeleine de Bourgeois, baptisée à Urcel, le 24 juillet 1673. 2° Marie-Anne de Bourgeois, baptisée audit lieu, le 7 octobre suivant. 3° Louise-Anne de Bourgeois, baptisée au même lieu, le 13 octobre 1677. 4° Charles de Bourgeois, baptisé aussi à Urcel, le 24 décembre 1679. 5° Marguerite de Bourgeois, baptisée à Jouaignes, le 12 février 1681. 6° Et Henri de Bourgeois, baptisé à Tannières, le 4 octobre 1685. 1 Urcel, canton d'Anizy-le-Château Aisne. 2 Jeanne d'Harzillemont, fille de Pierre d'Harzillemont, écuyer, seigneur de Loupeigne, et de Louise d'Auquoy. 3 Guillaume du Clozel et César du Clozel, son frère, sieur de Watripont, ont été jugés nobles, lors de l'enquête de 1666, sur preuves remontant à 1425. — Armes d'argent, à la fasce de gueules, chargée de 3 coquilles d'or, et accompagnée de 2 têtes de more de sable, liées d'argent. 4 Odancourt, fief, commune de Camelin, canton de Coucy-le-Château Aisne. 5 Pastoureau d'azur, au chevron d'argent, accompagné de deux étoiles d'or en chef et d'une coquille de même en pointe. — Cette famille remonte à Jacques de Pastoureau, maire de Bourges, en 1550. 6 Lambercy, hameau, commune de Dagny-Lambercy, canton de Rozoy-sur-Serre Aisne. 7 Quennet d'or, à une hache d'armes de sable, accostée en chef de deux molettes d'éperon du même. — A la même époque, vivaient Jean du Quennet, écuyer, seigneur d'Huet, et Gédéon du Quennet, écuyer, seigneur de Terranne, qui, lors de l'enquête sur la noblesse du Soissonnais, en 1666, a produit des titres remontant à 1511. 8 Tannières, canton de Braine Aisne. 9 Bourgeois d'azur, à la fasce d'argent, accompagnée en chef d'un croissant et en pointe d'une rose du même. 10 Branges, canton d'Oulchy-le-Château Aisne. 11 Loupeigne, même canton. - 78 — De son deuxième mariage, Elisabeth de Salnove, eut également deux filles Marie-Anne du Clozel, Et Marie-Madeleine du Clozel, baptisée le 19 juin 1664, en l'église de Filain, où elle fut inhumée le 3 juin 1725, jour de son décès. Elle avait épousé, le 14 juillet 1693, Jean de Noue 1, écuyer, père de 1° Marie-Françoise de Noue. 2° Philippe de Noue. 3° Jean-Louis de Noue, baptisé à Sermoise, le 19 février 1705. 4° Et Henry de Noue, baptisé à Filain, le dernier jour du mois de septembre 1699. V. Marguerite de Salnove, décédée après 1644, eut de son union avec Nicolas de Fust 2, une fille qui suit Elisabeth de Fust 3, mariée avant 1680, avec Charles de Lignier, écuyer, sieur de la Couture Paquette, paroisse de Louâtre 4, y demeurant. Celui-ci comparaît, le 31 décembre 1681, dans un acte reçu par Arlaut et Grizollet, notaires à Fismes, en vertu duquel il reconnaît être détenteur d'une maison offerte en payement de cinquante livres de renie, créée par son beau-père envers Madeleine Roland 5, veuve de Charles Maillefer 6, demeurant à Reims. VI. Jeanne de Salnove, décédée à Jonquery 7, le 8 octobre 1677, épousa En premières noces Messire Antoine d'Anglas 8, écuyer, enterré à Jonquery, le 23 février 1669 ; 1 Noue échiquelé d'argent et d'azur, au chef de gueules. Cette famille, qui remonte au XIIIe siècle, compte dans ses membres deux chevaliers de Malte Edme, en 1540, et François, en 1660. 2 Fust seigneur du Fresne, élection de Soissons Parti, au 1 d'or, au coeur de gueules, au 2 coupé de gueules, en chef au lion d'argent lamp. arm. et cour, de d'or, en pointe un coeur d'or, famille d'origine belge, remontant à Jean de Fust, qui vivait en 1480. 3 Une autre Elisabeth de Fust, décédée à Merlieux Aisne, le 18 février 1670, veuve de Jacques du Quennet, écuyer, seigneur de Tannières, avait, deux enfants Charles du Quennet, écuyer, seigneur de Tannières, et Isabelle du Quennet, mariée, le 1er octobre 1670, avec François de Sacquespee, écuyer, seigneur du Quesnois. 4 Louàtre, canton de Villers-Cotterets Aisne. 5 Roland Cf. Paul Pellol. Note biographique sur Claude-Joseph Roland, curé de Sorcy, dans ja Revue historique ardennaise, livraison de janvier-février 1895. 6 Maillefer consulter sur cette famille les Mémoires de Jean Maillefer, publiés par M. Henri Jadart, dans les travaux de l'Académie de Reims. 7 Jonquery, canton de Châtillon-sur-Marne. 8 Anglas cette famille fait l'objet d'une notice séparée. - 79 - En deuxièmes noces Messire Roland-Thibault de Montigny 1, écuyer, seigneur d'Aubilly 2, décédé le 9 mai 1674, à l'âge de 50 ans, inhumé devant l'autel Notre-Dame de l'église de Jonquery ; En troisièmes noces le 30 juillet 1674, Mre Marc de Cosson 3, écuyer, seigneur d'Espilly 4, capitaine dans le régiment de Dampierre, remarié à Reims, le 29 février 1680, avec Charlotte Lévesque 5, fille de Rigobert Lévesque, écuyer, seigneur de Bobigny 6, et de Louise Pétré 7. Paul PELLOT. POÉSIE LA. MEUSE La Meuse ! admirons ce beau fleuve, Dont le lent et paisible cours, En mille sinueux détours, Sillonne les champs qu'il abreuve. Elle dorlotte Les gros bateaux Qui vont en flotte Parmi ses eaux. Depuis Nouzon jusqu'à Liége, Creusé dans ses ravins profonds, Son lit repose entre les monts Verdoyants ou couverts de neige. Les monts d'Ardenne Font un rideau De roche ancienne, A son berceau. 1 Montigny on dit que cette famille descend de Gaulard de Montigny, qui se distingua à la bataille de Bouvines, et obtint l'autorisation de porter un blason semé de fleurs de lys. 2 Aubilly, canton de Ville-en-Tardenois Marne. 3 Cosson famille maintenue par Larcher en 1699 ; elle remonte à Pierre Cosson, écuyer, sieur de Gaunay en 1480. 4 Espilly, écart de Chaumuzy, canton de Ville-en-Tardenois. 5 Lévesque famille représentée au XVIIIe siècle, par Jean-Jacques Lévesque, seigneur de Lisgarde, capitaine de cavalerie au régiment de Chartres, décédé à Wasigny, le 27 septembre 1710. 6 Bobigny, hameau de la commune de Leuze, canton d'Aubenton Aisne. 7 Pétré seigneurs de Sougland, Magny et de la Reinette, représentés en 1693, par Roger Pétré, écuyer, demeurant à Saint-Michel, et en 1730, par François Pétré, seigneur de Vincy, prévôt héréditaire du Laonnois. Elle vous reflète sans cesse Comme un miroir d'acier uni, Dames de Meuse au flanc bruni, Que son onde baigne et caresse. Votre stature Se réfléchit, Dans l'onde pure Qu'elle obscurcit. Elle voit des architectures, Ressemblant à de vieux châteaux Construits dans les temps féodaux, El des Bayards dans leurs armures. Elle regarde Les fils Aymon Montant la garde En leur donjon. Sur ses bords s'ouvrent des vallées, Où cascadent des ruisseaux nains, Dans la bruyère et les sapins. Par des barrages muselées, Ses eaux trop lisses N'ont pas de flux, Ni d'écrevisses Hélas ! non plus. Ses dieux ont perdu leur patrie; Ses bords plats sont canalisés, Et ses tritons laïcisés; Ils sont entrés dans l'industrie. Ses naïades Sont les Servais ; Ses dryades Sont d'osier frais. Elle se rit de vos barrages, Quand débordant en liberté, Elle voit son flot indompté Exercer partout des ravages. En ville, en plaine, C'est inondé; La cave pleine A débordé. — 81 — Entendez-vous ? la Meuse est prise ; On y peut passer c'est un pont. Puis, la débâcle c'est un mont De glace qui craque et se brise. Ces tas de glace, Ces brillants blocs Vont prendre place Contre les rocs. La Meuse est la force rêvée Que capte aujourd'hui le Progrès, Sous forme de chevaux discrets Par qui l'usine est activée. Elle turbine En se jouant D'une machine Comme d'un gant. Bénis-la, pêcheur à la ligne, Qui lui prends brochet ou goujon, Oui, mais n'y fais pas le plongeon; Elle te prendrait, la maligne ! Oh! ne le fie A l'eau qui dort Et sous la vie Cache la mort. Dr SÉJOURNET. Revin, novembre 1900. CHRONIQUE I. Résultats des fouilles faites dans les cimetières gaulois d'Aussonce et de la Neuville-en-Tourne-à-Fuy pendant l'année 1900. Si notre campagne de fouilles de l'année 1900 n'a pas été très fructueuse, elle a cependant donné un résultat de première importance. Résumons, comme nous le faisons chaque année, la série de nos découvertes. A la Côte des Braies AUSSONCE, une fosse déjà fouillée en partie a donné un fer de lance aux pieds du squelette 1er janvier. — Trois fosses renfermaient des débris de vases 8-15 avril. — Une autre fosse a mis au jour trois fers de lance ou de javelot, dont un très petit, un couteau, et un grand vase à dessins 24 août. — Trois fosses violées ont été réexplorées avec soin; deux d'entre — 82 - elles ont livré chacune un bracelet oublié. L'un de ces bracelets est creux 21 octobre. — Enfin, sur trois autres fosses fouillées déjà, l'une a fourni trois vases en bon état 31 octobre. Au Mont-Chauchet, un fer de lance et un vase ont été découverts 13 août. Au Mont-de-Fosse LA NEUVILLE-EN-TOURNE-A-FUY, trois fosses dont deux précédemment fouillées nous ont procuré trois vases et un fer de lance 23 février. La Tonnelle de Juniville a révélé un torque brisé de très grande dimension et deux bracelets. Enfin, c'est au Mont-de-Neuflize, dans une fosse manifestement violée, comme le montrent les taches vertes au poignet du squelette, que nous avons trouvé, avec un bracelet et une fibule en bronze, une bague en or, le premier objet en or de nos cimetières. Les autres objets précieux ont dû être déterrés par les violateurs anciens. L'or de notre bague est très pâle, renfermant beaucoup d'argent. La bague est à quatorze pans comme les rayons des roues de voiture; est-ce une simple coïncidence?. Elle est évidée à l'intérieur et portait deux filets, disparus en grande partie par l'usure. Son poids est de 3 gr. 2. Gustave LOGEART. II. Sur l'authenticité du diplôme de Guillaume, comte de Luxembourg, mentionnant le nom de Godefroid d'Orchimont, comte. Dans son ouvrage, Orchimont et ses fiefs, l'abbé Roland écrit, p. 36 Godefroid d'Orchimont est également cité, en 1122, parmi les témoins à la charte par laquelle Guillaume, comle de Luxembourg, confirme la fondation de l'abbaye de Munster. Dans ce diplôme, reproduit d'après une copie qui ne nous paraît pas offrir toutes les garanties d'authenticité, Godefroid est qualifié de comte d'Orchimont, comes de Ursimonte. A part une charte fausse de 1214, relative aux noces d'Ermesinde, c'est, à notre connaissance, le seul document officiel qui attribue le litre de comte à un seigneur d'Orchimont, et traduise Orchimont par Ursimons. » L'abbé Roland ne connaissait l'acte de fondation de l'abbaye de Munster que par la publication de Bertholet, Hist. du Duché de Luxembourg, t. III, preuves, p. XLVIII, qu'il cite à la note 2. Nous comprenons très bien que, réduit à cette seule source, il ait pu suspecter l'authenticité du diplôme. Mais aujourd'hui, il faut renoncer à la supposition de fabrication qui pesait sur le texte. L'abbé Jakob Grob vient, en effet, de publier dans une étude - 83 - intitulée Eustach von Wiltheims historische Werke 1, l'acte de fondation en question, d'après l'original reposant, à la suite d'un don, aux Archives de la section historique de l'Institut de Luxembourg. Le diplôme sur parchemin 42,5x60 cm. est scellé du sceau en placart du comte Guillaume 2. Il n'est pas daté; mais il se place à la fin de 1123, ou au commencement de 1124 3. Parmi les témoins, se lit le nom de GODEFRIDUS DE URSINI MONTE COMES4. Ainsi, la leçon comes de Ursimonte de Bertholet est manifestement erronée. Quant au titre de comes donné à Godefroid, il est aussi donné à deux autres témoins de la même charte Hermannus de salmes 5, comes, item Godefridus de asch 6, comes; mais, à raison de sa place après le nom complet du témoin, il paraît impliquer plutôt un titre personnel des seigneurs qui le portent, qu'évoquer l'idée de l'existence d'un comté ». Il en est autrement pour le donateur lui-même qui se qualifie Uuillelmus comes de Lucelemburch 7. Paul COLLINET. COMPTE-RENDU BIBLIOGRAPHIQUE Vie de Mgr Garot, prélat de la Maison de Sa Sainteté, ancien Archiprêtre de Rethel et de Charleville, par M. l'abbé J. GILLET.—Charleville, A. Anciaux, 1900; un vol. in-8°, VIII-446, pp. avec portrait. Prix 4fr. 50 Celte biographie est d'abord un pieux hommage rendu par l'auteur à son prédécesseur immédiat; c'est aussi une oeuvre d'édification où la vie et les vertus du défunt sont proposées comme exemple à tous les fidèles. Le récit est clairement ordonné, le style en est aisé et simple, et comme l'écrivain n'a pas abusé de cette phraséologie spéciale qui dépare tant d'ouvrages catholiques, la lecture du livre est en somme fort agréable. Elle est, de plus, instructive et intéressante, en beaucoup d'endroits en effet, l'abbé Garot parcourut une longue carrière sacerdotale, et l'auteur en a profité pour encadrer sa physionomie dans l'histoire du diocèse de Reims. La biographie abonde en souvenirs de l'époque révolutionnaire, en portraits de prélats et de curés, en détails curieux sur les paroisses de Dom-le-Mesnil, de Revin, de Fumay, de Rethel, de Charleville et sur le caractère de leurs habitants ; un chapitre entier est consacré à l'historique de l'église de Charleville; enfin on rencontre, çà et là, des aperçus sur les rapports de l'Eglise et de l'Etat, sur l'attitude des Gouvernements et des Municipalités successives envers le clergé ardennais. A ce point de vue, l'ouvrage de M. l'abbé Gillet sera toujours utile à consulter il nous présente une image sincère, sinon constamment exacte, de ce que fut la vie religieuse du département des Ardennes au cours du xixe siècle. Ch. HOUIN. 1 Ons Hémechl, n° du 1er août 1900 6e année, livr. 8, pp. 342 et suiv. 2 Reproduit hors-texte dans la Revue sus-dite. 3 Ons Hémecht, l. c, p. 345 n 1. 4Id., p. 351. 5 Hermann de Salm. 6 Godefroid d'Esch. 7 ld., p. 344. — 84 — BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE Scènes et Episodes de la Guerre 1870-1871, par le Commandant ROUSSET ; Paris, Ch. Tallandier, 1900; gr. in-8° illustré. [Un chapitre orné de plusieurs gravures et intitulé Beaumont-Sedan, contient d'intéressants épisodes relatifs aux journées des 30 août2 septembre 1870]. Les Ardoisiers ; la maladie des ardoisiers la Schistose ; hygiène et prophylaxie, par le Dr SÉJOURNET, de Revin. — Reims, Matot-Braine, 1900 1 fr. 50. La Philosophie de H. Taine, par G. BARZELLOTI, professeur d'histoire de la philosophie à l'Université de Rome. Traduit de l'italien, par A. DIETRICH. — Paris, F. ALCAN, 1900, gr. in-8° 7 fr. 50. PÉRIODIQUES Journ. Soc. Arch. Lorraine, 49e année, 1900. — J. Nicolas, Les Monuments funéraires de l'église de Saulmory Con de Dun, Meuse, pp. 29-32 et 70-71. —• J. Nicolas, Jean Joly, curé de Liny-devant-Dun, 1668-1705, pp. Nicolas, Nicolas Grandjean, curé de Doulcon, 1688-1697, pp. 135-138 [fut d'abord curé de Suzanne, au doyenné d'Attigny]. — L. Germain, Sur la sépulture de Jean V d'Allamont, seigneur de Malandry, défenseur de Montmédy en 1657, pp. 155-160. — Robinet do Cléry, La tombe d'une dame de Dun à Saulmory, pp. 173-178. — L. Germain, Observ. sur l'article précédent, pp. 178-180. Revue de Champagne et de Brie, 24e année 1899. — H. Jadart, Voyage de Jacobs d'Hailly, gentilhomme lillois, à Reims, dans la Champagne et les Ardennes en 1695 pp. 5-33. — N. Goffart, Glossaire du Mousonnais supplément suite et fin pp. 34-47.—H. Jadart, Souvenirs de collège 1857-1865 Causerie d'un ancien élève de Notre-Dame de Rethel à la réunion de ses camarades, à Paris, le 4 février 1899 pp. 81-104. — H. Jadart, Les anciens registres paroissiaux de SévignyWaleppe Ardennes 1608-1792 pp. 187-215; 326-343. — H. Jadart, Pierre tombale de Guillaume d'Averhout, seigneur de Lalobbe, de Liry et de Guincourt, dans le cimetière de cette dernière commune pp. 226-227. — B. Riomet, Etudes campanaires Documents relatifs aux cloches de Hannapes Ardennes et Armentières Aisne pp. 229-231. Inscription inédite de l'ancienne cloche de Liart Ardennes, prise en 1895 p. 854. — H. Jadart, La température à Pâques dans les dix dernières années du siècle 1890-1899 [à Villers-devant-Ie-Thour] pp. 359-361. — A. de Bathélemy, Les deux sièges de Ste-Ménehould 1652-1653 [d'après un MS. d'Hipp. Thibault, prêtre habitué en l'église paroissiale de Ste-M., né à Bar-les-Buzancy, mort à Ste-M. le 16 sept. 1674] pp. 417-452. — H. Jadart, L'église de St-Germaimnont pp. 641-672. — N. Goffart, Le livre de raison de Jean Tobie, maître d'école à Chaumont-St-Quentin, de 1725 à 1778 pp. 685-691 ; 756-800. Sedan. — Imprimerie EMILE LAROCHE, rue Gambetta, 22. LE FOLK-LORE DE GIVET EN 1829 Sous le titre de Quelques renseignemens sur les ruisseaux, sur les poissons, sur les oiseaux et sur le langage, idiome ou patois, de Givet et ses environs, fournis par M. Aimé Chapuis fils d'un négociant de Givet sous la date du 2 septembre 1829 », nous avons trouvé au Musée de Sedan de curieux détails sur les moeurs et les coutumes givetoises joints à des lettres 1 adressées à M. du Vivier, membre de la Légion d'honneur, doyen du Conseil de préfecture du département des Ardennes, etc., etc. » M. du Vivier, désirant sans doute entreprendre une étude sur Givet et ses environs, avait demande de nombreux renseignements à MM. Chapuis 2 et Massé, deux Givetois qui, pendant quatre ans, ont recueilli de précieux documents concernant l'hydrographie, l'ichthyologie, l'ornithologie et l'idiome de cette contrée. Mais nous laisserons entièrement de côté ces petites études pour transcrire in-extenso les notes sur les usages, coutumes, superstitions, préjugés, prédictions, proverbes et traditions ». Les coutumes ou les usages répandus dans ces communes n'ont peut-être rien de bien saillant ; la plupart doivent se retrouver dans toutes les contrées environnantes et ne peuvent pas, par conséquent, être mentionnées ici. Dire qu'il y a des fêtes patronales, que l'on danse à ces fêtes, qu'elles ont ordinairement lieu lorsque les travaux de la moisson sont finis, c'est trop généralement ainsi pour en parler. Il en est de même d'une infinité d'autres usages. Il y en a cependant qu'on peut regarder comme particuliers à cette petite contrée, lesquels semblent tirer leur origine de la nature des relations sociales à une certaine époque et s'être conservés par tradition. 1 Dans l'une de ces lettres signée de M. Chapuis, nous lisons le passage suivant qui nous a paru présenter quelque intérêt au point de vue numismatique. J'ai vu M. Longuet et lui ai fait les questions que vous m'adresse? dans votre dernière lettre. Il résulte de ses réponses que l'Antonin est d'un or fin, qu'il pèse environ un gros et 61 à 63 grains ; qu'il est d'une valeur intrinsèque de 28 francs et enfin qu'il a été trouvé à Couvin. Quant au nom du lieudit je ne le connais pas parce que je n'ai pas pu voir le paysan qui a trouvé la pièce... La pièce est depuis quelque temps à Paris où elle a été présentée au Directeur du Conservatoire qui a dit — à ce que prétend M. Longuet — n'en avoir qu'une semblable pour tout le Conservatoire. Malgré tout cela on m'assure ici qu'on n'avait encore offert que 60 francs de cette pièce qui, selon moi, vaudrait bien la peine d'être acquise par le Département pour la raison surtout que cet Antonin a fondé un temple sur le Mont-Olympe, près Charleville. » 2 Voici le seul renseignement que nous ayons trouvé dans ces lettres sur la famille Chapuis. — Il le frère de M. Chapuis auteur de notes sur les usages et les coutumes de Givet venait de se faire recevoir pharmacien de l'Ecole de Paris ; il s'est tué par trop d'étude. Chimiste instruit pour son âge, sa modestie l'a empêché de faire connaître à ses amis le fruit de ses travaux. Ils étaient déjà considérables ; j'en ai la preuve par les écrits qu'il a laissés 11 juillet 1831. REV. D'ARD. ET D'ARG. T. VIII, s° 6. - 86 - I.—FÊTES PATRONALES Par exemple, le lendemain de ces fêtes patronales dites dédicaces, dans beaucoup de villages, surtout ceux qui sont éloignés des villes, chaque famille donne un pain, un gâteau, une tarte ou quelqu'autre chose ; tous ces objets sont vendus à la porte de l'église et l'argent qu'on en retire employé à faire dire une messe, pour les trépassés, à laquelle tout le monde assiste. Ensuite on recommence à se livrer à la joie la plus bruyante. Les liens de famille, qui ont existé autrefois entre les premiers habitans du village, sont clairement attestés par un semblable usage. En voici quelques autres auxquels on ne sait quelle origine on leur pourrait donner et qui, sans doute, disparaîtront à mesure que les communications deviendront plus fréquentes. La Saint-Grégoire. — A la Saint-Grégoire, le 12 mars, les enfans et, autrefois même, les jeunes gens s'affublent de rubans, d'épaulettes, etc., et, armés de sabres de bois, vont de maison en maison, demander des oeufs en l'honneur de Saint-Grégoire. Cet usage, répandu dans presque tous les villages des environs, se pratique encore à Givet. La Saint-Panceau. — Le mardi gras, au soir, les pauvres vont à la porte des gens aisés demander l'aumône au nom de Saint-Panceau, en chantant une prière burlesque sur un air lent et plaintif. La Saint-Nicolas. — Depuis Revin, jusque bien avant dans la Belgique, en suivant le cours de la Meuse et dans les villages des environs, la Saint-Nicolas est la fête des enfans. La veille de ce jour, ils portent des corbeilles chez leurs parens ou chez leurs parrains et marraines et le lendemain, ils vont les chercher remplies, suivant la fortune ou la générosité de celui chez qui ils s'adressent, d'objets que, ailleurs, on donne aux enfans, à l'occasion des étrennes. Saint-Nicolas est censé avoir apporté cela. Le nouvel an. — Le jour du nouvel an est cependant fêté aussi dans quelques villages ; les enfans se présentent à la porte des maisons en criant en patois étrennes, étrennes, bon an, bonne année. Et on leur donne des gauffres. Le mercredi des cendres. — La plus ridicule de ces coutumes est sans doute celle qui se pratique le jour du mercredi — 87 — des cendres. Les jeunes garçons vont par les rues traînant après eux les débris de quelque grand animal mort et demandant de maison en maison. Cette bizarre et dégoûtante coutume commence à se passer. Le grand feu.— Les feux que, ailleurs, on fait à différentes époques notamment à la Saint-Jean, se font ici le premier dimanche de Carême. A Givet, autrefois, on allait en foule, ce jour-là, visiter une vaste caverne située près de la ville et connue sous le nom de Trou-de-Nichet. Nouvelle preuve peut-être que ces feux sont un reste du culte des druides. II. - COUTUMES Funérailles.—Il se pratique aux funérailles quelques usages qui doivent être particuliers aux contrées où, les communications étant rares, on a conservé quelque chose des rapports de famille. Quand une personne non mariée vient à mourir, deux jeunes filles ou deux jeunes hommes, les plus voisins de la maison mortuaire, s'habillent de deuil et vont quêter dans toutes les maisons où il y a des célibataires du même sexe que le mort, pour lui faire faire un service funèbre. Cette coutume, fondée sur des croyances religieuses et sur des liens de famille ou d'amitié, est généralement répandue dans le nord du département des Ardennes et dans tous les villages de l'Ardenne proprement dite. C'est un devoir dont on s'acquitte envers tout le monde, riches ou pauvres. Dans les campagnes, c'est assez généralement l'usage de donner un repas aux parens et aux amis le jour de l'enterrement d'un mort. La veille de Noël. — La veille de Noël, les jeunes gens vont demander des noix ou des noisettes aux jeunes filles du village qui, en les donnant, offrent aussi de l'eau-de-vie. Elles donnent plus de noix ou versent une plus grande rasade d'eaude-vie au jeune homme qu'elles préfèrent. Le lendemain, les jeunes hommes donnent un bal. La fête des fontaines. — La veille de la Pentecôte, et dans quelques villages, le premier samedi de mai, les jeunes filles nettoient les fontaines et le lendemain les jeunes hommes vont leur porter des fleurs et les inviter à un bal dont ils font les fraisB fraisB — Dans beaucoup de villages, quand on fait un baptême, au retour de l'église, on invite toutes les voisines à prendre du café et le parrain et la marraine donnent quelques petites pièces de monnaie à toutes les personnes présentes, grandes ou petites. A Givet, les enfans s'assemblent à la porte de l'église où le parrain leur jette des dragées ou de l'argent. Mariages. — 11 se fait, à l'occasion des mariages, différentes choses qui varient pour chaque commune. Voici ce qui a lieu le plus ordinairement dans la contrée nommée Ardenne. Quand une jeune personne est décidée à se marier, elle envoie faire part de ses fiançailles au maître jeune homme. Celui-ci assemble la jeunesse du village et ils vont le soir tirer un coup de pistolet ou un coup de fusil à la porte de la maison de la jeune demoiselle on les fait entrer et ils demandent ce qu'on est convenu d'appeler les droits de la jeunesse. Ce sont eux qui, en définitive, fixent la somme après avoir marchandé avec le futur époux et ordinairement elle est très forte relativement à la rareté du numéraire dans ces contrées où le commerce se fait souvent par échange, môme pour les plus petites choses. Ils énumèrent la beauté de la future épouse, tous ses agrémens, tous les avantages qu'elle peut apporter à son mari. Si on refuse de leur donner une somme qui les satisfasse, ils se retirent et font pour se venger toutes sortes d'avanies aux familles des deux fiancés. Le prix convenu et l'argent compté, on les fait boire et ils s'en vont. Cet argent servira à faire des réjouissances en l'honneur des époux. La veille du mariage, la jeune personne va, avec une soeur ou la plus proche parente non mariée du futur époux, inviter les jeunes filles à venir lui faire les honneurs. Elles y vont le lendemain, dès le lever du soleil. On leur donne à manger des pois et du riz que l'on a eu soin de préparer la veille. Cela se mange froid, en se tenant debout c'est le repas d'adieu de la jeune fille à ses compagnes. Quand il est fini, elle leur distribue des levrées. Ce sont des rubans ; puis elle leur donne de l'eau-de-vie et du pain blanc, ayant bien soin de donner la croûte aux plus vieilles, parce que cela doit les faire se marier dans l'année. On danse des rondes ; on se donne des fleurs, puis on pare la mariée. Enfin, toute la jeunesse des deux sexes conduit les époux à l'église. Quand ils sortent, on les reconduit et les jeunes hommes tirent des coups de fusil pour faire les honneurs. Ils leur laissent faire le repas de noces et reviennent vers la fin. Cette fois, c'est - 89 - pour demander les miches. Celui qui les demande est un jeune homme connu pour avoir adressé ses hommages à la jeune personne qui vient de se marier et pour avoir été, pour ainsi dire, supplanté par l'époux ; les autres lui mettent une hotte au dos, le font monter sur un âne, ou bien, le plus souvent sur un chariot qu'ils tirent tous ensemble ; ils arrivent ainsi à la demeure de la mariée, s'introduisent dans la chambre où se fait le festin, s'emparent de tous les mets qu'ils trouvent à leur convenance sur la table et les placent dans la hotte. Ils cherchent la mariée, qui a eu le soin de se cacher et s'ils la trouvent, ce qui arrive presque toujours, ils la font monter sur le chariot, l'emmènent dans un cabaret avec eux, en jetant de grands cris. Le pauvre époux est obligé, pour la ravoir, de payer à boire à tous ceux qui ont aidé à lui prendre sa femme. Enfin il la ramène. Alors une femme mariée, la plus proche parente de l'épouse va inviter toutes les femmes mariées à venir chercher des épingles pour emmailloter leurs enfants. Elles viennent ; on leur donne de l'eau-de-vie et du pain blanc ; après cela on remet à la plus vieille d'entre elles des épingles qu'elle distribue aux autres. Tout cela se termine par des danses qui durent toute la nuit. On voit que le plus beau jour de la vie n'est pas là plus qu'ailleurs exempt de tribulations. Bien plus, on n'arrive pas à ce jour sans difficultés. Généralement l'usage est de se faire la cour se parler, c'est l'expression consacrée par l'usage longtemps avant de se marier. Quand un jeune homme prétend à la main d'une jeune fille, il commence par la faire danser toutes les fois que l'occasion s'en présente, puis il se hasarde à se présenter à la maison de celle qu'il aime. S'il est accueilli, il le voit bientôt, car, comme une jeune personne bien élevée ne manque jamais de se mettre à ranger les meubles et à balayer quand quelque étranger est à la maison, afin de montrer que si elle est malpropre ou s'il y a du désordre, ce n'est pas faute de soin, il peut juger s'il est reçu avec plaisir. En effet, si la jeune fille balaie tout autour du jeune homme sans l'engager à se lever, c'est lui déclarer que sa visite est bien accueillie; s'il en est autrement, si elle lui dit de se lever pour qu'elle balaie à la place occupée par sa chaise, il doit se retirer et ne plus revenir tout est dit. Si en balayant tout autour de lui on l'invite à ne se point déranger, il reste coi. C'est une prise de possession. Il reste à savoir si le jeune homme est bien vu des parens. Il va le soir à la veillée; - 90 - s'il déplaît, le chef de famille déclare qu'il va se coucher et couvre le feu. Alors tout est fini pour le pauvre amant. Au cas où ses prétentions à la main de la jeune fille sont vues d'un bon oeil, le feu est entretenu jusqu'à ce que le jeune homme juge à propos de se retirer. Si par la suite il venait à déplaire, on couvrirait le feu et il devrait comprendre que désormais il doit cesser ses assiduités. Du culage. — Le culage en patois culache est un usage établi par la jeunesse dans plusieurs communes et consiste en un morceau de viande et un pain ou un gâteau que les mariés sont obligés de donner le jour des noces ; ordinairement le morceau de viande est un cul sic de veau avec la queue. Ensuite la jeunesse fait le tour du village en portant ce morceau de viande ainsi que le gâteau au bout d'une broche ou d'une épée en chantant des chansons bachiques, et, à la fin de chaque couplet, ils crient de toutes leurs forces culache ! culache ! puis ils vont faire cuire ce gigot dans une auberge. La jeunesse invite quelquefois, et môme le plus souvent, les demoiselles à venir partager leur festin et quand les morceaux sont bien découpés sur un plat, on le présente à celle que l'on croit ou que l'on suppose être la plus amoureuse de la compagnie. S'il peut s'y trouver une bonne dévote ou une bigote, c'est à elle que l'on donne la préférence et, comme l'honnêteté veut que l'on prenne le morceau offert, on a soin de lui présenter la queue. Usage de la bienvenue ou des mérites de la demoiselle. — La bienvenue est aussi un droit que s'attribue la jeunesse en diverses contrées. Il a lieu principalement quand un garçon étranger épouse une demoiselle du village ; alors on l'appelle les mérites de mademoiselle ». Dans quelques lieux, l'usage en pareil cas est que les jeunes gens aillent présenter un bouquet aux mariés, le jour des noces, avant que d'aller à l'église, et là, le marié leur fait cadeau de quelque argent pour la bienvenue. Dans d'autres localités au contraire, les jeunes gens vont attendre les mariés à la porte de l'église, avant la cérémonie et, soit qu'ils offrent un bouquet aux mariés ou qu'ils n'en offrent pas, suivant l'usage du pays, ils finissent par demander ce qu'ils appellent les droits de la jeunesse ou les mérites de mademoiselle. Le marié leur donne suivant sa générosité ou suivant ses moyens, mais quelque soit la somme donnée on a toujours soin de dire ce n'est pas là les mérites de mademoiselle, afin - 91 - d'obtenir encore davantage s'il est possible, quoique la libéralité aille quelquefois jusqu'à donner 25 ou 30 francs. Il n'y a pas longtemps qu'un jeune homme poussa la munificence jusqu'à donner 150 francs pour la bienvenue. Eh bien! quoique cette somme surpassât de beaucoup l'attente des demandeurs, encore lui a-t-on dit amphibologiquement ce n'est pas là suivant les mérites de mademoiselle. Quand on trouve que le marié a été un peu généreux et que la demoiselle est connue pour ne pas être douée de beaucoup de talent ou de mérites, comme aussi si elle n'est pas jolie, la calomnie villageoise sait fort bien dire en patois bai va, c'est pu qu'al ne vaut ! Proverbes. — Les proverbes n'offrent rien de particulier ce sont ceux qui sont généralement répandus en France qui se trouvent ici traduits en patois, ce qui leur donne un air d'étrangeté. Il en est un cependant qui mérite d'être cité ; d'un partage frauduleux on dit a c'est le partage Mongomeri; tout d'un côté, rien de l'autre ». III. - CONTE DES CHATS TENANT CONSEIL Lorsqu'on recueille les traditions populaires, on s'aperçoit qu'il y en a beaucoup qui se retrouvent partout et ne diffèrent que par les circonstances. Cependant voici un conte peu connu, sinon inédit les chats tenant conseil. Tous les chats des environs s'assemblèrent, dit-on, un jour ; et après avoir tenu conseil, ils partirent pour se rendre sur une montagne dite le tienne des martias, ce qui veut dire le mont des Marteaux. Comme ils passaient dans le village Givet pour se rendre au lieu de celte assemblée, les gens tout émerveillés d'un pareil spectacle causaient entre eux de cette étrange émigration, lorsqu'ils en virent venir un qui était resté en arrière parce qu'il boitait. En voilà un, dirent-ils, qui ne rattrapera pas les autres.— Sont-ils déjà bien loin ? », demanda le chat. Toutes les commères effrayées d'entendre parler un chat s'enfuirent dans leurs maisons et le raminagrobis boiteux continua sa route. On ne dit pas ce qu'ils firent sur la montagne. On ne voit aucun sens moral caché sous cette fable, à laquelle on ne saurait donner une origine. On trouve encore de vieilles personnes qui affirment que leur grand-père fut témoin oculaire du fait ; si l'on paraît douter, elles conviennent que ce pourrait bien être le père du grand-père, mais elles tiennent le fait pour vrai. - 92 - IV. —PÈLERINAGES Le plus célèbre des pèlerinages est celui de Notre-Dame de Walcourt, petite ville à six lieues de Givet, en Belgique ; on y va toute l'année pour toutes sortes de sujets, mais plus particulièrement à la Pentecôte ; d'autres disent à la Sainte-Trinité. Les paysans viennent de villages très éloignés et il n'est pas rare d'en voir, surtout des femmes, qui font une grande partie du chemin à reculons, ou nu-pieds ; d'autres en portant un fagot d'épines sur leurs épaules. Ce jour-là, on fait une grande procession et on promène Notre-Dame, qui est toute noire. On raconte que, le mauvais temps ayant une fois empêché de faire cette procession, la Vierge partit seule pendant la nuit et fit à pied la course accoutumée. Le lendemain on la trouva dans les branches d'un arbre. On vend des relations de ce miracle. Saint-Hubert. — Saint-Hubert est ici l'objet d'une grande vénération ; on prétend qu'il guérit la rage et l'on peut dire que cette croyance est encore très répandue. On fait assurer sic non seulement les gens mais aussi les animaux contre cette cruelle maladie, qui heureusement est fort rare dans ce pays. Fontaines consacrées. — Il ne manque pas de fontaines consacrées à des saints ou à des saintes, où l'on va puiser de l'eau qui guérit les croûtes laiteuses des enfans, la fièvre, etc. Mais généralement ces croyances s'effacent. Il en est de plus épurées... Souvent aux abords d'un village, ou près d'une maison isolée on voit une petite chapelle qui abrite une petite vierge entourée de fleurs, dont la fraîcheur dénote un culte assidu rendu à une douce croyance. Il n'est pas rare de voir des chapelles construites par des particuliers pour acquitter un voeu ; un tronc est auprès et la monnaie donnée en l'honneur du saint sous l'invocation duquel la chapelle est construite est pour celui qui l'a fait bâtir. V. — SORCIERS Il n'y a pas un village qui n'ait vingt histoires de sorts jetés sur les bestiaux et le village voisin possède presque toujours un homme qui sait y remédier et même faire voir l'image du sorcier dans un baquet d'eau ou dans un miroir. Il y a aussi des gens qui guérissent la fièvre par des paroles. Enfin on trouve ici presque toutes les superstitions répandues — 93 — en France ; les salières renversées, les glaces brisées sont des présages de malheur. Quand, au moment d'entreprendre quelque chose, on voit voler des corbeaux, il faut renoncer à son projet. Il en est de même si l'on rencontre une personne en habits de deuil, ou des porcs. Les pigeons et les moutons annoncent des événements heureux, etc. VI. - ÉLÉGIE PATOISE [Bien qu'ayant laissé de côté l'étude du patois de Givet, nous ne pouvons passer sous silence cette petite élégie burlesque trouvée parmi ces notes] Accoroz, vaijin Biètrumet, Vinoz vaici pou m' consolet D'j'ai pierdu mi galant Diame Qui d'jaimais d'jusqu'au fond di m' n'ame, Il a d' cheiu d'on ceriji Il est tout discoubouridchi. Si m' galant a sti toè C'a sti à cause da nosse curé I v'let qu'les d'jounes fiies Tairaient li d'chaule ou bin li squie Et qu' les d'joun' hommes montraint dissu Su l' ceriji bene attindu D'j'asté bin pu au faite qui li Di montet su les ceriji Mais les d'gins auraint polu dire Qui s'avaint véiiu mes d'jartires 1 l'y a montet pos' grand malheur Et c'est cèla qui m' crèfe li coeur. No d'vins no marii après-d'moin C'astait li souhait di ses parains No d'vins no marii à /' sourdine Di peu qui l' mont ni no badine Mais v'la bin un grand cand'jmaint 1 faut z'allet à s' t'intermaint l TRADUCTION Accourez, voisin Barthélemi — venez ici pour me consoler — j'ai perdu mon amant Guillaume — que j'aimais jusqu'au fond de mon âme — il est tombé d'un cerisier — il est tout disloqué. Si mon amant a été tué — c'est à cause de notre curé — il - 94 - voulait que les jeunes filles — tinssent l'échelle — et que les jeunes hommes montassent dessus—sur le cerisier bien entendu. J'étais bien plus au fait que lui — de monter sur les cerisiers — mais les gens auraient pu dire — qu'ils avaient vu mes jarretières — Il y a monté pour son grand malheur — et c'est ce qui me crève le coeur. Nous devions nous marier après-demain — c'était le voeu de ses parens — nous devions nous marier à la sourdine — de peur que l'on ne nous badine —mais voilà un bien grand changement — il faut aller à son enterrement ! Henry VOLNEY. LE LOYALISME DES SEDANAIS ET LEUR HOSPITALITÉ DE 1638 A 1680 SUITE. Le successeur d'Hilaire Roujoux, Daniel Péron 1, n'est pas plus heureux comme comptable. En 1674-1675, la cotisation de la ville pour les étapes est de 5,297 1. 8 s. 8 d. Cependant la ville avait été libérée en partie du passage des troupes, grâce à des présents habilement distribués et dont la dépense s'est élevée à 2,999 1. 6 d. 2. Il est vrai de dire que dans le nombre des donataires figure à deux reprises le maréchal François de Créquy 3, quand il était campé devant Mouzon pour empêcher le passage des ennemis, et la seconde fois quand il était campé à Sachy 4. Enfin les sieurs Desroche, Ferlin et Nizet fournissent 1 Dans plusieurs lettres de P. Bayle à M. Minutoli, il est fait mention d'un M. Péron, ministre chez M. Dauger, brigadier de cavalerie, chez qui il va prêcher tous les quinze jours, demeurant quant au reste ici à Sedan chez M. son père ». Cf. P. BAYLE, OEuvres diverses, 1737, t. IV, p. 568 et 601. Le ministre en question était Isaac Péron, fils de notre comptable ; ce dernier était maître brasseur au faubourg du Rivage. Cf. E. HENRY, Notes biographiques, 1896, p. 95. 2 On trouve, dans le compte de l'année 1677-78, l'article suivant, relatif au même objet payé à Jean Flamignon, boucher, demeurant à Bazeilles, tant pour lui que pour défunt Jean Magnon, boucher, demeurant à Balan, la somme de 61 1. 1 s., pour la quantité de 444 livres de viande fournies à un détachement du régiment de Languedoc, logé audit Balan, le 19e janvier 1674. — Le prix du kilog. de viande est donc de 0 fr. 28 centimes. 3 Le 17 août 1674, le ban et l'arrière-ban sont convoqués et placés sous les ordres du maréchal de Créquy. On sait que ces nobles se montrèrent insoumis, lâches et déserteurs ». On les renvoya par ordre du 22 nov. suivant. Cf. C. ROUSSET, Histoire de Louvois, t. H, p. 96-101. 4 Sachy Ardennes, arr. Sedan, cant. Carignan, a été pillé à de nombreuses reprises. Cf. le Dictionnaire historique des communes de l'arrondissement de Sedan, publié par A. HANNEDOUCHE, 1892, p. 438. — 95 - pour 398 1. 7 s. 6 d., les poudres et autres choses nécessaires pour faire sauter les mines et enlever les bancs du roc de la Cassine, pour tirer les canons à l'arrivée de M. le marquis de Rochefort 1, pour charger les canons du Palatinat 2 et aussi pour tirer les canons le jour du saint Sacrement. L'année suivante, 1675-1676, les présents, offerts par la ville à ses visiteurs de marque, coûtent 1,163 1. 7 s. Elle doit d'autre part fournir de la bière aux troupes venues de l'armée de Flandre pour faire le siège de Bouillon et qui campent dans la prairie de Torcy, savoir deux bataillons du régiment des Gardes, deux du régiment de Normandie, un du régiment de Vermandois et le sixième du régiment de la Couronne; ce qui coûte 433 1. 5 s., payés aux sieurs Hamal, Loriot, Sadier et Quantret, maîtres brasseurs 3. Enfin le comptable paie à l'échevin La Morlette la somme de 4,441 1. 10 s., montant de la taxe levée sur les arts et métiers et qui se décompose comme suit 4,063 1. 10 s., produit net de la taxe, — 378 1. avancées par La Morlette pour parfaire la somme de 4,4001. à laquelle la ville avait été taxée,—et s. pour l'argent léger ou faux, qui s'est trouvé dans les deniers perçus à cette occasion, ainsi que pour le transport des fonds à Charleville 4. Hilaire Roujoux reprend alors les fonctions de comptable. Le malheureux, pendant qu'il assistait au sermon le jour de la Purification, fut victime d'un vol avec effraction ; mais le voleur, effrayé sans doute par les nombreuses perquisitions faites le jour même, rapporta la somme volée, à l'exception toutefois de 492 1. 19 s. 6 d. Pour consoler le comptable, le corps de ville lui 1 Henri-Louis d'Aloigny, marquis de Rochefort et du Blanc en Berrv f 22 mai 1676, fils aîné de Louis d'Aloigny, marquis de Rochefort, chevalier des ordres et surintendant des bâtiments de France, et de Marie Habert, servit d'abord sous le prince de Condé, puis en Hongrie, rentra au service de Louis XIV en 1665 et devint successivement capitaine-lieutenant des gendarmes du Dauphin, brigadier de la gendarmerie, gouverneur de la ville d'Ath en 1667, maréchal de camp en 1668, lieutenant-général et capitaine d'une compagnie des gardes du corps en 1672, gouverneur do la Lorraine, du Barrois et des Trois-Evéchés en 1675 et maréchal de France, le 30 juillet de la même année. Le 10 mars 1676, il fut choisi pour commander en chef un corps d'armée sur la Meuse et la Moselle. Cf. le P. ANSELME, l. VIII, p. 614. Cette rapide fortune s'explique par ce fait que sa femme, Madeleine de Laval f 1729, était la confidente des amours de Louis XIV et la maîtresse de Louvois ; elle fut nommée, en 1674, dame du palais de la reine et, en 1680, dame d'atour de la Dauphine. 2 La Cassine est un faubourg do Sedan. Le Palatinat est un ouvrage qui protégeait le faubourg du Ménil et qui fut commencé lors du séjour du prince palatin Louis-Philippe à Sedan, en 1618. 3 Cf. notre étude sur les Sièges fameux de Bouillon, 1892, p. 35-43. 4 En effet 4,063 1. 10 s. + 378 1. font bien 4,44-1 1. 10 s. — 96 — alloue, à la pluralité des voix, la somme de 300 l., mais sans tirer à conséquence 1. Les présents, faits aux visiteurs de distinction, coûtent 1,137 1. 12 s. 6 d. La ville paie également 102 1. pour aider à la fourniture d'un détachement de l'armée de Flandre, qui se rend en Allemagne et pour lui enlever l'occasion de faire le dégât dans les villages du gouvernement. Cependant le maréchal de Turenne est tué à Salzbach 2, le 27 juillet 1675. Afin d'honorer la mémoire du plus illustre de ses enfants, la ville fait célébrer un service funèbre, dont les frais s'élèvent à la somme de 226 1. 10 s., payée au sieur Nicolas Gaillard, marguillier de la paroisse Saint-Laurent. Au commencement du compte 1677-1678, le receveur constate qu'il est dû à l'Académie de Messieurs de la R. P. R. six années de rente, qui font 4,554 1. 15 s. Il est vrai de dire que, si ces Messieurs ne sont plus payés, en revanche sur leur crédit on prélève désormais chaque année la somme de 209 1. 12 s., que l'on alloue généralement au prédicateur chargé de prêcher le carême et l'avent. L'année précédente, c'étaient les révérends pères jésuites de Sedan ; cette année, c'est le R. P. Paul Golefer, prédicateur de l'ordre de saint Dominique. Les temps sont proches, où Louis XIV révoquera l'Edit de Nantes. 1 Voici l'article en question, dont nous avons un peu rajeuni l'orthographe Dit le comptable que, la veille de la fête de la Purification dernière, ayant reçu des fermiers de la ville la somme de 1,650 1., il les aurait mis et enfermé sous la clef dans une armoire, qui est dans la chambre où il couche, destinée à la conservation des deniers de la ville, où il avoit sujet de les croire en toute sûreté ; néanmoins, le jour de lad. fête, étant allé au sermon et vêpres, il aurait été averti d'un désordre arrivé en sa maison et, à son retour, en présence de plusieurs personnes du voisinage, aurait trouvé les deux portes de lad. chambre ouvertes et forcées, la serrure de lad. armoire pareillement forcée et led. argent enlevé, à l'exception de quelques menues monnoies qui étoient restées dans un petit panier ; ce qui l'auroit obligé de faire des perquisitions exactes, non seulement dans la ville, mais dans la campagne, par des dragons et autres cavaliers, qu'il aurait envoyés en plusieurs endroits ; ce qui même lui aurait été de dépense assez considérable et, comme le coup éclata extrêmement, il est à présumer que celui qui avoit le vol, épouvanté des perquisitions que l'on faisoit, le rapporta, du moins la plus grande partie, qui fut trouvée par les assistans dans deux sacs, en deux différens endroits, environ neuf heures du soir, lesquels sur-le-champ furent ouverts et comptés avec ce qui étoit resté de monnoie dans ladite armoire et quelque autre, qui fut trouvée en divers endroits de la maison ; lequel calcul ayant été fait par l'un de Messieurs les échevins, en présence de plusieurs de Messieurs du Conseil de police, il se trouva que de lad. s. de 1,650 l., il en manquoit la s. de quatre cent nonante deux livres dix-neuf sols, six deniers ; et, comme c'est un vol avec fracture, sans négligence aucune de sa part, le comptable, qui n'est que gardien et dépositaire des deniers publics, il est juste de lui tenir compte de sa perte, pour quoi il couche ici en dépence, 492 l. 19 s. 6 d. ». — Cette dernière somme est iffée sur le compte et en marge il est écrit Alloué à la pluralité des voix la s. de 300 1., sans tirer à conséquence ». 2 On sait que Turenne naquit à Sedan, le 11 septembre 1611. Nous aurions volontiers reproduit en note son acte de baptême ; malheureusement le registre baptislaire pour cette année 1611 a disparu des Archives du tribunal de Sedan.—La dernière campagne de Turenne a été brillamment racontée par le duc D'AUMALE dans son Histoire des princes de Condé, 1896, t. VII, p. 611-629. - 97 - Il faut dire aussi que la ville assure une pension viagère au sieur Pierre-Louis de Castres, ci-devant écuyer de l'Académie [des Exercices], par un résultat de police du 27 juillet 1677. Et cette même année, le receveur déclare avoir payé au sieur Billot de Lamécourt, propriétaire de la maison où demeuraient auparavant les sieurs de Castres et de Chadirac, écuyers de l'Académie royale de la ville, la somme de 155 1. 14 s. pour plusieurs années de loyer qui lui étaient dues. Les vins de présent ne vont plus qu'à s. 4 d. Le Conseil de police profite de cette diminution des dépenses extraordinaires pour rhabiller les quatre valets de ville et le forestier; ci, pour les draps, façon et broderies des casaques, les bas et les baudriers, la somme de s. 6d., payée à Daniel Jolitemps, marchand, à Jean de Liège, tailleur d'habits, à Jean Loriot, maître boutonnier, et à Renaud Poutrain, brodeur 1. Le compte de l'année 1678-1679 se ressent également de la guerre. Le receveur François de Belval paie 492 1. 4 s., à Thomas 1 Nous croyons devoir reproduire en note ce passage d'une lettre adressée par P. Bayle à son ami M. Minutoli, le 29 août 1677 Nous avons vu toute cette frontière dans la consternation. Il y avoit longtemps que toute l'Europe étoit imbue des armements formidables de l'Empire. Les gazettes des ennemis publioient en toutes langues que l'armée du prince de Lorraine étoit de plus de soixante mille combattants, qu'ils avoient juré la perte de la France, qu'ils vouloient prendre des quartiers d'hiver aux portes de Paris et porter partout l'horreur et la désolation. Toutes ces menaces avoient produit une extrême crainte, de sorte que toutes les campagnes ont été abandonnées, bourgs, châteaux et villages. Chacun s'étoit sauvé dans les places fortes avec ses meubles. Enfin les ennemis arrivèrent à Mouzon, le 2 du courant et, n'y trouvant personne, firent passer quelques escadrons à gué et dresser des ponts. On s'imaginerait que toute leur armée passerait la Meuse ; mais ils n'ont eu garde. Ils ont. séjourné à Mouzon jusqu'au 14, s'étendant jusqu'à deux petites lieues de Sedan et ont beaucoup souffert, tant à cause des pluies qui rendoient le blé, assez vert de lui-même encore, mal propre à souffrir la meule, que parce que l'armée de M. de Créquy, les paysans et les partis de nos places en tuoient beaucoup ; ce qui fit faire défense de s'éloigner du camp. Enfin, ils sont retournés dans le Luxembourg, sans avoir rien entrepris, sans avoir même osé faire des courses en Champagne, quoiqu'ils eussent des gués et des ponts sur la Meuse, autant qu'ils en vouloient. Toutes les prouesses consistent à avoir brûlé quinze ou seize villages autour de Mouzon et de Carignan. Par bonheur pour eux, M. de Créquy, qui souhaitait passionnément qu'il passassent en Champagne et qui, pour les y engager, ne gardoit aucun poste de l'autre côté de la rivière, reçut ordre de la Cour de passer du côté de France, dont il enrageoit ; car il les attendoit au décamper et s'étoit posté si avantageusement qu'ils n'auroient su faire aucun mouvement, sans que notre armée fût tombée sur eux. Alors, voyant la rivière entr'eux et M. de Créquy, ils décampèrent tout à leur aise et nos paysans et" campagnards retournèrent chacun chez soi. Les menaces et les préparatifs du côté de Flandre n'ont pas été moindres ; cependant cela n'a abouti qu'à faire des lignes de circonvallation et à les abandonner aussitôt Avec tout cela, il faut faire justice aux généraux des Confédérés ils ne manquent ni de zèle, ni de prudence, ni de conduite. Le mal pour eux est de n'avoir pas des armées aussi fortes qu'ils les publient. Car, après tout, pourquoi s'étonner que le prince de Lorraine n'ait formé aucun siège, lui qui n'avoit qu'environ 40,000 hommes et qui se voyoit obsédé d'une armée de 35,000 hommes effectifs, les meilleures troupes du monde, sous les ordres de M. de Créquy, dont l'activité est extrême et qui ne leur a laissé faire aucune démarche impunément?... » Cf. P. BAYLE, OEuvres diverses, 1737, in-fol. t. IV, p. 572. - 98 - Missel et à d'autres, pour les voitures de perches et de piquets, l'achat de paille, bois, fagots, vin, sel et divers ustensiles fournis au camp de Torcy, qui se rédime de celle façon, par ordre du maréchal de Créquy, du soin de loger trois bataillons du régiment de Navarre, les régiments de Sainte-Maure, du Plessis et Ferron, cavalerie et six autres régiments de cavalerie. Il paie aussi la somme de 31 1. aux bateliers Jean Brincourt et la Coquette, pour avoir conduit à Mouzon et à Mézières deux bateaux chargés de soldats malades, qui appartenaient aux régiments de Sainte-Maure et du Maine. Mais les plénipotentiaires français ont signé la paix à Nimègue1, le 10 août avec la Hollande et le 17 septembre avec l'Espagne. Grandes réjouissances à Sedan, et par suite, nouvelles dépenses, payées sans doute de grand coeur 75 l., qui sont données aux tambours, trompettes, timbaliers, canonniers, valets de ville et aux soldats employés à la garde du feu de joie, fait le 23 octobre ; 73 1. 10 s., au sieur Desroche, marchand poudrier; 38 1. 5 s., aux portefaix qui ont manié et tiré les canons. En outre, 581 s. 6 d. sont dépensés pour les vins, dragées, confitures sèches et les armes présentés à Messieurs les maréchaux de Créquy et de Schônberg2, à M. de Strasbourg 3, Messieurs les intendants Robert et Hue de Miromesnil 4, et à quantité d'autres personnes de qualité. 1J II faut lire, dans HENRI VAST, Les grands traités du règne de Louis XIV, 1898, t. II, p. 53-61, le traité conclu avec les Etats-Généraux, — p. 79-99, le traité conclu avec le roi Charles H d'Espagne, — p. 100-110, le traité en latin, conclu avec l'empereur Léopold, le 5 février 1679. L'article xvm de ce dernier traité est relatif à la cession de la ville et préfecture de Longwy ; l'article XXVIII, à la cession du château et du duché de Bouillon. Nous le reproduisons Cum ab antiquo controversia sit de Castro et Ducalu Bullioncnsi inter Episcopum et principum Leodiensem et Duces ejus nominis, conventum est ut, Duce Bullionensi in eà, in quâ nunc est, possessione manenle, controversia illa amicabili via, vel per arbitras a parlions intra trimestre a ralihahità pace nominandos terminatur, viâ facti penitus exclusâ. » 2 Frédéric-Armand de Schonberg 1615-]-1690, d'une famille originaire du Palatinat, servit successivement en Suède, en Hollande, dès 1650, en France, où il fut fait maréchal de camp en 1652, et lieutenant-général en 1054, puis en Portugal de 1600 à 1668, où il reçut le titre de comte de Merlola pour ses brillants services. Rentré en France et naturalisé français en 1608, il reçut le hâlon de maréchal, le 30 juillet 1075, et commanda une armée dans les Pays-Bas. Il quitta la France, lors de la révocation de l'Edit de Nantes, passa en Portugal, puis au Brandebourg, et s'attacha finalement à Guillaume III d'Orange. — Il n'appartient pas à la famille de Henri et Charles de Schomberg, qui furent aussi maréchaux de France au xvne siècle. Cf. le P. ANSELME, t. VII, p. 609-610. 3 François-Egon de Furstenhcrg. évêque de Strabourg, du 19 janvier 1663 au 1er avril 1682. Ce prélat et son frère cadet. Guillaume de F., qui le remplaça a l'évêché de Strasbourg, étaient attachés à la politique de Louis XIV ; en sa qualité de grand prévôt de l'église de Cologne, il était premier ministre du prince-évêque de Liège, Maximilien-Henri de Bavière, qui avait aussi l'archevêché de Cologne, etc. Cf. JOSEPH DARIS, Hist. de la principauté et du diocèse de Liège, 1877, t. Il, p. 47, 113, 202, etc.; H. LONCHAY, La principauté de Liège, la France et les Pays-Bas, au XVIIe et au XVIIIe siècle, 1890, p. 113, 123. — Il passait pour aimer à bien boire. Cf. P. BAYLE, OEuvres diverses, t. IV, p. 601. 4 Robert était, l'intendant d'armée, préféré par Louvois. Cf. C. ROUSSET, ouvr. cité passim. — Th. Hue de Miromesnil, intendant de Châlons, de 1676 à 1689. - 99 - La Ville est en procès, à propos des coches, avec les fermiers des traites; elle tâche de se faire rembourser l'argent avancé pour les étapes. Par suite, nombreux voyages faits à Paris, à Metz, et même à Reims, pour prier l'archevêque d'accorder sa protection. La dépense, occasionnée par tous ces voyages, s'élève à 1,028 1. 16 sols. Mentionnons, en terminant, la dépense, devenue régulière, des 209 1. 12 s. 9 d., payés cette fois à Monsieur Ratoin, docteur de la Sorbonne et chanoine de l'église cathédrale de Soissons, qui a prêché Pavent et le carême, pour et en l'acquit de l'Académie de Messieurs de la R. P. R. Le dimanche 27 octobre 1680, lit-on dans les registres des délibérations de la Municipalité de Sedan 1, la Compagnie estimant qu'il lui est important de conserver la mémoire de ce qui s'est fait au passage du Roy dans cette ville au mois d'août dernier, il a été arrêté qu'il en sera fait sur ce registre un récit sommaire, lequel nous avons fait en conséquence dudit arrêté, ainsi qu'il en suit Avant l'arrivée de Sa Majesté en cette ville, la Compagnie députa deux du Corps pour aller à Charleville 2 voir M. le marquis de Croissy, secrétaire d'Etat du département, pour recevoir ses ordres en la manière de la réception. Le vingt août, Sa Majesté arriva en cette ville, environ les deux heures après midi. Plusieurs personnes de la première qualité et presque tous MM. les Secrétaires d'Etat étoient arrivés auparavant, et le corps de ville les avoit complimentés et leur avoit présenté le vin, à même qu'il avoit appris leur arrivée. Le même corps de ville attendoit le Roy à la porte et M. le comte de la Bourlie, gouverneur de cette ville, ayant présenté les clefs au Roy, présenta aussi Messieurs de Ville à Sa Majesté, qui avoient ordre de se trouver en cet endroit et de faire la révérence au Roy, sans aucun compliment. Le Présidial, selon l'ordre aussi qu'il avoit reçu, attendit Sa Majesté en haie dans son antichambre et, Sa Majesté passant, ils eurent l'honneur de lui faire la révérence. 1 Cf. aux Arch. munie, de Sedan, BB, 28, le 1er registre, qui va de 1674 à 1703, fol. 13. 2 Charleville est le plus beau pays du monde », écrit Madame do Sévigné à sa fille, le 6 juillet 1676. Cf. Les Lettres de Madame de Sévigné, 1862, t. IV, p. 516. — Son fils y trouve les délices de Capoue. "Aussi vient-il s'y faire soigner peu après, au mois d'octobre, d'un rhumatisme qu'il a sur la cuisse et sur la hanche. Cf. Les Lettres, t. V, p. 105. — 100 — Mais on leur avoit marqué expressément que Sa Majesté ne vouloit ni compliment, ni harangue, en sorte qu'après avoir eu l'honneur de saluer le Roy, ils se retirèrent, à la réserve du lieutenantgénéral, qui aborda M. 1, maître des cérémonies pour savoir de lui s'il ne restoit rien à faire à ces deux corps et si l'intention de Sa Majesté n'étoit pas qu'ils rendissent quelques devoirs à la Reine, à Monseigneur le Dauphin, à Madame la Dauphine et à quelques autres princes, ou officiers de la Maison du Roy; lequel lui répartit qu'il avoit ordre de Sa Majesté de faire entendre qu'aux lieux où Elle étoit, il n'y avoit d'honneurs à rendre qu'à Elle et que n'ayant rien désiré autre chose que ce que le corps de ville et le présidial avoient fait, tout étoit fini et il ne restoit rien à faire. Le Roy passa le jour suivant tout entier en cette ville et il en partit le vingt-deux, pour aller à Stenay à ses dépens 2. Le Corps de ville se rendit à son antichambre, pour avoir l'honneur de lui faire la révérence en partant. Mais, Monsieur le comte de la Bourlie les ayant introduits dans la chambre du Roy et les ayant présentés à Sa Majesté, Elle les reçut avec des démonstrations de bonté très particulières, leur ayant fait l'honneur de leur dire qu'Elle étoit très contente de leur conduite, qu'Elle leur donneroit des marques de son affection et qu'Elle mettroit cette place en état, qu'ils n'auroient plus rien à craindre ; ce qui leur causa une fort grande joie. » Le loyalisme des protestants sedanais envers Louis XIV allait être soumis à une dure épreuve. Nous arrivons en effet au moment où l'oeuvre de Henri IV devait être supprimée d'un trait de plume, où Louis XIV va chasser de la France des Français, qui avaient été, depuis l'édit d'Alais, les plus fidèles sujets de son père, qui avaient fourni à leur patrie des conseillers éminents, des industriels et 1 Il s'agit de Nicolas Sainctot, deuxième du nom, né vers 1632, pourvu le 18 janvier 1655 de la charge de maître des cérémonies, qu'avaient exercée son oncle et son père, et qu'il vendit en 1691. 2 Voici l'itinéraire suivi par Louis XIV au cours de ce voyage le 13 juillet 1680, il part de Saint-Germain et traverse la Picardie, l'Artois et la Flandre; le 13 août, il dîne au château de Merbes Hainaut, arr. ad. Thuin, de cant. et couche à Thuin; le 14, il dîne à Castillon prov. Namur, arr. ad. Philippeville, cant. Walcourt, et couche à Philippeville ; le 17, il dîne à Frasnes-lez-Couvin et couche à Bocroi ; le 18, il couche à Charleville; le 19, il couche à Mézières ; le 20, il dîne à Vrigne-aux-Bois et couche à Sedan ; le 22, il dîne à Amblimont et couche à Stenay ; le 23, il dîne à Montmédy et couche à Stenay ; le 24, il dîne à Buzancy et couche à Yoncq; le 25, il couche à Château-Porcien, le 26 à Liesse et le 30 à Versailles. Cf. les Pièces fugitives pour servir à l'histoire de France, publiées par le marquis D'AUBAIS, 1759, in-4°, t. I, p. 149. 101 - des commerçants d'élite, des officiers accomplis dans les armées de terre et de mer, et qui, suivant l'expression d'un historien peu suspect de partialité 1, apportaient l'élément austère dans le grand édifice de l'unité nationale. Les protestants des principautés de Sedan et de Raucourt pouvaient espérer que l'édit de Rueil 2, porté au mois de juin 1644, après leur réunion à la couronne, les protégerait contre le sort dont étaient menacés les autres protestants français. Par cet acte Louis XIV accordait à ses nouveaux sujets la continuation des mêmes droits, privilèges, prérogatives, avantages, libertés, exercices publics et particuliers de la R. P. R., collège, académie et écoles, dont ils ont joui jusqu'à présent, suivant les titres et déclarations 3, qui leur ont été accordés par les seigneurs de Sedan ». Les calvinistes sedanais jouissaient donc des mêmes garanties dont bénéficièrent les protestants d'Alsace, des capitulations spéciales qui plaçaient ces derniers sous la protection des traités de Westphalie. Mais Louis XIV ne se crut pas obligé par sa signature et il alla jusqu'au bout dans la voie, que lui traçaient à la fois sa propre dévotion, surexcitée par les fréquentes remontrances et doléances du clergé catholique 4, la politique violente qu'il poursuivait à ce moment contre la Cour de Rome et qui l'obligeait, croyait-il, à donner des gages certains de son orthodoxie 5, enfin et surtout cette tendance inconsciente à l'unité, qui animait depuis longtemps la politique intérieure du gouvernement royal et qui lui faisait voir des révoltés dans ceux de ses sujets, assez insoucieux de leurs devoirs monarchiques pour oser professer une autre religion que la sienne 6. On sait que la révocation de l'édit de Nantes constitue le dernier terme d'une série de mesures savamment graduées, pour réduire successivement les libertés accordées par la sage politique 1 Cf. le duc D'AUMALE, Histoire des princes de Condé, t. III, p. 224. 2 On le trouve imprimé à la suite des Ordonnances et coutumes de Sedan, 1717> in-4°. 3 Cf. l'Edit rendu en faveur des protestants de Sedan, par Frédéric-Maurice, duc de Bouillon, en 1636, dans l'Histoire de l'Edit de Nantes, par ELLE BENOIT, Delft, 1693, in-4», t. II, p. 582-584, et dans la Revue historique des Ardennes, d'ED. SÉNEMAUD, 1867, t. V, p. 54-55. 4 Cf. ROUSSET, Histoire de Louvois, t. III, p. 437, note 1 5 Cf. C DARESTE, Histoire de France, 1873, t. V. p. 545. 6 Cf. C. ROUSSET, ouvr. cité, t. III, p. 429-443 ; ALBERT SOREL, l'Europe et la Révolution, t. I, p. 190 et suiv., et son article sur la Révocation de l'Edit de Nantes, publié dans le Temps du 18 octobre 1885. — 102 — de Henri IV. Parmi ces mesures préparatoires 1, il faut surtout citer l'arrêt du Conseil d'Etat, qui supprima l'Académie sedanaise, le 9 juillet 1681. C'en fut fait pour toujours de cette fameuse compagnie, où avaient enseigné tour à tour, pour ne citer que les plus célèbres, la dynastie des Cappel, justement réputés pour leurs ouvrages en droit, en histoire, en langue hébraïque; Daniel Tilénus, esprit tolérant, qui fut persécuté à cause de ses opinions arminiennes; Pierre du Moulin, lutteur infatigable, qui batailla rudement pour le calvinisme intolérant jusqu'à la fin de sa longue existence; Samuel Néran, l'élève de Tilénus, qui célébra en vers latins l'Académie sedanaise, ainsi que son ami Artur Jonston; Abraham Rambour, controversiste honnête et homme d'affaires entendu; Samuel des Marets,théologien fécond et ardent, qui fut ensuite l'honneur de l'Université de Groningue ; Louis Le Blanc de Beaulieu, esprit modéré, qui aurait voulu supprimer ce qui départageait les protestants et les catholiques; puis, vers la fin, Pierre Jurieu, écrivain violent, d'une éloquence enflammée et dont les Lettres pastorales obtinrent après la Révocation un immense succès auprès des protestants de France, et, le plus grand de tous, ce Pierre Bayle, trop sceptique peut-être, mais d'une érudition profonde et d'une familiarité charmante, qui fut le premier champion de la tolérance et le père de la critique moderne 2. Assurément, c'était là une perte irréparable pour la principauté de Sedan et même pour le royaume de France. Car le départ forcé de ces savants laborieux, épris de culture sévère et de critiques fécondes, toujours respectueuses pour le pouvoir royal, si elles étaient passionnées à l'égard de leurs adversaires, allait fatalement développer l'hypocrisie et l'immoralité 3, dont la France eut tant à souffrir au XVIIIe siècle. 1 Cf. GERMAIN, Histoire de l'église de Nimes, 1842, t. II, p. 377, note 1 et, pour les mesures particulières au Sedanais, le pasteur F. PEYRAN, Histoire de l'ancienne principauté de Sedan, jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, 1826, t. II, p. 224 et suiv., et l'abbé PREGNON, Histoire du pays de la ville de Sedan, 1850, t. H, p. 1-50. 2 Cf. CHARLES PEYRAN, Histoire de l'ancienne Académie réformée de Sedan, thèse de théologie, 1846, 59 p. P. DANIEL BOURCHENIN, Etude sur les Académies protestantes en France au XVIe et au XVIIe siècle. 1882, p. 112-125, 163-165, 174, 190, 200-202, 224-225, 228, 236, 249, 259-261, 271-272, 283-285, 287, 293-4, 300-308, 318-321, 330, 338, 355-357, 374, 377-380, 399, 428-434, 464-5, 470-1; E. HENRY, Notes biographiques sur les membres de l'Académie protestante, et les pasteurs de l'église réformée de Sedan, 1896; les Extraits de la chronique du père Norbert, concernant le collège de Sedan, dans la Revue hist. des Ardennes d'ED. SÉNEMAUD, t. V, p. 39-64 et 106-187; etc. 3 C'est ce qu'avait prévu VALBAN, dans son Addition au Mémoire sur le rappel des huguenots, écrite en 1692 la religion catholique n'en serait que plus négligée, s'il n'y avait plus de religionnaires. » Cf. C. ROUSSET, Histoire de Louvois, t. III, p. 511. - 103 — Lourdement frappée dans ses intérêts d'ordre intellectuel, la principauté de Sedan eut aussi beaucoup à souffrir dans ses intérêts matériels. La décadence générale des manufactures françaises à cette époque 1 ne suffit pas en effet pour expliquer les pertes énormes que subit, après 1685, l'industrie sedanaise et qui sont résumées dans le document suivant 2, présenté au conseil de la police, au plus tard en 1696 Des sept mille religionnaires, qui étoient les plus riches et principaux commerçants, à peine en reste-t-il quatorze cents. La seule manufacture des draps entretient ordinairement jusqu'à deux mille ouvriers hollandois ou flamands, outre les gens du pays. La cherté des denrées les en éloigne depuis les nouveaux droits, avec l'établissement desquels les vivres ne laissoient pas d'être considérablement plus chers à Sedan qu'à Charleville et autres villes voisines, à cause de la stérilité de son terroir. Outre la manufacture des draps, il y a encore celles des armes, qui est très considérable; celle du point coupé, qui ne l'est pas moins; celle des tanneurs; celle des chapeaux, qui a un grand débit dans les pays étrangers ; celle des faulx et autres ouvrages de fer, qu'on porte à Orléans, d'où le débit s'en fait par tout le royaume, et on en rapporte des eaux-de-vie et autres marchandises, qui passent par le nouveau chemin dans les pays étrangers le seul village de Givonne en faisoit, il y a dix ans, pour près de cent mille écus par an ; le commerce des dragées et confitures, qui était fort grand et qui cesse entièrement, à cause du nouvel impôt sur le sucre; celui d'orfèvrerie, qui y enlretenoit jusqu'à vingt-deux orfèvres il n'y en a que trois présentement. Il est encore à remarquer qu'il y avoit à Sedan un collège et une université de religionnaires, très considérables, qui y attiroient un grand nombre d'écoliers et de proposants; une académie à monter à cheval, où il venoit une grande quantité de gentilshommes étrangers pour apprendre la langue. Tous ces avantages, que Sedan avoit acquis par ses privilèges, étant venus tout d'un coup à cesser, ont causé son dépeuplement; en sorte que, si Sa Majesté n'a la bonté de la soutenir et de la protéger présentement, les ouvriers s'en retireront et porteront leur industrie et manufacture en Lorraine et autres pays voisins; 1 Comme paraît le croire M. POINSIGNON, Histoire de la Champagne et de la Brie, t. III, p. 197. 2 Cf. les Arch. municipales de Sedan, HH. 15. — 104 — en sorte que cette ville, qui étoit, il n'y a encore que peu d'années, des plus florissantes, sera bientôt changée en une misérable bourgade. Cependant on ose avancer que jamais peuple n'a plus mérité de son prince, par son zèle et sa fidélité dans des temps difficiles, que celui de Sedan. » Sera continué. Stéphen LEROY. VARIÉTÉS I. Biographie ardennaise Le Général d'ARTAIZE. D'ARTAIZE Louis-Alexandre, maréchal de camp, né le 14 novembre 1728, à Ballay, baptisé à Vandy, mort à Rethel le 12 avril 1799, était fils de Robert d'Artaize, chevalier, seigneur de Vaux-Morgny, la Maison Rouge, Herbigny et d'Alendhuy, et de Suzanne de Marcheville. Cadet au régiment royal d'artillerie le 10 mars 1744, il entra aussitôt en campagne avec l'armée du Rhin, fut blessé à la jambe gauche par un éclat de bombe à Fribourg en Brisgau ; il fit les campagnes d'Italie et de Flandre, reçut un coup de feu en 1747, et fut nommé sous-lieutenant dans les volontaires royaux le ler mai de la même année. Le 21 septembre 1748, d'Artaize fut mis en réforme. En 1750, il reprit du service dans les Gardes du corps du Roi, fut nommé lieutenant dans les volontaires royaux le Ier décembre 1756 et capitaine en second le 9 avril 1758, fit les campagnes de 1757 à 1762 en Allemagne, reçut la croix de Saint-Louis en 1763 et fit la campagne de Corse en 1766. En 1774 il reçut le titre de comte par plusieurs brevets de la Cour. Il passa capitaine-commandant de chasseurs au régiment du colonel général de dragons le 16 juillet 1776. Lieutenant-colonel, commandant du bataillon de garnison d'Armagnac le 10 mai 1778, il prit le commandement du bataillon de garnison de Limousin le 3 juin 1779. En 1789 il était grand bailli d'épée du duché de Rethelois. Admis à la retraite avec le grade de maréchal de camp le 1er mars 1791, un décret du 11 février 1793 lui accorda une pension de 3,000 livres. De son mariage avec Pauline de Monlendre, morte à Sault-les-Rethel le 1er juillet 1769, il eut Julie d'Artaize mariée en 1785 au baron Agis de Saint-Denis. D'un deuxième mariage avec Marie-Françoise de Rocquefeuille, — 105 — née à Sault-les-Rethel le 16 septembre 1739, veuve d'EtienneAlexandre Pillonchery d'Avenay, il eut 1° Alexandre-Louis-Charles; 2° Alexandre-Pierre-Charles-Suzanne, qui suit ; 3° Charles-Jules-Louis, né à Sault le 13 avril 1774, qui périt en 1797, capitaine d'artillerie au service de l'Angleterre. Alexandre-Pierre-Charles-Suzanne, comte d'Artaize, né à Saultles-Rethel le 11 avril 1771, émigra en 1790, devint aide de camp du général Esterhazy, fit la campagne de 1792 à l'armée des Princes ; capitaine de troupes légères au service du Portugal en I797, il rentra en France en 1809 et n'y trouva aucun débris de son ancienne fortune. Il épousa à Stenay le 7 juillet 1809, Fançoise-Antoinette Galland du Pigny, née à Bouillon le 17 mai 1779, morte à Paris le 2 décembre 1850, fille de Charles-Antoine Galland, né à Charleville, commissaire des guerres, mort à Stenay le 30 décembre 1805. Alexandre-Pierre-Charles-Suzanne, comte d'Artaize, fut le dernier de sa famille. Pour la généalogie de la famille d'Artaize, voir le Dictionnaire de la noblesse, par de Courcelles. Ernest HENRY. II. Acte de mariage du général Joubert à Grandpré 30 messidor an VII —18 juillet 1799. Entre tous les généraux morts pour la Patrie dans les guerres de la République, Joubert est un des plus brillants, un de ceux dont la brillante destinée fut trop tôt anéantie ; c'est aussi le seul — comme on pourra s'en assurer en feuilletant le volume de Jacques CHARAVAY Les généraux morts pour la patrie, 1794-1871, Première série 1792-1804 ; Paris, 1893, gr. in-8° — dont le nom est lié à l'histoire des Ardennes. C'est par son mariage qu'il appartient à nos annales. L'union qu'il contracta avec Mlle de Monlholon, dont la mère avait épousé en secondes noces le propriétaire du château de Grandpré, fut d'ailleurs éphémère. Elle fut célébrée le 30 messidor an VII-18 juillet 1799; et le 15 août, Joubert était tué à Novi ! 1 Henry JAILLIOT. Aujourd'hui décadi trente messidor an sept de la République française une et indivisible, à dix heures du matin, pardevant nous Paul Augustin Marie BRINCOURT, Président de l'administration municipale du canton de Grandpré, département des 1 Voy. sa notice biographique dans J. CHARAVAY, p. 73-75. La date de l'acte de mariage prouve que Joubert ne pouvait être rendu à Gênes vers le 15 juillet », mais peu après le 18. — 106 — Ardennes, chargé de la rédaction des actes de mariage, en exécution de la loi du treize fructidor an six, et accompagné du secrétaire de ladite administration, soussigné, sont comparus en la maison commune de ce lieu pour contracter mariage, d'une part, le citoyen Barthélémy-Catherine JOUBERT, Général en chef de l'armée d'Italie, âgé de trente ans, né à Pont de Vaux, département de l'Ain, fils majeur de Claude-Marie JOUBERT, homme de loi demeurant audit lieu, et de feue Françoise GIRAUD, sa mère, décédée au môme lieu. D'autre part, Félicité Françoise MONTHOLON, âgée de dix-neuf ans, née à Paris, demeurant à Grandpré, fille mineure de feu Mathieu MONTHOLON, décédé à Paris, et procédant présentement de l'autorité et consentement d'Angélique Aimée ROSTAING, sa mère, actuellement épouse du citoyen Charles Louis Gugnet SÉMONVILLE, propriétaire, demeurant à Grandpré, et autorisée à cet effet par ce dernier ; lesquels futurs conjoints, accompagnés du citoyen Louis Nicolas RAYOUL, chef de bataillon dans la vingt-deuxième demi-brigade d'infanterie légère, et aide de camp du futur, demeurant à Avallon, déparlement de l'Yonne, âgé de vingt-sept ans, et de Marc Antoine MATIS, propriétaire, demeurant à Grandpré, âgé de soixantequatre ans, tous deux amis du futur, de Jean Hyacinthe GOULET, propriétaire, demeurant à Olizy, âgé de trente ans, et de Louis Marie GUÉRIN, notaire public, demeurant à Grandpré, âgé de trente-neuf ans, tous deux amis de la future, témoins appelés par les parties ; lesquels BARTHÉLÉMY CATHERINE JOUBERT et FÉLICITÉ FRANÇOISE MONTHOLON nous ont dit qu'ils désiraient contracter mariage ensemble, à l'effet de quoi ils nous ont présenté et mis en main, 1° l'extrait de l'acte de naissance du citoyen BARTHÉLÉMY CATHERINE JOUBERT qui constate qu'il est né à Pont de Vaux, département de l'Ain, du légitime mariage de Claude Marie JOUBERT et de Françoise GIRAUD le quatorze avril mil sept cent soixante-neuf, 2° l'extrait de l'acte de naissance de la citoyenne FÉLICITÉ FRANÇOISE MONTHOLON qui constate qu'elle est née à Paris, paroisse St-Gervais, du légitime mariage de Mathieu MONTHOLON et d'Angélique Aimée ROSTAING, le dix-sept septembre mil sept cent quatre-vingt ; 3° les extraits des actes de publications de leur promesse de mariage, faites tant à Pont de Vaux qu'en cette commune les vingt et vingt-sept messidor présent mois, lès dix heures du matin, 4° et du consentement écrit de la citoyenne Angélique Aimée ROSTAING, mère de la future, à cause — 107 — de sa minorité, nous requérant de faire lecture desdites pièces, ce que nous avons fait à l'instant, en leur présence et celle des témoins ci-dessus désignés, après quoi lesdits BARTHÉLÉMY CATHERINE JOUBERT et FÉLICITÉ FRANÇOISE MONTHOLON ont déclaré l'un après l'autre à haute voix qu'ils se prenaient en mariage, ensuite nous, président susdit, avons prononcé au nom de la loi que BARTHÉLÉMY CATHERINE JOUBERT et FÉLICITÉ FRANÇOISE MONTHOLON étaient unis par le mariage. De tout quoi nous avons dressé le présent acte que nous avons signé avec les parties et les quatre témoins après lecture faite. Fait en la maison commune de Grandpré les jour, mois et an que dessus. » Suivent les Signatures COMPTES-RENDUS BIBLIOGRAPHIQUES Album d'art religieux. Givet Hagiographie franciscaine et dominicaine en sculptures sur bois. Charleville, A. Gelly, éditeur, s. d. [1900]; album illustré in-4° oblong non paginé. — Tiré à un très petit nombre d'exemplaires 6 fr. 50, par la poste 7 francs. M. A. Gelly, le photographe-éditeur bien connu, vient de faire paraître sur Givet religieux, un album que précède une notice du Dr Beugnies, président de Givet pittoresque ». On y trouve reproduites toutes les magnifiques sculptures sur bois qui décorent les églises Saint-Hilaire et Notre-Dame, et qui constituent comme une histoire hagiographique des deux ordres franciscain et dominicain. Les boiseries qui ornent le choeur de Saint-Hilaire proviennent de l'ancien couvent des Franciscains Récollets, et datent de l'époque de Louis XIV elles consistent en panneaux sculptés et en médaillons des saints de l'Ordre, qui alternent avec de grandes compositions religieuses, tirées de l'Ancien et du Nouveau Testament. — Les boiseries de l'église Notre-Dame sont de style Louis XV, mais on n'en connaît exactement ni l'origine, ni la date d'installation. Elles représentent, en médaillons aux teintes chaudes, les portraits de dix saints et saintes de l'Ordre des Dominicains, et les figures des quatre Evangélistes. Il y a en outre une photographie excellente du curieux autel jésuite de l'église. Toutes ces reproductions photographiques sont d'un fini remarquable et l'on ne saurait trop louer le souci artistique dont a fait preuve M. Gelly en cette occasion. Son album restera comme un des plus intéressants documents pour l'histoire de l'art religieux dans nos Ardennes. Nous lui souhaitons de continuer l'oeuvre si bien commencée par la reproduction d'autres richesses plus ou moins connues, les stalles sculptées de Revin et de Laval-Dieu, par exemple, pour ne citer que ces deux-là. Ch. HOUIN. — 108 — Les Mémoires de la Société des Lettres, Sciences et Arts de Bar-le-Duc pour l'année 1900 viennent de paraître. Ils contiennent liv-439 pages. Ce volume intéresse les Ardennes à plusieurs titres. Dans le compterendu des séances, une communication de M. Léon Germain p. xxv nous donne sur saint Walfroy les curieux détails que voici Entre Montmédy et Carignan existe un célèbre pèlerinage au tombeau de saint Walfroy. Le corps de ce saint, transporté à Ivoix en 969, a disparu dés le XIIe siècle, sans que l'on ait jamais su ce qu'il était devenu. M. L. Germain analyse un article, publié récemment dans les Analecla Bollandiana, par D. Germain Morin, le savant historien bénédictin belge, qui identifie avec saint Walfroy un saint Wulphy, honoré dans le Ponthieu et dont la légende parait autoriser ce rappro chement. D. Morin pense que le corps du saint aurait été enlevé d'Ivoix et emporté dans le Ponthieu par les troupes d'Eustache de Bologne, envoyées au secours de Godefroy de Bouillon, lors du siège de Stenay, par Thiery, évoque de Verdun, en 1086. Cette très curieuse étude permet donc de croire qu'il existe encore des reliques de saint Walfroy et tend à reconstituer une importante page posthume de l'histoire du célèbre stylite. » P. 62, nous trouvons une notice sur la famille du célèbre ingénieur Errard, mort — comme on sait — à Sedan, où il habitait presque constamment après le siège et la reddition de Jametz ; cette notice donne aussi la description de ses armes, et p. 150 des armes de la famille de Reims. Barbe de Reims était épouse de Jean Errard. A la p. 233, une étude de M. Léon Germain sur l'épitaphe de Thevenin Jacquesson, capitaine-enseigne des bourgeois de Dun en 1588. La famille Jacquesson habitait Mouzon au XVIIe siècle. Jean Jacquesson, lieutenantgénéral au bailliage de Sedan, était né à Mouzon. P. 290, des notes sur la famille Morel, de Vitry-le-François. — Le 26 mai 1643, Pierre de Morel, seigneur de Marsilly, fils de Philberl Morel, bourgeois de Vitry, et de Judith Leduchat, épouse, à Sedan, Marie de Moranvillé. Judith Leduchat était soeur d'Alexandre Leduchat, marié à Sedan, le 11 octobre 1601, à Marie de Gastines. E. II. Notice sur les derniers seigneurs de Sausseuil Ardennes, par Alb. BAUDON ; — Rethel, Beauvarlet, 1901, in-8 13 pages. Nous trouvons dans cette notice la note, sur François Des Robert, publiée par nous dans la Revue de juillet 1900. Parmi les alliances des seigneurs, mentionnons la famille d'Artaize ; un de ses membres est le général d'Artaize, dont on trouvera la biographie dans cette Revue, pp. 104-105. E. H. Sedan. — Imprimerie EMILE LAROCHE, rue Gambetta, 22. RECHERCHES STATISTIQUES SUR LA POPULATION DES ARDENNES AVANT LE XIXE SIÈCLE PREMIER ARTICLE Ce n'est qu'une coïncidence fortuite qui me fait commencer, au lendemain du dénombrement de 1901, la publication de notes provenant de sources diverses et concernant la population dans les Ardennes aux temps anciens. Peut-être cette coïncidence contribuera-t-elle cependant à donner quelque intérêt aux statistiques qui vont suivre et qui ont les caractères de toutes les statistiques, l'aridité toujours, l'erreur parfois. Néanmoins ces documents statistiques étaient utiles à réunir, et ils sont infiniment rares. Pour les villes, l'historien peut, par des moyens divers et avec une certitude approximative, fixer le chiffre de leurs habitants, sinon pour le moyen âge, au moins pour les trois derniers siècles de l'ancien régime. Quant aux bourgs et aux villages, il est presqu'impossible d'en connaître la population avant le XVIIIe siècle ; encore nos documents sont-ils incomplets pour celle époque. Je me bornerai donc à publier quelques articles sur la matière, en attendant qu'un hasard heureux me permette de les augmenter. I. — La population des communes ardennaises relevant du Luxembourg, de 1495 à 1566. Le tableau ci-contre présente, pour la prévôté d'Ivoix et quelques villages de la frontière actuelle de Belgique — tous relevant aux XVe et XVIe siècles du duché de Luxembourg voyez infrà note A, — le nombre des feux » ou mesnaiges contribuables et non exemps ». La source de ce tableau est l'ensemble des registres aux Comptes des aides de Luxembourg, conservés aux Arch. gén. du Royaume de Belgique à Bruxelles fonds de la Chambre des Comptes I. Les aides, votées par les trois Etats, étaient réparties par paroisses, hameaux ou 1 Nous n'avons utilisé que ceux qui donnaient des renseignements détaillés. Les registres du XVe siècle antérieurs à 1495 no contiennent rien sur les pays romans. Ceux du XVIe postérieurs au compte de 1566 sont dressés, soit par référence à ce dernier, soit par prévôtés et seigneuries. REV. D'ARD. ET D'ARG. T. VIII, n 7. _ _ __———.— "^^^^— . 1495 1504 1525 1528 1536 1540 1554 1566 Carignan 190 feux 146 63 43 55 120 a — {b 115 1/2 j ; Aufflance 20 17 20 0 13 33 — 38 1/2 i Bièvre i 6 9 1/2 5 1/2 9 13 c — 28 d BIagny 9 8 14 8 14 17 — 27 1/2 Blanchampagne [e 4 — — — — 23 f — 8 Chamouilly et Givercy Lesllem-Villcs. 9 6 8 12 111/2 10 1/2 — 35 Charbaux g 3 6 8 4 7 13 — 21 Chèvres h 3 — — — — - — 7 Escombres 4 8 12 8 7 10 — 18 Fromy 4 6 6 1/2 4 1/2 5 6 — 10 X Herbeuval 9 5 11 7 8 9 - 21 oi La Ferté 8 16 13 — 9 18 - 28 > Linay 14 17 19 1/2 10 12 29 — 23 I Lombul - 3 2 1/2 2 6 - 12 1/2 d' Malandry 5 13 6 3 10 22 1/2 — 18 é Margny 8 6 9 7 7 11 - 12 i ôé Margut j 8 1/2 21 11 9 11 32 1/2 — 31 vô Matton et Clémency 2 5 6 6 7 16 - 30 é Messincourt 4 14 inhabité ruiné inhabité inhabile — 7 r Mogues 5 5 7 3 5 13 1/2 — 29 1/2 P Osnes 5 5 9 9 9 23 - 35 1/2 • Pourru-aux-Bois 7 7 12 16 7 1/2 20 — 35 Puilly 6 11 8 6 1/2 13 15 — 28 1/2 , Sachy 7 12 9 9 10 50 — 37 1/2 Sailly 0 10 10 7 1/2 12 20 — 18 Sapogne 0 4 10 7 8 10 — 15 Signv et Montlibert 9 8 16 7 14 16 — 20 Tremblois - — 4 2 3 10 - 10 Villy 15 21 13 7 31 31 h - 25 Williers l — — — néant 3 5 — 8 unt Neufmanil 6 Ste d' himo Rumel et Gernelle 5 10 feux serfs 7 — — — 5Rom.+ 5Gern. 11 R. + 19 G. Orchi Vireux-Wallerand — 26 — — — — — 45 ie cv. [ Margut j — — 10 — — — — — ât Moiry.... - - 5 1/2 3 8 1/2 13 1/2 — 22 Ch han Pure — — 5 1/2 3 9 20 — 30 Cons-ln-Grandvillc _____ 12 16 20 La Francheville ______ 5 — Mohon et Faubourg de Mézières..— — — — — — 8 — Montcy-Notre-Dame — — — — — — 7 — — 111 — gagnages » au prorata du nombre des ménages. C'est ce qui nous permet de connaître la population de ces paroisses. Mais il faut observer que les chiffres marqués sont d'abord trop faibles, puisqu'ils omettent les ménages non contribuables et exempts dont nous ignorons la qualité et le total, ensuite imparfaits, car le feu » ou ménage » dissimule en soi un chiffre imprécis en moyenne on multiplie par 4. Malgré tout, les documents de Bruxelles sont précieux, nonseulement au point de vue particulier qui est pris ici en considération, mais encore comme indiquant les impôts demandés aux habitants de noire région, et comme contenant certains détails que nous avons mis en notes. Nous ne ferons pas ressortir plus longuement leur importance. La variation de la population mise en évidence par le tableau est déterminée par le fléau des guerres du XVIe siècle ; nous laissons au lecteur le soin d'en tirer toute la philosophie. SOURCES Le compte de 1495 Arch. Roy. Belg. ; Chamb. des Comptes 15906 est le compte d'une aide de 24 gros de Luxembourg et des restes d'une aide de 16 gros par feu accordée en l'an 1492. Cette dernière avait été jetée par les Etats pour l'entretenement de certain nombre de gens de guerre, pour la resistence qu'il convenoit lors faire aux entreprinses, forces et pilleries que faisoit journellement Robert de La Marcke, seigneur de Esdeng Sedan à rencontre dudit pays et sur les subjectz d'iceluy ». — Les localités dépendant de la seigneurie d'Orchimont sont mentionnées au f. 30v; celles de la prévôté d'Ivoix Carignan au f. 37. Le compte de 1504 même registre est celui de l'aide d'un demi-florin d'or sur chaque feu de franche condition et de 1/4 de florin d'or sur chaque feu de serve condition. Ce compte nous montre que, parmi les localités qui nous intéressent, seules Rumel et Gernelle étaient encore habitées par des serfs. — Sie d'Orchimont, f. 40 ; prévôté d'Ivoix, f. 48. Le compte de 1525 même registre est celui d'une aide de 16 patars monnaie de Luxembourg. — Sie d'Orchimont, f. 36; prévôté d'Ivoix, f. 43-44r ; sie de Chauvancy-le-Chàteau, f. 46. Le compte de 1528 même registre est celui d'une aide d'un florin d'or par ménage. — Prévôté d'Ivoix, f. 17r; sie de Chauvancy, f. 17v. — 112 — Le compte de 1536 même registre est celui d'une aide de deux florins Karolus. — Prévôté d'Ivoix, f. 43-44r; chàtie de Chauvancy, f. 46v—47r Le compte de 1540 ibid., 15907 est celui d'une aide de trois florins d'or de 28 patars. — Prévôté d'Ivoix, f. 28v-29 ; châlie de Chauvancy, f. 29v; Cons-la-Grandville, f. 30. Le compte de 1554 même registre est celui d'une aide d'un florin par feuage. — Sie d'Orchimont, f. 49r ; sie de Mohon et faubourgs de Mézières, f. 49v. — Aucun chiffre n'est donné pour les prévôtés de Montmédy, Chiny, Ivoix, Virton et Damvillers parce qu'elles sont occupées par les troupes françaises f. 62r'. Les villages de la sie d'Orchimont, Vireux-Walleraud, Mohon et Cons n'ont rien payé, car ils ont été brûlés par les ennemis lorsqu'ils vinrent devant Dinant f. 112. Le compte de 1566 même registre est d'un florin Philippe par feu. — Châlie de Chauvancy, f. 37v ; prévôté d'Ivoix, f. 37v-38 ; sie d'Orchimont, f. 41v; Cons, f. 42r; Vireux-Walleraud, f. 42v. NOTES A. — Les localités comprises aujourd'hui dans le dépt des Ardennes qui relevaient du Luxembourg à l'époque qui nous occupe étaient 1° celles de la prévôté d'Ivoix, en entier ; 2° trois communes de la sie d'Orchimont Neufmanil, Rumel et Gernelle, Vireux-Wallerand ; 3° deux dépendant de la châlellenie de Chauvancy-le-Château Moiry et Pure, plus Margut pour moitié. — Quelques autres communes se refusèrent longtemps ou toujours à donner aux receveurs la déclaration de leurs feux, en prétendant qu'elles ne relevaient pas du Luxembourg. C'était le cas pour Cons-les-Mézières Cons-la-Grandville, Mohon et La Francheville, Nouvion-sur-Meuse. Les comptes de 1504 f. 50v-51r, 1525 f. 36v, 1536 f. 29v mentionnent expressément le refus et désobéissance desdites communes. Le compte de 1540 f. 30 montre, au contraire, ceux de Cons venant à résipiscence après avoir refusé de faire la déclaration des feux disant que lesd. commissaires se debvoient contenter des dénombrements qui ont esté faitz et prins parcidevant, assavoir .V. menaiges », Jean Hoddel, maire, et Poncelet Poinca déclarent par serment que les habitants contribuables sont au nombre de douze feux. Eu 1554, Mohon, Monlcy-Nolre-Dame, La Franche- — 113 — ville et Cons se laissent inscrire. De ces villages, en 1566, Cons seul est mentionné. Nouvion n'y paraît jamais. — Enfin les trois villages dits ambedeux, Vaux, Tétaigne et Euilly, ne figurent pas davantage dans la recette des aides. Le compte de 1504 f. 51r contient la mention suivante Les villaiges assavoir Vaulx Tetlenge et Eully ayant en tout soixante neuf feuz ou mesnaiges eslans par indivis terres des prevoslées et chastellerie d'Ivoix duchié de Lux. et Mouson appartenant au Roy de France, esquelx lieux lesd. Mouson prétendent avoir haulteur et souveraineté a eulx seuls appartenir le droit des Regales et des aydes par leur empeschement combien que les habitans desd. villaiges eussent donné la déclaration par protestation aux commissaires les contrain dans à ce a esté le paiement ensemble la souveraineté mise en surceance par Mons. le Gouverneur et messrs du Conseil à la pourcieute et requeste formelles des gouverneur et officier dud. Mouson comme appert par le quayer des commissaires faisant le Rommant pays du duchié de Luxembourg pour ce icy. — Néant. » En 1525 f. 48r et 1566 f. 39r, même mention. a Le chiffre de 120 ménages ne correspond pas, d'après une mention expresse du compte, à la réalité à laquelle il est inférieur; il a été établi par composition avec les Etats de la ville d'Ivoix par mesure de faveur. — En cette année, le gagnage de Maugré est spécifié franc selon lettres de 1232 et 1420. b Ce chiffre se décompose en 100 feux pour la ville d'Ivoix, 7 1/2 de bourgeois d'Ivoix résidants à Pillonronsart, 4 à Wé, 1 au moulin de Longchamps appartenant au Roi, 2 à la censé de Way à Monsr d'Orval et 1 au gagnage de Maugré. — Les 1/2 feux représentent sans doute, ici comme partout, les ménages des veuves. c Dans ce nombre, figurent pour Bièvre, 10 ménages, pour les gagnages de la petite Bièvre, la Goberie et de Buxey, chacun un ménage. d Dans ce chiffre, il y a 23 ménages pour Bièvre, et 1 pour chacun des gagnages de la petite Bièvre, la Goberie, le Bessus, la Motte et Buxey. e Auj. ferme, cne de Sailly. f Nous rangeons sous le nom de Blanchampagne les gagneurs de l'abbé d'Orval à Orval, Blanchampagne, Chèvres et Linay que le compte ne détaille pas. — 114 — g Auj. cne de Puilly. [h Anct Cherves, cne de Margny. — Appelée à tort Chaisne au compte de 1566. i Dans les 12 ménages, il en est un pour la ferme du Halloy, près de Margny. j Margut étant indivis entre la prévôté d'Ivoix et la châlie de Chauvancy est porté sous les deux chapitres; souvent aussi sous le premier chapitre avec renvoi au second. k Le compte déclare que le village ayant été entièrement brûlé ne paiera que 16 florins d'or pour le premier terme. 7 Cette commune portée en 1528 comme ne payant rien probablement à cause d'une ruine totale est signalée comme nouvelle ville en 1536. Paul COLLINET. IMPRESSIONS D'HIVER EN ARDENNE Journal de route HIVER 1900-1901 BLAGNY, dimanche. Le village de Blagny était, il y a une quarantaine d'années, un village de cultivateurs. Mais une usine s'est récemment établie dans le pays, et les cultivateurs ont disparu. Aussi l'endroit est-il méconnaissable, dit-on. La population s'est faite ouvrière », et il s'y est mêlé des ouvriers venus un peu de partout. L'aspect s'est industrialisé; l'esprit aussi. Voici l'église qui domine la route, et les deux marronniers célèbres, qui ont trois fois cent ans et dont les racines se prolongent jusque sous la sacristie c'est tout ce que l'on peut dire de Blagny. Voici la route, la voie ferrée et la rivière. Ces trois accessoires familiers des paysages, par ici, s'en vont de compagnie, côte à côte, tournant aux mômes courbes, passant devant les mêmes villages aux toits bleus, disposés autour des grands cercles des vallées, au pied de leurs collines riantes, en face des mêmes prairies vertes. Lundi soir. Cette année, la nuit de Noël est triste ; la brume se résoud en impalpable pluie. La masse ronde des marronniers centenaires se - 115 — distingue tout de môme ; ils apparaissent énormes, plus noirs que la noirceur environnante, avec le caractère impressionnant que leur prête la nuit. La messe de minuit est, ici, sans charme et sans mystère. Les chantres, dans le choeur, poussent des cris perçants qu'écoute sans ferveur une assemblée de femmes vêtues avec les laissés-pourcompte des grands magasins du caricaturiste Huard. Seul demeure intact le charme de la sortie de l'église, parce que ces gens sont dans l'ombre, et que l'on n'aperçoit que les lanternes qui se balancent au ras du chemin, les lanternes qui dansent et s'éparpillent comme des feux-follets dans toutes les directions du village. CARIGNAN, mardi. Vu dans son ensemble, des hauteurs de Vaux devant-Mouzon, Carignan offre l'aspect d'un maigre groupement de toits bleus, effacé et sans silhouette, au fond de la prairie. C'est une tache imprécise qui n'ajoute rien au paysage et se contente de ne pas le gâter. Les anciennes chroniques m'avaient mis dans l'idée que la vieille Yvois devait être l'âme du paysage et, tout en grimpant la côte, des bribes de son histoire me traversaient l'esprit. Je songeais au temps où elle possédait, comme on sait, quatre Filles Tétaigne, Lombut, Auflance et Malandry, quatre villages coiffés de toits bleus, comme leur mère, et qui rêvent, comme elle, dans les prairies. Puis, par delà la Féodalité, au fond de l'Histoire d'Austrasie, je me représentais l'image barbare d'Hydulfe, qui fut comte d'Ardenne. De temps en temps, je me retournais, pensant apercevoir quelque chose qui m'évoquât un prestigieux passé. Mais, de partout, Carignan s'est refusé à être autre chose dans le paysage qu'un groupement imprécis et bleu, d'où rien ne saille, au fond des douces prairies. J'ai parcouru Carignan, cet après-midi. On y rencontre quelques rues empreintes du ridicule touchant des toutes petites villes. Au sud est venu se greffer un quartier noir où l'on voit, le soir, des ombres chinoises se mouvoir devant d'ardents brasiers, des usines qui trempent dans une rivière triste, la Chiers. La vieille Yvois n'est plus aujourd'hui qu'un morne chef-lieu de canton. Elle se repose de sa jeunesse mouvementée; elle sommeille - 116 — au fond de la vallée ; tout est pour le mieux, et Hydulfe a bien fait de mourir. Tout en marchant sur la route qui me ramène à Blagny, je réhabilite comme je puis la petite cité; je me dis que ce doit être charmant, ce pays de verdure et d'eau, à la belle saison ; mais j'ai fort à faire pour me l'imaginer dans ses vêtements d'été, car tout est bien funèbre, ce soir. Voici Blagny qui m'apparaît dans le crépuscule gris ; les fumées de la tôlerie se diffusent mollement dans la suie du ciel ; un train de marchandises passe, interminable, crachant du brouillard. Puis, voici le village, sombre déjà, et le paysage de verdure au bon soleil, que je m'efforçais de reconstituer, s'efface dans les rues sales et spongieuses, où les fumiers fument comme s'ils étaient, eux aussi, pleins de brouillard. MALANURY, mercredi. Malandry est un village de bûcherons, dans un trou, au bord d'un bois, de l'autre côté de la montagne. Il paraît que les Malandrins sont originaires de là, et, de ce fait, rejaillit une réputation un peu sombre sur les cent soixante-quinze paysans inoffensifs du pauvre village. Cela m'attirait, ces descendants des Malandrins ; mais je me suis mis en route assez tard, et les murs blancs de la ferme de Blanchampagne, en haut de la côte, commencent à s'effacer dans la poussière grise du crépuscule. De sorte qu'à mi-chemin, nous sommes surpris par l'entre-chien et loup, sur les hauteurs de Blanchampagne. J'en profite, afin de ne pas perdre mon temps, pour emmagasiner des impressions de nuit tombante. Les paysages se creusent sous nos pieds, la vallée se fige ; les premiers plans nous révèlent encore de vastes étendues d'un vert sombre et terne ; des mousses molles et spongieuses comme des fagnes, semées de mille pâquerettes grâce à la température incompréhensiblement douce ; des versants imprécis dont les courbes lointaines s'effacent peu à peu dans cette poussière grise de la nuit qui tombe et qui resserre maintenant ses molécules en pluie serrée et noire. Le ciel, incertain jusqu'à présent, vient de se couvrir, et dans les villages de la vallée, aucune petite lumière encore. Rien que les grandes ondulations vagues de l'horizon belge et, plus près, des profondeurs obscures.... — 117 - Ce paysage de néant est égayé par un clan de corbeaux qui déchirent l'air humide à grands croassements solitaires. Nous suivons le chemin qui contourne la montagne, à la corne du bois, et qui descend à Malandry. Mais, il est trop tard, la nuit est venue ; dans cette grande houle d'ombre, à mes pieds, il y a une longue tache plus noire que l'ombre, d'un noir opaque, aux contours rectilignes c'est tout ce que je vois du village.... Quelques lumières brillent maintenant au milieu de la tache noire ; puis voici que le chemin tourne et se met à dégringoler très vite ; j'entends une musique fraîche de ruisseau ; nous frôlons des maisons noires ; et presque aussitôt, les yeux encore pleins de nuit, nous pénétrons dans une pièce claire où flambe un bon feu de bois ; sur la table il y a une bouteille, des verres et, à côté, une tarte aux pommes. Nous sommes au presbytère de Malandry. Entre un verre de vin et une tranche de tarte, je me console de n'avoir pas vu Malandry en amenant la conversation sur le pays. Allons ! je n'aurai pas perdu ma journée, car voici que le curé me sert à point, dans un cadre exquis, de savoureux renseignements. Quelques légendes se sont blotties dans ce ravin, en dehors des routes, et n'ont guère dépassé le bois. J'apprends, entr'autres choses, que le patron du pays s'appelle saint Macaire. Ce saint Macaire possède, comme les cent soixantequinze bûcherons qu'il protège, le titre de bourgeois de Malandry. A ce titre, il a droit, comme chacun, à sa part de chauffe ». Aussi, chaque année on lui apporte son bois c'est le bois de saint Macaire. On le remise au clocher et l'on s'en sert pour chauffer la sacristie. La légende y trouve son compte, monsieur le curé aussi. J'ai vu saint Macaire dans son église, que je visite le soir même, à la lueur d'une veilleuse vilaine image en plâtre colorié qui le représente, tout petit et grassouillet, le menton orné du bouc cher aux chasseurs à pied. Pauvre saint Macaire ! j'aime mieux sa légende. La nuit, au dehors, est devenue très pure. Les douces étoiles piquent le noir azur, un fin croissant de lune éclaire un peu la terre et la longue rue large qui s'allonge au fond de son impasse sauvage.... Maintenant, — c'est le meilleur de ma promenade, peut-être, — le retour, la nuit, par les chemins plats qui tournent à travers les grandes prairies. - 118 — La caresse amollissante du vent nocturne ; le fin croissant qui nous suit, là-bas, au bord de la colline ; les flaques d'eau qui miroitent; le grondement d'un train qui passe tout éclairé, dans le fond de la vallée; le vaste ciel, qui tient toute la place dans le paysage plat, et qui fourmille d'étoiles.... Puis, une ligne d'arbres. Mon compagnon me raconte qu'on a planté ces arbres depuis les accidents », pour prévenir que la rivière est là. Elle déborde souvent à cet endroit et couvre la route. Au lieu de tourner à la bonne place, on va tout droit et on se noie; il n'y a pas longtemps, des jeunes gens revenaient ainsi de la fête, en voiture, un soir; ils chantaient.... La Chiers couvrait la route; le cheval n'a pas tourné à temps ; la nuit, on ne distingue pas bien une rivière d'une route il s'est noyé avec la voiture et ceux qu'il conduisait. Deux jeunes filles sont revenues à la surface, cependant ; elles se sont accrochées à un faisceau de bottes de paille et sont descendues quelque temps au fil de l'eau, en tournoyant. On les a vu passer, plus bas, devant Blagny; des ouvriers sont accourus, mais le courant était trop rapide, à ce qu'il paraît; elles sont passées en appelant à l'aide, puis la rivière les a entraînées plus loin, et elles ont disparu.... A ce moment, nous passons sous le rideau des arbres ; la voici, la paisible rivière qui mange les jeunes filles ; on l'aperçoit à peine; comme elle est tranquille, on ne l'entend pas.... Instinctivement, je prends l'autre côté de la route ; il me semble que j'ai le vertige.... WILLIERS ET LES BARAQUES DE CHAMELEU, mercredi. La masse broussailleuse de la forêt, toute proche maintenant, teint en violet sombre l'entonnoir des vallons ; les lignes décrivent des courbes plus courtes et dévalent dans de profondes fissures. Sur ces horizons obscurs qui s'enchevêtrent, les maisons de Williers s'alignent, en bande grisâtre, le long d'un promontoire, qui semble tenir tête à la houle violette, à la façon d'un navire sur la haute mer. Le village est bâti tout de travers sur l'épine dorsale d'un monstrueux poisson calcaire. Des fumiers noirs saignent leur purin doré devant les misérables maisons, le long d'une rue qui a l'air de tituber en montant dans le ciel, et qui finit en impasse, derrière l'église, au bord du vide. — 119 - C'est le véritable village forestier, noir et gris, fumé comme un jambon d'Ardenne, suspendu au bord de la Belgique violette. Derrière l'église dégringole un sentier étroit et mal commode, parmi d'abrupts escaliers de gazon, véritable ruisseau de pierres qui s'éboulent sous mes pas ; en un instant, j'ai gagné les fonds, et cependant ces quelques mètres m'ont transporté à cent lieues, tant la scène a changé. Je suis dans un vallon charmant et solitaire, où chantonnent des ruisseaux. C'est une nappe de verdure fraîche que baignent les bois broussailleux. Les clairs ruisseaux se séparent pour se rejoindre plus loin, formant de minuscules îlots ; un sentier rapide grimpe en face, le long des parois claires du bois de Watrinsart ; son lacet met une coulée pâle dans les teintes vineuses. Quatre maisons paisibles barrent l'entrée du vallon. Une petite fumée verticale, douce comme une haleine, s'envole au-dessus des toits bleus ; des planches s'alignent le long des murailles c'est la scierie de Chameleu ; à côté, il y a un petit étang dans lequel se réfléchit un grand sapin, mince et solitaire.... La situation de cette scierie l'a destinée à devenir une auberge, une de ces haltes de contrebandiers qu'on appelle Baraques » tout le long de la frontière, un de ces postes avancés qui sentent le tabac et le genêt, et où l'on bourre sa pipe avec du ThomasPhilippe avant de pénétrer sous les petits chênes de la grande forêt. Mais celle-ci me paraît peu fréquentée, au fond de son entonnoir sauvage. Il règne autour d'elle un silence impressionnant ; la nature n'a pas semblé s'émouvoir de ce dérisoire vestige d'humanité ; l'atmosphère du lieu s'harmonise avec l'entour ; elle enveloppe de la même douceur le bois, l'herbe, le ruisseau, et cet îlot de pierres, d'où s'échappe une petite fumée hésitante, transparente comme une haleine. Il flotte en outre, ici, quelque chose d'indéfinissable que n'expliquent ni le dessin, ni les nuances du paysage. Impression vive et presque angoissante malgré son charme et qui est intraduisible. L'âme voudrait se dilater et cependant se resserre...; c'est ce que l'on pourrait appeler l'oppression de la frontière. La Belgique commence ici ; de l'autre côté de ces arbres, la Semoys transparente coule dans les fissures du schiste, à travers le royaume bleu des ardoises ; puis c'est la Wallonie, la grande — 120 - lande semée de villages et de bruyères, pays des grands Belges taciturnes, qui fument la pipe et jouent de l'accordéon.... La nuit tombe vite, vers la Noël. Elle tombe humide et triste, maintenant que le ciel s'est couvert. Comme je quitte Williers, elle commence à jeter dans les paysages ses mille poignées de poussière grise. Tout se fige et se crispe, et les ravines se décolorent peu à peu avec les petites maisons du village, en ligne le long de la crête, avec les clôtures de leurs jardins qui descendent vers les fonds sauvages.... LINAY, jeudi. Les grandes pluies battantes fauchent la grand'route, la voie ferrée et la rivière, qui s'en vont toutes trois de compagnie, tournant aux mêmes courbes, le long de la vallée, au bord des prairies. Les rails délavés reluisent ; des flaques d'eau miroitent dans l'infinie verdure aux nuances ternes, qui va se fondre à l'horizon vers les teintes vineuses des collines noyées. Un sentier presque perpendiculaire, qui est aujourd'hui un torrent de boue jaune parmi l'herbe ruisselante, me conduit à l'église de Linay. Elle est venue se jucher, cette église, au fin bord d'un promontoire qui s'avance jusqu'au beau milieu du village. Elle n'offre rien de curieux par elle-même, mais sa situation isolée, à l'avant de sa roche calcaire, remplace tous les styles; et je goûte une agréable sensation de bienfaisante sécurité sous sa petite voûte solitaire qu'éclaire la lumière trop blanche du temps malade ! J'ai l'impression que le vide est autour de nous ; l'immense ciel gris, dirigeant la charge à la tête de ses armées liquides, assaille de toutes parts le frêle vaisseau de pierres ; celui-ci n'a pas l'air de s'en douter ; la pluie lave à flots ses ardoises, mais la vierge de plâtre, dans sa chapelle, conserve toute sa sérénité ; les mille fureurs du dehors viennent se briser aux angles de cette oasis ; c'est la paix, le calme absolu. Une vaste plate-forme herbue entoure cette église ; elle appelle tout de suite l'idée qu'un château a existé là. En effet, la partie de l'église qui forme la nef, et qui est fort ancienne, est un vestige de chapelle seigneuriale dépendant d'un château aujourd'hui détruit. Sur l'emplacement de l'ancien domaine des seigneurs de Linay, on ne voit plus, à présent, que des cailloux et de l'herbe. Le près- — 121 — bytère et quelques maisons échelonnées derrière l'église bordent la crête en regagnant le col de l'abrupte presqu'île. A mes pieds, le village misérable ruisselle de tous ses toits. Au large, c'est la prairie, la rivière, les collines au loin ; c'est la grande courbe luisante de la voie ferrée et la route qui s'en va vers Blagny, courbant le dos de ses grands arbres fauchés par la pluie battante.... LA PRAIRIE DE SEDAN, lundi. Les horizons voilés des collines de Meuse tremblent et se noient dans les fonds vagues des prairies. L'étendue plane des herbes mouillées s'en va dans de l'incertitude laiteuse, flotte et s'éteint dans les mousselines lointaines. Cependant, une ligne d'arbres se détache au milieu de cette indécision blanche, formes grises qui s'en vont le dos un peu courbé par le vent du sud ; on dirait de grands vieillards fantastiques, vieillards fantômes, en marche dans la direction de Balan ; mais, depuis des temps ils n'ont pas fait un pas. Je les connais bien, ces peupliers, et quoique ce soit, de l'endroit où je les contemple, le seul point de repère sur l'uniforme et incolore tapisserie, mon regard en ressaisit tout de suite la silhouette. Depuis mon enfance, ils sont au fond de mes yeux, les arbres familiers ; et, après des années d'absence, je les retrouve au même point de leur voyage, eux, l'allure toujours un peu cassée, et tout gris aujourd'hui, l'air perclus de rhumatismes dans leur manteau de brume.... Au fond de la vallée, au pied des collines, c'est, presque sans interruption, Bazeilles, Balan, Sedan et Torcy, ceinture lointaine de la grande prairie, cachée par la longue écharpe des brouillards. La Meuse, grossie des armées liquides de la Chiers, roule des eaux jaunes brouillées de lait, autour d'une île qui émerge, broussailleuse et sombre comme une éponge morne. Des vaguelettes viennent lécher le chemin de halage et rendent une petite musique solitaire que je suis seul à recueillir ; puis elles sont happées par le courant rapide qui les emportent dans les remous jaunes. Je suis à Pont-Maugis. Pont-Maugis!... Oh! l'horrible chose; oh! cette souillure dans — 122 — la prairie! cette suie inharmonique, cette saleté industrielle sur l'alme tapis ! Bon brouillard, efface un peu ces tristes briques; il te sera reconnaissant de cacher la honte que cette vilenie attache à son nom, Maugis, le prestigieux Enchanteur, le pauvre vieux marchand de légendes VAUX-DEVANT-MOUZON, mardi. Les villages perchés, qui saillent au ras des horizons, en haut des côtes, empruntent au vaste espace, aux altitudes, un charme particulier; ils appellent le regard; leur clocher a l'attirance du phare pour le terrien en quête d'impressions. Ainsi, du fond de la vallée apparaît Vaux-devant-Mouzon, avec la tour carrée de son église ; à califourchon sur la croupe d'un long cap qui va mourir au confluent des deux rivières de Chiers et de Meuse. Ce nom de Vaux déroute, il est vrai, et ne s'explique que par la faible dépression que forme la colline à son sommet et dans laquelle le village est bâti. Village pittoresque et malpropre, tout en pente, qui doit être fier des deux gros tilleuls dont sa petite mairie est précédée, mais dont le meilleur titre à la reconnaissance du voyageur réside dans l'incomparable vue que sa situation élevée offre aux regards. Du côté de Mouzon, malgré la descente rapide, la vue est sans cesse cachée par des ondulations qui forment premier plan ; et la vallée de la Meuse ne se découvre qu'aux portes mêmes de la petite ville. Au contraire, du côté de la Chiers, des prairies d'en bas au village de Vaux, la montée est régulière, douce, interminable, de sorte qu'en atteignant le sommet de la colline, un peu en avant du village, l'horizon, derrière nous, apparaît dans un recul prodigieux. C'est un paysage que la peinture ne saurait traduire et qui appartient à la pure poésie; car, seule, elle emplit l'âme dans cette vastitude et la caresse comme une musique. L'air vierge, l'air salubre, à pleins poumons, l'air libre ! 1 Une joie douce, presque sainte, vous enveloppe ; on se sent devenir tout petit, tout petit; on n'a pas plus d'importance que le 1 Eugène Beauchot. — 123 - brin d'herbe qui pousse à ses pieds, et la pensée semble s'épanouir étrangement à mesure que se réduit l'individualité. La sensation est exquise. La houle grandiose des terres boueuses descend vers les prairies ; elle a déjà vêtu son manteau d'ombre, car le soleil est bas. Mais il éclaire encore le cercle des horizons ; cela fait une lointaine couronne de lumière rousse au paysage qui s'éteint. Tout s'harmonise dans des nuances uniformes. Les villes et les villages s'aplatissent là-bas, au pied de la longue fresque, rigides, figés comme les collines et les bois. Et l'anéantissement, dans les lointains doux, de ces parcelles d'humanité, rassérène et réconforte sans que l'on sache pourquoi. Peut-être celte sensation est-elle due à la conviction que nous subissons une fois de plus, que l'antique mère Nature nous reprend quand elle le veut, que nous sommes vraiment pauvre chose pour qu'un peu de crépuscule escamote aussi dédaigneusement notre progrès et notre misérable industrie.... Georges DELEAU. CHRONIQUE La Société d'Etudes ardennaises au 39me Congrès des Sociétés savantes. Plusieurs communications ont été faites par des membres de la Société dans les sections d'histoire, de géographie et d'archéologie au 39° Congrès des Sociétés savantes, tenu à Nancy du 9 au 13 avril. Nous en donnons une brève analyse d'après le procès-verbal du Journal officiel. MM. L. DE SAERAN D'ALLARD, correspondant du ministère de l'Instruction publique et archiviste d'Alais, et P. PELLOT, archiviste de Rethel, ont présenté en collaboration une Notice épigraphique et généalogique sur la famille de Saint-Maurice ; cette famille du Soissonnais remonte à Eulrope de Saint-Maurice, né en 1605, brigadier des gendarmes du Roi, et a laissé son nom sur quelques pierres tombales de Goussancourt, jusqu'à ce qu'elle se fonde dans la famille des Champagne, seigneur de Morsains 1901, p. 2377. M. H. JADART a fourni son actif concours, si informé, aux trois sections précitées. — A la Section d'histoire, il a donné un important mémoire sur Les anciens registres paroissiaux dans les arrondissements de Reims et de Rethel J. off., p. 2411 ; il a signalé le grand intérêt de ces registres au double point de vue de l'histoire et de la biographie locales, même générales. — Dans la Section de géographie, M. JADART a lu une — 124 — notice sur la limite occidentale du département des Ardennes qui est encore l'ancienne ligne de démarcation des diocèses de Reims et de Laon, établie au cinquième siècle par saint Rémi ; les variations de cette limite n'ont porté que sur les territoires de Brienne anciennement au diocèse de Laon, Avaux-le-Châleau en entier du diocèse de Reims seulement depuis 1677 par échange avec Lor, du diocèse de Laon depuis celle date, Logny-les-Aubenton au diocèse de Reims jusqu'en 1790, La Neuville-aux-Joùles au diocèse de Laon jusqu'en 1790 p. 2419-2420. — Enfin, à la Section d'Archéologie, notre érudit compatriote a présenté une série de reproductions des sceaux-matrices conservés à la Bibliothèque de la Ville de Reims, dont il a la garde. Aucun n'intéresse les Ardennes J. off., p. 2445. M. P. COLLINET a communiqué à la Section d'histoire J. off., p. 2412 et reproduit à la Section de géographie J. off., p. 2420, une étude sur la Frontière d'Empire au moyen âge dans l'Argonne et l'Ardenne. Il s'est borné à fixer, d'après des textes plus ou moins concordants et pourtant d'une façon plus précise que ne l'a fait M. Longnon. quelques points de la frontière, sur les deux rives de la Meuse. Il a insisté notamment sur la situation territoriale de Beaumont-en-Argonne et de Donchery. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE PERIODIQUES Journal de la Société d'Archéologie lorraine, 49e année 1900 fin. — J. Nicolas, L'ancienne église et le cimetière d'Autre ville [Meuse ; on trouve, p. 218, la pierre tombale d'Aubrvy Thiébaut, curé de Pouilly, donateur de l'église d'Yoncq de Onco ]. — J. Nicolas. L'ancienne église de Cesse [la cloche, p. 230, a été bénite par Jacques Péchenart, curé de Cesse et de Luzy, natif de Mouzon]. Annales de la Société archéologique de Namur, t. XXIII, 2e livr. 1900. — Abbé Roland, Toponymie namuroise suite 1. Mémoires de la Société des Naturalistes et Archéologues du Nord de la Meuse, t. XI 1899. — Ces Mémoires, qui paraissent tardivement, sont divisés en deux parties {Sciences naturelles, Archéologie et Histoire. — La première comprend, avec les comptes-rendus des séances et, des excursions en particulier, celles de la Société à Carignan, à Mouzon, dans l'Argonne, etc., la fin avec supplément de la Flore de la Meuse, par C. Breton. — La partie archéologique renferme entre autres la in de l'étude de M. Houzelle, Des sépultures antiques pierres tombales des XVIIe et XVIIIe siècles, existant à Marville, Montmédy, etc.; La Campagne de Charles VI en 1388 contre le duché de Gueldre, par L. Schaudel [Philippe-le-Hardi traversa les Ardennes à l'aller et au retour, le roi passa aussi à Grandpré] ; et un intéressant récit d'une excursion de la Société à Mouzon par F. Houzelle, accompagné de quatre planches. 1 Un de nos collaborateurs rendra compte de cet important travail, lorsqu'il sera achevé N. d. Com.. d. Publ.. Sedan. — Imprimerie EMILE LAROCHE, rue Gambetta, 22. LE REGISTRE DES SÉPULTURES DE SERY 1628-1660. I. La maladie de l'estappe ». — II. La peste de 1636. III. Les guerres de la Fronde. Il n'est pas nécessaire de faire ressortir ici l'intérêt que peuvent présenter nos anciens registres paroissiaux. Très souvent, ces documents contiennent, dans leur rédaction brève et naïve, des faits inconnus sur les guerres, les épidémies, les fléaux, l'abondance ou la disette des moissons, etc. Il est donc utile de ne pas en négliger le moindre détail, et c'est dans cet esprit que nous avons copié à la mairie de Sery, en juin 1900, la partie la plus curieuse d'un ancien registre de sépultures de la paroisse, remontant au commencement du XVIIe siècle. Ce registre, qui va de 1628 à 1660 , nous renseigne sur les morts de la maladie de l'eslappe », épidémie qu'il nous serait peu facile de définir, sur la peste de 1636, et il nous fournit aussi les noms de plusieurs victimes des guerres de religion. Rédigé par le curé du lieu, celui-ci ne nous a point laissé son nom, et nous ne pouvons que reproduire la mention inscrite de sa main, en tète des actes mortuaires In nomine Domini. Amen Registre et mémoire des personnes mortes en la paroisse de Sery depuis le iour que ie l'ay eu a charge et à servir en qualité de curé très indigne. Le premier acte est du 14 décembre 1628 et relate la mort de Gisle le Masle ». Peu de mentions intéressantes dans la suite en Apvril 1629 », le 3, décès de Jean Molteau, greffier du lieu; en septembre de la même année, le 26, un de ses parents, Nicolas Molteau, bourgeois de Rethel, enteré » au cimetière. En 1632, le 23 janvier, décès de Françoise Pruvost, femme de Gisle le Maire, procureur ». Le 1er avril, Marçou le Grand, vefve » de feu Jehan Petit dict de la Cour ». REV. D'ARD. ET D'ARG. T. VIII, n° 8. - 126 — I. C'est alors qu'au mois d'octobre de la même année commence la série des personnes mortes de la maladie de l'eslappe Ensuyvent les morts de la maladie de l'estappe 3, Ledict Jean Midou, marit de Marie Flescheux. 5, Claude le Large, femme de Philbert Lallemand. 8, Jeanne Fortier, vefve de Didier Flescheux. 8, le mesme iour, Anne Antoine, femme de Jean Choisy. 9, Raulin Thiery. 15, Perine Pasques, vefve de Toussain Masson. 15 et le mesme iour, Anne Durand, femme de Robert Midou. 16, Hubert Antoine. 22, Jeanne Bourin, vefve de défunt Nicolas Pasques. 24, Marçon Roland, vieille fille. 27, Claude Couslier, mère de Jean Nepot. 31, Pierre Phlippot. NOVEMBRE 8, Simonne Coustier, ancienne tille. 11, Nicolas Choisy, cloutier, et le mesme iour 11, Elizabeth Collet, femme de Jacques Harsigny. 17, Jean Nivelet. 18, Pierre Huet. 20, Hubert du Saurois, boulangier. 21, Nicole Nemery, vefve de Nicolas Antoine. 26, Nicole Collet, femme de Jean de Laistre. 30, Jacqueline Springo, femme de Jean Pasques. DÉCEMBRE. 3, Jeanne Richart, femme de Mashin Pieron. 10, Antoine de Bruges, charlier 1. 25, Poncelet Charpentier. 1633 J A N V IER. 2, [en blanc], femme de Jacques Cailliet. 3, Raulin Boucher, laboureur de la censé du bois d'Aveau 2. 3, Anne Harsigny, vefve. 1 Charron. 2 La ferme du Bois d'Avaux se trouve au nord du terroir de Sery, à la lisière du bois de ce nom. — 127 — 7, Rogette le Masle, femme de Pierre Lambin. 10, Jeanne Antoine, femme de Pierre Nivelet. 30, Melot Pailla, vefve de défunt Robert. FEBVRIER. 5, Jean do Bay. 7, Isabeau Robin, femme de Nicolas Drouet. 10, Marguerite Choisy, vefve de Jean Petit, dict la saincte. 14, Marguerite Débonnaire, vefve de Jean Colery. 18, Perine Verrière, femme de Pierre Quentin. 21, Jeanne Colinet, vieille fille. 22, Iolaine de Lustin, femme de Jean Danelle. 26, Gerarde Collet, femme d'Henry Marchand labouveur. MARS. 5, Marguerite Petit, femme de Gérard Collet, dict Charlon. APVRIL. 8, Pierre Cousin. 22, Thomasse le Roy, tille de déf ' Jean le Roy. 25, Elizabeth Débonaire, femme de Regnault Bourgeois. 30, Jean Danelle. Au-dessous de ce mortuaire, le curé écrivit Semble avoir esté icy la fin de ce mal de l'estappe. Notons simplement, pour l'année 1635, un centenaire, Pierre Couslier 16 d'apvril. Pierre Coustier, aagé de cent treize ou quatorze ans. Nous allons de même donner la liste des personnes pestiférées ou mortes de peste » II. On sait les ravages faits à Rethel et dans la région par le terrible fléau ; non loin de Sery, à. Wasigny même, une pierre de l'abside de l'église relate ainsi le nombre des victimes qu'il faut peut être rapporter à cette contagion de 1636 CY EST LE NONBRE DES MOR PAR LA CONTAGION • C • ET XV TANT PETIT QVE GRAND- PRIEZ POVR EVX ET POR TOVS TRESPASSEZ f PAR MOY A GALIOT M DESCOLLE DE WASIGNY. - 128 — Le registre de Sery ne mentionne pas de pestiféré avant le 15 mai 1636; nous l'avons néanmoins copié depuis le mois de février de cette année FEBVRIER. 17, Jean de la Roche laisné. 25, iour de Set Mathias en bisexte fut morte Jablet Garnotelle, femme de Jean l'Alleman, maistre d'escolle du lieu. MARS. 5, Antoine Parent, enfant de 12 ans, frère des femmes de Jean Pellot et de Jean Choisy le jeune. 22, Jean Lantenois, laboureur censier de la Malmaison 1. APVRIL. 21, Jeanne de Bonaire, vefve de Jean Drouet. MAY. 15, Philbert L'Allemand, pestiféré, Hubert Bourgeois le mesme iour. 24, ElizabethPetit, vefve dud. defct Philbert L'Allemand,pestiférée. 31, Pierre le Grand dict de la Cour. JUIN. 1, pestiférée, Jeanne, fille de défunct Jean Barrier, aagée de moings de 24 ans. 20, Henry Springot. 29, pestiféré, Jean Cailliet. JUILLIET. 3, Marguerite Debonaire, vieille fille. 27, [en blanc], fils de Jean Durand. 30, Nicole, fille dud. Durand. 31, Nicole, fille dud. defet Jean Cailliet. Au-dessous de cet acte Le 13 mourut dame Antoinette de Villelongue I, femme de Monsr d'Hosignemont, non pestiférée. AOUST. 3, Claude Pellot. 15, pestiférés Guyot le Roy le mesme iour Sébastien Pasques et une sienne fille appellée.... 1 Ferme située à gauche de la route de Novion-Porcien à Sery, a la limite du terroir de cette dernière commune. 2 Famille de noblesse champenoise qui posséda de nombreuses localités dans nos Ardennes et iui est en ce moment l'objet d'un travail d'une consciencieuse érudition. — 129 — 21, la vefve de Jean Nivelel appellée 23, Nicole Choisy, vefve de defunct Claude Pellot, tous pestiférez. 31, Nicolas Forain. SEPTEMBRE. 17, Nicole Choisy, femme de Josse Danois Haulheville, fut enterée au cimetière de Sery. 19, Jeanne du Chemin, femme de Pierre Bernier. Pas de décès jusqu'en mars 1637; mais, au mois de mai de cette année, la peste fait une nouvelle apparition En seconde année cy commence la peste. MAY 1637. Nicolas Bonnet de Beaumont. JUIN. 3, Raulin, filz de defunct Gilles Quentin, non pestiféré. 24, Marie Marchant, femme de Pierre Bonnet, demeurant à Sery, non pestiférée. 29, de peste, Gobin l'Allemand. 30, Perrine Bonnet, femme de Jean Geoffroy dict Champagne. JUILLIET. 1, Jean Harsigny. 10, Elizabeth et Marguerite, filles de Raulin Colet et de Jeanne Fortier. 11, Claude Cordier, femme de defunct Gobin Lallemand. 21, Alphonse, filz de Jean Richart. 22, Jeanne Molteau, femme de Simon Constant. 24, Alizon le Masle, femme à Jean Richart, laboureur. 25, Gérard Justine, procureur d'office, non de contagion. 26, Raulin de Bonaire, bonnetier. 27, Claude Lallemand, femme de Massin Pierron. 28, Claude Colet, femme de Louys Maupin, non pestiférée. AOUST. 4, Nicole Pasques, fille de defunct Sébastien Pasques. 28, Jean le Masle. 30, Simon Constant, ioueur d'instrumens. — 130 — SEPTEMBRE. 1C, Poncelet, surnommé Lallemand bastard. 2b, Pierre, filz de Philbert Picardeau, non pestiféré. 27, Pierre Lorette, non pestiféré. 30, Jean Choisy, et Perrine Pasques, femme de Jean Potot. OCTOBRE. 1, Jean Molteau, ieune garçon, greffier. 2, Pierre, filz de défunct Jean Choisy. 3, Jean Coustier, vieil garçon, le mesme iour, Nicole Philippot, femme de Jean Picardeau. 6, Philbert Picardeau. 9, Jean Taine, laboureur, le mesme iour, Marguerite Debonaire, femme de Jean Perlier dict Margie. 15, Jean, filz de Claude Petit, le mesme iour, Marguerite, fille de defunct Didier Flescheux. 18, Jeanne, fille de Gobert Petit. 23, Jean, filz de Gérard de la Roche. 25, Jean Pasques. 27, Nicole, fille de Gérard Marguet. 28, Nicole Charpentier, femme de Christophe Thomas. 31, Jean, filz de Jean Cabaret. NOVEMBRE. 5, Pierre, fils, et Jeanne, fille de Jean Ogier. 8, Jean Ogier, leur père. 10, Jeanne Fortier, femme de Raulin Colet, non pestiférez. 13, Remiette, dame vefve de defunct Nicolas Picardeau. Au bas de ce dernier acte, on lit celte mention Pestiférez communiants jusque a ce iour 38 enfants en bas âge et 52 au moins. Le relevé des victimes de la contagion s'arrête ici. Les années suivantes, de 1038 à 1650, nous fournissent encore quelques notes intéressantes noms de familles nobles, titulaires de charges, états, etc. FEBVRIER 1638. 10, Gilles le Maire, praticien. — 131 — DÉCEMBRE. 14, Henri Marchant, mre chireugien. APVRIL 1640. 22, Jacques Harsigny, vigneron. SEPTEMBRE. 27, Jean Débonnaire, filz de Jean Débonnaire, chirurgien, aagé de 27 ou vingt huict ans. NOVEMBRE. 6, Jean le Maire, sergent du village. APVRIL 1042. 11, fut enterrée au cimetière de Sery Perine Laurent, femme de Pierre Vie, décédée au village d'Inaulmont 1. MAY 1644. 17, Gobert Richart, tailleur d'habits, mourut aux Caves. NOVEMBRE. 29, Jacque Martin, boucher en la censé de Beaumont 2. JANVIER 1645. 18, Gislelte le Roy, femme de Jean Monclin, procureur d'office. APVRIL 1646. 13, Monsr de Sorbon, filz de Monsr de Fontaine et de damoiselle Nicole de Villelongue, tué au retour de Rheims. JUIN. 8, Jean Thomas, pauvre homme insensé trouvé dans Mesmont 3. MARS 1647. 5, Damoiselle Nicole de Villelongue, femme de Monsr de Fontaine. JU1LLIET. 10, fut enterré au cimetière de l'église de Sery Raulin Colet, décédé à Rethel. SEPTEMBRE. XXIX, mourut Mre Pierre Vié, prestre habitué en l'église de Sery. OCTOBRE. 9, Alizon Baillif, fille aagée. 24, au bourg de Liesse, Pierre Lantenois, beau-frère de Jean Pastou, censier de la Malmaison. 1 Inaumont, canton de Château-Porcien. 2 Beaumont-en-Avioth, ferme sur la route de Mesmont à Sery. 3 Village dont le terroir confine à celui de Sery. — 132 — MAY 1649. 2, Messire Hugues de Raymond, seigr de Fontaine et de Sery, mourut à Rethel, enteré depuis icy en sa paroisse 1. III. Nous arrivons aux guerres de la Fronde, si néfastes pour nos populations rurales. Les sièges de Chàleau-Porcien et de Rethel sont ainsi relatés dans notre registre AOUST 1650. Le 13 de ce mois, l'armée de Turaine, suivie de celle d'Espagne, assiégèrent Cha[lea]u-Porcien et Rethel 2 ; pendant ce temps furent tuez et perduz Pierre Dupont l'aisnel, Jean Prévosteau et Thiébault Maupin. Voici les noms d'autres personnes victimes des ennemis APVRIL 1051. 22, Philbert le Clerc, garçon de Beaumont, tué par des Allemands. Au mois d'août de la même année XVII, Jean Perlier, mort à Rethel, blessé en chemin par des Allemands au mois de may dernier. Au mois d'octobre, on trouve, au bas d'un acte du 11 de ce mois, écrit de la main du curé Nombre depuis l'arrivée des Espagnolz IIIIxx quinze, en tous 3 cent IIIIxxXVI des grands et communiants. Notons encore une victime du siège de Rethel en 1652 NOVEMBRE. 2, Poncelet Cailliet, blessé à mort au siège de Rethel. Et enfin, au mois de mai 1653 1, Jean Midou et Jean Martin, tuez la veille dans Beaumont par des soldats. Ici s'arrêtent les actes relevés par nous sur le petit registre des mortuaires de la paroisse de Sery. Le dernier qui s'y trouve inscrit est du 10 novembre 1660 et, sauf quelques lacunes, la 1 Pour la famille de Rémond, consulter Paul PELLOT, dans les Travaux de l'Académie de Reims, 1888, généalogie avec complément au Nobiliaire de Caumartin. 2 Sur les sièges de Château-Porcien et de Rethel, Cf. H. JADART, Chronique de Jean Taté, 1890, p. 59 et suiv.; CARUEL, Essai sur Rethel, 1891, p. 258, etc. — 133 — liste des baptêmes, mariages et décès prend corps à partir du 10 avril 1668 1 pour ne plus s'interrompre qu'à la Révolution. Nous avons cru utile de donner ces extraits du plus ancien. Ils pourront sans doute intéresser quelques personnes. AL. BAUDON. LE LOYALISME DES SEDANAIS ET LEUR HOSPITALITÉ DE 1638 A 1680 SUITE. APPENDICE Dans notre étude précédente sur le Loyalisme des Sedanais et leur hospitalité de 1638 à 1680, nous avons été conduit à donner çà et là des renseignements sur la situation financière de la ville de Sedan et des villages, qui constituaient au dix-septième siècle les principautés de Sedan et de Raucourt. Afin de les compléter et de donner ainsi au lecteur une idée plus précise de quelquesunes des conditions économiques des Sedanais à cette époque, nous allons reproduire en appendice trois tableaux, parmi ceux qui furent dressés, d'après des documents authentiques, par ou pour les commissaires royaux en 1647 et en 1648. On trouvera des indications suffisantes sur le rôle de ces commissaires à la page 108 de notre Loyalisme et aux pages 55 et 133 de notre Notice sur la Maison de Bouillon-La Tour. Ajoutons simplement que les mesures de capacité usitées à Sedan pour les grains étaient le quartel, qui pesait 45 livres et mesurait 29 litres 25 ; le setier, qui valait 5 quartels, et le muid, qui valait 12 setiers. 1 Voici l'intitulé du registre de 1668 Registre baptistère du village de Sery en Portien le Xe apvril 1668 par Monsr Petitfils, prestre curez dudit Sery ». — Jacques Petitfils est le premier curé dont les archives locales donnent le nom. Il mourut le 5 novembre 1670 Et le cim[ui" me jour du mois de novembre mil six cens septante six, fust déceddez vénérable et scientifique personne Maistre Jacque Petitfils, prestre et curée dudict Sery, et a esté inhumez en l'église au pieds du maistre autel do Sery par Monsieur le doyen de Rethel, accompagné de plusieurs prestres et habittans dudict Sery, tesmoings, et dudict Eustache Lallenient, elereques ». TABLEAU DÉTAILLÉ DES REVENUS DU DOMAINE DE SEDAN, de 1638 à 1647 A. — Fermes en grains de la Souveraineté de Sedan. NOMS 1638 1639 1640 j 1641 1642 1643 1644 1645 1646 1647 Les terrages de Sedan 17m » 13m 9s 15m » p. u Maison 8m 4S 1,0701. ; 15™ » 13m » 13m » 11'" 6S ' Les ferrages de Balan 18 » 18 » 19 5S 1,300 1. 16 » ! 9001. 17 6 6 » 6 » 6 3 6 3 Une autre cense à Floing 1 6 1 6s 1 6 16 16 1 68 1 6S 1 6S 1 10 2e 1 10 2e Un moulin à Floing from. 6 3636464 6 464646 4 8» 4 [f moitié Une cense à Villers-Cernay 1 10 1 10 1 10 1 10 1 10 1 10 1 10 12 12 1 2» Un moulin aud. lieu fr. et seig.... 2 » 2 » 2 » 2 » 2 » 2 » 2 » 2 » 2 » 2 » Une cense à Daigny seig. et av.... 5 8 58 5 » 5 » 5 » 5 » 5 » 5 » 5 » 5 » Un moulin à Daigny 5 » 5 » 1,2591. » 4801. 3601. 2001. 1501. 701. 971. Une cense à Givonne 4 6 4 6 4m 6S 4 7 3m » 3 » 3m » 3m » 3m » 3m » Une autre cense aud. lieu » 31 2 7 2 7 2 7 2 T 2 7 2 7S 2 7S 2 » Ie 2 » lcj i Un moulin aud. lieu fr. et seig.... 6 1 6 1 6 1 4 » 4 » 4 » 4 » 4 » 4 » 4 » i Un moulin à Francheval par. grain. » 14 » 14 » 14 » 14 » 14 » 14 » 14 » 14 » 14s » 14 » C. — Prés dépendant du domaine de Sedan. r NOMS 1638 1639 1640 1641 1642 1643 1644 1645 1646 1647 Soixante-neuf arpents aux lieux de] Bélompré-quartier et la Buterne Levés pour cnes Bazeilles et Balan ! la maison Idem Id. Id. Id. Id. ! 4141. 3451. 4831. Quinze fauchées dans la prairie de; i Sedan \ Idem Id. Id. Id. Id. Id. ! 150 150 160 144 5 Onze fauchées dans la prairie des Angles cne Idem Id. Id. Id. Id. Id. I Compris avec Bélompré et la Bu terne. Cinquante arpents au lieu dit Meandru j cne Idem Id. Id. Id. Id. Id. 801. 4001. 3551. I 3671. i Les neufs prés de Douzy 4901. s. 3901. s. 4351. 4351. 4351. 4351. 435 435 435 435 Les prés de Vaussart commune de ! Douzy.... _ 2501. 2501. 250 250 250 250 250 250 250 250 Les huit fauchées do prés du Rullc cne Bazeilles 112 112 112 112 112 112 112 112 102 102 Les prés derrière Han cne de PouruSaint-Remy PouruSaint-Remy 40 30 30 35 15 13 151. 5E 13 13 Les prés de la Vieille Mairie 31 31 31 31 31 201. 10» 331. 33 33 Les prés Marinots cne 126 126 126 126 126 1261. 1261. 126 126 126 Les regains des prés de Douzv Néant Néant 73 73 73 73 73 73 62 62 Les regains des prés de Bazeilles... 1501. 1501. 210 210 210 155 155 155 155 155 Le pré de la Grève cnes Pouru-SaintRemy Pouru-SaintRemy Bazeilles 42 42 42 42 42 42 50 50 50 50 N. B. — Il y a 400 arpents de bois à vendre par an, de âge de 24 ans ou environ, au prix de 30 l. l'arpent, le fort portant le faible. — 137 - L'ORIGINE DES BOIS COMMUNAUX DE LA VILLE » DE septembre 1314. L'origine des biens communaux et, en particulier, des bois communaux est une question vivement débattue entre riens et sur laquelle la lumière ne sera faite que par la mise au jour grand nombre de textes. Le document que nous publions infrà a le mérite de nous renseigner d'une façon précise sur l'origine des droits qu'obtint la "ville » de Hargnies dans les bois qui l'entourent. Jean de Looz, seigneur d'Agimont et de Wallehan, de qui relevait la ville de Hargnies, était en conflit avec elle au sujet des aisances que ses habitants pouvaient prendre dans la forêt d'Ardenne. La forêt appartenait au seigneur; les habitants n'avaient là que des droits d'usage. Pour mettre fin au conflit, le seigneur abandonne aux bourgeois » et franc homme » 3, à toujours mais, permanablement » et en pleine jouissance 4 —ce qui constitue presque un droit de propriété 5 — une portion de la forêt seigneuriale. C'est un cantonnement dont la charte fixe les limites, en autorisant le bailli de Givet à planter des bornes autour de cette portion désormais devenue les bois communaux de Hargnies. La limite de ces bois communaux part d'une croix dressée à la jonction de la voie de Viruel » le vieux chemin de Hargnies à Vireux et de la voie de Giveit » le vieux chemin de Hargnies à Givet, à droite de la route actuelle. Vers l'W., elle va droit jusqu'à une ligne aboutissant au rier de grant fosse » le ruisseau de Grandfosse est un affluent de droite du Ri d'O, écrit sur les cartes et à tort Risdou, comme nous allons le dire ; le ruisseau de Grandfosse longe la lisière des bois de Vireux. Elle suit ce ruisseau jusqu'au rier d'O » c'est le grand ruisseau que les cartes appellent Risdou. Noire texte montre l'orthographe véritable de son nom qui est Ri d'O. En patois, on prononce rî d'Où », 1 Voy., sur ce point, l'excellent ouvrage que vient de publier H. SÉE Les classes rurales et le régime domanial en France au moyen âge. Paris, 1901, in-8° pp. 490 et suiv.. 2 Ce texte est pris sur une copie simple 2 feuillets papier xvie siècle — Arch. dep. du Nord, B. 526, n° 4963. Il n'a pas été signalé parmi les actes de Jean de Looz dans la Notice hist. sur la seigneurie d'Agimont-Givet, de l'abbé ROLAND, ni dans les Notes hist. sur Hargnies, du même parues dans Rev. hist. ard., II, pp. 158 et suiv. 3 Le bourgeois est l'homme libre ou franc qui jouit dos privilèges octroyés par une charte de franchises, par exemple de l'électoral et de l'éligibilité aux charges municipales. — Le franc homme est simplement le roturier, le vilain, tenancier d'une tenure libre, franc par opposition au serf, mais qui no bénéficie pas des privilèges municipaux. 4 Le texte dit por lors aisemens à faire et lors profis » ; les habitants peuvent faire leurs aisances et leurs profits. Ils peuvent emporter du bois pour brûler ou pour bâtir, et aliéner les coupes sauf le servage à payer au seigneur. 5 H. SEE, op. cit., pp. 513-514. - 138 - de là le nom fantaisiste donné par les géographes exotiques qui ont dressé les cartes de la région. La limite suit alors le Ri d'O aval » dans la partie appelée aujourd'hui Vallée des Prés » jusqu'au confluent du ruisseau de Javredongne, ruisseau qui sépare les bois de Vireux et de Hargnies, sur la rive gauche du Ri d'O.—Vois le N. et l'E., la limite part de la croix déjà nommée, revient en droite ligne au champ de Fol vilain » lieu dit inconnu à présent à Hargnies ; delà à la voie de Plainmont » c'est près de ce chemin qu'est situé le légendaire chesté de Plémont », dans les bois du Roi ; puis elle suit une goutelle petit ruisseau, à la lisière des anciens bois de Dinant, et, avec la goutelle, elle tombe en IIule grand ruisseau se réunissant à la Houille et formant aujourd'hui la frontière franco-belge.— Au S., la limile n'est pas donnée. Le seigneur, en abandonnant une portion de la forêt, se réserve cependant certains droits le servage, la paisson, lotîtes les justices c'est-à-dire la compétence et les profils en matière de haute et basse justice. Le droit de paisson est très connu. Le servage ne l'était pas, jusqu'à ce que nos recherches l'aient mis en lumière 1. — Enfin, dans les bois qui restent de son domaine plein, Jean de Looz concède à la ville » le droit de pâturage dans les bois âgés et pour les bêtes de loi » celles que la coutume autorise a conduire au bois. La concession du seigneur Hait donc, comme on le voit, importante. Paul COLLINET. COPIE A tous chiaus ki ches presens lettres verront et oront, Nos, Johans de Los, sires d'Agymont et de Wallechan, et Mahas, ma femme, dame de ches internes lies, salul et conoistre verileit. Comité chose soit à tos, comme destors et debas fut et avet esteil entre nos, d'unne par, et chias délle ville de Hargnis, d'atre par, si comme des aisemens de tOs nos bos et fores de Hargnis, Nos, par le conseilh de butines gens, nos sommes accordeis et asentis en teil manière ke por la remède de l'arme 2 mon très obier et ameit singneur et père, monsingneur Johan de Los et sir d'Agymonl jadis oui Deus assolie o et por les noslres, assi por bien, por pais et por accorde de nos et de chias de la vilhe de Hargnis. astons assentis et accordeis en teil manière ke lidis borjois et li franc homme de la vilhe de Hargnis tenront et auront a tos jors mais permanblement por iauz et por lors oirs, por lors aiseinens à faire et lors profis, les lies chi après deviseis Ch'est il Cf. Revue d'Ardenne et d'Argonne, t. VI. pp. 15 et suiv., 237 et suiv. — Nous donnerons prochainement un troisième article sur ce sujet, d'après la charte de Venins et quelques documents des archives communales de Mézières. 2 L'âme. 3 Que Dieu absolve. — 139 — à savoir délie crois la u li voie de Viruet li grande voie Ici départ delle voie de Giveit et val droit gus à lingne al rier de grant fosse et tot le rier do grant fosse gus à rier d'O et lot le rier d'O aval à rier de Javredongne; et de la desordite crois en revenant sus droit à lingne à champs cons dist fol vilain, cons dist la voie de plain mont, et del champ fol vilain droit à lingne, alle voie de plain mont, et delle voie de plain mont à unne gotelle ki est as bois chiaus de Dînant et contre val la gotelle alant droit en Hule. Et volons et otrions 1 ke los chis lies desornomeis soient deseivreis 2 el aboneis 3 entre nos et chiaus de la vilhe de Hargni. Et donnons plain pooir à noslre balhil et cheliu ki por nos i sierat de planter fins et bonnes et desoivres 4 en teil manière ke des lies desordis en avant enver la vilhe de Hargnis ki soit leurs, en teil manière ke deviseil est; saf le servaige et la paison s'ilh i esloit à avoir nostre droicture et totes justices à avoir. Et est à savoir ke tos li remanans de nos bos de chis lies desornomeis en la par dever Gyveit nos demorent à nos et à nos oirs franchement et sic teil manière ke chis delle vilhe de Hargni ni pulent mais riens clameir nen demandeir, saf chu que li vilhe de Hargni aront lor pasturage en bos agiés de totes bestes de loi. Et totes ces choses chi desordites et escrites, promettons nos et avons coneut loiament à tenir, en bonne foil, sens aleir encontre, par nos nen par nos oirs nen par atrui de par nos, etl en renonchons à totes choses ki nos poroient aidier et chiaus delle dite vilhe de Hargni grever, et les avons en coneul ke nos lor warandirons 5 en tos lies et encontre tos chias ki voront venir à jor et à droit 6; El de chu fermement à tenir obligons nos et le nostre, nos et nos oirs et nos successoirs. Et por chu ke che soit ferme chose et estable, en avons nos données à chias de nostre dovant dite vilhe de Hargni ches presens lettres saielleies de nos propres saias 7; et encor por plus grant *seurteit à avoir, avons nos depriet à nostre cher et ameit oncle, mon sangneur Jacques de Los, sangneur de Balastre 8 et chanoinne de Sainct Lambert à Liege et à nostre cher et ameit feable, monsangneur Johan, chastelain d'Yvuys 9 et chevalier, à nostre feable Jehaynot, son filh, et à nostre feable Ponchar, chastelain d'Agymont, et à nostre feable Franket de Hère 10, balhit de nostre terre de Gyveit, k'ilh voilhent mettre et pendre lors propres saias avoic les nostres; et nos, sires Jacquemes de Los desordis, Johans, chastallains d'Yvys, Jehannos, ses fis, Ponchars, chaslellain d'Agymonl et Franket de Hère, aile proiere et aie requeste de nostre chier sangneur et dames desordis, avons pendus nos saias à ches presens lettres avoic les lours en lesmoiguage de veriteit; lesqueles furent faictes et doneies l'an de grâce del incarnation nostre sangneur Jhesuchrist me ccc el quatorze, le mardi après la feste S1 Malhie l'aposlle et l'euwengelisle er mois de septembre 11. 1 Octroyons. 2 Mesurés. 3 Bornés. i Mesures. 5 Garantirons. 6 En justice. 7 Scellées de nos propres sceaux. H Près de Namur. 9 Ivois-Carignan. 10 Heer, près d'Agimont. M 24 septembre 1314. — 140 - COMPTE-RENDU BIBLIOGRAPHIQUE Le village et l'église de Renneville Ardennes, par H JADART avec la collaboration de J. CARLIEIR et G. MENU. — Arcis-sur-Aube, L. Frémont, 1901, 73 pp. gr. in-8°, planches extr. de la Rev. de Champ, et de Brie M. H. JADART ne se lasse pas de fournir son actif concours aux Revues de la région. Il vient encore de publier dans la Rev. de Champagne et de Brie une remarquable monographie d'un village et d'une église de la Thiérache. — Les premières pages de cet opuscule sont consacrées au village disparu de Senicourt, remplacé par le beau village de Renneville. Celui-ci fut créé de toutes pièces en 1205 ou 1206 n. st. par accord entre Roger de Rozoy et l'abbé de St-Martin de Laon. La charte de fondation est publiée en appendice d'après l'original des Arch. de l'Aisne. Nous ferons à son sujet à l'auteur deux observations l'expression de charte de commune qu'il lui donne pp. 5 et 7 est, impropre ; c'est exactement un pariage comme il y en a d'autres exemples dans les Ardennes pour les villes neuves. De plus, l'analyse de la charte aurait mérité d'être faite dans le corps de l'ouvrage et le texte eût gagné à être rapproché de ses voisins. L'histoire du village déjà tracée par MARTIN; Essai hist. sur Rozoysur-Serre est reprise avec de nouveaux détails, dont quelques-uns sont illustrés de pièces justificatives importantes. La majeure partie de la notice est consacrée à l'historique et à la description de l'église. Le portail et la nef sont du XIIIe siècle, contemporains de la fondation du village, la ITour et le chevet avec leurs appareils de forteresse sont du xvE et du XVIIe siècle. Nous n'insisterons pas sur l'importance de cette description qui est absolument complète et exactement minutieuse, comme le sont les autres descriptions d'églises de M. JADART. Il n'oublie ni les inscriptions des cloches, ni les graffites de l'extérieur et de l'intérieur. La monographie est accompagnée en appendice de documents inédits, d'extraits des registres paroissiaux, de la liste des lieuxdits, de recherches sur quelques vieux arbres, du relevé des inscriptions de croix, etc. —Plusieurs planches en phototypie éclairent les descriptions ; elles représentent l'église, la chapelle du Nord, la tourelle S'-Michel, le plan de l'église, le petit arbre et la vue générale de Renneville. Que l'auteur et ses collaborateurs dévoués reçoivent notre gratitude pour cette nouvelle étude qui leur fait grand honneur. P. COLLINET. Sedan. — Imprimerie EMILE LAROCHE, rue Gambetta, 22 POÈTES ARDENNAIS ARTHUR RIMBAUD VII Rôle d'Arthur Rimbaud en Aîrique. Sa mort. Pendant trois années, du printemps de 1884 au début de 1887, l'activité exploratrice d'Arthur Rimbaud fui à peu près nulle. Occupé d'opérations purement commerciales ou rêvant d'entreprises lointaines, vers Zanzibar ou Madagascar et même vers l'Inde ou le Tonkin, le poète ardennais semble avoir complètement oublié le Harar et l'Ethiopie. Cependant, les voyages se multipliaient dans ces contrées au point qu'il serait trop long de les énumérer tous nous nous contenterons d'en signaler les principaux. De 1883 à 1885, Alphonse Aubry, ingénieur civil des mines, parcourait le Choa et les pays gallas avec le D' Hamon qui périt en roule. Le capitaine Longbois, venu à la cour de Ménélick de la pari du président de la République française, accompagnait au retour l'ingénieur Aubry. D'autres Français se livraient vers le même temps à des explorations commerciales ou désintéressées qu'il nous suffise de citer les noms de Paul Soleillet, de Jules Borelli, de Labatut, dont Rimbaud fut l'associé malheureux, d'Eloy Pino, représentant d'une maison de Marseille, de MM. Alfred Bardey, Brémond et Chefneux. Deux Italiens méritent également une mention particulière ce sont Ragazzi et Bricchetti-Robecchi, qui tous deux visitèrent Harar. Mais le voyage le plus fécond en résultais scientifiques fut, pour cette période, l'expédition entreprise par le Dr Dominik von Hardegger et le Dr Philipp Paulitschke. Les deux Autrichiens explorèrent les régions hararis, somàlis et gallas à tous les points de vue, et recueillirent les données les plus précieuses sur la topographie, l'ethnographie, la civilisation matérielle et intellectuelle de la corne orientale de l'Afrique 1. 1 Ce qu'avait tenté Rimbaud fut réalisé par Paulitschke dans son voyage en 1885-1886 Paulitschke avait pour lui une grande expérience de savant, des ressources financières considérables, les instruments les plus perfectionnés. Il a publié sur le Harar et le Somâl une série de livres admirables et richement documentés qui parurent à Leipzig de 1886 à 1896. Paulitschke est mort à Vienne le 15 décembre 1899. REV. D'ARD. ET D'ABC-. T. VIII, n° 9. — 142 — Rimbaud rentre en scène au printemps de l'année 1887 et se signale de nouveau à l'attention des géographes à l'occasion de son voyage au Choa. Celte expédition, organisée pour fournir une livraison de fusils au roi Ménélick, fut plutôt malencontreuse pour les intérêts du négociant 1, mais elle eut ce résultat profitable pour la science de faire connaître une route nouvelle, la meilleure et la plus courte pour accéder au Choa. Rimbaud, en compagnie de Jules Borelli 2, utilisa ce chemin direct et jusqu'alors inconnu, qui le conduisit d'Entollo à Harar par le pays des Ilous-Gallas son itinéraire complétait et corrigeait heureusement les itinéraires qu'avaient précédemment suivis le Français Aubry et l'Italien Ragazzi. — Le rapport du voyage de Rimbaud publié dans Le Bosphore égyptien nos des 25 et 27 avril 1887, donne une foule de renseignements destinés à détruire les espérances exagérées, excitées par quelques voyageurs, sur l'exploitation commerciale de ces territoires. C'est ainsi qu'il met en doute l'exploitation rémunératrice des dépôts de sel du lac Assal par l'établissement d'un chemin de fer à voie étroite, qui avait été projeté par quelques entrepreneurs français, et cela à cause des grandes difficultés du terrain. Il combat nettement la possibilité de la navigation sur le fleuve Ilaouache, même au moment des plus fortes crues, et contredit ainsi les données de Paul Soleillet et du capitaine Longbois. Il recommande aux futurs voyageurs la route de Zeilah au Choa par Harar et le pays des Itous ; cette route évite le territoire des Danakil toujours enclins au pillage et traverse des contrées plus fertiles. Il décrit le pays des Ilous-Gallas qui forme un haut plateau d'environ 2,500 mètres au-dessus du niveau de la mer on y trouve d'excellents pâturages et de vastes forêts, et la région peut se prêter à la colonisation européenne autant par sa fertilité que par la douceur de son climat. Le nouvel itinéraire d'Enlotlo à Harar, envoyé par Rimbaud à M. Bardey, fut communiqué par ce dernier à la Société de Géographie de Paris qui le publia dans ses Comptes-rendus 3. 1 Cf. Revue d'Ardenne et d'Argonne, t. VI, p. 152. 2 Il est curieux de noter l'appréciation de M. Jules Borelli sur son compagnon de voyage ... Noire compatriote a habité le Harar. Il sait l'arabe et parle l'amharina et l'oromo. Il est infatigable. Son aptitude pour les langues, une grande force de volonté et une patience à toute épreuve le classent parmi les voyageurs accomplis... » 3 Compte-rendu des séances de la Société de Géographie, Paris, 1887, séance du 4 novembre 1887 pp. 416-417. La 3Revue d'Ardenne et d'Argonne a reproduit cet itinéraire, tome VI, pp. 153-154. - 143 — Il fit aussi l'objet de notices élogieuses dans les principales revues géographiques qui signalèrent l'importance du service rendu par Arthur Rimbaud cilons, parmi ces revues, les Petermanns Mitteilungen 1, les Proceedings of the Royal Geographical +Society 2, le Bolletino délia Société geografica italiana 3. L'itinéraire qu'avaient relevé Rimbaud et Borelli fut désormais celui qu'utilisèrent la plupart des explorateurs qui leur succédèrent tel fut le cas d'un officier russe, M. Mashkow, qui, accompagné de sa femme, visita le Choa en 1891. A propos de ce voyage, M. Bardey s'exprime ainsi Quittant le Harar, ils suivirent celte roule des Ilous-Gallas et des Cherchers décrite brièvement, mais d'une façon si minutieuse et si pittoresque par Arthur Rimbaud... En octobre 1891, M. et Mme Mashkow arrivèrent à Anloto, capitale militaire du Choa et résidence de l'empereur Ménélik, qui chargea M. Mashkow d'un mission pour SaintPélersbourg. Au point de vue géographique, M. Mashkow n'apporte aucune connaissance nouvelle. Les routes qu'il a parcourues sont depuis quelques années bien connues » 4. Après sa désastreuse expédition des fusils. Rimbaud vint se reposer au Caire, où nous le voyons occupé à divers projets, notamment à celui de faire publier par la Société de Géographie de Paris la relation de son voyage en Abyssinie ; il sollicite en même temps des subsides pour faire des voyages d'exploration au compte de la Société 5. Mais rien n'aboulit l'ouvrage projeté ne vit pas le jour, et la mission demandée ne put lui être accordée. Cette tentative nous prouve que Rimbaud avait recueilli des noies et des souvenirs sur les pays qu'il avait traversés. D'ailleurs, ces notes furent-elles jamais rédigées? Et si elles le furent, que sont-elles devenues ? 6. En 1888, Rimbaud, enfin résolu à s'établir à son propre compte, 1 Dr A. Petermanns Mitteilungen, 33. Band, 1887, p. 370, bulletin mensuel de M. A. Wichmann. 2 6Proceedings of the Royal Geografical Society, janvier 1888, p. 39. 3 Bolletino délia Socielà geografica italiana, série III, volume I, janvier 1888, pp. 6-1-65. i Compte-rendu des séances de la Société de Géographie, Paris, 1892, séance du 4 novembre 1892, p. 408. 5 La mission rétribuée qu'il sollicitait avait pour but l'exploration des pays situés entre le Harar et les Grands Lacs. M. A. Bardey appuya de son mieux cette demande qui faute de fonds ne put être accordée. fi M. A. Bardey doute fort que Rimbaud ait jamais recueilli des notes scientifiquement précises sur les régions. Le poète ardennais en a peut-être eu l'intention comme l'indique ses lettres. Mais tout fait supposer qu'il n'a rien réalisé et que toute recherche dans cette voie serait infructueuse. — 144 — fonda une factorerie à Harar, où il séjourna jusqu'en avril 1891. Pendant ces trois années, son activité purement commerciale se dépensa en courses et en expéditions de toutes sortes, mais sans aucun résullat scientifique. Quelques indications vagues, éparses dans ses lettres, sont tout ce qui nous reste de celte période. Ces lettres, où il se souciait peu de donner à sa famille des renseignements géographiques dont elle n'avait que faire, sont, comme on l'a dit, d'un honnête garçon et même d'un bon fils... » Tel est le bilan géographique d'Arthur Rimbaud la découverte du plateau de Bubassa, le rapport sur l'Ogadine, le nouvel itinéraire d'Enlotto à Harar. Et encore ces résultats n'ont-ils clé connus que grâce à M. A. Bardey, qui les a sauvés de l'oubli. Ce bagage est un peu mince pour mériter à Rimbaud le litre de grand explorateur, mais il est suffisant pour qu'on puisse dire de lui avec son ancien patron, qu'il a été, en même temps qu'un homme utile et courageux, un des premiers pionniers au Harar ». Après avoir tenté de remettre au point le rôle géographique, il convient d'apprécier ce que M. Paterne Berrichon appelle l'influence politique d'Arthur Rimbaud et de réduire à néant les interprétations qui ont fait du poète ardennais une sorte de conseiller officieux présidant aux destinées de l'Ethiopie. El d'abord Rimbaud eut-il jamais des visées politiques ? Avec le caractère que nous lui connaissons, caractère d'individualiste intellectuel, de solitaire cérébral, il est fort probable que ce genre de préoccupations lui était devenu très indifférent et devait même exciter chez lui le plus profond mépris. S'il lui est arrivé parfois d'exprimer des opinions sur la politique coloniale, il ne l'a guère fait que par boutades de négociant tracassé. D'autre part, nos différentes sources d'information, documents personnels ou lettres communiquées par la famille, indications fournies par les personnes fixées en Abyssinie et au courant des questions africaines, enfin et principalement l'absence de faits positifs, tout nous autorise à penser que Rimbaud fut constamment réfractaire aux ambitions politiques. Rimbaud a forcément été en relations avec les autorités des pays où il a séjourné ; il ne s'agit bien entendu que des autorités abyssines. C'était normale! même indispensable. Il faut, de plus, — 145 — se représenter l'organisation du gouvernement et de la société dans la région éthiopienne, du moins il y a une quinzaine d'années. Les autorités, depuis le négus jusqu'au dernier ogaz, n'étaient alors que de vulgaires trafiquants, d'une loyauté souvent douteuse en matière commerciale, des chefs de bande cupides qui mêlaient leurs intérêts particuliers avec ceux de l'Etat. Le rôle politique que pouvaient jouer à ce moment-là les Européens en Abyssinie n'est pas du tout celui qu'on pourrait s'imaginer. Ils n'avaient guère que des relations commerciales avec les chefs abyssins, petits ou grands, et Rimbaud n'était pas plus favorisé que les autres. Le principal article d'importation consistait à fournir des fusils qui était la marchandise la plus rémunératrice 1. On pourra d'ailleurs se représenter facilement les moeurs et les habitudes des indigènes en lisant les récils des voyageurs qui ont parcouru ces contrées, en particulier ceux de M. Jules Borelli, le compagnon de Rimbaud en 1887 2. Ces considérations suffisent pour anéantir la légende d'un rôle politique joué par A. Rimbaud, rôle dont M. Berrichon voit le point de départ dans une livraison de fusils et dans la correspondance échangée avec le Ministère des colonies 3. 1 Nous nous en référons au témoignage significatif de M. Borelli Les armes sont le seul objet d'échange qui laisse aux commerçants européens un profit suffisant et certain. Qui voudrait s'acheminer vers ce pays au risque de sa vie, pour un gain problématique '? » JULES BORELLI Ethiopie Méridionale, Paris, 1890, gr. in-8°. 2 Voici quelques extraits du livre de M. Borelli, Ethiopie Méridionale Antoto, 27 juillet 1886. — Je me suis rendu au quartier européen, ainsi nommé parce qu'il est habité par quatre Européens. Trois d'entre eux sont au service du roi depuis dix années Ilg, ingénieur ; Zimmermann, mécanicien ; et Appenzeller, menuisier. Ils n'ont pas l'air satisfait. Le roi ne tient pas ses promesses... La mauvaise loi de Ménélick est proverbiale. » Fallé, 20 janvier 1887. — Un Français, M. Pino, me reçoit dans sa hutte. M. Pino est établi au Schoa depuis plusieurs années ; il reste auprès du ras Govanna. 11 a été victime de ses excès de confiance dans les Amhara et ne réussit pas à obtenir justice contre ceux qui l'ont trompé ou volé. » Ankober, mercredi 9 février 1887. — M. Rimbaud, négociant français, arrive de Toudjourrah avec sa caravane. Les ennuis ne lui ont pas été épargnés en route. Toujours le même programme mauvaise conduite, cupidité et trahison des hommes ; tracasseries et guet-apens des Adal ; privation d'eau, exploitation des chameliers. » Antoto, 14 mars 1887.—Le Balambaras Mékonen a été nommé Dedjazmateh et gouverneur C'est un des illustres abyssins qui m'a le plus exploité, sans me donner aucune dos choses nécessaires à la vie ou à l'accomplissement de mon voyage, la seule que je recherche, que je sollicite et que j'attende impatiemment. » Zeilah, 16 octobre 1888. — Croire que Ménélick ait pour la France plus d'attachement que pour l'Angleterre ou la Chine, c'est une pure illusion. Le Negouss est complètement rebelle aux sentiments d'amitié et de reconnaissance ; ses vues politiques ne dépassent pas l'horizon amhara. Il n'a pas de préférence et il l'a prouvé que pour celui qui lui offre le plus de présents en fusils ou en espèces. Encore le donateur devra-t-il surveiller de près l'exécution des promesses qui lui seront libéralement octroyées... » 3 Cf. Revue d'Ardenne el d'Argonne, t. VI, pp. 155-156, où nous avons élucidé cette question, en publiant toutes les pièces officielles. — 146 — Pour ceux qui garderaient encore un doute, nous croyons utile de citer les témoignages probants de deux hommes à qui leurs rapports avec Rimbaud, leur haute situation et leur influence permettent de porler un jugement autorisé l'un, M. Chefneux, consul général d'Ethiopie, nous a nettement affirmé que Rimbaud n'eut jamais de mission du gouvernement français et se borna, comme les autres Européens, à faire le commerce des armes. L'autre, M. A. Bardey, a bien voulu nous écrire une longue lettre dont ce passage nous semble caractéristique à reproduire ... Si on a prétendu que Rimbaud n'avait pas été étranger aux événements éthiopiens, qu'il avait préparé la lutte entre l'Abyssinie et l'Italie, qu'il avait exercé une influence considérable sur les chefs de ces contrées, qu'il avait été le conseiller écouté du Ras Makonen et de Ménélick lui-même, que tous ces personnages avaient pour lui une grande admiration, qu'il leur inspirait des projets de réformes sociales, etc., qu'il était l'agent officieux du gouvernement français qui l'aurait chargé, en quelque sorte, de fournir des armes aux Abyssins, ce on n'a jamais expliqué, que je sache, ce qui lui faisait émettre ces affirmations qui me paraissent bien être le produit de son imagination. Quant à moi, je ne sais absolument rien de tout cela, mais permettez-moi de vous présenter les observations suivantes Des publications militaires françaises et étrangères, notamment les Italiens en Afrique» du capitaine de l'Etat-major général Pellenc ont dévoilé tous les dessous du conflit Italo-Abyssin. La guerre ne vint pas de conseils, mais de la force d'événements imprévus. Elle eut lieu en 1895-96 et Rimbaud était mort en 1891. Le commerce d'importation des armes se fait largement au Choa depuis 25 ans et je ne vois pas du tout Rimbaud, insoumis militaire, agent officieux du gouvernement français pour des fournitures d'armes. Je ne connais du reste que son affaire de fusils avec Labatut, 2,000 je crois, et il est entré plus de 200,000 fusils et des canons au Choa en 20 ans. Il eut des difficultés avec Ménélick en 1886-87 à propos d'armes refusées. Il me paraît difficile qu'il ait pu en même temps être son conseiller. Du reste s'il est de notoriété publique que Ilg est depuis 1878 conseiller de Ménélick, je ne l'ai jamais entendu dire de Rimbaud. Au Harar, il est bien connu que Rimbaud eut de bonne — 147 - relations avec Makonen, rien ne fait croire qu'elles aient eu un but plus élevé que celles que tous les négociants européens sont obligés d'avoir en ces pays avec les chefs indigènes... » Enfin nous avons tenu à poursuivre notre enquête jusqu'auprès de personnalités abyssines et nous avons obtenu entre autres une réponse du Ras Makonen, qui fut en relations fréquentes avec Rimbaud. Cette réponse montre qu'il y eut évidemment de bons rapports entre le poète ardennais et le gouverneur de Harar. Mais elle n'indique en rien l'intimité qu'on s'est plu à imaginer et elle confirme définitivement nos conjectures sur l'absence d'un rôle politique quelconque. La dernière question qu'il reste à examiner est celle de l'influence civilisatrice que son trop enthousiaste beau-frère a bénévolement attribuée à Rimbaud. Aucun fait ne vient à l'appui de cette opinion. On chercherait en vain dans la correspondance publiée la moindre trace de semblables préoccupations. Les témoignages des gens du pays n'apportent non plus aucune preuve à cet égard. Rimbaud, qui était d'une grande bonté naturelle, a fait autour de lui le bien qu'il a pu. Mais il y a loin de ces faits isolés à une action civilisatrice, à la transformation morale de tout un peuple. Pour jouer ce rôle, il eût fallu un ascendant que Rimbaud ne posséda jamais. Il est curieux de noter à ce propos les excès d'imagination où s'est complu la fantaisie de M. Berrichon l;car on ne peut s'empêcher de 1 Voici quelques extraits de l'étude de M. Berrichon ... Instaurer dans ce pays barbare une société immédiatement au diapason du progrès européen en ce qu'il a de bon, société dont le développement devra donner au monde un exemple harmonieux des moeurs telle semble être une des dominantes préoccupationss du Rimbaud d'alors. Il traçait la voie, ouvrait le champ de gloire où les Ilg, les Mondon, plus tard, s'illustreront instruments des victoires et des conquêtes de Ménélick II. » ... Il agit de sorte que, après quelques mois d'allées et venues en ce pays d'agriculteurs et de pasteurs, il était déjà considéré comme une providence devant laquelle la haine de l'Européen, haine traditionnelle, devait s'abattre. Et c'est ainsi qu'il put, sans encourir de dangers, visiter des contrées qu'aucun oeil de blanc n'avait encore osé aller regarder... » ... De ses fatigues et de ses tracas, il se reposait, nous l'avons dit, en répandant parmi les indigènes le trésor de sa bonté. Sur sa mule fière d'un aussi précieux et amical cavalier, on le voyait parcourant, suivi ou non de quelque caravane porteuse d'ivoire et d'or quand ce n'était d'armes libératrices, les déserts somalis ou les fertilités de la chrétienne Ethiopie. A chaque instant, il s'arrêtait pour porter lui-même, sous quelque tente, en quelque hutte le bien-être et la civilisation, l'amour aussi de la liberté. Que d'esclaves il dut racheter, pour leur enseigner la dignité et la conscience.. ... Le ras Makonnen, le plus éminent d'entre eux, le plus intelligent, le plus noble, devint l'ami pieux de Rimbaud. Héroïque lui-même, ce vice-roi, conseiller principal du Négus, ne voyait plus, ne jurait plus que par notre civilisateur. Et c'est connu, et c'est proverbial dans — 148 — sourire, quand on connaît la réalité. Celte réalité nous apparaît dans les récits de voyage de M. Borelli 1 et dans ceux de la Mission Bonchamps 2. Du reste, le caractère d'Arthur Rimbaud était opposé à tout rôle religieux et social. Il eût été surpris lui-même si on l'avait traité de moralisateur, de rénovateur et de prophète. C'était au fond un sauvage et un misanthrope, si l'on en croit ceux qui l'ont beaucoup fréquenté en Abyssinie, comme MM. Chefneux et Teillard. Avec son abord parfois rude et d'une dureté de sceptique qui se lie difficilement, Rimbaud leur apparaissait comme un dégoûté vivant isolé dans un coin de pays perdu, et menant une véritable existence d'anachorète. Resté profondément mystique, il ne subissait plus comme aux années d'enfance le charme du catholicisme. L'Islam l'attirait de plus en plus et le Coran semblait devenu sa lecture favorite. Au surplus, même si Rimbaud avait eu les visées qu'on lui prête, il se serait heurté à des difficultés inouies. En effet, l'Abyssinie n'est pas le peuple barbare que beaucoup de gens se représentent. Elle a une civilisation fruste encore, si l'on veut, mais très ancienne. Depuis quinze siècles elle est fidèle à ses traditions, à sa religion que n'ont pu entamer les assauts de l'islamisme 3. En somme, Rimbaud fit sentir sa bonté, sa douceur, sa serviabilité, son dévouement, mais seulement dans le cercle restreint de son entourage, et son rôle civilisateur fut simplement celui de tous les autres Européens. Il contribua par le trafic à introduire quelques progrès matériels, sans amélioration morale toute la région, où les deux syllabes de ce nom Rimbaud ! ne résonnaient désormais plus sans provoquer aussitôt un respect ému et solennel, comme religieux.. ... On le vit bien parfois, enveloppé dans son burnous, sous le soleil chaleureux et devant la mer immense et maudite, se plonger, solitaire, dans une extase 'immobilité. Mais c'était à 'en point douter, pour 'assimiler quoique mystère créateur 'étranges beautés. Et de même que toujours, il explorait, en vue de grossir son savoir, déjà, on le sait, formidable. Ni rien, pour cela, ne lui était un obstacle ni la lâcheté des hyènes, ni la férocité des tigres, ni le fanatisme musulman des bédouins. 'ailleurs, il était protégé par son propre nimbe de générosité humble et, si 'on massacrait et pillait, en ce emps-là, les européens et leurs caravanes, lui ne fut jamais 'objet 'aucune malveillance, même de la part des tribus les plus redoutées, les plus réputées redoutables... 1 f. la note de la page 45, où 'on saisit sur le vif les singuliers agissements des byssins envers les uropéens, sans excepter imbaud. 2 Ces récits viennent 'être publiés cette année par M. Michel, le second de la Mission, à la librairie Pion. 3 Cet attachement au passé, où l'Abyssinie s'est comme cristallisée, nous venons de l'entendre particulièrement mis en relief par M Hugues Le Roux, chef de la Mission du Nil Bleu, la plus récente qui ait parcouru ces contrées. — 149 - d'aucune sorte. Car les Abyssins et les Gallas d'aujourd'hui ressemblent fort aux Abyssins et aux Gallas d'autrefois. Cet aperçu des différents rôles qu'a joués Rimbaud en Afrique, de 1880 à 1891, nous mène au terme de notre étude. Il ne nous reste plus qu'à signaler la maladie et la fin prématurée de celui dont l'existence avait été traversée de tant d'épreuves et d'aventures. Au commencement de 1891, dans la pleine prospérité de son commerce, Arthur Rimbaud se sentit atteint au genou droit d'une douleur arthritique, qu'il attribua aux fatigues physiques et au climat du pays. Le mal ne fit qu'empirer. A la fin de mars, il se décidait à regagner Aden ; ce fut un pénible voyage à travers les 300 kilomètres de déserts, qui séparent les monts du Harar du port de Zeilah. Sa correspondance 1 relaie les douloureux épisodes de ce retour, qui fut un véritable chemin de croix. Le médecin anglais d'Aden lui conseilla de se rendre au plus vite en Europe. Il prit le bateau des Messageries Maritimes qui le débarqua, le 22 mai, à Marseille. Sa jambe malade fut amputée quelques jours plus tard à l'hôpital de la Conception et après six semaines de soins il alla retrouver sa famille à Roche dans les Ardennes, pour y achever sa convalescence. Ce séjour à Roche fut de courte durée. Devant la persistance du mal qui le faisait atrocement souffrir, il fut repris du désir intense de revoirie soleil d'Afrique, dont il espérait la guérison. Au bout d'un mois, le 23 août, il repartait pour Marseille, avec l'intention de s'embarquer le plus tôt possible. Mais le mal impitoyable ne lui permit pas d'aller plus loin et il fut contraint de rentrer à ce même hôpital de la Conception, dont il ne devait plus sortir. Son agonie s'y prolongea pendant près de trois mois. Le 10 novembre 1891, à l'âge de trente-sept ans, il y rendait le dernier soupir. Son corps, ramené à Charleville, repose dans la terre natale, auprès de sa soeur Vitalie. Les derniers sentiments d'Arthur Rimbaud avaient été des sentiments de révolte et de désespoir. Dans une lettre qu'elle 1 Mlle Isabelle Rimbaud, après nous avoir communiqué ces lettres que nous avons été es premiers à connaître, les a réunies en volume. - 150 — nous adressait jadis 1, Mlle I. Rimbaud nous a cité les termes mêmes dans lesquels s'exprimait le poète mourant Moi qui n'ai jamais fait de mal à personne ! C'est une triste récompense de tant de travaux, de peines, de fatigues. Quel ennui, quelle tristesse, en pensant à tous mes anciens voyages, et comme j'étais actif il y a seulement cinq mois ! Où sont les courses à travers monts, les cavalcades, les promenades, les déserts, les rivières et les mers !... Adieu mariage, adieu famille, adieu avenir, ma vie est passée, je ne suis plus qu'un tronçon immobile... » Nous ne parlerons que pour mémoire de son retour à la religion catholique. Il nous est difficile d'y ajouter créance, et les dernières exclamations elles-mêmes de Rimbaud à l'agonie Allah Kérim ! Allah Kérim ! » semblent plutôt confirmer le penchant vers l'islamisme, que nous avons eu l'occasion de noter, sur le haut témoignage de M. Chefneux. Le premier qui ait songé à honorer la mémoire d'Arthur Rimbaud fut sou ancien ami, son glorieux compagnon littéraire, Paul Verlaine. Le destin et la mort du Poète Maudil » inspirèrent au Pauvre Lélian ces deux sonnets qui font revivre l'étrange figure de l'auteur des Illuminations A ARTHUR RIMBAUD Sur un croquis de lui par sa soeur. 2M mort, mort, mort ! mais mort du moins tel que tu veux, Fin nègre blanc, en sauvage splendidement Civilisé, civilisant négligemment... Ah, mort ! vivant plutôt en moi de mille feux D'admiration sainte et de souvenirs feux Mieux que tous les aspects vivants même comment Grandioses ! de mille feux brûlants vraiment De bonne foi dans l'amour chaste aux fiers aveux. Poète qui mourus comme tu le voulais, En dehors de ces Paris, Londres moins que laids, Je t'admire en ces traits naïfs de ce croquis Don précieux à l'ultime postérité Par une main dont l'art naïf nous est acquis, Rimbaud! pax lecum sit, Dominus sit cum te! 1 Le 27 septembre 1896. — 151 - A ARTHUR RIMBAUD. Mortel, ange et démon, autant dire Rimbaud, Tu mérites la prime place en ce mien livre, Bien que tel sot grimaud t'ait traité de ribaud Imberbe, et de monstre en herbe, et de potache ivre ; La prime place encore au temple de Mémoire, Tous les flots de l'encens, tous les accords du luth ! Ton nom resplendissant chantera dans la gloire, Parce que tu m'aimas ainsi qu'il le fallut. Les femmes te verront grand jeune homme très fort, Très beau d'une beauté paysanne et rusée Avec une attitude indolemment osée L'Histoire t'a sculpté triomphant de la mort, Poète tout puissant et vainqueur de la vie Tes pieds blancs posés sur les têtes de l'Envie. La gloire de Rimbaud, à la vérité, est toute récente, et il n'y a pas bien longtemps encore son nom n'était guère connu que des hommes qui ont débuté dans les lettres à la fin du second Empire. Dans cette Revue nous avons été les premiers à révéler la vie littéraire du poète et nous avons publié la biographie la plus complète de l'homme. D'autres ont contribué à faire connaître sa curieuse personnalité. Aussi, en dépit de légendes grossières et calomnieuses, on n'ignore plus maintenant son existence fantastique en dehors des conventions sociales, son extravagante destinée coupée d'aventures folles, d'excessifs malheurs, et rien ne s'oppose plus aujourd'hui à la glorification de l'homme et du poète dans un square de sa ville natale rendu célèbre par un de ses poèmes, s'élèvera bientôt le monument qui perpétuera par le bronze l'auteur du Bateau Ivre et le voyageur de l'Afrique orientale. Jean BOURGUIGNON et Charles HOUIN. Juin 1901. — A propos de notre précédent article, nous avons reçu de M. Alfred Bardey une lettre intéressante, qui précise certains faits et que nous tenons à reproduire, en exprimant à son auteur le témoignage de notre gratitude Lyon, 21 Mars 1901. MONSIEUR ET CHER COLLÈGUE, Je viens de recevoir le numéro de la Revue d'Ardenne et d'Argonne que vous avez eu la bonté de m'envoyer. Je vous remercie bien vivement de cette aimable attention et vous en suis très reconnaissant. — 152 — En ce qui concerne Rimbaud explorateur, vous avez tout à fait remis les choses en place. M. Berrichon, dans son admiration pour son beau-frère, avait voulu en faire un dieu et sa théorie était quelque peu ahurissante pour ceux qui, comme moi, n'avaient vu dans Rimbaud qu'un homme très intelligent, courageux et bon, ce qui n'est pas ordinaire, mais n'a rien de divin. Je vous demande la permission de compléter quelques-unes de vos noies. Page 44. — Cecchi et Antonelli ne passèrent au Harar qu'à la fin de 1881 et ils habitèrent chez nous. Cecchi, plus tard consul général d'Italie, fut tué il y a quatre années, entre Moguedischou Magadoxo des caries, sur l'Océan Indien, rive sud du pays Somali, et Giledi, voisin de 80 kilomètres environ. — Pinchard fut un de nos agents au Harar. Ancien sous-officier de tirailleurs, je crois, ayant habité très longtemps l'Algérie et la Tunisie en dehors de son service militaire, il parlait l'arabe comme sa propre langue. Les Egyptiens ne voulaient pas le croire Français et le qualifiaient de Maugrabi Arabe de l'Afrique du Nord. Quand je l'engageai pour m'accompagner au Harar, il n'avait jamais pénétré dans l'intérieur du Somal ou de toute autre partie de l'Afrique orientale. Il venait de cesser de faire partie d'une sorte de Société de sauvetage qui s'était constituée pour racheter aux Somalis les épaves de divers vapeurs le Cachemyr », le Vortigiern », etc., échoués au cap Guardafui extrême pointe Est du Somal, et pour tenter d'avoir une concession de phares. Nous montâmes ensemble au Harar et à mon départ de cette ville, je l'y laissai comme directeur de notre agence. Il était très brave et circulait constamment en dehors de la zone de protection militaire. Le premier il parcourut les Guerrys et les Barteris, gallas de l'Est du Harar, et j'ai encore une lettre de Nadi-Pacha, gouverneur égyptien, me demandant de lui interdire ses dangereuses sorties. Mais il n'est jamais allé jusqu'en Aroussi-Galla. Il est du reste aussi inexact de dire qu'on peut aller par Zeilah, Harar et le fleuve Hawash en Aroussi-Galla que de dire qu'on peut aller par Marseille, Lyon et la Garonne dans la Champagne. Puis en 1879, Pinchard était constamment à Aden ou à Alloula près Guardafui. Il fut notre agent au Harar depuis mon départ de cette ville premiers jours d'octobre 1880, jusqu'à mon retour, mars 1881, époque à laquelle il dut partir pour l'Egypte pour raison de santé. Il a donc été le chef de Rimbaud depuis l'arrivée de celui-ci, décembre 1880, jusqu'à mon retour, mars 1881, où je repris la direction jusqu'en octobre suivant. Rimbaud ne fît ensuite l'intérim que pendant quarante jours, restant pendant ce temps dans la ville. Mon frère Pierre prit la direction en novembre 1881 et la conserva jusqu'en mai 1883. Ce n'est qu'à cette époque et après avoir passé seize mois à Aden que Rimbaud fut agent au Harar, et si j'insiste un peu sur ce sujet, c'est que M. Berrichon l'a cru le créateur de toutes choses dans notre maison de Harar, ce qui n'est pas juste pour ses chefs et ses collègues. Rimbaud, de retour à — 153 — Aden, a-t-il eu l'idée de composer à l'aide de ses notes, notes dont je ne lui ai jamais entendu parler, un ouvrage sur le Harar et les pays Gallas? Je l'ignore absolument et nous passions au moins huit heures par jour dans le même bureau. Avant sa mort, qui n'eut lieu qu'en novembre 1891, il aurait pu en dire quelque chose. En matière d'exploration, autre chose est d'avoir l'idée d'écrire et de le faire réellement. Quoiqu'il en soit, jusqu'en 1885, ses voyages ont été accomplis pour notre Société. Ils se bornent, à part les routes de Zeilah au Harar, à quinze jours de séjour à Boubassa et à quelques courses de deux à trois jours au plus dans la région avoisinant Harar. Ce qui était déjà très beau pour l'époque. Je ne puis dire très exactement ce qu'il a fait après 1885 comme voyages, mais il est avec M. Borelli, le premier Européen qui soit venu du Schoa au Harar, et quand il m'envoya l'itinéraire de cette route, je m'empressai de le communiquer, sous son nom, à la Société de Géographie, comme j'avais déjà fait pour son rapport sur l'Ogaden après le voyage de Sottiro et pour sa demande de mission aux lacs déjà découverts et marqués sur les cartes sous les noms de Rodolphe et Stéphanie. Encore merci de votre envoi et croyez-moi, Monsieur et cher Collègue, votre bien cordialement dévoué. — Alfred BARDEY. J. B. et Ch. H. 1. LE LOYALISME DES SEDANAIS ET LEUR HOSPITALITÉ DE 1638 A 1680 SUITE. APPEN DICE Nous continuons dans les pages suivantes la série des tableaux contenant les revenus de la Principauté de Sedan. Stéphen LEROY. 1 En terminant cette série d'articles sur la vie africaine d'Arthur Rimbaud, nous avons le devoir de remercier les personnes qui nous ont fourni à ce sujet des renseignements nombreux et variés le ras Makonnen, gouverneur de Harar ; M. Chefneux, consul général d'Ethiopie ; M. Teillard, secrétaire général de la Compagnie impériale des chemins de fer éthiopiens ; M. Arthur Maillet, secrétaire du Comité Dupleix ; M. Halévy, directeur à l'Ecole des Hautes Etudes, où il occupe la chaire de langue éthiopienne-himyarite et de langues touraniennes. D. — Fermes en deniers. NOMS 1638 1639 1640 1641 1642 1643 1644 1645 1646 1647 Les moulins de Sedan 8,6311. 9,8511. 12,8051. 12,1001. 11,2001. 8,2001. 6,8001. 5,2001. 5,0001. Non outré Le stellage de Sedan 3,647 3,647 2,720 1,156 1,120 1,090 1,700 1,700 1,700 9001. Les 4471., 391 chap., 252 poules... Idem Idem Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Les bourgeoisies de Sedan 651. 651. 651. 651. 651. 621. 621. 621. 501. 641. La grande gabelle des vins 1,200 1,200 1,225 1,225 1,225 Non outré Non outré Non outré 600 720 Les fours de Sedan 2,200 2,200 2,200 2,700 2,700 2,7001. 2,7001. 2,7001. 2,700 1,200 La pèche des rivières 150 160 160 160 160 160 175 175 175 150 Les Iods et ventes 2,400 2,400 2,200 2,200 2,200 2,200 3,610 3,610 3,610 2,700 Le cours de la rivière Non outré Non outré 300 300 300 400 400 400 300 300 La ferme de la Gruerie 1601. 1201. 120 110 110 110 110 120 120 120 Les bourgeoisies de Balan 3 3 3 3 3'10s 3'10s 3'10s 31 5* 3> 5S 31 5S Le four de Balan 116 100 100 100 1001. 1001. 1001. 851. 851. 851. Les bourgeoisies de Bazeilles 7'5S 71 5S 715S 715S 5'10s 5'10^ 510s 7 Le four de Bazeilles 3051. 3051. 3101. 3101. 3001. 3001. 3001. 1201. 1201. 165 Le passage de Bazeilles 460 460 460 250 250 250 250 250 250 605 Les bourgeoisies de Douzy 6 6 6 6 3 3 3 3 3 3 Le four de Douzy 150 170 170 160 330 330 330 120 120 120 Le travers du pont de Douzy Non outré 60 60 Néant Néant 6 24 15 10 10 Le stellage de Douzy Id. Non outré Non outré Non outré Non outré Non outré Non outré Non outré Non outré Non outré Les bourgeoisies de Pouru 4L 41. 31. 31. 31. 31. 3'10s 3'10s 3'10s 4'5S Le four de Pouru Non outré Non outré Non outré En ruine En ruine En ruine 215 215 ' 215 100 ! Les bourgeoisies de Rubécourt » 5S » 5S » 5S » 5S » 5S » 5S » os » 5S » 5S » 5S Les bourgeoisies d'Illy 4L 41. » 40s » 40s »40s » 45s » 55s »55s » 45s »45s Le four d'IIIy 80 ' 80 80 ' 70 70 70 101 101 101 95 Le ban du Flagnac 40 46 46 50 50 50 47 47 47 50 Les menues dîmes d'Illy 64 52 52 12 21'40s 21'10s 21'10s Rendu à l'église » » Les bourgeoisies de Fleigneux 4 3 5S 3 5S Non outré »40s » 40s »40s »40s »40s » 30s Le four de Fleigneux 90 90 90 751. 75 75 65 651. 551. 40 Les bourgeoisies de Floing » 30s » 50s » 50s » 40s » 40s » 40s » 40s » 40s » 40s » 55s Le four de Floing 600 500 500 500 500 500 530 530 530 » Les bourgeoisies de Saint-Menges.. 4 4 4 Non outré 3'10s 3>10s 5 5 5 5 Le four de Saint-Menges mn 100 100 601. I 90 90 160 150 150 90 ...... ô ô à à ô Le four de Francheval 4251. 3251. 3251. 210 350 350 350 170 170 170 Le stellage de Francheval Non outré Non outré » » » » » » » » Les bourgeoisies de Daigny 31. 31. 3 » 30s » 30s » 30s » 30s » 30s » 30s »30s Le four de Daigny 75 75 75 En ruine En ruine » » » » » Les bourgeoisies de Givonne 4 4 4'10s 4'10s 4'10s » 45s » 50s » 50s »50s 3 Le four de Givonne 156 156 1561. 531. 115 115 115 86 90 86 Le pré du Rulle 35 36 35 101 101 80 80 140 140 140 Les bourgeoisies de la Chapelle » 5S » 5S » 5S Non outré » Ss » 5S » 53 » 5S » 5S » 5S Le pré de Wahigny 36 40 43 431. 43 30 35' 103 42 42 42 Les joinssons de Glaire 175 175 175 Néant 150 150 150 130 130 130 Les amendes de Torcy et Glaire.... 20 20 20 131. 12 18 12 22 22 22 La mairie de Glaire 40 40 40 Non outré 40 40 40 22 22 22 Les sauvements de Muno 160 160 155 Néant 45 90 90 90 83 83 La fontaine de Flécha à Floing Néant 27'15s 27>155 27>15s 27'15s 27'158 27>15s 27il5s 27'15s 27'15s Les trois quarts du four de Dom 61. 61. 61. 61. 61. 61. En ruine » » » Les 4 sols pour banne Non outré 200 200 150 75 75 1201. 1201. 1201. 350 Le pré Voué près de Villers-sur-Bar. 1121. 112 112 112 112 112 112 112 90 90 La glandée des bois Néant » » » » 75 75 80 Néant » Le passage et baquettage de Glaire. 61. 6 6 6 6 6 6 6 61. 6 L'office de priseur-vendeur pour 1/2. 75 75 75 75 75 75 75 75 75 75 Le Chesnois et le Monty 300 300 300 300 300 300 300 300 300 300 La grange Rouvroy 42 42 42 42 42 42 42 42 42 42 Les surcens 215 215 215 215 215 215 215 215 215 215 La vente des bois 29,158 16s 34,6691. 11,8511. 14,0481. 1,4491. 8,4091. 4,165' 18s 28,134'19* 18,984114" 16,2191. E. — Sauvements des villages rapatis, où chaque habitant doit 2 quartels d'avoine. Bohan Néant » » » » 51e » » W'î° pr3ans » Membre » » » » D 21e » » » » Gernelle lm 8S » » » » » » 8! 1e 8S » Neufmanil » » » » lm lm lm » 3e lm lm » Sugny » » 4m 6S » 2m 7S 2m 7* 4m 4m 2S 4m 2S 3e » Rumel 9" 2e » 6S 2e » » » » 6S 68 63 Pussemange » » lm » lm lm 11" 2e 10s 2e llslc » Bagimont » » » » 3S 2e 7* 2e 8" 8a 2e 8S » Corbion pour pâturage » » » » » » » » 2m 2m RAUCOURT F. — Fermes en deniers. NOMS 1638 1639 1640 1641 1642 1643 1644 1645 1646 1647 Les bourgeoisies de Raucourt 1001. 1001. 1001. 721. 811. 811. 811. 631. 631. 631. Les amendes de Raucourt et Haraucourt Haraucourt 120 102 102 102 80 80 80 60 60 Les lods et ventes 300 300 300 300 300 300 300 300 305 305 Les 87 1. 10 s., 20 chap. et 4 poules. Idem Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Le vinage et travers Non outré 1001. 1001. Non outré 1001. 1001. 1001. 1001. 801. 80 La gabelle des vins 421. 42 36 361. 36 20 20 20 15 15 Le four de Raucourt 359 359 505 505 505 560 560 560 180 180 Le stellage de Raucourt Non outré Non outré » » » » » » » » 25s' Le four de Haraucourt 2001. 2001. 360 360 300 315 315 315 103 103 Les bourgeoisies 60 60 60 60 56 56 56 40 40 40 ' Les bourgeoisies de Bulson 30 30 30 22 26 26 26 27 17 17 Le four de Bulson 86 85 92 92 92 90 90 90 70 70 i Les amendes de Bulson 22 22 20 20 20 5 10 10 10 10 Les amendes de Noyers et Thelonne. 46 46 40 40 40 12 25 17 17 17 Le four de Noyers 115 115 110 110 110 83 83 83 100 100 Le four de Thelonne 136 136 181 181 181 181 203 203 150 101 Les bourgeoisies de Wadelincourt.. 12'10s 12'105 13 13 13 9 9 9 6 6 Les amendes de Wadelincourt 19 19 25 25 25 16 16 16 6 5 Le four de Wadelincourt 61 61 61 51 51 50 50 50 50 35 Le passage de Wadelincourl 80 80 80 80 80 80 80 80 80 Fermé pour la guerre Les faudes des bois de Raucourt » 20s »20s » » » 50s » 20s » 10s » 10s » 20s » 20s Les surcens de Raucourt 37 38 37 37 37 37 37 37 37 37 La vente des bois de Raucourt » » » » » » » » » » ' Les lavoirs à mine de Raucourt 20 20 20 20 20 20 20 20 50 50 RAUCOURT G. — Fermes en grains. NOMS 1638 1639 1640 1641 1642 1643 1644 1645 1646 1647 Les terrages de Raucourt 6m » 7ra 6S 8,n » 2001. 4m 26 4201. 7m » 10m 3S 8m 9S 10m » Les terrages de Haraucourt 7 9S 9 4 11 3S 210 7 » 780 8 9S 13 3 9 9 10 » Les terrages de Bulson 5 6 5 6 8 1 225 6 » 435 5 » 8 4 7 9 8 6S Les terrages de Noyers et Thelonne. 17 » 18 » 22 3 210 14 7 1,000 15 » 25 » 18 6 17 9 Les bourgeoisies desd. lieux » 37 » 38 » 38 34 » 38 160 1601. 1601. 1051. 1051. H. — Censés et moulins. Une censé à Raucourt 7m lls 7m 11s 6m 5S 6m 5S 6m 5E 6m 5S 6m 5S 6m 5S 6m 5S 6m 5S La censé de la Tuillerie 18181818181813131313 Le moulin de Raucourt 17 » 17 » 17 » 17 » 1,1501. 1,3001. 1,3001. 1,3001. 1,3001. 15 4 Une censé à Noyers et Thelonne 6 6 5 6 5 6 5 1 4m 6S 4m 6S 4m 6S 4m 6S 4m 6S 4 6 Une autre censé auxd. lieux » 5 » 5 » 5 » 5 » 5 5 » » 5 » 5 » 5 » 5 Les sauvements de Remilly Néant 15 avoine Non outré » » » 2 avoine Remis par le Roy. Le moulin de Brévilly » » » » » » » » » Ruiné par la guerre Le moulin de Wadelincourt 1m froment 1m froment 1 » 1 » 1 » 1 » 1 » 1 » 1 » 1 » Sera continué. — 158 — CAHIER DES DOLÉANCES D'YONCQ CAHIER des plaintes, doléances et remontrances que les soussignés, habitants de la paroisse d'Yoncq-lesMouzon, Baillage de Reims, ont l'honneur de présenter à lAssemblée générale dudit siège, en exécution des ordonnances du même siège et à eux signifiées 1. La découverte d'un déficit énorme en 1787 avait alarmé la nation, au point que, sans la confiance qu'elle avait au meilleur des Rois, elle se fût portée au désespoir. Mais il s'est hâté de la consoler et de concerter avec elle un moyen de faire oublier pour toujours les extrémités fâcheuses où s'étoit l'estat vu réduit par la faute, sans doute, de ministres déprédateurs ou ignorants. Aux jours orageux de la Ligue, Henri IV fil succéder les temps les plus heureux et les plus désirables ; Louis XVI, son digne émule, ce roi citoyen auquel l'histoire réserve une place distinguée, veut essuyer les larmes de ses sujets, veut consommer leur bonheur puissent nos voeux dater de la fin du dix-huitième siècle l'époque la plus brillante de la monarchie. Les habitants d'Yoncq, la plupart agriculteurs, tous très pauvres, osent, d'après l'invitation formelle que sa Majesté leur en fait, élever la voix pour lui offrir le témoignage de leur respectueuse reconnaissance, et pour verser dans son sein un aperçu des maux auxquels ils participent, et des remèdes que leur faible intellect y indique. Ils sont ses enfants, et, quoique hors de la portée immédiate de ses regards, ils niellent la plus grande confiance en sa justice et en sa bonté. Ils pensent donc que l'honneur de la nation exige que la dette de l'Etat soit reconnue et légitimée par elle. Ils offrent en conséquence tous les sacrifices possibles, heureux si la nature de leur sol, si l'inclémence trop ordinaire des saisons qui les a spécialement frappés en l'année dernière, si les travaux purement manuels de ceux qui ne sont pas attachés au labourage, leur permettaient de suivre dans les effets toute l'énergie de leurs sentiments. Mais pourquoi hésiteraient-ils [à demander] qu'il fût fait choix des impôts les moins onéreux, qu'il existât une loi 1 Arch. comm. de Yoncq. - 159 — commune aux trois ordres, sans aucune distinction ni privilège, et que la répartition n'eût doresnavant d'autre base que l'égalité la plus soignée et toujours relative aux facultés de chacun? Le Roi veut être juste, il l'approuve les deux premiers ordres qui sont les aînés des enfants sont trop idolâtres des honneurs, leur essentiel patrimoine, pour ne pas seconder les vues bienfaisantes du monarque, et, pour rejeter l'hommage de gratitude que le tiers état leur voue, en retour du patriotisme qui les aura animés. C'est par suite de cet espoir flatteur, que les habitants d'Yoncq supplient que le produit et l'emploi des impôts soit connu de tous ; que la levée de ceux que les circonstances actuelles auront nécessités, ait pour terme l'anéantissement de toutes ces mêmes circonstances ; que le manouvrier, l'artisan indigent cesse d'être grêvé de la taille d'industrie, impôt odieux et qu'en raison de l'étendue de ses besoins, il pourroit presque appeler l'impôt du sang ; enfin que les corvées soient supportées par les trois ordres, puisque tous trois profilent également du bon état des routes. Si, à ce dernier égard, les soussignés doutaient un seul instant de la propension des deux premiers ordres, ils leur offriroient l'exemple de la généreuse noblesse de Béaru, qui, dès le 27 janvier 1787, est venue pour un sixième au secours du tiers-état de sa province. En passant des maux aux abus qui en font tant naître, les habitants d'Yoncq s'unissent à la voix générale de la Nation, pour demander un nouveau tarif, clair et précis, en matière de traités et le reculement des barrières à l'extrême frontière. Il pourra résulter de cette dernière opération la chute de quelques privilèges particuliers. Mais les Français sont tous frères ; en seroit-il qui, fermant les yeux aux avantages de l'ensemble, et qui, préférant une routine servile et inéclairée, dont eux-mêmes éprouvent souvent les inconvénients par les entraves sans nombre que l'esprit d'intérêt leur suscite, — on dit plus, que la position des provinces limitrophes a exigée — redoutassent comme un malheur un expédient qui d'une grande monarchie fait enfin une grande famille, qui fait cesser tout motif de jalousie et d'animosité, pour réunir les coeurs vers un centre commun le bien général de la patrie ? les progrès de la raison, les lumières du siècle, ne permettent pas de craindre qu'ils méconnaissent ainsi les intentions pures du gouvernement. En effet, ses perceptions sont constantes s'il leur donne une autre forme, ce sont — 160 — les sujets seuls qui en recueilleront les fruits. Pour quoi prendre l'alarme, où, loin de découvrir la moindre empreinte du génie fiscal, on ne voit que des efforts vers le mieux possible ? L'illustre Montesquieu a dit que l'honneur étoit le mobile des monarchies ; eh bien ! que cette belle passion règne dans toute sa force qu'il n'y ait de choc dans les idées que par émulation pour le bien, et que rien ne coûte pour y parvenir. Il faut ici nommer un impôt que le premier des Valois s'est vu contraint d'établir pour repousser efficacement du trône le redoutable Edouard qui voulait l'en faire descendre, cet impôt qui n'a au-dessus de lui que ceux inventés par la tyrannie de Chilpéric, la gabelle, en un mot. Elle est jugée, née dans des occurrences désastreuses ; c'est à l'approche du bonheur que noire père va prononcer son complet anéantissement en face de la nation ; il voudra que la vente du sel soit volontaire et au poids ; il en fixera le prix de manière à éteindre de province à province le funeste impôt qui désole tant de familles et qui remplit les prisons et les galères de tant de malheureuses victimes appelées par l'immensité de leurs voisins, et par la facilité de pourvoir à leurs besoins de subsisler. Qu'ils sortent des fers, ces infortunés ! qu'ils peignent aux privilégiés leurs maux si ceux-ci n'en sont pas émus, s'ils refusent de coopérer à l'amélioration de leur sort, ils abdiquent leur famille l'amour de la patrie est éteint chez eux pour toujours. Quant aux aydes et aux subdivisions infinies de ce droit, on ne peut que gémir et souhaiter que tout soit ramené à une perception unique par la vente et revente des vins, outre que ce procédé serait recommandable par sa simplicité, c'est qu'il rentrerait dans le voeu de la suppression de toute exemption particulière, et que le peuple n'auroit plus à redouter une armée de surveillants ingénieux à lui trouver des torts sur une matière dont on ne peut vraiement connoître les ramifications qu'après une élude particulière. Il est encore une autre charge créée par les malheurs de la guerre de 1756, c'est la marque des cuirs, droit destructif de l'industrie nationale et des manufactures en ce genre, dont l'étranger profite en enlevant les matières premières, et qui, s'il faut un impôt qui le représente, s'il en faut même un qui le double, pourroit si aisément être remplacé sur des objets de luxe, tels que les livrées, les équipages, les glaces, les étoffes d'or et d'argent, les modes, les aliments, tous objets que l'opulence peut se procurer avec un petit surcroît de prix, sauf à en souffrir, - 161 — et sauf que le peuple ait à se plaindre de payer une taxe ruineuse pour sa propre chaussure, à quoi ajoutant un droit de timbre sur les brevets provisoires et autres actes détaillés au tarif de la déclaration du 4 août 1787, les affaires de commerce, quittances et actes sous seings privés exceptés, il en résulterait une indemnité abondante de la suppression d'un droit universellement abhorré. Ce même pauvre et la Société en général ont à se plaindre du tarif du 29 septembre 1722 pour le contrôle des actes ; il est composé de 97 articles de perception qui sont aujourd'hui surchargés de plus de 10,000 décisions, en sorte que c'est une lâche continuelle entre le redevable ou celui qui rédige ses conventions, et les commis y préposés à la levée de cet impôt, tandis qu'en lui donnant une marche nouvelle claire on poserait un point fixe pour tous, la date des actes seroit facilement assurée, et l'on n'aurait plus à haïr des gens qui auraient substitués la loi à l'arbitraire. Les habitants d'Yoncq ont beaucoup à se féliciter de la manière dont jusqu'à présent la justice leur a été administrée tant au Parlement de Paris qu'au Bailliage de Reims. Ils ne peuvent cependant s'empêcher de relever les inconvénients qu'ils éprouvent de se trouver à une aussi grande distance, ils sont à cinquante-deux lieues de Paris, ils sont à dix-huit lieues de Reims, tandis que seulement une lieue les sépare de Mouzon, tandis qu'il n'y a que vingt lieues de chez eux à Metz; que la justice soit donc rapprochée des justiciables ; qu'on crée des Bailliages avec ressort d'environ deux cents paroisses, et ce, sans s'arrêter à la diversité des coutumes, qui elles-mêmes, à quelques exceptions indispensables près, devront être fondues en un seul Code ; qu'on forme des Prévôtés de vingt et trente paroisses dont les appels se porteront aux dits Bailliages qui pourront moyennant cinq juges ou gradués, juger en dernier ressort jusqu'à l'ancien taux des Présidiaux en matière civile seulement ; que chaque province ait sa cour souveraine, sauf les droits de la pairie ; que nulle part on ne puisse faire les fonctions de juge, sans avoir exercé préalablement la profession d'avocat, pendant six ans pour les Cours, cinq ans pour les Présidiaux, quatre ans pour les Bailliages et cinq ans pour les Prévôtés. Et alors les peuples seront assurés d'être constamment bien jugés, autant au moins que les bornes de l'esprit humain pourront le permettre ; alors ils ne seront plus à la merci d'une foule de patriciens qu'ils voient habituellement — 162 — jouer le rôle de juges, de procureurs, de greffiers, d'huissiers même, toujours aux dépens des malheureux qui tôt ou tard succombent à leurs rapacités. D'ailleurs les campagnes sont inondées de Notaires, d'Huissiers, dont le dernier soin a été de se rendre capables des fonctions sérieuses qui leur sont confiées. Ils traitent d'un office, ils sont reçus au loin en un siège qui ne les connoit ni ne les connoîtra peut-être jamais. Ce sont autant de nouveaux colons qui vont se répandre partout où le lucre les appelle. Beaucoup s'enrichissent et comment? la réponse à cette question comporterait trop de détails humiliants. Il faut que leur nombre soit réduit, il faut qu'ils soient continuellement surveillés par une puissance coercitive, il faut que la considération dont ils peuvent jouir dans l'esprit des clients, ils la doivent, non à leur pouvoir et à l'habitude d'aucuns d'eux de faire du mal, mais à leur intégrité et à leurs talents. L'année 1771, celte époque de tant d'Edils bursaux, a reproduit les huissiers-priseurs sous une forme plus vexatoire que jamais. Toutes les provinces sollicitent leur suppression ; elles acquittoient paisiblement le droit, ils sont devenus propriétaires la confiance étoit libre. On sent qu'à moins d'une utilité marquée, qui en ce chef est démentie par l'expérience, c'est un système erroné de laisser subsister un privilège aussi exclusif que l'est celui de ces huissiers. L'article 13 du litre 31 de l'ordonnance de 1607 avait ordonné une taxe de dépens dans toutes les Cours, sièges et juridictions du Royaume; mais celte loi est presque restée sans exécution au grand détriment des clients. La plupart des taxes sont fondées ou sur un usage dont l'origine est inconnue, ou sur des règlements trop anciens, trop généraux pour avoir toujours une application équitable au cas actuel. C'est donc le moment de former un nouveau règlement des frais de justice et dépens, qui soit relatif à chaque Bailliage, à la localité sans quoi l'arbitraire ne fera qu'étendre de plus en plus son empire sur ces sortes de perceptions. La nation a lu avec le plus vif intérêt l'arrêt du 22 octobre 1788 pour la nouvelle formation des Etats du Dauphiné ; elle a félicité les habitants de cette province d'avoir à vivre sous un régime aussi bien conçu. Le Roi est supplié d'étendre ce bienfait sur le reste de sa domination, et notamment sur la Champagne. Partout il a de bons sujets, partout il est chéri, partout donc — 163 - on s'empressera de seconder ses vues d'ordre, et de lui prouver par leurs succès, que la couronne civique est la plus belle qui puisse orner la tête d'un roi. Fait, rédigé, et signé audit Yoncq ce 8 mars 1789. Suivent 33 signatures N. MIQUET; HODEZ ; Louis PORTIER; J. PERCHERON; Jean PARPAITE; PERCHERON ; A. BOURGAIN ; P. GILBERT ; Antoine AIMABLE; C. FOURILLE ; Ch. VERNEL ; TRUBERT; Joannès LAMBERT ; BAUVALET; B. BOURGAIN ; J. VERNEL ; FERRÉ ; BONNEFOY ; B. POURSAIN ; Jean GARDEUR ; J. CAHART ; Daniel PARPAITE ; V. POURSAIN ; CHAVEL ; Antoine BOURGAIN; L. LASSALLE ; Louis PARPAITE; Jean-A. PARPAITE; N. PERCHERON; D. PERCHERON; Louis PERCHERON ; B. CHAMPEAUX ; DROUIN, [instituteur]. Communiqué par A. SÉCHERET. CHRONIQUE Le Dr LAPIERRE Lauréat de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Dans sa séance du vendredi 14 juin dernier, l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres a proclamé les résultais du Concours des Antiquités nationales qu'elle juge chaque année. Le rapporteur a fait ressortir que les travaux présentés étaient, pour l'année 1900, plus nombreux et plus méritants encore que les années précédentes. Parmi les ouvrages récompensés, celui de notre collaborateur, M. le Dr A. LAPIERRE, La Guerre de Cent ans dans l'Argonne et le Rethelois, obtient la cinquième mention honorable. Nous sommes très heureux d'adresser nos félicitations à l'historien de valeur qui a su exposer clairement, dans un travail assis sur des recherches multiples, la complication infinie des événements qui se déroulèrent en notre pays pendant cette période troublée. Les Compagnies savantes, même la plus haute d'entre toutes, se méprennent parfois sur le mérite des ouvrages qu'elles couronnent. Il arrive qu'en matière d'études locales — où leur incompétence est plus ou moins complète il ne peut d'ailleurs en être autrement — leurs jugements ne soient pas confirmés au tribunal supérieur de l'opinion des travailleurs compétents. En l'espèce, il nous est agréable de penser que la décision de la plus savante de nos Académies ne rencontrera que l'approbation des Ardennais, de même que tous, ils avaient déjà et unanimement — 164 — applaudi en 1893 au succès d'un autre lauréat de la même Académie, M. le Dr VINCENT, de Vouziers. Ajouterons-nous — quelqu'intéressée que peut paraître cette réflexion finale — que nous sommes personnellement fier de la distinction obtenue par M. le Dr LAPIERRE, en tant que secrétaire de la Revue où son étude a paru ? Les oeuvres de longue haleine, comme celle-là, auraient de la peine à sortir des cartons, si les Revues locales ne leur assuraient la publication. Une part de l'honneur revient donc légitimement à ceux qui, par leurs souscriptions, soutiennent notre oeuvre el nous permettent d'éditer des travaux sérieux. P. COLLINET. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE PÉRIODIQUES. Bull. hist. et litt. de la Société de l'hist. du protestantisme français, 49e année 1900.—H. Dannreuther, Sedan en 1626 et 1680, d'après des témoins oculaires p. 47-48 [d'après l'article de P. Collinet, Rev. d'Ard. et d'Arg., I. VII, p. 1 et suiv.] ; Un enlèvement de huguenotes en 1584 p. 221 [d'après l'article de J. Villette, même Rev., t. VII, p. 89 et suiv.]. —Guyot et H. Dannreuther, Les de Lambermont, p. 335, 500 et suiv. [famille protestante de Sedan]. Annales de la Société historique et archéologique de ChâteauThierry, 1899. — Dans le Catalogue du Musée et des objets déposés à l'Hôtel-de-Ville, établi par Fréd. Henriet, est signalée p. 268-269 une importante série d'estampes se rapportant à la famille de Bouillon, et à la p. 269 est mentionné un portrait de Fébronie-Mauricelte de la Tour. Annales de l'Institut archéologique du Luxembourg, t. XXXV 1900. — Sibenaler, Les taques el plaques de foyer du Musée d'Arlon p. 3-35, 273 et suiv.. [Un certain nombre de ces laques existe dans les Ardennes, quelques-unes même en exemplaires fréquemment répétés]. — Abbé C. Hallet, De l'emploi de la cendre pour la fabrication de la poudre sous la Révolution française, dans l'ancien Duché de Bouillon p. 159-165. — Douret, Notice des ouvrages composés par les écrivains luxembourgeois, 7° supplément p. 167 et suiv. [importante bibliographie de l'oeuvre de PAUL VERLAINE, p. 222-237, dressée avec le concours de J. Bourguignon]. La réimpression de la fin du t. X confient une partie de l' Histoire des Comtes de Chiny, par le P. Goffinet. Sedan-Journal, 10 oct. 1900 H. Bourguignat, Chronique sedanaise, les Temples protestants [d'après l'article du même dans Rev. d'Ard. et d'Arg., III, pp. 216-218]. — 13 févr. 1901 H. Bourguignat, Un apprenti tisseur sedanais à la fin du XVIIe siècle [reproduction d'un article paru dans l' Matot-Braine, 1899]. L'Arc-en-Ciel juillet à décembre 1900, janvier-février 1901 Histoire d'un cerveau français Etude sur Arthur Rimbaud, par Ernest Delahaye. Sedan. — Imprimerie EMILE LAROCHE, rue Gambetta, 22. Jean-Louis MICQUEAU de Viel-St-Remy Professeur au Collège de Sedan PASTEUR A. GIVONNE & RAUCOURT A la fin du XVIe siècle. Une heureuse découverte nous permet d'augmenter d'un article la Biographie ardennaise. Ce n'est pas que l'abbé Boulliot ait ignoré l'existence de Micqueau ; mais il parle de lui incidemment, ne sachant pas plus qu'aucun des biographes qu'il était ardennais. Notre élude rendra aux Ardennes un de ses enfants et non de médiocre renommée, car il écrivit plusieurs ouvrages fort estimés en leur temps, et fit partie de la pléiade d'écrivains, d'origine ardennaise ou rémoise, qui se pressaient autour de leur bienfaiteur, le cardinal de Lorraine. Micqueau a, plus encore que d'autres, droit à une place au Panthéon ardennais, parce qu'il n'est pas seulement né chez nous, mais qu'il a vécu longtemps dans le pays de Sedan, et surtout parce que, seul des écrivains du XVIe siècle, il a laissé une oeuvre d'histoire locale, le récit du siège de Linchamps. Comme tout a été dit excellemment par Mgr Tourneur I sur l'oeuvre de notre auteur, nous nous contenterons de remettre au point les grandes lignes de son existence. I. — Sa vie. Tous les biographes de Micqueau et non Miqueau, car il signe Micqueau le font naître à Reims. Le mieux informé d'entre eux, Mgr y. Tourneur, tire ce renseignement des dires mêmes de notre personnage. Le Lycampaei Castri munitissimi obsidio, qu'il a réédité en 1855 2, est en effet signé de Johannes Lodoïcus Micquellus, RHEMUS Jean-Louis Micqueau, RÉMOIS ; un passage de cet opuscule nomme la ville de Reims sa vieille patrie veterem meam patriam 3. Mais à ces dires de Micqueau, nous pouvons opposer Micqueau lui-même dans la précieuse note autobiographique qu'il a laissée et qui n'a encore été utilisée par aucun biographe 4. 1 Voyez la brochure de Mgr Tourneur, citée à la note suivante. 2 Extrait des travaux de l'Académie de Reims sous le litre Le siège et la destruction du très fort château de Lin champs et du château de Lumes Ardennes, par MICQUEAU, de Reims, précédé d'une Introduction et traduit du latin par M. l'abbé V. Tourneur ; Reims, P. Remier, mai 1855, 100 pages in-8° avec une vue ancienne de Linchamps.—Voir l'article du même dans Les Ardennes illustrées, t. 111, p. 139. 3 Tourneur, op. cit., p. 5. 4 Dom Alb. Noël seul la signale de la Marne, etc., édité chez H. Matot, Reims, 1901, p. 201, n. 1, mais n'en tire pas les renseignements que nous donnons ici. REV. D'ARD. ET D'ARG. T. VIII, n° 10. — 166 — Cette note autobiographique se trouve, avec une autre dont nous nous servirons aussi, écrite dans le ms. 974 de la Bibliothèque Mazarine, à Paris 1. La première est au f. 121v du ms., à la fin du Speculum Christiani. La seconde, au f. 148v le dernier, après les Monita Beati Ysidori. Ajoutons,—ce que n'a pas fait l'auteur de la description de ce ms. 974 — que la signature J. MICQUEAU se lit eu haut et au revers du dernier plat. Il est donc très vraisemblable que ce ms. a appartenu à notre compatriote ; nous pouvons dire, notre compatriote, car la note commence ainsi ... Jean Micqueau, natif de Vieux St Rémi 2, diocèse de Reims ». Le nom de famille Miqueau » se rencontre dans les registres paroissiaux de Viel-St-Remy et de Saulce-aux-Bois 3. Si notre personnage se qualifie de Rhemus », c'est qu'il est du diocèse de Reims et qu'il a été élevé à Reims, comme nous allons le dire. L'autobiographie de Micqueau ne donne aucun renseignement antérieur à 1564. Mais ses oeuvres diverses ont fourni à Mgr Tourneur 4 les indications suivantes qui sont des plus sures et que nous allons reproduire d'après lui. Il lit ses éludes à Reims sous les auspices du cardinal Charles de Lorraine qui occupa le siège métropolitain de 1538 à 1574. Il quitta Reims pour professer au collège de Boncourt, à Paris, duquel il datait en 1554 son Lycampaei obsidio, et il passa de là à Orléans. Dans celte dernière ville il éditait en 1560 un livre en l'honneur de la délivrance d'Orléans par Jeanne d'Arc, livre dédié au cardinal de Lorraine. A Orléans aussi, il s'occupait à instruire la jeunesse, iuventutis Aureliae moderator », maistre d'escole à Orléans », comme il se qualifie lui-même ; il était attaché au collège de Champagne. C'est peu après la publication de son ouvrage sur le siège d'Orléans que Micqueau embrassa la religion réformée 5. Car le 15 avril 1564 il achevait une brochure en réponse à un discours d'un de ses anciens amis restés dans le sein de l'Eglise romaine, t Ce ms. comprend 1. Liber qui vocatur Speculum Christiani ; 2. Sequitur Exposilio orationis dominice; 3. Monita Beati Ysidori. Voy. sa description dans le Catal. gén. des Manuscrits des Bibliothèques publiques de France ; Pans, Bibliothèque Mazarine, t. I, 1885, p. 471. 2 Auj. Viel-St-Remy, arr. Rethel, cant. Novion-Porcicn. 3 P. ex., le 6 mars 1653, mariage de Henry MIQUEAU de la paroisse de Saulce-aux-Hoys ; à la date du 19 novembre IK53, mariage de Charles MIQUEAU de la paroisse de Saulce-auxBois, avec Marson Vuachy, en présence de.... Henry MIQUEAU demeurant à Saulce-auxTournelles ; au 23 avril 1655, naissance de Marie-Benigne MIOUEAU, leur fille. Reg. des mariages de Saulce-aux-Bois et de Viel-St-Remy ; reg. des baptêmes de Viel-St-Remy, aux arch. comm. de ce dernier village. 4 Op. cit., pp. 13-14. — Ardennes illustrées, III, p. 139. 5 Nous ne pensons pas, avec Mgr Tourneur, que c'est sa qualité de protestant qui lui valut la direction du collège de Champagne. Est-il exact qu'il en ait été principal '? — 167 — Gentien Hervet, et il y marque qu'il s'est aliéné » de cette Eglise pour une raison qui n'est pas celle prétendue par Hervet. Il y a plus. La note autobiographique nous renseigne encore plus exactement. Elle va nous servir de guide, alors que les biographies sont incomplètes sur cette partie de sa carrière. Voici la note textuelle L'an mil Ve soixante et quatre, au mois de mars, Jean Micqueau natif de Vieux St Rémi diocèse de Reims, fust esleu au ministère du S'Evangile, par les ministres et consistoire de l'église d'Orléans, por aller prescher à Proissy en Tierache 1 près la Ville de Guise, la ou Il fust environ dix huict mois, mais n'y pouvant dresser forme d'église, fust contrainct s'en retourner audict Orléans, d'où Il fust renvoyé à l'Eglise de Dourdan 2, et après les seconds et troiziesmes troubles eu France pour le fait de la Religion 3, eust la charge de l'église d'Estampes et de Dourdan, qui furent lors faicte une seule, et recueillée au lieu de la Forest le Roy 4 en beausse. Finalement estant réfugié à Sedan après le massacre du jour St Berthelemi 5 et encores après, en l'an 1577, du temps des ligues, Il fust emploié au collège de la dicte Ville de Sedan lors nouvellement érigé 6 ou après avoir regenté quelques années, Il fust envoyé a Gyvonne 7 por y dresser Eglize laquelle ayant dressée et gouvernée par l'espace de près de deux ans, en fust, par la volonté de Ma dame et du consentement de la dicte Eglize, retiré et envoyé à Raulcourt 8 pour y résider et gouverner l'église dudict lieu, la ou il est encore à présent. Faict à Raulcourt ce premier Jour de Janvier 1584. — J. MICQUEAU ». Nous pouvons apporter, grâce à quelques renseignements d'à-côté, plus de précision encore dans ce cursus vitae. Venu à Sedan après la St Barthélémy, Micqueau y était encore en 1575 9 ; il est mentionné au colloque de celte ville 5 juin 1576 comme ministre à Etampes 10. Le passage de Micqueau à Givonne a laissé une trace dans les Registres des baptêmes de l'Eglise réformée de Sedan. Le 15 septembre 1580, fut baptisée Suzanne, 1 Proisy, Aisne, arr. Vervins, cant. Guise. 2 Seine-et-Oise, arr. Rambouillet, canton. 31 1567-1570. 4 Seine-et-Oise, arr. Rambouillet, cant. Dourdan. 5 24 août 1572. G En 1570. — Mgr Tourneur, Ard. ill., III, p. 131,.mentionne le lait. 7 Vers 1580-1581, par conséquent voy. la note suivante. 8 Par décision du consistoire de Sedan du 2 août 1582, selon Mgr Tourneur, Ard. ill., III, p. 131. 9 Aymon, Synodes, I, p. 305, II, p. 220. 10 Bull. hist. du protestantisme français, XXXIX 1890, p. 300, l'appelle à tort d'Estampes. - 168 - fille de maistre Jean Micqueau, ministre de la parolle de Dieu à Givonne ». Après 1584, date de la rédaction de la note ci-dessus, Micqueau resta à Raucourt, ainsi qu'en témoignent les mêmes registres qui mentionnent le baptême de ses enfants. Il mourut encore pasteur à Raucourt, avant le 12 septembre 1595, jour de la naissance de son fils Jacques posturne. Il ne fut pas ministre à Sedan en 1593, quoiqu'en aient dit les écrivains contemporains I. Ces écrivains ont été trompés par une apparence en voyant Micqueau exercer à Sedan les actes de son ministère baptêmes, prêches, mariages, tels qu'en font foi les registres cités, ils se sont imaginés qu'il était pasteur à Sedan. Aucun acte portant son prétendu titre de ministre de l'Eglise de Sedan n'a jusqu'ici été présenté. II. — Sa famille. Micqueau donne lui-même cette indication sur son premier mariage J'ay esté avec ma première femme neuf ans quatre mois Justement, car nous fusmes mariez le dixiesme Apvril 1567, et elle est morte le dixiesme Aoust 1576. A Sedan estant en couche de son dernier ils mort né, qui pouvoit avoir quelque six mois » 2. Nous ne pouvons connaître le nom de sa première femme, le registre des sépultures de 1576 n'existant plus. Il s'était remarié avant 1580 à Catherine de Rebais 3, dont il eut SUZANNE, baptisée à Sedan par Fornelet, le 15 septembre 1580 parrain Etienne Salle ; marraine Marguerite le Valengelier 4 ; MARIE, baptisée à Sedan par Pierre Fornelet, le 5 février 1587 parrain Michel Bonaut, seigneur de Presle ; marraine demoiselle Catherine de Chaseray 5. JACQUES, baptisé à Sedan, le 31 août 1589 parrain maistre Pierre Berger, conseillier de Mademoiselle 6 ; marraine demoiselle Jacqueline d'Angeni 7. 1 Tourneur, op. cit., p. 15, et, d'après lui [ Brincourt et E. Henry], Sedan Notes chronol., etc.. sur les professeurs, etc.. et les ministres protestants, Sedan, 1891, p. 40 ; E. Henry, Notes biographiques sur les membres de l'Académie protestante et les pasteurs de l'Eglise réformée de Sedan, Sedan, 1896, pp. 92-93 ; A. Sécheret, Etudes hist. sur Raucourt et Haraucourt, Sedan, 1896, p. 242. 2 Bibl. Mazarine, ms. 974, f. 148 3 Son nom est orthographié aussi de Ribes et de Raibais Rebais est un de cant. de Seine-et-Marne, arr. Coulommiers. 4 Reg. des baptêmes et mariages greffe du tribunal de Sedan de 1579 à 1588, f. 14v. 5 Ibid., f. 94r. G Charlotte de La Marck. 7 Registre des bapt. et mar. pour 1589, f. 23v. — 169 — Notre personnage se remaria en troisièmes noces à Catherine Servet ? dont il eut JUDITH, baptisée à Sedan le 17 décembre 1591 par Tenans parrain Jean d'Orte », seigneur de Falaise; marraine demoiselle Claude de Pouilly 1 ; morte à Sedan le 3 avril 1639 ; JACQUES, baptisé à Sedan le 12 septembre 1595 par Mançois parrain Thomas Juliar; marraine Denise Cousin 2. Ces notes sur sa famille obligent à attribuer à Micqueau les trois femmes dont il vient d'être question. Il nous est impossible de reconnaître avec certains auteurs 3 deux Micqueau ayant exercé le ministère dans la principauté des La Marck l'un Jean-Louis, et l'autre Jean son fils, mari de Catherine de Rebais, ce dernier seul ayant été pasteur à Givonne, Sedan ? et Raucourt. Avec Mgr Tourneur 4 et les actes de l'état civil protestant de Sedan, il faut admettre que Jean-Louis et Jean forment un seul personnage. La note autobiographique montre que le régent d'Orléans et le pasteur de Raucourt sont identiques. Qu'on ne nous objecte pas la différence des prénoms. Micqueau publiait ses livres sous ses deux prénoms, mais s'appelait couramment du premier seul d'entre eux, et la preuve est qu'il signe J. MICQUEAU 5. Il eut cependant de sa première ou de sa seconde femme un fils, Jean. Ce fils, ministre comme son père, exerça toujours loin de notre région. Il est mentionné comme pasteur de Touquin 6 en 1617, 1620, 1625, 1626, 1637. Il mourut en 1649, année où le synode de l'Ile de France accorda une pension de 50 livres à sa veuve 7. Paul COLLINET. 1 Registre des bapt. et mar. pour 1591, f. 18 v. 2 Registre des bapt. et mar. pour 1595, f. 10v. 3 L'abbé Boulliot, Notes manuscrites sur l'Académie protestante et les pasteurs de Sedan à la Bibl. commun, de Sedan et d'après lui [ Brincourt et Henry], loc. cit.; E. Henry, loc. cit. ; A. Sécheret, loc. cit. i Op. cit., p. 15. — L'auteur a changé d'opinion dans Ard. ill., III, p. 139. 5 Où M. Sécheret, op. cit., p. 242, a-t-il trouvé que Micqueau Jean-Louis avait été pasteur à Raucourt en 1559? Et M. Henry, op. cit., p. 92, qu'il avait été pasteur à Sedan en 1568 1668 est une faute d'impression ? 6 Seine-et-Marne, arr. Coulommiers, cant. Rozoy-en-Brie. — Remarquer le voisinage de Rebais et de Touquin. 7 Notes extraites des synodes, de Haag, France protestante, pièces justif., p. 315, 350 ; de Aymon, Synodes, t. I, 305, t. II, pp. 220, 419. Bibl. de la Société de l'hist. du protestantisme français à Paris.—Je remercie sincèrement M. le bibliothécaire de son empressement à me communiquer ces notes. — 170 — LE TEMPS DES GLAUDINETTES Si l'on réunit par la pensée les trois villages du CHESNE, de LAMETZ et de MARQUIGNY, on forme un triangle où se trouve, pour ainsi dire, enfermé un bois assez considérable, le bois de Longwé. La lisière de ce bois, vers l'Est, est couverte, de la fin de février à la fin de mars, de petites fleurs blanches qui forment un vaste tapis de près de deux kilomètres. Ce sont des nivéoles 1, que les gens du pays appellent des glaudineltes 2. Elles donnent lieu à une fêle, qui se célèbre tous les dimanches, tant que dure la floraison. Les filles et les garçons des trois villages s'en vont, bras dessus, bras dessous, faire la cueillette des nivéoles à l'endroit où elles s'épanouissent. De nombreux bouquets sont vite formés. Chacun coupe une forte baguette, dont l'extrémité présente plusieurs petites fourches sur lesquelles on piaule les bouquets liés et entourés d'une mousse d'espèce particulière. Les couples chargés de leurs bouquets reviennent en chantant et font le tour du village, précédés d'une clarinette quand ils ont pu se procurer un musicien. La fête se termine généralement par des danses sur la grande place des villages. Cette fêle aussi était jadis célébrée à GIVONNE. Là, chaque année, au retour du printemps, garçons et jeunes filles allaient ensemble cueillir les bouquets de glaudinettes dans un pré dit des Rules » et revenaient ensuite sur la place publique, où ils formaient une ronde en chantant les couplets suivants I. Mon père m'envoie à l'herbe, Glaudinctte, A l'herbe à la saison, Glaudinon; Je n'y trouvai pas d'herbe Glaudinette, J'y cueillis du cresson, Glaudinon. II. La fontaine était creuse, Glaudinette, Je suis tombée an fond, Glaudinon ; Par-là vinrent à passer, Glaudinette, Trois fort jolis garçons, Glaudinon. III. Que nous donnerez-vous, belle ? Glaudinette, Nous vous retirerons, Glaudinon. — Retirez-moi toujours, Glaudinette, Nous en déciderons, Glaudinon. » IV. Quand la belle fut dehors, Glaudinette, Elle commence une chanson, Glaudinon. " Ce n'est pas cela, la belle, Glaudinette, Que nous vous demandons, Glaudinon 1 La nivéole du printemps Leucoium vernum, du grec leucos blanc » est une plante herbacée de la famille des Amaryllidées, comme le perce-neige et les narcisses. 2 A Sedan, on appelle glaudineltes les narcisses jaunes Narcissus pseudo-narcissus cultivés dans les jardins. Glaudinette est la prononciation locale pour Glaudinette cpr. la prononciation reine-glaude. P. C. — 171 - v. C'est votre coeur volage, Glaudinette, Savoir si nous l'aurons, Glaudinon. — Mon coeur volage, dit-elle, Glaudinette, N'est pas pour ces garçons, Glaudinon, VI. C'est pour mon amant Pierre, Glaudinette, Là-bas dans ces vallons, Glaudinon, Qui endure pour moi, Glaudinette, La pluie et les grêtons, Glaudinon. » Une variante de cette chanson a été donnée dans l'Almanach illustré du Petit Ardennais, en 1889 page 71, sous le litre Glaudinon, Glaudinette. L'éditeur explique que le refrain pourrait rappeler l'exercice du droit de glandée » droit de ramasser des glands jadis en usage dans les forêts. Cette origine est inadmissible. Nous préférons voir, dans Glaudinon, Glaudinette, soit une erreur de transcription si le texte était manuscrit n facile à confondre avec u, soit une de ces déformations populaires comme il en est de nombreux exemples. Nous reproduisons cette chanson Mon père m'envoyé à l'herbe, Glandinette, A l'herbe à la saison, Glaudinon. Je vais à la fontaine, Glandinette, La fontain' de Mouzon, Glaudinon. Je n'y cueillis pas d'herbe, Glandinette, J'y cueillis du cresson, Glaudinon. La fontaine était haute, Glandinette, Tombée je suis au fond, Glaudinon. Par là vint à passer, Glandinette, Trois garçons de Mouzon, Glaudinon. Que donn'rez-vous, la belle ? Glandinette, Nous vous retirerons, Glaudinon. Votr' petit coeur volage ? Glandinette, Savoir si nous l'aurons, Glaudinon. — Mon petit coeur volage, Glandinette, N'est pas pour les garçons, Glaudinon. C'est pour mon amant Pierre, Glandinette, Qui est dans ces vallons, Glandinon. C'est pour moi qu'il endure, Glandinette, La pluie et les glaçons, Glandinon. » Mais à mon aide Pierre, Glandinette, Est arrivé d'un bond, Glandinon, M' sauva de la fontaine, Glandinette, Toujours nous nous aimerons, Glandinon. Jean BOURGUIGNON. — 172 — VARIANTES DE QUELQUES CHANSONS ARDENNAISES Des chansons que je donne ici, aucune n'est inédite. Toutes se trouvent dans le volume connu de A. Meyrac, Traditions, coutumes, légendes et contes des Ardennes Charleville, 1890. C'est donc seulement les leçons nouvelles qu'elles offrent qui constituent le petit intérêt de ces notes. La publication de toutes les variantes — même celles s'éloignant très peu du type connu — s'impose pour toutes les chansons ; car il est facile de constaler dans quel état fragmentaire, imprécis et souvent incompréhensible parviennent, par la voie de la tradition orale, les vieilles poésies populaires. Pour restaurer la version originale, on ne saurait négliger le plus minime élément d'information. Voilà pourquoi je réunis ces variantes, recueillies par moi à SEDAN et DOUZY. I. Adèle. Chaque vers se répète deux fois. Au pont du Nord, un bal y est donné, Adèl' demande à sa mèr' y aller. Oh ! non, ma fût, tu n'iras pas danser, " Monte à sa chambre et se mit à pleurer. S. Son frère arriv' Ma soeur, pourquoi pleurer? — Ma mèr' n' veut pas que j'aille voir danser. — Mettez vot' robe et vot' ceinture dorée. » Ell' mit sa robe et sa ceinture dorée. Ell' fait trois tours et la voilà noyée. 10. Hélas ! mon frèf, me laiss'rez-vous noyer? — Non, non, ma soeur, je vais vous retirer. » Les cloch's du Nord se mirent à sonner. La mèr' demand' pour qui qu'on a sonné. C'est pour vot' fille et votre fils aîné. » 15. Voilà le sort des enfants obstinés. Meyrac = M., p. 124. — V. 2 à sa mère d'y aller M. cette version existe aussi à Sedan et Douzy. — V. 3 Non, non, ma fille vous n'irez pas danser, M. même observation. — V. 5 Son frèr' lui demand' Que pleurez-vous, ma soeur? » M. Mais une rime en —er est nécessaire ; la version de Sedan est donc meilleure. — V. 6 Maman n'veut pas... M. —V. 8 manque dans M. — V. 9 Elle fit... tombée M.; noyée », qu'on prononce parfois niée, est préférable. —V. 12 ... se sont mises... M. — V. 13 pour qui a-ton sonné M.; la forme pour qui qu'on a » est seule populaire. — 173 — — V. 14 Variante C'est pour Adèl', votre fill' bien aimée à Douzy, on dit bien ainée ; les rimes en — né ont appelé cette finale sans aucun sens. — V. 15 Voilà, hélas ! les enfants désolés M. La version de Sedan la même qu'à Versailles est seule bonne ; c'est la morale de l'histoire. On chante d'ailleurs ... des enfants ostinés. II. Embrassons-nous. Meyrac, p. 124. —V. 4-5 à Sedan, on chante L'un est un capitaine, L'autre est officier du roi. III. La plus gentille. La plus gentille à mon gré Je vais vous la présenter. Je lui fis sauter barrière, Ram'nez vos moutons, bergère, Ram'nez, ram'nez, ram'nez donc Vos moutons à la maison. Gentill' pastourelle, Entrez dans ce rond Tout rond, Et voyez auquel Votre coeur est bon. C'est le fils à Guillaume Et la fille à Jean Raymond Sont deux amants comme On en voit rar'ment. O mes chers amis, Au milieu de nous Jurez d'être unis Et embrassez-vous. Meyrac, p. 125, donne cette ronde comme très populaire à St-Etienne-à-Arnes. — Le texte de Sedan est plus correct que celui communiqué à l'auteur. IV. La Marjolaine. I. LA RONDE. — Qu'est-ce qui passe ici si tard, Compagnons de la Marjolaine, Qu'est-ce qui passe ici si tard Sur le gué ? II. LE CHEVALIER. — C'est le chevalier du Roi etc.. m. LA RONDE. — Que d'mand'-t-il ce chevalier? etc.. IV. LE CHEVALIER. — Une fille à marier etc.. V. LA RONDE. — D' fill's à marier nous n'en avons pas etc.. — 174 — VI. LE CHEVALIER. — On m'a dit qu' vous en aviez etc.. VII. LA RONDE. — Ceux qui l'on dit en ont menti etc.. VIII. LE CHEVALIER. — Nenni, nenni, ils n'ont pas menti etc.. IX. LA RONDE. — Vous r'viendrez dimanche au soir etc.. x. LE CHEVALIER. — Bonjour, bonsoir, me v'là arrivé etc XI. LA RONDE. — Vous r'viendrez sur ces minuit etc.. XII. LE CHEVALIER. — Ces minuit-là sont bien passés etc.. XIII. LA RONDE. — Choisissez dans nos plus laid's etc.. XIV. LE CHEVALIER. — Pour des laid's, 'nous n'en coulons pas etc.. XV. LA RONDE. — Choisissez la plus bell' de la quantité etc.. XVI. LE CHEVALIER. — Une telle est à mon goût etc.. Notre texte est plus complet que celui de Meyrac, pp. 126-127, et que la chanson-type donnée par lui en note. Quelques vers sont trop longs; on précipite le débit pour rester dans la mesure. — Str. vu Variante Ceux qui l'ont dit s' sont bien trompés. — Str. VIII Variante Nenni, nenni, ils s' sont pas trompés. V. Où allez-vous ? Meyrac, p. 222. — A Douzy, on dit II. N'y allez pas, mon cher enfant bis Les Juifs y sont, vous trahiront etc.. m. Les Juifs y sont, vous trahiront, bis A la croix vous attacheront etc. IV. A la croix vous attacheront bis, Couronn's d'épin's vous metteront etc.. — 175 — VI. Tu as de belles filles. I. Tu as de belles filles, Gironflin, Gironfline ; Tu as de belles filles, L'amour m'y contraint. II. Elles sont belles et gentilles etc.. III. Veux-tu m'en donner une? etc.. IV. Pas seulement la queu' d'une etc.. v. Donne-moi ta plus laide etc.. VI. Tiens, tiens, voilà la plus laide etc.. VII. Tiens, tiens, elle est trop laide etc.. VIII. Viens, viens dans mon royaume etc.. IX. Quoi faire dans ton royaume? etc.. x. Cueillir la violette etc.. XI. Quoi faire la violette ? etc.. XII. Pour mettre dans ma bavette etc.. XIII. Quoi faire dans ta bavette? etc.. XIV. Pour embaumer mon coeur etc.. Meyrac, p. 230. — Notre texte recueilli à Sedan est plus complet que le sien. Le refrain se prononce L'amour m'y contrat, ce qui n'a pas de sens. P. COLLINET. — 176 — LE LOYALISME DES SEDANAIS ET LEUR HOSPITALITÉ DE 1638 A 1680 APPENDICE SUITE & FIN ESTAT EN GROS, PAR VILLAGE, DES REVENUS DU DOMAINE DE SEDAN du 1er Juillet au 30 Juin 1644. Sedan. Froment 9 setiers. Seigle 9 — Fermes en deniers 7,596 1. 18 s. Revenus du moulin, du stellage et de la gabelle des vins environ 13,000 1. Balan. Froment 1 muid. Seigle 1 — Avoine 2 — Fermes en deniers 1, Bazeille. Froment 9 muids. 3 quartels. Seigle 9 — 3 — Avoine 13 — 6 — Fermes en deniers 3,960 1. 14 sols. Douzy. Froment 3 muids, 2 setiers, 3 quartels. Seigle 3—2 — 3 — Avoine 1 — 1 — 1 — Fermes en deniers 2,841 1. 18 s. 4 d. sans comprendre les 50 faux du pré de Mendri. Pouru-Saint-Remy. Froment 8 setiers, 2 quartels. Seigle 8 — 2 — Avoine 1 muid, 5 — Fermes en deniers 1,272 1. 17 s. Illy. Froment 1 muid, 9 setiers. Seigle 1 — 9 — Avoine 3 — 6 — Fermes en deniers 1,249 1. 10 s. Fleigneux. Fermes en deniers .' 466 1. 19 s. — 177 — Floing. Froment 9 muids, 1 setier. Seigle 3 — 9 — Fermes en deniers 531 1. 15 s. Saint-Menge. Fermes en deniers 331 1. 10 s. Villers-Cernay. Froment 1 muid, 5 setiers, 2 quartels. Seigle 1 — 5 — 2 — Avoine 11 — Fermes en deniers ... 921 1. 3 s. Francheval. Froment 7 setiers. Seigle 7 — Fermes en deniers 3,125 1. 18 s. Daigny. Seigle 2 muids, 10 setiers. Avoine 2 — 6 — Fermes en deniers 579 1. 7 s. sans compter les moulins, qui peuvent monter à 600 L. Givonne. Froment 2 muids, 7 setiers, 2 quartels. Seigle 2 — 7 — 2 — Avoine 2 — 9 — Fermes en deniers 1,249 1. 12 s. La Chapelle. Fermes en deniers Rubécourt. Fermes en deniers Glaire, Torcy, etc. Fermes en deniers 460 1. 14 s. Raucourt. Froment 2 muids, 5 setiers, 1 quartel. Seigle 1 — 7 — 1 — Avoine 3 — 10 Fermes en deniers 2,958 1. Haraucourt. Fermes en deniers 1,206 1. Bulson. Fermes en deniers 566 1. Noyers et Thelonne. Froment 1 muid. 4 setiers. Seigle 1 — 1 — 2 quartels. Avoine 2 — 5 — 2 — Fermes en deniers 1,497 1. Wadelincourt. Froment sur le moulin 1 muid. Fermes en deniers 204 1. Toutes les fermes en deniers se montent à 45,336 1. 8 s. TABLEAU RÉCAPITULATIF DES REVE ANNÉES FROMENT SEIGLE ORGE 128 muids, 5 setiers, 2 quartels, 96 muids, 5 setiers, 3 quartels, 1 muid, 6 setiers, 3 qu 1630 1 écuelle, à 49 sols, 4 écuelles 1/2, à 36 sols, 7 écuelles, à 23 sol 15,1061. 18 sols. 8,335 s. s. 123 muids, 3 setiers, 2 quartels, 83 muids, 10 setiers, 11 écuelles, 12 muids, 1 setier, 2 qu 1631 1 écuelle, à 54 suis, à 38 sols, à 30 sols, 15,9781. 16 s. 6 d. 7,6-45 1. 6 s. 873 1. 123 muids, 6 setiers, 3 quartels, 91 muids, 9 setiers, 2 quartels, 1632 6 écuelles, à 40 sols, 4 écuelles, à 38 sols, 11,863 1. 6,168 s. 116 muids, 11 setiers, 3 quartels, 86 muids, 2 setiers, 2 quartels, 3 muids, I setier, 2 qu 1633 à 38 sols, 11 écuelles, à 27 sols, à 34 sols, 10,673 s. 5,587 1. 8 s. 9 d. 1801. 129 muids, 5 setiers, 3 quartels, 93 muids, 11 setiers, 2 quartels, 1634 7 écuelles, à 38 sols, 5 écuelles, à 39 sols, 13,674 1. 4 s. i d. 6,528 1. 16 s. 6 cl. 110 muids, 5 setiers, 2 quartels, 81 muids, 9 setiers, 1 quartel, 4 muids, 6 setiers 1635 11 écuelles, à 56 sols 6 d. 9 écuelles, à 39 sols, à 30 sols, 14,604 s. 7,655 1. 4 s. 3 d. 324 1. 110 muids, 6 setiers, 82 muids, 11 setiers, 1 écuelle, 3 muids, 1 setier, 2 qu 1636 à 45 sols 8 d. à 23 sols, à 34- sols, 11,934 1. 6,567 1. 172 s. 89 muids, 8 setiers, 5 écuelles, 69 muids, 2 quartels, 7 écuelles, 1637 à 56 sols, à 42 sols, 12,052 1. 7 s. 6 d. 6,960 s. 116 muids, 9 setiers, 2 quartels, 84 muids, 5 setiers, 8 écuelles, 1638 1 écuelle, à 55 sols, à 34 sols, 14, s. 7,4791. 1s. 3 d. 102 muids, 1 setier, 1 quartel, 88 muids, 6 setiers, 3 quartels, 1639 8 écuelles, à 55 sols, 6 écuelles, à 33 sols, 12,257 1. 3 s. 4 d. 7,014 1. 10 s. 6 d. 107 muids, 7 setiers, 1 quartel, 95 muids, 11 setiers, 1 quartel, 1640 8 écuelles, à 54 sols, 6 écuelles, à 33 sols, 13,944 1. 12 s. 6 d. 7,653 1. 14 s. 6 d. DOMAINE DE SEDAN, de 1 630 à 1651 AVOINE FERMES EN DENIERS VENTES DES BOIS TOTAL uids, 7 setiers, 3 quartels, écuelles, à 14 sols, 7,880 1. 9 s. 36,075 1. 8 s. 8 d. 28,134 I. 19 s. 95,119 1. 15 s. 8 d. uids, 1 setier, 1 quartel, cuelles, à 12 sols 6 d. ,213 1. 8 s. 9 d. 29,408 livres. 18,984 1. 14 s. 78,743 1. 5 s. 3 d. 0 muids, 3 quartels, à 11 sols 6 d,, ,245 1. 9 s. 6 d. 27,824 livres. 16,219 livres. 67,320 1. 7 s. 6 d. ids, 10 setiers, 2 quartels, écuelles, à 13 sols, 6,142 1. 18 s. 44,413 1. 2 s. 20,237 1. 4 s. 87,233 1. 19 s. 6 d. uids, 1 setier, 1 quartel, cuelles, à 12 sols 6 d. ,8131. 8 s. 6 d. 34,663 1. 1 s. 6 d. 26,292 s. 87, s. uids, 1 quartel, 3 écuelles, à 14 sols, ,418 1. 9 s. 6 d. 36,153 1. 14 s. 8,814 1. 4 s. 73,969 I. 19 s. 9 d. uids, 5 setiers, 1 quartel, à 12 sols 4 d., ,263 1. 2 s. 6 d. 27,821 1. 2 s. 1 d. 12,446 1. 17 s. 64,204 1. 11 s. 7 d. uids, 6 setiers, 3 quartels, cuelles, à 19 sols 6 d. ,298 1. 10 s. 6 d. 30, s. 26,1161. 1 s. 81,569 1. 6 s. 6 d. ids, 10 setiers, 8 écuelles, à 20 sols 6 d., , s. 4 d. 29,1141. 13 s. 4 d. 29, s. 88,943 1. 16 s. 3 d. ids, 10 setiers, 2 écuelles, à 18 sols 6 d., 8, s. 33,451 1. 9 s. 5 d. 30,917 s. 91,477 1. 15 s. 3 d. uids, 5 setiers, 1 quartel, à 22 sols 6 d., ,9811. 10 s. 6 d. 34,427 1. 6 s. 5 d. 34,669 1. 15 s. 101,8161. 16 s. 8 d. ANNÉES FROMENT SEIGLE ORGE 55 muids, 6 setiers, 2 quartels, 42 muids, 4 setiers, 2 quartels, 1641 2 écuelles, à 58 sols, 9 écuelles, à 43 sols, 7,598 1. 2 s. 4,374 1. 8 s. 8 d. 75 muids, 6 setiers, 56 muids, 4 setiers, 4 muids, 3 setiers, 1642 à 55 sols, à 40 sols, à 34 sols, 9,438 livres. 5,408 livres. 346 1. 16 s. 34 muids, 11 setiers, 25 muids, 2 setiers, 1 quartel, 1643 à 54 sols, à 40 sols, 4,525 1. 4 s. 2,418 livres. 1644 72 muids, 8 setiers, 2 quartels, 64 muids, 11 setiers, 3 quartels, pour les six 6 écuelles 1/2, à 25 sols, 4 écuelles 1/2, à 16 sols, derniers mois 4,363 1. 3 s. 6 d. 2,573 1. 9 s. 8 d. 90 muids, 4 setiers, 1 quartel, 80 muids, 5 setiers, 2 quartels, 1645 5 écuelles, à 25 sols, 3 écuelles, à 16 s. 6 d. 5,421 1. 15 s. 6 d. 3,1861. 7 s. Id. 94 muids, 4 setiers, 1 quartel, 85 muids, 9 setiers, 2 quartels, 1646 5 écuelles, à 25 sols, 9 écuelles, à 16 s. 8 d.. reprises déduites 5,421 1. 15 S. 6 d. 3,400 1. 17 S. 4 d. 103 muids, 10 setiers, 11 écuelles, 94 muids, 3 setiers, 2 quartels, 1647 à 29 s. 6 d. 9 écuelles, à 20 sols, reprises déduites 7,348 l. 13 s. 4,639 l. 18 s. 100 muids, 1 setier, 1 quartel, 93 muids, 3 quartels, 3 écuelles, 1648 5 écuelles, à 37 sols, à 27 sols, reprises déduites 8,810 1. 8 S. 4 d. 6,149 1. 11 S. 9 d. Froment vendu à apprécier Seigle vendu à apprécier 1649 80 muids, 3 setiers, 1 quartel, 64 muids, 6 setiers, 1 quartel, 10 muids, 10 setiers, 3 qu reprises déduites 11 écuelles, à 3 I. 6 s., 3 écuelles, à 45 et 52 sols, à 46 sols, 12,517 s. 7,866 1. 6 s. 4 d. 1,202 s. 87 muids, 2 setiers, 1 quartel, 71 muids, 9 setiers, 1/2 écuelle, 3 muids, 7 setiers, 2 qua 1650 2 écuelles, à 3 1. 13 s. à 57 sols, à 57 sols, reprises déduites 15,275 1. 17 s. 10,815 1. 10 s. 495 1. 18 s. 6 muids, 7 setiers, 2 quartels, 9 muids, 9 setiers, 2 quartels, 107 muids, 3 setiers, 1 qu 1651 à 3 1. 15 s., 6 écuelles, à 3 I., l écuelle, à 3 I., reprises déduites 1,193 1. 1,411 1. 5 S. 15,447 1. 5 S. AVOINE FERMES EN DENIERS VENTES DES BOIS TOTAL ids, 1 setier, 2 écuelles, à 24 sols 6d., 4,468 1. 18 s. 39,523 livres. 11,851 1. 19 s. 67,816 I. 15 s. 8 d. ids, 8 setiers, 2 quartels, à 19 sols, 4,7261. 8 s. 31,835 s. 1,448 livres. 53, s. ds, 9 setiers, 2 quartels, à 12 sols 6 d., 1,553 s. 48,018 livres. 8,409 livres. 64,923 s. ds, 3 setiers, 11 écuelles, à 10 sols 3 d., ,819 s. 5 d. 17,7081. 16 s. 8 d. 4,165 I. 18 s. 4 d. 32,630 1. 19 s. 7 d. ls, 10 setiers, 10 écuelles, à 10 sols 3 d. 8191. 1 s. 5 d. 17,7081. 16 s. 8 d. 4,165 1. 18 s. 4 d. 32,630 1. 19 s. 7 d. s, 10 setiers, 3 quartels, uelles, à 8 sols 6 d. '87 1. 15 s. 6 d. 20,828 I. 10 s. 1,045 1. 14 s. 34,634 I. 16 s. 5 d. ds, 6 setiers, 1 quartel, Ventes extraord. uelles, à 8 sols 6 d., par ordre de S. M. Non compris les bois 2131. 6 s. 6 d. 20, s. 53,1661.. 34, s. ds, 9 setiers, 1 quartel, Vente extraord. Non compris la vente elles, à 7 sols 6 d., pour 28,8451. extraord. 381. 2 s. 6 d. 23,644 1. 11 s. 8,295 1. 12 s. 49,838 1. 6 s. s, 3 setiers, 2 écuelles, à 14 sols, 14 1. 2 s. 4 d. Non compris muids de vieilles avoines les vieilles avoines a 8 sols 6 d., 8,160 L. 27,767 livres. 1,581 1. 14 s. 55,849 I. 8 s. s, 5 setiers, 2 quartels, uelles, à 18 s. 6 d., 251. 15 s. 2 d. 28,440 1. 4 s. 2 1. 15 s. 60,559 1. 19 s. 9 d. muids, 1 quartel, Compris 2,8921. des à 19 sols quints d'Angecourt ,564 1. 3 s. 33,519 I. 9 s. 6 d. 1,857 1. 14 s. 58,992 1. 16 s. 6 d. - 182 — CHRONIQUE I. Ardennais lauréats de l'Académie de Reims. L'Académie de Reims a, dans sa séance du 18 juillet, décerné les prix et médailles dont elle dispose. Il est à remarquer que dans la section d'histoire et philologie, les trois seuls lauréats sont des Ardennais. 1. — Une médaille d'or est décernée à M. l'abbé Joseph PECHENART, professeur au petit séminaire de Reims, pour son Etude sur le patois de Braux. 2. — Une médaille d'argent de 1re classe à M. WASLET, professeur au lycée de Laon, pour sa Monographie de Hierges. 3. — Une médaille d'argent à M. Henri JONVAL, instituteur à Charleville, pour son étude sur La Famille de Fuchsamberg. II. Trouvaille numismatique à Sedan. Pendant les travaux de construction de l'égout de la rue des Francs-Bourgeois à Sedan, on a mis au jour une vingtaine de pièces de monnaie et plusieurs boulons d'uniformes du Premier Empire. L'une des pièces en question est à l'effigie de Louis XIV et porte le millésime de 1654. COMPTES-RENDUS BIBLIOGRAPHIQUES Inventaire sommaire des Archives départementales antérieures à 1790, rédigé par M. Paul LAURENT, archiviste. — ARDENNES. — Tome V. — Série H supplément Archives hospitalières. — Charleville, Anciaux, 1901, in-4°, VIII, 195 pages. Cet inventaire contient l'analyse des titres des hospices de Charleville, Château-Porcien, Donchery, Mouzon, Rethel et Sedan. Le fonds de l'hospice de Mézières avait été publié par M. Laurent en 1891. Les pièces qu'on trouve dans ce tome V sont de dates différentes, entre le XIIIe et le XIXe siècle, selon l'ancienneté de l'institution charitable dont il s'agit. Les hospices de Château-Porcien, Mouzon et Rethel sont du XIIIe siècle. Celui de Donchery existait au xiv 8 siècle. Celui de Sedan se rattache aux hôpitaux du XVIe siècle. Celui de Charleville est de 1634. — En plus de l'intérêt qu'offrent les documents pour l'histoire de chaque établissement ou pour celle des établissements rattachés à ceux-là, comme Attigny, Le Chesne, etc., on peut en tirer mille rensei- — 183 - gnements pour des recherches historiques pour l'instruction, en particulier et biographiques. Citons, par exemple, l'importance du fonds de Mouzon pour reconstituer la liste des seigneurs de Givodeau. — La table très détaillée, due à M. l'employé Semer, facilite les recherches.— Quelques observations sur cette table. Pourquoi n'avoir pas fondu certains articles en un seul? Ainsi, pour l'enseignement, il faut chercher à Collège, Ecoles, Enseignement, Etablissement, Instruction, Maîtres Maîtresses d'école, Professeurs, Régents. — Aspremont n'est pas Apremont au canton de Grandpré, mais Apremont-la-Forêt Meuse, arr. Commercy, cant. t'-Mihiel. — Les mentions relatives à Guillaume de Mirbrich ou Mirbrick doivent être cherchées à Merbrich. Pourquoi pas un article Mirbrich ? E. H. Fédération archéologique et historique de Belgique sous le haut patronage de S. M. le Roi. — Compte-rendu des travaux du quatorzième Congrès tenu à Arlon, du 30 juillet au 2 août 1899, sous la direction de l'Institut archéologique du Luxembourg par JULES VANNÉRUS, secrétaire général du Congrès. — Arlon, V. Poncin, 1900, gr. in-8°, 173264 — 4 pp. avec un portrait. Ce volume vient seulement d'être distribué aux membres du Congrès Il est divisé en deux parties. La première Documents préparatoires » renferme les documents officiels, les questionnaires et des articles comme les Taques du musée d'Arlon, par Sibenaler article reproduit dans les Annales de l'Inst. arch. du Lux., les Musées d'Arlon, par V. Birnbaum, des notices sur Arlon, St-Hubert, Orval, le GrandDuché. — La deuxième partie paginée à part comprend les comptesrendus des trois sections préhistoire, histoire, archéologie. Aucun des travaux présentés n'intéresse directement le département français des Ardennes ; car les questions que mes collègues et moi avions fait mettre au programme 1 n'ont pas reçu de réponses. Cependant sur la Condition des populations rurales du Luxembourg au moyen-âge, MM. Matthieu, Loes et Groeb ont traité l'histoire de l'enseignement aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles pp. 128 et suiv.. Ce n'est pas tout à fait la réponse que j'attendais, le moyen-âge finissant vers 1450. — Sur l'lmprimerie à Bouillon, M. Cumont a remis deux notes concernant l'imprimeur Rousseau en 1763 pp. 147-148. Dans les notices présentées et qui regardent la Belgique ou le GrandDuché, il y a cependant à prendre quelques renseignements. La communication de M. de Raadt, Archives luxembourgeoises inconnues déposées à Arnhem Hollande, met au jour des quittances en allemand de plusieurs chevaliers, Renier de Balderingen et Arnould de Sierck, 1 Rev. d'Ardenne et d'Argonne, t. VI, p. 137-138. - 184 — ayant pris part avec le comte de Saint-Paul aux sièges de Virton et de La Ferté-sur-Chiers 1394 p. 72.— Les différentes études de M. l'abbé Roland attirent particulièrement l'attention. La première identifie deux noms de lieux Meduanto et Menerica sur la voie romaine de Reims à Cologne pp. 63 et suiv.. Une autre traite de certains noms de lieux rappelant les bois sacrés gaulois Nismes, au canton de Couvin ou germains Hérock, comm. de Ciergnon et Hierges, au canton de Givet. Hierges s'explique par un radical harg variante de HARUGA bois sacré » avec la désinence de latinisation ia pp. 77-84. La notice suivante remet au point les conclusions du célèbre mémoire de Piot sur les Pagi de la Belgique spécialement sur le Pagus arduennensis pp. 85 et suiv.. La dernière est un travail qui cherche à préciser la situation des tribus belges du temps de César, les Eburons, les Aduatiques, es Condruses, les Segniens, les Pémanes et les Cérèses p. 101 et suiv.. P. C. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE PERIODIQUES. Annales de géographie Paris, A. Colin n° 50, 15 mars 1901 Une excursion géographique dans l'Ardenne, par Paul Léon 4 gravures. — N° 51, 15 mai La Thiérache, par E. Chantriot. Bull, de la Société des Naturalistes et Archéologues du nord de la Meuse Montmédy, t. XII, ler semestre 1900. — La partie des SCIENCES NATURELLES rend compte des excursions entre autres à SaintWalfroy, et contient quelques articles dont le principal est le pommier et ses ennemis par le frère Apollinaire-Marie. — L'ARCHÉOLOGIE ET HISTOIRE LOCALE renferme notamment la Ligue sur les bords de la Meuse extrait de l'histoire militaire de Dun par Robinet de Cléry avec 4 facsimilés de gravures anciennes [consacré presqu'entièrement au rôle joué en 1591 par Henri de La Tour à Stenay et Dun] 1 pp. 1-24; Philippe-Auguste et Frédéric-Barberousse à Vaux-les-Mouzon 2 par le même pp. 25-26 ; Notice historique sur Saint-Walfroy et son pèlerinage par F. Houzelle pp. 36-55. 1 P. 1, lire Charlotte et non Christine de La Marck. — Sedan n'était pas une place du duché de Bouillon ; l'auteur ne s'est pas rendu compte de la valeur du titre de duc de Bouillon». — P. 21, lire Wauthier et non Wathrier de Dun. 2 Le nom de Carignan, au XIIe siècle, était Yvog ; M. Cartellieri écrivant en allemand l'appelle Ipsch, qui est la transcription germanique de Epoissus. Sedan. — Imprimerie EMILE LAROCHE, rue Gambetta, 22. Iconographie d'Arthur RIMBAUD 1 Arthur Rimbaud fit une trop courte apparition dans la vie littéraire de son temps pour laisser de nombreuses traces de son passage dans le monde des peintres et des dessinateurs. Comme oeuvres originales, on ne peut guère citer qu'un tableau de Fantin-Latour et quelques croquis de Forain, alors tout jeune et complètement inconnu. Aussi la bibliographie iconographique de Rimbaud serait-elle très maigre, si nous ne possédions de lui un certain nombre de portraits croqués par deux amis d'enfance et de jeunesse, E. Delahaye et P. Verlaine, et par F. Régamey qui le connut à Londres. Ces dessins, malgré leur manque de prétention artistique, n'eu sont que plus précieux ils constituent des documents qui fixent pour nous un geste, une attitude, une aventure du poète carolopolitain. Verlaine avait trouvé en Cazals l'iconographe idéal, grâce à qui la physionomie particulière du Pauvre Lélian en ses expressions diverses reste à jamais gravée dans notre esprit il eût fallu à Rimbaud un Cazals qui, pour notre curiosité sympathique, aurait noté d'un crayon alerte et familier les épisodes d'une vie errante. MM. Ad. van Bever et P. Léautaud dans leur volume Poètes d'aujourd'hui Paris, Mercure de France, 1900, ont donné, page 286, un essai de nomenclature iconographique d'Arthur Rimbaud. Nous nous sommes efforcé de combler les lacunes de cette nomenclature incomplète et nous y avons ajouté quelques remarques. LISTE ALPHABÉTIQUE PAR NOMS D'AUTEURS Paterne Berrichon. Sept dessins qui représentent Rimbaud à différentes époques de sa vie et dont aucun, d'ailleurs, n'a été fait d'après nature. Ils appartiennent à MM. Jean Bourguignon, E. Delahaye, Deman, Edmond Picard, etc., etc., et n'ont qu'une valeur documentaire médiocre. L'un de ces dessins donne la tête d'Arthur Rimbaud enfant, 1 Cette étude documentée sur l'lconographie d'Arthur Rimbaud est un chapitre inédit du volume que vont faire paraître MM. Jean Bourguignon et Charles Houin sur l'auteur du Bateau Ivre. REV. D'ARD. ET D'ARG. T. VIII, n° 11. — 186 — en 1805. Il a été publié dans la Revue blanche, n° du 1er septembre 1897, page 387, et reproduit, réduit de moitié, à la page 35 de la Vie de Jean-Arthur Rimbaud par Paterne Berrichon Paris, Mercure de France, 1897. Un autre représente Rimbaud à dix-sept ans, d'après une photographie de Carjat. Ce portrait a été publié eu phototypie hors texte dans l'étude de Jean Bourguignon et Charles Houin sur Rimbaud parue dans la Revue d'Ardenne et d'Argonne, n° de janvier-février 1897. On en trouve une réduction la tète seulement dans la Vie de Jean-Arthur Rimbaud, page 75. Un troisième dessin figure le masque de Rimbaud vers l'âge de trente ans tète de profil, expressive, émaciée, avec moustaches. Il a été publié dans la Vie de Jean-Arthur Rimbaud, page 177. M. Berrichon a de plus exécuté en 1900 un Buste en plâtre qui fut exposé à La Plume et représente Rimbaud à dix-sept ans. La Plume, n° du 15 novembre 1900, page 688, en a donné une reproduction en gravure. Ce buste servit de modèle pour le Buste en bronze qui s'érige aujourd'hui au sommet d'une stèle dans le Square de la Gare à Charleville. Le monument, dont le socle est l'oeuvre de M. Petitfils, architecte, fut inauguré le 21 juillet 1901. — La Revue blanche, n° du 15 janvier 190I, a publié une médiocre gravure de ce monument. L'Illustration, n° du 27 juillet 1901, en a donné une petite reproduction. Enfin un mauvais dessin du buste a paru dans l' Echo de Paris, n° du 18 juillet 1901. Le cliché de l' Illustration a été reproduit dans le Sagittaire, n° d'août 1901, et dans le présent n° de la Revue d'Ardenne et d'Argonne, page 201. Etienne Carjat. On doit à Carjat deux photographies de Rimbaud, faites en octobre et en décembre 1871. Elles représentent le poète à l'âge de dix-sept ans. Un exemplaire appartient à Mme Dufour-Rimbaud ; un autre exemplaire, avec signature d'A. Rimbaud, se trouve chez Mme Vve L. Vanier. MM. E. Delahaye et Gabriel Cromer ont tiré diverses épreuves de ces photographies. La deuxième des photographies de Carjat servit au portrait de Rimbaud, par X... [Blanchel], lequel parut d'abord dans Lutèce en 1883, puis dans la première édition des Poètes maudits eu 1884. — 187 — Ernest Delahaye. Ami commun de Rimbaud et de Verlaine et, comme ce dernier, aimant à semer ses lettres d'amusants croquis, M. Delahaye nous a laissé plusieurs dessins d'un grand intérêt documentaire. Malheureusement très peu d'entre eux nous sont tombés sous les yeux'; la plupart sont disséminés dans la correspondance que M. Delahaye échangeait avec Verlaine et où Rimbaud figura à maintes reprises. Cette correspondance a été donnée en communication à M. Laurent Tailhade qui la détient encore actuellement. Voici les quatre dessins dont nous avons pu voir les originaux. Croquis fait en 1873, représentant Rimbaud à l'âge de dix-sept ans visage de profil, imberbe, cheveux longs mal peignés retombant sur le cou, bouche amère et triste. L'original appartient à M. de Mornan. La Revue blanche, n° du 15 août 1896, page 173, en a donné une reproduction médiocre ; la Revue d'Ardenne et d'Argonne, n° de janvier-février 1897, page 71, l'a reproduit également. — Cazals possède un autre original au crayon, qui diffère quelque peu du dessin paru dans la Revue blanche. Croquis de Delahaye, d'après un dessin de Germain Nouveau, fait dans l'été de 1876. Ce curieux dessin, où figurent Rimbaud, Verlaine, Nouveau et Delahaye, accompagnait une lettre de Delahaye à Verlaine il fait allusion à l'un des brusques départs du poète ardennais vers des régions inconnues », c'est-à-dire vers l'Orient. L'original appartient à Cazals. On en trouve une reproduction réduite dans La Plume, n° de février 1896. Deux croquis de Delahaye, réunis sur la même feuille Rimbaud rencontre Verlaine en paysan à Juniville Ardennes. Ils datent du temps où le Pauvre Lélian faisait sa tentative d'existence rustique. Entre les mains de Mme Vanier. H. Fantin-Latour. Fantin-Latour est l'auteur d'un tableau intitulé Coin de table et datant de 1872. Cette toile, qui fut longtemps cachée jalousement dans une galerie de Manchester, est depuis 1898 la propriété d'Emile Blémont ; elle figura à l'Exposition centennale de 1900 et fut justement remarquée. En effet, ce tableau, outre sa valeur artistique, constitue un précieux document d'histoire littéraire ; on y voit les portraits de Verlaine, Rimbaud, Léon Valade, Ernest — 188 - d'Hervilly, Camille Pelletan, assis autour d'une table, et au-dessus d'eux, se tenant debout, Elzéar Bonnier, E. Blémont et Jean Aicard. Le poète Albert Mérat devait également avoir son portrait dans Coin de table, aux côtés de Pelletan ; mais il ne put venir au dernier moment chez Fantin-Latour, et l'artiste le remplaça par le pot de fleurs qui ferme le tableau à la droite du spectateur 1. Consulter, sur celle toile, le Mercure de France, nos de janvier 1898 et de juillet 1900. La Plume, n° du 1er janvier 1899, page 25, a donné une reproduction du Coin de table. Une autre reproduction accompagne en hors-texte un article de M. Léon Bocquet sur Emile Blémont, paru dans la revue Le Beffroi, n° de septembre-octobre 1900. Une troisième reproduction a paru dans Le Sagittaire, n° d'août 1901, consacré spécialement à l'inauguration du Monument Arlhur Rimbaud. Du tableau, le graveur Lerat fit une eau-forte dont un exemplaire appartient à Mme Vanier; l'eau-forte est reproduite en photolypie hors texte dans la Revue d'Ardenne et d'Argonne, n° de janvier-février 1897. En tète de l'édition des OEuvres de Jean-Arthur Rimbaud Paris, 1898, Mercure de France, figure le portrait de Rimbaud seul, extrait de la toile de Fantin-Latour c'est une reproduction à l'eau-forte par Rajou et en photogravure retouchée par l'artiste. Enfin, M. E. Delahaye a tiré des épreuves photographiques de la partie gauche du tableau qui représente Verlaine, Rimbaud et Valade. Forain. Divers croquis d'après nature, 1872. L'un d'eux, actuellement entre les mains de M. Raoul Gineste, avait été pris au café. Que sont devenus les autres? Il serait intéressant de le savoir pour l'histoire iconographique d'Arthur Rimbaud. Luque. Dessin fait pour la deuxième édition des Poètes Maudits », en tête de l'étude de Paul Verlaine, 1888 médaillon de Rimbaud encerclé dans une lyre. — Ce dessin est reproduit dans la Revue 1 Relevons à ce propos une erreur de MM. van Bever el Léautaud, dans la 1re édition de leur recueil Poètes d'aujourd'hui », où il est dit, page 371, que Mérat et Carjat figurent dans le tableau. - 189 - encyclopédique, n° 1 de 1892 dessin réduit, et dans la Revue d'Ardenne et d'Argonne, n° de janvier-février 1897, page 57. Portrait-charge en couleurs dans les Hommes d'aujourd'hui », n° 318, Paris, Vanier. Dans cette caricature, allusion au Sonnet des Voyelles, Rimbaud, habillé en bébé et entouré de pots de couleurs, s'amuse à colorier les voyelles de l'alphabet. Luque s'est inspiré d'une photographie de Carjat et du dessin des Poètes Maudits » 1re édition] pour reproduire les traits du poète ardennais. — Cette charge célèbre se trouve, réduite et sans couleurs, dans la Revue encyclopédique, n° 1 de 1892. Arthur Rimbaud. Il existe quatre photographies de Rimbaud faites par Rimbaud lui-même au Harar, en 1883 ; elles appartiennent à M. P. Berrichon. Rappelons à cette occasion que Rimbaud a griffonné quelques dessins. Quatre d'entre eux ont été publiés par la Revue blanche, n° du 1er septembre 1897, page 374, et n° du 1er octobre 1897, pages 48, 52 et 55. Ce sont des caricatures qui datent de 1869 environ. — Cazals possède l'original d'un autre croquis de Rimbaud fait à Londres en 1873 le dessin représente un jeune cocher londonien. Isabelle Rimbaud. Croquis de Rimbaud en costume oriental, à 36 ans; le poète, déjà amputé, tient une harpe abyssine. Appartient à Mme Vanier. Arthur Rimbaud mourant, dessin fait par la soeur du poète en 1891 masque de souffrance, joues émaciées, nez long et aminci, yeux à peine entr'ouverts, fine moustache, front large et dégagé. La Revue blanche l'a reproduit dans son n° de septembre 1897, page 385. Félix Régamey. Deux dessins faits à Londres en 1872. Le premier représente Rimbaud assis sur une chaise, affalé et sommeillant, donnant la sensation d'un homme éreinté de fatigue. Rimbaud est coiffé d'un haut-de-forme qui cache les yeux ; on ne voit de la tête que le bout du nez, la bouche, le menton et le bas des joues. La main droite couvre la main gauche qui lient une sorte de sac ou musette. L'autre représente Verlaine et Rimbaud à Londres. Tous deux — 190 — semblent aller par les rues, dépenaillés et l'air minable. Rimbaud déambule, coiffé d'une sorte de petit galurin rond, le bras droit ballant, le bras gauche relevé avec une pipe aux doigts ; figure imberbe. Verlaine, coiffé d'un chapeau misérable, serrant des paperasses dans sa main et sous son bras gauche, la main droite relevée et tenant une canne et un cigare, se retourne et regarde Rimbaud. Dans le fond, à gauche de Verlaine, une silhouette de policeman. Ces deux dessins ont été publiés par F. Régamey dans son ouvrage Verlaine dessinateur Paris, Floury, 1896, le premier, page 23, en planche hors texte, le second, page 25, dans le texte. Une mauvaise reproduction en a été donnée dans Le Journal, n° du 21 juillet 1901, pour illustrer un article de M. Max Reynaud. Ce dernier en a profité pour insérer sur Rimbaud quelques inexactitudes et notamment, au début, pour faire dire au poète Albert Mérat des choses qui ont été écrites par Verlaine même. N'est-ce pas vraiment le cas de s'écrier O reportage, que d'erreurs on commet en ton nom ! Félix Vallotton. Dessin qui accompagne l'étude de Stéphane Mallarmé sur Rimbaud, parue dans une revue de Chicago, The Chap-Book, n° du 15 mai 1896, page 9. — Vallotton s'est évidemment servi du dessin où Delahaye représente Rimbaud à 17 ans; mais il a modifié la physionomie. La figure est plutôt gaie, la bouche n'a plus de pli amer, les cheveux sont mieux peignés ; un col régulier et une cravate donnent un air correct à Rimbaud. Masque d'Arthur Rimbaud, précédant la courte étude de Remy de Gourmont sur le poète dans le Livre des Masques, portraits symbolistes Paris, Mercure de France, 1896, page 161.—Vallotton s'est visiblement inspiré du portrait de Rimbaud paru dans la première édition des Poètes Maudits, c'est-à-dire d'une photographie de Carjat. Paul Verlaine. Dessinateur primesautier, peu soucieux de la facture, Verlaine a laissé de nombreux dessins épars dans sa correspondance ou ailleurs, et dont M. F. Régamey a su dégager le charme simple et naïf, les qualités de bonhomie et souvent de force incisive. Verlaine savait dessiner d'instinct et d'une façon originale. Ses — 191 - croquis sur Rimbaud doivent être en assez grand nombre. Nous ne connaissons que les suivants. Dessin, fait de mémoire, représentant Arthur Rimbaud en juin 1872. Se trouve dans les Poésies complètes d'Arthur Rimbaud Paris, Vanier, 1895. Reproduit dans la Revue d'Ardenne et d'Argonne, n° de janvier-février 1897, page 63, et dans le livre de Ch. Donos Verlaine intime Paris, Vanier, 1898, page 82. Croquis représentant Rimbaud en chapeau haut-de-forme, avec un verre devant lui. Ecrit sur le côté Comment se fit la Saison en enfer, Londres, 72-73 ». Dessin inédit qui appartient à Mme Vanier. Croquis placé en tête des Poésies complètes d'Arthur Rimbaud Paris, Vanier, 1895. L'original, au crayon, appartient à Cazals. — Il a été reproduit dans la Revue d'Ardenne et d'Argonne, n° de janvier-février 1897, page 66. Dessin qui représente Rimbaud lapant de ses mains énormes sur un piano et effrayant sa mère et son propriétaire. Comme épigraphe La musique adoucit les moeurs. » Publié par la Reçue blanche, n° du 15 avril 1897, page 454. Dessin qui représente Rimbaud partant pour Vienne, en hautde-forme, hautde-forme, fumante à la main droite, et s'écriant M... à la Daromphe ! J' fous le camp à Wien » ! — Comme épigraphe Les voyages forment la Jûnesse ». — Publié par la Revue blanche, n° du 15 avril 1897, page 456. Charles HOUIN. RECHERCHES STATISTIQUES SUR LA POPULATION DES ARDENNES AVANT LE XIXE SIÈCLE Voir Revue, t. VIII, p. 109 et suiv. II. — La population de la sergenterie de Porcien vers l'année 1300. Un document des Archives nationales 1 nous renseigne sur la population du Porcien au moyen-âge. Son premier éditeur, Martin 2, le datait, d'après les noms des seigneurs mentionnés, entre 1295 et 1306. L'écriture est des confins du XIIIe 1 Arch. nat. J. 108, n° 34 original non scellé, en trois bandes de parchemin cotées 34 B 46 cm. X 20 cm., 34 A 48 cm. x 20 cm., 34 c 14 cm. x 18 cm.. 2 Essai historique sur Rozoy-sur-Serre, Laon, 1863, pièce justifie. VII p. 009-613. — 192 — et du XIVe siècle. Les circonstances de sa rédaction peuvent s'induire de quelques indications du texte; Martin les a signalées d'un mol. Il s'agissait de consulter les seigneurs et les habitants du Porcien sur la question de savoir s'ils voulaient racheter les appeaux volages » c'est-à-dire les appels des justices seigneuriales portés au bailliage de Laon. On trouve aux articles LOR, RAINE VILLE, CHAUMONT, SAINS FREJUEL seulement la réponse à la consultation. C'est donc bien plus par le côté incident le nom des seigneurs et le nombre de feux qu'il indique que par le côté principal le rachat des appeaux que ce document mérite la publication. Sa date très haute en fait une pièce d'un prix exceptionnel dans l'histoire de la population en France. D'autre part, la transcription de Martin est tellement fautive fautes de copie, articles omis, mots altérés ou déclarés illisibles qu'une réédition s'imposait. Cette réédition, je la donne en identifiant les noms de lieux, mais en traduisant seulement certains passages qui pourraient embarrasser quelques-uns de nos lecteurs. 1 \ Hec sunt villae, domini villarum et numerus focorum in serjanteria de Portiien. MAAIGNIS 2 domini sunt dominus J. de Perrois et Johannes de Maaignis. Sunt in villa praedicta foci xxi LAPIONS 3 domini cornes de Roussi et prior sancti Pauli in bosco. Foci VIIIxx [— 160]. SISSONNE 4 dominus cornes de Roussi. Foci • xiiijxx [zr280J. BONCOURT 5 dominus hospitale sancti Johannis. Foci • iiij*x et • x SAINS JEHANS OU BOS 6 dominus Johannes de Roseto 7. Foci • c • SOISE 8 domini Radulphus de Grès, dominus Guido de Noirecourt, Adam de Soise, domicella d'Arecourt. Foci • xx VAUS 9 dominus Thomas Bastardus. Foci xlviij • SANCTA WALBURDIS 10 dominus prior sanctae Walburdis. Foci • lxxiij • 1 Ici commence la bande cotée 34 B. 2 Magny, cne de Aisne, arr. Laon, c. Rozoy-sur-Serre. 3 Lappion, Aisne, arr. Laon, c. Sissonne. 4 Aisne, arr. Laon, c. 5 Aisne, arr. Laon, c. Sissonne. 6 Saint-Jean-aux-Bois, Ardennes, arr. Rethel, c. Chaumont-Porcien. \l Jean de Rozoy-sur-Serre. 8 Soize, Aisne, arr. Laon, c. Rozoy-sur-Serre. 91 Vaux-les-Rubigny, Ardennes, arr. Rethel, c. Chaumont-Porcien. 10 Sainte-Vaubourg, Ardennes, arr. Vouziers, c, Attigny. - 193 — LOIGNIS 1 domini Templum et dominus Gaucerus de Muteri. Foci • iiijxx. MALE MAISONS 2 domini Caries, Ricardus, Johannes Malagrenes et Robertus de Joain. Foci • xxxv • ERPI 3 dominus sanctus Remigius. Foci • ce • RUBIGNIS 4 j dominus dominus Thomas d'Aspremont. WARDIMONT 5 j Foci • vijxx [= 140]. Buissi6 domini dominus Nicolaus de Vendi et domina Aelidis de Buissi. Foci • iiijxx • et • xv • LILLIEL 7 dominus Marlars et Thomas avunculus ejus. Foci • lx • STUSQUINTINUS PARVUS8 dominus cornes de Roussi. Foci- iiijxx. SEVIGNY 9 domini Johannes li buveres, dominus Gobertus d'Aceri, Petrus de Sevigni et Petrus d'Escourda 10 et magistri Johannes li bues et Rogerus Couisselin. Foci • ixxx [= 180]. CHIEVRE 11 domini Anselmus de Chivre et dominus Claremballus Claremballus Camus. Foci • lxiiij • RARIMONT 12 dominus capitulum de Rosoit. Foci c • et • ij • GOUDELENCOURT 13 domini Nicolaus de Festius 14, domicella domicella de Cievregni et Colinus de Mouront. Foci xxx • MASCECOCRT 15 dominus cornes de Roussi. Foci • xxviij - BOULIAUS 16 dominus camberarius de Caours 17. Foci • xxxvij - ROSOY 18 dominus dominus Jehans de Rosoy. Foci • lx • ANGECOURT 19 dominus Toriaus de Laon. Foci • xiiij • ROUVROIT 20 dominus dominus J. de Rosoy. Foci • xxvij • data{2\ LOR22 dominus Gaucerus d'Autrece 23. Foci- lxxiij • Dominus consentit 24. 1 Logny-lès-Chaumont, Ardennes, arr. Rethel, c. Chaumont-Porcien. 2 La Malmaison, Aisne, arr. Laon, c. Neufchâtel. 3 Herpy, Ardennes, arr. Rethel, c. Château-Porcien. 4 Rubigny, Ardennes, arr. Rethel, c. Chaumont-Porcien. 5 Wadimont, Ardennes, arr. Rethel, c. Chaumont-Porcien. 6 Bucy-lès-Pierrepont, Aisne, arr. Laon, c. Sissonne. 7 Lislet, Aisne, arr. Laon, c. Rozoy-sur-Serre. 8 Saint-Quentin-le-Petit, Ardennes, arr. Rethel, c. Château-Porcien. 9 Sévigny-Waleppe, Ardennes, arr. Rethel, c. Château-Porcien. 10 Pierre d'Ecordal. 11 Chivres-et-Machecourt, Aisne, arr. Laon, c. Sissonne. 12 Raillimont, cne de Rouvroy, Aisne, c. Rozoy-sur-Serre. 13 Goudelancourt-lès-Pierrepont, Aisne, arr. Laon, c. Sissonne. 14 Nicolas de Festieux. 15 Machecourt, cn de Chivres, voy. plus haut. 16 Ebouleau, Aisne, arr. Laon, c. Sissonne. 17 Le chambrier de Chaourse. 18 Rozoy-sur-Serre, Aisne, arr. Laon, c. 19 Agnicourt-et-Séchel!es, Aisne, arr. Laon, c. Marie. 20 Rouvroy, Ardennes, arr. Rocroi, c. Rumigny. 21 Donnée ». Je comprends que c'est la copie du projet de rachat des appeaux qui a été donnée. — Ce mot en marge est d'une main postérieure au tableau. 22 Aisne, arr. Laon, c. Neufchâtel. 23 Gaucher d'Autrèches Oise, arr. Compiègne, c. Attichy. 24 " Le seigneur consent » à racheter les appeaux. — D'une main postérieure. — 194 — SAINTE PRUEVE 1 domini cornes de Roussi et domina de Busci. Foci xx • DONMERI 2 domini abbates de Mouson et de Signi. Foci • ce RAINE VILLE 3 dominus abbas sancti Martini Laudunensis. Foci vixx • et x - [zz 130]. Nolunt redimere appellationes 4. LA SERVE 5 dominus Albericus de Sorbon. Foci • lxxv • BERLISE 6 domini dominus Hugo de Noirecourt et Jehans de Manlewes 7. Foci • xxvij • NOIRECOURT 8 dominus Jehans de Noirecourt. Foci • xl • ROKIGNI 9 dominus de Rosoit. Foci • viixx • et • iiij • [zz 144]. Disi 10 dominus abbas de Cuissi. Foci • xiiij • et • iiij. MERANWES 11 dominus abbas de Signi. Foci xix • JUSAINECOURT 12 dominus dominus Andréas d'Autrece. Foci • xxix • GOMONT 13 dominus hospitale Remense. Foci • xxiiij BALEHAN 14 dominus Joffridus de Balehan. Foci • c • CAOUSSE 15 dominus camberarius sancti Dyonisii. Foci • xijxx • [zz 240]. MONCORNET 16 dominus Jehannes de Louvanio. Foci- mille • ChAUMONT 17 dominus dominus Thomas d'AspremonT. Foci • ce • § Miserunt ad dominum suum et ejus expectant responsionem 18. ROUMAUCOURT 19 domini abbates sancti Iluberti eT de Caumont, advocati dominus d'AspremonT, dominus Gaucerus de MuTri. Foci c • VINCI 20 dominus dominus J. de Leheris. Foci • xxx • NISY 21 dominus cornes de Roussi et dominus J. de Los. Foci • iiijxx • 1 Sainte-Preuve, Aisne, arr. Laon, c. Sissonne. 2 Rommery, Ardennes, arr. Mézières, c. Signy-l'Abbaye. i3 Renneville, Ardennes, arr. Rethel, c. Chaumont-Porcien. 4 Ne veulent pas racheter les appeaux. » — D'une main postérieure. 5 La Selve, Aisne, arr. Laon, c. Sissonne. 6 Aisne, arr. Laon, c. Rozoy-sur-Serre. 7; Jean de Montloué. 8 Noircourt-et-le-Thuel, Aisne, arr. Laon, c. Rozoy-sur-Serre. 9 Rocquigny, Ardennes, arr. Rethel. c. Chaumont-Porcien. 10 Dizy-le-Gros, Aisne, arr. Laon, c. Rozoy-sur-Serre. 11 Maranwez, Ardennes, arr. Mézières, 12 Juzancourt, Ardennes, arr. Rethel, c. Asfeld. 13; Ardennes, arr. Rethel, c. Asfeld. 14 Balhani, Ardennes, arr. Rethel, c. Asfeld. 15 Chaourse, Aisne, arr. Laon, c. Rozoy-sur-Serre. 16 Montcornct, Aisne, arr. Laon, c. Rozoy-sur-Serre. 17 Chaumont-Porcien, Ardennes, arr. Rethel, c. 18 Ils les habitants ont envoyé vers leur seigneur et ils attendent sa réponse. » 19 Remaucourt, Ardennes, arr. Rethel, c. Chaumont-Porcien. 20 Vincy-Reuil-et-Magny, Aisne, arr. Laon, c. Rozoy-sur-Serre. 21 Nlzy-le-Comte, Aisne, arr. Laon, c. Sissonne. — 195 — CONDÉ 1 dominus dominus Balduinus de Condé. Foci • iiijxx • HARDOIS 2 dominus Lois de Hardoie, Gobiers de Hardoie, Daniaus de Hardoie, Gilles de Vignoit, Henrions de Haussi. Foci • xl • sic sic SAINS FREJUEL 3 dominus dominus Hadulphus de Rabignis. Foci • ixxx • [= 180]. Nolunt redimere 4. CAPES 5 dominus abbas de Signi, dominus Wacerus de Mutri. Foci in parte abbalis • xx • et in parte militis • xvij • HARBIGNIS 6 dominus dominus J. de Harbignis. Foci • lx • BEGNIS 7 dominus domicella Beatrix de Lombus. Foci • xxvi • GIVERON 8 dominus Henricus de Bohaing et pueri de Soissons. Foci • Ixxvj • DOUMELIER 9 dominus dominus Th. d'Aspremont et domina Maria d'Aughiens. Foci xl • SOM 10 domini dominus Egidius de Roisi et domicella comitissa de Som. Foci • iiijxx • et • x • 11 MAIMONT 12 dominus dominus Jacobus de la Roce et dominus Joffridus de Terme et domina Desplances. Foci • vijxx . [zz 140]. NOUVION 13 domini Balduinu[s] de Aineaumont et pro sua parte foci • cxxxviij ; et est dominus dominus Renaudus de Lombus et pro par[te] sua foci • xxxvj ; et est dominus tercius dominus Hugo canonicus de Chaalons et pro parte sua sunt foci [en blanc]. GRANT CAMP 14 dominus Milo de Noiier et Joffridus de Termes et domina Desplances. Foci • iiijxx et • ij • JOFFROIT VILLE 15 dominus Alardus de Baseilles. Foci • lx • NUESVILLE DALES WASSIGNIS 16 dominus Johannes de Nova sic villa et dominus Renaudus de Lambus. Foci • iiijxx • et • xvi • SERIS 17 dominus dominus Arnulphus de Biaufort. Foci • vijxx [zz 140]. 1 Condé-les-Herpy, Ardennes, arr. Rethel, c. Château-Porcien. 2 La Hardoye, Ardennes, arr. Rethel, c. Chaumont-Porcien. 3 Saint-Fergeux, Ardennes, arr. Rethel, c. Château-Porcien. 4 Ne veulent pas racheter. » 5 Chappes, Ardennes, arr. Rethel, c. Chaumont-Porcien. 6 Herbigny, Ardennes, arr. Rethel, c. Novion-Porcien. 7 Bégny, cne de Doumely-Bégny, Ardennes, arr. Rethel, c. Chaumont-Porcien. 8 Givron, Ardennes, arr. Rethel, c. Chaumont-Porcien. 9 Doumely, voy. Bégny. 10 Son, Ardennes, arr. Rethel, c. Château-Porcien. 11 Ici commence la bande cotée 34 A. 12 Mesmont, Ardennes, arr. Rethel, c. Novion-Porcien. 13 Novion-Porcien, Ardennes, arr. Rethel, c. 14 Grandchamp, Ardennes, arr. Rethel, c. Novion-Porcien. 15 Geoffreville, ancien quartier de la commune de Novion-Porcien. 16 Neuville-lès-Wasigny, Ardennes, arr. Rethel, c. Novion-Porcien. 17 Sery, Ardennes, arr. Rethel, c. Novion-Porcien. — 196 - LA LOBE 1 dominus dominus Arnulphus de Biaufort. Foci • ixxx [zz 180]. ROGIERVILLE DESEUR LA LOBE 2 dominus dominus Arnulphus de Biaufort. Foci • xij ESCLI 3 dominus hospitale Remense. Foci • lxx • WASIGNIS 4 dominus dominus cornes de Ligrengres et dominus Albericus de Sourbon. Foci •'vixx- [zz 120]. MAINBRESSIS 5 dominus J. de Louvain et Templum. Foci • iiijxx • TIN LE MOUSTIER 6 dominus abbas de Mouson. Foci • xijxx • ARNICOURT7 dominus dominus Robertus de Frellicourt, Johannes de Baine et dominus • J • de Ludes. Foci • vixx • et • x • [zz 130]. PROUVISI 8 dominus Henricus li hideus et domicella Beatrix de Nouvion. Foci • xxvj • NANTUEL 9 dominus dominus Theobaldus de Nantuel. Foci • lxx SORBON 10 dominus dominus Albericus de Sorbon, Guiottus de Courbon, et • J • frater ejus. Foci viijxx • [zz 160]. TAISI 11 domini dominus p • Franciscus et domicella comitissa. Foci • iiij" et xLAUNOIT xLAUNOIT dominus abbas de Mouson et Willelmus de Launoit. Foci • xiixx • et • v • [zz 245]. AUTE VILLE 13 dominus Guiotus de Rouvrait, domicella Margarita Pain de Soile. Foci • iiijxx • AINAUMONT 14 dominus dominus Guido de Aynaumont et Balduinus de Ainaumont. Foci • iiijxx • et • x • LA ROUMAIGNE 15 dominus Th d'Aspremont. Foci • c • MONTMELIANT 16 dominus dominus Jacobus de Montecablon 17 et Rex. Foci lx • MANLEWES 18 dominus cornes de Siaumes 19. Foci • ce • et • x • 1 Lalobbe, Ardennes, arr. Rethel, c. Novion-Porcien. 2 Rogiville, près Lalobbe. 3 Ecly, Ardennes, arr. Rethel, c. Château-Porcien. 4 Wasigny, Ardennes, arr. Rethel, c. Novion-Porcien. 5 Maimbressy, Ardennes, arr. Rethel, c. Chaumont-Porcien. 6 Thin-le-Moutier, Ardennes, arr. Mézières, c. Signy-I'Abbaye. 7 Ardennes, arr. c. Rethel. 8 Provizy, Cne Novion-Porcien, arr. Rethel, c. 9 Nanteuil, Ardennes, arr. c. Rethel. 10 Ardennes, arr. c. Rethel. 11 Taizy, Ardennes, arr. Rethel, c. Château-Porcien. 12 Launois, Ardennes, arr. Mézières, c. Signy-l'Abbaye. 13 Hauteville, Ardennes, arr. Rethel, c. Château-Porcien. 14 Inaumont, Ardennes, arr. Rethel, c. Château-Porcien. 15 La Romagne, Ardennes, arr. Rethel, c. Chaumont-Porcien. 16 Montmeillant, Ardennes, arr. Rethel, c. Chaumont-Porcien. 17 Jacques de Montchâlons. 18 Montloué, Aisne, arr. Laon, c. Rozoy-sur-Serre. 10 Le comte de Salm. - 197 — 1 CASTIEL EN PORTIIENS 2 dominus Rex, dominus de Montcablon 3 et cornes suessionensis. Foci ccc • et • 1 • ER 4 domini dominus Gerardus de Curi, Champenois de Contreves. Foci • xliiij • WAIGNON 5 domini Johannes de Novavilla, dominus Jacobus de Rocha et Gaufridus de Termes. Foci • cij - LA MALEMAISON SUBTUS SERIS6 dominus Radulphus de Chatel. Foci • vij • BIAUMONT 7 dominus Arnulphus de Biaufort. Foci • xiiij • 8 VILERS DEVANT LE TOUR 9 domini • J • de Vervin et Colardus de Harsis. Foci viijxx [zz 160]. CHERY JUXTA ROSETDM 10 dominus dominus cornes de Siaumesll. Foci • xlij • MONCIAUS JUXTA CHÉRI 12 domina Cole de Hauci. Foci • xvj • ROIT 13 dominus • J • de Louvain. Foci • vij • 14 Ce sunt les vile de le terre Jehan de Lovaing. § BANSIGNIS 15 • c • et • x • feus ou la entours. § PLOUMION 16 • vij" • [zz 140] feus ou la entours. § JANTE 17 • iiijxx • ou la entours. § NANCELE 18 • iiijxx • ou la entours. § HARCIGNIS 19 • i- et • V OU la entours. 20 § MONCORNET Foci mille § GRANT RIU 21 • lx- feus ou la entours. § MAINBRECIS LI PETIS 22 • xx • ou la entours. § MAINBRECIS LI GRANS 23 • c • feus ou la entours, partem habet in dictis duabus villis Templum 24. 1 Ici en marge Ville • Ixxvi • foci • viijm vc • et • iij • [8503 feux], 2 Château-Porcien, Ardennes, arr. Rethel, c. 3 Le sire de Montchâlons. 4 Aire, Ardennes, arr. Rethel, c. Asfeld. 5 Wagnon, Ardennes, arr. Rethel, c. Novion-Porcien. 6 a Malmaison-sous-Sery, cne Sery, arr. Rethel, c. Novion-Porcien. 7 Beaumont-en-Aviotte, même situation. 8 Les quatre derniers articles du rôle sont d'une écriture plus petite. 9 Villers-devant-le-Thour, Ardennes, arr. Rethel, c. Asfeld. 10 Chéry-les-Rozoy, Aisne, arr. Laon, c. Rozoy-sur-Serre. 11 Le comte de Salm. 12 Monceau, cne de Chéry-les-Rozoy, anc. château détruit. 13 D'après Martin, Reuil, cne de Vincy-Reuil-et-Magny, Aisne, arr. Laon, c. Rozoy-sur-Serre. 14 Ici commence la bande cotée 34 c accrochée au rôle 34 A. 15 Bancigny, Aisne, arr. c. Vervins. 16 Plomion, Aisne, arr. c. Vervins. 17 Jeantes, Aisne, arr. Vervins, c. Aubenton. 18 Nampcelle-la-Cour, Aisne, arr. c. Vervins. 19 Harcigny, Aisne, arr. c. vervins. 20 D'une main postérieure. — Montcornet, Aisne, arr. Laon, c. Rozoy-sur-Serre. 21 Grandrieux, Aisne, arr. Laon, c. Rozoy-sur-Serre. 22 Maimbressy-le-Petit, sans doute Maimbresson, Ardennes, arr. Rethel, c. ChaumontPorcien. 23 Maimbressy-le-Grand, ou Maimbressy tout court, même situation. — L'art. MAINBRESSIS plus haut donne 80 feux. 24 D'une main postérieure. - 198 — § et ce sunt les viles Jehan de Lovaing qui sunt mie des apiaux. Servientes régis dicunt quod tenentur ad appellationes Lauduni 1. § SAINT CLIMENT 2 Foci • iiijIX • 3. § MORIGNIS 4 Foci • iiij" • 5. § CURI 0 Foci • lx • 7. § DOYS 8 Foci • c • 9. § IVIERS 10 domini abbas de Cuissi et Jehans de Louvaing. Foci • lx- 11. § BRUNEHAUMEIS 12 Foci • iiij" 13. § LES AUTEIS 14 Foci • 1 • 15. Paul COLLINET. FOLK-LORE ARDENNAIS I. Blason populaire de quelques localités des Ardennes. Le Chesne et Villers-le-TilleuI. Le Chesne s'appelait autrefois Le C hesne-le- Pouilleux ; on l'appelle aujourd'hui dans les géographies plutôt que dans l'usage courant Le Chesne-le-Populeux. Cette modification, qui paraît assez récente j'entends qu'elle peut dater du XVIIIe siècle, n'a pas été expliquée ou l'a été imparfaitement. Un auteur 10 déclare qu'on ne sait pourquoi Le Chesne Pouilleux est nommé depuis plus de cent ans Le Chesne Populeux! » Un autre 17 renversant la succession historique des qualificatifs fait venir pouilleux » de populeux » populeus zz peuplier. La raison du changement est pourtant facile à trouver. Les habitants du 1 Les sergents du roi disent qu'elles ces villes sont tenues aux appels de Laon. » D'une main postérieure. 2 Saint-Clément, Aisne, arr. Vervins, c. Aubenton. 3 D'une main postérieure. 4 Morgny-en-Thiérache, Aisne, arr. Laon, c. Rozoy-sur-Serre. 5 D'une main postérieure. G Cuiry-les-Iviers, Aisne, arr. Laon, c. Rozoy-sur-Serre. 7 D'une main postérieure. 8 Dohis, Aisne, arr. Laon, c. Rozoy-sur-Serre. 9 D'une main postérieure. 10 Aisne, arr. Vervins, c. Aubenton. 11 D'une main postérieure. 12 Brunehamel, Aisne, arr. Laon, c. Rozoy-sur-Serre. 13 D'une main postérieure. 14 Les Autels, Aisne, arr. Laon, c. Rozoy-sur-Serre. 15 D'une main postérieure. 16 Moranvillé, dans Rev. hist. ard., 1898, p. 27C, n. 14. 17 A. Meyrac, Traditions des Ardennes, p. 133. — 199 — Chesne — qu'on nomme encore les Pouilleux 1 — se sont trouvés blessés dans leur amour-propre de vivre en une ville dotée d'une épithète aussi peu noble que le Pouilleux. L'habitude s'est introduite de déformer le qualificatif vil en un autre noble, d'assonance analogue, mais sans aucune signification le Populeux zz le Peuplier 2. C'est là un phénomène fréquent que les folk-loristes ont observé notamment pour les noms de rues p. ex. à Paris, la rue Pute-Musse 3 est devenue la rue du Petit-Musc, etc.. Nous Talions retrouver dans une commune voisine du Chesne, à Villers-le-Tilleul. Villers-le-Tilleul s'appelait jadis Villers-le-Tigneux ou le Teigneux, épithète si peu flalleuse pour ses habitants qu'ils ont fait adopter le Tilleul », d'assonance voisine. La même transformation est signalée pour la commune belge de Montignyle-Tilleul autrefois le Tigneux 4. Il n'y a dans ce passage d'une forme à l'autre rien d'absurde, quoi qu'en pense un auteur 5. Il y a simplement le désir de ne pas se voir ridiculiser par les voisins. D'ailleurs les habitants de Villers sont encore appelés les Tigneux 6 ; mais on les nomme aussi les culs-jaunes à cause du minerai de fer qui abonde dans les environs. Givonne et Illy. Les habitants de Givonne portent le sobriquet de Mordars ; ceux d'Illy de Lolos. Comme cela se voit dans les villages voisins, les garçons de jadis étaient souvent en dispute et disaient les uns des autres Mordars, Mordars d' Givougne, Quand i' n'ont pont d' pain, Mougnent 1 d'la charougne. Lolos, Lolos d'Illy, Quand i' n'ont pont d' pain, Mougnent don femî 8. 1 A. Meyrac, loc. cit. 2 Je ne puis admettre avec Meyrac p. 36, 133, que Le Chesne-Pouilleux » vienne de Quercus pediculosa, qui est la désignation savante donnée par les botanistes à une variété de chênes. 3 Formé du pute fille de joie » et musser se cacher » ; nom fréquent de lieux dits. 4 Prov. Hainaut, arr. Charleroy, cant. Fontaine-l'Evêque. 5 Moranvillé, loc. cit., p. 276, n. 12. 6 Meyrac, p. 132. 7 Mangent. 8 Fumier.— Communiqué par M. Marcel Lamotte, docteur es sciences, membre de la Société d'Etudes ardennaises. — 200 — La Hardoye. On dit des habitants de ce village La Hardoye Autant d' sorciers que d' patt's d'oie 1. Mohon, Le Châtelet, Rimogne. Le blason de Mohon est les saint Lié, à cause du pèlerinage de ce saint. Au Châlelet-sur-Sormonne et à Rimogne, c'est les Ecailloux, du mot écaille ardoise » 2. II. La veille des morts à Anchamps. C'était autrefois, le soir de la Toussaint, une coutume de parcourir les villages en chantant un chant funèbre. De ce chant, il n'a été jusqu'ici ?> donné que les premiers vers. Une communication récente 4 nous permet de reproduire une chanson analogue beaucoup plus complète qui se disait à ANCHAMPS, il y a une cinquantaine d'années, lorsque les enfants de choeur et les jeunes gens du pays venaient frapper à la porte de chacun jusqu'à ce que tous soient debout Réveille, réveille qui dort, Priez Dieu pour les trépassés 5 Requiescant in pace A men. Réveille-toi Peuple chrétien Réveille-toi C'est pour ton bien. Prends tes habits ; Sors de ton lit. Pense à la mort ; Il faut mourir. Auparavant que de mourir Il faut penser à l'avenir. Quand la sonnette te sonnera L'ange du ciel descendera sic. Monte là-haut dedans le bois Et tu trouveras une croix. Sur celle croix y a un écrit Le nom du Sauveur Jésus-Christ. P. COLLINET. 1 Communiqué par M. Luc Picard, professeur à la Faculté des Sciences de l'Université de Lille. 2 Communication de M. Alfred Launois, licencié en droit, à Blombay. 3 A. Meyrac, p. 23-24. 4 Due à l'obligeance de M. Albert Paris, licencié en droit, à Rocroi. 5 Il manque le vers qui rime avec le premier Priez Dieu pour les morts. — 201 — CHRONIQUE I. Inauguration du Monument d'Arthur Rimbaud CHARLEVILLE, 21 JUILLET 1901 Le dimanche 21 juillet dernier fut inauguré à Charleville le monument élevé à la gloire d'Arthur Rimbaud grâce à l'initiative d'un Comité parisien et ardennais. Ce monument s'érige dans un massif du Square de la Gare. Il se compose d'un socle qui supporte une stèle en forme de lyre, oeuvre de M. Petitfils, architecte ; au sommet de la stèle se dresse le buste en bronze du poète, dû au ciseau de M. Paterne Berrichon. Le sculpteur a fixé les traits de Rimbaud vers l'âge de dix-sept ans, c'est-à-dire au moment où le précoce génie de notre compatriote épanouissait ses plus étranges floraisons poétiques. La cérémonie d'inauguration se passa par une belle et chaude après-midi d'été Ce fut une fête très simple, intime et presque familiale, sans pompe officielle, sans délégué gouvernemental. Ce fut surtout une fête littéraire, hautement significative par la qualité des discours qu'on y prononça et par l'importance de l'homme qu'on y magnifia. Pareil spectacle fut rarement donné à la province, et Charleville peut justement s'enorgueillir d'avoir su rendre hommage au précurseur du mouvement poétique contemporain. Il y a là un fait d'une 1 Ce cliché nous a été aimablement communiqué par M. le Directeur de l' Illustration, à qui nous adressons nos plus vifs remerciements. MONUMENT ARTHUR RIMBAUD 1. — 202 — portée générale, dont la signification n'a pas échappé au monde littéraire. A deux heures, la Municipalité de Charleville recevait à la mairie les membres du Comité à qui fut offert un vin d'honneur. A deux heures et demie, devant une foule compacte répandue dans le Square de la Gare, eut lieu la cérémonie d'inauguration. Le voile qui recouvrait le buste tomba, et M. Gustave Kahn, dans un discours éloquent et ému, fit la remise du monument à la ville de Charleville. Le maire, M. Bouchez-Leheutre, le remercia avec beaucoup d'à-propos et raconta l'histoire du monument. Puis on prit place autour du kiosque qui occupe le centre du square et où se tenait la musique du 91° de ligne. M. Alfred Bardey monta sur le kiosque et y prononça, au nom de la Société de Géographie de France et des explorateurs de l'Afrique, un intéressant discours où il montra en Rimbaud le pionnier et l'homme d'action. M. Jean Bourguignon lui succéda et, en un langage élevé, esquissa dans ses grandes lignes la vie du poète carolopolitain. Après les discours, M. Rameau, de l'Odéon, vint réciter de sa voix puissante le fameux Bateau Ivre. M. Ed. Laudner, du Théâtre Libre, dit ensuite avec talent deux poèmes écrits spécialement pour l'inauguration et dus aux poètes Francis Jammes et Ernest Raynaud. On trouvera dans le numéro d'août 1901, de la revue le Sagittaire, la reproduction complète des quatre discours, le texte des deux pièces de vers et le récit détaillé de l'inauguration 1. Pour clore cette fête, la musique du 91° exécuta en première audition l'oeuvre de M. Ratez, directeur du Conservatoire de Lille, inspirée du Bateau Ivre et transcrite pour harmonie par le chef de musique du 91e, M. Maiguier. Cette oeuvre, d'une grande allure et d'une exécution magistrale, souleva les applaudissements de la foule. Enfin le cortège se rendil devant le n° 12 de la rue Thiers où naquit Rimbaud, pour découvrir la plaque commémorative de la naissance du poète. C'est là, devant l'ancienne demeure d'Arthur Rimbaud, que se termina cette fêle, qui honore à la fois Charleville et les lettres françaises. Charles HOUIN. I Ce numéro est en vente aux bureaux du Sagittaire, 13, boulevard Montparnasse, Paris, et à l'Imprimerie commerciale du Petit Ardennais, cours d'Orléans, Charleville. — 203 — II. Un autographe de Méhul. M. Malherbe, bibliothécaire-archiviste de l'Académie royale de musique, a organisé, il y a plusieurs mois déjà, une Exposition internationale d'autographes musicaux », qui se trouve installée à la Bibliothèque et au Musée de l'Opéra. Nous tenons à signaler celte exposition permanente non seulement pour son intérêt et sa variété, mais aussi parce qu'on y voit un autographe de notre compatriote Méhul né à Givet en 1763, mort à Paris en 1817. C'est une page de l'ouverture des Deux Aveugles de Tolède, partition d'orchestre. — Par contre, nous n'avons découvert aucun document qui rappelât le souvenir d'un autre de nos compatriotes, Habeneck. Habeneck fut pourtant un des grands chefs d'orchestre de l'Opéra et le prédécesseur immédiat des Lamoureux et des Colonne. Nous aurons plus tard l'occasion de reparler de ce musicien que les Ardennais semblent totalement ignorer. Charles HOUIN. III. A propos de l'histoire manuscrite de Carignan que M. L. G. a signalée dans la Revue n° de novembre 1900, p. 15, M. N. GOFFART nous communique obligeamment les renseignements complémentaires suivants Vous signalez un Manuscrit précieux d'une histoire d'Yvois. J'ai vu le manuscrit il est superbe et superbement relié. La dédicace est signée Delahaut 1773, et l'ouvrage entier est écrit de la main de ce P. Prémontré Ardennais. C'est donc une copie, par l'auteur du manuscrit sur lequel le P. l'Ecuy, autre Ardennais, a publié 1822 les Annales civiles et religieuses d'YvoisCarignan et de Mouzon. Toutefois je crois bien qu'il n'y a rien au manuscrit qui concerne Mouzon ; et que l'Ecuy n'a pas fait usage, du moins en entier et sous sa forme, du mémoire à part » qui forme le nobiliaire dont la note du libraire fait mention. Le prix demandé est 2,000 francs deux mille. » IV. Découverte d'ossements à Sedan. L'Echo des Ardennes du 25 août a publié la note suivante Il y a quelques jours, des ouvriers travaillant à une canalisation de gaz, au pied de la Rampe des Capucins, ont trouvé des ossements humains. Ces ossements proviennent sans aucun — 204 — doute du cimetière qui fut créé en cet endroit vers 1560. Dans les Extraits de la chronique du Père Norbert, publiés par M. Vesseron, nous lisons en effet ce qui suit Dans le faubourg du Rivage il n'y avait en 1560 que huit maisons, une masure, trois tanneries, deux teintures, cinq jardins et la seule rue des Caquettes, appelée alors la rue des Pescheurs. Il y avait aussi une ruelle appelée ruelle des " Tanneries. Le cimetière des protestants en moulant aux Capucins, et sur le terrain occupé par le jardin, maison et manufacture Antoine Raulin venait d'être drossé. On l'appelait le cimetière neuf. La Meuse venait encore floller contre " l'éminence de la porte verte. » BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE Etudes et Documents relatifs à l'Histoire ardennaise, grand in-8°, T. Ier Les Sièges d'Omont, de 1589 à 1591 ; — L'Affaire du comte de Soissons et la campagne du maréchal de Châtillon, en 1687 ; — Le Loyalisme des Sedanais et leur hospitalité, de 1638 à 1680, par Stéphen LEROY, professeur d'histoire. — Tiré à 100 exemplaires sur papier à la forme 7 fr. 50, chez E. Jourdan, libraire à Sedan. Sedan. — Imprimerie EMILE LAROCHE, rue Gambetta, 22. EXCURSIONS UN APRES-MIDI SUR LES BORDS DE L'HERMETON L'Hermeton, affluent de gauche de la Meuse, en aval de Givet, naît dans la Fagne. La Fagne est celle dépression marécageuse de l'Entre-Sambre-et-Meuse qui porte le nom caractéristique que prennent aussi les plus hautes terres de l'Ardenne, à la frontière germano-belge, les Hautes-Fagnes. Le ruisseau commence donc vers Philippeville, au pied des ruines de Sautour que nous fûmes visiter autrefois 1. Il se traîne, sans que ses bords présentent grand attrait, sous les villages de Sart-en-Fagne, Surice, Vodelée, Soulme et Gochenée. Mais quand il pénètre dans le famennien, entre ces deux derniers villages, alors il devient le vrai ruisseau sauvage d'Ardenne, le rû indompté qui court à perdre haleine sur les blocs de grès et de calcaire. Pendant les quelques kilomètres de son cours inférieur, il glisse sans cesse au milieu des bois et des prés, ne traversant aucun village ; il ne côtoie même aucune maison et des hommes il ne connaît que les plus primitifs, ceux que n'a point encore déformés la civilisation, les bûcherons, les pâtres et les faneurs. Il est le type des ruisseaux déserts et sur ses rives, on peut rêver. Pour atteindre la partie pittoresque du cours de l'Hermeton, deux chemins s'ouvraient à nous, lorsque nous nous décidâmes à la visiter, en septembre 1900, au retour d'une excursion sur la Lesse et la Meuse dinantaise. La première façon de s'y rendre, c'est de prendre la roule d'Hastière à Hermeton-sur-Meuse, de gagner le ruisseau qui débouche près ce village et qui lui donne son nom. Cet itinéraire est trop simple; il suit un terrain trop uni et sans accidents pour que les vrais touristes ne prennent pas un autre chemin que nous-mêmes avons suivi. Ce chemin, plus long, plus fatigant, sans doute, permet de joindre à la visite du cours inférieur de l'Hermeton, au fond de sa gorge étroite, la 1 Voy. mon récit d'une excursion à Walcourt et Sautour, Rev. d'Ardenne et d'Argonne, t. Ill, pp. 101 et suiv. REV. D'ARD. ET D'ARG. T. VIII, n° 12. — 206 — vue panoramique sur la Meuse et l'Hermeton même dont on jouit avant que de toucher au ruisseau. Le chemin de fer nous débarque à Hastière. Sans entrer dans le village, nous prenons, droit devant nous, un sentier rapide qui mène à Insemont, hameau bâti sur le plateau. De là-haut se découvre un vaste horizon à l'est la vue s'étend sur les plateaux d'entre Meuse et Lesse ; au sud, l'oeil enfile la coupure par laquelle le fleuve, en ligne droite, arrive de Givet. Un beau chemin conduit en trois quarts d'heure à une ferme isolée au centre d'une culture importante. Là, on nous renseigne sur la direction de Soulme, que nous voulons gagner par les sentiers. La forêt commence. L'été extraordinairement chaud de l'année n'a point accéléré le changement de sa parure. C'est à peine si la gamme chromatique de tous les verts, qui s'étend du vert clair et transparent de l'eau au vert sombre des bouteilles, détonne ça et là en notes jaune pâle ou jaune d'or, en teintes rousses ou noirâtres, variant avec les essences qui peuplent le taillis sombre. Sous la voûte en berceau du sous-bois, les venelles herbues se mêlent et s'entrecroisent. Nous perdons le chemin de Soulme. Mais qu'importe! la direction est bonne et cela suffit. Car voici qu'à travers les branches basses des arbres, apparaît un coin de ciel bleu et que le sentier débouche, au milieu des chèneaux rabougris couvrant le sol rocailleux, juste au sommet d'un rocher qui plonge à pic dans le vallon, presqu'en face de Gochenée. La cuve géante, aux parois boisées, au fond de laquelle court le ruisseau, s'arrondit sous nos pieds. L'épaisse frondaison nous cache la vue de l'eau, mais, au sein du silence, monte jusqu'à nous le glou-glou musical de ses cascalelles. Par la pente roide couverte de genêts verts aux gousses mûres et de bruyères séchées, nous dévalons à l'allure rapide jusqu'aux prés qui bordent le ruisseau. A notre approche, une dizaine de lapins effarés quittent la prairie toute semée de leurs crottes noires et remontent au galop de leurs pattes inégales vers l'abri que leur fait l'épais fourré des genêts. Sous les aulnes, nous nous étendons et le temps s'écoule en vagues songeries. La roule de Gochenée coupe la vallée un peu en amont de l'endroit où nous avions touché. Les touristes pourraient se faire conduire en voilure jusqu'au pont de la route. Ce serait là une — 207 — troisième façon d'aborder la gorge de l'Hermeton. De là jusqu'au village d'Hermeton-sur-Meuse, il faut plus de deux heures de marche. Comme tous ses confrères de l'Ardenne qui se sont péniblement frayé une voie au travers des roches dures des terrains primaires, l'Hermeton décrit en effet des courbes nombreuses. Maintes fois, il se heurte à la masse résistante des rochers et il est rejeté par un angle brusque dans une direction contraire à celle qu'il suivait, jusqu'à ce que le rocher de la rive opposée le repousse en sa direction première. Un sentier aisé, par un temps sec tout au moins, se tortille au gré des sinuosités de la vallée. Il court vermiculaireinent sur les prés fraîchement tondus dont la viridité sans cesse rajeunie par l'humidité n'a point souffert de la sécheresse passée. Plus loin, il s'enfonce sous bois et traverse une coupe en exploitation. Là les bûcherons, la pipe à la bouche, se meuvent lentement sous les baliveaux espacés ; ils vont chercher au tas les perches qu'ils arrangent en fagots sur les chevalets boîteux ; leurs souliers ferrés font craquer les brindilles qui s'embarrassent dans les jambes; et leur parler wallon, que nous ne comprenons pas, résonne durement dans le silence du ravin que nous-mêmes rompons par un clair bonsoir. Mais, entraînés par notre confiance dans le sentier, nous nous heurtons au pied d'un rocher. Le sentier se perd dans les blocs éboulés qu'un filet d'eau a revêtus de mousse. Le ruisseau lèche le rocher. Pour franchir le pas difficile, deux perspectives s'ouvrent escalader le rocher ou sauter de pierre en pierre jusqu'à la rive droite. Le terrain n'est pas propice pour l'escalade éboulis, ronces, branchettes mortes qui risquent de vous crever les yeux, tout, jusqu'à l'attrait du pré vert, si uni, qui couvre l'autre rive, nous fait abandonner la première idée pour nous élancer bravement au-dessus de l'onde rapide qui écume sur les rocs. Etourdis que nous étions ! nous n'avions pas aperçu, deux cents mètres en amont, un pont destiné à faciliter le passage de la rivière, un pont qui ne ressemble à aucun de ceux que, dans nos courses déjà longues en Ardenne, nous avons rencontrés. Ces ponts de l'Hermeton sont le produit de l'ingéniosité des indigènes. Un arbre de moyenne grosseur, de souplesse moyenne aussi, relie les deux bords du ruisseau ; il est consolidé à ses extrémités par des pieux plantés en terre. Un autre arbre, à la hauteur des bras, sert de balustrade ; il repose sur deux branches fourchues — 208 — enfoncées dans le sol des deux rives. En son milieu, une troisième fourche, fichée dans l'eau, empêche la balustrade de se dérober. Ces ponceaux, qu'on trouve à chaque coude de la rivière, sont un des charmes de l'Hermeton. C'est mieux que le saut de pierre en pierre, où l'on risque toujours de manquer le pied et de choir dans le torrent. C'est plus émouvant que le pont de " clayettes » et surtout que le pont de pierres. C'est l'idéal rêvé des ponceaux pour ruisseaux ardennais. Dans les plantes aquatiques aux larges feuilles, dans les graminées à la longue chevelure, que dominent hautaines les ombellifères aux tiges droites, le sentier n'est plus qu'une foulée. Les pas des bûcherons et des faneurs ont cassé les hautes liges des ciguës aux feuilles sinueuses ; ils ont lassé les plantes basses, mais le sol fangeux reste toujours couvert de sa végétation active. La vallée s'élargit, à mesure que le ruisseau grossit et se creuse dans le limon noir. Quelques tournants encore; des maisons ; des jardins; des arbres fruitiers. Déjeunes enfants jouent sur l'herbe. C'est le terme de notre promenade dans la solitude. Le soir descend lentement. Les ombres se font plus denses. Du fleuve que nous côtoyons maintenant monte le brouillard de septembre, comme une buée sort de la chaudière. Et sur la roule grise, nous hâtons le pas pour regagner l'auberge d'Hastière où nous attend le frugal souper ardennais. Paul COLLINET. FOLK-LORE DE MONTHOIS Les papiers de Duvivier, conservés aux Archives départementales des Ardennes, contiennent une notice sur Monthois. Cette notice renferme des renseignements abondants sur les moeurs et les coutumes de ce bourg. M. A. Meyrac paraît avoir utilisé ces renseignements sans indiquer sa source ; et, la plupart du temps, il a présenté comme s'étendant aux Ardennes entières des coutumes qui n'étaient peut-être que champenoises Le document ci-dessous n'est donc pas entièrement inédit. Malgré cela, il gagnera à être publié dans son intégralité 1. Le lecteur aura ainsi — comme il l'a eu pour Givet 2 — un aperçu du 1 J'ai cependant négligé les réflexions mises en interlignes par Duvivier sur ce document, et supprimé de ci de là des passages sans importance pour le traditionnisme. 2 Voir l'art, de H. Volney, Revue d'Ardenne et d'Argonne, t. VIII, p. 85. — 209 — folk-lore d'un gros village des Ardennes champenoises au commencement du XIX° siècle. Le progrès immense opéré au dernier siècle, l'unification qui étouffe partout les moeurs locales pour y substituer le type parisien ont fait disparaître bien des choses qui sont presque aujourd'hui de l'histoire ancienne et oubliée. P. C. COUTUMES PARTICULIÈRES A MONTOIT [Fêtes.] Chaque année le jour du MARDI-GRAS, on cherche un homme qui ait été battu par sa femme cela prouve que cela arrive fréquemment, on le fait monter sur un âne le visage tourné vers la queue, le voisin qui l'a laissé battre monte également sur l'âne, mais dans la posture ordinaire d'un cavalier. Ainsi juchés dos à dos, les deux compères sont obligés de parcourir toutes les rues du village, escortés des hommes, dont l'un lit la sentence des âniers à chaque carrefour. Quand les deux compères sont plaisans, la scène qu'ils offrent est assez bouffonne. On croirait peut-être qu'il faut le consentement des deux voisins pour les faire monter sur l'âne ; on se tromperait; leur refus, leur résistance ne ferait rien à la chose. Il faut qu'ils se soumettent à la coutume, bon gré, malgré, et qu'ils fassent contre fortune bon coeur. J'ai été témoin, chaque année, de ces scènes depuis mon séjour ici, et le bon, c'est qu'il était réel que l'homme eût été battu. Il y a tel habitant du village qui semblable aux amateurs de combats de torreaux en Espagne, amateurs qui pourraient vous dire et color, la fuerza, l'idad, el numéro de los buyes y el nombre de todos los matadores pourraient vous rappeler les noms de tous les individus qui ont été forcés de faire le voyage de l'âne. La Ste AGATHE est la fête des femmes ; ce jour-là obligation leur est de conduire leurs maris à l'auberge et de les y régaler, c'est un répit qu'elle leur donne, mais répit qui ne les empêche pas de garder tout le décorum de ménagères et de dames, on ne boit pas plus qu'elles ne veulent. A la Ste CATHERINE, fêle des filles, celles-ci donnent un bal aux garçons et les festoient à l'auberge. Les garçons rendent leur fête le jour de la St NICOLAS, mais souvent ils omettent le bal, ce qui est une des preuves que les filles aiment bien mieux la danse qu'eux, car elles n'omettent jamais une formalité si essentielle. — 210 — Chaque année, le jour de la TOUSSAINT, ou plus tôt le lendemain, jour des âmes, tous les habitans aisés de la commune apportent à l'église du bled, le résultat de cette collecte partagé entre le curé et le maître d'école, c'est un paiement qu'on leur fait pour chanter pendant l'année des messes à l'intention des défunts de la paroisse. Le JOUR DE L'AN, les enfants portent chacun leur part chez leur père, s'il existe, chez l'aîné de la famille, s'il n'existe plus ni père ni mère, et l'on soupe en commun. C'est une coutume patriarchale, très propre à entretenir l'esprit de famille. Inhumation. Il n'y a point de coutumes particulières aux enterremens ni aux mariages; elles sont celles qui subsistent dans tous les villages ; ainsi, pour les enterremens, on invite tous les parens et amis du défunt, c'est un devoir de répondre à l'invitation. Les femmes, proches parents du mort, portent ce qu'on appelle des capes, ce sont des pièces d'étoffe noire qui se mettent sur la tête en forme de voile, les riches en ont de soie, les autres de serge ; on doit les porter chaque dimanche pour aller à l'offrande, jusqu'au service des six semaines. Tous les parens, au service d'enterrement, doivent aller à l'offrande, les hommes les premiers, les femmes les dernières, chacun marche selon son degré de parenté, ce serait une grande faute de prendre le pas sur quelqu'un qui l'emporterait sur vous en degré de parenté. Ce respect de famille est très grand dans les campagnes, ou le manque rarement. Les citadins jugeraient même que cela va au ridicule ; mais l'observateur, le philosophe, voit dans cette sévérité à garder le respect de famille sévérité qui descend aux plus petits détails la tradition patriarchale, qui fait que de nos jours encore, un paysan regarde comme une obligation d'aider, de secourir un de ses parens qui souffre. Le luxe des enterremens consiste dans le nombre de prêtres qui y disent des messes, et dans le luminaire. Le luminaire est l'assemblage des cierges qui doivent être portés à l'enterrement et qu'on distribue entre les parens, les amis du défunt, les personnes de considération qui assistent à l'enterrement. C'est une injure que de refuser un cierge si on vous en présente un. Car cette offre est une preuve du cas qu'on fait de vous, et du cas que l'on suppose que vous faisiez du deffunt. Ces cierges qui vous sont retirés à - 211 - l'arrivée à l'église vous sont rendus pour aller à l'offrande. Après cela ils deviennent la propriété du curé de la paroisse. Dans quelques paroisses, ils doivent pourtant être rendus au service de bout de l'an, et ce n'est qu'après cela qu'ils deviennent l'absolue propriété du curé. Après l'inhumation tous les invités à y assister se rendent à la maison du mort et y sont hébergés. Cette coutume a été imaginée sans doute, parce que beaucoup de parens et d'amis viennent du dehors. Après cela pour consoler les proches du défunt qui doivent être présens à table ; enfin dans un but religieux, car à la fin du repas, au lieu des grâces ordinaires, on récite le De Profundis ; il doit être prononcé par le plus ancien de là table, et lorsqu'un prêtre assiste au repas, c'est lui qui le dit. C'est encore un honneur vous faire que de vous charger de cette obligation. Au bout de six semaines on dit un service ; et au bout de l'an un autre ; les gens riches apportent à ce dernier le même luxe qu'à l'enterrement. La coutume du repas d'enterrement, établie dans des buts très louables, a pourtant ses inconvéniens, par exemple elle oblige des personnes affligées à se mêler de détails dont elles sont incapables dans le moment de la plus grande douleur ; souvent dans ces repas on oublie un des principes de leur institution, celui de ne s'occuper que du défunt, la conversation prend une tournure qui afflige plus qu'elle ne console les proches du mort. Enfin au lieu de la simplicité qu'eurent sans doute, dans le vieil âge, les repas de cette nature, on y apporte un luxe qui ne sympathise guerre avec les circonstances qui le nécessite Mariage. Quand un jeune homme a jeté les yeux sur une fille, il demande l'entrée de la maison ; après cette demande, les parents de la fille vont aux informations dans le village même du prétendant ; si les informations sont favorables, ils vont chez lui et y acceptent un repas, ils le félicitent alors des bonnes découvertes qu'ils ont faites, et lui disent qu'il pourra venir à la maison. Quand le jeune homme a fréquenté quelque temps la demoiselle, on prend jour pour la demande formée, et ce jour est aussi celui des fiançailles, celui où les intérêts des futurs époux doivent être débattus et réglés. Quand les parens de part et d'autre sont réunis, le père ou le tuteur du jeune homme ou celui — 212 — qu'il en a chargé, se lève, salue l'assemblée dont les hommes se décoiffent, et s'adressant au père de la fille, dit Vous savez sans doute quel sujet nous amène. On nous a dit que vous avez une fille à marier ». Le père interpellé répond ordinairement oui » ; alors on lui demande ses conditions, avant qu'il les détaille, la fille est appelée pour savoir d'elle, si elle veut se marier, et si le jeune homme qui se présente, lui plaît. Elle doit répondre qu'on lui fait beaucoup d'honneur, mais qu'elle s'en rapporte en tout à ses parens pour ce qui concerne son sort à cet égard. Cela est reçu comme sou agrément. La discussion des intérêts commence. Si on s'accorde, tout le monde mange en commun, car il y a gala de préparé; dans le cas contraire les parens du jeune homme vont mangera l'auberge. Pendant la discussion des intérêts, les jeunes gens sont en tête à tête dans une place voisine. Si l'assemblée délibérante n'est en mésaccord que sur des intérêts qui concernent personnellement les futurs, on les appelle et leur adhésion ou leur refus fait loi. Ainsi quand la jeune fille ne veut pas du mariage, elle insiste fortement sur la clause en litige. Le jeune homme fait de même dans un sens contraire, si c'est de lui que vient la répugnance à épouser, ce qui est rare, mais ce qui arrive quelquefois. Une clause très propre à jeter la division, quand l'une ou l'autre des parties a quelque vue secrète, est celle dite des bagues et joyaux. C'est une somme qu'on demande au galanl, dont la destination est indiquée par son litre, mais qui doit devenir la propriété absolue de la fille qui peut eu faire ce que bon lui semble. Si elle, ou ses parents ont l'intention de refuser, parce qu'ils se sont repentis depuis l'accord de l'entrée de la maison, celle clause devient pour eux un sauf-conduit. Ils la demandent tellement forte qu'on ne peut y accéder. Le jeune homme, de son côté, peut la refuser, quelque faible qu'elle soit. Et comme la somme qu'elle demande est un don, son refus est une injure faite à la demoiselle, et à ses parens, alors la rupture s'ensuit. Celle clause est un sujet de fraude, surtout en Champagne. Quand le parti est sortable, qu'on craint de le laisser échapper, on emprunte une somme plus ou moins forte, selon que l'on suppose l'exigeance possible ; et on passe à la demande. Cette somme doit ordinairement se déposer aussitôt après la signature du contrat. Mais le mariage conclu, elle est rendue aux dépens de la communauté, tant mieux alors si l'épouse a pris le temps - 213 — d'aimer l'époux, autrement celte restitution devient le sujet d'une pique. Je connais une foule de filles qui ont été ainsi attrappées. Quand les fiançailles sont terminées, les futurs donnent le nom de parents, réciproquement aux membres des deux familles. La veille du mariage, les filles d'honneur vont inviter toutes les jeunes filles à assister à la messe du mariage. Voici la formule Nous vous engageons à venir demain faire honneur à Mlle une telle ». Si on veut inviter tout à fait, ou dit Nous vous invitons pour demain à la messe, à la maison el à tous les honneurs qui s'y feront ». Quand la mariée est riche, on laisse à chaque invitée un ruban, dit faveur. Le jour du mariage, les parens assemblés, on se rend à la mairie. Les parents sont suivant dans la marche le rang d'âge et le degré de parenté ; l'épousée est en tête conduite par le père des noces, c'est le sien ou celui qui en fait fonction. Il n'y a point de malice, le père peut être remplacé par un parent ou un ami qui remplit les fonctions de père de noces. Dans quelqu'endroit, la future est conduite par son garçon d'honneur. Au sortir de la mairie, les garçons du village se présentent armés de fusil et offrent un bouquet, en faisant un compliment au marié. Cela n'a lieu que lorsque le futur n'est pas de l'endroit. Obligation est à lui de donner une aubaine aux garçons. Celle cérémonie ne se fait pas quand la fille n'est pas estimée. Du reste, il n'y a distinction ni de rang ni de fortune. A la sortie de l'église, l'épousée est remise au père du jeune homme, ou au garçon d'honneur de ce dernier, ou à lui-même selon la coutume particulière du village. Dans quelques villages, à Montlaurent par exemple, les époux doivent servir à table, ils tiennent lieu de domestiques. Au dessert, ils vont embrasser tous les parens, et prennent seulement séance. Quand les garçons qui ont fait le compliment présument qu'on en est à l'endroit que nous venons de dire du repas, ils viennent chercher le pâté de culage et tirent des coups de fusil. La politesse veut qu'on les fasse entrer et qu'on leur offre à boire. Après cela on leur remet leur pâté et quelques bouteilles de vin. Ce pâté n'est quelquefois qu'un pâté d'attrappe, on y met des os, des étoupes, etc... — 214 — Le soir, les garçons d'honneur, s'ils comprennent bien toute l'importance de leur charge, doivent faire tous leurs efforts pour empêcher le marié de gagner le lit de son épousée. Force lui est alors de jouer de ruse, tant pis s'il n'est pas le plus fin. Le lendemain il doit traîner le bloc dans les rues du village, et les garçons d'honneur boivent la rôtie la rôtie est du vin sucré avec une croule de pain grillé à son nez. S'il a réussi, il arrive le contraire, on lui porte la rôtie au lit, les garçons d'honneur traînent le bloc. Dans certains villages, après le dîner, les jeunes gens de la noce font le tour du lieu, avec un violon s'il y en a un, et distribuent du vin et du gâteau à tous ceux qui en veulent. Bien entendu que tous les gens de la noce portent le ruban-faveur, qu'on appelle livrée. Baptême. Les parrains du premier-né doivent être le père et la mère du marié. Ceux du second, les parens de la femme. Après cela, cela se règle d'après le degré de parenté. Le plus souvent on doit choisir, successivement, les parrains lisez parents du mari et de l'épouse. Les charges de parrain sont grandes et remplies religieusement la plus part du teins. Ce sont comme des père et mère que la religion donne aux enfans dans le cas où ils perdraient les leurs. Quand le filleul serait un étranger, on en prend soin comme s'il était un parent. On surveille son éducation, ses moeurs, ses intérêts. On a soin de ses habillemens, on lui fait apprendre un étal. On s'intéresse à son mariage et à celte époque de sa vie, on ne manque jamais de lui donner, au moins, sa paire de draps. Un filleul est une personne sacrée. Il est de toutes les fêtes, de toutes les cérémonies de la maison de son parrain. C'est une très grande institution que celle des parrains ; jamais conception ne fut plus charitable ; elle est sublime comme toutes celles de la religion. Ce sont de ces coutumes qu'un gouvernement doit craindre de laisser tomber en décadence. Il doit sans cesse réveiller le zèle des ministres du sanctuaire à ce sujet Comme aux mariages, les jeunes gens du village viennent faire honneur aux parrains avec des fusils, et le parrain doit leur faire un cadeau en argent. Il n'est pas d'honneur qu'il n'en coûte. Depuis quelques années, les autorités ont voulu intervenir — 215 - dans cette coutume. Je connais et j'accorde que pour la police cela doit être, mais on ne devrait pas y mettre d'entraves. La permission demandée devrait toujours être accordée A Montoit, c'est quelque chose que je n'ai point vu ailleurs, on a la coutume de souhaiter la fête aux gens qu'on aime, en tirant des coups de fusil. Les fusiliers restent à la porte, tandis que celui qui est chargé du bouquet et du compliment entre. Cela se pratique le soir, ordinairement, pour mieux ménager la surprise à celui qu'on fêle. Celte coutume louable en elle-même a peut-être des inconvéniens. Le village étant plein de paille, il peut se faire que la bourre d'un fusil y mette le feu. Je ne louerai pas autant la coutume du tir à l'oie. C'est un amusement barbare. Ce jeu n'a jamais lieu qu'à la Toussaint. Quoiqu'il puisse servir à développer l'adresse des jeunes gens, je voudrais le voir aboli. Il a pu être utile dans les tems où les armes étaient la javeline, l'arc, l'arbalète, mais aujourd'hui il est avantageusement remplacé par \e prix ou carte. C'est une planche carrée, sur laquelle sont tracés plusieurs ronds l'un dans l'autre, celui du milieu est un gros point noir ; cette carte est portée sur un piquet et plantée à la portée du fusil. Celui qui lance une balle dans le point, emporte le prix. Cet exercice est très propre à rendre les jeunes gens habiles au tir au fusil. Il n'a lieu qu'aux fêtes patronales des villages. Chasse. J'ai omis de dire que les jeunes gens de Montoit sont très amateurs de chasse. Mais ils ne prennent cet exercice que dans le temps des oies et des canards sauvages. Le pays est très marécageux ; on se rassemble vers la nuit, c'est le moment de l'arrivée des oies, les chasseurs se distribuent autour d'un marais, ils attendent en silence, et au moment où les oies passent, ce qu'on reconnaît à leurs cris et au bruit de leurs ailes, ils tirent. Ils doivent choisir le moment où les oies descendent des airs pour se poser à la surface de l'eau. Ce moment est rapide, si on l'échappe, il ne revient plus. Il est rare que d'autres oies reviennent. Cet oiseau est très défiant. » — 216 - BIOGRAPHIES ARDENNAISES LES DEUX GÉNÉRAUX POUPART M. Stéphen Leroy a publié, dans le Bulletin de la Société de l'histoire du protestantisme français n° du 13 juin 1896, des documents sur les protestants de Sedan au XVIIIe siècle. Parmi ces documents, il s'en trouve sur la famille Poupart. Nous publions des notes biographiques sur deux membres de cette famille qui feront, en quelque sorte, suite à la publication de M. S. Leroy. I. POUPART Pierre, général au service de la Hollande, né à Sedan le 23 mai 1730, mort à Bois-le-Duc le 19 février 1817, était fils d'Abraham Poupart-le jeune, marchand, mort à Sedan en 1743 I, et d'Aune Chevalier. Il entra au service militaire des Provinces-Unies en 1746, fut nommé lieutenant dans le 1er bataillon du régiment Wallon Smissaert, en garnison à Vière, en juin 1763; capitaine dans ce bataillon le 5 juin 1766; en 1708, il tint garnison à Namur, fut promu major le 21 mars 1772 à Namur. En 1773, il tint garnison à Vière; en 1774-73 à Bréda, et en 1777-79 à Namur. Le 7 mars 1779, le commandant Poupart fut nommé lieutenant-colonel dans le même régiment qui avait reçu en 1777 l'appellation de Grenier Wallon ». En 1780-81, il était à l'Ecluse, en 1782-83 à Bréda, en 1784-85 de nouveau à l'Ecluse. En 1787, il tenait garnison à Schomhoven quand la Révolution hollandaise le força à se réfugier en France. Le 6 janvier 1788, il fut breveté lieutenantcolonel au service de la France. Le 3 janvier 1793, les Etats de Hollande lui accordèrent une pension de 1,500 livres avec le rang de général-major extraordinaire. Il avait été nommé chevalier du Mérite militaire le 8 mars 1789 2. Le général Pierre Poupart avait épousé à Namur, le 27 mai 1768, Jeanne-Marguerite-Sibille Wertmiller, décédée à Bréda en 1780. 1 Les états de services de Pierre Poupart, extraits des archives du ministère de la guerre français, indiquent Abraham Poupart hollandais. C'est une erreur. 2 La plupart des renseignements qui nous ont servi à la rédaction de, cotte note nous ont été fournis par M. le Président de l'Académie militaire de Bréda, par l'intermédiaire de M. le pasteur E. Froment ; nous les en remercions bien sincèrement. — 217 — De ce mariage il eut a Jean-Abraham, né à Namur le 7 septembre 1769, lieutenant au service de la Hollande, mort à Rouen ; b Marie-Conradine ; c Pierre-Charles, qui viendra ci-après ; d Charlotte-Marie-Elisabeth, mariée à Sedan, le 10 avril 1809, à Gabriel-Alexandre d'Estagniol. Pierre Poupart avait acheté, le 7 mars 1789, à Pierre d'Estagniol qui devint député de Sedan, une maison sise à Sedan, rue des Francs-Bourgeois, n° 9. Cette maison avait appartenu au célèbre pasteur protestant Pierre Du Moulin. II POUPART Pierre-Charles, baron, général d'état-major au service de la France, né à Bréda Hollande, le 28 février 1775, est mort à Paris le 22 mai 1847. Il était fils du précédent. Entré au service de la Hollande, dans le régiment de son père Wallon de Grenier, le 20 mars 1785, en qualité de cadet, Pierre-Charles Poupart devint enseigne en 1790, premier sous-lieutenant le 8 juillet 1795 et capitaine le 20 septembre 1803 ; il comptait alors quatre campagnes en Flandre, au Texel et en Hollande. Passé aux gardes-grenadiers le 18 juillet 1805, il devint aide de camp du colonel Tarayre le 15 décembre 1806 et lieutenant-colonel à l'état-major le 8 avril 1808. Passé au service de la France en qualité de chef de bataillon et employé à l'armée du midi, en Espagne, le 23 décembre 1810, il fut nommé adjudant-commandant le 2 mars 1811 et membre de la Légion d'honneur le lendemain. Le 1er janvier 1813, Poupart devint chef d'état-major de la 6° division d'infanterie à l'armée d'Espagne et fut blessé à la bataille de Vittoria le 2 juin 1813. Après la chute de l'Empire, il fut employé successivement comme chef d'état-major de la 4e, puis de la 2e division militaire 20 juin, 8 août 1814. Chevalier de Saint-Louis du 9 juillet 1814, il fut promu officier de la Légion d'honneur le 15 octobre 1814. Le 30 du même mois, il épousa à Mézières Anne-Tresse Baudelot, dont il eut un fils. Naturalisé français le 7 mars 1815, Charles Poupart fut admis au traitement d'expectative le 1er décembre 1817, et nommé colonel d'état-major le 27 mai 1818, chef d'état-major de la 3° division militaire le 15 juin suivant, chef de bureau des états-majors au ministère de la guerre le 1er janvier 1820. Titré — 218 — baron le 23 mai 1821, nommé maréchal de camp dans le corps d'état-major le 11 novembre 1821, il fut fait commandeur de la Légion d'honneur le 13 août 1823, membre de la commission de casernement de Paris le 12 septembre 1824, commandant la 2e subdivision de la 20e division militaire le 17 août 1823. Disponible en 1829, commandant le département du Loi en 1831, du Lot et de la Corrèze en 1834, du Lot en 1835, il fut mis en non activité en 1837 et dans le cadre de réserve en 1839. SOURCES Etats de services. — Histoire des troupes étrangères au service de France, par Eug. Fieffé, 2e volume, page 325. Ernest HENRY. VARIÉTÉS I. Les portraits du prince et de la princesse de Turenne, par Sixc. Sixc et son oeuvre 1, tel est le titre d'un superbe ouvrage d'histoire locale dû à la plume de notre confrère, M. S. Cauët, avocat distingué, dont nous avons déjà parlé à nos lecteurs, à l'occasion de son étude sur Jacques de La Tour, dernier duc de Bouillon. Le peintre Sixc, bien que d'origine ébroïcienne, nous intéresse quelque peu, car il a laissé notamment deux oeuvres d'inégale valeur, importantes au point de vue historique les portraits du prince et de la princesse de Turenne. Louis-Antoine Sixc, qui naquit à Evreux le 3 janvier 1704, n'est certes pas un artiste, au sens strict du mot. Cependant quelques-unes de ses toiles méritent qu'on en parle — à cause des personnages qu'elles représentent. L'un des portraits dont nous nous occupons est celui de Godefroy-Charles-Henry de La Tour, cinquième comte d'Evreux. Ou aperçoit le prince en habit de chasse, au pied d'un arbre, entouré de ses chiens et.... de nombreuses perdrix. M. Cauët soupçonne Sixc d'avoir copié un tableau de Desportes, connu au Louvre sous la rubrique Portrait d'un chasseur. Quoi qu'il en soit, on devine le fond du tableau charmant, les lointains exacts et très réussis. 1 Sixc et son oeuvre, Evreux, imp. Ch. Hérissey, 130 p. in-8°, 1901. — 219 — Le visage, complètement rasé et un peu fruste, est bien celui qui convient à un seigneur de l'époque de Louis XV. On ne remarque dans les traits ni caractère, ni force morale. Le second portrait représente la princesse de Turenne, Gabrielle de Lorraine, assise dans un char en forme de coquille et traînée sur les ondes par deux colombes. La jeune femme, dont on reconnaît la beauté, lient près d'elle un jeune enfant, nu comme un Amour, qui presse contre sa poitrine une des colombes de l'attelage. Cet enfant si mignon est le fils de la princesse, celui, précisément, qui s'appela Jacques de La Tour et que nous avons, pour ainsi dire, démasqué », dans un opuscule paru, en 1899, chez l'éditeur sedanais Emile Laroche. Nul ne pourrait croire que ce joli petit être, à la bouche si rieuse et aux yeux si doux, fut l'infortuné bossu », le fils aîné du prince de Turenne 1. Ce tableau nous a semblé plus intéressant que le premier, parce qu'il nous a procuré l'occasion d'une remarque. Nous avons constaté que Jacques de La Tour n'était pas, comme l'a prétendu M. Izarn, le triste débris d'une race qui depuis longtemps allait s'épuisant ». II suffit de regarder quelques instants le portrait du petit prince pour se rendre compte de sa robuste constitution. La place nous manque pour noter en détail les remarquables qualités de l'oeuvre de M. Cauët. Qu'il nous suffise de dire que cet ouvrage, d'une documentation parfaite, constitue une étude excellente sur le peintre Sixc. L'auteur a su élucider avec précision tous les points obscurs de la personnalité et de la vie du peintre ébroïcien et, à l'aide de documents de première valeur ou de déductions rigoureusement exactes, retracer d'une façon définitive la curieuse figure de ce personnage. L'ouvrage de M. Cauët, superbement édité par Charles Hérissey, est enjolivé par cinq photocollographies de J. Royer, d'une netteté impeccable. Voilà un ouvrage de valeur historique et de haut luxe qui fera la joie de nombreux historiens et artistes — ébroïciens et ardennais ! Henry VOLNEY. 1 Et non le cadet, comme nous l'avions affirmé dans notre étude sur le dernier duc de Bouillon. — 220 — II. Un couplet rustique à Avaux-le-Château. Sur le registre paroissial d'Avaux-le-Château Ardennes, aux archives de celte commune, années 1674-1684, on lit, au verso du dernier feuillet, cette poésie simplette, d'une écriture de l'époque, en huit lignes Ma Janneton dans le vallon quil faict 1 tu sur lerbet Jay pour toi de laffection tayant truewée seullet Icy 2 tu veux quitez ton troupos ma Jeanti 3 pastorel vien aveque moy dans mon chateux 4 tu seras demoiselle a Jean C'est une déclaration d'amour fort naïve, dans laquelle on trouve quelques réminiscences des chansons citées par la Revue d'Ardenne et d'Argonne août 1901, p. 172-175, telles que Gentill' Pastourelle, Viens, viens dans mon royaume, etc. Le reste paraît original et fait sur place. Ce petit morceau rimé, qui se termine par une demande en mariage, et figure, par je ne sais quel hasard, au formulaire des actes les plus réguliers, méritait d'être signalé aux amateurs de poésie champêtre et pourrait être rapproché des pièces analogues en beau langage du XVIIe siècle. H. JADART. Villers-devant-le-Thour, le 12 septembre 1901. COMPTES-RENDUS BIBLIOGRAPHIQUES CHESTRET DE HANEFFE le baron J. de, membre de l'Académie royale de Belgique, Histoire de la Maison de La Marck, y compris les Clèves de la seconde race ; Liège, 1898, gr. in-4°, XXIV-375 pages. Ouvrage tiré à 250 exemplaires, réservés aux membres de la Société des Bibliophiles liégeois. Depuis quelques années, la littérature historique de la Belgique s'est accrue de plusieurs ouvrages de haute valeur, qui intéressent également l'histoire du pays des La Marck et des La Tour. M. Henri LONCHAY, le savant professeur de l'Athénée royal de Bruxelles, a continué la série de ses Etudes d'histoire diplomatique et militaire et son Mémoire sur La rivalité de la France et de l'Espagne aux Pays-Bas 1635-1700, 1 Qu'y fais. 2 Si. 3 Gentille. 4 Château. — 221 — 367 pages, qui a paru d'abord dans le tome LIV 1896 des Mémoires publiés par l'Académie royale de Belgique, résume aussi impartialement que possible, dans une langue claire et sobre, surtout d'après les Archives de Simancas et de Bruxelles, les différentes péripéties de l'ardente et longue lutte, dont la Belgique fut l'enjeu au cours du dix-septième siècle. Le régne tourmenté du prince-évêque Maximilien-Henri de Bavière occupe, dans les annales du pays de Liège, presque toute la seconde moitié de celte même période, de 1650 à 1688. Le chanoine Joseph DARIS lui avait consacré, en 1877, les deux cent onze premières pages du tome II de son Histoire du diocèse et de la principauté de Liège pendant le XVIIe siècle. Mais ces pages, comme toutes celles que l'on doit au travail acharné de M. Daris, sont moins une oeuvre d'histoire, dans le sens propre du mot, qu'un recueil très complet et assez monotone de documents bien classés, très complet surtout pour l'histoire interne de la principauté. Déjà M. LONCHAY avait repris la question, en 1890, dans son étude sur La principauté de Liège, la France et les Pays-Bas au XVIIe et au XVIIIe siècles et le chapitre IV de son Mémoire, de la page 84 à la page 126, formait un excellent résumé, fait peut-être d'un peu haut, des rapports de Maximilien-Henri de Bavière avec le gouvernement de Louis XIV. Un jeune historien belge, M. Michel HUISMAN, qui s'inspire ouvertement de la méthode de M. Lonchay, vient de procéder à une enquête approfondie sur les sources de cette histoire, principalement sur les sources que renferment le fonds dit Secrétairerie d'Etat espagnole aux archives du royaume à Bruxelles, et les registres des Fonds de Liège et de Cologne, déposés aux archives du Ministère des Affaires étrangères à Paris et, grâce à ce travail d'exploration habilement exécuté, son Essai sur le règne du prince-évêque de Liège Maximilien-Henri de Bavière, Bruxelles, 1899, 196 pages, dépasse assurément les promesses du titre. En dehors de l'étude des faits qui intéressent plus particulièrement l'histoire intérieure de la principauté liégeoise, l'auteur a su mettre en relief les personnalités curieuses et marquantes des princes de Furstenberg, François-Egon et Guillaume-Egon, et la domination constante que ces deux ministres ont exercée dans les différents Etats du faible Maximilien-Henri, pour le plus grand profit du gouvernement de Louis XIV qui les stipendiait. Nous avons donné dans notre Mémoire sur le Loyalisme des Sedanais, pp. 148 et 151-157, divers renseignements d'ordre financier, qui attestent la répercussion exercée parcelle politique sur la région qui forme aujourd'hui le département des Ardennes. Dans cette enquête historique sur les rapports de la France et les Pays-Bas au XVIIe siècle, la part prise par l'érudition française a été considérable, grâce à M. Albert WADDINGTON, professeur à la faculté des lettres de Lyon. Nous lui devons deux volumes très documentés et très informés sur La république des Provinces-Unies, la France et les Pays-Bas espagnols de 1630 à 1650, gr. in-8°, parus le premier en 1895 XII-446 pages et le second en 1897 x-435 pages. Ainsi que le font supposer les dates extrêmes, c'est la politique de conquête poursuivie de concert contre les Espagnols par la France et les Provinces-Unies, qui est surtout mise en relief dans l'étude entreprise par M. Waddington. En France les premiers rôles sont joués successivement par les deux cardinaux ministres, Richelieu et Mazarin ; dans les Provinces-Unies, c'est le prince d'Orange, Frédéric-Henri de Nassau, dont l'autorité et le prestige s'accroissent singulièrement pendant un stathoudérat de — 222 — vingt-deux ans, de 1625 à 1647, au point que son fils Guillaume II tentera de renverser les institutions républicaines et de s'affranchir de la surveillance des Etats. Or il suffit de rappeler que Frédéric-Henri était l'oncle maternel du dernier prince de Sedan, Frédéric-Maurice de La Tour et que ce dernier fut général de cavalerie et gouverneur de Maestrichl pour le compte des Provinces-Unies, pour indiquer d'un mol l'intérêt considérable que l'ouvrage de M. Waddington peut offrir aux lecteurs de la Revue d'Ardenne et d'Argonne. Mais il est temps d'arriver aux travaux du baron J. DE CHESTRET DE HANEFFE. La première publication de valeur de cet érudit belge — nous nous plaçons toujours au point de vue sedanais — fut une Numismatique de la principauté de Liège et de ses dépendances Bouillon, Looz depuis leurs annexions, in-4°, 1888-1890, dont nous avons donné un compte-rendu succinct dans les éphémères Bulletins du Musée de Sedan, t. II, p. 6. Après ce brillant début, qui lui valut de justes éloges de la part des Revues les plus autorisées, M. de Chestret fut nommé membre correspondant de l'Académie royale de Belgique et, le 6 mai 1891, dans la séance publique que donna cette compagnie, il prononça un discours très documenté sur Les conjurations des La Marck, formées à Liège contre Charles-Quint, 34 pages extrait des Bulletins de l'Académie royale de Belgique, 3e série, t. XXI, n° 5, pp. 684-715. Ce discours, écrit dans une langue claire et sobre, jette une lumière complète sur les complots tramés secrètement à Liège par le petit-fils du fameux Sanglier des Ardennes, assisté de son frère aîné, Jean, sire de Lummen, de son frère naturel, Guillaume, bâtard de La Marck, et de son cousin Philippe, le plus jeune des fils de Robert II, seigneur de Sedan. Ce dernier put finalement retirer son épingle du jeu et mourut dans les derniers jours du mois de juillet 1545, au château de Givonne. L'Histoire de la Maison de La Mardi, y compris les Clèves de la seconde race, parue en 1898, est une oeuvre d'une importance autrement considérable et qui mérite vraiment de retenir l'attention de tous ceux qui s'intéressent à l'histoire locale dans les Ardennes. Dans cet ouvrage, édité par la Société des Bibliophiles liégeois et qui fait honneur aux presses de M. Cormaux, M. de Chestret a condensé le fruit de plusieurs années d'un travail assidu dans les bibliothèques et les archives de la Belgique et des pays limitrophes ; car il a compris dans ses recherches non seulement les branches secondaires, mais encore les branches bâtardes, dont le grand nombre atteste étrangement la prodigieuse vitalité de cette famille prolifique. Les membres de la branche aînée, celle des comtes régnants de La Marck, qui devinrent successivement comtes, puis ducs de Clèves, ont joué un rôle très actif, plutôt même turbulent, dans la vallée inférieure du Rhin, où le dernier duc, Jean-Guillaume, mort le 25 mars 1609, laissa un héritage considérable, dont le partage provoqua des luttes acharnées entre les maisons de Brandebourg et de Neubourg. Toutefois les lecteurs de la Revue s'intéresseront davantage aux biographies de la branche des comtes, puis ducs de Nevers, qui possédèrent également, comme on sait, le duché de Rethel et ses dépendances. Elles sont rédigées avec infiniment de soins et l'auteur parait avoir connu les plus essentielles des sources françaises. Il y a là une vingtaine de pages, de la page 75 à la page 94, dont la documentation n'était pas chose facile à établir pour un étranger et il ne faut pas trop s'étonner si M. de Chestret a négligé de consulter ou du moins de mentionner les — 223 — ouvrages locaux sur Rethel, la Revue historique de Sénemaud, ainsi que les Etudes historiques sur Raucourt et Haraucourt de M. Sécheret, qui auraient pu lui fournir quelques renseignements complémentaires. Les biographies des seigneurs et princes de Sedan ont plus particulièrement attiré notre attention. M. de Chestret a inauguré cette série par la biographie de Robert Ier, parce qu'il rattache avec assez de raison les notices d'Everard et de Jean de La Marck à la branche des seigneurs d'Arenberg. Comme ces premiers La Marck de la branche de Sedan, telle qu'on la comprend habituellement en France, ont exercé surtout dans la région de Liège leur turbulente activité, l'auteur était on ne peut mieux qualifié pour nous donner sur eux des notices très complètes et que tous les historiens sedanais devront désormais consulter. — Relevons ici, en passant, une légère inexactitude, que nous avions commise nous-même dans notre Notice sur la Maison de Bouillon-La Tour, p. 18 la erre d' Aisseu » en Vimeux, qui appartint à Jacques de La Marck, a perdu celte appellation dans le courant du XVe siècle et s'appelle aujourd'hui Seux Somme, arrond. Amiens, canton Molliens ; elle est mentionnée sous la forme Adsultus dans un diplôme de l'époque mérovingienne. Cf. Aug. LONGNON, Examen géographique du tome Ier des Diplomata lmperii, 1873, p. 10. Lorsque les La Marck de Sedan participent d'une façon plus étroite à l'histoire de la France, avec Robert II et son fils Fleuranges l'Adventureux, les documents belges deviennent insuffisants et leur biographe doit surtout consulter des sources françaises. Ici encore, comme pour les Clèves de la seconde race, M. de Chestret a su diriger ses recherches avec la plus diligente perspicacité. Pour la partie biographique proprement dite, les dates de naissance, etc., il a surtout mis à profit les travaux manuscrits de Mathieu Herbelin 1, chanoine de Saint-lved de Braine et qui sont conservés à la Bibliothèque nationale, Fonds français, n° 5392. Il convient toutefois de faire observer que ce manuscrit d'Herbelin avait été déjà utilisé par l'abbé BOULLIOT, dans son excellente et rarissime Biographie ardennaise, 1830, t. II, p. 43,181 et suiv., que M. de Chestret aurait bien dû consulter, de préférence au tome Ier de l'Hisloire de Sedan, par l'abbé PRÉGNON, dont la valeur historique est pour ainsi dire insignifiante. Je ne parle pas ici des tomes II el III, qui valent beaucoup mieux. La notice consacrée au fameux prince-évêque de Liège, le cardinal Erard de La Marck, est particulièrement soignée, bien qu'elle ne fasse pas oublier celle que M. Lonchay a rédigée pour la Biographie nationale de Belgique, t. XIII, col. 497 et suiv., et qui se recommande par d'autres qualités. L'importante Chronique de Jean de Brusthem, éditée assez médiocrement par le chanoine Reusens pour le Bulletin de l'Institut archéologique liégeois, était ici la source principale. M. de Chestret aurait pu mentionner également l'Hisloria Erhardi cardinalis a Marcha, auctore Ludovico Donio d'Allichy ; cette biographie, due à l'évêque d'Autun, Louis Doni d'Attichy, est imprimée au tome II de ses Fleurs de l'Histoire des Cardinaux ; Paris, 1660, in-fol., p. 78 et suiv. 2. 1 Ce manuscrit de M. Herbelin est d'une telle importance pour l'histoire des seigneurs de Sedai, qu'un amateur d'histoire locale nous rendrait un réel service s'il le faisait copier, puis publier. Puisse notre souhait être exaucé ! 2 Mentionnons également en note la Vie de Robert de La Marche, sieur de Fleuranges », publiée dans les Vies des plus grands capitaines françois par François de Beccarie de Pavie, baron de Fourquevaux ; Paris, chez Jean de Bray, 1643, in-4°. — 224 — Les biographies des derniers La Marck de la branche de Sedan paraissent attester une documentation moins soutenue. C'est ainsi, par exemple, que sur la dernière partie de la vie de Robert IV, on pouvait assez facilement mentionner d'autres sources imprimées que celles qui sont indiquées par M. de Chestret de Haneffe. Nous voulons parler du siège de Hesdin. Le docteur B. DANVIN a publié à Saint-Pol en 1866 un volume intitulé Vicissitudes, heur et malheur du Vieil-Hesdin, dont le chapitre XIII, pp. 248-261, est consacré à la description du dernier siège et à la destruction de cette malheureuse ville. Le grand chirurgien Ambroise PARÉ nous a laissé des opérations de ce siège une relation fort intéressante ; on sait en effet qu'il se trouvait dans la place avec les troupes françaises et que, fait prisonnier, il refusa les offres brillantes du duc de Savoie et acheta en quelque sorte sa liberté par la guérison d'un colonel ennemi. Mais il y a mieux on imprima, en 1555, à Anvers, un petit volume intitulé De Morini quod Theruenam vocanl atque Hesdini expugnatione deque proelio apud Rentiacum brevis et vera narralio, Jacobo Basilico Marquesio, despota Sami, authore. Cette rareté bibliographique fut réimprimée par Téchener, en 1874, sur papier de Hollande, avec le titre suivant MARCHET seigneur de Samos, Brief et vray Récit de la prinse de Térouane et Hédin, avec la bataille faite à Renty 1553-1554. Or le second éditeur s'était assez plaisamment trompé il avait pris, non pas le Pirée pour un homme, mais un titre pour un nom. Le Marchet » de Téchener s'appelait en réalité Jacques-[Héraclide] Basilicos ; c'était un aventurier d'origine grecque, qui s'institulait seigneur de Samos et marquis i de Paros et qui fut surnommé le Despote. Après avoir pris part aux sièges de Thérouanne et de Hesdin, puis au combat de Renty dans les armées de Charles-Quint, il embrassa le protestantisme et alla chercher fortune en Moldavie, où il s'empara du trône en 1562; il fut tué après un règne de deux ans. Cf. Deux vies de Jacques Basilicos, prince de Moldavie, publié par E. LEGRAND ; Paris, 1885. De même, M. de Chestret signale d'un mot les bruits d'empoisonnement nui coururent à l'occasion de la mort de Robert IV et paraît adopter l' opinion de Brantôme t. III, p. 192. C'est là une question fort controversée et peut-être aurait-il bien fait de rappeler que les Espagnols furent alors accusés publiquement de cet assassinat par un personnage considérable, Charles de Marillac, archevêque de Vienne et ambassadeur du roi de France. Cet acte d'accusation se lit dans le Discours sur la roupture de la trefve, en l'an MDLVI, que Cimber et Danjou ont réimprimé dans leur collection des Archives curieuses de l'Histoire de France, 1re série, t. III, p. 169 et suiv. Mais il est temps de nous arrêter, notre compte-rendu dépassant et de beaucoup les dimensions habituelles. Nous ne voulons pas d'ailleurs chercher à affaiblir le travail de M. de Chestret. Encore une fois, nous le tenons pour un répertoire de faits très commode et très sérieusement établi, grâce à un esprit critique très informé. Nous regrettons seulement qu'une oeuvre de cette importance ne soit pas facilement accessible au grand public ; nous n'avons pu nous-même rédiger ce compte-rendu que grâce à l'obligeance d'un collègue, qui a bien voulu nous prêter son exemplaire. Stéphen LEROY. 1 Marquesius devait être traduit par Marquis » et non par Marchet ». — 225 — Commission météorologique du département des Ardennes. — Compte-rendu des observations faites en 1899. Quatorzième année.— Mézières, imprimerie Charpentier-Richard, 1900; brochure gr. in-4° de 27 pp. avec un diagramme hors texte. Voici une publication annuelle qui, jusqu'à maintenant, en dehors des spécialistes, était entièrement ignorée du public ardennais. Elle fournit pourtant d'utiles informations à l'ingénieur, à l'agronome, au botaniste; elle nous a semblé particulièrement précieuse pour le géographe et nous croyons à propos d'en dire quelques mots. Elle résume les travaux accomplis par la Commission départementale pendant l'année météorologique 1898-1899, avec l'aide des 32 stations d'observations établies dans les bassins de la Meuse, de l'Aisne et de l'Oise. Le rapport, présenté par le président, M. Rigaux, ingénieur en chef des ponts et chaussées, est l'oeuvre des deux secrétaires, MM. Bestel, professeur à l'école normale de Charleville, et Claise, ingénieur des ponts et chaussées. On y trouve l'organisation du service météorologique ; un résumé par saison des observations faites à l'Ecole normale de Charleville ; un résumé des observations pluviométriques faites à toutes les stations ; un résumé général pour le département concernant la pression atmosphérique, les vents, la pluie, la neige, le brouillard et les orages ; enfin un résumé des observations sur les phénomènes de la végétation et sur les animaux. Ce dernier point a son importance, car il y a une corrélation directe entre la climatologie et les phases diverses de la vie animale et végétale. Un souhait pour finir que le savant et infatigable M. Bestel nous livre bientôt l'atlas et l'ouvrage de climatologie ardennaise dont il rassemble les éléments depuis de longues années. Il rendra ainsi le plus signalé service à la géographie de notre région. Charles HODIN. Notice historique sur le canton de Monthermé, par Dom Albert Noël, M. B. de l'abbaye de St-Maur. — Reims, Henri Matot, imprimeur-libraire-éditeur, 1901, in-8° de 216 pages. Je suis bien en relard pour parler du dernier volume du R. P. Dom Noël, sur le canton de Monthermé, dont les articles séparés parus dans l'Almanach-Annuaire de la Marne, de l'Aisne, des Ardennes et dans le journal le Courrier, de ce dernier département, ont été réunis en un ouvrage publié par Matot-Braine. C'est un beau et bon volume, dont l'impression fait à l'éditeur autant d'honneur que le texte à l'auteur. Nous ne dirons pas l'intérêt qu'offrent ce travail et ces recherches sur l'histoire de chacune des communes qui composent ce canton. Sa lecture est d'autant plus attachante qu'elle nous fait revivre, pour ainsi dire, le passé d'une portion de notre département qui n'appartint pas toujours à la. France ou qui en fut une des marches. Entr'autres articles remarquables, signalons surtout les notices consacrées à Monthermé, à l'abbaye de La-Val-Dieu, à Braux et sa collégiale, à Châleau-Regnault et sa principauté. Elles sont pleines d'intérêt et témoignent toutes de la profonde érudition de l'auteur, de ses patientes recherches et si elles peuvent prêter parfois à quelques critiques, hâtons-nous d'assurer que ce ne sont, à coup sur, que des — 226 — critiques de détail n'ayant qu'une importance secondaire. En résumé nous devons remercier le savant Bénédictin, notre vénérable compatriote, de l'oeuvre qu'il a consacrée à cette portion de son pays et souhaiter vivement qu'il poursuive son travail sur les autres cantons de son département d'origine. Dr J. JAILLIOT. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE Revue de Paris.— La Chevauchée au Gouffre; Sedan, par Paul et Victor Margucritle nos des 1er et 15 août, ler et 15 septembre 1901. Cet article est reproduit dans Une époque. — Les Braves Gens par les mêmes, Paris, Plon et Nourrit, 1901, in-16, 3 fr. 50. CORRECTIONS P. 27. — La dernière ligne du texte doit être reportée au bas de la p. 28, dont elle forme en réalité la dernière ligne. P. 61, 1. 4 Au lieu de Bras-Reliquarie, lis. Bras-Reliquaire. P. 169.— Dans mon article sur Micqueau Revue, t. VIII, p. 165 et suiv., j'ai fait naître sa fille JUDITH de sa troisième femme ; j'ai commis là une erreur que M. le Dr Jailliot me signale. JUDITH est née de la deuxième femme de notre compatriote; son nom doit être ajouté à ceux de Suzanne, Marie et Jacques, enfants de Catherine de Rebais. C'est donc entre 1591 et 1595 que Micqueau se remaria en troisièmes noces. P. 198.—La modification de Le Chesne-le-Pouilleux en Le Populeux peut dater du XVIIIe siècle, disais-je en cet endroit. Je me trompais. Le Dr Martin a communiqué à M. Meyrac [Traditions... des Ardennes, pp. 38 et suiv. des documents conservés aux archives communales du Chesne et relatifs à la Ste Ampoule. Le plus ancien, en date de 1623, est une confirmation par Louis XIII des privilèges du bourg qu'il appelle déjà Le Chesnele-Populeux. P. C. TABLE DES MATIERES I. ARTICLES DE FOND. PAGES Bois communaux de la ville » de Hargnies L'origine des P. COLLINET ... 137 Cahier des doléances d'Yoncq A. SÉCHERET 158 Chansons ardennaises Variantes de quelques P. COLLINET. 172 Etudes campanaires RIOMET 17 Excursions Un après-midi sur les bords de l'Hermeton Paul COLLINET 205 Famille de Salnove Essai sur la P. PELLOT 65 Folk-lore ardennais P. COLLINET 198 Folk-lore de Givet en 1829 Le H. VOLNEY 85 Folk-lore de Monthois 208 Hautes-Rivières Quelques notes sur les A. LACAILLE 5 Impressions d'hiver en Ardenne G. DELEAU 114 Inscriptions romaines du département des Ardennes Les P. COLLINET 1 Glaudinettes Le temps des J. BOURGUIGNON 170 Micqueau Jean-Louis de Viel-S'-Remy P. COLLINET. 165 Population des Ardennes avant le XIXe siècle Recherches statistiques sur la P. COLLINET à suivre, 109 et 191 Registre des sépultures de Sery Le Al. BAUDON 125 Rimbaud Arthur suite et fin J. BOURGUIGNON et Ch. HOUIN 33 et 141 Rimbaud Iconographie d'Arthur Ch. HOUIN 185 Sedanais Le loyalisme des et leur hospitalité, de 1638 à 1680 suite et fin S. LEROY.. 10, 22, 49, 94, 133, 153 et 176 II POÉSIE. La Meuse Dr SÉJOURNET 79 III. VARIÉTÉS. Biographie ardennaise Le général d'Artaize E. HENRY. . 104 Biographies ardennaises Les deux généraux Poupart E. HENRY 216 Couplet rustique à Avaux-le-Château H. JADART ... 220 Eglise de Mézières Relevé des dates de construction dans l' A. SÉCHERET 31 Etudiant fumacien à la Faculté de Droit de Douai, en 1755 Inscriptions d'un P. COLLINET. 31 — 228 — PAGES Mariage du général Joubert à Grandpré Acte de H. JAILLIOT 105 Portraits Les du prince et de la princesse de Turenne, par Sixc H VOLNEY 218 IV. CHRONIQUES. Ardennais lauréats de l'Académie de Reims 182 Autographe Un de Méhul Ch. HOUIN 203 Découverte d'ossements à Sedan 203 Diplôme de Guillaume, comte de Luxembourg, mentionnant le nom de Godefroid d'Orchimont, comte Sur l'authenticité du P. COLLINET 82 Impression sedanaise de Mathieu Hilaire Une 14 Inauguration du monument d'Arthur Rimbaud Ch. HOUIN 201 Lapierre le Dr, lauréat de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres P. COLLINET 163 Manuscrit d'une histoire d'Ivois-Carignan L. G. et N. GOFFART 15 et 203 Médaille de bornage de l'arpenteur Jacotin Une nouvelle Ch. HOUIN 61 Objets d'art religieux Les appartenant aux églises des Ardennes à l'Exposition rétrospective de l'art français 1900 P. COLLINET 60 Polytechnicien ardennais Un uniforme de à l'Exposition universelle de 1900 Ch. HOUIN 58 Résultats des fouilles faites dans les cimetières gaulois d'Aussonce et de La Neuville-en-Tourneà-Fuy pendant l'année 1900 G. LOGEART 81 Revue Une nouvelle Le Souvenir ardennais 14 Société d'Etudes ardennaises au 39e Congrès des Sociétés savantes La 123 Trouvaille numismatique à Sedan 182 V. BIBLIOGRAPHIE. COMPTES-RENDUS 15, 16, 62, 83, 107, 140, 182 et 220 BULLETINS 32, 64, 84, 124, 164, 184, 204 et 226 VI. PLANCHE. Monument Arthur Rimbaud 201 Sedan. — Imprimerie EMILE LAROCHE, rue Gambetta, 22. REVUE D'ARDENNE & D'ARGONNE SCIENTIFIQUE, HISTORIQUE, LITTÉRAIRE & ARTISTIQUE PUBLIÉE PAR LA SOCIÉTÉ D'ÉTUDES ARDENNAISES 8me ANNÉE — N° 2 DÉCEMBRE 1900 SOMMAIRE RIOMET Etudes campanaires I. Inscription de la cloche de Liart. II. Cloches de l'abbaye de Bonnefontaine. III. Le fondeur Pierre Guillemin. IV. Notes complémentaires sur les cloches de Rumigny de Lamirault de Cerny, leur parrain, et Suzanne de Lancry, leur marraine. Stéphen LEROY Le loyalisme des Sedanais et leur hospitalité, de 1638 à [680 à suivre. VARIÉTÉS I. Relevé des dates de construction dans l'église de Mézières A. SÉCHERET. II. Inscriptions d'un étudiant fumacien à la Faculté de Droit de Douai, en 1755 P. COLLINET. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. SEDAN AUX BUREAUX DE LA REVUE IMPRIMERIE EMILE LAR O C H E 22, RUE GAMBETTA, 22 COMITÉ DE PUBLICATION MM. CHARLES HOUIN, Agrégé de l'Université Histoire et Géographie. ANDRÉ DONNAY, Agrégé de l'Université Langues vivantes. PAUL COLLINET, Professeur à la Faculté de Droit de l'Université de Lille. Secrétaire du Comité. Pour tout ce qui concerne la REDACTION et I'ADMINIS TRATION, adresser toute la correspondance an Bureau de la Revue. MODE & CONDITIONS D'ABONNEMENT La Revue, fondée en novembre 1893, paraît tous les mois et forme chaque année un volume d'environ 250 pages. L'abonnement est fixé à cinq francs pour tous pays et part du 1er novembre de chaque année. La Revue insérera, à la fin des Variétés », les demandes de renseignements ayant trait aux matières dont elle s'occupe les réponses seront communiquées aux demandeurs par le Comité de publication. Il sera rendu compte, dans la Bibliographie », de tout ouvrage concernant l'Ardenne ou l'Argonne, dont un exemplaire sera envoyé au Comité. La reproduction de tout article même la Bibliographie » ou les " Variétés » est interdite, sans le consentement préalable de l'auteur et du Comité, Pour les tirages à part, les auteurs sont pries de traiter directement avec l'imprimeur de la Revue. REVUE D'ARDENNE D'ARGONNE SCIENTIFIQUE, HISTORIQUE, LITTÉRAIRE & ARTISTIQUE PUBLIÉE PAR LA SOCIÉTÉ D'ÉTUDES ARDENNAISES 8me ANNÉE — N°s 3 et 4 JANVIER-FÉVRIER 1901 SOMMAIRE Jean BOURGUIGNON et Charles HOUIN Poètes ardennais Arthur Rimbaud. — VI Rôle d'Arthur Rimbaud en Afrique. Stéphen LEROY Le loyalisme des Sedanais et leur hospitalité, de [638 à 1680 à suivre. CHRONIQUE I. Un uniforme , de polytechnicien ardennais à l'Exposition universelle de 1900 Charles HOUIN. II. Les objets d'art religieux appartenant aux églises des Ardennes à l'Exposition rétrospective de l'art français 1900 P. COLLINET. III. Une nouvelle médaille de bornage de l'arpenteur Jacotin Charles HOUIN. COMPTES-RENDUS & BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUES. SEDAN AUX BUREAUX DE LA REVUE I M PR I M E R I E EMILE LAROCHE 22, RUE GAMBETTA, 22 COMITÉ DE PUBLICATION MM. CHARLES HOUIN, Agrégé de l'Université Histoire et Géographie. ANDRÉ DONNAY, Agrégé de l'Université Langues vivantes. PAUL COLLINET, Professeur à la Faculté de Droit de l'Université de Lille, Secrétaire du Comité. Pour tout ce qui concerne la RÉDACTION et I'ADMINIS TRATION, adresser toute la correspondance au Bureau de la Revue. MODE & CONDITIONS D'ABONNEMEIT La Revue, fondée en novembre 1893, paraît tous les mois et forme chaque année un volume d'environ 250 pages. L'abonnement est fixé à cinq francs pour tous pays et part du 1er novembre de chaque année. La Revue insérera, à la fin des Variétés », les demandes de renseignements ayant trait aux matières dont elle s'occupe les réponses seront communiquées aux demandeurs par le Comité de publication. Il sera rendu compte, dans la Bibliographie », de tout ouvrage concernant l'Ardenne ou l'Argonne, dont un exemplaire sera envoyé au Comité. La reproduction de tout article même la Bibliographie » ou les "Variétés » est interdite,,sans le consentement préalable de l'auteur et du Comité. Pour les tirages à part, les auteurs sont priés de traiter directement avec l'imprimeur de la Revue. REVUE D'ARDENNE & D'ARGONNE SCIENTIFIQUE, HISTORIQUE, LITTÉRAIRE & ARTISTIQUE PUBLIÉE PAR LA SOCIÉTÉ D'ÉTUDES ARDENNAISES 8me ANNÉE — N° 5 MARS 1 9 01 SOMMAIRE Paul PELLOT Essai sur la famille de Salnove. POÉSIE Dr SÉJ0URNET La Meuse. CHRONIQUE I. Résultats des fouilles faites dans les cimetières gaulois d'Aussonce et de La Neuville-en-Tourne-à-Fuy pendant l'année 1900 Gustave LOGEART. II. Sur l'authenticité du diplôme de Guillaume, comte de Luxembourg, mentionnant le nom de Godefroid d'Orchimont, comte Paul COLLINET. COMPTE-RENDU & BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUES. SEDAN AUX BUREAUX DE LA REVUE IMPRIMERIE EMILE LAROCHE 22, RUE GAMBETTA, 22 COMITÉ DE PUBLICATION MM. CHARLES HOUIN, Agrégé de l'Université Histoire et Géographie. ANDRÉ DONNAY, Agrégé de l'Université Langues vivantes. PAUL COLLINET, Professeur à la Faculté de Droit de l'Université de Lille, Secrétaire du Comité. Pour tout ce qui concerne la REDACTION et I'ADMINISTRATION, adresser toute la correspondance au Bureau de la Revue. MODE & CONDITIONS D'ABONNEMENT La Revue, fondée en novembre 1893, parait tous les mois et forme chaque année un volume d'environ 250 pages. L'abonnement est fixé à cinq francs pour tous pays et part du 1er novembre de chaque année. La Revue insérera, à la fin des Variétés », les demandes de renseignements ayant trait aux matières dont elle s'occupe les réponses seront communiquées aux demandeurs par le Comité de publication. Il sera rendu compte, dans la Bibliographie », de tout ouvrage concernant I'Ardenne ou l'Argonne, dont un exemplaire sera envoyé au Comité. La reproduction de tout article même la Bibliographie » ou les " Variétés » est interdite, sans le consentement préalable de l'auteur et du Comité. Pour les tirages à part, les auteurs sont priés de traiter directement avec l'imprimeur de la Revue. REVUE D'ARDENNE * D'ARGONNE SCIENTIFIQUE, HISTORIQUE, LITTÉRAIRE & ARTISTIQUE PUBLIÉE PAR LA SOCIÉTÉ D'ÉTUDES ARDENNAISES 8me ANNÉE — N° 6 AVRIL 1 901 SOMMAIRE Henry VOLNEY Le folk-lore de Givet en 1829 I. Fêtes patronales; II. Coutumes; III. Conte des chats tenant conseil; IV. Pèlerinages ; V. Sorciers ; VI. Elégie patoise. Stéphen LEROY Le loyalisme des Sedanais et leur hospitalité, de 16-38 à 1680 à suivre. VARIÉTÉS I. Biographie ardennaise Le Général d'Artaize Ernest HENRY. II. Acte de mariage du Général Joubert, à Grandpré 30 messidor an VII Henry JAILLIOT. COMPTES-RENDUS BIBLIOGRAPHIQUES Album d'art religieux. Givet, etc.... Ch. HOUIN. — Mém. de la Société des Lettres, etc...., de Bar-le-Duc E. H.. — Notice sur les derniers seigneurs de Sausseuil, par Alb. Baudon E. H.. SEDAN AUX BUREAUX DE LA REVUE IMPRIMERIE EMILE L A R O C H E 21, RUE GAMBETTA, 22 COMITÉ DE PUBLICATION MM. CHARLES HOUIN, Agrégé de l'Université Histoire et Géographie. ANDRÉ DONNAY, Agrégé de l'Université Langues vivantes. PAUL COLLINET, Professeur à la Faculté de Droit de l'Université de Lille, Secrétaire du Comité. Pour tout ce qui concerne la RÉDACTION et I'ADMINISTRATION, adresser tonte la correspondance an Bureau de la Revue. MODE & CONDITIONS l'ABONNEMENT La Revue, fondée en novembre 1893, paraît tous les mois et forme chaque année un volume d'environ 250 pages. L'abonnement est fixé à cinq francs pour tous pays et part du 1er novembre de chaque année. La Revue insérera, à la fin des Variétés », les demandes de renseignements ayant trait aux matières dont elle s'occupe les réponses seront communiquées aux demandeurs par le Comité de publication. Il sera rendu compte, dans la Bibliographie », de tout ouvrage concernant l'Ardenne ou l'Argonne, dont un exemplaire sera envoyé au Comité. La reproduction de tout article même la Bibliographie » ou les » Variétés » est interdite, sans le consentement préalable de l'auteur et du Comité. Pour les tirages à part, les auteurs sont priés de traiter directement avec l'imprimeur de la Revue. REVUE D'ARDENNE D'ARGONNE SCIENTIFIQUE, HISTORIQUE, LITTÉRAIRE & ARTISTIQUE PUBLIÉE PAR LA SOCIÉTÉ D'ÉTUDES ARDENNAISES 8me ANNÉE—N° 7 MAI 1901 SOMMAIRE Paul COLLINET Recherches statistiques sur la population des Ardennes avant le xixe. siècle I. — La population des communes ardennaises relevant du Luxembourg, de 1495à 1566. Georges DELEAU Impressions d'hiver en Ardenne Journal de route Hiver 1900-1901. CHRONIQUE, La Société d'Etudes ardennaises au 39e Congrès des Sociétés savantes. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. SEDAN , AUX BUREAUX DE LA REVUE IMPRIMERIE EMILE LAROCHE 22, RUE GAMBETTA, 22 COMITÉ DE PUBLICATION MM. CHARLES HOUIN, Agrégé de l'Université Histoire et Géographie. ANDRÉ DONNAY, Agrégé de l'Université Langues vivantes. PAUL COLLINET, Professeur à la Faculté de Droit de l'Université de Lille, Secrétaire du Comité. Pour ont ce qui concerne la RÉDACTION et L'ADMINIS6 TRATION, adresser toute la correspondance au Bureau de la Revue. MODE & CONDITIONS D'ABONNEMENT La Revue, fondée en novembre 1893, paraît tous les mois et forme chaque année un volume d'environ 250 pages. L'abonnement est fixé à cinq francs pour tous pays et part du 1er novembre de chaque année. La Revue insérera, à la fin des Variétés », les demandes de renseignements ayant trait aux matières dont elle s'occupe les réponses seront communiquées aux demandeurs par le Comité de publication. Il sera rendu compte, dans la Bibliographie », de tout ouvrage concernant l'Ardenne ou l'Argonne, dont un exemplaire sera envoyé au Comité. La reproduction de tout article même la Bibliographie » ou les » Variétés » est interdite, sans le consentement préalable de l'auteur et du Comité. Pour les tirages à part, les auteurs sont priés de traiter directement avec l'imprimeur de la Revue. REVUE D'ARMÉE & D'ARGOME SCIENTIFIQUE, HISTORIQUE, LITTÉRAIRE & ARTISTIQUE PUBLIÉE PAR LA SOCIÉTÉ D'ÉTUDES ARDENNAISES 8me ANNÉE — N° 8 JUIN 190 1 SOMMAIRE Al. BAUDON Le registre des sépultures de Sery 1628-1660 I. La maladie de l'estappe ».;— II. La peste de 1636. — III. Les guerres de la Fronde. Stéphen LEROY Le loyalisme des Sedanais et leur hospitalité, de 1638 à 1680. — Appendice à suivre. Paul COLLINET L'origine des bois communaux de la ville » de Hargnies 24 septembre 13 14. COMPTE-RENDU BIBLIOGRAPHIQUE Le village et l'église de Renneville, par H. Jadart, avec la collaboration de J. Cartier et G. Menu P. COLLINET. SEDAN AUX BUREAUX DE LA REVUE IMPRIMERIE EMILE LAROCHE 22, RUE GAMBETTA, 22 COMITE DE PUBLICATION MM. CHARLES HOUIN, Agrégé de l'Université Histoire elt Géographie. ANDRÉ DONNAY, Agrégé de l'Université Langues vivantes. PAUL COLLINET, Professeur à la Faculté de Droit de l'Université de Lille, Secrétaire du Comité. Pour tout ce qui concerne la REDACTION et l'ADMINISTRATION, adresser toute la correspondance au Bureau de la Revue. MODE & CONDITIONS D'ABONNEMENT La Revue, fondée en novembre 1893, paraît tous les mois et forme chaque année un volume d'environ 250 pages. L'abonnement est fixé à cinq francs pour tous pays et part du 1er novembre de chaque année. La Revue insérera, à la fin des Variétés », les demandes de renseignements ayant trait aux matières dont elle s'occupe les réponses seront communiquées aux demandeurs par le Comité de publication. Il sera rendu compte, dans la Bibliographie », de tout ouvrage concernant l'Ardenne ou l'Argonne, dont un exemplaire sera envoyé au Comité. La reproduction de tout article même la Bibliographie » ou les Variétés » est interdite, sans le consentement préalable de l'auteur et du Comité. Pour les tirages à part, les auteurs sont priés de traiter directement avec l'imprimeur de la Revue. REVUE D'ARDEM E 1 D'ARGONNE SCIENTIFIQUE, HISTORIQUE, LITTÉRAIRE & ARTISTIQUE PUBLIÉE PAR LA SOCIÉTÉ D'ÉTUDES ARDENNAISES 8me ANNÉE — N° 9 JUILLET 1901 SOMMAIRE Jean BOURGUIGNON et Charles HOUIN Poètes ardennais Arthur Rimbaud fin. — VII Rôle d'Arthur Rimbaud en Afrique. Sa mort. Stéphen LEROY Le loyalisme des Sedanais et leur hospitalité, de 1638 à 1680. — Appendice à suivre. A. SÉCHERET Cahier des doléances d'Yoncq. CHRONIQUE Le Dr Lapierre, lauréat de l'Académie des Inscriptions et BellesLettres. P. COLLINET. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. SEDAN AUX BUREAUX DE LA REVUE IMPRIMERIE ÉMILE R O C H E 22, RUE GAMBETTA, 22 COMITÉ DE PUBLICATION MM. CHARLES HOUIN, Agrégé de l'Université Histoire et Géographie. ANDRÉ DONNAY, Agrégé de l'Université Langues vivantes. PAUL COLLINET, Professeur à la Faculté de Droit de l'Université de Lille, Secrétaire du Comité. Pour tout ce qui concerne la RÉDACTION et I'ADMINISTRATION, adresser tonte la correspondance an Bureau de la Revue. MODE & CONDITIONS D'ABONNEMENT La Revue, fondée en novembre 1893, paraît tous les mois et forme chaque année un volume d'environ 250 pages. L'abonnement est fixé à cinq francs pour tous pays et part du 1er novembre de chaque année. La Revue insérera, à la fin des Variétés », les demandes de renseignements ayant trait aux matières dont elle s'occupe les réponses seront communiquées aux demandeurs par le Comité de publication. Il sera rendu compte, dans la Bibliographie », de tout ouvrage concernant l'Ardenne ou l'Argonne, dont un exemplaire sera envoyé au Comité. la reproduction de tout article même la Bibliographie » ou les Variétés » est interdite, sans le consentement préalable de l'auteur et du Comité. Pour les tirages à part, les auteurs sont priés de traiter directement avec l'imprimeur de la Revue. REVUE D'ARDENNE 1 D'ARGONNE SCIENTIFIQUE, HISTORIQUE, LITTÉRAIRE & ARTISTIQUE PUBLIÉE PAR LA SOCIÉTÉ D'ÉTUDES ARDENNAISES 8me ANNÉE — N° 10 AOUT 1 9 O 1 SOMMAIRE Paul COLLINET Jean-Louis Micqueau de Viel-St-Remy, professeur au Collège de Sedan, pasteur à Givonne et Raucourt, à la fin du XVIe siècle. Jean BOURGUIGNON Le temps des Glaudinettes. Paul COLLINET Variantes de quelques chansons ardennaises. Stéphen LEROY Le loyalisme des Sedanais et leur hospitalité, de 1638 à 1680. — Appendice [suite et fin. CHRONIQUE I. Ardennais lauréats de l'Académic de Reims. IL Trouvaille numismatique à Sedan. COMPTES-RENDUS BIBLIOGRAPHIQUES Inventaire-Sommaire des Archives départementales antérieures à 1700, rédigé par M. Paul Laurent, archiviste. Ariennes. Tome V. Série H supplément Archives hospitalières E. H.. — Compterendu des travaux du XIVe Congrès de la Fédération archéologique et historique de Belgique P. C. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. SEDAN AUX BUREAUX DE LA REVUE IMPRIMERIE EMILE LAROCHE 22, RUE GAMBETTA, 22 COMITÉ DE PUBLICATION MM. CHARLES HOUIN, Agrégé de l'Université Histoire et Géographie. ANDRÉ DONNAY, Agrégé de l'Université Langues vivantes. PAUL COLLINET, Professeur à la Faculté de Droit de l'Université de Lille, Secrétaire du Comité. Pour tout ce qui concerne a RÉDACTION et l'ADMINISTRATION, adresser toute la correspondance au Bureau de la Revue. MODE & CONDITIONS D'ABONNEMENT La Revue, fondée en novembre 1893, paraît tous les mois et forme chaque année un volume d'environ 250 pages. L'abonnement est fixé à cinq francs pour tous pays et part du 1er novembre de chaque année. La Revue insérera, à la fin des Variétés », les demandes de renseignements ayant trait aux matières dont elle s'occupe les réponses seront communiquées aux demandeurs par le Comité de publication. Il sera rendu compte, dans la Bibliographie », de tout ouvrage concernant l'Ardenne ou l'Argonne, dont un exemplaire sera envoyé au Comité. La reproduction de tout article même la Bibliographie » ou les " Variétés » est interdite, sans le consentement préalable de l'auteur et du Comité. Pour les tirages à part, les auteurs sont priés de traiter directement avec l'imprimeur de la Revue. REVUE D'ARDENNE & D'ARGONNE SCIENTIFIQUE; HISTORIQUE, LITTÉRAIRE & ARTISTIQUE PUBLIÉE PAR , LA SOCIÉTÉ D'ÉTUDES ARDENNAISES 8me ANNÉE — N° 11 SEPTEMBRE 19 01 SOMMAIRE Ch. HOUIN Iconographie d'Arthur Rimbaud. Paul COLLINET Recherches statistiques sur la population des Ardennes avant le XIXe siècle. — II La population de la sergenterie de Porcien vers l'année 1300. Paul COLLINET Folk-lore ardennais I. Blason populaire de quelques localités des Ardennes.— II. La veille des morts à Anchamps. CHRONIQUE I. Inauguration du Monument d'Arthur Rimbaud Ch. HOUIN. II Un autographe de Méhul Ch. HOUIN. III. Une histoire manuscrite d'Yvois-Carignan N. GOFFART, IV. Découverte d'ossements à Sedan. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. SEDAN AUX BUREAUX DE LA REVUE IMPRIMERIE ÉMILE LAROCHE 22. RUE GAMBETTA, 22 COMITÉ DE PUBLICATION MM. CHARLES HOUIN, Agrégé de l'Université Histoire et Géographie. ANDRÉ DONNAY, Agrégé de l'Université Langues vivantes. PAUL COLLINET, Professeur à la Faculté de Droit de l'Université de Lille, Secrétaire du Comité. Pour tout ce qui concerne la RÉDACTION et I'ADMINISTRATION, adresser toute la correspondance au Bureau de la Revue. MODE & CONDITIONS D'ABONNEMENT La Revue, fondée en novembre 1893, paraît tous les mois et forme chaque année un volume d'environ 250 pages. L'abonnement est fixé à cinq francs pour tous pays et part du 1er novembre de chaque année. La Revue insérera, à la fin des Variétés », les demandes de renseignements ayant trait aux matières dont elle s'occupe les réponses seront communiquées aux demandeurs par le Comité de publication. Il sera rendu compte, dans la Bibliographie », de tout ouvrage concernant l'Ardenne ou l'Argonne, dont un exemplaire sera envoyé au Comité. La reproduction de tout article même la Bibliographie » ou les " Variétés » est interdite, sans le consentement préalable de l'auteur et du Comité. Pour les tirages à part, les auteurs sont priés de traiter directement avec l'imprimeur de la Revue. REVUE D'ARDEME 1 D'ARGONNE SCIENTIFIQUE, HISTORIQUE, LITTÉRAIRE & ARTISTIQUE PUBLIÉE PAR LA SOCIÉTÉ D'ÉTUDES ARDENNAISES 8me ANNÉE — N° 12 OCTOBRE 1901 SOMMAIRE Paul COLLINET. — Excursions Un après-midi sur les bords de l'Hermeton. Folk-lore de Monthois Fêtes. — Inhumation. — Mariage. — Baptême. Chasse. Ernest HENRY. — Biographies ardennaises Les deux généraux Poupart. VARIÉTÉS 1. Les portraits du prince et de la princesse de Turenne. par Sixc Henry VOLNEY. II. Un couplet rustique à Avaux-le-Château H. JADART. COMPTES-RENDUS BIBLIOGRAPHIQUES Histoire de la Maison de La Marck, par de Chestret de Haneffe Stéphen LEROY. — Commission météorologique des Ardennes '1899 Ch. HOUIN. — Notice historique sur le canton de Monthermé, par D. Albert Noël Dr J. JAILLIOT. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. — CORRECTIONS. Le prochain numéro de la Revue contiendra un article de M. Jean BOURGUIGNON sur le Passage de Pierre-le-Grand à travers les Ardennes en 1717, d'après des documents entièrement inédits et les ouvrages français et russes les mieux informés. SEDAN AUX BUREAUX DE LA REVUE IMPRIMERIE EMILE LA. R O C H E 22. RUE GAMBETTA, 22 COMITÉ DE PUBLICATION MM. CHARLES HOUIN, Agrégé de l'Université Histoire et Géographie. ANDRÉ DONNA Y, Agrégé de l'Université Langues vivantes. PAUL COLLINET, Professeur à la Faculté de Droit de l'Université de Lille, Secrétaire du Comité. Pour tout ce qui concerne la REDACTION et l'ADMINISTRATION, adresser toute la correspondance au Bureau de la Revue. MODE & CONDITIONS D'ABONNEMENT La Revue, fondée en novembre 1893, paraît tous les mois et forme chaque année un volume d'environ 250 pages. L'abonnement est fixé à cinq francs pour tous pays et part du 1er novembre de chaque année. La Revue insérera, à la fin des Variétés », les demandes de renseignements ayant trait aux matières dont elle s'occupe les réponses seront communiquées aux demandeurs par le Comité de publication. Il sera rendu compte, dans la Bibliographie », de tout ouvrage concernant l'Ardenne ou l'Argonne, dont un exemplaire sera envoyé au Comité. La reproduction de tout article même la Bibliographie » ou les " Variétés » est interdite, sans le consentement préalable de l'auteur et du Comité. Pour les tirages à part, les auteurs sont priés de traiter directement avec l'imprimeur de la Revue. Emploi: Emploi à La Tranche-sur-Mer, Vendée • Recherche parmi 729.000+ offres d'emploi en cours • Rapide & Gratuit • Temps plein, temporaire et à temps partiel • Meilleurs employeurs à La Tranche-sur-Mer, Vendée • Emploi: Emploi - facile à trouver ! 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Page 284 manchette.— Pic du Diable, au lieu de Longitude E. 16o V G^\ lisez Longitude E. 16» 6^ 15". — 296 manchette.— Pointe d'York, au lieu de Longitude E. 15o 56' ^2'^ lisez 160 K 30^/. — 299 note 2. — Au lieu de lui assigne 18> 8' 21''^ lisez lui assigne 160 8' 21^'. — 30'> manchette. — Le Romain, au lieu de Longitude E. 16 2' 30''', lisez Longitude E. I60 T SC'. Depuis Great-Fish-Bay jusqu'à la pointe Verte de la baie de la Table exclus! vemeut, les positions données dans le Mantiel oui été prises sur la carte du capitaine Owen. Or, d'après la détermination de la longitude de l'observatoire du Cap, par M. Handerson, qui est adoptée aujourd'hui, il résulte que le capitaine Owen a placé la baie de la Table de 5' trop à rOuest. Il est donc probable que tous les points de la côte depuis Great-Fish Bay jusqu'à la pointe Verte sont donnés dans le JUTanue/avec une longitude E. trop faible de 5'. 436 Faris, imprimerie de Paut Dupont rue de GrenelIe-St-lionoré, 45. AVERTISSEMENT. Je n'ai point eu Toecasion de parcourir la eôte Ouest d'Afrique au S. de l'équaleur; aussi, à l'exception du chapitre I de ce vo- lante qui traite des iles du golfe de Biaffra, tous les renseigne- ments qui suivent, sont extraits d'instructions partielles données par les capitaines français, anglais et portugais qui ont visité cette côte. J'ai fait aussi de nombreux emprunts aux rapports de plusieurs de nos officiers employés à la croisière de la c6te d'Afrique, aux manuscrits et aux cartes que possèdent les archives du Dépôt de la marine. Dans ces divers documents, j'ai choisi les plus récents de pré- férence , en les comparant cependant à ceux dont la date remonte à l'époque oii nos navires fréquentaient souyent cette partie de l'Afrique, alors que la traite des esclaves était autorisée. Ma tâche ici s'est bornée à fondre les uns dans les autres, pour les présenter avec ordre et avec clarté, tous ces documents épars, après les avoir discutés soigneusement. Lorsque des différences dans la position des lieux se sont pré- sentées sans que je pusse parvenir à faire un choix motivé, j'ai in- diqué, par des notes, les autorités et signalé ces difTârences aux navigateurs. Je préviens également que j'ai adopté dans son ensemble, la carfe du capitaine Owen, modifiée par Matson depuis le cap Ledo jusqu'à San-Philippe-de-Benguela. Cette carte générale est la seule qui puisse donner une idée à peu près complète de la côte, bien qu'il y ait lieu de croire que dans toutes ses parties elle n'offre pas la même exactitude que le célèbre hydrographe anglais a mise dans d'autres travaux de VI AVERTISSEMENT. ce genre. La reconnaissance de la côte Ouest de TAfrique au S. de réquateur n'entrait pas d'abord dans le plan de la campagne du Barracouta. Le capitaine Owen n'y put consacrer que fort peu de temps; les marins lui doivent cependant beaucoup pour le service qu'il leur a rendu par cette rapide reconnaissance d'un littoral qui, avant lui, était représenté sur les cartes d'une manière peu exacte. Je dois aussi avertir que le plateau des sondes n'a été qu'impar- faitement exploré. On pourra cependant avoir confiance en géné- ral dans les profondeurs indiquées près du littoral, qui sont don- nées d'après des renseignements récents de divers capitaines, et la carte d'Owen dans quelques parties. On devra en avoir moins pour le^ sondes du large et la limite du plateau, que j'ai déduites de la comparaison de renseignements plus anciens, des cartes françaises, anglaises et portugaises, et des instructions manuscrites de cette époque , que possède le Dépôt des cartes et plans de la marine. Je citerai entre autres celles de Bernard de Marigny, de Warnet de Recouvrance, de Sané Kerbrat, de Détrais, de Gangy et de Des Fontaines. Ces diverses instructions embrassent la partie de la côte comprise entre le cap Lopez et le cap Negro. Elles seraient aujourd'hui bien incomplètes, mais elles m'ont fourni souvent d'excellents points de comparaison, bien que je ne leur aie fait que très-peu d'emprunts. Ainsi qu'on le verra, j'indique, au commencement de chaque chapitre, les noms des capitaines auxquels on doit de connaître à peu près aujourd'hui ce littoral, de manière du moins à pouvoir naviguer avec sécurité dans la plus grande partie de son étendue. Ce sont leurs instructions que j'ai réunies, en m'attachant à reproduire fidèlement le texte dans la traduction de celles écrites ei^ langues étrangères. Si parfois je m'en suis écarté, c'est dans le but de donner à la description plus de clarté et de précision. Quant aux documents français, si je ne les ai pas copiés litté- ralement, c'est que, forcé de les fondre les uns dans les autres et AVERTISSEMENT. vu souvent d'y intercaler des fragments traduits, il m*eût été à peu près impossible d'adopter complètement la même forme que celle choisie par l'auteur. Quant à la nomenclature de la côte, si je puis employer ce mot, elle était fort incertaine et fort incomplète. Ce n'est point par ca- price que j'ai adopté les noms donnés à beaucoup de points. Quand je ne les ai pas trouvés dans les instructions modernes, je les ai cherchés dans celles qui leur sont antérieures et sur les cartes qui leur correspondent. J'ai discuté ces noms avec le même soin que les positions des lieux, et je n'en ai adopté aucun qui ne m'ait offert quelque certitude d'être celui appartenant réellement à la localité, ou bien celui qui lui avait été affecté précédemment. Paris, 1" juillet 1851. Charles DE KERHALLET. AVIS. Les gisements des terres, les relèvements, les directions des routes des vents et des courants sont corrigés de la variation. Pour calculer la variation sur tous les points de la côte d'A- frique, nous renvoyons aux tables I et II du premier volume. Les fonds sans indication de marée sont ceux de la basse mer. MANUEL. — T. m. MANUEL DE Ll MVtGATH.^ A LA COTE ICCIDENTALË D'AFRIOUB. CHAPITRE XVI. LES ILES DU GOLFE DE BIAFFRA. I^s lies du golfe de Biaffra, au nombre de quatre, sont au N. rtle de Fernao-do-Poo; au centre riiha-do-Principe et celle de San-Thoiné ; au S. Tile d*Anno-Bom. Une remarque que nous avons déjà faite, c'est que le pic de Camarâos et les îles du golfe de Biaffra sont placés sur une même ligne, dirigée du N. 33° E. au S. 33" 0. On pourrait penser qu'elles doivent leur origine à un même cataclysme. Le bouleversement du sol, indiqué par ces pics di*essé$ verti- calement et en forme d'aiguille , la nature des roches basalti- ques et ferrugineuses qui les composent, le sable noir, les scories qu'on trouve sur leurs côtes, tout semble prouver que la force prodigieuse d'expansion qui a créé ces masses énormes est le résultat d'un immense travail souteirain. L'ile de Fernao-do-Poo fut découverte a la fln du quinzième siècle, sous le règne d'Alphonse V, par un noble portugais, i*»»- nommé Fernao-do-Poo, qui lui donna le nom d'Ilha-Formosa. Les Espagnols auxquels elle appartient aujourd'hui, en vertu d'un article du traité du 24 mars 1778, par lequel celte île était lie df Fernao-do- 4 LES ILES UL GOLFE DE BIAFFRA. échangée contre celle de la Trinidad, située près de la côte du Brésil, rappellent Fernando-do-Poo, dont on a fait par cor- ruption Fernando-Po. Les nouveaux possesseurs tentèrent de fonder un établisse- mont en bâtissant un fort sur la côte Est de l'île. Mais ils abandonnèrent bientôt ce dessein et Tîle demeura jusqu'en t827, en la possession des indigènes, race de noirs très-remar- quable. A cette époque, le gouvernement espagnol autorisa les Anglais à y faire un établissement, destiné à ravitailler la divi- sion navale croisant sur la côte d^ Afrique pour empêcher la traite des esclaves. Il devait être aussi le centre principal des opérations de la Compagnie d'Afrique^ Le capitaine Owen, chargé par le gouvernement britannique 4' 16' et de G*' 37' 36" de longitude E. De sa pointe du N. O.» nommée Cabo-Forrooso cap BuUen, à sa pointe du S. £., nommée èabo-Agudo cap Barrovtr, elle a en longueur 34 milles ^/^o* De la pointe du N. £.» nommée Cabo*Horatio, à la pointe du S. O., nommée Cabo-Redondo, elle a en longueur 40 milles. La plus grande largeur de File est de 22 milles Vi ; sa moindre largeur est de 14 milles sur la ligne qui joindrait la baie de San-Garlos George-Bay de la côte Ouest, à celle de Caracas Melville-Bay de la côte Est. cabo-Formoso. Cabo-Formoso est une pointe large, saillante, dans le S. 0. et dans TE. de laquelle la côte forme un petit enfoncement. Son pied est garni d'un grand nombre de rochers s'écartant très-peu de la côte, et la plupart apparents. Son sommet pré- sente plusieurs arbres remarquables et fort élevés. De Cabo-Formoso en allant dans FE., la côte court presque en ligne droite jusqu'au Cabo-Horatio, présentant un grand nombre de découpures, formant de petites anses, dont la prin- cipale et la meilleure de toute File est celle de Santa-Isabel Maîdstoue-Bay *, à 5 milles dans le S. 67° E. de Cabo- Formoso. Punta-de-ia-Trim- A 4 miUcs, daus Ic S. 60 30' E. de Cabo-Formoso, se trouve une pointe basse et peu saillante, nommée Punta-de-la Trini- dad, remarquable par un grand arbre. C'est la pointe Ouest d'un enfoncement peu profond, présentant une étroite plage sablonneuse, au fond de laquelle coule un ruisseau. Cette baie i Nous rétablissons, dans cette description, les noms portugais et espagnols, en indiquant, entre parenthèses, les noms anglais donnés aux mêmes points, s Ou Clarence-Cove ; elle a reçu ces deux noms. dad. Punta-del-Conde. Baie de lu Vénut. FERiNAO-DO-POO. - ISLOTE-DON-HENRIQUE. 7 a une étendue de 1 mille environ entre ses deux pointes; elle se termine vers t'E. à la pointe nommée Ptmta-del*Gonde, égaler- ment peu élevée, et présentant à son extrémité quelques roches. A Vs de mille du'rivage, on trouve dans N. à l'O. 17^ S. C'est sa his grande dimension. Il se compose d'un groupe principal de trois grands rochers réunis à la mer basse par un banc de sable qui leur sert d assise com- mune ; on le nomme Islote-Don-Henriqiie Adélaïde-Islét. Il isioie-oon-Henri- est, dans sa partie de l'E., situé à 189 mètres de l'extrémité de Punta-Christina, avec laquelle il forme un canal, profond dans son milieu de 15 ou de 16 mètres, et large au plus de 100 mètres, en raison des bancs qui contournent Punta-Christina, ainsi que de ceux qui entourent l'îlot, et sur lesquels on trouve des fonds de 3 et de 1 mètre. L'Islote-Don-Henrique, qui, vu du large, parait former trois Punta-Cbrittina. que. s LES IUS m GOLFE m BL4FFRA. îlots séparés, est prolongé dans TE. à une distance de 95 mè- tres environ par un banc de petits fonds variables, depuis Ijusqu à 3 mètres. A Taccore de ce plateau , on trouve de 6 à 8 mètres dans cette direction. Ce même banc se prolonge dans le N. 40° E. de l'extrémité Est de rUot à une distance de 168 mètres. A soa accore dans cette direction, les fonds accusent 10 et 14 mètres, et tombent brusquement à 3 et à 1 mètre sur le banc. Dans le N., ce même banc s'étend au large à la distance de 180 mètres de l'extrémité de Tilot. Les fonds à son accore dans celte direction sont de 8 et 9 mètres, puis tombent brusque- ment à 3 mètres siir le banc. Il se rétrécit ensuite l^eaucoup vers l'extrémité Ouest de rUot, à 76 mètres de laquelle on trouve des fonds de 7, 9 et 10 mètres. L'Islote-Don-Henriqiie et le banc qui le prolonge dans l'E., forment le côté Oue$t de la passe d'entrée de la baie de San^- Isabei. L'amer pour parer le banc est de se tenir un peu dans TE. du méridien delà partie Est de Punta-Christina. Baie de santo-isa- La baic dc Santa-Isabcl est comprise entre l'Islote-Don-Hen- ^^ * rique et Punta-Chrislina, à l'O., et la presqu'île ou Peninsula- Vernanda, à l'Est. L'extrémité de. cette presqu'île étroite et formant sur la ligne de la côte une saillie longue de 750 mè- tres, reste de Punta-Christina au N. E., à un peu plus de Va mille, largeur d'ouverture de la baie. Celle-ci se creuse entre ses deux pointes sur une profondeur de Vs de mille environ, et sa côte formée de falaises rocheuses très-élevées, surtout de- vant la ville, décrit un arc de cercle à peu près régulier. Une plage de sable étroite s'étend dans la partie de l'E. au pied de ces falaises, dans lesquelles on a pratiqué des escaliers pour gravir jusqu'au plateau, sur lequel s'élève la ville. Ce plateau est vaste et son élévation varie de 30 à 60 mètres. Une cale a été construite également dans cette partie, et les canots peuvent y accoster très-facilement. Peninsuia-Feman - Peninsula-Fcmanda est une langue de terre, large de 60 mètres; da. E., Punta-Fernanda au N. 36° E. Mais on peut mouiller encore plus près de la côte, dans le même relè- vement de la maison du gouverneur. Lorsqu'on viendra de l'O. du du N. O. . attaquer l'île de Mnmtre d attaquer Fernao-do-Poo, elle apparaîtra à une certaine distance comme \^J^'^ ^ ^ > *""- un groupe de trois montagnes inégales en hauteur. Du mouillage 10 LES ILES DU GOLFE DE BIÂFFRA. devant le fleuve da Yieux-Calebar, Tile présente deux plans de hantes terres, dont le pins élevé, décrivani une courbe, présente à son centre un pic culminant, qui est celui nommé Fernao-do^ Poo. On lé voit quelquefois de beau temps clair, à 100 milles de distance, mais, dans les temps sombres, et surtout avec les venu de la partie du N., c'est à peine si on le distingue au large à 4 ou 5 nhilles. Après avoir reconnu le Cabo-Formoso, pointe N. O. de rile, on dirigera la route dé manière à en passer à 3 railles sur son méridien^ On apercevra alors dans TE. une pointe sail- lante, qui est le Cabo-Horatiè, pointe N. E. de rile, qu'il ne faut pas confondre avec Punta-Fernanda, extrémité de la pres qu'Ile de ce nom ; ce qui arrivé assez souvent. Peninsula-Fernandà, formée' par une terre étroite et élevée,, coupée a pic à son extrémité, s'avance en effet vers le N.; mais ce n'est que iorsqu*dn est au mouillage dans la baie qu'on juge bien de cette saillie. Lorsqu'bii vient du large, elle est en grande partie masquée par les iîautes terres qui l'avoisinent. Il en est de même de IlsIote-Don^Henrique, qui se confond avec elles. Ce n'est qu'à petite distance qu"on la découvre et qu'on re- connaît bien rentrée de la baie. Dès qu'on aura dépassé dans l'E. le Gabo-Formoso, on fera route au S. E. environ, droit sur la baie, et l'on tardem peu à reconnaître la tour du phare, puis les édifices delà Peninsula- Fernanda. On fera route alors pour ramener à l'E. la tour du feu, et Ton gouvernera ainsi jusqu'à ce qu'on ramène au S. 62° E., le milieu de la maison du gouverneur, située à la partie Est de la baie. Dès qu'on l'aura à ce relèvement, on courra droit sur cette maison, en la tenant au même relèvement, et l'on donnera ainsi dans le milieu de la passe. Sur le méridien de rislote-Don-Henrique, on aura, à la route indiquée, 30 mètres, puis des fonds irréguliers entre 29 et 18 mètres dans la passe même, et peu après 24, 22 et 20 mètres dans la baie. On peut mouiller en tenant la maison du gourverneur dans le relève- ment indiqué par 20 ou 21 mètres à V4 àe mille de la terre. Un autre amer peut encore servir à donner dans la baie, mais il faut, pour l'employer, reconnaître les deux arbres remar- FERNAO-DO-POO. — BAIE DE SANTA-ISJBEL. 11 quables qui le traoBt. Le. premier est situé ao sontniet et sur le bord même de la falaisç, dans la partie Ouest de lu baie ; derrière loi, on voit sur le plateau trois maisons; le second est placé sur le plateau et dans l'intérieur, à 715 mètres de dis- tance du premier. Ces deux arbres» l'un par l'autre et dans l'alignement du pignon Ouest de la maison intermédiaire, font passer par les fonds de 7 mètres, précisément à l'extrémité du banc qui pro- longe dans rO. PuntarFernanda. 11 suffira donc pour donner dans la baie, si Fon ne veut pas passer par des fonds de 7 mè- tres, de se . tenir un peu à FO. de cet alignement, et d'ouvrir les deux arbres indiqués de 5^ ou de 69. Quand on sera sur le parallèle du banc de Punta-Fernanda, on trouvera 10 mètres à eette route, puis peu après les fonds augmenteront jusqu'à 22 mètres. Je ne conseille pas de donner de nuit dans la baie, si on ne la connaît pas, vu que la passe est étroite; il vaudra mieux, dans ce cas, jeter l'ancre en dehors, par des fonds de 41 ou de 45 mètres, à 1 mille de la terre; relevant le feu qui se voit à 8 ou 9 milles, au S. 33 E. de cette pointe, à 9 milles, on [^"*n. aS^'^so? trouve la pointe obtuse et peu saillante de San-Carlos Charles- {^^^^q *23^ u' FoUy, pointe Sud de la baie du même nom, nommée aussi baie' de rOuest George-Bay. Cette pointe est médiocrement élevée. Entre Cabo-Redondo et la pointe San-Carlos, la cote est fort découpée et présente un grand nombre de pointes rocheuses assez saillantes, formant entre elles des enfoncements de peu d'étendue. Les terres s'élèvent ensuite au-dessus des falaises, mais moins abruptes que sur la côte du S. De la pointe San-Carlos, la côte Sud de la baie court directe- ^aie de &in-car- ment vers TE., sur une étendue de 4 milles ^U î ^^^^ médio- crement haute, rocheuse et très-découpée. Elle est accore, bien fue présentant çà et là des récifs à l'extrémité des pointes qu'elle forme. On trouve fort près d'elle de 9 à 10 mètres d'eau, et à 1 mille au large de 36 à 38 mètres. Après avoir couru sur une étendue de 4 milles ^4 vers l'E. et formé une pointe aiguë, en face de laquelle on voit un îlot écarté de Viq de mille, qui se réunit à la pointe par des roches sous l'eau, la côte se creuse et s'arrondit en arc de cercle, offrant une belle plage de sable, coupée çà et là par quelques pointes rocheuses. Cette plage est basse, et les terres du fond de la baie présentent une plaine très-boisée, qui s'étend seule- ment à petite distance du rivage. Plusieurs ruisseaux se jettent à la mer dans cette partie, et l'on peut s'y procurer une eau de bonne qualité; le principal de ces cours d'eau se trouve dans la partie Nord de la baie. J^ pointe Das-Cabras est une pointe rocheuse, découpée ^"^'"^^ DasObr»». et de forme arrondie, dominée par une colline de médiocre élé- vation. Vue du large dans TE. S. E. à 13 milles, elle se termine en talus descendant doucement à la mer. C'est la pojote Nord de la baie de San-Carlos. Elle reste de la pointe de ce nom 16 LES ILES DU GOLFE DE BIAFFRA. au N. 58° E. à 7 milles V4 de distance. C'est la largeur d'ou- verture de la baie, dont la profondeur est de 3 milles V2 sur la ligne qui joindrait les deux pointes. La pointe Das-Cabras est saine; on trouve 7 mètres dans le S., et 5™ 4 sur son parallèle à 260 mètres de distance; à Vî mille dans TO., on a 40 mètres. Ilots Das-Cabras. Dans Ic N. 8** 0. dc celte pointe, à 1 mille Vs environ, on voit Le ,rand-!lot. r » 4» i Lat. X. 3 bien qu'élevée > ne présente cepen- dant que des collines, entre lesquelles coulent un grand nombre de ruisseaux. La partie Sud, au contraire, est dominée par des montagnes à pentes rapides, surmontées, comme nous Tavons dit, d'aiguilles de granit. Ces montagnes sont couvertes de bois épais et de leurs flancs descendent une foule de ruisseaux. Le sol consiste, dans beaucoup d'endroits, en une terre noire mêlée de gravier et d'un sable; elle est très-fer- tile. Dans d'autres, on trouve une argile Irès-fine et excessive- ment compacte» On reconnaît également des traces de volcans éteints dans plusieurs parties de l'île, et de grands espaces sont Couverts de pierres volcaniques qui servent à bâtir. Une première chaîne de pics liés entre eux et formant une ligne régulière traverse l'île dans sa lûfgeur, courant du N. 0. au S. E. La Barriga-do-Pàpagaio en est le pic principal ; îl est ~ remarquable par sa forme arrondie an sommet. Une seconde chaîne rapprochée de celle-ci se dirige dn N. 60>O. au S. 60'° E., courant à^ angle aigu avec !a précé- dente, de façon qu'elles se réunissent sur la côte Est de l'île en un sommet commun. Dans cette chaîne, se trouve le Pico*-Charrote et celui nommé 0-Pico , qui est la plus haute montagne de l'île. o-pico. M. de Langle a trouvé 800 mètres pour son élévation ; il se termine par une aiguille verticale et se trouve à peu près au centre de l'Ile. L'Ilha-do-Prîncipe, avec un temps clair, peut être aperçue à 60 milles de dislance, et sa reconnaissance est des plus faci- les, grâce aux formes singulières de ses montagnes. Tl LES ILES DU GOLFE DE BL\FFUA. Population. Ville de San- Anto- nio. Climat, saisons. Productions de La population de l'île s'élève à 4,584 individus blancs, mu- lâtres et noirs; dans ce chiffre, il y a 3,324 esclaves, et seu- lement 138 blancs et mulâtres, puis 1,122 noirs libérés. La presque totalité de la population habile dans la ville de San-Antonio, la seule de l'ile, car aucun autre lieu ne mérite le nom de village. Le gouverneur et les autorités y résident. La ville de San- Antonio, qui donne son nom à la baie au fond de laquelle elle est bâtie, s'étend sur un rivage sablonneux entre deux petites rivières, le Rio-dos le Rio-do-Papagaioau Ces deux rivières coulent parallèlement l'une à l'autre, sur les dernières pentes de la chaîne centrale de l'île et sur son versant duN. E. Le séjour de San-Antonio est excessivement malsain. Le climat de l'Ilha-do-Principe est à peu près le même que celui du Gabon il est très-chaud et très-humide ; cependant, la température est moins élevée que sur le continent voisin, parce que les chaleurs sont modérées d'une manière sensible par les brises de mer. On ne connaît ^uère dans celte île, comme au resie dans celles du golfe de Biaiîra, que deux saisons celle des tornades et des orages dure depuis le mois de mars jusqu'au milieu de septembre. On a, dans cette partie de l'année, des alternatives de pluie et de beaux jours, et c'est la saison la plus agréable. Juillet et août sont, comparativement, les mois de sécheresse c'est l'époque des brises frairhes du S. 0. La saison des pluies commence à la lin de septembre et se prolonge jusqu'au mois de mars c'est l'époque des calmes ou des petites brises. On a également dans cette saison de violents orages. L'Uha-do-Principe produit du café et du cacao ces deux denrées sont les seuls articles d'exportation importants ; elle fournissait autrefois du sucre, mais la culture de la canne a élé entièrement abandonnée. On y recueille aussi de la cannelle, durocou, du poivre noir et du girofle. On y cultive des fruits et des légumes de toutes espèces, et l'on trouve dans les forêts plusieurs genres de bois précieux ou utiles. ILHA-DO-PRINCIPE. — PEDRA-DE-GALHA. 23 Lorsqu'on vient du large attaquer rilba-do-Princîpe, . il est recommandé en générai de s*en tenir au S. pour n'être pas en- traîné, par les courants qui» le plus souvent» portent dans les environs de celte île au N. E. et au N. N. E., avec une vitesse de 1 mille ou de 1 mille Vi à l'heure. Cette précaution est indispensable quand on veut aller mouil- ler dans la baie Das-Agullias, communément nommée baie de l'Ouest, ou lorsqu'on se rend à l'IIha-do-Principe dans la sai- son des calmes. Mais, quand on se rend à la baie deSan-Antonio, située dans le N. E. de l'île, et qu'on a les brises de S. et de S. 0. bien éta- blies, on peut indifféremment passer au N. ou au S. de Tile. Il sera rare en passant dans le IN. qu'on n'atteigne pas la baie le San-Antonio en deux bords. J'ai fait plusieurs fois cette route sans aucun inconvénient. A 20 ou 22 milles de Tile, dans TO., on rencontre d'ordi- naire un grand nombre de mouettes et d'autres oiseaux de mer qui signalent l'approche de la terre, qu'on n'aperçoit pas dans les temps brumeux. Cette remarque peut être utile. La nuit, quand par le passage du navire ils sont forcés de quitter la mer où ils sont souvent posés, ils s'élèvent en tour- noyant dans Tair et poussent des cris plaintifs et répétés. LaPonta-de-Flora est la pointe Nord de l'île, elle est également ponu-d-Fiora sa pointe du N. £. ; elle est rocailleuse et, dans sa partie Sud, présente de petites falaises abruptes; elle est saillante et gar- nie à son extrémité de quelques roches fort rapprochées d'elle. Elle est irès-accore et, à petite distance dans l'O., on trouve 18 mètres; dans le N., 22 mètres. Dans le N. 22° 0. de cette pointe, à un peu moins de 2 mil- pedra-de-ctiha les, on voit une roche dénudée, assez basse pour être de nuit LaNoix-dMîaUef fort dangereuse, bien que la mer y brise toujours. On la nomiue Pedra-de-Galha ; elle est d'une teinte noirâtre et de nature fer- rugineuse. Quelques parties sont formées de basaltes à aiguilles droites, élevées de 3 mètres au-dessus du niveau de l'eau. Cette roche est très-accore ; on trouve à la toucher dans le N., 32 mètres; dans l'O., 34 mètres; dans l'E., 13 mètres. C'est de ce côté que se rendent les pêcheurs qui, en général, y font une pêche abondante. Ilot Bonbon. 24 LES ILES DU GOLFE DE BIAF FRÂ. Pedra-de-Galha forme avec Tile un passage sain et phifond dans lequel leà fonds varient de 27 à 30 fiiètres ; on peut y passer san^ crainte^ du moins on n'y a pas reconnu jusqu'ici de dangers cachés, et la nature générale du fond est sable, parfois entremêlé de roche. Sur Pedra^e-Galhii on remarque quelques taches blanches occastonnëes par la fiente des oiseaux de mer. A la distance de ^/a de mille dans le N. de cet écueil on ne trouve pas de fond à 180 mètres. Dans TË. de la Ponta-Flora, la c6te présente une petite anse sablonneuse de Vs miU^ de long ; la pointe Est de cette anse, sablonheuse et basse est garnie de deux petits îlots rocheux, situés peu âu N., séparés d'elle et très-rapprochés ; on en voit 1 heo-Bom-Bom. cucorc Un troisième nommé Ilheo-fiom-Bom, contre lequel la mer brise le plus souvent. Cet îlot est élevé, très-boisé et de forme arrondie; vu de TO., il paraît être une pointe avancée de la terre, et, quand on est dans le N., se confond souvent avec elle il est sain et accore. Sur le sommet des coteaux qui dominent les rochers de la côte, on remarque dans les envi- rons de la Ponta-Flora quelques habitations au milieu de la verdure. ponta-Das-Burias De l'Ilheo-Bom-Boni à la Ponta-das-Burras, il y a un peu plus de 2 milles; dans Tintervalle, la côte se creuse irréguliè- rement , est très-boisée jusqu'aux rochers qui forment lë ri- vage, et monlfe çâ et là entre les pointes rocheuses quelques petites plages sablonneuses. On trouve le long de la côte, entre riiheo-Bom-Bom et la Ponta-das-Burras, des fonds variables de 6°» 6 à î 6 mètres. La Ponta-das-Burraà eSt haute, découpée et rocailtedse. La mer brise à son extrémité, mais elle est saine et Ton a 14 mè- tres fort près d'elle. On volt quelques habitations au milieu de la verdure, sur les collines qui dominent cette pointe, réunie à la côte par une langue de terre étroite et basse qui, danô certaines positions, peut la faire preiidre pour un îlot détaché. A la partie Est de celte pointe, on remarque une petite anse sablonneuse. Il y a bon mouillage dans l'espèce de baie formée par la côte entre rUheo-Bo^-Bom et 4a Ponta-das-Burras, par 16mètre»y fp'»intc des Ane ILHA-DO-PRINCIPE. - BAIE DAS-CABRAS. 25 fond de sable. Maïs, avant de jeter l'ancre, il est nécessaire dé s'assurer de l'espèce du fond. Au miUeu de cette baie, sUr le sônlmet des collines, on toit, dans des massifs de verdure, une grande habitation. De la Ponta-das-Burras, la côte, en général rocailleuse à son pied et parfois formée de falaises d'iinè hauteur médiocre, avec quelques petits enfoncements sablonneux, court à l'E. 26° S. Tespace de 1 mille Va jusqu'à la Porita-do-Mosteiro, pointe large, saillante et élevée contre laquelle la mer brise souvent avec violence. C'est la pointe N. E. dé Tile. Devant cette pointe et presque à la toucher, ota voit un îlot rocheuîc d'une couleur noire, nommé Ilheo-deSanta-Anna. Plus au large, à Vio de mille de in même pointe et dans le N. 60° E. à peu près, on remarque un groupe de rochers noirs élevés et dénudés, assis sur un plateau de petits fonds qui les réunit à la Ponta-do-Mosloiro. Le plus gros de ces rochers, nommé Ilheo-do-Mosteiro, est haut de 8 ou 9 mètres environ. Près de lui, dans le N., on trouve des fonds de 8 ou de 10 mètres. Deux autres têtes de roches pa- raissent dans rO.,à petite distance, et une troisième, sur laquelle la mer brise, se trouve dans le milieu du passage qu'il forme avec rilheo-de-Santa-Anna. Sur le sommet de cette dernière, il reste 3" 2 d'eau. Il serait très-dabgereux d'essayer de passer entre ces rochers. Sur le parallèle de Tllheo-do-Mosteiro, à Vio àe mille, on voit un second îlot plus petit et plus bas, nommé tlheo-do-Dia- mùnie, sur lequel la mer brise avec force. Il faut coUtourner dans TE. tous ces îlots par des fonds de 54 ou de 56 mètres qu'où trouve à Va de mille, et Ton doit, lors- qu'on s'en trouve dans le S., se défier du courant qui porte avec force dans leur direction. Dé ce côté, ils sont accores et l'on trouve, à */iode mille de distance, 20 et 21 mètres d'eau, fond de roche le plus souvent. Au S. de la Ponta-do-Mosteîro, la côte, tout à fait rocailleuse et garnie de brisants, se creuse et forme une petite baie assez profonde uommée baie Das-Gabra^, dans laquelle la sonde, presque partout, accuse des roches. La côte se termine au S. par la pointe rocheuse, aiguë et haute Ponta-do-Mostdro Pointe-du-Monas- tèrr^ nbeo-de-Santa-An- Ilheo-do-Mo8teiro. Ilheo-do-Diamante Ilot du Diamant. Lat. N. l^ICKIi". Long. K. 5» V 32". Baie Das-Cabras Baie des Chèvres. 2Q LES ILES DU GOLFE DE BIAFFRA. Ponta-do-capitao nomméc Poiila-tlo-Capilâo. Celte pointe, qui est saine et accore ointe u .api ai- ^.^^. ^^^ j^ ^^^^^ esllapoînie Nord de la baie de San-Antonio, Tune des plus belles de Vile, Elle est presque sur le même mé- ridien que la Ponta-do-Mosteiro, et à Vi niilie de distance. Baie de San-Anto^ La baie de San-Autonio est comprise entre la Ponta-do-Capi- "'"^ tclo au N. et la Ponta-da-Garça au S., pointes distantes de 2 milles Va environ et qui sont situées sur le même méridien, à très-peu de chose près. En parlant de ces deux pointes, la côte Nord de la baie et celle du S., toutes deux fort découpées et présentant un grand nombre d*aoses au fond sablonneux, dans lesquelles la mer est généralement très-belle, se rapprochent graduellement à me- sure qu*on s'enfonce dans la baie, et forment une sorte d'en- tonnoir au fond duquel se trouve, sur une plage sablonneuse, la ville de San-Antonio. On ne peut lapercevoir du large, ni de rentrée même de la baie, à moins d'être très-rap proche de la côte du N. La baie de San-Anionio offre l'inconvénient d'être exposée aux vents d'E. et de S* E., qui soufflent durant les lornades. Mais le fond présente une bonne; tenue; aussi, pcul-on y mouiller avec sécurité, quand on est sûr de ses ancres et de ses chaînes. Il est aussi parfois dinicile d'y pénétrer, à cause des coarauls portant d'ordinaire au N. et auN. N, E. et des vents régnants du S. au S. S. O. On éprouve, le plus souvent, des calmes coupés par des risées, quelquefois violentes, lorsqu'on s'en approche; car ce n'est qu'à une assez grande distance dans le N. de l'ile, que les courants d'air, divisés par les hautes montagnes qui la dominent dans le S., se réunisent et se fon- dent dans la brise générale du S. S. 0. Le malin, on a souvent des brises variables de terre, et il faut louvoyer pour entrer dans la baie, ou bien l'on doit mouil- ler dès qu'on trouve un fond convenable. On peut atteindre la baie de San-Antonio, en venant par le N. ou par le S. de l'Ile. En raison des courants généraux dirigés vers le N., on préfère, avec les vents du S. S. 0., pas- ser dans le Sud. J'ai fait l'une et l'autre route sans rencontrer de difficultés pour gagner la baie. . I^^ns la rouic par le N., on viendra passer ù Vî mille au N. lLHA-DO-H{IiNClPE. — BAIE 5>E SAN-ANTOMO. 27 de l'ile Pedra-de-Galha sur son Tnéridien, ou bien on en pas* sera à la même distance dans le S. Quand on aura doublé cette île, on fera route directement à TE. et Ton se trouvera en calme, le plus souvent, lorsqu'on sera sur le méridien de la Ponta-das-Burras. Il faudra alors profiter de toutes les risées pour dépasser cette pointe et la Ponta-do-Mosteiro. Quand on arrivera sur le méridien des îlots Do-\losteiro, on reprendra d'ordinaire la brise variable du S. .au S. 0.; avec ces vents on devra faire un long bord à TEsl* La brise deviendra plus régulière et plus fraîche à mesure qu'on s'éloignera de la côte. Quand on aura fait un bord assez au large pour porter sans peine au vent de la Ponta-da-Garça, on pourra virer de bord, et cette seconde bordée conduira pres- que toujours à l'ouvert de la baie. Si l'on contourne l'île dans le S., on viendra passer à quel- Rouie par le ?. ques milles au large de la Ponla-Grossa; de là, on dirigera la route de manière à donner dans le canal formé par la Ponta-do- Pico-Negro et la Caroclia ; puis on remontera la côte Est de Tîle, en ne s'en tenant pas trop près pour éviter les calmes et en faisant route de manière à rester dans TO. du méridien de la Ponta-da-Garça. On pourra ainsi mouiller, en cas de calme, ou se laisser entraîner par le courant, jusque devant la baie. Nous allons décrire maintenant la baie de San-Antonio. La Ponta-do-Capitâo est une pointe saillante, élevée, langue de terre étroite, se terminant à la mer par des falaises de ro* chers d'une élévation médiocre; elle est très-saine, comme nous l'avons dit, et très-accore. Elle est la pointe Est d'une baie grande et profonde, dont le fond présente une belle plage sablonneuse nommée Pi aia- das-Formigas, à la partie Ouest de laquelle coule un petit ruis- seau. Cette baie se termine à la pointe de Santa-Ânna, haute, boi- sée et formée à son pied par des falaises rocheuses, peu éle- vées, garnies de quelques roches. Sur cette pointe, il existait jadis un petit fort armé de 6 pièces de canon. La baie a /io de mille d'ouverture entre ses deux pointes. Le fond y varie de liais mètres, et jusqu'au près de la plage on trouve 7 mètres. Sa nature est sable et coquilles ou corail. Cette baie est ouverte Pointe de Faii'a- Anna. 28 LES ILES DU GOLFE DE BIÂFFRA. attx vent6 de S. £., et il serait imprudent d'y mouiller dan$ ta saison des Tornades. Il y a, n outte, Coûtent do ressac à lu plage. osRoques En face de là pointe de Santa^-Aflnii, à moitié de Vio de mille, Le* Rochers ^^ ^^^^ ^^ gFoupe d'îlots, nomm4 Os-Roqiiés. Ils sont assis sur un plateau commun qui s'étend peu dans VE»^ mais qui, dans le N. E. et le N., se prolonge à Vio de mille. A l'accore de ce plateuu, les fonds varient de 9 à 7 mètre^i Le plus gros de ce* îlois est un rocher élevé de 20 mètres à- peu près, couvert de brotisâailles et d'arbustes. Lorsqu'ou vient de !'£.> il parait confondu avec la pointe de Santa'-Anna; mais il éfl est bien détaché, quand on le relève dn Nord. Il y a passiitge pour des canots entre cet Hot et la pointe. Le fond y varie de 3 2, 4°» 9 et 6 mètres. Là mer brise d'ordinaire contre cet îlot et contre la pointe dfe Santa-'-Anna, de sorte que le débarquement y est souvent impossible. Basse de santâ-An- L» faûss^ dc Sdutd-Auna cst uuc lêtc dc rochc isolée, Sur "° laquelle il ^este 3* 6 d'eau ; elle est située dans le S. 37^ O. dé l'Ilot dottt hOuB VenoUS de parler, à la distance de Vio de mille. Elle est à tib peu moine de ^^o de mille de la côte. Celte roche rtô marque pas. On trouvé près d'elle des fonds de 13 mètres dans l'E., de 14 mètres dans le Sud. Il faut, pour l'éviter, se atôhîr à ^/lo de mille de h côté, aussitôt qu'on a dépassé dans rO. le méridien de la pointe de Santa-Aiina, ou ne pas dépas- ser dans le N. la ligne qui joindrait la Ponta-do-Capiiao à la Ponta-do-Demonio» De celle pointe, la côté Nord de la baie de San-Antonio court vers l'O., formée de falaises rocheuses Tespace de Va n^îï'e environ. Au-dessus de ces falaises, les terres très-boisées s'é- lèvent d'une manière assez abrupte. Au sommet de ces collines, à l'endroit où cessent les Khlaises du rivage, on voit une petite Gha elle de Santa- ^^apelle ct uuc hciWlatiott. Ccltc chapcllc se nomme Sanla- Anna. Auua. La côte de lu, toujours élevée et boisée, présente Un rivage formé de rochers qui permettent cependant de débarquer, tl se creuse peu profondément, et il est découpe par plusieurs pointes rocheuses entre lesquelles se trouvent de pelites plages ILUA-DO-PUINCiPE. ~ VILLE DE SAN-ANTONIO. 29 de sable. On voit, dan^ cette espèce de baie quelques maisons sur les collines, et quelques-unes aussi i^ur le rivage; près de ces dernières, se trouve un ruisseau où l'on peut ^e procurer de bonne eau* Dans la 'saison ^ècbe, il ne comppnique pa^ tou- jours avec la mer et filtre à travers la petite pl^ge de sable qui Yen sépare. Ce ruisseau coule dans un vallon QncAi^^^ entre deux plateaux de collines boisées et assez élevées. La baie dont nous venons de parler se termine à la Ponta* Forte, pointe rocheuse peu saillapte , très-découpée et de laquelle les collines de la plage s'élèvent d'une manière abrupte. Cette pointe est à Vio de mille de la ville de San-Antonio. De la Ponta-Fgrte, la côte présentant le même aspect, pres- que partout rocbeusa à ^n pi^d, fort découpée, et formant çà et là quelques petits enfoncements sablpnueux, s*éiend jusqu'à la pl^ge de sable sur laquelle s*élève la ville. Un peu avant d'arriver à celle-ci, on remarque sur la côte deuxgrandes mai- sons, avec des jetées la première, Casa-Fefeira ; h seconde, Casa-Gaetano, Cette dernière sert d'habitation au gouverneur, et Ton débarque facilement au ipôle qui est construit vis-à-vis d'elle. Les embarcations ne pei^vept avancer plus pin et ne trouveraient pas d'eau pour atteindre le rivage devant la ville. Il s'y trouve, ea outre, plusieurs groupes de roches éparses sur le fond. Pour se reudre de la Casa-Q^etano à la vjUe, pq traverse le pont jeté sur la petite rivière Dos-Frades. La ville s'étend sur le rivage et dans une plaine basse et marécageuse., entou- rée p^r la rivière Dos-Frades au N. O., par celle Do-Papagaio au S. £.; quelquefois la mer fait refluer le^^^ e^u\ jusque dans les rues. Elle est abritée par de hautes colline^, des mon- tagnes couvertes de bois , et tellement humide, que l'on a été forcé de bâtir les maisons sur pili^tis. Le rez-de-chaussée, formé par les pieux qui supportent l'édifice, sert de logement aux animaux domestique^. Les mfiisQns sont construites en bois, d'un aspect misérable, et beaucoup tombent en ruines. La ville est assez régulière, et l'on y compte jusqu'à si^ églises. On comprend combien un pareil séjour, par sa position même, est malsain sous un climat brûlant et humide. Ponta-Forte. Casa-Fereira. Ga8a>Gkieano. RiTière Dos-Fra- des. Ville de San-Anto- nio. M LES ILES DU GOLFE DE BIAFFUA. Rivière Do-Papa- Lu l'ivlère Do-Papûgaîo ou de San-Antonio coule au S. E. de Perroquet *^ la villc. DevaiU ' i*embouchure de ce petit cours d'eau, il existe quelques bancs de sable. En face de la plage, sur laquelle s'élève la ville, on trouve de petits fonds variant de 1°* 6 à 2 mètres, sur une étendue de */io de mille. De la rivière Do-Papagaio, la côte court vers TE. N. E., ro- cheuse et présentant le même aspect que celui de la côte Nord de la baie ; elle est fort découpée et forme plusieurs petits en- foncements sablonneux, entre quelques pointes rocheuses sail- lantes. Dans l'un de ces enfoncements sablonneux, situé à Vs de mille de la ville, et dans un vallon très-profond coule un ruisseau qui fournit de très-bonne eau ; on l'appelle Âgoada- Agoada-dos-portu- dos-Portugucscs. Sur la pointe Est de la petite, baie au fond d"rportugai!r ^ de laquelle il se trouve, on voit une grande habitation nommée uabitation de San- Sau-Joao. Ccttc poiutc cst asscz saillautc, fort élevée, et la côte joao. ]g 1^ court vers TE. sur un espace de */io de mille jusqu'à un AToada-dos-Fra»- s^ntre ruisscau nommé Agoada-dos-Franceses, qui offre égale- ment une excellente eau. Dans la saison sèche, ce ruisseau ne peut franchir, pour se rendre à la mer, la plage de sable plus élevée que son niveau, et il faut en général, pour l'avoir bonne, aller faire l'eau à la basse mer à toutes les aiguades de la baie de San-Antonio. Dépôt de charbon. c»est près de ce ruisseau qu'est établi le dépôt de charbon pour le service des bateaux à vapeur de la station navale fran- çaise sur la côte d'Afrique. De l'Agoada-dos-Franceses, la côte court au N. et présente une grosse pointe saillante, élevée, dont le pied est formé par des rochers d une teinte ferrugineuse. Sur le sommet de cette Ponta-do-Demonio. poiutc, uomméc Pouta-do-Demonio, se trouve un fort armé de 10 ou 12 canons sur lequel on voit flotter le pavillon por- tugais. La Ponta-do-Demonio est abrupte du côté de l'E., et pro- longée dans le N. et dans l'E. par un plateau de roche d'une étendue de Vio de mille, sur lequel on trouve, du côté du large, 5°» 4. Près de la pointe, quelques roches montrent leur sommet à la basse mer. A l'accore de ce plateau, on trouve 8 et 9 mètres. Le fort ILH A-DO-PRINCIPE. - ANSE DE PRAIA-PEQUENA. 31 Da-Mina, qui couronne la Ponta-do-Demouio, est formé de FortDa-Minn. deux batteries en fer à cheval superposées. Un assez grand bâtiment, dont les murs sont blanchis à la chaux et qui sert à loger la garnison, le rend facilement reconnaissable. Dans TE. 16° 30' N. du mât de pavillon de ce fort, à Vio de Roche Do-Dcmonio. mille du pied de la côte, se trouve un petit plateau de roche, sur lequel il y a 7°" 2 d'eau ; on a, autour de lui , 8, 9 et 13 mètres. Il reste à TE. 16 N. du mât de pavillon du fort Da-Mina, et à peu près sur le parallèle de la Ponta- do-Demonio. De la Ponta-do-Demonio, la côte court d*abord vers le S. l'es- pace de V4 de mille. Puis elle prend la direction du S. 50° E., présentant une belle plage de sable interrompue par trois pointes rocheuses, que Ton appelle Praia-da-Balea, et qui se Praia-da-Baien. termine à la Ponu-Pequena, pointe Ouest de la baie du même ^"^^ ne.^ ^"'^'' nom, distante de Vio de mille de la Ponta-do-Demonio. La côte partout est très-boisée, élevée, et, entre les collines qu'elle présente, coulent plusieurs petits ruisseaux qui, dans la saison sèche, sont presque à sec. Dans cette partie, elle est saine, et Ton trouve très-près d'elle de 5™ 4 à 7 mètres d'eau. La Ponta-Pequena est élevée, très-boisée et prolongée sous Ponia-pequera l'eau à la distance de Vio de mille par un plateau de roche. P't'ie-p*>»»te. Elle se termine par une falaise rocheuse, peu haute, au-des- sus de laquelle les terres s'élèvent très-rapidement. L'anse ou baie profonde dont cette pointe est la pointe Anse iio Praïa-pe- Ouest, offrirait une excellent mouillage à notre avis, et serait le meilleur que pût prendre un navire d'un tirant d'eau au- dessous de 4 mètres, parce qu'on y est parfaitement abrité de tout vent. On la nomme anse dé Praia-Pequena. Elle a 2/10 de mille d'ouverture entre sa pointe Ouest et sa pointe Est nommée Ponta-do-Risco; et un peu plus de V7 de mille de profondeur. Le fond y varie de 9 à 7 mètres sur la ligne qui joindrait les pointes et diminue graduellement jusqu'à la terre. La nature du fond est sable et coquilles, jusqu'au rivage qui est lui-même une belle plage de sable, sur laquelle s'élève une grande habitation nommée Roça-de-Gaetano, auprès d'un petit ruisseau qui serpente dans une vallée profonde encaissée 32 LES 11^ PU QQIVE DE BUFFKA. Ponta-do-Risco Pointe du Dan- ger. Rodien Do-RtMO. Ponto-Salgada. Pointe Salée. Ponta-Al»ada Pointe de la Po- che. enirede hautes collines boisées; l'eau de ce ruisseau est excel- lente. La Ponta-do-Risco, qui termine cette anse dans TE. , est une pointe rocheuse, abrupte et surmontée d'un petit morne coni- que assez élevé. Elle est couverte de grands arbres et tombe en falaise à la mer. Devaut cotte pointe, on remarque quelques rochers très- rapprochés de son pied. Ils sont prolongés sous Feau par d'autres roches qui s'en écartent à près de ^/lo de mille dans la direction du N. 10° O. de l' la pointe. Ces ro- ches brisent quelquefois, mais le plus souvent elles ne mar- queqt pas et Ton trouve entre elles de 7 à 9 mètres d'eau, tan- dis qu'il n'y a sur le sommet de quelques-unes que 2 mètres d'eau. On trouve autour de ces roches 6" 6 et 7 mètres, puis 11 mè- tres à Vio à^ ni^îUe dans le Kord. La Ponu-Forte, dans l'ali- gnement de l'extrémité Nord de la Ponta-do-Demonio, fait parer ces roches dans le N., à petite distance. De la Ponta-do-Risco, la côte rocheuse, élevée et très-boisée court à l'E., l'espace de ^/lo de mille, jusqu'à la Ponta-Salgada, pointe de même nature ; elle est garnie à son pied de qi^elques roches et la Ponta-Salgada est prolongée sous Teau par un pla- teau peu étendu. A la Ponta-Salgada, la côte, offrant toujours le même aspect, court brusquement au S. O., sur une étendue de Vio ^^ mille, formant uiie baie assez profonde dont la pointe £st se nomme Ponta-Âbada. Dans cette baie, le fond, dont la nature est sable op $able et corail, varie de 7 à 3°" 6 diniinuant graduelle- ment jusqu'au fond de la baie qui a la forme d*une poche d'habit. Le rivage du fond de la baie présente deux plages sablon- neuses séparées par une pointe rocheuse se terminant en fa- laîsç. Un cours d*eau se trouve de chaque côté de cette pointe, et sur chacune des plages s'élève une grande habitation en- tourée de cases, au milieu desquelles on voit une chapelle. I^a plage sablonneuse de l'O. de la baie se nomme Praia-Salgada ; celle de l'E., Praia-Abada. Cette baie a une largeur de ^lo de mille à son entrée et une profondeur un peu moindre. ILHÂ-DO-PRFNCIPE. — PONTA-DA-MAÏ. 33 DelaPonta-Abadâ, la côte courlau^. 2^ £. jusqu'à laPonta- Garça, ne formant dans Tintervalle qu'une poinie peu sail- lante, prolongée sous l'eau par quelques roches peu écartées. Ou la nomme Ponta-do-Auzol. Elle est à peu près à noMlistance de là Ponia-Abada et de la Ponu-Gar^a. La Ponta-Garça est une grosse pointe rocheuse, ari^ondie et élevée, couverte d'arbres. Elle est irès-saineet très-accore; on trouve ô mètres à la toucher. Elle termine au S. la baie de San^Ântonioi. On ne rencontre, pour entrer dans la baie de Saa-Antonio» d'autres difficultés que celles qui résulteront des calmes des courants et souvent des folles brises qu'on ti^ouve à son entrée. *I1 est préférable, quand on vient du large, de ranger laeôte du S. de la baie à petite distance, et, si Ton avait passé dans le N. de l'île, de courir la bordée du large assez loin dans TE., pour pouvoir, en virant de bord, attaquer la Ponta-Garça au moins sur son parallèle. Sur le parallèle du milieu de la baie» le plsoeau des sondes s'étend à â milles environ, et Ton trouve à sa limite 180 mè- tres. De cette distance, les fonds diminuent rapidement jus- qu'à ceux de ô4 iffiètres qu'on trouve à 1 mille ^/to de la iigne qui joindrait la Ponta-do-Capitao àlaPonta-Gif^ça^Mâisensuite ils diminuent assee graduellement jusqu'à ceux de 30 mètres qu'on Irouve sur cette ligne. Sur le méridien de la Ponta-de- SajQta-Ànna, on trouve de il à 13 mètres; sur celui de la Ponta-do-Demonîo, Il et 4 entres. On peut mouiller dans l'O. du méridien de cette dernière pointe, par 9 mètres, fodd 8. L'établissement est 3 lieui^es 45» mi- nutes. Les marées sont très-régmlières, maii les courants ne le sont pas autant. Cependant le courant de jusant sort de la baie^ le courant de Aot y entre, et leur vitesse n'est pas grande. La mer est toujours bdlle dans la baie de San-Antonio; sou- P Ë. au S. 40° O., à la distance de 3 milles environ, largeur d'ouver- ture 4e la baie, dont la profondeur est de I mille Va ^^ '^ li- gne qui joindrait ces pointes. Lorsqu'on voit de l'O. la baie Das-Agulhas, elle présente l'aspect le .plus remarquable. On voit, en premier plan, cinq pointes qui, du large, re8senb4ent à cinq îlots présentant des formes coniques, et paraissant bren détachés, parce qu'à fie certaine distance on perd de vue les terres plus basses qui les réunissent. En arrière-plan, où aperçdit s'élevant à pîc la Barriga-de-Papagaio, CÎiarrote^^O-Pico, dominant des terres hautes et accidentée^; pms, tout à lâfe à droite^ le lome éga- ^pi^VrfdVA^lîiu lement à pic nommé Pedra-das-Agnlbas, qui domine la pointe '^*^ de ce nom et en reste dans le S. E. à 3/4 de mille. iiiMo-das-Aguiiias. Dc cc dcmicr morne, la terre va, formant une longue peio^e à pente très-douce, se terminer par un gros îlot rocheux nommé Ilheo-das-AguIbaSy qui est situé dans le S. O. de la pointe de ce nom et trèsrprès'de la côte. Vue de 1*0., la baie mérite certainement le nom de baie ligne par 4es fonds de 29 mètres, sable vasard, sur le méridien de la Roça-Ferrefira, grande hsd^itation située sur une hauteur un peu dans l'E. de la Ponia-das-Agulhas. Les terres du fond de la baie sont peu élevées et formées de collines séparées par des vallons où coulent un grand nombre 1LHA-D0-PRIN€IP£. - PONTA-DO-BROA-PEQUENA. 37 de r oiseaux qui fpurais&ent une eau excellente ; ils $c jettent à la mer sur les petites plages sablonneuses que le rivage pré- G^ beaucoup d'endroits Tuae des meilleures aiguades est dans rO de laRoça-Ferrelra, au pied de ta Pedra-»da^Agulbas. Cepcindant, lorsqu'il y a du ressaie dans la baie» il vant nûeux aller faire Teau au ruisseau situé dans TE. au pied de Isi col- line. QU Si'élqve la Roça^Feirreira. 0» se pracure dans cette baiei lesprQYisiea;i& qu'on ticouye dans celle de Sau-Autouio. Qu ireçoit Stouveut sur cettei baie des orage& dans^ lesquels les \euti$ çouffieut du N. 0., et il faut alors compteir sur les anxar- rç$; mais» en géuéraU 04» a'é{wouYe pas d'avaries. Les hautes terreau aUireuten quelque sorte le& grains, et il arrive sur cette baie, comité aussi sur celle de San-Antouio, qu il pleut abon- downiçiut ex longtemps à terre, saus qu'gia reçoive à bord une gQUtte de pluie. Le$i Augtais ont dans caHe iaie uu dépôt de çharb&n pour Dépôt de charbon. Içurs bateaux à vapeur de la sta^iou lavale d'AfriqMe. L'é^abiisseujieAt dons la jhaie est 3 heuresi a? minutes; U jj^^ées mer marue dé i" 8. Jj^ Ponta-Pedrinha a été ainsi nomn^e parce que Ton trouve , Ponta-pedrinha , - 1 1 'i 1 11 Pointe des PetiU»s- a 9^n pied quelques rcHid^rs pla^ et apparents; eue est cou- pierres. rQnnée par un morne élevé et de forme conique c'est une Long ê 5°^i'25" ppiiite tombant, à la mer en falaise rocheuse. Le morne qui la ^^"^ ^ ^ ^^*'^' surtnonte est le dernier de la chaîne centrale, le plus au N de l'île ; elle es^ accore, et, à petite distance de cette pointe, on trouve 16 mètre$ d'eau, Au N. de la Ponta-Pedrinha, la côte forme un petit enfonce- ment, à rivage sablonneux, dont la pointe Nord creusée par la mer se nQmme Ponta-Furadp, P^nî^'për^ée. De cette pointe, la côte, en se creusant et toujours rocheuse, furn»e un nouvel enfoncement qui se termine à la Ponta-do- p ntedo-Broa-pe- Broa'Pequena^qui reste a l mille V» dans le N. de la Ponia-Pe- ^"t w"'' '" drinha. Toute la côte ici est élevée et rQcailleuse ; elle est saine, et l'on trouve presque à la toucher les fonds de 16 ou de a inèu'Qs. De la Ponta'»do-Broa-Pequena, la côte cogrt sur un espace ponta da-Mai Mnr- de % de mille an N-, jusqu'à la Poma-da-Mai-Martha. Cette ï^^e-MÏÎÎhov '' pointe est l'extrémité Ouest d'une baie assez grande, et peupro- 38 LES ILES DU GOLFE DE BL\FFRA. fonde dont la pointe Est est la Ponta-Flora, pointe N. 0. de l'IIha-do-Prîncipe. Baie Da-Mai-Mar- Cette baic est saîne de danger ; le fond, sur la ligne qui joindrait les deux pointes écartées de 1 mille */ environ, est de 28 mètres, sable, et il diminue an fur et à mesure qu'on s'ap- proche du rivage. Près de celui-ci, à moins de V4 de mille, on trouve des fonds de 9 ou de 7 mètres. Cette baie offre un mouil- lage sûr et commode, et l'on n'éprouve d'autres difficultés pour y entrer que cellesqne nous avonsdéjà signalées et qui sontocca- sionnées par les folles brises ou les calmes qu'on rencontre aux abords de toutes les baies de riIha-do-Principe, puis par les violentes rafales qu'on ressent subitement et qui tombent des hautes terres. On doit y veiller avec beaucoup de soin. Dans le fond de la baie Da-Mai-Martha, on trouve une habi- tation entourée de quelques cases et de nombreuses aiguades. pedras-Tinhosas Las-Pcdras-Tinhosas ou Os-Frades sont deux Ilots remar- ^ierre8 igneu q^J^^JJgg gîtués daus Ic S. dc l'Ilha-do-Principe ; le plus grand Lat.%*^?*2rV'. et le plus élevé, haut de 40 mètres environ, reste de la Ponta- û". das-Agulhas au S. 9°0., à 16 miUes. Le plus petit reste de la même pointe au S. IS*' O., à 13 milles; il est également élevé. Rocailleux àleur base, ils sontl'un et l'autre couverts de buissons et d'arbustes à leur sommet. Il y a entre eux un passage par- faitement sain ; le fond y est roche ;et il est considérable. Dans quelques endroits, on n'a pas trouvé le fond à 150 mètres c'est auprès du gros îlot qu'on a eu quelques fonds de 83 mè- tres ; il présente deux petits mamelons quand on le voit de TE. ou de l'O. Le petit îlot a une forme carrée, arrondie dans le N. E. ; à sa partie du S. O., on remarque um grosse roche qui en est séparée. Ils sont Tun et l'autre remarquables à quelques taches blan- ' châtres occasionnées par la fiente des oiseaux de mer. Il est difficile d'y aborder en canota cause du ressac. Las*Pedras-Tinhosas se réunissent à l'Ilha-do-Prihcipe par un plateau des sondes étroit dans sa partie Sud, maisqui s'élar- git à mesure qu'on s'approche de l'île. O-Caroço paraît être situé à l'accore Est de ce plateau dans sa partie Nord ; les fonds sur ce plateau sont partout considérables et l'on n'y SAiY-THOMÉ. — PIC D ANNA-DE-CHÂVES. connaît pas de danger. La nature du fond est du gravier, du sable et des roches par endroits. La Teau varie de 54 à 93 mètres. L'île de San-Thomé ou Sao-Thomé, plus grande beaucoup iie de san-ihomé. que rUha-do-Principe, et plus importante par son commerce» est loin de la valoir sous le rapport des mouillages qrfelle pré- sente. Cette île appartient aux Portugais. Elle fut découvèrte,.le 21 décembre 1470 ouJ472, par Vascon- cellos,, le jour de la Saint-'Thomas, ce qui lui a fait donner ce nom. D*autres auteurs prétendent qu'elle fut découverte par Joao de Santarem et Pero de Escobar, deux nobles portugais, qui avaient pour pilotes Martinho Fernandez de Lisbonne et Alvaro Estevesde Lagos. Après avoir reconnu le cap Lopez- Gonzalvo, ces navigateurs furent rejetés par les calmes et les courants dans le golfe de Biaffra, dont ils découvrirent ainsi les quatre îles. L'île de San-Thomé est généralement montagneuse. Dans sa partie centrale et vers sa côte Ouest s'élève un pic très-haut nommé Pico-do-San-Thomé ; il est couvert^ d'une végétation épaisse et d'arbres si serrés, qu'on ne peut le gravir sans une extrême difficulté. La cime, de cette montagne est souvent cou- verte de neige, et, de ses flancs, descendent vers la mer de nombreux ruisseaux. Lç pic a 2,135 mètres d'élévation. A 3 milles dans TE. de ce pic, on voit se dresser le sommet pyramidal du pic d'Anna-de-Chaves, élevé de 2,107 mètres, d'après le calcul de M. le commandant de Langle. Un peu au N. de ce dernier pic, on en voit un autre' aussi élevé. De ce massif central partent deux chaînons ; l'un se dirigeant à l'E., s'étend vers la baie de Mecia-Alves, où il sq termine en précipices; l'autre court daas le S. E. et parmi plu- sieurs pics projette celui de Maria-Fernandez et celui nommé Mocondom, qui s'élèvent peu loin du bord de la mer sur la côte Est de l'île. . De ces deux dernières montagnes, le chaînon se dirige vers le S. O., et se termine par les pics aigus de Câo-Grande, Cào- cao-crande , cao- Pequeno, situés au bond de la mer, sur la côte Ouest de l'île S-cwen'!^'^^' et au N. de sa pointe Sud. Dans sa partie du N., Tile présente une plaine, vaste et Pico-do San-Tho- Pic d'ÂDDB-d- Chaves. Pie de Mari»-Fer- qandez. Pic Mocondom. 40 LES ILES DU GOLFE DE BIAFFRÂ. Collines Guada- lupe. [orro-âe-Sottza. fertite, cooplëe et arrosée par uae multitude de liiisseaaxj A» centre de cette plaine et à 3 miUesi environ de la ma*^ s'élève une chaîne de collines onduleuses, nommée Guadalupe. Deux petits mornes enfin se trouveiit au N. de l'île à la côte même ; ce sont le Morro-Garregado an N., le Monnxio^Peixe auPt. E. &ir ce dernier s'élève une petite chapelledédiée à San- Francisco. Ces deux mornes sont très-peu élevés. De profondes et fertiles vallées^ entre les hautes montagnes centrales de l'île, se trouvent en outre diàni rimérieur, arro-^ itées d'eaux abondantes. L'île de San^Thomé, vue à la distance de 12 miUes^ lorsqu'on relève à l'E. q, N. Ë. le Pico-de-San-Thomé, présente l'aspect suivant. Yers leN., une très^hante montagne à sommet aign paraît former le pic le plus élevé. Elle descend du côté du N, en peaite d'abord assez régulière^ mais qui devient inégale e% raboteuse, a\i milieu de sa iaute\ir totale. Du côté du S.» sa pente est également régulière d'abord» puis^ à moitié de sa hauteur» elle présente plusieurs n^amelona» et se relève pour form^ ui^ second pie un peu moins élevé que le premier. Ce second pic est de forme arroqdie à aoa sommet, et près de lui, à droite, m remarque un pitoit très-pointu, qui déborde à peine une partie plane du flanc de la montagne. De là, le terrain descend vers la m^r^ en form^tnt un pett^ piton bien pronoocé près du rivage, et se termine par une pointe aplatie à son sommet, d'm^e élévation médiocre, et qui ne tient à l'île que par une terre fort basse. £n dehors de cette pointe et à petite distance, parait niheo-iYenangelo, assez élevé et taillé en forme de coin de mire. La pqinte est nommée pointe Yenangeb, le petit piton, Morro-de-Souza. Enfin, en dehors de l'Ilheo-Venangelo, on voit deux petites hauteurs rondes, à sommets aplatis, qui sont le piton de la Ponta-da-Balea, du S. de l'île, -et celui de FIlha-das^Rolas. Au Vd de la distance du second pic, dont nous avons parlé à la pointe Yenangelo, se trouve le Pico-do-G&o-Grande. Cest un énorme rocher taillé en colonne, qui est trè»élevé au-dessus du terrain, et s'amoindrit un peu à son extrémité supérieure. L'île de San-Thomé, vue à la distance de 60 milles dans le N. N. E., présente trois montagnes très-remarquables. Le Pico- SAN-THOMÉ, - POPULATION. - RESSOURCES. 41 do-Satt-ïbooké» dont le somiaet est presque l€UJoup& caebé par le&nu^es; le Pico-do-GSLo-GraBde, do&t on aperçoit ratguille, puis le Pieo-âe-Mariâ-FerBafldez, dont le sommet présente la forme d'un pain de sucre. L'ile de Saa-Thomé est comprise eoitre le parallèle deO^ 1' et celui de 0"" 24' 20'' de latitude ^.; et entre le méridien de i?'^' ao^' etGeluide4o24' de longiliide Ë. Sa plus grande Ion* gueur du N. au S» est de 2& milles entre sa pointe du N., nommée Poata^d'Agoa-Amb6> et sa pointe du nomjnée PontâKla-Balea. Sa plus grande largeur entre sa pointe de TO. Iiommée PontarFurada, ei sa pointe de 1%. nommée Ponta^- Prayao est de 1^ milles. Elle est à 80 milles dans le S. 33° O. de rnba-doPiinctpe, et 9a direction principale est du N. 33^ E. au S* 33'' O. La population totale a^élève à 8, t69 habitants, ainsi classés population, res- 47 Uancs ou mulâtres; 5,932 noirs libres, et 2,190 esclaves. Cette '^'^'^' population est dispersée dans les villages suivants, formant huit paroisses; ce sont à 5 milles dansleN. O, de la ville de San* Thomé, le village de Nossa-Senbora-da se trouve la Ponta- Garregada, basse à son extrémité, rocheuse et dominée fort près du rivage par le Morro-Garregado, monticule peu élevé, de forme conique. Entre ces deux pointes, la côte forme deux en- Pointe Triste. SAN-THOMÉ. — ILHEO-DAS-CABRAS. 43 foncemeots peu profonds, divisés par une pointe rocailleuse et basse. Une plage de sablé se trouve dans celui de 1*0^; des ro- chers noirs garnissent le pied, de la côte et les pointes, dans celui de l'Est. Ces rochers couvrent en partie à la haute mer. De la Ponta-Carregada à la Ponta-d'Agoa-Arobô, il y a ponto-dAgoa-Am- 1 mille Vs* La côte entre ces deux pointes, qui sont à peu ^ près sur le même parallèle, est découpée et se termine à la mer par des roches noires. Quelques-unes brisent au pied de la côte même, et couvrent à la mer haute. De la Ponta-d'Agoa-Ambô, pointe Nord de l'île deSan-Thomé, la côte toujours rocheuse, et présentant à son pied une plage sablonneuse étroite, court au S. 69° E., sur l'espace d'environ 1 mille Va jusqu'à la Ponta-do-Peixe, pointe rocheuse, assez sail- Ponta-do-Peixe lante, sur laquelle s'élève le Morro-do-Peixeet*Ia chapelle de s^^.**"*" San-Francisco. C'est un bon point de reconnaissance pour le Morro-do-peixe. mouillage Das-Cabras. • Sur le parallèle à peu près de la P6nta-do-Peixe, à la distance iiheo-das-cabras. de 1 mille V4 àe cette pointe, se trouve un îlot formé de deux iJng/ mamelons réunis par une terre basse; il se nomme Ilheo-das- Cabras. C'est aussi un bon point de reconnaissance pour le mouillage Das-Cabras, à la partie Est duquel il se trouve. Sa direction est du S. 0. au N. E. sur une étendue d'un peu moins de V2 mille. Il est assez élevé et apparent du large, même à 16 ou 18 milles. L'Uheo-das-Cabras est situé sur un plateau de petits fonds de 3°* 6 ou de 4 mètres, qui, dans FO., pro- longe la côte jusqu'à la Ponta-d'Agoa-Ambô, s'en écartant au plus à % de mille sur le méridien de la Ponta-do-Peixe. Au N. de rilheo-das-Cabras, la limite de ce plateau est indi- quée par l'îlot lui-même, près duquel on trouve 5" 4 et 21 mè- tres, sable, à Va mille de distance. Dans le N. E. de cet îlot, la limite du plateau des petits-fonds passe à V2 mille au large. On trouve, à celte distance, 4 mètres d'eau ; ensuite cette limite descend vers le S., en passant dans l'E. de l'Ilheo-das-Cabras, à Va mille, distance où l'on trouve 7 mètres, fond de roche. Un peu plus au large dans TE., on rencontre ceux de 9 et de 13 mètres qui augmentent rapidement et sont très-inégaux. Le mouillage Das-Cabras est compris entre la Ponta-Carregada Mouiiige^ dosc^- 44 LES ILES DU GOLFE DE BL4FFRA. à rO*, eiî bi Poulshdo-Peixe à FEst. Ce mouillage est fecite u prendre, seuleinent on trouve des fonës de 54 ou de 56 mètres à la distaoee dQ 2 milles de k côte, et dès qu'on a obtenu ce fond il diminue très-rapidemeiit jusqu'au mage. Sa nature est sable. Il faudra donc venir chercher le mouillage sous une voilure facile €t être; prêt à jeter Vaiicré dès çu'on aura uu fond eon- ven9J]ie, Si FoB YÎenide TO. cherelfceple mouillage, oo longera la côte à petite disilance, jusqu'à ^ qu'on mette l'un pur l'autre lo Jlorro^do-Peixe, ou plutôt h chapelle qui s'y élève» par un gros rocher noirâtre qui cjst 9» pied du morne. Oq court* aur cex aiigvkemenl et l'on mouillera par 24, 19 o^ 16 mètres, fond de saWe, A l'i»» des biOBS, mouillages, p^r t» naètres, on relève le mi- lieu de nib€K-das- Cabras, au S. 6^*» E. ; la çhs^peUo ait S* 28^ B. 0» sera à ce mouillage un pm en dehora de l'aligne- ment indiqué. Si Fou vient de TE. çherdier le mouillage» on oontcMiraera dans l'O. et le N. rilheo-das^Cabras à distauce convenable, et ou longera la côte à 1 mille Va jusqu'à ce qu'on soit dans Falignement de la chapelle et du gros rocher noir de Morro-^ do-Peixe ; ou viendra prendre alors le mouillage que nous avons indiqué précédemmeiit. Le côte Noi^J de l'île de Sau-ïbomé est d'un aspect très- riaut et très-^agréable, comme tout le cAté Est de l'Ile. Une verdure richement nuancée couvre les collines et les monti-' cules. Des groupes des beaux arbre» se voient çà et là dans la plaine. Du mouillage Das-Cabra^ indiqué plus haut, on relève au S. 37° 0. un monticule d'un aspect remarquable. Ce mon- ticule de forme arrondie est couronné d'arbrea qui donnent à o-ciipaoete son ensemble l'apparence d'un casque ; on le nomme O-Ca* pacete. Il y a vne excellente aiguade entre la chapelle Saix-Fraocisco et une maison nommée CasaFemandilla, située sur le rivage ; c'est une petite rivière, dont le courant est fort rajMde. Cette rivière, avant de communiquer à la mer, suit, pendant un assez long espace, la direction de la plage et n'est séparée de la mer dans cette partie que par une langue de sable très-étroite. Il Le Casque. SAN-THOMÉ. - POINTE m SANTA-ANNA. 45 >est préfiérable^ pour fâir le rhum ^ de vieux habits „ les verrote- ries, etc., sont les objets d'édiai^e. fie la,Ponta^€h-Peixe, la côte fort découpée et présentant à son pied tantôt une petite plagie sablonneuse, tantôt des ro- cbes noires peu écartées et couvrant en pariie à la haute mer, court T'espace de 2 milles V4 au S. ôl'' E. jusqu'à k Ponla- de^-Vasconceltos^ près de 'laquelle -on remarque quelques habi- aiioiis. Cette pokite, basse et peu saillante quand on la voit de l'E., est ia pointe Nord d'c^ enfoocement à rivage sablonneux , compris entre elle et celle plus au Sud de Santa-tÀnaa, égale- ment basse et arrondie. L'enfoncement compris entre ces deux pointes, nonimé baie de Yasconcdios du nom du navigateur qui découvrit lile, a 1 mille d'ouverture et. Va ^^^ de profondeur sur la Ugae qui joiiidrait les deux pointes. Le f^ad y est de 3^ 6 et il ne peut être fréquenté que par de petits navires. La .Ponta-^de-Vasconcellos est garnie de roches , et l'on en remarque également dans le N. de la pointe de Santa-Anna, 'qui sont très^rapprocbées de cette pointe. La*pointe de Sauta-Anna reste de la pirécédente au S. 20° £. C'iest la pointe N. 0. 4e la baie de ce nom. Près de son^extré- tnité, sur une petite éminence, s'élève le fort de San*lose. La Ponta-de-Vascon- cellos. Pointe de Santa- Anna. 44 LES ILES DU GOLFE DE BL4FFRA. à l'O., et bi Ponlshdo-Peixe à FEst. Ce mouillage est fecite à prmitenu ee t&nA il disniane très-rapidement jusqu'au HliYage. Sa nature est sable. II faudra donc venir chercher le mouillage sous une voilure facile et être prêt à jeter Vaiicrè dès qu'on aura uu fond eon- vefi9J]ie, Si FoB vienide 1*0. cherekerle mouillage, ou teugera la côte à petite distance, jusqu'à ce. qn'm mette l'un pur Faulre le Jforronio-Peixe, ou plutôt h cbap le diiim^ de vieux habits les verrote- ries, etc., sont les objets d'échange. Be la,Poiita-nti-* cules. Des groupes des beaux arbre& se voient çà et là dans la plaine. Du mouillage DasXabras indiqué plus baut on relève au S. 37° 0. un monticule d un aspect remarquable. Ce mon- ticule de forme arrondie est couronné d'arbrea qui donnent à o-Qipacete SOU euscmble Fapparence d'un casque ; on le nomme O-Ca- pacete. Il y a une excellente aiguade entre la chapelle $an-Francisco et une maison nommée CasaFernandilla, située sur le rivage ; c'est une petite rivière, dont le courant est fort rapide. Cette rivière, avant de communiquer à la mer, suit, pendant un assez long espace, la direction de la plage et n'est séparée de la mer dans cette partie que par une langue de sable très-étroite. Il Le Casque. SAN-THOMÉ. ~ POINTE M SANTA-ANNA. 45 est préférable, pour faim Teau, de ne point aborder à son em- bouchure où il existe une barre qui rend la mer clapoteuse, et de se repdre un peu plus à TO. , où Ton ne sera séparé d'^le que par un espace très-covru G*est Tune des aiguades tes plus commodes des îles du golfe de BiaiTrâ. On no recon-^ naît pas Tembouchure de la rivière , à moins d'être tout à fait en face d'elle, mais on reconnaît la barre qui brise toujours. Un très-grand ^arbre à fauche de la naaison située sur le riy^ge et un grand bois de cocotiers dans loquel se trouvent des oases, servirotit à te faire 'reconnaître. Les tornades soufflait de TE. et du S. Ë. principalement, on n'a rien à craindre à ce mouillage qui offre une excellente tenue, et l'on serait en tous oB& mouillages, par t» naètres, on relève le mi- lieu de nibeo^das- Cabras, au S. 6Sp E. ; la chapelle ait S. 2Sf^ B. 0» sera à ce mouillage un pm en dçhora de l'aligna- ment indiqué. Si Ton vient de TE. chercher le mouillage,, on Gontournera dans l'O. et le N. l*llheoeu plus à FO. , oii l'on ne sera séparé d'elle que par un espace très-covrt.. C'est l'une des aiguades les plus commodes des iles du golfe de BiafTra. On ne recon-^ nait pas l'embouchure de la rivière , à moins d'être tout à fait en face d'elle, mais un reconfialtla barre qui brise toujours. Un très-grand arbre à fauche de la naaison située sur le rivs^ge et un grand bois de cocotiers dans lequel se trouvent des oases, serviront à te faire reconnaître. Les tornades ^oufflaat de i'£. et du S. E. principalement, on n'a rien à craindre à ce mouillage qui offre une excellente tenue, et l'on serait en ious caseuttraîné au lar^^ l'on venait à liasser. On se procure, au raMills^ Das-Cabras, des chèvres, des volailles^ desbaanest, des cocos, et quelques légumes. L'argent d'Espagne, le tabac > le rhum ^ de vieu^x habits „ les verrote- ries, etc., sont les objets d'édiai^e. fie sur la ligne qui joindrait ses deux pointes. Comme celle de Santa-Anna, la pointe de San-Sebastifto est rocailleuse, elle est en outre très-basse. Mais bientôt, pour l'une val?*N*o lo»?4' ^* l'autre, les roches cessent dans l'O. des pointes, et le fond de la baie présente une belle plage de sable blanc, parfaitement régulière, sur laquelle s'élève la ville de San-Thomé, au milieu d'arbres qui lui donnent l'aspect le plus agréable. Cette baie est parfaitement saine de tout danger, et bien qu'elle soit ouverte aux vents d'E. et de N. E., elle offre, mais seulement aux petits navires, un mouillage sûr et commode; ceux d'un tirantd'eau au-dessus de 3 mètres ne peuvent y péné- trer et se trouvent, par le peu de profondeur de l'eau, forcés de mouiller au large, et par suite sans abri contre les vents et la houle. Le fond offre néanmoins partout bonne tenue. Banc de Stota- L'Ilheo*das-Cabras, ainsi que nous l'avons dit, signale à peu près la limite Est d'un plateau de petits fonds variables de 5m 4 à 3™ 6 qui s'étend dans l'Ew de cet îlot à Vs mille. Sur son parallèle, on trouve 9 mètres à l'accore du plateau; et ces fonds se maintiennent ainsi jusqu'à plus de I mille dans l'Est. La limite du plateau descend ensuite de cet îlot en se dirigeant à peu près au S. 11*» E., de sorte que la côte courant à peu près au S. 45** E. le plateau diminuede largeur assez rapidement. Sur le parallèle de la Ponta-de-Vasconcellos, il a Vio de mille ; sur celui de la pointe de Santa-Anna, il n'a plus que V2 mille, et il vient se terminer à la pointe de San-Sebastiâo, qu'il prolonge seulement dans le N. E. à Ve de mille. A l'accore de ce plateau, on trouve 7 mètres d'eau ; il occupe ainsi le fond de la baie de Vasconcel- Anna. SAN-THOMÉ. - BANC-DO-PESCADOR. 47 los et de la baie de Santa-Anna. Sur ce plateau,' comme nous l'avons dit, le fond varie de 5°^ 4 à 3°* 6, sable et coquilles. ; Ce banc, nommé banc de Santa-Anna, n*est pas le seul que les grands navires doivent redouter en venant chercher le mouillage. Il en existe deux autres doiat l'un fort étendu se nomme banc de Ghaves ; l'autre beaucoup plus petit et au M. du précédent se nomme banc Do-Pescador. Ces deux bancs sont au large, ils sont rangés sur le gisement du N. 22* charw. dessous de 5°^ 4 et rien ne le signale, mais on peut toujours facilement Téviter. En venant de TE., il sufâra de gouverner à rO. sur le fort San-Jose de la pointe Santa-Anna , le tenant à ce relèvement; on passera ainsi à Vio àe mille de son ac- core Sud. Si l'on vient du N. E., on courra de manière à relever au S. 60^ 0» le fort San-Sebastiao et Ton gouvernera sur ce fort, le tenant à ce relèvement jusqu'à ce qu'on ramène a l'O. le fort SanJose. Aux accores du banc de Chaves les fonds sont de 9 mètres, t dans rO. de ce banc sur son parallèle, on trouve 16 mètres à Vio de mille ; de 64 à 78 mètres à 1 mille */io ; à 2 milles, on n'a pas le fond à 112 mètres. On trouve dans cette partie quelques fonds de roche , mais le plus souvent du sable fm blanc. Dans le S. du banc de Chaves, sur le parallèle de la pointe Santa-Anna, on trouve 6™ 7 à *Ao de mille; 6" 6 à %de mille; S mètres à Vio on et à l'Itta-do-Principe. Tille de san-Tho- La villc dc Sau-Thomé, capitale de l'Ile, est bâtie an fond de la baiede Sant^Anna-de-Ghaves; elle s'étend en forme d'arc, l'espace de 1 mille Vs en longueur sur le rivage et elle a '/^ mille au plus de largeur. L'aspect en est gracieux et pittoresque, les ï*ues en sont larges et bien percées. La ville renferme à pen près 900 maisons bâties en bois et couvertes en tniles le plus sonvent ; quelques-unes sont vastes, cependant presque toutes, présentent un aspect misérable; On y trouve plusieurs églises construites en pierres, entre autres la cathédrale A Se, la Concei^o, la Misericordia; on y remarque la prison civile, ThAtel-de-ville casa^e^^amara bâti depuis une vingtaine d'années; et la douane, vaste bâtiment sur le bord du Wo-de-Agoa-Grande, à TO. de la Ville. On avait devant la douane commencé un quai i*esté inachevé fate de fonds. En dehors de la ville^ sur une petite émineace, on voit encore la chapelle de la Madre-de-Deos. Dans la ville, on trouve des boutiques d'assez pauvre apparence, mais bien te- nues, où Von met en vente des meubles, des objets de toilette, des comestibles, des vins, etc., apportés par les navires euro- péens et principalement par les Américains. mé. SAN-THOMÉ. - POPULATION. 49 Il se tient tous les jours un marché dans la ville, et Ton y trouve des volailles, des œufs, des moutons, des cochons, des légumes, des ignames, des fruits et de très-bon poisson. On peut, en s'adressant aux négociants, Se procurer des bœufs petits, mais de boiiae qualité. On trouve aussi, dans l'île, des chevaux, des ânes et d'excellents mulets. La plaine qui avoisine la ville est verdoyante, surtout dans sa partie du N., et aux environs du fort San-Jose, près duquel on trouve des cultures et de,s pâturages parsemés de jolies ha- bitations. Au S. de la ville, il existe un grand marais, qui devient un lac dans la saison des grandes pluies. Deux autres existent aux environs, l'un dans le S. 0., l'autre dans VO. Ces marais rendent le séjour de San-Thomé extrêmement malsain, et cela malheureusement à toute époque de Tannée; L'eau qu'on fait au Rio^e-Agoa-Grande près de la douane est excellente ; on lui attribue des qualités médicinales ; elle est très-légère et très-agréable à boire. Les embarcations ont quelque peine à se rendre jusqu'à la rivière à cause du pe- tit fond qu'on trouve devant son embouchure; à peu de dis- tance, on la traverse sur un pont grossier formé de simples troncs d'arbre. On le rétablissait en 1850, et Ton semblait vouloir le construire plus convenablement. Le nombre des. habitants de la ville de San-Thomé s'élève ï»opuutioii. à 4,475 individus. Les marées sont régulières dans la baie de Santa-Anna-de- Marée». Chaves; elles marnent de 1"* 4. L'établissement est 3 heures 25 minutes ; les courants sont peu forts et n'ont pas de régu- larité en dehors de la baie. On les trouve souvent dirigés au N. etauN. N. E. Lorsqu'on vient de l'E. attaquer la baie de Sanla-Anna-de- Chaves, il sera préférable de le faire par le S. que par le N., et pour cela il suffira de se maintenir sur le parallèle des hautes montagnes centrales de l'île, le Pico-de-^San-Thomé et celui de Santa- Anna-de-Chaves, qu'on peut voir de beau temps à 60 milles, mais qu'on ne verra généralement qu'à 30 ou à 20 milles à cause des brumes qui les recouvrent souvent. Lorsqu'on commencera à s'approcher de l'île, et qu'on en sera MANUEL.— T. III. 4 50 I^S ILES DU GOLFE DE BIAFFRA. à la distance de 16 ou 18 milles, on verra dans le N. rilheo-da&- Cabras, reconnaissable à ses deux pitons. A 10 ou 11 mille», on verra dans le S. un autre îlot, celui de Santa-Anna, qw souvent parait confondu avec la terre. Au moyen de ces deux points et des hautes montagnes centrales, on pourra rectifier facilement sa position ; à 5 ou 6 milles, on commencera à dis- tinguer le fort San-Sebastiâo, le fortSan-Jose et la chapelle. Le premier fort est remarquable par la blancheur de ses murs, et parait, vu du large, tenir à la ville. Ce n'est qu'à 3 milles qu'on commencera à distinguer ïe» édifices de celle-ci et les docher» qui les dominent. Quand on est à 10 ou 1 1 milles de la terre, il arrive très-sou- vent qu'on ressent des brises variables et qu'en éprouve di» calme coupé par des risées. Il est donc souvent difficile d'attein- dre le mouillage. Le soir, à 5 ou 6 milles au large, on rencontre souvent la brise de terre , faible d'ordinaire et variable. On devra s^'efforcer de n'être point porté dans le N., afin de profi- ter de la première brise du large qui commence vers 10 ou 11 heures du matin. Ce sont là les seules difficultés sérieuseS' qu'on rencontrera pour atteindre le mouillage. Atterrage sur iiie Lorsqu'ou vicHt dc l'O. cherchcr l'île de San-TAomé, il fau^ eban- lome. ^^^ traverscr le golfe ou la mer de Guinée en se maintenant au N. du parallèle de I 20' de latitude N., jusqu'à ce qu'on ait atteint le méridien de 3 30' de longitude Est. On évitera ainsi d'entrer dans le courant équatorial, qui se trouve à peu dedis^ tance dans l'O. et sur son parallèle, quelquefois même un peu plus Nord. Il envdoppe souvent l'île de San-Thomé et on le trouve dirigé vers l'O., au N. et sur le méridien de cette île. Dans TE. de San^-Thomé, on le trouve le plus généralement di- rigé vers le N. N. E. De la pointe San-Sebastiâo, la c&te, en grande partie rocail- leuse au rivage, garnie de roches noires à son pied, est fort découpée et se creuse légèrement jusqu'à la Ponla-do-Prayao, pointe Est de l'île. Quelques habitations paraissent çà et là au bord de la mer, et les terres très-boisées se présentent sur trois plans bien tranchés. Le dernier plan offre quelques aiguilles, quand on est à 3 milles de la c^e, et elles débordent à peine le deuxième plan des terres. SAN-THOMÉ. — PONTA-DOS-ANGOLARÉS. 51 A 1 mille du fort San-Sebastiâo, sur une petite éminence, Fort de san-jero- on voit le fort de San-Jeronymo se projetant sur des ar- bres verdoyants. k^U de mille plus au S., on trouve Fentrée d*un assez grand cours d'eau. La côte jusqu'à ce point Court à peu près au S.; et de là, elle prend la direction du S. 38ll GOLFE DE BIAFFRA. Pointe de Diego- Nunez. Baie et village de nomme Prûia-da-Lança. Son rivage est presque partout fermé praïa-da-Lança. ^^^ ^^^ roches et tFois rivièrcs se jettent dans la baie. Quel- ques roches qui couvrent et découvrent brisentprèsde la plage. A la partie Ouest de la baie de Praiatda-Lança, on voit le vil- lage de ce nom. La baie a 1 mille d'ouverture entre la pointe de Dîego-Nufîez et la roche de la Ponta-Aguili. Elle aune profondeur de ^/^ de mille sur la ligne qui joindrait ces deux pointes. Elle est ouverte au S. E. et ne présente aucun abri. Elle n'a pas été étudiée. Le fond de la baie est formé par des terres abruptes s'éle-j vaut rapidement à partir du rivage ; puis, au-rdessus de ce pre- mier plan, on voit commencer les pentes rapides du Pico-do- Câo-Grande, situé à peu près sur le méridien de la pointe de Diego-Nuflfez, à la distance de 3 milles Vs* Le mouillage dans, cette baie ne paraît offrir aucune sécurité. La pointe de Dfiego-Nufiez reste de la Ponta-AguiH au S. 59° 0. , à 1 mille. Cette pointe élevée, rocheuse à son pied, est peu saillante, et, dans toute cette partie, la côte est garnie de rocheSi cachées soii^s l'eau fort rapprochées d'çUe, et qui brisent le plus Ssouvent. De la pointe de Jl^iego-Nunez, la côte court l'espace de 1 mille 3/4 au S. 20° 30' 0. jusqu'à la Ponta^Preta. flntre ces deux pointes, la côte décrit quelques ondulations peu censées. Elle est partout rocheusç, et dçs roches, en outre, garnissent son pied. Une ligne non interrompue de collines s'élçye abrupte du rivage, et au sommet de ces collines, enlipe les deux pointes, se trouve une petite plaine verdoyante, bien cultivée; au delà de cette plaine, les terres sont hautes et fwment le versant du S* de Pico-do-Cào-Grande pic du Graud-Chiep. La Ponta-Preta est une grosse pointe arrondie, située à l'E. d'une baie étroite et assez profonde, nommée baie de Pramanga. A l'E. 3° N. de cette pointe, à la distance de 3 milles ^3^ se trouve le groupe Das-Sete-Rochas. Les deux plus élevées et les plus grosses sont placées au centre. Ce groupe a près de V2 mille de l'E. ^ l'O., et un peu plus de Va de mille du N. au Sud. De jour, il n'est pas dangereux, car il est très-accore. A peu de distance, on trouve dans le 38 mètres, dans le S, O. 39 mètres, et dans TE., à Va mille, 62 mètres. On ren- Ponta-Preto Poiûtç Noire. Las-Sete-Rochas Les Sept-Rocheà, SAN-THOMÉ. — liHA-DAS-ROLAS. 55 contre dan$ ses environs quielques fonds de roches, ei il sera prudent d'en passer au moins à 1 mille. Il est situé à peu près à la limite du plateau des sondes* Il y a passage entre le groupe e,t la côte, le canal a 3^ milles Va de largeur et le fond y est con- sidérable, variant de 58 à 55 mètres dans son milieu. La baie de Pramanga est comprise entre la Ponta-Preta et la Baie de Pramang». Ponta-Pramanga. Elle a V» mille environ d'ouverture entre ses deux pointes. Le fond, depuis les sondes de 16. mètres qu'on trouve sur la ligne qui joindrait ses pointes, diminue graduelle- ment jusqu'au fond de la baie, rivage sablonneux, à TE. et à TO. duquel coule un niisseau. On trouve 5 mètres d'eau fort près du rivage. La baie est tout à faiv ouverte aux vents du S. E. et lot'est fréquentée que par les caboteurs de Tile. Quelques roches garnissent sa côte Ouest, et l'une d'elle, toujours découverte, parait auprès de la PoBta-Pramanga. La Ponta-Pramanga est une grosse pointe rocheuse et Ponta-pramanga. garnie de roches à son pied, présentant un petit monticule au bord même de la mer. Au-dessus des falaises de la plage, on voit près d'elle m morne à sommet plat, dominant par son versant Ouest la plaine basse, où s'élève le* village de SantQ- Catharina. De la Ponla-Pramanga à la Ponta-da-Balea, pointe Sud de J^'^jj'^jja^^*",! l'île de San-Thomé, la côte court au S. 53° O. l'espace de Long k. 4» 9' 20"! .,, ., ^ . . .. , ' j» Var. N. 0. 2014'. 1 mille Vf- Cette pomte est aigue, rocheuse et surmontée dun petit piton conique. Entre les deux pointes, la côte estondulée^ et quelques roches qui couvrent et découvrent eu garnissent le pied. A I miUe de cette pointe et à peu près sur son méridien, se "ie/To^jTtereîiey^*' trouve rilha-das-Rolas. Cette ile, la plus considérable de celles qui avoisinent l'île de San-Thomé, a 1 mille Vio du N. E. au S. O. et ^/lode mille du N. O. au S. E. C'est une terre élevée, couverte de grands arbres, parmi lesquels on remarque des cocotiers, présentant dans sa partie du N., qui est la plus élevée, un petit monticule conique. Vue de loin, l'Ilha-das-Rolas parait former deux petits îlots rapprochés l'un de l'autre, les terres des extrémités étant plus élevées que celles du centre. Sa partie Sud est presque inabordable, mais on peut descen- dre facilement sur l'île du côté du N. 56 LES ILES DU GOLFE DE BIAFFRA. Dans une vallée contiguë se trouvent deux sources qui sans doute communiquent par des conduits souterrains avec la mer dont elles suivent le mouvement occasionné par les marées. On trouvait, sur cette île habitée par un seul individu, des poules, des cochons et des chèvres. Un grand nombre de tourterelles habitent les bois qui la couvrent. Il n'y a pas dans rîle d'autre eau que celle des deux sources que nous avons indiquées, aussi les animaux qui s'y trouvent ne bôivent-ils que l'eau de la pluie tombée dans le creux des rochers. Nous ne saurions dire si l'Ilha-das-Rolas est encore habitée. Le canal qui sépare l'Ilha-das-Rolas de l'île de Sajj-Thomé est sain et profond ; les fonds y varient de 13 à 18 mètres dans le N. O. de l'île, et diminuent jusqu'à 10 et 8 mètres de chaque côté, lorsqu'on s'approche de la côte de l'une ou de l'autre île. On peut mouiller dans leN. 0. de l'Ilha-das-Rolas, par ces fonds, relevant la hauteur du N. au S. 64° E. à ^/a de mille de distance, et on y sera assez bien abrité des vents de S. E. dans les tornades. En tout cas si l'on chassait, on serait porté au large; mais le mouillage est peu commode pour les vents du S. et du S. 0. qui d'ordinaire occasionnent une assez grosse houle. Ce mouillage est néanmoins préférable à celui de la baie de Santa-Catharina, à la côte Ouest de l'île. Plateau defl son- Dcpuis la Ponta-dos-Angolarcs, le plateau des sondes jus- qu'à la Ponta-de-Santa-Maria, a été incomplètement étudié. Il parait s'étendre au large de la côte à 2 milles, distance où l'oa trouve les fonds de 72 mètres, sable fin noir. Peu après, dans l'E., on n'a pas de fond à 83 mètres. Sur le parallèle de la Ponta-de-Santa-Maria, oi;i trouve à la distance de 1 mille V? des fonds de 83 mètres, sable. De cette pointe, en descendant vers le S., le plateau s'élargit, et, sur le parallèle de la pointe de Diego-Nufîez, à la hauteur de la baie de Praia-Lança, on a 16 mètres à 2 milles ^/g de cette pointe, puis le fond augmente rapidement, et, à 3 milles Va» on trouve 54 mètres; à 4 milles Vs, 72 mètres; à4™HesV4» avec 144 mètres, on n'a pas de fond. La nature du plateau, dans cette partie où les fonds sont très-inégaux et varient brusquement de 54 mè- tres à 30 mètres, est sable fin noir, parfois mélangé de vase. On trouve çà et là des plateaux de roches. des. SAN-THOMÉ. - RIVIÈRE ANNADE. 57 Sur le parallèle de la Ponla-Preta et Das-Sete-Rochas, il y a grand fond, comme nous l'avons dit, dans le canal. A % de mille de la Ponta-Preta, on trouve dans l'E. 48 mètres , puis dans le milieu du canal, entre cette pointe et le groupe Das-Sete- Rochas, 67 et 62 mètres ; à Va de mille du groupe, on a 42 mè- tres. Le plateau des sondes ne parait pas s'étendre beaucoup dans TE. du groupe Das-Sete-Rochas. Entre la Ponta-Pramanga et la Ponta-da-Balea, on trouve, à Vi de mille de la côte, 9 et 10 mètres, et ces fonds augmentent assez graduellement à mesura qu'on s'éloigne d'elle dans la di- rection du S. E., jusqu'à ceux de 62 mètres qu'op a à la dis- tance de 1 mille Va de la côte dans cette partie. Un peu plus loin vers le S. E., le fond manque allô mètres. L'Uha-das-Rolas est saine de tous les côtés, et l'on en peut faire le tour à la distance de Vs raille sans crainte. Les moin- dres fonds seront ceux de 1 i mètres, qu'on trouvera dans le N, 0. de l'île. La Ponta-da-Balea, pointe Sud de l'île de San-Tbomé, est aussi la pointe Sud d'un enfoncement peu profond qui se termine au N. à la pointe de Santa^Catharina, distante de 2 milles dans le N. 20° 0. de la précédente. Cet enfoncement dont le rivage est rocailleux sur un espace de ^/4 de mille, au N. de sa pointe Sud, et dont l'autre partie est une belle plage de sable, est fort peu profond de Va de mille environ, sur la ligne qui join- drait ses pointes; il présente une courbure régulière. OnnommecetenfoncementbaiedeSanta-Gathariiia,d'un petit Baie de santa-ca village de ce nom qu'on voit près du rivage. Elle offre cependant un bon mouillage dans lequel on est bien abrité des vents del'E. et du S. E., les seuls dangereux d'ordinaire dans^ces parages. Le village de Santa-Catharina n'était à l'origine que la réu- nion de quelques cabanes de pêcheurs. On y trouve des vivres frais ; il n'y a point d'eau dans la baie, de sorte que les habitants sont forcés de l'aller prendre à la rivière Annade qui se Rivière Annade. jette à la mer à l'E. de l'île dans la baie de Pramanga, en ar- rosant la plaine qui s'étend à l'O. jusqu'auprès du village de Santa-Catharina. Cette rivière traverse l'île de San-Thomé fort v étroite dans cette partie, qui forme une sorte de presqu'île. Devant la baie de Santa-Catharina, on trouve des fonds de Village de Santa- Catharina. 58 LES ILES DU GOLFE DE BIAFFRA. ppinte de Santa- Çatharina. llheu-do-Macaco Ilot du Singe. ^ico-da-Lança et Pico-da-Preta. Baie Da-Preta. 56^ mètres à 1 milte Va sur le parallèle du village. Ils dimÎDuent ensuite rapidement, et Ton a 12 mètres à Vs vaille de la plage, 3ur la ligne qui joindrait les deux pointes de la baie. On peut mouiller sur eette ligne par le fond indiqué sur le parallèle du village avant de fermer le piton Nord de FIlha-das-Rolas, par l'extrémité Ouest de la Ponta-da-Balea. La pointe de Santa-Gatharina est large, saillante, tombant à la mer par des f$ilaises abruptes et assez élevées ; die Ëiit sur la ligne de la eôte une saillie de plus de Vs mille. Sa partie Nord est aussi formée de falaises qui viennent se rejoindre à celles de la côte. Elle est dams cette partie garnie de roches S son pied ; elle esit accore dans l'O., et Ton trouve 10 et 1 i mè- tres, fond de sable près de son extrémité. A 1 mille à TO. de cette pointe, on 9 54 mètres. De cette pointe, la côte remonte à peu près au V. Tespace de 2 milles Vst formée presque partout de falaises abruptes jusqu'à rilheo-dp-Macacp, gros rocher assez élevé, très-rap^ proche de la terre et situé dans l'alignement des deux aiguilles de Pico-do-Câo-Grande et de Pico-do-Câo-Pequeno. Le dernier pic est situé à 1 mille du rivage, et deux autres moins élevés sont au-dessus des falaises mêmes de la côte. Ces deux derniers se nomment Pico-di-Lança et Pico-da-Preta. Près de l'IIheo-do-Macaco, on voit quelques cases de pé- cheurs. Cet Ilot est situé au fond d'upe baie assez grande com- prise entre la pointe de Santa-Catharipa au S., et la Pontardo- Pilar au N., qui reste de la première au N. 13^ O. à la distance de 4 milles. La baie qu'elles comprennent, nommée baie Dar Prêta, est profonde de 1 n^ille V4 ^u^ l^ ligne qui joindrait ses deux pointe^ Elle n'a été qu'imparfaitement étudiée. Deux plages sablonneuses existent au rivage, presque par- tout formé de falaises à pic d'une médiocre élévation l'une au S. de Pico-da-Preta, Tautre au N. et près de l'Ilheo-do-Macaco, sur laquelle s'élèvent les cases des pécheurs. On pourrai^ mouiller dans cette baie, bien abritée des vents du N. au S. par l'Ë., sur le parallèle de FIUieo-do-Macaco , par des fonds de 48 mètres à un peu plus de ^/s de mille de cet ilôt ; le fond est sable. La baie Da-Preta offre partout de grands fonds. On y rencontre souvent ceux de roches; aussi n'est-elle fréquentée SAN-TliOMÉ. — 5Q que par les caboteurs de File. Deux rivières se trouvent dans la partie Nord de la baie Da-Preta. LaPonta-do-Pilar est une pointe terminéeen falaises rocheuses et à pic ; elle est de forme aiguë et garnie de roches à son extrémité. Elle est très-accore » et prolongée au large par des roches sous Teau, sur lesquelles on trouve de grands fonds, variables de 43 à 59 mètres. La Ponta-do-Pilar est la pointe Sud d'une baie du même nom, qui se termine à la Ponta-Gabado qui reste de la précé- dente au N. 23° 3y 0. à 1 mille Va environ. Entre ces deux pointes la baie se creuse en arc assez régulier; le rivage, pres- que partout rocheux, présente cependant au fond delà baie une plage sablonneuse de ^/^ de mille de longueur, coqpée par une rivière. Cette baie n*a pas été étudiée. Elle est bien abritée des vents du N. au S. E. par TE. La Ponta-Gabado, pointe aiguë et foi^née de felaises rocheuses assez élevées, est remarquable par trois îlots rocheux également assez élevés qui se trouvent près d'elle à petite distance* Le plus auS., le plus grand des trois» senonume Ilheo-Gabado. Quel- ques roches avoi^inent sa pointe Sud. Dans TE. de celui-ci, et plus près de la Popta-G?bado se trouve le petit Ilheo-de-Sfm-Miguel. Le plus au N. se non^me Ilheo-Formoso ; les sommets des deux plus grands ilôts sont couverts de broussailles. Ullbeo- Formosoest jetéau milieu de l'entrée d'une petite aiise à rivage j&ablonneux au fond de laquelle on voit quelques cases. Cette anse est située dans te N. de la Ponta-Gabado, qui est s^ pointe Sud et elle porte le même Qom cpie cette pointe. D'Angra-Gabado, la côte, formée de falaises rocheuses élevées, court, faisant quelques légères ondulations vers le N., l'espace de 2 milles Vs- Là elle se coude assez brusquement et forme une large pointe arrondie dominée par le petit Morro-de-Souza, situé au bord même de la côte qui est partout rocheuse à son pied. Dans toute la partie de côte que nous venons de dé- crire depuis la Ponta-do^Pilar, les terres s'élèvent rapidement vers l'intérieur de l'ile de San-Thomé, pour former les hautes piontagnes centrales d'où s'élancent le Pîco-de-San-Thomé et Je Pico-'de-Santa-Anna-de-Chaves. La pointe arrondie de Souza, dont nous venons de parler. Ponta-do-Pilar Pointe du Pilier. Baie Do-Pilar. Ponta-Gabadq. Ilheo-Gabado. nheo-de-San-Mi- guel. Uheo-Formoso. Angra-Gabado Anse Gabado. Morro-de-Souza Morne de Souza. LES ILES DU GOLFE DE BIAFFRA. {Ibeo-de-Joamu- de-Sooza. Ubeo-Venangelo. Ponta-Forada. Lat. N. 013'50". Long. Pointe Das-Ares .Pointe des Oi- kcatu. Pointe Das-Neves Pointe des Nei- ge»- Village de Nossa- Senhora-das-Ne- Bnie Dos-Conchos. est encore reconnaissable à uo petit îlot rocheux peu élevé qui est situé très-près de la côte sur le parallèle du Morro-de- Souza; on le nomme Uheo-de-Joanna-de-Souza. Dans le N. 23 SCK O. de l'Ilheo-de-Joanna-de-Souza, à ^/^ de mille de distance, on en voit un beaucoup plus grand et plus élevé, nommé Ubeo-Venangelo, qu'on aperçoit de 12 milles du large. Sa partie Est est la plus élevée; elle descend en pento douce et unie vers l'O,, de façon que l'ilot ressemble de loin à un coin de mire. A 1 mille % dans le N. de cet îlot est la Ponta-Furada, pointe élevée, peu saillante, et formée de falaises tombant à pic, dans lesquelles la mer a creusé une ouverture ou une ca- verne qui lui a fait donner son nom ; c'est la pointe Ouest de nie. De la Ponta-Furada à la pointe Das-Aves, la côte formant divers enfoncements, et partout rocheuse à son pied,' court au N. 25'' 30' £., l'espace de 5 milles Va- ËUe présente çà et là quelques falaises tombant à pic et de médiocre élévation* Elle est très-saine et très-accore et l'on n'a pas de fond par 54 mètres à % de mille du rivage. Partout les terres s'élèvent rapidement vers le Pico-de-San-Thomé. La pointe Das-Aves est de forme arrondie, assez saillante et présentant à son extrémité quelques falaises. Son pied est garni de roches qui brisent. Elle est terminée par un morne plat à son sommet et descendant obliquement des deux côtés. Elle tient à Tile de San-Thomé, par un terrain bas qui lui donne, du large, l'apparence d'une petite Ue. De la pointe Das-Aves à celle Das^Keves , distante de 4 milles V4 dans le M. 53^ 30' E., la côte partout rocheuse se creuse légèrement. La pointe Das-Neves est formée par une presqu'île peu élevée, dans l'E. de laquelle coule une rivière. Sur son extrémité arrondie 00 voit le village de Nossa-Senhora- Das-Neves. La côte ensuite se creuse, et présentant une longue suite de falaises à pic, forme b baie Das-Gonchas qui se ter- mine à la Ponta-Figo, pointe N. O. de l'île. Devant la pointe Das-Neves, on trouve fort près de cette pointe des fonds do 18 mètres et de 32 mètres. Les fonds de 18 mètres sont dans TE. de la pointe ei dans la baie Das-Conchas; leur nature est ANNO-BOM. — PIC-DO-FOGO. 61 sable fin noir. Celle baie, qui offrirait peut-être un bon mouil- lage, n'a pas été étudiée. La pointe Das-Neves reste de la Ponta-Figo au S* 53° 30' O. dtins Talignement de la pointe Das-Aves. Toute la partie de Fîle de San-Thomé comprise entre la pointe de Santa-Catharina et la Ponta-Figo, n'a été étudiée que dans ses contours, et le plateau des sondes n'a été qu'imparfaitement exploré. Il paraîtrait au reste que la côte Ouest de l'île est irès-accore, d'après le peu desondes qu'on y a faites. Le fond n'a pas été obtenu par 54 mètres à 2/4 de mille de la côte. La fréquentation de ce côté de l'île peut donc offrir du dan- ger, surtout avec du calme. C'est là sans doute ce qui fait qu'elle est moins bien connue que la côte Est. Cette côte est en outre à peu près inhabitée, sauf les deux villages de Santa-Catharina et de Nossa-Senhora-das-Neves, qui encore sont fort peu impor- tants. L'île d'Anno-Bom, la plus petite du golfe de Biaffra, fut* iie àKnno-iuM dit-on, découverte le premier jour de l'an 1471 ou 1473 par ^"^ ^" ^^ ^"^ deux nobles portugais, Joao de Santarém et Pero deEscobar; c'est l'île la plus Sud du golfe de Guinée. Elle reste à 100 milles dans le S. 29° 30' 0. de l'île de San-Thomé. Elle est comprise entre les parallèles de 1° 24' 7'^ et de i^ 21' 30" de latitude S. et les méridiens de 3° 15' 25" et de 30 17' 42" de longitude E. De sa pointe Nord, nommée pointe San-Antonio, à sa pointe ta plus Sud, nommée pointe Fernandez, elle a 3 milles V>t de longueur. Sa plus grande largeur de l'E. à l'O. est de il mille Ve î sa plus petite largeur de ^/^ de mille entre ses deux pointes du S., la pointe Fernandez à l'E., la pointe de La- gos à l'O. La surface de l'île d'Anno-Bom est entièrement monta- gneuse. L'île n'est même en quelque sorte formée que par une montagne qui surgit brusquement de la mer, montrant trois sommets principaux dont le plus élevé, qui est dans le N., atteint une élévation de 1,000 mètres. Cette montagne se nomme pic Do-Fogo ; elle est remarquable par sa forme pyra- pic Do-Fogo. midale tronquée, et présente à son sommet une plate-forme étroite, de 10 mètres environ de longueur, sur laquelle le vent 62 LES ILES DU GOLFE DE BIAFFRÀ. Pico-Pequen6. Pic Do-Centro. Pic Dos-Sttlcados PicdesSUIoDs. Population. Village de San-An- tbnio-da-Praia. souffle avec une telle violence qu'on a beaucoup de peine s'y tenir debout S après qu'on a surmonté lès plus grands ob- stacles pour l'atteindre et même couru des danger^ sérieux dans la montée. Le pic Do^Fogo est boisé jusqu'aux Vs de sa hauteur. Au pied, et dans TO. N. O; de ce dernier sommet, on trouve un petit lac occupant la partie supérieure du cône troncjué formé jaar la montagne. Il a ^/jo de mille de longueur sur */io de mille environ de largeur ; à sa partie du N. s'élève un second sommet tout à fait boisé et de forme arrondie, nommé Pico- Pequeno. Lés officiel^ anglais ont t-econnu que la profondeur du lac n'excédait pas 3 mètres, sur un fond d'argile dure, bleuâtre; l'eau en fut trouvée très-douce. Dans la partie centrale de l'ile au '/s de sa longueur, en par- tant du &e trouve lé pic Do-Centro, et un peu^lus au S., éelui Dos-Sûlcados, parée qu'il présente un grand nombre dé rigoles qui le sillonnent. Vue du large, l'ile d'Anno-Bom qui peut être aperçue de beau temps à 40 ou 45 milles^ présente une forme conique. Autoul* de la base de ces montagnes, au bord de la mer, il existe une plaine étroite d'environ V4 de mille de largeur, qui e^t couverte de cocotiers et de plantain. Les montagnes sont aussi excessivement boisées; presque toutes le sont jusqu'à leurs sommiéts. Les contours de l'île sont arrondis dans le genre de ceux dé Fernao-do-Poo, et ne présentent pas des formes anguleuses comme l'île de San-Thomé et l'IIha-do-Principe. Cette île est entièrement peuplée par des noirs, qui sont censés sujets de TEspagne. Lu population s'élève, dit>on, à 3,000 individus. Ce sont des descendants des esclaves amenés dans nie au seizième siècle par les colons portugais. Le chef-lieu de l'ile est bâti sur la côté Nord, et se nommé San-Antonto-da-Praia. Ce n'est qu'un village contenant de 400 à 500 habitants. C'est devant ce village qu'est le seul mouillage de l'ile. Les maisons de San-Antonio-da-Praia sont misérables, Description de Tascension faite au pic d'Ânno-Bom par les officiera anglais attachés à l'expédition hydrographique d'Owen. ANNO-BOM. - PONTA-PEDRINHA. 63 petites et grossièrement construites en planches brutes et en terre *. Le chef du village prend le nom de gouverneur. La pointe Esteves, pointe de riled*Anno''Bom, est for- Pointe Esteve» mée de falaises rocheuses abruptes, qui se prolongent vers le N. ^^^ £. sur un espace d'un peu moins de ^/a de mille jus- qu'à la pointe Do-Ilheo, pointe Ouest du mouillage de San- Antonio devant le village de ce nom. Cette pointe basse pré- sente à son pied un îlot rocheux de couleur noire qui en est très-rapproché. Quelques roches noires s'étendent aussi dan» l'Ë. de la pointe, mais elles sont à son pied. Bêla pointe Do-Ilheo, la côte se creuse légèrement, et après les roches noires dont nous venons de parler, commence une belle plage de sable qui contourne la pointe de San-Antonio, pointe Nord de l'île, qui est basse, assez saillante, et sur la quelle s'élèvent les premières maisons du village. La pointe de San-Antonio est à Vio de mille dans l'E* 20° N 5b' 0". remarquable par une hauteur isolée a sommet aplati, située à la rive gauche d'entrée de la rivière, et par un récif qui a Va mille d'étendue. H y a un mouillage passable, par des fonds de 9 mètres, sable rougeàtre mêlé de coquilles, au N. de ce récif, dans l'anse qui se trouve vis-à-vis de l'entrée de la rivière. Les terres des environs sont médiocrement élevées, et pré- sentent des taches blanchâtres. Au N. de l'anse de Kilongo, il . " Montagne de Ki » y a un grand lac et une haute montagne, avec un piton en longo forme de bec à son sommet. J^ ville de Kilongo est située à 3 milles en dedans de la viiie de Kiung ... Rivière et village Makanda. si LE LOANGO. Montagne Salomba. Mtuneilea UeKilluo. Kivière de Killoo. Villages de Kibo'a et de rivière^ sur la rive gauche ; elle est entourée par un beau ter- rain qui ressemble à un parc, lorsqu'on l'aperçoit de la mer. Sur le parallèle de la rivière de Kilongo, on trouve, à 3 milles, 13 mètres; à 4 milles, 15 mètres; à 10 milles, 22 mètres; à 20 milles, 36 mètres ; le fond parait ensuite augmenter gra- duellement jusqu'aux sondes de 113 mètres qu'on trouve à 40 milles de la terre. La côte entre la pointe Banda et la pointe de Kilongo est saine, et on peut la prolonger à la distance de 3 milles par des fonds de 11 ou de 13 mètres. Le fond au large plus souvent de la vase. De la pointe de Kilongo, la côte s'enfonce vers !'£. en cou- rant presque en ligne droite an S. 60° E. jusqu'à la rivière de Killoo, distante de 31 milles. La côte entre la pointe de Kilongo et la rivière de Killoa pré- sente à peu près le même aspect que précédemment, quelques hauteurs dominent la plage, couverte d'arbres, qui, parfois, bai- gnent leurs pieds dans la mer, qui, d'autres fojs, paraissent au delà du rivage sablonneux. Ces hauteurs se terminent à une dis- tance de 1 2 milles a vaut qu'on arrive à la rivière de Killoo par une montagne assez élevée, gens du pays nomment Salomba. La côte ensuite, jusqu'à cette rivière, est formée de dunes sablon- neuses, qui paraissent blanches à une certaine distance» et sur lesquelles on voit çà et là quelques palmiers. A la pointe Nord d'entrée de la rivière de Killoo, on voit deux petites éminences boisées, nommées les Mamelles de Killoo par quelques naviga- teurs. Ces deux éminences sont une bonne reconnaissance pour la rivière de Killoo, nommée Rio-dos-Montes par les Portugais. Cette partie de la côte, comprise entre la pointe Kilongo et la rivière de Killoo, n'est pas saine. Le fond y est sable mêlé de roches, et il ne faut pas s'en approcher par des fonds au- dessous de 16 mètres. Au large, la sonde rapporte de la vase molle par les fonds de 20 et de 22 mètres. La rivière de Killoo parait un assez grand cours d'eau. Elle coule à travers un pays très-plat, vers l'E* N. E., l'espace de 27 milles, en partant de son embouchure. Là, elle se bifurque Tune des branches court au N. E., l'autre au S. E. Dans cette dernière, on trouve les villages de Kibola sur la rive droite. ^ POINTE INDIENNE. 85 f*l lie Bando sur la rive gauche. L'entrée de la rivière parait barrée par un banc de sable et de roches, sur lequel il ne reste que 3" 6 d'eau. Elle n'est donc praticable que pour des canots. La pointe Sud d'embouchure de la rivière de Killoo se nomme pointe de Kissanga. Cette pointe boisée et peu élevée, ainsi que celle du N., peut être regardée comme la pointe Nord de la baie de Loango. De la pointe de Kissanga, la côte , présentant un rivage sa- blonneux, court vers le S., en s'arrondissant et en se creusant sur un espace de 4 milles environ ; puis, de là, elle court vers le S. 0. pour former la pointe S. 0. de la baie de Loango, nommée pointe Indienne. Il y a 9 milles entre la pointe de Kis-^ sanga et la pointe Indienne; la baie, sur la ligne qui joindrait ces deux pointes, se creuse de 3 milles environ. A partir de la pointe de Kissanga, la côte se relève; elle pré- sente une série de collines qui surmontent une plage sablon- neuse, couverte d'un rideau d'arbres épais. Un peu au N. de la baie de Loango, deux rangs de collines, séparés l'un de l'autre, aux sommets nus, présentant seulement quelques lignes de verdure, se succèdent après un court inter^ valle, à mesure qu'on s'approche de la baie. Les pentes de ces collines sont abruptes du côté de la mer, et le terrain qui les forme est d'une couleur rouge vif. Les lignes de verdure qui séparent les parties dénudées, et dans lesquelles on remarque des palmiers, ressemblent parfaitement à des haies divisant des champs cultivés. Les terres du fond delà baie, vues à la distance de 3 milles Vs, présentent une ligne d'arbres épais garnissant la plage. Au- dessus de cette ligne uniforme à peu près dans sa hauteur, on voit au N., en arrière et rejetée un peu dans Tinlérieur, une montagne plate au sommet, à angles arrondis à ses extrémités, qui descendent par des pentes rapides. Un peu plus au S., on aperçoit encore une longuechaîne de collines non interrompues, qui s'affaisse de plus en plus en allant vers le S. La pointe Indienne, pointe S. O. de la baie de Loango, est basse et boisée à son extrémité. Mais, un peu dans l'intérieur, elle se relève et présente des collines dépouillées, d'une teinte Pointe de Kissanga. Baie de Loango. Vointe Indienne. Lat. S. i" WO". Var. iN. O 21" endie du N. au S. est faoileà déduire des tsbseryatiojis précé- dentes. Ainsi, sauf le oas où Le couraAt perteraitt m $. *0., on devra invariablement se tenir au large en dehors du fort idaa ioiiran, •et ne s'approiïher de la côite que .pour profiler des fanses de ierve qui soufflent vers le lever du scJeil ou qudiqwes beunes avant. On fera en un mot une navigation à peu .près identique à la frégate ne put le doubler, et fut entraînée vers le large après son appareillage. Ce ne fut que près de la côte Nord d'embouchure, et par des fonds de 13 mètres, qu'elle trouva le courant bien plus faible. ai observés dans le fleuve du Para et le fleuve des Amazones au Brésil, il ar- rive que, lors de la crue de ces fleuves, le courant de flot a sa plus sprande vi- tesse, tandis que celui de jusant est alojrs plus faible. {Instructions sur la navigation de la côte du Brésil, entre San-Luiz-de-Maranhào et le Para, par M. C. de Kerhallet, Annales maritimes, 1840. ii2 LE CiySGO, Eaux colorées. Courants inté- rieurs. Dans le milieu même du Ift du courant, le capitaine de la Vénus estime a 6 milles à rheure la vitesse du courant an Kiû- Congo, à l'époque où il se trouvait devairt ce Oeuve, les eo- rants sortaient toujours nonobstant la marée. Cette observation est importante, et nous verrous ptns lard comment on pourra l'utiliser. Au large de Tembouefrure du Rio-Congo et *ins un arc de cercle de 35 milles de rayon, les courants extérieurs portent a N. N. O., ddns le N. du parallèle de la pointe Boolambeinba; à l'O. N. O. sur le parallèle de cette pointe ; au S. O. dafflfs le S. du parallèle du cap Padrâo. Leur vitesse est fort variable, et elle atteint souvent , même à cette distance , 3 et 4 imHes à l'heure. Quelquefois, dans les grandes marges et dans la saison sèche, on peut trarerser le Kt du courant duflenvesans ressentir son inffuenee. Les eaux devant le Rio-Congo sont fortement colorées en rouge jaunâtre ; elles sont écumeuses et chargées de débris de toute espèce. Trèsieouvent, an S. du cap Padrfto, le long dé b côte, la mer est fortement agitée ou clapotent. A 4ù nÂMes au large de rembouchnre du fleuve, les eaux prennent ne couksr sombre et noirâtre. Elles sont saumâtres a cette distance. On dit qu'on a rencontré à 300 nulles a» large dn fleuve tes eaux de la mer encore décolorées, ayant un aspect boueux et une teinte vert olivâtre. On ajoute qu'on a ressenti* ménïe à cette distance, l'inftiience du courant du fleuve *. If ne faut pas entrer dans te Rio^Congo sans une brise au large, fraîche et bien étabMe. Elle prend, en général, à oh 10 heures du matin, et sonffle du S. S. O. à TO. S* O. On a, comme nous l'avons dit, trouvé le courant de descente dfl fleuve, de plus de 5 milles à l'heure. La direction de ce courant porte de la pmnte Boolambemba sur te baii de Mona-ltazea, et prolonge la cète en remontant vers^ la pointe Ronge. Sa direction de ce côté est donc le N. q. N. 0., ou le N. N. 0. quand on est près delà rive droite du fleuve. Dans le nrilieu du fleuve, entre la pointe Boolambemba et * Le capitaine Maison. EMBOUCHURE DU RIO-CONGO. 113 la rive gauclia, le courant porte à l'O., et près de la rive gauche il parait suivre la direction de cette rive, c est-à-dire ro. q. S. 0. Dans la baie de Diegos, eofonceaient que forme la rive gau- che au S. de la pointe Shark, il porte vers le N. jusqu'à la hauteur de cette pointe, qu'il contourne, et sur le méridien de laquelle il prend la direction de FO. S. O. Dans le fleuve et au delà de la pointe Boolambemba, le cou- rant suit la direction des rives. II arrive encore que, dans leRio-Congo, on trouve un courant courant» inférieur» supérieur rapide et un courant inférieur dirigé en sens in- * supérieurs. verse *. Dans le cas où cette observation a été faite, le navire, étant en calme et se laissant dériver au courant, n'était en réa- lité entraîné qu'avec une vitesse de 1 mille à 1 mille 7â à l'heure, tandis que le courant supérieur paraissait en avoir une de 4 à 5 milles. M. de la Gondamine cite un fait analogue. Le 28 août 1743, la marée se faisait sentir à Pauxis, situé a plus de 100 lieues de l'embouchure du fleuve de l'Amazone; les courants descen- daient constamment; mais, cependant, le niveau des eaux s'éle- vait, ce qui n'est guère explicable que par l'existence d'un courant inférieur. Mouillé à 10 milles sur le parallèle du Rio-Pongo de la côte des Bissagos, j'ai observé moi-même un fait semblable. Le courant supérieur portait toujours au N. O. d'après le loch, tandis que la profondeur de l'eau accusait selon la marée une variation régulière et graduelle dans le niveau ^. Il n'existe pas à l'entrée du Rio-€ongo de mascaret ou de pororoca, bien que ce fleuve paraisse avoir à son entrée une barre, sur laquelle la profondeur est, suivant toutes les proba- bilités, de 36 mètres, comme le dit le capitaine Owen ^. A 13 milles du cap Padrâo, le plus grand fond que trouva cet officier fut de 81 mètres. 4 Captai n W. Owen , Narrative of Voyages to explore the Shores of Africa, etc.; volume II, page 290. Volume II du Manuel, chapitre X, page 96. * ^ Voir la note 1 ci-dessus. ' MANUEL. — T. III. 8 ii4 LE CONCO. tas de marée ^ l*époqiie dcs syzygîes, on y trouve des ras de marée daiige'^ reux et qui font briser fortement une partie du banc de Mona- Mazea. Descri tiondester- ^^"* avons déjà daus le chapitre précédent décrit les terres re» .de lembou- au N. dc lembouchure du Rio-Congo jusqu'à la pointe Boolam- g». bemba. Nous avons aussi décrit le grand banc qui la prolonge depuis Ja pointe Rouge jusqu'à cette pointe. Nous ne revien- drons pas sur celle description. Nous dirons seulement qu'en- tre la pointe Rouge et la pointe Boolambemba, on trouve sur la côte, an milieu de bois de palmiers, les villages de Ma-Camma et celui de Mona-Hazea, le premier à 17 milles Va» '^ second à 3 milles V2 delà pointe Boolambemba; puis, à 11 mille Vsde Cri eDosMos i- '^ ^éme pointc, la crique ou la rivière Dos-Mosqnitos, signa- ^^ lée à sa rive droite par un bois remarquable, nommé bois des Crique des Pirates. Fétichcs. Enfin, à 1 milIc ^/g au N. de cette même pointe, la crique ou la rivière des pirates, assez large à son embouchure ; c'est sur la pointe de la rive gauche de ce cours d'eau qu'est le village de Mona-Mazea. A rentrée de ces deux criques qui souvent donnent asile à des négriers, on trouve 3" 6 d'eau. La crique Dos-Mosquiios est fort étroite et se bifurque peu après son embouchure. Pointe Booiani- ^^ pointc Boolambcmba, nommée aussi par quelques navi- beuiba gateurs Falhomless-Point Pointe sans fond , est une pointe basse présentant un bouquet d'arbres un peu plus élevés que ceux des environs ; il est situé à la partie Sud de la pointe. Au delà de la pointe, on voit les terres du Rio-Congo courir dans TE. I0 tue. Gap Fadrflo. ii6 LE CONGO. Routes pour couper le courant du Rio- lona[o en venant du N. Première route. Quand on est en vue du cap Padrào en venant du S., on re^ connaît dans le N. N. E. les terres de la rive droite da fleuve. On croit souvent de loin y voir une ville et des maisons bâties en amphithéâtre; c'est une illusioâ occasionnée par un amas de roches bouleversées, qui offre cet aspect trompeur^. Du cap Padrâo, les terres vont en s'abaissaot jusqu'à la pointe Sbark. Entre la pointe Boolambemba et la pointe Shark, rentrée du Rio-Congo se dessine bien, et présente, comme nous Favons dit, une largeur de 7 milles Vt* I^ i*î^e droite du fleuve se di- rige alors au N. 80^ E. formant à la pointe Boolambemba un coude assez brusque, tandis que la rive gauche se creuse fé- gèrementen arc de cercle. En s'approchant de Tune ou de Tautre rive, les fonds varie- ront de 1 1 à 14 mètres, sauf près de la pointe Boolanobemba, 011 Ton n'a pas de fond à 186 mètres à la distance de Vs de mille. Dans le milieu du canal, on ne trouve pas de fond à 150 mè- tres, à Tembouchure du fleuve et sur une étendue de 25 milles environ de son cours intérieur. Geue circonstance en rend la navigation assez difficile et méo^e quelquefois dangereuse. Il sera donc toujours prudent de prendre àCabenda ou ail- leurs un pilote local, pour entrer dans le Rio-Gongo. Lorsqu'on veut pénétrer dans le Rio-Gongo, il faut, de quel- que côté qu'on vienne, ranger nécessairement la rive gauche du fleuve à petite distance. Si donc on arrive par le N., il fau- dra traverser le lit du fleuve. Kous allons par suite indiquer de quelle manière il faudra tenter ce passage pour n'être pas re- jeté au large par le courant. Lorsqu'on vient du N. et du large, il suffira, pour traverser le courant du Rio-Gongo, d'avoir une brise fraîche et bien établie du S. O. ou de 1*0. S. 0. Quand nous parlons du large, nous supposons qu'on est à 150 ou à 200 milles de la côte ; à cette distance on prétend que le courant du Rio-Gongo atteint encore à certaines époques une vitesse de 2 oude 3 milles. On ignore à quelle distance ce courant, dirigé ordinairement au N. 0. et au N. N. O., se fond dans le courant atlantiqtie * Le commandant Le Lieur de ViWc-sup-Arre ; Description de la côte d'A- frique, du cap Lopex à San-Paolo-de-fAtando. ROUTES POUR TRAVERSER LE COURANT DU RIO-CONGO. 117 du S., qui depuis le cap de Bonne-£spérance remonte le long de la côce ; maïs ce dernier n'ayant qu'une vitesse de 24 ou de 26 milles en 24 heures, il est possible que le courant da Rio- Congo soit sensible à une fort grande distance. La seconde route pour traverser le Rio-Congo en venant Deuuème route. du N.» celle adoptée le plus généralement, consiste à louvoyer le long de la côte entre Gabenda et la pointe Rouge sans quit- ter le plateau des sondes. Quand on aura atteint la pointe Rouge, on mouillerait si Ton s'apercevait qu'on ne gagnât pas. Hais si la brise du large est favorable, il faudra calculer sa route de telle façon qu'on traverse dans la durée de cette brise toute la largeur du lit du courant, et qu'on arrive sur la rive gauche du Rio-Gongo, avant qu'elle cesse. Ainsi, dans le cas même oii Ton aurait atteint la pointe Rouge, si l'on n'était pas sàr d'avoir assez de temps pour traverser le lit du fleuve, il serait préférable d'attendre au mouillage, dans les environs de cette pointe, la brise du large du lendemain et d'appareiller dès qu'elle serait bien établie. Là brise du large se lève d'ordinaire à 9 ou 10 heuresdu matin, et souffle du S. O. ou de l' jusqu'au soir. ^ Si Ton ne veut que descendre la côte vers le S. sans entrer dans le fleuve après qu'on aura traversé le lit du courant, on continuera sa route tant qu'on aura la brise fraîche du large, et dans le cas où elle serait près de finir après qu'on aurait traversé, on viendrait mouiller de préférence dans le S. 0. du cap Padrâo à 3 ou 4 milles de la côte, suivant qu'on aura tra- versé plus ou moins loin de l'embouchure du fleuve, et l'on at- tendra la brise du large du lendemain pour continuer à des- cendre au S. de long de la côte. Dans cette route, on gouvernera à peu près de la manière suivante en partant du parallèle de la pointe Rouge à la dis- tance de 9 milles de cette pointe, on mettra le cap sur la pointe Sharkou sur le cap Padrao, jusqu'à ce que Ion atteigne le parallèle de la crique des pirates. Dans cette partie les cou- rants portent au N. N. 0. environ, et il suffit de prolonger la côte à peu près à la dislance de 9 milles pour longer le plateau de Mona-Muzea par des fonds de 19 ou de 20 mètres, par lesquels on devra se maintenir ; la route sera à peu près le S* 33^ £. m LE. CONGO. Koute pour traver- ser le lit du cou- rant du Rio-Congo en venant du S. Dès qu'on sera sar le parallèle de la crique des Pirales et même avant d'y arriver, suivant qu'on remarquera plus ou moins de force au courant, et une tendance de ce courant à porter vers rO, N. 0. et TO., on laissera porter comme si Ton voulait donner dans le fleuve, gouvernant à peu près droit sur le mi- lieu de Fespacequi sépare la pointe Boolambemba de la pointe Shark. On traversera ainsi le fort du courant du fleuve, et, quand on ralliera la rive gauche, on pourra peu à près serrer le vent et gouverner de façon à être transporté sur les terres de la côte Sud, à la distance d^ 3 ou de 4 milles pour y mouiller au besoin. Si Ton veut entrer dans le Rio-Congo, on viendra également mouiller dans le S. 0. du cap Padrâo et l'on attendra la brise du large du lendemain pour y pénétrer, sauf le cas où Ton au- rait le temps de doubler la pointe Sbark et de mouiller sur la rive gauche dans TE. de cette pointe. Il ne faut pas tenter le passage dans la soirée, car il est rare dans ce cas qu'on ait le temps de traverser le lit du cou- rant du fleuve pendant la durée de la brise du large, et, si elle cesse avant qu'on soit sur la rive gauche, on est alors jeté au large in^îtablement. Lorsqu'on vient du S., dès qu'on aura reconnu le cap Padrâo, on s'en placera à 3 milles de dislance, ce que l'on peut faire sans danger. Si l'on arrive le soir, on mouillera dans le S. O, de ce cap et Ton attendra au lendemain à tenter le passage ; dès qu'on aura la brise du large bien établie, on appareillera et Ton mettra le cap au N. £. ou au K. E. q. N. pour prendre le courant dans la direction la plus avantagei^se. On gouveroera ainsi jusqu'à ce quel'on commence à se trouver dans le lit du courant, alors on ou au N., et l'on sondera constamment pour s'apurer du mo- mentoii l'on atteindra le plateau de Mona-Mazeade 1^ rivedroite. Lorsqu'on remontera à Cabenda» il faudra s écarter du banc de Mona-Mazea, et quand on sortira du Rio-Coi^go, courir au large jusqu'à 40 milles environ de son embouchure, avant de laisser porter au N., pour éviter un banc qui n'est point signalé sur les caries, et qui, commençant à la pointe Rouge, s'étend 3 9 milles dans l'O. de celle pointe, allant rejoindre dans leN ROUTES DANS LE WO-CONGO. 110 }a pointe de Palmas, poiute Sud de la baie de Cabenda. On doit aussi tenir compte du courant qui porte au N. N. E. avec une vitesse de i mille à l'heure, quelquefois davantage, suivant la force de la brise *. Ou peut remonter le fleuve du Rio-Gongo à tous les instants Route pour entrer de la journée, soit avec le flot, soit contre le jusant, pourvu que g^* la brise du large soit assez forte ^; mais le moment le plus fa- vorable est celui où commence la brise du large. Néanmoins, k certaines époques, il arrive que cette brise se prolonge assez tard pour permettre de remonter jusqu'aux bancs du fleuve, situés à 20 milles environ de son embouchure. Il est rare qu'on aille plus loin dans Tintérieur du Rio-Congo. Du mouillage près du cap Padrâo, on fera route le long de la côte en la prolongeant par des fonds de 18 ou de 26 mètres. On contournera la pointe Shark à Vsde mille environ, et de là, on fera route à l'E. ib^ S. afin de rallier la rive gauche, ayant soin, pour éviter les bancs de la baie de Diegos, de ne pas ra- mener la pointe Shark plus au N. que l'O. 15^ N. Dès qu'on sera dans l'E. de la pointe Shark, si la brise mollis- sait, ou que la nuit vint, on mouillerait par des fonds de 11 ou de 13 mètres. Près de la pointe Shark le courant atteint quelquefois jus- qu*à 6 nœuds de vitesse. La baie de Diegos est très-poissonneuse et l'on peut y seiner avec facilité. A la pointe S. E. de cette baie, on remarque un banc découvert qui brise et qui part de la pointe Est d'em- bouchure d'une crique qu'on appelle crique de Saint-Raphaël, brique de saint- Les bancs de la baie s'étendent dans le N. et dans l'E. de ce Raphaël. banc découvert à ^/4 de mille au large, et ce n'est qu'après l'avoir doublé qu'on peut longer la rive gauche de très-près, à Vs mille environ de distance. La crique, située tout à fait au fond de la baie de Diegos dans A M. Rouxo de Rosencoat; InstrucHom sur la côte d'Afrique, etc. Nous observerons que toutes les instructions s'accordent pour donner au courant, dans cette partie, la direction du N. N. 0., et que le banc dont il est question ici doit être le prolongement de celui de Mona-Mazea. s Le capitaine Tucker, de la marine royale d'Angleterre ; Inttrtictionê sur le Rio-Congo 1840. 120 LE CONGO. Rivière Salée. Ile 7o vire, s'il n*est pas maintenu fortement par son ancre, est en- traîné par le courant sur Taccore d'amont du banc de Zoonga- Campendi. C'est ainsi que plusieurs navires se sont perdus corps et bien, et que d'autres ont perdu leur gouvernail. Lorsque la brise est légère, il est recommandé de descendre avec les avirons de galère, du côté de la rive droite, et d'avoir une forte ancre à jet prête à mouiller. Les embarcations devront être à Teau, disposées à toner le navire. On descendra ainsi jusqu'à ce qu'on arrive près de l'accore d'aval du banc d'aval ; alors, s'il n'y a pas de brise du large, il sera nécessaire de mouiller avec une ancre de bossoir par 13, 14 ou 16 mètres, pour éviter le banc qui court le long de la rive droite, et sur lequel le courant porte directement avec une grande force. Mais, si la brise du large est maniable, on pourra traverser jusqu'à la rive gauche, en tenant le cap vers le haut du fleuve, jusqu'à ce qu'on l'ait atteinte. On coifTera alors les voiles, on fera servir, ou bien on louvoiera pour descendre, se maintenant par des fonds de 7 mètres sur la rive gauche, et pas par moins de 13 mètres sur la rive droite, jusqu'à ce qu'on ait dépassé la pointe et le banc de Boolambemba. On devra alors ne pas faire route par des fonds de moins de 7 mètres. Le capitaine Tucker ajoute t Quant au banc de 5" 4 et de 6 mètres qui se trouve à l'accore du plateau de Mona-Mazea à l'entrée du fleuve, je pense qu'il est de formation toute recette, et qu'il deviendra très-dangereux pour les navires qui traver- seront le fleuve comme je l'ai fait. Venant du N. et gouvernant bien vers le haut du fleuve pour atteindre au S. le capPadrao, étant par des fonds de 13 et de 14 mètres, je suis tombé tout à coup sur un banc n'ayant de profondeur que 6^ 3 et 5°^ 8. J*ai rangé ce banc ayant à bâbord 13 et 1 1 mètres, tandis qu'à tri- bord je n'avais que 6" 3 et 6°^ 8 ; cela, sur une distance de plus de trois longueurs de navire. Je pense que tout le plateau de Mona-Mazea s'élève rapidement par suite des dépôts de vase qui se font hors du fleuve, et de l'accumulation des sables ap- portés par la grosse houle du large qui vient souvent le battre * . » * Le capitaine Butterfield, commandant la corvette anglaise le Fantômej dit SAISONS ET VENTS DU RIO-CGNGO. t2î En résumant, nous dirons que les navires qai enti^nt dans le RicnCongo ne doivent jamais tenter de le faire que lorsque li brise du large est bien établie. On cite des cas où des navires filant ô nœuds nont pu étaler le courant, et ont tourné plusieurs fois sur eux-mêmes ^. Il serait à craindre, avec une brise molle, que le violent cou- rant qui sort du fleuve n'entraînât vers le banc de Mona-Mazea, c'est-à-dire dans la partie N. O. de Tembottchure du fleuve. On ne peut s'approcher du banc de Mona-Mazea par des fonds au- dessous de 10 mètres. Et souvent il est dangereux d'y mouiller avec une forte houle qui vient du large et qui se heurte contre le courant de sortie, animé parfois d'une vitesse de 7 milles à l'heure, principalement à l'accore de ce banc. On devra donc toujours avoir grand soin de se tenir sur la rive Sud du fleuve et près d'elle. Dans la descente, on se tiendra sur cette même rive et on la longera de près. Dans le fleuve, le courant descend avec une vitesse de 5 ou de 6 nœuds. Sur la côte Sud , le courant parait porter à ÏO. q. S. O., tandis que, dans le N. de l'embouchure du fleuve, il porte à peu près au N. q* N. 0. Dans les mois de juin, juillet, août et septembre, la tempé- rature est moyenne, et le thermomètre marque généralement 21er ne brise pas, mais là encore une pirogue est indispensable pour débarquer, à cause du ressac qui est très-fort. Dans TE. de la hauteur qui forme la pointe des Courants, il y a un immense marais qui s'étend à plusieurs lieues dans l'intérieur et que traverse la rivière de Loze ; elle devient navi- gable à sa sortie de ce marais. H contribue à reudrc très-mal- sain le séjour de la baie de Loze, par son assèchement dans la belle saison, et les brouillards épais qu'il occasionne dans la saison des tornades. La mer y pénètre dans les grandes ma- rées, et il est excessivement poissonneux. Les oiseaux aqua- tiques s'y réunissent aussi en grand nombre. La nuit, la côte se couvre d'un brouillard épais, qui occupe les régions inférieures de l'atmosphère et qui laisse au ciel toute sa pureté. Les rosées sont abondantes et le vent d'E. est trèsrfroid comparativement. En juillet, le thermomètre donne 19° centigrades, et le froid à terre est encore plus sensible que sur la rade ; en janvier, le thermomètre donne 25° le matin et 28o à 3 heures de l'après- midi. Au mouillage de la baie de Loze, on n'a pas la ressource de la pêche, il faut pour cela être à environ 12 milles au large ; mais on peut le matin pêcher à l'épervier à l'embouchure de la rivière. On peut, grâces aux traitants, se procurer quelques vivres frais, qu'apportent les noirs de l'intérieur. Il n'existe pas de village dans la baie même. , Le commerce licite consiste en ivoire, en peaux, en cire, en gomme copale et en un peu de minerai de cuivre. Le commerce illicite et le plus productif est la traite des esclaves. 11 y a dans la baie de Loze deux factoreries anglaises, une américaine et une française. Ces factoreries sont établies sur le plateau qui domine la pointe des Courants. Les factoreries portugaises sont dans Tintérieur, près du village habité par le roi. RIVIÈRE DE MASULA. — MOiNT BAMBA. 139 La bniede lxze est très- fréquentée, surtout par les négriers, et les factoreries établies dans ce but sont les plus importantes de la côte; brûlées déjà par les croiseurs anglais, elles ont été rétablies au même endroit. Les barracons de traite sont situés dans l'intérieur et cachés dans les bois; c'est de là qu'on expédie les esclaves aux bar- racons disséminés sur la côte. A la baie de Loze, la traite se fait sur une grande échelle, et d'immenses capitaux sont enga- . gés dans ce commerce. Chaque factorerie correspond avec ses succursales au moyen de signaux, dont la transmission est nusisi rapide que Test celle des signaux télégraphiques. C'est ainsi qu'on indique, sur une grande étendue de côte, la présence ou l'absence des croiseurs, les routes qu'ils ont suivies ou celles qu'ils prennent, le point où ils se trouvent, celui sur lequel ils se dirigent. Ces nouvelles se transmettent partout à des distances considérables au moyen de courriers échelonnés ou par des signaux. Avec de pareilles mesures, la répression de la traite devient d'une immense difficulté. De la pointe des Courants, la côte formée partout de falaises Rivière de Masuia rocheuses court au S. 28*» E. jusqu'à la baie du Petit-Masula, distante de 10 milles de la pointe précédente. La petite rivière de Masuia se jette au fond de cette baie qui n'a que 1 mille Vs d'ouverture, entre ses deux pointes rocailleuses. Le village du Petit-Masula se trouve devant la baie sur un plateau qui domine les falaises qui en forment la côte. On peut mouiller devant le Petit-Masula par des fonds de 13 ou de 14 mètres. A 3 milles dans le N. N. £. de la baie du Petit-Masula, on remarque en second plan une chaîne de hauteurs qui s'élève au delà des falaises plus hautes dans cette partie que partout ailleurs sur la côte qu'on a parcourue jusqu'ici. Celle de ces hauteurs qui est le plus au S., bien détachée des autres quand on la relève à TE. 19° N., est une montagne de forme arrondie au sommet et à pentes régulières, qu'on nomme mont Bamba. Les terrains qui forment la côte sont desséchés et présentent seulement quelques bouquets d'arbres. Vilîaîrc du Petit- Masula. Mont Bamba. 140 LE CONGO. De la baie du PelU-MasuIa à ia baie du Grand-Màsula, la côte court au S. 20E BANGO. 149^ Cap de Ban^i», La côte du S. de la baie de Bango est fort élevée et fornuée de falaises rouges et blanches qui, du cap Lagoslas, s'éteqdeut sur une étendue de 4 milles. Vue du N. N. 0., celte partie de la baie présente une première pointe coupée à pic, garnie à &on pied de quelques roches noires. Elle est dislan^e du cap Lagostas de 3 milles. Cette pointe est le cap de Bango. Sur le sommet de la terre qui couronne la falaise, on renK^rque quel- ques broussailles. A 1 mille au delà de ce cap,, la falai&e se termine et présente une pointe également coupée à pic, garnie à son pied de rochors noirs qui forment sa base. Une troi4ièi»e pointe, qui est Textrémité de la colline du S. 0, <iée au fond de la baie, se termine par une pente un peu allongée près, de la rive gauche de la rivière de Bango. La rivière de Bango est signalée par quelques arbj*es à la Rivière de songa plage, puis sur sa rive droite s'élève, en pente rapide, la col* line de TE. située dai^s la baie de B^ngo. Vues du N. N* O., les trois pointes précédentes semblent laisser entre elles des enfoncements, mais le rivage de la baie est régulier et la couçbe qu'il décrit ne présente pas d'ondM- lations sensibles. Dans rO. de 1^ rivière de Bango, à 3 milles de distance, il existe un grand édifice entouré de cases c* est un établisse- ment habité par des Portugais, d'où le marché de la ville de San-Paolo-de-fLoanda tire ses principaux approvisionnements. La baie de Bango est ^rès-fréquentée et les navires de com- merce y mouillent d'ordinaire pour prendre connaissance des affaires à San^Paolcnie-Loanda avant d j aller mouilleç. Us évitent ainsi de payeç les droits d'ancrage de ce port qui sont fort élevés. Sur la ligne qi joindrait le cap SpiJimberta au cap Lagos- tas, ks fonds varient de 23 mètres, qu'on trouve à 1 mille du I>remier, à 24 et 27 mètres qu'on trouve à mi'-dîstanee des deux caps. L'un et Tautre sont sains ei accores. Les fonds diminuent ensuite assez graduellement quand on s'enfonce dans la baie. Près du rivage ils varient de 7 à ô mètres et à 3°* 0. Us sont plus grands près du cap Lagostas que près de la plage sablonneuse. Lorsqu'on veut mouiller dans cette baie en venant du N., on. b'ablisseipent dan» la baie de Bango, Mouillages. 150 L'ANGOLA. fera route» en tenant le cap Lagostas au S., quelques degrés vers TE. de 5» à 10° pour éviter le grand banc qui prolonge dans le N. E. l'île de Loanda , et Ton viendra jeter l'ancre à 4 milles du cap Lagostas par 25 ou 26 mètres, relevant le cap Lagostas au S. 21° 0., et le grand bâtiment situé au fond de la baie au S. 19° E. On peut s'approcher sans danger du cap Lagostas dans le même relèvement et en mouiller à 1 mille par 29 mètres, ou bien en- core pénétrer plus loin dans la baie de Bango et jeter l'ancre, dans le N. du grand bâtiment indiqué, par 14 ou 13 mètres. On mouille encore dans cette baie quand, voulant se rendre à San-Paolo-de-Loanda, on est surpris par le calme ou par la nuit. A moins de bien connaître la baie de Loanda, on ne de- vra y en Irer que de jour et dans la matinée, moment où l'on aura la brise favorable venant de la terre, tandis que, dans l'après- midi, avec les vents de S. O., on serait forcé de louvoyer. C'est par ce motif que la baie de Bango est très-fréquentée, et les navires y jettent Tancre pour attendre la brise favorable du matin. Toute la côte de la baie est saine et la sonde sufQra pour conduire au mouillage. Lorsqu'on vient de l'O. chercher le mouillage de la baie de Bango, il faudra se tenir au large à 3 milles Vs du cap Lagostas et faire route au N. jusqu'à ce qu'on ramène le fort de San- Pedro dont nous parlerons tout à l'heure, situé dans la baie de Loanda, au S. du cap Lagostas, par une maison de campa- gne quinta bien apparente sur le sommet de la falaise. Cette maison est au S. 22° E. du fort. Dès qu'on sera sur cet aligne- ment, op aura doublé l'extrémité du banc de Tlle de Loanda, et l'on pourra faire route pour la baie de Bango. Lorsqu'on vient du S. après avoir longé la côte sablonneuse. de l'île basse de Loanda, à 1 mille de distance, on fera leN. E. jusqu'à ce que l'on ramène le fort San-Pedro par la quinta indiquée précédemment. On pourra alors donner dans la baie de Bango. Gap Lagostas. 1^ cap Lagostas, pointc S. 0. de la baie de Bango, est la Loîig^É 10*5^1 18''. pointe N. E. de la baie de Loanda ; il est facile à reconnaître 38'. ^'est uuc falaisc verticale de couleur jaune et couronnée de. buissons à son sommet. Un amas de roches noires et aiguës ^^ trouve à sa base. VILLE DE SAN-PAOLO. U\ Baie de Loanda. Fort San-Pedro. La falaise qui forme le cap Lagostas se prolonge vers le S. jusqu'auprès de la ville de San-Paolo-de-Loanda, où des ébou- iements ont formé une plage étroite. Le cap Lagostas est très- sain, et c'est de lui qu'il faut s'approcher de préférence lors- qu'on entre dans la baie de Loanda.  1 mille V4 d^ns i^ S. du cap Lagostas se voit le fort San-Pedro, entaillé dans la falaise même à quelques mètres au-dessus de la mer. Les murailles de ce fort sont de couleur rougeâtre et se détachent bien sur la falaise. A V? ïïiille plus loin, la falaise cesse de former le rivage et elle se trouve rejetée en arrière d'une plage étroite et sablon- neuse. Dans cet endroit, un ruisseau se jette à la mer. Plus loin à ^/lo de mille environ dans le S. 22*' E. du fort San-Pedro, se trouve, au sommet de la falaise, la maison ou quinta dont npus avons parlé. Cette habitation isolée est facile à reconnaître. Du ruisseau que nous avons indiqué près de l'extrémité Sud des falaises qui forment le rivage depuis le cap Lagostas, la plage court en se creusant et présentant plusieurs pointes jusqu'au fort San-Francisco-de-Penedo , ou en abrégeant, fort San- Francisco, qui s/élève sur l'une de ces pointes saillantes. A */2 mille au delà de ce fort, on voit sur une autre pointe avancée le jardin public. La plage alors se creuse d'une ma- nière assez prononcée pour se terminer à l'O. par un gros morne surmonté d'un fort nommé San-Miguel qui en occupe Fort san-Miguei tout le sommet. La ville basse de San-Paolo-de-Loanda, que nous appelle- rons ville de San-Paolo pour abréger, se trouve sur la plage entre le jardin public et le morne du fort San-Miguel. La ville haute est bâtie au sommet de la falaise dans le S. du fort San- Miguel. On y remarque, un peu sur la gauche, un grand bâti- ment qui est un couvent. La côte que nous venons de décrire forme le côté Est de la baie de Loanda. Il y a 5 milles ^g de distance entre le cap Lagostas et le fort San-Miguel. La ville de San-Paolo, quand on la voit du N. N. 0., paraît divisée en deux par le fort San-Miguel. Une partie de ses édi- fices, peints à la chaux, peut se voir à !& ou 20 milles de di$- Qutnta ou maison de campagne. Fort San-Francisro. Ville de San-Paûlo. 152 L'ANGOLA. Ile de Loanda. Pointe Nord. Lat. S. 8*» 46' 12". Banc du N. E. de l'île de Loanda. Amer n i . Amer n 2. Amer n** 3. tance, suivant le temps. Les maisons sont construites en pierres et couvertes en tuiles. On aperçoit la ville de San-Paola d'or- dinaire avant le cap Lagostas, bien que ce cap soit élevé. L'île de Loanda, qui forme la baie ou le port du côté de TO., est très-basse; les arbres qui la couvrent ne se voient pas du pont à une distance de plus de 6 ou de 7 milles. Quelques mai- sons s'élèvent dans sa partie centrale à c6té d'uu bouquet d'arbres. L'île de Loanda, au rivage sablonneux, est séparée du fort San-Miguel par un étroit canal sans profondeur. Elle se ter- mine au N. 8ur le parallèle du fort San-Pedro. Elle est fort étroite dans toute son étendue ^t présente une forme très- irrégulière. Elle se prolonge au S. à 4 milles Va du fort San-; Miguel, et son extrémité du S. forme le passage nommé barre de Carimba. La pointe N. E. de l'île de Loanda est prolongée par un banc de sable dur et de roches qui s'étend à 2 milles dans la même direction; il a environ Vs de mille de largeur. Son extrémité dépasse, dans le Nord, le parallèle du cap Lagostas et en reste dans le N. 79° 0. à un peu moins de 2 milles. C'est la largeur d'entrée de la baie. Un premier amer, pour éviter l'extrémité de ce banc dan- gereux, est celui que nous avons déjà donné il consiste à ramener le fort San-Pedro par la quinta placée sur le som- met de la falaise. Cet amer fait passer à ^4 de mille dans l'E. du banc. Un second amer, pour en passer dans le N., est de ramener le cap Lagostas au S. 60° E. A ce relèvement, le rocher de la base du cap Lagostas sera très-peu ouvert à droite du cap Bango, et le cap Bango sera à peu près par le sommet d'une colline qui se trouve au fond de la baie d^ ce nom. Cet amer fera passer à un peu plus de ^/j^ de mille de lextrémité du banc de l'Ile de Loanda. Ce dernier amer est très-bon quand on vient de rO. et du S. donner dans la baie de Bango. Cependant, le banc de l'île s'étant prolongé, dit-Hn, dans le N. E., il sera bon, en tout cas, d'adopter de préférence l'amer n 1. Enfin, un troisième amer peut être encore utile, surtout quand on louvoie dans la baie c'est lalignement tracé par BAIE DE LOANDA. 153 la ligne quiy passant au pied du morne où s^élève le fort San- Miguel, tangenterait la partie Çiord de Tile de Loanda, qui s'étend le plus à TE. Le banc qui prolonge Tile de Loanda est surtout dangereux parce qu'il ne marque pas le plus ordinairement et qu'il est très-accore dans foute son étendue. Les fonds tombent très- irrégulièrement, de 32 mètres qu'on trouve dans sa partie à 6 mètres. Sur quelques poinls de ce banc, pn ne trouve que 3^ 6 *. La baie de Loanda est un excellent mouillage et le meilleur de toute la c6te d'Afrique au S. de l'équateur. Pour donner dans la baie de Loanda, en venant du S., on peut passer à 1 mille dans TO. de l'ile de Loanda, ou à 1 mille Vs faisant route au N. E. jusqu'à ce que Ton ramène au S. 60^ £, le cap Lagostaç et qu'on prenne l'amer n** 2. On s'approchera du cap Lagosta§ en le maintenant bien à ce relèvement, jus*^ qu'à la distance de ^4 de mille, ou bien on fera route au N. £. jusqu'à ce qu'on soit dans l'amer n° 1, du fort San-Pedro par la quinta du sommet de la falaise. Si l'on s'est approché du cap Lagostas à ^U de mille, on mettra le cap sur la partie Nord du fort San-Miguel, le tenant au S. 520 0. Si Ton a pris l'alignement du fort San-Pedro par la quinta, on courra dans cet alignement jusqu'à ce qu'on ramène au S. 52^ 0. l'extrémité Nord du fort San-Miguel, et l'on fera route dans la baie en le tenant à ce relèvement ; les fonds, à cette route, ne seront pas au-dessous de 23 mètres. L'on viendra mouiller relevant le fort San-Francisco au S. 22» E., et le fort San-Mi- guel au S. 54° 0. par 23 mètres de fond.  ce mouillage, la pointe N. £. de l'ile de Loanda restera au N. 0. Un autre mouiUage, mais très-rapproché du banc de petits fonds qui se trouve au fond de la baie, banc dont plusieurs Routes pour don^ ner dans la baie de Loanda avec le vent favorable. 37' 0" Baie de Masfote. 104 LE BENGUELA. Rio-SutÔ. Cap Ledo. tat. S. »°45'fl". Plateau-des sonde?. Cap Son-Braz. Var. N, 0. 22 O., présentant parn tout des falaises assez élevées jusqu'à la pointe Sud d'embou- ppnta-Morcno. churc du Rio-Longo, nommée Ponta-Moreno Pointe Noire, Cette pointe est peu saillante et taillée à pic. La profondeur de la baie Longa sur la ligne qui joindrait ces deux pointes est d'environ 6 milles dans sa plus grande étendue. Cette grande baie est peu abritée; cependant, on peut y mouiller à 1 mille ou 1 mille Va de la côte, par 19 ou 24 mè- tres. A 3 milles de sa côte du N., on trouve 18 mètres. Le mouillage indiqué par M. le commandant Simon est dans le N. E. d'un morne isolé, qui s'élève d'une manière très- abrupte sur le bord de la plage, à 2 milles dans TE. du cap du Vieux-Benguela. Du cap du Vieux-Benguela au Rio-Longo, la côte est saine, et partout inabordable. Le fond très-égal, diminue à mesure Plateau des sondes. * Nommé aussi cap des Trois-Bointes et Morro-de-Benguela-la-Velha sur quelques cartes. * Le capitaine Matson le place, sur sa carte, par la longitude de ll^ 18'3K'; dans son instruction il donne, pour la longitude, 11» 2/ 5y^ Le capitaine di\ ^rick le Mondego donne 11 0., et au N. 10° E., la grosse pointe Nord de la baie dans Talignement du fort de Novo-Redondo *. Un autre mouillage est encore indiqué on y relèvera la pointe Rouge au S. 18° 0., et le bouquet d'arbres apparent marqué sur le plan du portulan au S. 66° E. ; on sera par 9°» 7 d'eau *, Ce bouquet d'arbres est un peu au N. E. de l'entrée de la ri- vière. Lorsqu'on quittera la baie de Quicombo, en partant du premier mouillage, il ne faut pas gouverner au N. O., et il est nécessaire de se tenir au N. de ce rhumb jusqu'à ce qu'on soit certain d'avoir paré le banc qui se trouve dans le N. N. O. de la pointe de Quicombo. Il y a un bon mouillage dans la baie, excepté durant les ras de marée ou pendant la calema. Il est alors nécessaire de mouiller en dehors de la pointe de Quicombo. La houle, néanmoins, est toujours fatigante à ce mouillage et les . ras de marée s'y font plus sentir qu'ailleurs. Sous le rapport commercial, Quicombo est le point le plus important de la côte après Benguela. On s'y procure de bons bœufs, des provisions de table et d'assez bonne eau dans la jolie rivière de Quicombo dont l'entrée est barrée, ce qui force à débarquer les pièces à eau et à les rouler jusqu'à la rivière. Mais, quand la mer est belle, on peut faire Teau à lemboucbure de la rivière même assez facilement. La baie est très-poissonneuse et la pèche se fait à la ligne, et non à la seine ^. La baie de Quicombo est d'autant plus importante à recon- naître que ce point est le seul, depuis Little-Fish-Bay^ où Ton puisse se procurer facilement de l'eau *. Elle est facile à recon- naître en venant du S. par la pointe Rouge, qui se trouve a 3 milles au S. S. 0. delà pointe de Quicombo, poinle Sud de la baie; en venant du large ou du N. par un sentier ou une route Instructions du capitaine Maison, s Instructions du commandant Simon. 3 Renseignements fournis par le commandant Gabet manuscrit du Dçpét de la Marine. * Le capitaine Rouxo de Rosencoat. ANSE AUX PIGEONS. 17 1 Pointe Rougo Red-Point. Whale'8-Head. blanche qui se trouve dans le S. E. du village et conduit sur les montagnes. Les maisons blanches de Novo-Redondo peu- vent encore être une marque utile ; puis, en s'approchant de la terre, la végétation qui borde la baie, et les factoreries ne laisseront plus aucun doute *. La pointe Rouge, dont nous venons de parler, est à 3 milles dans le S. S. 0. de la pointe de Quicombo. Elle est élevée et facilement reconnaissable de loin à des taches rougeâtres qui sont sur sa face du S. 0. La pointe nommée Whale's-Head la Tète de Baleine est si- tuée à 16 milles ^U de la pointe de Quicombo. C'est une pointe de couleur sombre s'avançant de 1 mille sur la ligne de ^* ^ **°£5jo''8. la cote. Elle Justine, par sa forme, le nom qui lui a ete donne. Quand elle reste au S., elle se détache bien ; mais vue de face, elle se dissimule complètement. À environ 2 milles dans le N., Il y a un plateau remarquable situé 'près du rivage. Cette pointe protège un léger enfoncement de la côte qui se trouve dans TE. et se termine un peu au S. du village important de Quissingo-Pequeno, situé à 5 milles au N. de Whale's-Head, Ce village considérable, placé sur le sommet de la côte, ne vuiage^de Quissin^ peut être vu qu'en partie de la mer ; c'est un actif foyer de traite. Un chemin à pic y conduit de la plage sur laquelle on voit un grand nombre, de bimbas ^ servant probablement à rembarquement des esclaves. Whale's-Head est la pointe Nord d'un léger enfoncement de la côte nommé anse aux Pigeons, présentant une belle plage Anse aux Figeons. sablonneuse de 5 milles d'étendue, qui se termine au S. par une pointe rocheuse. La mer bri^e partout avec force sur cette plage. Néanmoins, des navires de commerce vont prendre chargement dans l'anse aux Pigeons. Il y a bon mouillage , comme sur toute cette partie de la côte , par des fonds variables de 16 à 23 mè- go-Pequeno. 1 Instructions des commandants Simon et Maison. * M. le commandant Simon donne 11° ùV pour la latitude de cette pointe; le capitaine Matson, lio 35^. Nous adoptons celle de ce dernier officier, qui a fait un travail d'ensemble sur cette partie de la côte. s Espèce de grandes pirogues. 172 LE BENGUELA. Village de Quissin- go-Grande. Rio-Tapado. Rio-Lagito * . H°58'30" }essources. très ; mais on y est excessivement incommodé par la houle, A la distance de 1 mille au S. de la pointe Sud de Fanse aux Pigeons» on remarque sur le sommet de la côte un grand bar- racon et plusieurs autres moins considérables situés au-dessous qui signalent le village de Quissingo-Grande. On ne peut voir de la mer ce dernier village dont h chef est un des principaux marchands d'esclaves de la côte. A la distance de 9 milles Vs de la pointe Sud de l'anse aux Pigeons se trouve l'embouchure du Rio-Tapado. On ne peut la reconnaître qu'à un peu de verdure qu'on voit dans un ravin bien prononcé que forment les falaises de la côte, Le mouil- lage devant ce point est par 16 mètres à 1 mille de la terre, relevant à l'Ë. les factoreries ou les barracons. Ainsi que l'indi- que son nom, la rivière est barrée et la mer y défei^le avec trop de force pour qu'on cherche à y faire de l'eau. Le Rio-Lagito est situé à 7 milles de distance di Rio-Tapado; son embouchure est au fond d'un léger enfoncement de la côte dont la pointe Sud est un morne élevé ; elle est recon- naissable seulement à un bouquet d'arbres d'un vert foncé, qui se trouve dans le ravin où coule la rivière et qui peut se dis- tinguer à 9 ou 10 milles du large. Une maison blanche se voit également d'assez loin et sert encore à signaler le Rio-Lagito devant lequel on peut mouiller par des fonds variables de 16 à 19 mètres, vase. On peut se procurer siu Rio-Lagito des bqeufs et des provi-. sions de table. C'est une excellente aiguade quand la mer est belle, car l'eau venant des montagnes est parfaitement saine et meilleure que celle de tout autre point de la côte. La manière la plus expéditive de la faire est de rouler les. pièces jusqu'à un canot mouillé eii dehors de la barre, puis de les remorquer jusqu'au navire. Il existe à ce point un comptoir portugais pour la traite des esclaves et pour le commerce de Torseille. 1 Egypto de quelques instructions. Nous adoptons Lagito, diminutif de Lago, lac. Le capitaine du MondegQ donne \i^ 28^ E. pour la longitude de ce point, et 11 57^ S. pour sa latitude. BAIE DE LOBITO. 173 Rivière d'Anha. k environ 4 milles au S. du Rio-Lagito, il y a sur la côte Anse de cotoveio- deux factoreries et un village considérable devant lequel la côte présente une belle plage de sable légèrement creusée et formant une anse nommée Cotovelo-das-Ostras Coude, Pointe des Huîtres. Dans cette anse, les chaloupes qui font le cabo- tage de la côte peuvent charger, bien que la mer y brise toujours avec force. Elle a 4 milles Va d'ouverture entre ses deux pointes. La rivière d'Anha rivière de la Brebis est à 17 milles du Rio-Lagito et à 9 milles dans le N. E. de la pointe de Lobito. L'entrée de cette rivière, comme celles des rivières qui la pré- cèdent et dont nous venons de parler, n*est reconnaissable qu'à un bouquet d'arbres très-verts qui se trouve à son embou- chure. Le mouillage y est bon par 16 ou 19 mètres, relevant les fac- toreries à l'E. 22° N. à environ 1 mille V4 de distance. Quoique ce mouillage soit sans abri, on n'y est pas trop incommodé par la houle, mais le débarquement présente, comme sur presque tous les points de cette côte, de grandes âiiBcultés; et l'eau ne pourrait s'y faire qu'avec beaucoup de peine. De la baie de Quicombo au Rio-Lagito, la côte court an S. 2^ 0. pendant 39 milles Va environ. Puis, à partir du Rio-Lagito, elle court au S. 36* O. l'espace de 26 milles jusqu'à la pointe de Lobito, qui abrite la baie de ce nom. Jusqu'à cette pointe, la côte, comme nous l'avons dit précédemment, est haute et le plus souvent formée de falaises rocheuses présentant çà et là des taches jaunâtres occasionnées par des éboulements de' terre. La pointe de Lobito est l'extrémité N. E. d'une presqu'île sablonneuse, étroite, longue de 1 mille ^lo environ, qui pro- tège la baie profonde et sûre de Lobito. Cette presqu'île est varTNa 230^0 très-basse et n'a que 0" 5 et 1 ou 2 mètres au-dessus du niveau de la mer. La baie, qui est la meilleure de celles qui se trouvent sur cette partie de la côte, a été découverte, en 184i, par le Water- wich^ commandé par le capitaine Matson, de la marine royale d'Angleterre. Son entrée est fort difficile à reconnaître, parce que la près- i^ie de lowio Pointe de Lobito, hà goëlette an{laise Harrincton se perdit complètement, en mars 1845, sui la plage de Salinas. Elle avait pris des relèvements du Bonnet de San-Philippei à 6 heures 30 minutes du soir, et à 7 heures 30 minutes elle était échouée. Un navire, après avoir reconnu le Bonnet de San-Philippe avant la nuit et le relevant à l'E. 18 N. ou à TE. lo^ N. à 15 ou à 18 milles de distance, ne verra pas la terre basse qui l'en sépare, et peut-être, guidé par Jes cartes défec- tueuses dans cette partie ou par les instructions, il cherchera à faire route directement sur le Bonnet de San-Philippe. Il pensera que la route à l'E. !22o N. est sûre, mais cette route le conduira encore sur la plage devant laquelle il n'y a pas mouillage. Le capitaine Maison. PORT DE LOACHO. 183 Une remarque à faire, c'est que le long de la plage au K. de la pointe de Salinas, le courant porte de façon à en éloigner d'une manière très-sensible *. A 7 milles Va environ dans le N. E. de la pointe de Salinas, se trouve un petit cours d'eau, nommé Ribeirinfaa-Victoria, qui s'étend fort loin dans l'intérieur. Ses rives sont, dit-on, cou- vertes de verdures et fort belles. Un peu au N. de cette rivière, on voyait, en 1825, un hameau composé d'une trentaine de ca- banes grossièrement construites, et devant ces cases plusieurs pirogues sur le rivage. Un peu plus vers le N., il existait en- core un autre village beaucoup plus considérable, dans lequel on distinguait une maison assez grande et blanchie à la chaux^. A la pointe même de Salinas et on pi au N., on trouve une petite anse fort difficile à reconnaître; les embarcations peu- vent accoster sans trop de peine dans cette anse ; il y a aussi des salines dans les environs de cette pointe. De la pointe de Salinas, la plage court l'espace de 2 milles au S., puis au S. 22E.,sur une étendue de 8 milles, jusqu'au petit port de Loacfao. Ce port naturel se trouve à la jonction des terres élevées de la côte et de la plage basse qui s'étend depuis la pointe de Salinas jusqu'à cet endroit. C'est un petit enfoncement défendu par une chaîne de roches de peu d'étendue, élevées de quelques mètres au-dessus du niveau de la mer, et figurant assez bien un môle. La roche de l'extrémité delà chaîne est percée en forme d'arche. Cette espèce de jetée ne p&it abriter que de très-petits navires ou • des embarcations. Les navires un peu grands mouillent au large par des fonds de 19 ou de 23 mètres. Ce mouillage est fort mauvais en raison de la houle et du vent de S. O. qu'on reçoit en travers. C'est à Loacho, nommé Luash par le capitaine Matson, que Ribeirinlia-Victo- ria. Anse de Salinas. Port do Loacho. Lat. d0o35'0"5- * Instractions du commandant Simon. " Captain Owen, Narrative of Voyages to explore the Shores of Àfrica/ Yolome II, page 252. 3 Le capitaine du Mondego place ce point par 12o 56^ de latitude S. et par f 0^ 35^ de longitude Est. Nous avons adopté de préférence la {Position du capi- taine Matson, cet oflicicr ayant fait un travail d'ensemble. Sa latitude, en outre, s'accorde avec celle du commandant Simon. 184 LE BENGUELA. Rivière de San- Francisco. Montagnes de la Table. Plrtgo de Noto. I3°2'0". Plage d'Kminené. 10 E. jusqu'tà ce que Ton trouve 13 ou 11 mètres d'eau, et on laissera tomber l'ancre. En dedans de la baie les fonds sont réguliers, et l'on pourra encore mouiller par 16 ou 19 mètres, relevant les deux mamelons situés dans la plaine, au N. 68^ E. et au N. 78 E. Les vents sont réguliers sur la baie ; les vents du large, com- mençant vers 10 heures du matin, soufflent du S. O. et du S. S. O., halant le S. et le S. S. E. au coucher du soleil. Durant la nuit, il fait calme le plus souvent. Ce mouillage n'offre aucune ressource. La plaine qui entoure la baie du Tigre est aride et déserte, et il n'y existe pas d*ai- guade. On peut y chasser le lièvre, la perdrix et le daim, qui sont très-communs ; mais on doit être prudent, car on trouve éga- lement le chat-tigre, le tigre et l'éléphant. taillée à pic et s' avançant de Tintérieur comme une grande muraille. Elle est élevée de 41 mètres, et quoique bien détachée de la c6te, elle n'est pas assez saillante pour recevoir le nom de cap. Elle se voit par un temps clair à 20 ou 25 milles. Cette falaise est pour le port Alexander, dont elle forme la pointe N. E., une excellente reconnaissance. Celte falaise, nommée Sand-Cliff sand-cuff falaise de Sable, est d'une couleur jaunâtre. La côte est basse dans ses environs, mais en second plan il y a des falaises de sable de la même couleur, unies à leur sommet et très élevées. Depuis la pointe de rAnnunciaçao jusqu'au port Alexander, riateau des sondes. le plateau des sondes, qui s'interrompt en quelque sorte près de la côte située au N. de la pointe, reparaît, et sa largeur dans cette partie est d'environ 6 milles, distance à laquelle on trouve des fonds variables de 97 à 1 14 mètres. A V2 mille, on a des fonds de 23 mètres ou au-dessus; à 1 mille au plus, ceux de 33 mètres. La sonde est importante ici, parce qu'on a souvent de la brume et que la houle porte à la côte, assez fortement pour qu'on doive s en défier. La nature du fond varie, elle est tantôt sable gris fin, sable vasard, sable vase et corail. Quand on aura les fonds dé 33 mètres, il serait imprudent de s'approcher davantage de la côte avec une brise faible ou par un temps brumeux. Sur le méridien du cap Negro, à V4 de mille, on trouve 33 mètres, fond de roche ; à 1 mille Va» on a 81 mètres, fond de sable; à 6 milles, 105 mètres ^ Le port Alexander est formé du côté de l'O. par une langue Port Aiexandcr, de sable très-basse, qu'on ne dislingue qu'à une petite dis- Po^'^dr'^sLbie. lance. Cette langue de sable, remontant en s'arrondissant vers i^l;g;È%°2V3o^'[ le N., le N. E., puis vers TE., laisse entre elle et le continent ^'^ un grand espace elliptique, qu'elle abrite du côté du N. et de l'Ouest. L'entrée du port, véritable bassin oii l'on en parfaite- ment en sûreté, est ouverte au N.; elle a un peu plus de 1 mille Vio de largeur. Le port lui-même a 2 milles Vs d'éten- & Le capitaine Rouxo de Rosencoat. ? Le commandant Simon donne pour latitude à la pointe de Sable IS» 46'. id8 LE BENGUELA. Sandy-Point. Banc de la Pres- qu'île. Atterrages. Banc du Ringdove * ou de Dormer. lue de TE. à FO., et un peu plus de 1 mille de largeur du N. au Sud. La tenue des ancres y est excellente. Sandy-Point la pointe de Sable, extrémité de la presqu'île, peutétre rangée de près dans TE., ainsi que toute la côte du con-^ tinent qui forme le côté Est et le côté Sud du port Alexander, maisi la côte Sud de la presqu'île est garnie à l'intérieur du port par un banc, à l'accore duquel on trouve de 14 à 17 mètres, puis on a sur le banc b^ 4 et 1™ 6, fonds qui diminuent jusqu'à la presqu'île, près de laquelle on ne trouve que 1°> 3. Dans quelques parties, ce banc s'écarte à la distance de Vs mille de la côte Sud de la presqu'île, et rétrécit d'autant le port Àlexander. Ce banc s'étend jusque dans l'O. du port oii il se termine. Il est signalé à bonne distance par le changement de la couleur de l'eau. Quand on vient du large, l'entrée du port Alexander est fort difficile à reconnaître,, parce que Sandy-Point se confond alors complètement avec la côte, de même nature qu'elle. Il est doqc rare, surtout avec un climat généralement brumeux, qui ne per-; met pas toujours d'avoir des observations, qu'on puisse atterrir sans quelque incertitude, il est en conséquence préférable, lors- qu'on vient chercher le port Alexander, d'attaquer la terre plus au S. en faisant entrer, dans l'estime de la route, 4 ou ô milles de courant par 24 heures, La côte au S. ne présente qu'un rivage sablonneux, assez accore, que l'on pourra remonter avec la sonde à petite distance, Les vigies des mâts signaleront les eaux du port qu'elles verront en dessus de la langue de sable; on tardera peu ensuite à les voir de dessus le pont. Quand on viendra du N., l'atterrage est plus facile. Les terres élevées de Sand-Cliffet du cap Negro ne laisseront aucun doute avec un temps clair, et Ton verra alors la presqu'île se pro-. longer vers 1*0. comme une pointe basse et sablonneuse; mais on sera, dans ce cas, forcé ^e louvoyer avec les vents généraux pour atteindre le mouillage. Qu'on vienne du N. ou du S., il faudra éviter un banc exté- rieur, nommé banc du Bingdove, du nom du navire qui en a fait la reconnaissance. On l'appelle également banc de Dormer. Ce banc, situé sur le méridien de Sandy-Point, en est écarté de * Levé par Dormer, master du Ringdove. BANC DU RÏNGDOVE. IfouilteiB. 1 mille 3/io dans sa partie centrale, où Ton ne trouve que 5** 4. Sar les autres points, on a généralement 9°* 2; il est sur le parallèle de la partie Sud de Sand-GlifT, à la distance de 1 mille ^^o* Aux iccores de ce banc, qui a ^environ Va "de mille de TE. à TO., et du S. les fonds varient de 16 à 13 mètres, et il ne faudra pas s'en approcher par des fonds au-dessous de 36 mètres. Pour éviter ce banc en venant chercher le port, on pourra ranger à */ mi'te la côte Nord de la presqu^fle en venant Bird. Rocher BoalswaiA- Bird. Baie du N. £, Baie du S £. Baie de Pilar. Tanse Mitcbell, comprise entre la pointe Pratt, au N., et la pointe Stack-Pole, au S.; elle présente une petite plage sablonneuse; la baie du S. 0., très-fréquentée pai* les tortues, du mois de novembre au mois de juin ; elle est limitée au N. par la pointe Arthur; pointe l'ocaHleuse, garnie à son extrémité de quelques rochers peu écartés; au S.^ par la pointe Portiand. On peut mouiller devant ces deux baies» qui sont parfaite^ ment saines^ et sont au S. de la baie de Clarence. Sur la même côte Ouest, on trotive la baie Anglaise, près de la pointe Nord de Tile, prolongée, comme nous l'avons dît, par un Krisant qui s*en écarte à Va de mille. On y trouve bon mouillage, sauf le cas d^un ras de marée. La pointe Nord se nomme pointe Sabine* Sur la côte N. E. de l'île, on trouve un grand nombre de petits enfoncements, et Ton pourrait au besoin mouiller sur cette côte, dans la partie comprise entre la pointe Sabine, la pointe Porpoise et celle dû N. E.; mais au delà, et à partir de la pointe Hummock , on né trouve plus près de la terre que de grands fonds^ en contournâiit Tile par TE. Entre la pointe Hummock et South-East-Head la pointe du S. E., se trouve un îlot remarquable, nommée BoatsWain- ÎBird» situé à moins dé Ve de mille de la côté ; il forme avec elle un passage profond, où l'on a de 1 i à 50 mètres. Cet îlot est élevé et de forme arrondie. Dans le S. 50*> E. de son sommet le plus élevé, on voit, ù la distance dje moins de Va de mille, un autre rocher bas^ qui brise d^ordinaire et qui porte le même nom. L'ilot Boatswain- Bird est à Vs de mille de la pointe S. E. de l'Ascension. La seule baie un peu passable de cette partie de la côte, est la baie du N. E., située enli^ la pointe Porpoise et la pointe K E. Sur la côte S. E. de l'Ile, on trouve la baie du S. E.» près de la pointe ainsi désignée, et qui forme en réalité Textrémîté Est de l'île. Dans les environs de celte pointe, on trouve sou- vent un courant qui la contourne et porte au S. Enfin, entre la pointe du S. et la pointe Unicom, on trouve encore là baie de Pilar, au fond de laquelle sont les rochers ap- parents qui portent ce nom; et près de la pointe Sud de l'île BANC DE LA POINTE SABINR. 216 dans TE., la baie de Gannet, qui n'est qu'un enfoncenv^Qt de la côte. Cette partie de l'ile, comme aous l'avons dit, est à peu i^ès inabordable* Le plateau des sondes commence à la pointe S. E. de Tile de rAscension, et remontant vers le N, 0, il est fort étroit depuis la pointe du S. E. jusqu'à la pointe du N. E., n'ayant qu'une largeur variable de ^/lo à Vio de mille. Il présente partout de grands fonds. Devant la baie du N. E.» la limite des fonds de 126 mètres, s'écarte assez brusquement de la côte, et Ton trouve ces sondes à 1 mille dans le N. Ë. de la plage sablonneuse qui forme le fond de cette petite baie. La diminution de la sonde dans ce relèvement est assez graduelle jusque par 10 et 11 mètres, ifVL on trouve à l'entrée de la baie. Le fond est sable géné- ralement, cependant on rencontre ça et là quelques plateaux de roches. Sur le méridien de la pointe Porpoise, le plateau n'a plus que Va de mille de largeur. Cette pointe est rocailleuse et do- minée du côté du S. E. par un petit morne conique, situé au bord de la mer. La diminution de la sonde est assez graduelle, et la côte est saine partout. Le fond général est sable et corail. Sur le méridien de la pointe Nord de l'île, la pointe Sabine, le plateau des sondes a Va ro*'l6 de largeur, et Ton trouve de grands fonds 36 mètres jusqu'à toucher le banc de cette pointe, sur lequel les fonds varient de 8 mètres à 3"» 6. Ce banc est formé de roches et ne se prolonge pas à l'O. du méridien de la pointe Sabine. De ce point, la limite du plateau des sondes s'écarte de Tile en s'arrondissant comme elle, et, sur la côte Ouest, le plateau se maintient à une largeur variable entre 2 milles Va et 1 inille Vs- Sa plus grande largeur est sur le parallèle de la baie de Clarence et dans le S. de Tile. Des fonds de 180 mètres, qu'on trouve à ta limite du plateau, les sondes diminuent d'une manière assez graduelle, et, d'ailleurs, sauf le banc du S. de la baie de Cla- rence, la côte ne présente aueun danger qui ne soit trèsrap- proché et apparent ; on peut donc y naviguer sans crainte et près de la terre. Sur le méridien de la pointe Sud, le plateau n'a plus quQ Baie de Gannet. Plateau des sondes. Banc .de la point* Sabine. it6 SAINTE-HÉLÈNE. Récif de Fraser, lat. S. 6 35'. Long. O. 40*36'. y 4 de mille de largeur, et là commeDcent les grands fonds pré^ de la côte. Dans le N. E. de l'Ascension, le capitaine Fraser, du navire le Saint-Georges^ signala, le 14 octobre 1830, un récif, sur lequel la mer brisait avec force. Une i^cherche attentive de cet ëcueil fut faite en janvier 1832 par le navirede guerre la Ih-yad, qui, à la position indiquée, ne rencontra rien et n'aperçut rieo, malgré que le temps fût très-clair, qu'il y eût une belle brise et une mer assez houleuse pour briser fortement sur un écueit. On peut donc ranger encore cette vigie parmi les^ plus dou- teuses *. JMcouverCe de Sainte - Hélène. ILE DE SAINTE-HÉLÈNE^. Cette île fut découverte Tan 1502, par l'amiral portugais Joào da Novâ-Galego, le jour de Sainte-Hélène, dont il lui donna le nom. En 1513, elle devint la retraite volontaire d'un noble portugais, nommé Fernandez Lopez, renvoyé de l'Inde par suite d'une disgrâce. Il s'y fixa avec quelques serviteurs, y dé- barqua plusieurs animaux domestiques, et par ses soins quel- quelques cultures furent faites dans l'île. Peu après, Lopez revint en Portugal, et signala Sainte-Hélène comme un excel- lent point de relâche pour les navires se rendant dans l'Inde. Il paraît qu'après son départ Hle ne fut plus régulièrement habitée. En 1640, les Hollandais essayèrent de fonder un établisse- ment a Sainte-Hélène, et Tannée suivante, ils le cédèrent à la Compagnie anglaise des Indes, qui obtint par une charte de Charles II, en avril 1661, l'entière propriété et la souveraineté de l'île. L'île fut repiise en 1672 par les Hollandais, mais peu après, les Anglais s'en rendirent maîtres de nouveau, et jusqu'en 1815 elle a appartenu à la Compagnie anglaise des Indes. Ce fut à cette époque que le gouvernement anglais racheta » Le Nautical Magazine de décembre 1832, page 561, donne les détails de cette jecherche. 2 Nous tirons celte description -du Saiîing Directory de Purdy, des notes du capitaine Davy et du Nautical Magazine, tomes. IV et XIU, 1835 et 1844. PIC DE DIANA. 347 cette lie à la Compagnie, pour en faire la prison à jamais célèbre de l'empereur Napoléon. L'île de Sainte-Hélène est comprise entre les méridiens de 8 6' 30" et de 7° 67' 45" de longitude 0.; et entre les parallèles^ de 15° 53' 50" et de 16° 1' de latitude S. La position de l'observatoire de James-Town est 15° 55' de latitude S., et 8» 2' 54" de longitude O. K La forme de l'île est celle d'un quadrilatère irrégulier ; elle a 9 milles de l'E» à TO. entre la pointe King-and-Queen à TE., et West-Point à TO.; 6 milles du N. au S. entre la pointe Sugar-Loa au N. et la pointe Powell au S.; c'est sa plus grande largeur. Elle n'est que de 4 milles entre la poinie Barn et celle de Gill, à la côte Est de l'île. L'île de Sainte-Hélène est située dans la zone des vents alises du S. E., qui y régnent a peu près toute Tannée. Les terres qui forment l'île sont très-élevées, et permettent de l'apercevoir du large à 40 ou à 50 milles, avec un temps clair. Elle est partagée en deux parties inégales par une longue chaîne de montagnes qui la traverse de l'E. à l'O. à peu près, et de laquelle se détachent de chaque côté un grand nombre de branches secondaires se dirigeant dans toutes les directions. Ces hauteurs forment un grand nombre de vallées et de ravins protonds qu'arrosent autant de cours d'eau ou de rivières, descendant du centre de l'île vers la mer, de chaque côté de la chaîne principale. Le pic de Diana, situé à peu près au milieu de cette chaîne Pic de Diomi. et vers la partie centrale de l'île, en est le point le plus élevé il a 823 mètres de hauteur. Le mont Cuckold et le mont Halley appartiennent également à cette chaîne ; le premier a une hau- teur de 815 mètres, le second de 741 mètres. Ces montagnes sont souvent cachées par les nuages. Parmi les hauteurs des branches secondaires, on dislingue, dans la partie Sud de l'ile, le pic de Lot 440 mètres, le pic de la Femme-de-Lot 433 mètres, les montagnes Barren, qui dominent la pointe de Castle-Rock, pointe Sud de File, et se terminent vers l'E. à Sandy-Bay la baie de Sable. Le capitaine Filz-Roy donne 8 3'' 9'^ pour la même position. 218 SÂINTE-HÉLËNE. plateau de Long- Wood. Plateau de Planta' tion-House. Vallée de James- Town. Ville de ce nom. Baie de James- Town. dessources. Climat, sai»OD» Du côté du N., on remarque près de la pointe Barn, pointe N. E. de l'île, et dans l'O., à 1 mille Vio de cette pointe, la hauteur Flagstaff mât de paTillon, élevée de 692 mètres. La hauteur de Bunkers, couronnée par un fort, est située à TE. de la vallée de James-Town ; celle de High-Knoll le haut sommet 580 mètres, sur laquelle il existe un fort et une tour, à TO. de la même vallée; enfin, celle d'Alarm-House maison d'alarme, est élevée de 598 mètres. L'ile de Sainte-Hâène présente, séparés par les vallées dont nous avons parlé, un grand nombre de plateaux de peu d'éten- due, dont quelques-uns sont médiocrement boisés. Le plus considérable de ces plateaux, limité au S. par les vallées de Béate et de Fishers, à TO. par la vallée de Rupert, est situé dans la partie N. E. de l'ile, et se nomme plateau de Long-Wood Long-Bois. En face, et de l'autre côté de la vallée de James-To\vn, est le plateau de Plantation -House, où se trouve la résidence des gouverneurs de l'ile. Le plateau de Long-Wood est élevé de 528 mètres. La vallée de James-Town commence au pied du pic de Diana, et s'étend vers la côte Nord de l'ile jusqu'au rivage. C'est au débouché de cette vallée vers la mer, que se trouve la ville de James James-Town, au fond de la petite baie, à rivage sablon- neux du même nom, le seul mouillage fréquenté de toute l'Ile. L'ile de Sainte-Hélène e^st une production volcanique ; le sol en général est formé d'une terre féconde, qui produit une grande variété de plantes. Les parties cultivables sont consa- crées aux pâturages ou aux jardins ; on y récolte des fruits et des légumes, principalement la pomme de terre. On peut se pro- curer à James-Town du bœuf, du veau et du porc, des vo- lailles, des œufs, du lait. On y trouve du riz, du thé et du sucre brut à assez bon compte. Toutes les provisions fraîches sont en général fort cher. La côte est très-poissonneuse, mais quelques espèces de poisson sont malsaines ; on y trouve également beaucoup de co- quillages, ainsi que des tortues. Sainte-Hélène est un bon point de relâche pour les navires qui se rendent dans l'Inde ou qui en reviennent. Le climat de l'ile passe pour être sain et tempéré, et la ASPECT DE VILE DU COTÉ DU NORD. 219 chaleur qu'on y éprouve est modérée par les brises fraîches des vents alises du S. E. En janvier, il tombe parfois une pluie légère ; eu février ^ les ondées sont soudaines, abondantes, et se reproduisent pendant le mois de mars. A cette époque , le thermomètre , sur les plateaux de l'île , s'élève à 22 degrés centigrades, et à 29 degrés dans James-Town. Dans le mois d'avril, les pluies tombent encore, mais moins fortes que dans le mois précédent. Hai est le dernier mois de l'automne et juin le premier mois de l'hiver, vers la fin duquel on a encore quelquefois des ondées légères. Juillet est le milieu de l'hiver, et à cette époque la végétation est arrêtée. Août est le dernier mois d'hiver et le plus froid de l'année. Le thermomètre sur les plateaux marque alors 12 degrés centigrades et 20 degrés à James-Town. C'est en septembre que commence le printemps, qui se con- tinue en octobre, novembre et décembre. Il est rare qu'il tonne à Sainte-Hélène, mais, lorsque le temps est très-chaud, on voit souvent des éclairs. L'Ile a été parfois dévastée par de grandes sécheresses, qui ont fait périr les troupeaux; cependant il pleut le plus ordi^ naîrement dans toutes les saisons* La population de File s'élève a 2,000 habitants, dont 1 ,500 Population nègres. Elle ne forme qu'une paroisse, et il y a dans l'ile deux ^lîses, l'une à James-^Toi^n, Tautre près de Plautation-House. Quand on est dans le N. de l'île et que l'on commence à la j^spect de nie. reconnaître, elle offre l'aspect d'un vaste rocher aride, s'éle- vaât au milieu de l'Océan. Ses côies sont presque partout escar- pées, formées de roches souvent à pic, et en général saines et accores. Lorsqu'on s'approche, l'aspect de l'île devient moins triste, les montagnes prennent une teinte verdâtre, due à la végétation qui couvi^e leur sommet, et les rochers de la côte contrastent avec les collines et les vallées de Tintéricur. James-Town est bâtie dans une étroite vallée du même nom, comprise entre de hautes montagnes; elle est située au fond de la baie de James-Town, qui se trouve à 1 mille Vs dans le S. 50"" 0. de la pointe Nord de l'ile, nommée pointe Sugar- Loaf. Côte du N. 220 SAINTE-HÉLÈNE. Atterrage. Pointe Barn. Banc de Barn. lie Georges. Ilot Shore. Lorsqu'on se rend à Sainte-Hélène, il vaut mieux, à cause des. vents alises du S. E., attaquer l'île par le S. que par le N.; de ce côté, son aspect est encore plus triste. Lorsqu'on aura reconnu l'ile, on dirigera sa route de manière à la con- tourner dans l'Ë., à 1 mille ^/s de distance de la côte, jusqu'à ce qu'on ait atteint le parallèle de la pointe N. £., nommée Barn. On rangera alors de près la côte Nord de l'tle, et après avoir doublé la pointe Sugar-Loaf, on viendra jeter l'ancre dans la baie de James-ToMrn. La pointe Barn la Grange est une pointe arrondie, formée de falaises rocheuses très-élevées, dominées par les hauteurs nommées Barn. Elle est très-saine et très-accore, et l'on trouve fort près d'elle 40 mètres d'eau. Dans le S. 56 E. de cette pointe, à la distance d'un peu plus de /io de mille, il existe un plateau de roche fort dange- reux, sur le sommet duquel on ne trouve que 7 et 6 mètres d'eau. Sur d'autres points, on trouve 16 et 22 mètres. Il â Vio de mille d'étendue du N. au S., et Ve de mille de l'E. à l'Ouest. Il ne marque pas toujours, mais il y a, en général, une très-forte houle sur le plateau. Autour du banc de Barn, on trouve dans l'E. 67 mètres et dans l'O. 43 mètres d'eau. Il est éloigné du cap Turk, situé au S. de la pointe Barn, de Vio de mille, et, de son sommet, on met dans le même aligne- ment le cap Turk et la batterie de ce nom. Il y a entre la côte et ce banc un passage, dans lequel on trouve de 37 à 40 mètres. Lorsqu'on viendra du S. E. il faudra, pour éviter le banc de Barn, se tenir à Vs niUI^ ati moins dans l'E. de l'alignement de la pointe King-and 40' de longitude E. Nous avons adopté la position que lui assigne le routier de 1805, n'ayant pu nous procurer sur ce banc, dont l'existence est problématique, de renseignements plus récents. Nous avons donné, dans le premier volume de cet ouvrage, les routes à faire pour se rendre d'Europe à l'Ascension et à Sainte-Hélène; celles pour se rendre de ces îles à la côte d'Afrique et réciproquement. Nous n'y reviendrons pas ici, et nous renverrons pour ce sujet au chapitre II, tome I'^ du Manuel. LA CIMBÉBASIË. 229 -X . CHAPITRE XX. LA CIMBÉBASIË ET LA HOTTENTOTIE *. La Cimbébasie a pour limite au N* Great-Fish-Bay, et, d'après £., sur une étendue de 16 milles jusqu'au cap Frio. Entre le cap Ruy-Pirez et le cap Frio, la côte est élevée, et l'on voit une suite de dunes sablonneuses courant sur une ligne parallèle au rivage. Celui-ci est sain, formé de sable très- blanc, et c'est par ce motif que les Portugais ont donné à cette Terra-Das-NeveB. partie dc la côtc Ic uom dc Tcrra-das-Ncvcs terre des Neiges, Elle ne présente pas de dangers, et Ton y trouve, en général, des fonds variables, mais pas au-dessous de 22 mètres, à la dis- tance de 3 milles du rivage, lorsqu'on la prolonge à cette dis- tance. Remarques généra- Lcs vcnts cutrc Ic cop Ncgro ct Ic cap Frio sont en général lîon'"^treTe'crp très-forts ct soufflcHt du s. 0.; ils sont souvent grand frais. fJ^° ^' ^^ """^ ï^a n^^r e8t grosse ; la boule régnant constamment déferle sur la plage de manière à en interdire l'approche. Courants. Lc courant est toujours dirigé vers le N. ou le N. N. 0., sui- vant la direction de la côte. Sa vitesse est de plus de 1 mille à l'heure. Il faut donc, en règle générale, atterrir sur cette côte toujours au S. des mouillages que Ton veut atteindre. Brises solaires. H ^st Cependant facile de remonter h côte du N. au S. en lou- voyaiit,eten réglant les bordées d'après les variations assez ré- gulières de la brise. Dans l'après-midi, les vents d'ordinaire halent le S. 0., et, durant la nuit, ils prennent du S.; il faifdra par suite louvoyer dc façon à être au large quand commencera CAP FRIO. 23t R !>fractioDS, bru- mes Grains. la brise du S. 0., et courir sur la terre; puis on devra prendre le bord du large, lorsqu'elle soufflera du S. ^ II y a avantage à prolonger les bordées au large, lorsqu'on se rendra de la baie de Mossamedes au port Âlexander, à Great-Fish-Bay, ou au cap Frio. L'état ordinaire de l'atmosphère fait paraître la terre plus éloignée qu'elle ne l'est réellement, et les réfractions sont con- sidérables sur cette côte. Les brumes, en outre, y sont fré- quentes. On y ressent souvent des ras de marée. La houle vient de TO. avec violence, et fait déferler la mer à une grande distance au large du rivage. Dans ces circonstances, lèvent est faible d'or- dinaire, le roulis très-fatigant, et la navigation près de la côte devient dangereuse. Aux ras de marée succèdent le plus souvent des grains vio- lents du S. 0., qui ne s'annoncent par aucun signe, ni par aucun nuage. Ils sont parfois précédés de violentes rafales du S. E., qui chassent au large les sables de l'intérieur, et donnent une chaleur suffocante. Le cap Frio est la pointe Sud de la baie du même nom; c'est une pointe basse, formée de blocs de roches noires, dont la mer vient battre le pied. En arrière du cap, on remarque une dune assez élevée, et qui tranche, par sa couleur sombre, avec les dunes du second plan. Celles-ci sont hautes et courent parallèlement au rivage. La baie du cap Frio est un simple enfoncement de la côte. Baie du cap irio- limité au S. par le cap de ce nom, et dont la pointe Nord, basse et terminée également par des roches noires, est à 9 milles du cap. C'est dans cette baie que les anciennes cartes placent le Rio-Frio, qui, probablement, est entièrement barré par les sables dans la saison sèche. Dans la baie du cap Frio, qui n*offre aucun abri contre les vents du S. 0. et la houle de cette partie, on trouve des fonds de 29 mètres auprès de la pointe Nord et à 5 milles du fond de la baie. On a à la distance de 2 milles ceux de 18 et de 20 mètres. Le cap Frio est accore comme toute cette partie de la côte, et Ton trouve, à 1 mille dans TO., des sondes de 20 mètres ; à 3 milles, on a 30 mètres. Cap Frio. Lat. S. 18° 24' 0". Var. Rio-Frto. 232 LA CIMBÉBASIE. Ile Recorder. Praia-das-Fedras. Deux autres enfoncements, ou baies plus petites, se trouvent, Tune au N. de la pointe Nord de la baie du cap Frio, l'autre au S. du cap même de ce nom. Le rivage de ces baies est bas et sablonneux ; les pointes * sont formées de roches noirâtres. Les dunes élevées sont reje- tées à quelques milles dans Tintérieur. Au S. du cap Frio, les terres s'abaissent, et sont formées de dunes d'un sable très-blanc, qui s'étendent jusqu'au cap Cross. Les Portugais ont donné à cette fraction de côle le nom de Praia-das-Neves rivage des Neiges. Elle doit être inhabitée. A quelques minutes plus N. que le parallèle de 20'> de lat,i- tude S., et à 90 milles environ de la terre, on place une île nommée Recorder. L'existence de cette île est très-probléma- tique, dit le capitaine Saisset, malgré les affirmations dç plu- sieurs capitaines relativement à son existence. C'est aussi par 20^ de latitude S. que commence la plage nommée parles Portugais Praia-das-Pedras, parce qu'on remar- que, sur le rivage et au large, des roches noires, du ménne genre que celles qui forment le cap Frio. Cette plage s'étend sur un BaiedeSanAmbro- cspacc dc 18 miUcs jusqu'à la baie de San-Ambrosio, simple La pointe Nord, eufoncemcnt de la côte, terminé par deux pointes rocailleuses éloignées de 12 milles. Sur la partie de côte^ nommée Praia- das-Pedras, le rivage est bas, et les dunes se présentent sur deux plans, rejetées à 3 ou à 4 milles au delà de la plage. Elles sont d'une élévation médiocre. Dans la baie de San-Ambrosio, on trouve, à 3 milles de la plage, des sondes de 23 mètres, fond de sable vasard. La côte entre le cap Frio et la baie de San-Ambrosio se creuse et forme quelques ondulations. La pointe Nord de la baie reste du cap Frio au S. 30' E., à 127 milles, et la côte se creuse de 1 1 milles sur la ligne qui joindrait le cap à cette pointe. Elle est partout saine et accore, et on peut la prolon- ger sans crainte à 3 milles, sauf devant Praia-das-Pedras, où quelques roches s'avancent au large, à peu près à cette dis- tance. Dans cette partie, on devra s'en tenir à 4 ou à ô milles, par des fonds de 38 ou de 40 mètres. Sur cette partie de la côte, la largeur du plateau des sondes Lot. S. 20° WO". Plateau des sondes. CAP CROSS. 233 ^t de 21 milles, distance où Ton trouve des fonds de 117 mè- tres. Il est probable que la limite des sondes doit être à peu près la même pour tout le littoral. Depuis le cap Frio jusqu à la baiede Walwich, cependant, dans certaines parties, à 9 milles de la côte, on trouve des fonds de 94 mètres, qui indiqueraient une largeur moindre dans le plateau des sondes. De la baie de San-Ambrosio jusqu'au cap Cross, ou cap Da- Serra, la côte court au S. 25° 30' E., en faisant des ondulations légères et présentant des enfoncements sans profondeur. La mer brise, au reste, avec violence sur toute cette étendue de côte. Le rivage est bas et sablonneux, et en arrière s*élèvent sur deux plans des collines de sable assez hautes pour avoir fait donner par les Portugais, à cette fraction de la côte, le nom de Praia-das-Serras Plage des Montagnes. Elle est saine et accore, et on peut la prolonger à 3 milles par des fonds de 18 ou de 20 mètres. La teinte générale de la côte est grisâtre et couleur de cendre. Le cap Cross présente la forme d'une pyramide tronquée, •d'une élévation médiocre. Il est facile à reconnaître à sa cou- leur noirâtre. Il est, en outre, lextrémité d'une chaîne de hau- teurs, qu'on aperçoit du large à une grande distance, et qui courent vers l'intérieur dans la direction de l'Est. Vu de face ou de rO., le cap Cross est difficile à distinguer, mais vu du S. ou du N., il est saillant de près de 2 milles sur la ligne de la côte. Entre le cap Frio et le cap Cross, la direction générale de la côte est le S. 25° E. Elle n offre ni baie ni abri. Sur cette partie, les vents suivent, en général, la direction de la côte. La mer y est plus belle que dans le N., par suite, sans doute, de la régularité des fonds et de leur nature, qui est sable vasard. Le cap Cross est accore, et Ton trouve 22 mètres à 3 milles de ce cap dans toutes les directions. Du cap Frio au cap Cross, le jour la chaleur est desséchante; les nuits sont froides et les pluies fort rares. La rosée, extrê- mement abondante durant la nuit, y supplée en partie. Presque toute l'année on éprouve sur cette partie de la côte, et, en général, sur toute celle de la Cimbébasie, de fortes brises de S., variables entre le S. S. E. et le S. S. O., dégénérant par- Praia-dns-Serras. Cap Cross. Lat. S. 21°48'0". Var. N. Remarques généra- les. 234 LÀ CIMBËBÂSIË. Ras de marée. liourants. fois en coups de veot très-violents. En s'éloignant de la c6t6^ ces brises diminuent successivement d'intensité en ralliant le S. et le S. S. E., pour se fondre dans les vents généraux du S. E. Le long de la côte, entre Great-Fish-Bay et le cap Cross, lorsqu'on voit tomber la brise, la mer devenir tranquille, mais ondulée du côté de 1*0., on doit s'attendre à un ras de marée. Ils sont, sur la côte de laCimbébasie et plus au S., d'une extrême violence. En quelques heures, la mer devient énorme, et tout navire pris de calme dans le voisinage de la côte serait dans le plus grand danger avec une pareille mer. On doit donc s'écarter de la côte dès qu'on reconnaît les signes pré- curseurs d'un ras de marée. Sur la côte de la Gimbébasie, ainsi que sur celles de Ben- guela, d'Angola, du Congo et du Loango, le courant suit à peu près la direction de la côte, remontant au N. ou au N. avec une vitesse variable de 1 mille à Va roiUe à l'heure. Cepen- dant, et ainsi que nous l'avons déjà dit, lorsqu'on navigue très-près de la terre, on rencontre quelquefois au courant une direction vers le S. O., qui est assez sensible, et une vitesse qui atteint jusqu*à 2 milles à l'heure dans certains cas. Mais ces irrégularités dans les courants ne sont qu'accidentelles, et leur durée n'est que de quelques jours, sur la côte de la Gmbébasie comme sur celles situées plus au N. C'est au cap Cross que finit la Cimbébasie ou désert du Sud. Cette côte est inhabitée, mais l'intérieur parait peuplé par les tribus errantes des Cimbébas, race noire, dont le roi se nomme Mataman. HOTTENTOTIE. Nous avons donné au commencement de ce chapitre les. limites de la Hottentotie sur la côte occidentale d'Afrique. L'aspect de la côte conserve, sur une assez grande étendue, le caractère de celle de la Cimbébasie, que nous venons de dé- crire. Ce n'est qu'en avançant vers le S., qu'on rencontre des. rivages élevés et rocheux, garnis E. , largeur d'ouverture de la baie qui se creuse de 3 milles sur la ligne qui joindrait ses pointes. A l'entrée de cette baie, on trouve des fonds de 22 et de 26 mètres, sable vasard. La pointe Da-Serra est basse, sablonneuse, et dominée comme tout le fond de la baie, à petite distance, par des dunes sablonneuses asseï élevées. Après cette pointe, la côte basse court en se creusant, jus- ' Appelées montagnes de Quanvas par les indigènes. 236 LA HOTTENTOTIE. Baie de la Roche. Pointe Nord. Lat. Pointe Farilhao et rochers FarilhAos. Mont Colquoum. Lat. S. 22° 33' 0". Pointe du Pélican. la côte, suivant toujours la même direction, offre le même aspect jusqu'à l'île nommée Hollam-Birds» L'île Hollam-Birds n'a pas plus de V4 de mille de circonfé- rence ; c'est un rocher qui n'est accessible dans aucune de ses parties. L'île est assez élevée et se détache bien sur les sables du continent ; elle est formée de basalte noirâtre. L'île Hollam-Birds est saine dans sa partie du N. £. et de l'E., mais elle est prolongée dans 1*0. et le S. 0. par un récif formé de roches, qui s'étend au large dans cette dernière direc- E.; son rivage, rocailleux en général, présente çà et là des plages sablonneuses ; il est surmonté par des terres sablon- neuses élevées. Quelques pointes sont prolongées par des roches et des récifs, qui s'en écartent au plus à 1 mille au large. Nommée bai6 de Simè stir te Routier de 1S55, et baie de Raëi do nom da capitaine de la goëlette la Gallomdia, qui la reconnut en 1S44. 244 LA HOTTENTOTIE, rie d'IchabAë. Lar. S. 26*» 19' 0''. 1 27'>46'. Pointe de l'Écueil. Ecueil du Nord-Est. l^ointe des Noufro- ges Pointe du Thunder- bolt. L'ile cl'lchabûë a un peu moins de 1 mille de tour. Sa distance au continent est de 1 mille Vio- La côte dans cette partie est formée de falaises noires hautes de 10 mètres environ. Elle est fort découpée et présente dans presque toute son étendue au N., sur le parallèle et au S. de Tile dîchaboë, des bancs et des récifs dangereux qui s*en écartent à 1 mille et à 1 mille Vio dans quelques parties. Ce qui fait que le mouillage dans TE. de l'île n'a pas plus de /io de mille de largeur de TE. à TO., et qu'il est fort dangereux ; en outre, la mer y est générale- ment grosse, les courants assez forts» de sorte que l'appareil- lage est souvent très-difficile. La pointe du continent» qui est au N. £. du mouillage se nomme pointe de l'Écueil; c'est une pointe formée de falaises rocheuses, élevées de 9 mètres et d'une couleur noire. Elle est prolongée dans la direction de l'E. 8° N., par un long récif, qui, dans cette direction, se termine par un pâté de roches de peu d'étendue , nommé Écueil du N. E., qui est à fleur d'eau lors de la basse mer ; sur le sommet de quelques-unes des roches qui le forment, on trouve 1°^ 8 d'eau. Il est situé à 1 mille ^/lo au large de la pointe de l'Écueil, et il reste de la pointe Nord d'Ichaboë, auN. 36° E., à 1 mille Va- De la pointe de l'Ecueil, la côte, rocheuse sur une certaine étendue, descend vers le S. jusqu'à la pointe des Naufrages. Cette pointe sablonneuse se termine par une grosse roche noire , située à TO. d'un petit enfoncement sablonneux du rivage, qui, en 1844, était couvert de carcasses et de débris de navires jetés à la côte. Au S. de la pointe des Naufrages, la côte redevient rocail- leuse jusqu'à la pointe du Thunderbolt, qui protège contre la mer une petite anse sablonneuse, nommée anse du Thunderbolt. Toute cette partie de la côte était garnie de débris de navires, à l'époque indiquée plus haut. De l'Ecueil du un plateau de mauvais fonds, sur Le capitaine Wade donne 12o 219^ 30^^ pour la long^itude d'Iehaboë, sar le plan qu'il a levé en 1844, plan, au reste, incomplet. Nous conservons la longi- tude d'Owen, mais nous avons adopté le plan du capitaine Wade, dont s'est servi le capitaine Saisset. PLATEAU D'ICHABOE. 245 lequel on trouve 9 et 8 mètres d'eau, descend vers le S., le long de la côte, en s'en écartant à 1 mille environ au large, et se prolonge dans le S. jusqu'à la pointe du Récif. Dans les ras ûe marée ou avec les grandes brises de S. 0. et de S. S, 0., ce plateau brise dans toute son étendue. Mais, avec du beau temps, on peut le franchir pour se rendre à ten^e dans l'anse du Thunderbolt, ou dans la baie plus au S., nommée baie de Douglas, protégée dans le S. 0. par la pointe du même nom. Baie et pointe de. Cette baie présente un rivage sablonneux, compris entre deux pointes rocheuses. Elle se trouve dans le S. E. q. E. de l'île d'I- chaboë. La pointe de Douglas reste au S. 45^ E. de la pointe Sud de cette île. C'est dans cette baie que se trouve un sentier qui conduit à un village hottentot, situé à 8 milles dans l'intérieur; pour s'y rendre, on traverse un désert de sable. Le débarque- ment dans la baie de Douglas est presque toujours périlleux. De la pointe de Douglas part un récif, qui se prolonge dans la direction du N. E. de plus de V2 mille; il brise d'ordinaire. Entre la pointe de Douglas et celle du Récif, pointe S. E. du mouillage, il existe encore un enfoncement sablonneux, qui est rarement abordable. La pointe du Récif reste de la pointe Sud d'Ichaboë au Pointe du Rédf. S. 33 longe sur une largeur de ^/io d^ mille, à la distance de 1 mille ^Aq de la pointe Nord de Tile jusque sur le parallèle de TEcueil du N- E. La passe du N. est comprise entre Tacoore Est de ce plateau et TEcueil du N. Ë., prolongé, comme nous l'avons dit, Ters le S. par un plateau qui garnit toute la côte en f^^ce de l'ile. Cette passe est large de ^/o de mille. Le plateau au N* d'Icbaboë ne brise pas toujours; les fonds y varient de 8 à 9 mètres ; mais, dans les ras de marée, il Hiar> que dans toute son étendue. La brise est presque toujours maniable à Icfaaboé. La mer est grosse d'ordinaire, et les ras de mai*ée fréquents. Le cou* rant porte au N N, E., et il a régulièrement une vitesse de 1 mille à l'heure. Quand oo aura reconnu l'ile, on fera roate pour en passer dans le S., à la distance de 1 mille, par des fonds variables de 40 à 27 mètres. On en passera dans le S. E. à la même dis- tance, puis alors on- mettra le cap directement au N., et Ton mouillera dans TE. du milieu de l'Ile par des fonds de 12 ou de 13 mètres, à Vs miUe de distance ^ Au mouillage dlcfaaboë, la mer marne de 1™ 8. L'établb$e^ ment est 2 heures 16 minutes. Il ne pleut jamais à Ichaboë, mais les brouiUards sont très- épais et la rosée est abondante avec les fortes brises du S., qui sont accompagnées parfois d'éclairs et de tonnerre. La sécbe** resse de l'air est quelquefois si forte, qu'elle produit sur là figure, les lèvres et les yeux, un effet très-désagréable. De novembre à janvier, le thermomètre à baitl a varié de 10 à 18 degrés centigrades ; à terre, de 10 à 26 tegrés ce^iti- grades. Oes disitances vont eêlles déduites du plan du capitaine Wade, corrige par M. le capitaine Saisset. Il existe un autre plan du capitaine Marshall, levé éga- lement en 1844, sur lequel toutes les distances sont moitié à peu près de celles de l'autre plan. Tous deux sont publiés par l'amirauté d'Angleterre. Il nous est iiftifMAsibte de dipe quel es^t le bon. Nous avons adopté 1e premier, ^ui a servi au capitaine Saisset. ROCBES MARSHALL. 247 Le baronrèlre s'est tenu eiitre 704 et 768 millièmes. Lés vents sont en général ntodérés, et soufflent da S. au S. & 0. On y a souvent des calmes suivis presque toujours de ras de marée. Dans les violents ras de marée, les brisants ^étendent à 1 mille de File ; dans les ras de marée ordinaires, ils ne s'éten E. ht milles ^/^ de la même pointe et à peu près à mi-distance de l'île Possession et du continent. ILE BOYDS. 255 A rextrémité Nord de l'île Possession, on remarque un îlol Brisant du n. e. détaché et fort rapproché, puis un long brisant, qui, com- mençant à la partie N. E. de l'ile, court dans la direction du N. 49° E. sur une étendue de 3 milles. Ce brisant, formé de roches sous Teau, s'étend assez au large à l'E. de File pour contribuer à rendre le mouillage tranquille. La passe que l'ac- core de ce récif forme avec le continent est large de 1 mille V^ environ, et il faudra ranger de préférence, quand on prendra la passe du N., la côte du continent qui est saine; c'est celle qu'on doit choisir quand on quitte le mouillage. Dans la baie d'Elisabeth, la brise est presque toujours très-fraîche de ia partie du S. S. E., aussi entre-t-on par la passe du S. et sort-on par la passe du N. Il n'y a ni eau ni provision dans la baie d'Elisabeth. Morell dit que vers l'E., à 20 milles dans l'intérieur, on trouve plu- sieurs villages de Hottentots, et que le pays, à 35 milles, devient fertile et nourrit de nombreux troupeaux. On peut débarquer facilement à l'Ile Possession, en face du mouillage. On peut aussi débarquer sur le continent, au S. de la pointe d'Elisabeth. La mer marne de 1*^ 8 dans la baie ; l'établissement est mai^. 3 heures. L'tle JBoyds est de formation volcanique, et n'a que V4 de mille ne Boyds. de tour. Elle est située à Va de mille dans le S. 33° 0. de l'île ]!^^.EAiHVW'. Bol, à laquelle elle est à peu près réunie par des rochers et des brisants, qui garnissent la partie S. E. de la dernière. On peut mouiller dans le N. 0. de Tile Boyds par 67 mètres fond de roche. L'île Boyds est pi'olongée dans le? S. 0. et l'O. S. 0. par des rochers apparents et des récifs, qui s'écartent d'elle dans ces deux directions, à une distance de plus de 2 milles; ils sont à 2 milles Vs ^^ moins de la côte en face. On devra donc se tenir dans cette partie, à 4 ou à 5 milles au large. L'île Plumpudding est à 3 milles Vs environ de l'île Boyds. La ne piumpudding. côie entre ces deux îles est garnie de rochers, qui paraissent 47'0". assez au large. L'ile Plumpudding est reconnaissable a sa forme, qui est celle d'une calotte sphérique, et à la couleur rouge de son sommet. Quelques brisants paraissent dans TO. de nie, à la distance de 1 mille environ. Les îles Boyds et Plumpudding, et les rochers qui se trouvent entre elles, ont été nommés rochers de TAlbatros par le capi- taine Owen. De ce groupe d'îles jusqu'au fleuve Orange, la côte, fort découpée et généralement rocheuse, court au S. E. en décri- vant une courbe assez saillante; son étendue est de 117 milles en ligne droite. Dans cet espace, on ne rencontre que deux, baies, peu profondes et peu abritées, l'une nommée baie de la Baleine Whale's-Bay, et l'autre Angras-Juntas. La baie de la Baleine est un simple enfoncement de la côte sans abri ; elle est ouverte au S. 0. A sa pointe Nord, on re- marque deux petits îlots qui sont à environ Va mille de la terre. C'est en dedans de ces îlots qu'on peut mouiller. On dé- barque facilement dans le S. de la baie, et l'on peut se procu- rer des bestiaux à un village bottentot, situé à 12 milles dans l'intérieur *. Angras-Juntas est une baie dans le genre de celles que nous avons déjà décrites si souvent. La baie est abritée par une pointe rocheuse basse, qui est sa pointe du S. O., puis, à partir de cette pointe, la côte qui forme le fond de la. baie se dirige vers l'E. sur une étendue de 1 mille, et remonte ensuite vers le N. 0. La baie offre à son entrée une largeur de 1 mille Va- On y trouve un assez bon mouillage, abrité des vents du S. au S. S. 0. Il existe dans le S. 0. de la pointe S. 0. de cette baie, un petit rocher, qui en est écarté d'environ 2 milles, et qui est très-accore. Dans la baie même il n'existe aucun îlot. A son entrée, on trouve 25 mètres d'eau ; ces fonds vont en diminuant graduellement jusqu'à 9 mètres, qu'on trouve à la distance de Va mille du fond de la baie. La nature du fond est sable. Le meilleur mouillage est près de la côte Sud de la baie, à Andrew Livingston, Nautical Magazine^ 1844. FLEURE lyORANGE. 257 V4 de mille de distancé de la pointe S. 0., par des fonds de 11 mètres, sable. On peut à Àngras^untas, entrer en comâ^unication a^ec les Hottentots cpiî ont nn village» à la distance d 5 milles dans leN. E. de la baie*. Entre la baie d'Elisabeth et le fleuve d'Orange^ la côte, comme nous Tarons dit, est garnie fréquenifi^iit d'îlots et de brisants ; ils s'écartent rarement à plus de 1 imlle de la plage^ et l'on pourra la suivre, à la distance de 4 ou de 5 milles. Si Ton est surpris par le calme, on peut m^Uef par ded fonds de 27 et de 36 mètres à & milles de la terre ^. La nature du plateau est sable, ei il existe sur toute l'étendue de la côte, de- puis la baie d'Elisabeth jusqu'au cap Yoltas^ Le fleuve d'Orange, nommé aussi Gariep, est un des plus pieuvedorangeou considérables de l'Afrique méridionale; il traverse presque ^^ s^ïs^^as'o". toute la pointe angulaire qu'elle forme dans sa partie Sud. Ce fléuvè trace aujourd'hui, au N.» la limite du territoire anglais du cap de Ëonne-'Espérance. 11 prend sa source dans la Gafrerie, traverse la Hoiteutotie, reçoit dans son parcours un grand nombre d'affluents itfïpor- tants, et, aptes un cours de 900 milles,^ il vieui tomber dans l'océan Atlantique. Son embouchure est barrée par d'immenses baifiés dé dsible, semés de plateaux de roches, qui d' étendent à pl^ de e milles au large^ et sur lesqneU la mer déferle cofisiamflttenti On peut y pénétrer par un chenal, qui se trouve' au N^ des bancs de l'enobouchure ; il est praticable sealement pout^ les bateaux à l'époque des débordements. Aux environs de l'embouchure, les terres sonf basses et le rivage peu élevé; mais, à 9 milles dans l'intériewr, on voit- des colKnes, et au delà de ces collkies^ des montagttes élevées^ qui ei^aissent l'une et l'autre rivé d%r fleuve. A 26^ ou 21 milles I. Il â tUÀ rons, à cause des énormes brisants qui déferlent sur le rivage. En dedans de son embouchure, le fleuve d'Orange est navi- gable, dit-on, sur une étendue de 240 milles. Il charrie souvent dans son cours de grandes masses de bois. Ses rives abondent en minerai de cuivre, et l'on prétend qu'il existe, dans les montagnes, des mines d'or ; on en trouve des parcelles dans les sables du fleuve, ainsi que des pierres précieuses. C'est à 8 ou à 10 milles dans l'intérieur qu'on rencontre les collines qui forment les premiers échelons de la haute chaîne Montagne de Rog. ^^ moutagnes, uomméc les Roggeweld, dont l'élévation est de 1,700 mètres. Les Roggeweld, qui se terminent vers le fleuve d'Orange, sont en général des monts isolés, de forme cylindrique, conique ou pyramidale. Ces montagnes courent du N. au S. Toute la contrée se compose d'une suite de terrasses, ap- puyées sur des chaînes de montagnes qui courent parallèle- ment aux côtes. La chaîne des Roggeweld avec une autre , nommée les Bokkweld , forme le bord du plateau du côté de l'Atlantique, et ce plateau ne s'appuie pas sur deux terrains comme le ver- sant de l'océan Indien. De chaque côté des Bokkweld s'étend une vaste plaine, cou- verte de pâturages en hiver, et transformée durant l'été en dé- sert aride ; on appelle ces terrasses Karrou, et ce nom est général pour tous les hauts plateaux de la contrée qui offrent accidentellement le même aspect. ^ Andrew Living^ston, late master mariner. Nautical Magazine, 1844. CAP VOLTAS. 259 Du fleuve d'Orange au cap Voilas, le rivage est bas, sablon- neux et dépourvu de végétation. Le cap Voltas est une pointe rocheuse élevée et sail- ^s**28°4**ô'' lante, dans TO. de laquelle, à la distance de Va mille, se Var N G 28* 6' trouvent plusieurs rochers , entre lesquels il n'y a pas de dangers. Cette pointe est dominée par deux hautes montagnes, nom- mées monts Bramidos, dont la plus élevée est remarquable Monts Bramidos. par la forme régulière et arrondie de son sommet. Le cap est parfaitement sain, et on peut s'en approcher à 1 mille. On trouve 22 mètres à cette distance. Environ à 1 mille dans le N., il y a une petite baie, qui n'a pas plus de 2 milles de longueur et 1 mille Va ^^ largeur, dans laquelle le mouillage est mauvais à cause de la qualité du fond et de la houle de TO. qui s'y fait sentir dans toutes les saisons. On y trouve cependant assez de facilité pour débarquer, à l'abri de deux petits ilôts, qui se trouvent à peu de distance de la côte et du cap Voltas. Dans cette baie, on trouve en grande quantité des arbres entraînés par le fleuve d'Orange et jetés à la côte. L'embou- chure de ce fleuve est à 6 milles environ de cette baie, qu'on appelle baie du cap Voltas. Baieducapvoiu» On trouve encore dans la baie du cap Voltas, et dans la saison pluvieuse, de l'eau douce à peu de distance de la pointe d'entrée de la baie et près de l'endroit où l'on débarque. Du cap Voltas à la rivière Koussie, la côte court au S. 35° E. l'espace de 66 milles. Le rivage est bas , sablonneux et se prolonge en plaines profondes, arides et desséchées, sans tra- ces de végétation ; au delà on aperçoit, surtout vers le S., de hautes montagnes, premiers échelons des plateaux élevés dont nous avons parlé précédemment. A 15 milles dans le S. S. E. du cap Voltas se trouvent deux Roches du cap voi- roches presque à fleur d'eau, situées à 3 milles de la côte; la J^J " "*^***' ^**' * M. Saisset donne, pour la longitude du cap Voltas, 14» iV Z6^\ Morell place le cap Voltas par 28» 27' de latitude S. et IS» 46' ô6'' de longitude E. On ne peut expliquer des différences aussi considérables, surtout en latitude. {Nautical Magazine, 1844, page 5€7. 260 LA HOTTENTOTIE, mer déferle gënéraiement sur ces roches et les signale. On le» a nommées roches du cap Voltas ce sont sans doute les roches nommées Socos sur les anciennes cartes. KiTière KouMie La rivièrc Koussie était au S. l'ancienne limite de la Hotten- Lat. , Long. E. i4 de latitude S. semble être une limite naturelle. Au N. de ce parallèle peu éloigné du tro- pique, les vents soufflent du S. S. E. au S. constamment bon frais, et souvent grand frais, surtout dans Thiver, Au S. de ce parallèle, au contraire, les vents du S. 0, au S. sont peu forts le plus souvent ; ceux du S. E. soufflent par coups de vent comme ceux du N. au N. 0., par SS^" de latitude S. 262 LA HOTTENTOTIE. Grains blancs. Courants. Ras de marée. Houle. Brumes. Réfractions. On reçoit sur celle côle des grains très-dangereux, vu que rien ne les signale. Ils ont été nommés grains blancs par les marins, parce qu'aucun nuage ne les indique ; ils sont parfois irès-violents, et Ton doit s'en défier beaucoup. Ces grains, qui ne sont en réalité que des trombes d'air, sont par cela même plus redoutables, parce que la direction du vent qui les occa- sionne n'est pas toujours horizontale. La seule manière de les reconnaître est la formation à l'horizon de rides et de bouil- lons qui annoncent leur approche. Le courant général, le long de la côte, suit à peu près ses inflexions en remontant vers le N. et le N. N. O. ; sa vitesse est d'environ 1 mille à l'heure en moyenne. Cependant, lors- qu'on est très-près de la terre, on trouve quelquefois des cou- rants dirigés au S. 0., avec une vitesse qui atteint jusqu'à 40 milles en 24 heures. Ce sont, au reste, des anomalies qui se prolongent rarement au delà de deux ou de trois jours. Du cap Voilas au cap Negro, lorsqu'on voit tomber la brise et le vent cesser complètement, que la mer devient calme et unie, que des ondulations se forment vers l'O., il faut s'atten- dre à un ras de marée, et s'écarter aussitôt de la côte. Les ras de marée sont très-violents sur celle que nous ve- nons de décrire. La position d'un navire surpris près de la terre par un ras de marée et du calme serait on ne peut plus dangereuse. Il règne toujours une grosse houle sur la côte, et la mer dé- ferle avec tant de violence sur la plage, qu'on l'entend du large à plusieurs milles. En général, on ne se défie pas assez de la houle, lorsqu'on navigue près d'une côte. Son effet est cependant très-appréciable et doit être compté dans l'estime de la route. La houle, sur la côte que nous décrivons, vient du S. 0. et porte vers la terre. J'ai dans plusieurs circonstances, au N. de réquateur sur la côte de Guinée, mesuré, par un temps calmé, la vitesse avec laquelle la houle portait le navire vers la terre, et j'ai souvent trouvé près de ^1^ mille à l'heure pour le mouvement de translation qu'elle lui imprimait. On éprouve souvent,' sûr cette côle, des brumes très-épais- ses. Il faut, dans ce cas, se tenir au large de la côte, la sonde ne pouvant pas toujours avertir assez à temps de son approche. BRUMES. — RÉFRACTIONS. 263 En général, les brumes se dissipent vers 11 heures du matin. Les réfractions sont également considérables sur ce littoral, et occasionnent de graves erreurs dans la distance où Ton s*e$time être de la terre ; elles Téloignent, et souvent en défi- gurent Taspect d'une manière remarquable. CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. 265 CHAPITRE XXI. TERRITOIRE ANGLAIS DU GAP DE BONNE-ESPÉRANCE . Le cap de Bonne-Espérance, qui donne son nom à la colonie considération» gé- anglaise, fut découvert en 1486 parle Portugais Barthélémy Diaz. ''^'^^^^' Cet illustre navigateur ne put le doubler, et il lui donna le nom de cap des Tempêtes Cabo Tormentoso ; François II , duc de Bragance, changea ce nom en celui de cap de Bonne-Espérance Boa Esperança; et en effet, en 1498, sous le règne d'Em- manuel, successeur de François II, Vasco de Gama parvint à le doubler, et la route des Indes fut dès lors ouverte à la na- vigation. Vasco de Gama poussa ses découvertes dans Focéan Indien jusqu'à Melinda, capitale de la province du même nom du Zenguebar. ]Les Portugais n'ayant fait aucun établissement dans cette partie de l'Afrique, les Hollandais s'y établirent en 1650, et conservèrent cette colonie jusqu'en 1795, époque à laquelle les Anglais s'en emparèrent; ils la restituèrent à la Hollande par le traité d'Amiens. En 1806, les Anglais s'en emparèrent de nouveau, et la pos- session leur en a été confirmée par le fameux congrès de Vienne en 1815. Cette colonie est pour l'Angleterre de la plus haute importance à raison de ses possessions de l'Inde, de Maurice et de l'Australie. C'est un excellent point de relâche et d'observation. 1 Daos ce ohapitre, nous avons emprunté principalement aux instructions de MM. les capitaines Saisset, Troude, Morell, Owen, Bellamy, Rous, Flinders, et au NswSailing Directory for the Southern Atlantic Ocêan.^ous avons pris en- core quelques renseignements à VIndia-lHreetory de James Honburgh. 266 COLONIE ANGLAISE DU CAP. lV>pulation. Le mot Olifants des cartes anglaises nous semble devoir être une corruption du mot EUphant qui signifie Eléphant. ILE MORELL. 267 Entre la rivière Roussie et la rivière des Eléphants, on trouve la rivière Zwarte-Lintjie, qui est entièrement barrée par les sables ; plus au S., on voit celle de Groëne, également fermée à son embouchure par les sables. Enfin, au S. de cette dernière, la rivière Zwarte-Darn, qui est aussi complètement barrée à son entrée. Celle-ci se trouve au fond d'un petit enfoncement que fait la côte, enfoncement nommé baie de Morros-da-Pedra, dans le milieu duquel se trouve un petit îlot rocheux indiqué sur les anciennes cartes, et dont le capitaine Morell ne parle pas. La baie nommée Gochoquas est un simple enfoncement dans la côte, ouvert au S. 0., et ne présentant aucun abri. La pointe Nord de cette baie est rocheuse et assez saillante quand on la voit du Sud. Un peu au N. de cette pointe, il y a un îlot rocheux de peu d'étendue éloigné de la côte de 1 mille en- viron. L'île Morell, découverte par le ca[5itaine de ce nom, est si- tuée à Va ™î'le du continent. Elle est de formation volcanique et de peu d'étendue ; à TO. de cette île, il existe un récif qui s'en écarte à 186 mètres dans cette direction. La rivière des Eléphants n'est accessible ni pour les navires ni même pour des bateaux, à moins que la mer ne soit tout â fait calme. Elle présente une barre qui s'étend en travers de son entrée, et sur laquelle on ne trouve que 0™ 6 d'eau. Cette barre brise généralement avec violence par suite des vents de S. O. qui sont constants sur la côte. En dedans de la barre, il y a suffisamment d'eau pour un grand navire, et il pourrait remonter la rivière l'espace de 2 milles jusqu'à un petit village habité par des fermiers hollandais. Près de l'embouchurede la rivière des Eléphants dans le se trouve une petite île volcanique nommée île Huron, à l'abri de laquelle les caboteurs peuvent mouiller ; elle est à 3 milles Rivière Zwarte- Lintjie. Lat. s. 30°21M. Rivière Groëne. Lat. s. 30033'. Rivière Zwarte- Darn. Lat. s. 30* 45'. Baie de Morros-da- Fdra. Baie de Gochoquas. Lat. Ile Morell. Lat. S. 31 Carte n» 596 de l'amirauté anglaise, feuille 4, levée, de 1822 à 1826, par le capitaine Owen et publiée en 1827. 272 COLONIE ANGLAISE DU CAP. Ressources. Marées, établisse- ment. Anse de Saint-Mar- tin. Brisants de Saint- Martin . On pourra se procurer , dans la baiie de Sainte-Hé- lène, des bœufs et des moutons , des fruits, des légumes, sur- tout des citrons et des oranges. Ces denrées sont à bon compte et on les achète chez les fenniers hollandais fixés sur les bords de la rivière de Berg. Les bords de cette ri- vière sont aussi couverts de bois peu élevés. On récolte près des bords de la rivière de Berg des vins , principalement dans une vallée située à 50 milles de Temboucbure; cette vallée se nomme Draken&tein. On trouve aussi , dans les environs de la baie, du gibier de toates espèces, des bétes fé- roces et des reptiles. Dans la rivière, il existe des veaux mar- rins et des alligators. La baie de Sainte^Hélène est en outre très-poissonneuse. La mer marne de 2> 1 dans la baie de Sainte-Hélène ; l'é- tablissement est 2 heures 30 minutes ^ Du cap Saint-Martin à la pointe Nord delà baie de Saldanba', la côte, formée de rochers rugueux, court à peu près au S. eh décrivant un arc de cercle dont la convexité regarde l'O. ; elle est fort découpée, présente plusieurs baies ou enfoncements sans abri, et d'autant plus dangereux si Ton s'y engageait, qu'on y trouve une grosse houle, des folles brises sous les hautes terres et des courants très-variables produisant des remous; en outre, un grand nombre de dangers garnissent toute cette partie de la côte et s'en écartent assez loin au large. Dans l'O. du cap Saint-Martin se trouve une petite anse nommée anse de Saint-Marlin, qui n'oiTre ancitn abri et qui est fort étroite. En face de celte anse et à TO- S^ N. à peu près du Cap, il existe un phtteau de roches sur lequel la mer brise le plus souvent ; il est situé à 4 milles de la terre. Des ca- nots peuvent passer entre le cap Saint-Martin et ce banc daw- gereux. On devra se tenir au large avec un navire, de manière à conserver les fonds de 63 et de 65 mètres pour passer dans rO. des brisants de Saint-Martin. La côte ensuite présente, à partir de la baie de Saint-Mai^ tin^ trois pointes saillantes et rocheuses séparées par de petites Voyage du Ctipitaine Morell. BAIE DE PATER-NOSTER. — BAIE DE JACOB. 273 auses peu profondes ; la dernière anse se aomme baie de Pa- ter-Noster ; au fond, on voit une maison nommée Cuslom- ^^^ de Pater-Nos- ter. Houseuae route conduit de cette Kvaison à la rivière de Berg, dans la baie de Sainte-Hélène. La pointe Ovest de la baie de porte le même pointe de pater- nom; il y a 1 mille de distance entre les deux pointes. La baie n'offre qu'un très-médîocre abri et n'est accessible qu'à ^^^ *5O27'0"i des canots. A 8 milles dans TO. de la pointe de Pater-Noster, les cartes marquent un écueil nommé roche Walton. Roche waiton. Ld pointe de Pater*Noster est la pointe K. E. d'une autre anse limitée au S. 0. par une pointe rocheuse nommée pointe du Château Castle, qui doit son nom à la forme singulière ^'*"**cJ/tgj^'^^" d'une hauteur qui la domine ; son sommet représente assez une fortification. Cette anse, qui a 5 milles d* ouverture entre ses deux pointes, est sablonneuse à son rivage ; elle n'offre aucun abri. Dans le fond, on remarque une msûson de pécheurs. Dans rO. de la pointe du Château, à 1 mille de la terre, se iiots de Pater-Nos- trouve le groupe des îlots de Pater-Noster, entouré d'une **' chaîne de brisants. Ces de l'îlot principal le plus au large de la côte, à la distance de 2 milles ou de 2 milles Va; il& 1^ con- tournent dans le S. 0. et le N. 0. à la même distance. * Dans sa partie du M., cette chatne de brisants présente une coupure qui permet d'atleijidre l'îlot principal dans sa partie de l'E. et du N. E. ; ce canîd n'est praticable que pour des canots. La pointe Castle est large et an*ondie; cette pointe sépare BaiedeJacob. la baie précédente de la baie de Jacob dont elle forme, avec les îlots de Pater-Noster, la pointe du N. La baie de Jacob est un enfoncement peu profond ouvert à l'O. et ayant 4 milles d'ouverture; sa pointe Sud est prolongée par un lon^ récif et quelques rochers qui s'en écartent à 1 mille V4 au large. Dans le milieu de cette baie il existe un brisant qui reste Brisant dans la baie da^s le S- 33° O., à 2 milles Va àe l'extrémité Sud de la pointe * '48'30'' au S. 0., ne présente aucun abri et ne peut être fréquentée. De la pointe Sud de la baie Rock, la côte offrant un rivage^ sablonneux bas, et couronné un peu dans Tintérieur par de hautes terres dont les monts les plus remarquables sont le Honts Dassen, Koë Dasscu, Ic Koë et Ics Blaauwc-Berg les montagnes Bleues, forme deux grands enfoncements peu profonds, séparés par une large pointe arrondie, remarquable par les montagnes Bleues qui la dominent. L'enfoncement du S. prend le nom de baie delà Table ou de Table-Bay, £n face de la pointe que dominent les montagnes Bleues et dans le S. 0. de cette pointe, à la distance de 4 milles de la lie Rqbben ou des côtc, sa plus pctitc distaucc, sc trouvc l'île Robben ou des Pin- gouins. Elle est à 24 milles de File Dassen dans le S. 31'' £. Cette île est plus élevée que Tile Dassen ; elle a près de 2 milles du N. au S., et 1 mille V4 de TE. à TO. dans sa plus grande largeur. Une chaîne de mamelons la divise en deux parties à peu près égales. Dans TO. et le S., elle est garnie de brisants qui s*en écartent peu au large. Elle est saine du côté de TE., ainsi que le canal qu'elle forme avec le continent. Cette île est située dans le N. 0. de la baie de la Table et se trouve à ô railles du phare placé sur la pointe Verte, pointe S. 0. de cette baie. Une roche dangereuse se trouve à 1 mille dans le S. 20'' E. de la pointe Sud de cette île. C'est une roche couverte qui brise parfois, et qu'il est prudent d'éviter en passant au large, bien qu'il y ait entre elle et l'île un canal sain dans lequel les fonds varient de 9 à 13 mètres. Dans le N. et leN. E. de cette roche, on trouve 5™ 4 ; dans l'O., 8 mètres à la toucher; dans le S., 10 mètres; dans TE., 16 mètres. On peut mouiller dans l'E. de l'île Robben, par des fonds de 6 ou de 10 mètres, vase, en face des édifices qui s'élèvent sur la côte Est de l'île et qui sont situés au fond d'un léger enfon- cement qu'elle forme. Un navire peut attendre à ce mouillage abrité de la houle par l'ile et les brisants qui l'entourent dans l'O. et le S., que les vents de S. 0. ou d'O. viennent à souffler. Ceux-ci, généra- lement dans la belle saison^ commencent dans la matinée, et Hoclie Whale ou la Baleine. MONTAGNE DE LA TABLE. 283 conduiront au mouillage de Table-Bay baie de la Table. On trouve aussi sous cette ile un excellent abri contre les vents de N. 0. qui, sur la baie de la Table, sont les plus dange- reux. L*Ue Robben sert de pénitencier aux condamnés du Gap , qu'on emploie à exploiter des carrières de calcaire. Le canal qu'elle forme avec le continent est parfaitement sain, comme nous l'avons dit ; les fonds, dans son milieu, sont régu- liers et varient de 20 à 13 mètres. Du côté du continent, il existe un seul petit banc entouré de fonds de 16 et de 14 mètres, sur lequel il ne reste que 6 et 8 mètres d'eau. Il est très-rap- proché de la terre, à 1 mille environ et sur le parallèle de la pointe Sud de l'Ile Robben à la distance de 3 milles ^4* Avant dé parler de la baie de la Table, nous dirons quel- ques mots de la ville du Gap Gape-Town et de la Péninsule au N. de laquelle elle est bâtie. Le promontoire qui termine au S. la côte Ouest d' Afrique, et qu'on appelle cap de Bonne-Espérance Gape-of-Good-Hope, est l'extrémité d'une péninsule qui a 28 milles Vs àe longeur du N. au S., entre la pointe Verte Green-Point au N. et le cap de Bonne-Espérance au S. Gette péninsule est formée de hautes montagnes parmi les- quelles on distingue deux plateaux principaux. L'un au S., en face de la baie d'Hout, est dirigé du N. 0. au S. £. et se termine dans False-Bay Fausse-Baie par la mon- tagne de Muy^en, élevée de 610 mètres. La montagne du N. O. de ce plateau se nomme Gonstantia ; elle est de forme conique et élevée de 976 mètres. Les versants de ce plateau sont célè- bres par les vins qu'ils produisent. L'autre plateau situé au N. du précédent, dont il est séparé par une vallée profonde traversée par une rivière qui se jette dans la baie d'Hout Hout-Bay, est le plateau de la montagne de la Table. Il est dirigé du M. N. E. au S. S. 0. et présente à sa partie Sud deux plaines élevées, séparées par un ravin pro- fond ; elles viennent se réunir dans le N. au plateau situé au S. de la montagne de la Table, la plus élevée de la presqu'île et la plus remarquable par son sommet horizontal et uni courant du N. 45° 0. an S. 45° E, sur une longueur de 1 mille ^U. Ijï Canal entre la terre et nie Robben. Banc du Canal. Presqu'île du cap. de Bonne - Espé- rance. Montagne Muyscn. Montagne Constan- te. Montagne de la Ta- ble. 284 COLONIE ANGLAISE DU CAP. Pic du Diable. Long. E. 16°!' 6". Montagne Téte-du- Lion ou Pain-de- Sucre. Montagne Croupe- du-Lion. Phare et feux. Var. N. 0. 30» U'. Pointe Mouille et feu de cette poin- te. hauteur de cette montagne est de 1,092 mètres ; elle domine la ville du Gap, bâtie au pied de son versant du N. et à la par- tie S. O, de la baie qui porte le nom de baie de la Table. La montagne de la Table est située entre deux autres égale- ment fort remarquables ; l'une» à TE., se nomme pic du Diable Devil's-Peak. Elle est élevée de 1,011 mètres, elleest de forme conique, et, vue de la baie de la Table, elle descend de chaque côté par une pente régulière et assez allongée. Dans le N. 0. de la montagne de la Table, est la montagne Tête-du-Lîon Lion's-Head, appelée aussi le Pain- 6. La lampe et Tappareil ^ont de M. Henri Lepaute, de Paris. La côte ensuite tourne vers le S, E., et Ton voit dans cette partie trois batteries ; la première est celle du Moulin ; la se- conde, celle d'Amsterdam ; la troisième, celle de Charrone. A h distance de Vs de mille de cette dernière, le rivage de- vient sablonneux et court en s'arrondissant vers TO., l'espace de 1 mille V»» P^is ensuite vers le N. q. N. E., formant ainsi le fond de la baie de la Table. La ville du Cap est bâtie à l'angle S. 0. de la baie, à Va de mille de la batterie d'Amsterdam ; elle s'étend sur le rivage dans une étendue de 1 mille Vs ; ^^1^ ^^^ dans l'E., protégée par une double fortification formant deux lignes à peu près pa- rallèles qui remontent vers la montagne de la Table. La ligne de fortifications le plus à l'O. se termine au rivage par la citadelle. Le môle est en face de la citadelle et offre un débarquement facile et commode. Ce môle est en bois ; il en existe un en pierre dans le N. 0., près de la batterie d'Amsterdam. L'eau arrive par des conduits au môle de la citadelle, et les canots peuvent la faire facilement au moyen d'une manche» La ville du Gap est bien bâtie ; les maisons sont, en général, à deux étages et à toits plats, à cause des tempêtes qu'on y res- sent dans l'hiver. On compte dans la ville 1,200 maisons limi- tées par une population de 21,840 habitants, dont 10,000 sont des noirs. Elle est située sur une colline en pente douce, régu- lièrement bâtie et abondamment pourvue d'eau par un large ruisseau qui prend sa source dans la montagne de la Table. Nous 9von& indiqué déjà les ressources de tout genre qu'on peut s'y procurer; elle est l'entrepôt du commerce de la colonie. Un peu dans TE. de la ville, on remarque la tour nommée Graig, élevée sur le rivage,. et, un peu au delà, se trouve l'em- bouchure de la rivière salée, ou rivière de Zout qui arrose la vallée des Tigres ; elle se divise, près de la côte, en ua grand nombre de bras par lesquels elle communique avec la rivière Uolle, qui se jette aussi dans la baie plus vers le Nord. Le bas- sii^ de cette dernière est limité dans le N. par les montagnes Bleues Blaauwe-Berg. On remarque de ce côté de la baie plu- sieurs moulins à vent. Batteries du Moulin, d'Amsterdam et de* Charrone. Ville du Cap. CitadeUe. Môle. Aiguade. Population. Tour Craig. Bivière Salée. Rivière HoUe. Moulins à vent. 286 COLONIE ANGLAISE DU CAP. Baie de la Table. Ij3l baîc dc la Tûblc a 3 milles d'ouverture de TE. à TO., entre la pointe Mouille et la eôte^ sur 1 mille % de profondeur. Le fond y est très-uni et les sondes depuis 12 mètres qu on trouve au milieu de la baie sur le parallèle du phare» diminuent d'une nianière régulière, lorsqu'on s'approche de la terre vers l'E., vers l'O. et vers le S.; près du rivage, on trouve les fonds de 1™ 8 ou de 3"^ 6. Les fonds diminuent encore graduellement jusque dans la baie depuis la ligne qui Joindrait le phare à File Robben, ligne on l'on trouve d2 mètres. La baie est ouverte aux vents du N. jusqu'à l'Ouest^ On y éprouve parfois des coups de vent du S. E.; ils sont de courte durée, en général; mais ils font souvent dérader les navires qui ne prennent pas assez de précautions pour leurs amarres. La partie Ouest de la baie offre partout un bon fond et une bonne tenue; dans TE. et le N. E., on ne trouve qu'un assez mauvais mouillage. Dans la saison où l'on redoute les vents du N. 0., il n'est pas prudent de mouiller par des fonds au- dessous de 12 ou de 13 mètres. La houle, par ce sondage, est moins forte et moins dure que sur les petits fonds. Il faut aussi avoir de longues touées dehors pour ne pas fatiguer les ancres. Dans la baie de la Table, la couleur de l'eau se modifie sui- vant les vents qui soufflent avec ceux duN. 0., elle est sale et rouge; après ceux du S. E., au contraire, elle est si claire qu'on peut apercevoir les ancres d'un navire mouillé par 18 mètres. Il est très-dangereux de rester dans la baie de la Table après le commencement du mois de mai; à cette époque, les vents peuvent souffler du N. O., et ils sont tellement violents, qu'il est rare qu'on puisse les étaler. Les vents de N. 0. soufflent dans toutes les saisons, et ils ont jeté à la côte plusieurs navi- res, même dans le mois d'avril. Il est rare cependant qu'ils soient redoutables depuis le mois de novembre jusqu'au mois de mai. Emploi des cflbies. D'après UHC louguc cxpérience, on pense que les cûhles- chalnes conviennent peu dans cette baie lors des coups de vent du N. ou du N. 0. ; aussi, dans les mois de mai, juin, juillet et août, est-il recommandé aux navires d'user de câbles Couleur de Veau dans la baie. Dangtr de rester dans la baie h cer- taines époques. PERRUQUE DE LA TABLE. 287 en chanvre ou en coir * étalingués sur un bout de chaîne de 29 mètres de longueur, pour éviter que le câble ne se rague ou ne se coupe sur le fond. L'établissement dans la baie de la Table est 2 heures 40 mi- nutes ; la mer marne de i^ 6. Un fait remarquable dans les courants de la baie, c'est qu'il existe entre l'île Robben et le continent un contre-courant di- rigé du N. au S., tandis qu'en même temps le courant général se dirige du S. vers le N. à une petite distance au large. Un phénomène, qui mérite eûcore d'être cité, a lieu sur la baie de la Table c'est la vapeur lumineuse descendant de temps en temps de la montagne de la Table, signe précurseur d'un vent violent. Les Anglais l'ont nommé Table-Cloth, les Français l'ap- pellent la Perruque de laTable. Il commence par un petit nuage blanc ou laineux qui semble pendant quelque temps stationnaire sur le sommet de la croupe du Lion ; lorsqu'il a augmenté gra- duellement jusqu'à couvrir la montagne de la Table, il devient d'un gris obscur dans le milieu, tandis que ses bords restent blancs ; après être demeuré ainsi pendant quelque temps, il se mélange lentement avec l'atmosphère et disparaît sans donner de pluie ou de brouillard. Dès que la montagne est entièrement couverte, un coup de vent de S. £. se déclare immédiatement, soufflant par rafales excessivement lourdes. La durée de ces coups de vent est d'en- viron deux ou trois jours. Le vent est extrêmement fort dans la gorge qui sépare la montagne de la Table du pic du Diable, et il roule de gros nuages blancs sur le flanc des montagnes. Ainsi que nous l'avons dit, dans ce cas si l'on n'est très-pru- dent, les navires cassent leurs chaînes , leurs ancres ou chassent avec les ancres devant le nez. -Dès qu'on est hors de la baie, on trouve d'ordinaire une brise à prendre deux ris. Sur la baie de la Table, la réfraction est très-considérable d'ordinaire et fort variable. Il est souvent impossible de faire à bord des observations; les objets sont souvent refléchis Marées, établisse- ment. Courants. Table-Cloth ou la Pentique de la Ta- ble. Réfï>actions. Filament végétal avec lequel on confectionne des câbles. 288 COLONIE ANGLAISE DU CAP. par deux images, quelquefois les navires paraissent naviguer dans l'espace. Brises de terre. Qn ressent entTore sur la baie de la Tsdble les brises de terre; l'air est généralement froid pendant la nuit, quoique le sol sablonneux soit fortement échauffé par le soleil durant le joar. C'est là ce qui occasionne les brises de terre qui s'élèventpar bouflees chaudes dans la soirée et dorent jusqu'au matin, ces^ sant peu après le lever du soleil. Les brises alternatives de terre et de mer ont lieu dans la belle saison. obserratoire. L'obscrvatoirc du Gap cst un bel édifice situé à 4 milles ^/lo dans TE. du phare de la pointe Verte. Un mât dé pavillon placé devant la façade Sud sert à bisser une boule au moyen de laquelle on signale aux navires sur rade le temps moyen de Greenwicfa. Les navires peuvent ainsi régler leurs montres marines. On veillera le mât de pavillon 6 minutes avant 1 heure, et l'instant où la boule tombera indiquera qu'il est 1 heure temps moyen au Cap, ou 11 heures 46 minutes 5 secondes, temps moyen de Greenwich, qui correspondent à 11 heures 55 minu- tes 26 secondes, temps moyen de Paris ^ de latitude S,; en ne prenant pas cette précaution et en ne se défiant pas assez des courants, il arrive qu'on atterrit souvent au N. de File Dassen , et même quelquefois au N. de la baie de Sainte-Hélène. Il y a des exemples de navires élonger une ancre à jet pour assurer la tenue du navire. Dans Tun et Tautre cas, une autre ancre de bossoir doit être bien parée. Il est recommandé d'atoir des bouées et de boas orins sur toutes les ancres mouillées et de prendre trois bons relèveiQents du nMuillage ainsi que le relè- vement des bouées qui sig^nalent les ancres. Dans le cas où le navire viendrait à chasser ou à perdre des ancres, le capi-^ taine l'écrirait au capitaine de port en signalant le mouillage qu'il a quitté. Article 5. La direction du port f^ra aux navires en rade les signaux suivants quand il y aura apparence d'un fort coup de vent. Il est vivement recommandé de les veiller attentivement. Toute négligence à cet égard sera rapportée aux agents des compagnies d'assurance ainsi qu'aux consignataires. 1» Le yack de l'Union sur un fond blanc percé de bleu filer tout le câble ; 2^ Le yack de l'Union sur un fond composé de trois bandes horizontales, deux bleues et une blanche amener les basses vergues, caler les mâts de hune et rentrer le bout-dehors de foc. Les navires qui ont le livre des signaux de Marryat pourront faire savoir dans les mauvais temps à leurs agents ce qu'ils désireront, par le moyen de signaux avec la direction du port; tous les secours possibles leur seront portés. Les navires qui n'auront pas le livre des signaux peuvent faire, avec leur pavillon de nation, les signaux suivants 10 Le pavillon dans les haubans du petit mât de hune on demande un câble ; S Le pavillon dans les haubans du grand mât de hune on demande une ancre ; 30 Le pavillon dans les haubans de misaine on a cassé un câble ; 40 Le pavillon dans les grands haubans on demande une ancre et un câble ; 50 Le pavillon placé dans toute autre partie de la mâture on demande une embarcation. Afin de faire connaître le plus tôt possible qu'un navire a fait naufrage pu qu'il est dans une position dangereuse, la batterie de Chavonne située au N. 0. de la ville doit tirer trois coups de canon à lui intervalle de deux mi* notes l'un de l'autre, et la batterie d'Imhoff doit répondre par un coup. MANUEL.— T. m. 19 2£0 COLONIE ANGLAISE DU CAP. qui se sont perdus sur les roches sous l'eau qui bordent la côte entre la baie de Saldanha et celle de Sainte-Hélène* En atterrissant au S. on a Favantage, dans l'été surtout, de trou- ver les vents et le courant favorables. A cette époque, en atterrissant au N., on sera» avec les circonstances les plus avantageuses, retardé au nioins d*un jour ou deux. Il sera prudent, pendant la nuit, de ne jamais essayer de louvoyer sur la rade, si on ne la connaît pas parfaitement. On devra faire un usage constant de la sonde, et prendre fréquemment des relèvements pour rectifier constamment sa position. Violentes brises du Eu arrivant de jour, on sera souvent accueilli, par le travers s. E. à la pointe * Verte. de la pointe Verte, par des brises violentes du S. E., ce qui a est bon, par suite, avant d'arri- ver à cette pointe, de prendre deux ris dans les huniers et d'être encore prêt à diminuer de voiles au besoin, pour évi- ter des avaries. Ce qu'il y a de mieux à faire lorsque la brise du S. E. est trop violente pour louvoyer avec avantage, c'est de laisser porter et de faire route pour l'île Robben. On aura soin de ne pas s'approcher plus près que 1 mille Va de sa partie Sud, et l'on pourra aller mouiller par le travers de son extrémité Nord, par 17 ou 19 mètres. Il faut aussi faire atten- tion à une roche qui, dans la partie N. 0. de l'île, s'écarte à ^***^rîVRobben ^* */3 ^^ "^*'^^ ^^ "^ ^^^^' Cette roche est couverte et ne brise pas toujours. Si la force du vent ne permettait pas de se rendre au mouil- lage de l'île Robben, ou si l'on était jeté au large, il faudrait faire de petits bords dans le S. de la pointe Verte, à l'abri des hautes terres, et attendre une embellie. Roches près de la II faut oufiu douucr du tour aux rochers qui garnissent la ^int^ Verte. ^ * côtc. Depuîs la basc de la montagne Tête-du-Lion jusqu'à la , pointe Verte, ils sont apparents, et quelques-uns s'en écartent jusqu'à V4de mille. Il n'y a pas de dangers cachés à craindre; de jour, on pourra donc naviguer avec sécurité dans cette partie, mais, de nuit, il sera prudent de se tenir un peu au large, jus- qu'à ce qu'on soit sur le parallèle de la pointe Verte. Les son- des diminueront successivement et accuseront 63, 57, 49, 37, 30 et 23 mètres, fond de roche. II n'y a pas de mouillage dans ROUTES POUR DONNER DANS LA BAIE DE LA TABLE. 291 cette partie. On peut sans danger s'approcher de la pointe Verte par 19, 17 et 15 mètres, puis faire route vers la baie par des fonds de 15, 12 et 11 mètres. On trouvera des fonds de roche jusqu'à ce qu'on ail dépassé la pointe Verte et qu'on en soit à 1 mille dans l'E.; le fond commence alors à être de sable et offre un mouillage convenable. La presqu'île du cap de Bonne-Espérance, qu'on vienne de Aspect des terres. l'O. ou de l'E., ressemble à une île considérable, lorsqu'on en est assez éloigné pour ne pas apercevoir les terrains bas qui servent de base aux montagnes qui la dominent. Celle de la Table est la plus élevée et la plus remarquable; elle présente un sommet entièrement plane dont les arêtes pa- raissent tomber perpendiculairement de chaque côté, jusqu'à leur jonction avec les hautes terres qui l'avoisinent et celles qui sont à son pied. On peut, comme nous l'avons déjà dit, l'apercevoir à 30 milles et même à 45 milles. L'île Robben se trouve, comme nous l'avons dit, placée dans Routes pour donner le K. N. 0. de la pointe Verte. Un navire, pour se rendre dans iSie.* ***"^ ^^ " la baie de la Table, peut donc avoir à faire les trois routes suivantes en venant du N., passer 1° à l'O. de l'ile ; 2° passer à l'E. entre elle et le continent ; 3° en venant de l'O. ou du S., passer entre l'île Robben et la pointe Verte. En venant du N., avec le vent favorable, lorsqu'on voudra Première route. passer dans l'O. de l'île Robben, on tiendra le phare au ^l^xelvo^d^ S. 39° 15' E. ou au S. 4lo 30' E. *, jusqu'à ce qu'on trouve ^*^^"^"^^" moins de 36 mètres de fond, à un peu plus de 1 mille du phare ; on pourra alors gouverner à TE. 8° N. ou à l'E. 19° N., sans s'approcher de la pointe Verte à moins dé 1 mille , et en se maintenant dans des fonds de 28 et de 26 mètres au moins, jus- qu'à ce qu'on ramène les feux de la pointe Verte au S. 30° O.; ils sont alors l'un par l'autre. On apercevra bientôt le feu de la pointe Mouille, mais pas avant qu'on le relève environ au S. 18° 40' E. * Nous rappelons ici que les relèvements, routes, ete-, sont corrigés de la variation. La variation était de 30° iV N. 0. en 1851. Le changement annuel de la variation au Cap est de 6'' âV'. Voir les tables 1 et 2, 1er voJume du Manuel. 292 COLONIE ANGLAISE DU CAP. Lorsqu'on relèvera an S. 30" 0. les feux de la pointe Verte, on pourra changer la route et porter au S. 45» E. vers le mi- Heu de la baie et naouiller par 11 ou 13 mètres, partout où les feux de la pointe Verte se cachent derrière les collines de sable [ui se trouvent près de la pointe Mouille, le feu de cette pointe restant à 1 mille de distance dans te S. 85** O. ou dans TO. Les navires calant peu d'eau peuvent gouverner au S. 33 E. pour aller au mouillage et jeter l'ancre, en relevant le feu de la pointe Mouille au N. 63 O., par 9 ou 10 mètres d'eau. Les routes que nous Tenons d'indiquer font passer à 1 mille environ en dehors de tout danger de la pointe Verte; mais il n'est pas nécessaire d'en passer aussi près si l'on est sûr, par des relèvements, en voyant l'île Rdbben, qu'on est au S. de h roche de la Baleine ; dans ce cas, si on le veut, on peut ne pas s'approcher autant de la pointe Verte, mais alors les sondes seules ne seront plus un guide sûr. Deuxième route. Lorsqu'ou viendra du N. avec le vent favorable et qu'on voudra rabie paswr^'trê passcr daus Ic caual formé par l'tle Robben et le continent, il eôte.^^*''' ""' ^" faudra tenir le phare au S. 4° 0. jusqu'à ce que l'on ait dépassé File. Entre l'île et le continent, on aura quelques sondes de 11 et de 15 mètres. Quand, à cette route, on trouvera celles de 21 ou de 23 mètres, on pourra gouverner de jour sur le mouillage, et de nuit sur les feux, en observant ce qui a été dit plus haut^ Première route a- Lorsqu'ou aura à louvoycr en venant passer dans l'O. de vc^ le Tent con- j,jj^ Robbcu, Ics bords dc VE. ne devront pas être prolongés au delà du moment où l'on ramènera le phare de la pointe Verte au S. 39** E. jusqu'à ce que Ton soit bien sûr d'avoir doublé la roche de la Baleine. Quand on louvoiera près de la pointe Verte, on ne doit jamais aller par des fonds moindres que 21 ou 23 mètres jusqu'à ce qu'on relève le phare au S. 300 0. Deuxième route a- Lorsqu'oH scra forcc de louvoyer dans la passe entre l'île le vent con- Robbcu et Ic coutincnt, on peut s'approcher de l'île avec la sonde parce que le fond diminue très-régulièrement; mais en courant sur la côte ferme, on virera aussitôt qu'on aura une E. On se dirigera alors vers le mouillage, d'après les instructions précédentes, données pour la première route avec le vent favorable. On devra dans toutes ces routes faire un usage constant de la sonde. En sortant delà baie de la Table, avec un fort vent de S. E., et si l'on se rend à un point situé au N., il est reconmiandé de passer entre l'ile Robben et le continent *, et l'on fera alors en sens inverse la route indiquée pour venir du Nord. Quelques capitaines ayant fait route pour passer dans l'O. de l'île l'ont trouvé si dangereuse qu'ils y ont renoncé, et ont été forcés de revenir pour donner dans le canal, et passer dans l'E. de l'île Robben K Depuis le cap Desejado, pointe N. E. de la baie de Sainte- Hélène, la limite extérieure du plateau des sondes suit la direction de la côte à peu près parallèlement jusqu'à la baie de Saldanha, se maintenant à la distance de 10 milles. A cette limite les fonds varient depuis 97 mètres jusqu'à 142 mètres. Troisième route. Venir au mouillage de la baie de la Table par le S. 0. Route de sortie de la baie. Plateau des sondes depuis la baie de Sainte-Hélène jus- qu'à la baio dv, Cap. 4'6"s. Rocher Diaz. Le Soufflet. L'Enclume. 8^ 21^^ qui est celle adoptée aujourd'hui. 300 COLONIE ANGLAISE DU CAP. fondeur, brise le plus souvent. Quand on est sur cet écueil» on relèye la pointe Est du Gap au N. ^i° O., à la distance de 1 mille Va; 'ecap Hanglip ou False-Gape, à TE, 3° S. ; le Souf- flet, au S. 54'' 0., à la distance de 2 milles. De son sommet, le pic du Diable est ouvert à droite du pic Muysende 1 ou de 2^. Ces deux pics, Tun par Tautre et un peu à gauche de la pointe Est du Cap, tracent un alignement qui passe à 1 mille Vs ^^^ rO. de l'Enclume, et à V4 de mille dans TE. du Soufflet. Il y a bon passage entre le Soufflet et TEnclume ; entre ces deux écueils, la sonde rapporte au moins 19 mètres d'eau; mais il est plus prudent de passer dans le S. que de s'exposer à cou- rir des risques dans un canal étroit où les courants sont très- forts. On pense, en outre, qu'il existe près de l'Enclume d'au- tres dangers qui ne sont pas encore connus, ni déterminés. '^'*^f2^'p. *"* ^ ^^P ^^ '^ pointe Ouest d'un vaste golfe nommée loÎi/ê e'aVao''' False-Bay Fausse-Baie, dont la pointe Est s'appelle cap ^ ^ / Hanglip ou False-Cape. La distance entre ces deux caps est de 16 milles V^- I^ cap Hanglip est bas et fort découpé, présentant trois pointes principales; il est remarquable à un morne à pic, ressemblant à un coin et que Ton peut aper- cevoir à 24 milles du large. Ce morne est élevé de 549 mètres. Son sommet se trouve à 1 mille Vî a» N. de la pointe intermé- diaire du cap Hanglip. C'est ce piton qui rendra facile la re- connaissance de ce cap. Banc de roche du En dchors dc la Uguc qui joindrait le Cap au cap Han- ^^* glip, se trouve le banc de roche du Cap* que nous nom- ^^bln c'whîSe. "^^ merons banc Whittle du Petit-Couteau. Sur ce banc, les fonds varient depuis 63 jusqu'à 22 mètres. Ce fond est le plus faible qu'on ait trouvé. Il a, du N. au S., une étendue de 3 milles Vs environ et 3 milles de TE. à l'O., dans sa plus grande largeur. En dedans du banc, les fonds varient de 54 à 67 et à 75 mètres ; en dehors, ils sont de 75 et de 90 mètres. La D'après M. Handerson, ce serait IS^âS^ 45^^ » Ce banc n*a pas de nom sur le pian d'Owen ; Purdy l'appelle bane Whittle. Il ne faut pas le confondre avec la roche Whittle Whittle' s-Rock qui se trouve dans False-Bay et qui appartient au banc connu sous le nom de banc du Tri" dent. BAIE BUFFLE OU BUFFALO. 301 partie de ce banc où Ton trouve le moins de fond gît du pic de Hanglip à TO. S° S., et de la pointe Est du Cap au S. 70° E. *. Nous croyons qu'il sera prudent, dans tous les cas, de passer dans TE. de ce banc. Le pic Constantia, tenu juste à mi-distance des pics Muysen et Elsey, fera passer à 2 milles dans TE. du banc Whittle. On Taura doublé dans le N., lorsqu'on sera sur la ligne qui joindrait la pointe Est du Gap au pic du cap Hanglip. C'est au Cap que se termine la côte Ouest d'Afrique. Nous croyons, cependant, devoir compléter ces instructions, en continuant la description de la côte jusqu'au cap des Aiguilles, ces renseignements pouvant être d'une utilité générale pour les navigateurs qui auraient l'intention de se rendre à Table- Bay, et qu'une circonstance accidentelle pourrait forcer de chercher un refuge à False*Bay. Avant de parler des routes à faire pour se rendre dans ce Faise-Bay. vaste golfe qui contient plusieurs baies, entre autres la baie de Simon où se trouve l'arsenal des Anglais, nous en décrirons { la côte et les dangers. De la pointe du rocher Diaz ou pointe Est du Cap à la pointe Miller qui en reste au N. 6° 0., à la distance de 7 milles V4» la côte de la presqu'île du Cap, rocailleuse, découpée et garnie de roches qui brisent à son pied, se creuse un peu vers l'O. et forme deux baies peu profondes dont l'une est fort grande et s'appelle baie Buffle ou Buffalo. L'autre, la baie de Smith's- ^afo^ef'baTe^'ïé Winkle, au N. de celle-ci, a peu d'étendue. smithvwinkie. Ces deux baies, qui présentent l'une et l'autre une très-petite anse à rivage sablonneux, sont séparées par une pointe ro- 1 Ces relèvements sont ceux du plan d'Owen n° €56 de Thydrog^raphie an- glaise. Nous trouvons dans Purdy que, du sommet culminant du banc Whittle, on relève le pic du cap Hanglip à TE. S. Ë. du compas Ë. 8» N. du monde, la pointe du Gap au N. N. 0. du compas le N. 53 0. du monde. Ces deux relèvements, dont le dernier diffère beaucoup de celui donné par le plan, por- teraient le sommet du banc Whittle de 2 milles ^/j» plus dans fO. qu'il n'est marqué sur le plan d'Owen et sur un point oh l'on voit 67 mètres de fond. Nous signalons ce fait aux navigateurs, n'ayant trouvé aucun document qui pût nous fixer sur le motif de cette différence, due peut-être à une faute d'impres- sion dans l'ouvrage de Purdy, 302 COLONIE ANGLAISE DU CAP. cheuse, peu saillante, en face de laquelle on voit un petit roeber et un brisant écarté de ^/s de mille. La pointe Nord de la baie de Smith's-Winkle est à 1 mille V4 ^u N. de cette pointe et à 1 mille V4 au S. de la pointe Miller. Pointe MiUer. La poiute Miller est peu saillante sur la ligne de la côte, et remarquable à deux gros rochers assez élevés placés en face d'elle et s'en écartant peu. De cette pointe, les terres s'élèveot rapidement et forment la petite chaîne de montagnes qui court du S. S. E. au N, N. 0., entre la baie de Smith' s-WinkIe et la Montagne du Signal baic dc Simou ; cUcs sc nomment groupe des montagnes de ^p-oupe unons^ gimou Simon's-Berg. Le mont le plus élevé de cette chaîne, nommé montagne du Signal Signal-Hill, est élevé de 762 mè- tres ; on rappelle aussi montagne de Simon. Elle est au S. à 1 mille V2 àe la pointe S. E. de la baie de ce nom. De la pointe Miller à la pointe S. £. de la baie de Simon, la côte court environ au N. 33^^ 0.» sur une étendue de 3 milles Vst formant un coude devant la roche nommée TArche-de-Noé Noah's-Ark. De la pointe Miller à la pointe S. E. de la baie de Simon, la côte est partout à son pied garnie de brisants et de roches qui s'en écartent au plus à V4 d^ mille; la plupart sont appa- rentes. Roche et banc du Daus l'E. dc la poîntc Nord de la baie de Sraith's-Winkle, Trident. . , - , i r>. pointe ou commence le groupe des montagnes de Simon, se trouve une roche et un banc dangereux nommés roche et banc du Trident ^ situés à 4 milles de la côte de la presqu'île du Cap. La roche du Trident, sur laquelle il ne reste que 3°^ 6 d'eau,est large de 3 mètres et longue de 6 mètres ; elle est entourée d'un banc qui a 1,152 mètres de circonférence et sur lequel les fonds très-inégaux varient de 9 à 27 mètres. C'est dans sa pa^ tie du S. E. que ce banc, nommé banc du Trident, présente le plus de profondeur. Roche whittie. Au S. 30* E. du bauc du Trident, à la distance de 72 mètres, * Le Trident, VAsia et beaucoup de navires se sont perdus sur cet écueii. En 18â2, le plan d'Owen y porte une bouée surmontée d'un signal. Nous igno- rons si elle existe toujours depuis celte époque. ROCHE ET BANC DU TRIDENT. — ROCHE WHITTLE. 303 il existe une autre roche nommée Whitlle Wbiitle's-Rock sur laquelle il reste S^ t d'eau. Il y a encore dans le N. 75° 0., à la distance de 192 mètres à peu près, plusieurs autres sommets où Ton trouve 7™ 2 et 9 mètres d'eau. Entre la roche du Trident et celle de Whittle , on trouve des fonds de 20 et de 21 mètres. Sur ces dangers, le jusant qui est très-fort porte au S. q. S. E., leflotàFE. S. E. La roche du Trident a été balisée, mais les bouées ont été souvent enlevées par la violence de la mer. Pour éviter la partie du Trident où Ton trouve le moins d'eau, on aura les marques suivantes Sur la presqu'île entre la pointe Est du Gap et la montagne de Paul's-Berg *, on a élevé deux balises. La plus haute est placée au sommet de la côte ; elle est peinte en noir et peut être aperçue, parles navires venant de Î'O., avant qu'ils aient contourné le Cap. La balise inférieure est peinte en blanc ; elle est sur le pen- chant de la colline, à environ V4 àe mille dans le N. 6Ie, il arrive très-fréquemment que les brises, après avoir été très-fraiches pendant le jour et même pendant une partie delà nuit, tombent le matin et sont remplacées par des brises de terre de TO. N. 0, En profitant de ces brises dès qu'elles commencent, un navire peut quelquefois gagner le large avant te retour des vents de S. E. Mais, dans le cas où il ne pourrait doubler largement les terres avec des vents forts de cette direction, le parti le phis prudent et le plus sûr sera de revenir au mouillage de la baie de Simon. Dans l'hiver, de mai à septembre, les vents dominants sont du N. O. et soufflent alors par fortes rafales tombant des han- tes terres sur la baie. Dans la baie de Simon, bien que la nature du fond soit du sable, il offre une bonne tenue quand les aneres sont bm mouillées. Foiote se. Là pointe S. E. de la baie de Simon est basse, large^ et pré- sente quelques enfoncements sablonneux terminés par des pointes rocheuses ; elle est prolongée vers le M. par quelques rochers apparents. Sur cette pointe, s'^ve un fort surmonté 4'une iour blanche. La c6te ensuite court à l'O. l'espace de ^4 de mtUe, présentant deux enfoncements à rivage sablon- neux, séparés par une pointe de sable assez saillante terminée par des roches. Cest sur cette plage étroite que s'élèvent les établis^ments de la baie de Simon, communiquant avec ta ville du Cap au moyen d'une route qui longe la côte et qui traverse la pres- qu'île dans TE. des [bateaux de Gonstantia el de la Table. Deux rivières se jettent au fond de la baie. De l'embouchure de celle qui est le plus à l'O., la côte, sablonneuse et présen- tant de légers enfoncements séparés par des pointes rodwu- ses, remonte vers le N. 13 E. l'espace de 1 milte */j, jusqu'à la pointe Sud de la petite baie d'Elsey, qui est à peu près à cette même distance de la pointe S. E. de la baie de Simon. BAIE DE SIMON. — ARSENAL. 307 On voii, d'après cela, que la baie de Simon est peu considé- rable. Quelques roches détachées à petite distance du rivage garnissent le fond de la baie. Les établissements qui y sont bâtis composent l'arsenal ; Fun de ces bâtiments porte une horloge. Les règlements du port et de la baie de Simon sont les mê- mes que ceux de la baie de la Table, ainsi que les signaux pour demander du secours dans le mauvais temps. On peut se procurer, dans la baie de Simon, toutes les pro- visions nécessaires et obtenir des rechanges pour le gréement, en les faisant venir au besoin de la ville du Gap, qui n'est qu'à une distance de 6 lieues ; il est facile également d'y faire de l'eau et du bois. La baie de Simon peut donc être regardée comme un bon mouillage, puisqu'elle est abritée des seuls vents redoutables dans ces parages ; ceux du N. 0. et du S. £., et que les au* très vents, c'est-à-dire ceux qui viennent du fond de False- Bay, ne sont jamais assez forts pour mettre un navire en danger. Les fonds, dans la baie, varient de 18 à 16 et à 14 mètres ; leur nature est sable, comme nous l'avons dit. La mer marne seulement de 1°^ 6 ; l'établissement est 3 heu- res 5 minutes. Quelquefois, la mer a une plus grande diffé* rence de niveau, mais cela n'a lieu qu'après un coup de vent, ou par Teffiet de quelque circonstance extraordinaire. Les cou- rants ne sont pas sensibles ou le sont très-peu dans la baie, dont le fond est uni et régulier. Dans la baie de Simon, treize ou quatorze navires peuvent affourcher en sûreté. On affourche, de mai à septenibre, dans la direction de l'O. à FE.^ ayant le grand câble et la plus grosse ancre dans l'O» ; dans les autres mois, on mouille la plus grosse ancne et le grand câble dansl'E. Le meilleur mouillage pour un grand navire est cel^i où il se mettra en position de relever au S. ^3"^ £. l'ArcheHle-Noé, restant par l'extrémité du cap Hanglîp; et lahatterie du N. au N. 43^ O., à la distance de 1 mille de la terre K Anenal* Var. N. Ressources. Sondes de la baie. Marées HoaiUageB. i D'après le plan de Belcher et Stanley levé en ISIS ei en 1847. • Horsburgh, India Directory, 4 édition, 1836» 308 COLONIE ANGLAISE DU CAP. Baie d'Elsey. Pointe Elsey. Pic Elsey. Baie Fisb-Hook. Ile Seal. Banc d'York. Les navires qui doiveni rester longtemps au mouillage peu- vent s'enfoncer plus loin dans la baie, et se placer de façon à fermer le cap Hanglip par la pointe S. £. de la baie de Simon; cependant il est préférable de mouiller à une distance plus grande du rivage , afin d'avoir de l'espace dans le cas où Ton viendrait à chasser. La baie d'Elsey, distante d'un peu plus de 1 mille Vs de la pointe S. E. de la baie de Simon, n'est qu'un très-petit enfon- cement peu profond de la côte, situé au S. du pic de ce nom; elle a Vs mîH^ d'ouverture et ne présente aucun abri contre les vents du S. E. Sa pointe Nord, la pointe Elsey, est une grosse pointe ro- cheuse, arrondie et garnie de roches à son pied ; elle est do- minée par le pic Elsey, élevé de 366 mètres. La pointe Elsey est la pointe Sud d'un autre enfoncement sablonneux de la côte, ayant un peu plus de Vs mille d'ouver- ture et une profondeur de V4 de mille; elle n'offre, comme la précédente, aucun abri contre les vents de S. E. Aucune de ces baies n'est fréquentée ; la dernière se nomme baie Fish- Hook. Dans l'E. 5° N. du pic Elsey, à la dislance de 7 milles V4 de la côte, et dans l'E. 24° N. du Romain, a la distance de 6 milles V4» se trouve Tile Seal, entourée de rochers en partie couverts, en partie découverts. Quelques-uns de ces rochers s'étendent à une assez grande distance, principalement dans le N. 0. de l'île, où ils s'écartent à Va mille. Dans l'E., il y a éga- lement une tète de roche isolée à la distance de Vs mille; on trouve près d'elle 18 mètres d'eau. L'île Seal est assez élevée et présente deux sommets quand on la voit du S. E. ou du N. 0. ; le sommet du N. est le plus haut. Dans le S. q. S. E. de l'île Seal, à la distance de 1 mille Va de sa pointe Sud, se trouve la partie centrale d'un banc de roche, nommé banc d'York, sur lequel les fonds varient de 3*° 6 à 11 mètres ; il a 1 mille d'étendue du S. 0. au N. E.» et près de 3/4 de mille du N. 0. au S. E. Ce banc est fort dange- reux, surtout pendant la nuit ; on trouve dans ses environs des fonds de 36 et de 40 mètres, et aucune diminution dans la sonde n'en signale l'approche. BAIE DE GORDON. 3^ Enfin, à 3 milles V4 de la pointe Sud de Tile Seal dans r£. 7° S., et à peu près sur le parallèle du pic Ëlsey, il existe un autre banc sur lequel la mer brise sans cesse ; on l'appelle écueil de l'Est. Les navires qui louvoient ne doivent s'appro- cher de ces dangers qu'avec la plus grande prudence. On trouve 24 mètres dans les environs de Fécueil de l'Est. De la pointe Nord de la baie de Fish-Hook, la côte, ro- cheuse et dominée par le versant S. E. du plateau de Muysen, court au N. 38° E. jusqu'en face de la montagne de Muysen Muysen-Berg, élevée de 610 mètres. Cette montagne est pla- cée précisément à l'angle N. 0. de False-Bay. Devant ce pic, le rivage devient bas et sablonneux, et il court vers l'E. dé- crivant un grand arc de cercle de 21 milles de rayon, dont la corde aurait à peu près 18 milles de longueur. Cette côte basse, qui forme le fond de False-Bay, est généra- lement garnie de brisants très-forts et, dans son voisinage, on trouve d'ordinaire une grosse houle. Quelques parties présen- tent des roches, qui sont peu écartées du rivage. Toutes les terres du fond de False-Bay sont très-basses et formées de dunes sablonneuses. Au pied des hauts plateaux qui sont dans l'O. et dans TE. de la baie, on rencontre des terrains marécageux et quelques lacs alimentés par de nomr breux ruisseaux ou de petites rivières qui descendent de ces plateaux. Les deux principales rivières sont, à l'angle N. 0. de False N., en tenant le rocher Diaz ouvert par le bossoir de bâbord. On passera avec la première route à 3/4 de mille dans le N. de l'Enclume, avec la seconde à 1 mille ^. On fera cette route jusqu'à ce que la maison de la baie de Buffalo soit ouverte par la pointe Est du Gap ; on gouvernera alors au N., route qui conduira à mi-distance du rivage et du Trident. Quand on relèvera la pointe Nord de la baie de Smith's-Winkle à l'O. 31° N., on aura dépassé le Trident dans le N., et l'on pourra suivrejles indications précédentes pour aller prendre le mouillage de la baie de Simon. le dôme de l'horloge de l'arsenal, par la porte de la vieille maison de l'amirauté ; ^ le brisant de la roche couverte du Romain avec le sommet vert de Giltkest. > Nous croyons qu'une pareille route sera dangereuse si l'Enclume ne brise pas. 3 0. la pointe Est du cap, si on peut la distinguer nettement. On fera route après ^u N. 15° E.; lorsqu'on aura couru 8 milles sur cette direction et lorsqu'on trouvera 40 mètres de fond, on sera au N. du Trident. On fera 6 milles à celte même route, et si, avant de les avoir parcourus, on n'aperçoit pas le feu du Romain, ou si l'on ne voit pas l'Arche-de-Noé, il vaudra mieux passer dans TE. du Romain que de donner entre le Romain et l'Arche-de-Noé. En parcourant la distance de 5 milles indiquée, on sera à peu près à % de mille au N. du Romain. On gouver- nera ensuite au N. 30» 0. jusqu'à ce que l'on puisse distinguer le pic qui est au-dessus du fort de la pointe S. E. de la baie de Simon et au S. de l'arsenal. Lorsqu'on le ramènera au S. 15° 0., on gouvernera au S. 33° 0. pour venir au mouillage. Quand, à cette route, on trouvera des fonds de 19 ou de 21 mètres, on devra mouiller. Quand on verra le feu du Romain ou l'Arche-de-Noé distincte- ment, les instructions données précédemment pour ce passage pourront servir. Mais il est nécessaire, quand on entre de nuit, detien veiller le Romain, qui est à peu près à fleur d'eau lors de la haute mer. 4 Routes pour en- Pour cutrcr de nuit dans False-Ray avec le vent contraire, i^^LBay avecT après avoir dépassé le Soufflet et l'Enclume, comme il a été vent contraiie. ^^^^ ^^^ ^^ courra bâbord amures vers le Trident. Si le vent le permet, on fera le N. 20° E., route qui fera passer à 2 milles environ dans TE. du Trident. Une route plus Est est sans dan- ger, mais elle éloigne de la baie de Simon. Une route plus Nord, ROUTES POUR FALSE-RAY. 317 rapproche trop du Trident. Dans le cas où Ton serait sûr que la route vaut le N. 20°E.,on pourra faire à ce runib 12 milles ou au plus 13 milles, ou, autrement dit, courir jusqu'à ce que Ton relève à rO. 20° S. la montagne de SmithVWinkle, si on peut la distinguer; alors, on virera de bord, et, en courant sur la terre, on aura soin de ne pas relever la montagne de Sraith's-Winkle plus au N. que le relèvement de TO. 20° S., afin d'éviter le Trident. On ne doit pas également relever le pic Elsey plus à 10. que le N. 75° 0. pour éviter le banc d'York. Ce louvoyage, comme on le voit, est fort difficile, et mênje dangereux. Il est, en outre, nécessaire qu'on distingue les hautes terres pour le tenter*. Si Von préfère louvoyer entre le Trident et la côte Ouest de la baie, on courra l'espace de 7 ou de 8 milles bâbord amures, ou jusqu'à ce que, à l'autre bord, on puisse doubler ta pointe Est du Cap. On viendra dans la baie de Buffalo, jusqu'à ce que cette pointe reste au S. 30° E., ou à ^4 de mille environ. Alors on virera de bord, et l'on courra jusqu'à ce qu'elle reste au S. 1 5° 0. Lorsqu'on s'approchera de la pointe Nord de la baie de Buffalo, on devra virer avant de relever la pointe Est du cap au S. 10° E. pour éviter la roche qui se trouve de cette pointe à V4 de mille au large. Quand on courra au large, on évitera de relever la pointe du Cap plus à l'O. que le S. 15° 0., jusqu'à ce qu'on soit bien sûr d'être en dedans du Trident et de l'avoir doublé dans le N. Lorsque l'on aura acquis cette certitude, on pourra courir au large jusqu'à ce qu'on relève, dans le cas où on l'aperce- vrait, le pic Elsey au N. 76° 0., ou bien le feu du Romain à l'O. 50 N. dans le même cas. Si l'on ne distingue rien, on jugera, d'après la distance par- courue, du moment où il sera convenable de virer pour évi- ter le banc d'York. On veillera également attentivement pour le Romain lorsqu'on s'en approchera. Les routes indiquées précédemment sont celles à faire en venant de l'O. * Le feu da Romain» quand on l'apercevra, pourra le rendre plus facile. Il le deviendra encore plus lorsque le phare commencé sur TArche-de-Noé sera terminé. 318 COLONIE ANGLAISE DU CAP. Routes en Tenant Eu Venant dc FE. et à la distance de 2 milles du cap Han- glip , on gouvernera directement au N. 63° 0. , sur les sommets les plus élevés de la montagne de la baie de Smith's- Wînkle, qui sont dans le N. de cette montagne. On fera celte route jusqu'à ce que la pointe Est du Cap reste au S. 15** 0.; on suivra ensuite les instructions précédentes. Dans toutes les routes, si le temps s'embrume et que Ton soit en dedans du Trident , ce qu'il y aura de mieux à faire sera de mouiller. Routes pour quitter Pour sortir dc la baie de Simon, on suivra en sens contraire la baie de Simon. -, , , pt /»• i» • • i*-*-! les mstructions précédentes. Si Ion fait route vers lE., on appareillera le matin au lever du soleil dès que la brise de terre ou du N. E. se fera sentir. Si, au contraire, on se pro- pose d'aller dans TO., on devra attendre au mouillage que là brise de N. 0. soit sur sa fin, et appareiller immédiatement faisant route hors de la baie, dès que cette brise commencera à tourner vers TO. N. O. et TOuest. Il arrive en effet très-son- vent qu'elle passe successivement au S. 0., au S. et au S. E., et devient favorable pour doubler le cap de Bonne-Espérance et remonter ensuite vers le N. 0. Baie desandown. Du cap HaugUp, la côtc court brusqucmmcut à TE. 15» N. l'espace de 18 milles, formant la côte Nord de la baie de San- down, dans le fond de laquelle se jettent la rivière Onrust et quelques autres petits cours d'eau nommés la Both, la Pal- miet et la Kleine. De la pointe Sud d'entrée de la rivière Onrust, la côte prend la direction du S. jusqu'au cap Mudge, qui en est dis- tant de 5 milles environ. La baie de Sandown, comprise entre le cap Hanglip et le cap Mudge, est ouverte à tous les vents du S. E. à FO. par le Sud. La côte dans cette partie est abrupte, élevée et rocail- leuse. Au fond de la baie de Sandown, on trouve cependant une petite plage de sable près de l'embouchure et au N. de la rivière Onrust. Le cap Mudge, pointe Sud de la baie précédente, est une grosse pointe élevée et de forme arrondie. Il est en même temps la pointe Nord de la baie Walkers, assez vaste enfon- cement de la côte, qui se termine à la pointe Danger, pointe Cap Mudge. BaieWalkers. CAP DES AIGUILLES. 319 allongé^ et de forme aiguë qui Fabrite un peu des vents du S. E. Au fond de cette baie ouverte à tous les vents depuis le S. jusqu'au N. O. par TO., ei au N. d'une plage sablofiineuse, se Jette la petite rivière de Krail. La baie Walkers a 15 milles d'ouverture emtre le cap Mudge ^ la pointe Danger. De cette dernière pointe jusqu'à celle de Quoin le coin de mirey grosse pointe âevée, arrondie, présentant à son pied quelques récifs et des rocbes qui en sont assez écartés, la côte court au S. Sù^ E. l'espace de 12 miUes en formant quel 0. à 476 mètres du cap des Aiguilles. C'est sur cette ondulation qu'a été construit le phare. Le feu peut être vu par un temps clair de tous les points de l'horizon de la mer compris entre l'E. 29° N. et leN. 74° 0. M. T. Maclear, traduites par M. Darondeau, ingénieur hydrographe {Ànnalts hydrographiqueSy tome l**", page 371. POINTE DU SÂINT-MUNGO. 321 en passant par le S. à la distance de 18 niilles du pont d*un navire élevé de 4™ 6 au-dessus de l'eau. C'est un feu blanc fixe, dont l'élévation au-dessus du niveau moyen de la mer est de 40 mètres. Immédiatement dans le N» 52° E. du promontoire des Ai- guilles, on rencontre deux enfoncements. Le premier se nomme anse du Sainl-Mungo ; le second, ap- Anse du saint- pelé baie Struys, est plus profond et plus large, et la langue de terre qui sépare ces deux enfoncements se nomme pointe du Saint-Mungo. A partir de cette pointe, la côte est fort décou- pouite dusaint- pée et s'avance ainsi jusqu'à la saillie dangereuse, appelée ^'^^ pointe du Northumberland*. Cette côte forme le côté Ouest de la baie de Struys. Toute la côte Ouest du promontoire des Aiguilles, et celle qui Aspect de la cAte. s'étend depuis ce promontoire jusqu'à la pointe du Northumber- land est formée de rochers d'un grès grossier et de quartz, ou gar- nie de récifs; elle ne peut être accostée même par un canot. Devant le promontoire, les groupes de rochers dominent ; devant le cap ce sont des rochers ou des récifs qui s'étendent à */3 de mille au large. Dans les baies, la côte est formée par un récif de roches plates qui découvrent à la basse mer, jusqu'à la distance de */3 de mille. Puis elle devient escarpée jusqu'à la pointe du Northumberland, où elle est de sable et bordée de récifs. La mer brise avec violence, surtout par les vents de S. sur cette côte dangereuse exposée aux oscillations continuelles de l'océan Austral. Un navire qui la touche n'a pas la moindre chance de salut. La portion de côte comprise entre la pointe du Northum- berland à rO. et la pointe Struys à TE. forme le côté Nord de la baie de ce nom; cette côte est basse et sablonneuse, cependant, à peu de distance de la plage, on voit s'élever une ligne de col- lines de sable, dont la hauteur varie de 15 à 46 mètres. Quelques-unes de ces collines sont couvertes de buissons de couleur sombre. Ce même caractère distingue également la côte * Cette pointe a été le théâtre du naufragé du navire le Duke of-Northum-' berland. MANUEL. — T. m. 21 322 COLONIE ANGLAISE DU CAP. Pointe du Northiun- berland. Rocbe duNorthum- berland. R.'cif de la pointe du Northumber- Uuid. Fointe Struys. Récif de la pointe Struys. Remarque sur la couleur de la mer. depuis la ppinie Struys jusqu'à celle qui en est le plus yoî^ sine dans TE. Il n'y a pas de hautes terres assez rapprochées pour changer le caractère distinclif des collines situées au N. du cap des Aiguilles quand on les voit de la mer. La pointe du Northumberland reste dans TE. 39^ N. du feu du cap des Aiguilles» à la distance de 3 milles Ve- Elle est basse et sablonneuse, trèsrprès du bord de la mer, et une chaîne de roches très-dangereuses s'étend au S. 67 E. à 11 milles de la pointe du Nortbumber- kind, qui est située au côté Ouest de la baie, et au N. 62^ 41' E. à 15 milles du phare. La pointe Struys est plus dangereuse que celle du Noribum* berland, parce que le récif qui la garnit se prolonge à une plus grande distance de la côte et qu'il ne s'y trouve aucune terre éle- vée pour mettre le navigateuràmême de reconnaître sa position. Dans les forts coups de vent de S. E.» le récif de cette pointe a paru s^étendre à environ 3 milles^ au large, et la mer y brisait avec furie. De même qu'aux environs de la pointe du NorthumberlaDd, la couleur de l'eau passe ici, en allant vers le large, du brun au clair, puis au vert foncé. On doit conclure de ce fait, et du peu de profondeur de l'eau devant la pointe du Northumberland, BAIE SÏRL'YS. 323 qne la sonde et la couleur de l'eau avertiront toujours les navigateurs de l'approche des dangers. La baie Strnys est formée en réalité par la pointe du même Baiestruys. nom à TE., et la pointe du Northumberland à VO.; le point où l'on débarque est dans une petite anse, située au N. 6 E. de la pointe du Northumberland,, et abritée par un banc de galets qui prolonge chacune de ses extrémités. Il n'y a dans cette anse suffisamment d'eau pour un canot qu'au quart du flot, et encore faut-il du beau temps pour y dé- barquer. Trois ou quatre huttes placées à l'extrémité d'une jetée qu'on y a établie, font reconnaître sa position quand on est dans la baie. Dans le voisinage immédiat de l'anse, sur un terrain plus élevé, on voit une maison en pierre, avec un mât de signaux placé à quelques mètres en arrière. Les marques pour le mouillage dans la baie Struys sont ^J'^drasb'toiï' la grande maison en pierre, située près de la plage restant à rO. 34'' 39' S. et l'extrémité sablonneuse de la pointe du Northumberland au S. 4*» 0. On trouve à ce mouillage 9 mètres d'eau et le fond y est sain, tandis qu'à l'O. et plus près du récif où la merest plus belle, la tenue des ancres est mauvaise, le fond étant formé de roches éparses séparées par des espaces sablonneux. Cette dernière position est en outre dangereuse, car les câ- bles peuvent se rompre en raguant sur les roches, surtout avec la houle habituelle qui existe ^ , En venatit de l'O. avec riniention de mouiller dans la baie ï^»"* ^y^ "^^ ,,!.,,. *•" mouillage. Struys, on ne devra pas amener le phare de manière à le re- lever plus à l'O. que l'O. 12*> 30' S. jusqu'à ce que la pointe du Northumberland reste au N. 69^ 30' 0. On doit ensuite faire route au N. 7° 0., ou au N. 4 E. jusqu'à ce qu'on relève à l'O. 7° S. la maison en pierre signalée ci-dessus. On parera ainsi les récifs détachés le plus au large de la pointe du Northumberland, et alors on fera route au N. 74° 30' 0., puis l'on viendra se placer dans les marques du mouillage. Le feu n'est pas visible de ce mouillage, il est masqué par les terres intermédiaires. On ne trouve d'abri dans cette baie, qu'avec des vents d'O. * Cet accident est arrivé au navire de ^erre le D$e, qui y avait mouillé avec une légère brise de S. 0. 324 COLONIE ANGLAISE DU CAP. Précaution» à pren- et de N. 0.; elle n en offre aucun, lorsque les vents sont conh dre dans la bai» . ^ i c^ r^ i»ri ^ i o struys. pris entre le S. 0. et 1 E., en passant par le S. Quand le vent souffle de cette partie^ il est dangereux, sinon impossible, de tenir à l'ancre dans la baie; car la mer y est tel- lement grosse, qu'elle brise par les fonds de 13 et de 15 mètres. Après un fort vent de la partie indiquée plus haut, la mer brise même encore fort près des fonds de 13 mètres. Gomme règle générale, les navires cherchant un abri dans cette baie pendant un coup de vent de N. O., doivent appa- reiller aussitôt que la brise mollit; car le vent saute très-fré- quemment, en peu d'heures, du N. 0. très*frais au S. ou aa S. E., et il est, dans ce cas, très-difficile de louvoyer pour sor- tir avec la grosse mer que soulèvent les vents de cette partie. Courants Lcs courauts sout pcu scusiblcs sur la baie Struys, ainsi que le long de la côte, jusqu'à 2 milles au large de la terre qui se trouve dans TO. du promontoire des Aiguilles; mais cela a lieu seulement à une petite distance dans TO. du Cap. Cependant, les habitants de la baie indiquent qu'il y a fré- quemment un très-fort courant dirigé à TO. qui contourne la pointe du Northumberland. Marées. Lcs marécs et Theure de l'établissement ddns la baie Struys sont les mêmes à peu près que dans la baie de Simon. Nous avons déjà parlé du phare * et indiqué sa portée. 'wier^pô^r *dô^ Si un navire venant de l'E. double la pointe Struys en pas- bier le cap des gaut à 5 millcs dc la terre, et fait route juste à l'O. 41 S., il Ai^illes en ve> nant de 1 E, passcra à 4 millcs Vs d^ Id saillie la plus Sud du récif de la pointe du Northumberland et à 5 milles Vsdu phare. Cette distance est une limite au N. de laquelle aucun navire ne devra passer ; elle offre tous les avantages qu'on pourrait obtenir, en faisant route plus près de la terre, et en s'y main- tenant, on verra le feu qui paraîtra très-brillant*. 38'. Le brick le Macédonien^ en 1816, indiqua également un écueil par la latitude S. de 38^ et la longitude Ë. de 20'' 34'. Ce danger, d'après le rapport du capitaine, était formé de plusieurs pâtés de brisants, dont un principalement était considérable ; des sondes de 162 à 72 mètres furent, dit-on, obtenues dans leur voisinage. Tous ces faits motivèrent, en 1821, une recherche sérieuse de ces prétendus dangers ; le capitaine Hanmer, du navire de guerre le Héron^ en fut chargé par ordre du gouvernement anglais. Cette exploration, faite avec beaucoup de soin, démon- tra la non-existence de tous ces dangers. D'autres ont été signalés dans l'E. du banc des Aiguilles ; nous n'en parlerons pas, nous sortirions du cadre que nous nous sommes tracé dans cet ouvrage. Du Cap, le courant remonte le long de la côte d'Afrique, et forme le courant Atlantique du S., dont nous avons parlé dans le premier volume du Manuel; sa vitesse le long de la côte est d'environ 1 mille ou de Va mille à l'heure. 11 arrive cependant par exception que très-près de la côte, ce qui a lieu au reste dans toute son étendue, depuis le Cap jusqu'à réquateur, on trouve le courant dirigé vers le S., et cela avec une vitesse de 1 mille et plus à l'heure. Ces anomalies ne sont jamais de longue durée. Cependant, dans quelques circonstances, entre autres dans des traversées d'Angra-Pequena au Cap, on a eu jusqu'à 40 milles de différence au S. en vingt- quatre heures, mais il faut, pour celaj louvoyer fort près de la terre et ne pas s'en écarter â plus de 20 ou de 30 milles dans les bords du large. Ces faits, au reste, ne sont, comme nous l'avons dit, qu'accidentels. Nous avons déjà parlé, dans le premier volume du Manuel,. du courant du banc des Aiguilles; nous n'ajouterons à ce que nous avons indiqué que quelques observations. Le courant du banc des Aiguilles a été, pour la première fois. Courants. Coarnnt du bnne It^-^ Aiguilles. 334 COLONIE ANGLAISE DU CAP. étudié complètement par le savant major Rennel, qui a publié une carte du banc ^ On a remarqué que, durant les mois d^hiver, la vitesse du courant est en général plus considérable. Il arrive, cependant, que, dans les autres mois, on lui trouve quelquefois une vitesse égale. Bien que le courant du banc des Aiguilles soit généralement dirigé vers TO.» en suivant les contours du banc de ce nom, et cela, pendant tout Tannée, il est souvent contrarié par diffé- rentes causes, et principalement par les forts vents de TO. et du S. 0. Lorsque ces vents soufflent avec persistance, le cou- rant est, quelquefois et pour peu de temps, complètement an- nulé par eux, puis, il reparaît avec une vitesse d'autant plus grande, dès que ces vents viennent à cesser. D'autres fois, il continue à se faire sentir avec une vitesse considérable, contre les vents les plus forts ; il occasionne dans ce cas une mer très-grosse. En dedans de la limite du banc des Aiguilles et dans les environs de la côte, là où le courant est généralement beaucoup plus faible qu'à laccore extérieure du plateau des sondes, la mer est toujours plus belle et les vents moins violents. Comme nous venons de l'indiquer, sa plus grande vitesse existe près de la limite extérieure du banc, et sa direction parait être celle de cette limite, dont il suit les diverses in- flexions. Il sera donc avantageux, quand on viendra de TE., de se tenir aux environs de l'accore extérieure du banc des Aiguilles, Courants. gj^pg jj dépasscr trop dans le S. cependant, parce qu'on est exposé à rencontrer alors des coups de vent violents, surtout dans Thiver, et de plus a sortir du courant lui-même. Quand on viendra de FO., au contraire, il y aura avantage pour entrer dans la mer des Indes, et suivant la route que Ton voudra faire, ou le point où Ton devra se rendre, à naviguer sur le banc même et près de la côte, ou bien plus au S. dans ^i 1 \tB Clochers. Clochers. En face de la pointe S. E. se trouvent deux autres îlots qui en sont éloignés de 1 mille ; ce ne sont que des rochers. De la pointe S. E. à la pointe IS. E. de l'île, il y a une distance de 1 mille Vs^ La côte est dans cette partie inabor- dable. En face de la pointe N. E., on voit quatre îlots qui semblent en avoir été détachés; ils sont rangé» sur une même Ugne, dont la direction serait le N. N. £. Le plus grand et le plus au large, qui est couvert de bois, ,1^4 ^„ ^^^ se nomme Tilot du Rat. L'endroit où Ton aborde le plus com- modément est dans sa partie du S. O.» où existe une petite anse. On peut encore débarquer dans sa partie du N. E. Entre l'îlot du Rat et la pointe N. E. de l'île, on trouve l'îlot Boobie qui est boisé et d'un abord difficile ; puis l'îlot ot Boowe. 340 ILES ÉPARSES AU S. DE L'EQUATEUR. Ilots du Mont-Saint- Michel et de l'Cffiuf. Mouillage. Ilot de la Plate- forme. Pointe de la Cita- delle. Baie de la Pyrami- de. Anse de l'Aiguade. nommé le Mont-Saint-Michel qui est assez élevé, et enfin l'îlot de rOEuf. De la pointe N. E, de l'île à la pointe S. 0., la pointe Pla- cellière ou la Roche-Percée, on compte 4 milles, et de TMoi du Rat à la même pointe, 6 milles. La côte Nord de l'île présente un grand nombre de décou- pures, et forme plusieurs anses peu profondes. De ce côté, le^ plateau des sondes est assez uni, et les fonds diminuent à peu près régulièrement depuis ceux de 63 mètres qu'on trouve à 1 mille V4 de la terre jusqu'à ceux de 27 mètres qu'on reû- contre à la distance de Va ou de Va de mille de la côte. Le mouillage est dans l'O. de la pointe N. E. de l'île à l'abri des îlots qui prolongent cette pointe, et de deux autres îlots situés près d'elle dans le N. 0. q. N. ; l'un deux se nom- me îlot de la Plateforme. Ils se rattachent à la pointe N. E. par une ligne de brisants. Ces deux îlots forment ainsi la pointe N. E. d'une baie au fond de laquelle ^'élève le village. La pointe S. 0. de la même baie est reconnaissable à la cita- delle dont elle reçoit son nom. Dans le milieu de cette baie, les fonds sont de 16 et de 14 mètres. Elle n'offre aucun abri; on rappelle baie de la Pyramide. On mouille d'ordinaire en dehors, par des fonds de 24 ou de 27 mètres, sur le méridien de la citadelle. A un peu moins de Vs mille, le fond est formé de sable mou. On peut encore jeter l'ancre relevant la Pyramide au S. 10° 0., la citadelle au S. 65° E. à Va mille environ de la pointe de ce nom. Ce mouillage est fort dangereux avec des vents du N. au N. O. qui sont les vents dominants, à ce qu'on dit, depuis le mois de décembre jusqu'au mois d'avril. Dans les autres mois de Tannée, les vents sont du S. E. ou de l'E. et parfois du N. E. On fait l'eau dans une petite anse située dans le S. 0. de la pointe de la citadelle. On l'appelle, comme nous l'avons dit, anse de l'Aiguade. Aux environs de Fernando-Noronha, le courant porte d'or- dinaire avec force à l'Ouest. Il y a donc nécessité d'atterrir dans le N. E. de l'île. * Une des ressources de cette île est la pêche qui, en général, y est très-abondante. LAS-ROCHAS. — VIGIE DE LA SILHOUETTE. 341 Le climat de Fernando-Noronha, bien que fort humide, est cumt. très-sain. La saison sèche commence en juillet et dure pen- dant les mois d'août, septembre, octobre, novembre et dé- cembre. La saison pluvieuse dure depuis janvier jusqu'à juin inclusivement. Dans les trois premiers mois de cette saison, on a souvent de Torage et des ras de marée, comme à TAs- . le N. 520 E. }u eap San-^Roque à la distance de 40 lieues. Les bancs ou les îlots dont se compose le groupe sont for- més de sable, couverts de broussailles, et l'on ne peut les voir du haut de la mixture à plus de 9 milles de distance. A leur extrémité du N. E., il existe un haut rocher, et la mer brise avec violence autour du groupe entier. On a trouvé à la distance de 2 miUes dans l'O. de ces îlots 50 mètres, fond de roche et de corail. La vitesse du courant auprès d'eux tait de 2 milles Va à l'heure, et la montée de l'eau de 1™ 8. DANGERS PANS LE VOISINAGE DE l'ÉQUATEUR. Nous croyons utile de signaler ici quelques dangers qui se trouveraient à peu près sur la route que suivent les navires qui se rendent au cap de Bonne-Espérance et dans les envi- rons de l'endroit où l'on vient couper la ligne Nous enga- geons, dans tous les cas, ainsi que nous l'avons dit, à couper la ligne par 25° de longitude 0. ou bien entre 25 et 30° de longitude 0.*. La vigie de la Silhouette fut signalée par le navire de ce vigiedciasiihouet om en février 1754. L'équipage de ce navire commanAîpar Lat s. o»'20'o". ,^ Long..a320'0'>, I Tome I^ chapitre II, du Manuel. 342 ILES ÉPARSES AU S. DE L'EQUATEUR. Vigie la Fidelle. Lat. S. 0»20'0". UNOg. 0. iV'WO". ne de Sable. Ut. S. 0» 23' 0". Long. 0. ai^ayo". Banc du Prince. Ut. S. !• 35' 0". V> Banc du Triton. Ut. S. 0» 32' 0". Long. 0. 20» 6' 0". M. Pintault crut ressentir un choc ou une violente secousse, comme si le navire avait touché sur un banc. Le même fait eut lieu, le 13 avril 1758, à bord de la fré- gate la Fidelle^ commandée par M. Le Houx. Le 3 mai 1761, le capitaine Bouvet, commandant le Vail- lant, vit une petite île de sable qui lui restait au N. 1 1*" E. ; on n'a pas d'autres détails sur ce danger. Sa longitude, rap- portée au méridien de File de Fer à laquelle le capitaine Bou- vet avait touché le 8 avril, donne, pour cet écueil, celle indi- quée ici ramenée au méridien de Paris. Le 17 octobre 1747, le navire le Prince, commandé par le capitaine Beaubriant, éprouva une ou deux secousses comme s'il avait talonné sur un banc; on n'a pas d'autres détails sur ce danger. Que ces dangers existent ou non ce que nous croyons, e'est qu'ils sont pour le moins fort douteux, nous avons pensé qu'il était utile de les signaler aux navigateurs. Le capitaine Proudfoot, du navire le Tritoriy passa le 18 dé- cembre 1816 sur un banc, qui lui parut s'étendre de l'E. à rO. dans un espace de 3 milles, et avoir du N. au S. une éten- due de 1 mille. Il sonda sur ce banc, et trouva 31 mètres, fond de sable brun ; il ne vit pas d'apparence de brisants. LÀ-TRINIDAD, La-Trinidad la Trinité est située dans sa partie centrale, d'après M. Duperrey, capitaine de frégate, par la latitude S. de 20O 30' 35", et par la longitude 0. de W 41' 40". Purdy, d'après le capitaine Heywood, de la marine royale d'Angleterre la place par 20 31' de latitude S., et 31° 39' 22" de longitude 0, La déclinaison de l'aiguille aimantée en 1851 était de 10» 65' N. 0. L'ile de La-Trinidad a 7 milles à peu près de circonférence ; elle est très-inégale, et ce n'est qu'un amas de rochers, entre- coupés de vallées ou de ravins dans lesquels poussent qiiel* ques broussailles. Sa partie du N. est complètement stérile, mais dans sa par- LA TRINIDAD. — LE PAIN-DE-SUCRE. .^3 Ressources. lie du S., les interstices de rochers sont remplis de verdure et de plantes variées. Les ressources de celte ile consistent en un grand nombre d'oiseaux de mer, en poisson» en beaucoup de cochons, de chè- vres et de chats, qui y ont été transportés, et qui sont passés à l'état sauvage. Le bois que Ton trouve est fort petit, bien que sur le som- met des hauteurs de Tîle il existe des arbres. On y trouve, du côté de TE. et du S. 0., deux eours d'eau d'excellente qualité, qui malheureusement sont peu abondants. La meilleure aiguade, celle du S. O., est située à 1 mille en ligne droite dans le S. 20° E. du pic nommé le Monument, et à Va de mille environ de la pointe Ouest de Tîlè, remar- quable à deux rochers situés un peu au N. et peu écartés de cette pointe. On est forcé de jeter les barils à la mer pour les envoyer à terre, et de les conduire de la même manière au canot mouillé au large. L'île de La-Trinidad est entourée par une ceinture de roches formées de coraux aigus, sur laquelle la mer brise constam- ment, ce qui fait qu'il est souvent très-difficile et même dan- gereux d'y débarquer et d'y faire de l'eau. Le mouillage le meilleur est sur la côte Ouest de Tîle à 1 mille environ au large, afin d'être en position d'appareiller si le vent devient assez fort pour forcer à s'éloigner de l'île. Le mouillage par 32 ou 36 mètres à quelques encablures de la terre peut devenir fort dangereux dans ce cas. L'île, comme nous l'avons dit, est assez élevée et fort ac- cidentée. Du côté de l'O., on voit un rocher remarquable nomme le Monument. Il a une hauteur de 259 mètres, sa forme est cylindrique, et il est bien détaché de l'île ; il s'élève au bord de la mer, et de grands arbres couvrent son sommet. Un autre rocher, le Pain-de-Sucre, se trouve dans le Le Pain-de-sucre. rile, et s'élève dans le fond de la baie nommée baie du S. 0.; Baie du s. o. il a 354 mètres de hauteur. Il est de forme conique et égale- ment couvert d'arbres à son sommet. Il est surtout remar- quable par une cascade qui, lorsqu'il pleut avec abondance, tombe d'une hauteur de 213 mètres et produit un effet magni- fique. Mouillaga. Le Monument. 344 ILES ÉPARSES AU S. DE L'EQUATEUR. La Roche-Perche. La poiiile Sud de Tîle, qui est la pointe Est de la baie du S. 0., présente, comme la pointe S. O. de Fernando-No- ronha, une arche extrêment belle au travers de laquelle la mer s'est frayé un passage, dans lequel la profondeur de l'eau est de 5 mètres. Celte arche 9 été creusée par la mer dans une colline de 240 mètres d'élévation ; elle a 15 mètres de hauteur et 12 mètres de largeur. La baie du S. 0., dont nous venons de parler, est à peu près la seiUe de l'île. La côte Sud est très-découpée et forme une foule de petites anses, qui sont le plus souvent inabordables. Dans la baie du S0., il existe, dans l'O. du Pain-de-Sucre, une petite plage sablon- neuse; cependant il faut encore prendre les plus grandes précau- tions pour y aborder. Car devant eUe, et en outre des brisants qu'on y voit, il existe une foule de roches cachées qu'on ne distingue que lorsqu'on se trouve engagé entre elles. Vents. En juin et en novembre , le capitaine Hamilton signale qu il a trouvé à La-Trinidad des vents très-variables et des calmes, et qu'il y éprouva une violente brise de vents d'Ouest. Pendant le mois de décembre et celui de janvier, qu'il y séjourna, les vents dominants furent du N. N. E. Il en conclut que les venl$ alises du S. E. n'y parviennent pas généralement, quoique l'île soit éloignée du tropique du Capricorne. En résumé, l'île de La-Trinidad n'offre que peu de ressources. En 1801 ou en 1802, les Portugais ont voulu y faire un éta- blissement. En 1781 les Anglais avaient déjà fait examiner cette île dans ce but et ils renoncèrent à ce projet. Aujourd'hui l'île est inhabitée. On peut l'apercevoir à 16 lieues de distance. ILOTS DE MARTIN-sVAZ. Ilots de Martin-vaï. Lcs îlots dç Martin-V^z sont au nombre de quatre. En s'ap- îiots. prochant de La-Trinidad par l'E. quand on sera sur son pa- Làt S 2Ô°27'42" -s^ - • - * i ^ » ^ rallèlc, on aura connaissance de ces îlots qui en sont situés a un peu plus de 25 milles. On peut les apercevoir à une distance de 24 ou de 27 milles du pont d'un navire. Ces rochers sont fort remarquables. Les deux principaux sont sur le même méridien, à la distance de ILOTS DE MARTIN-VAZ. — BRISANTS DE GRANT. 345 1 mille V4- L'îlot du N., le plus grand, est très-élevé. Au N. N. 0, de cet îlot , il en existe deux autres dont le plus éloigné est à Va mille; ils sont entièrement nus. Le grand îlot est couvert d'herbes sur sa surface. Il y a passage entre l'îlot du S. et le grand îlot; mais ce der- nier est à peu près réuni par un banc aux deux autres qui sont situés dans le N. N. 0. De ces îlots on voit l'île de La-Trinidad. Le Chesterfield^ se trouvant par le travers à 1 mille de distance du plus grand des îlots et le relevant au N. E. q. E., sonda par 22 mètres de fond ; il fit sur ce point une pèche abondante. Un canot qu'on envoya sonder, trouva que la sonde diminuait graduellement sur un fond de roche jusqu'à 2™ 7, profondeur qu'il rencontra fort près du grand îlot; il a Va mîWe du N. au S. et Va mille du N. 0. au S. E. ; sa forme est celle d'un quadrilatère. Les deux îlots situés au N. N. 0. du précédent sont de petite dimension, ils sont très-abrupts et inaccessibles. L'îlot du S. paraît l'être également ; il est de petite dimen- sion comme les précédents. En face de sa pointe S. E. on voit un gros rocher qui en est détaché, et qui en est très -peu éloigné. ILE SÀX£MBURG. Un grand nombre de positions ont été assignées à Tile Lat. s. soms'o^ Saxemburg, signalée pour la première fois le 23 août 1670, ^"^^ *^ par J. Lindeman de Mounikendam, qui en donna une vue et qui la représente avec un pic aigu remarquable, situé au mi- lieu de l'île. Depuis cette époque plusieurs navigateurs pré- tendirent l'avoir vue. Des recherches sérieuses faites, en 1801, par le capitaine . Flinders, et surtout en 1818 , par le capitaine Monteath, puis en 1821 par le capitaine Bourke, ont démontré d'une manière à peu près positive que cette île était une fiction et que le ca- pitaine J. Lindeman avait été victime d'une illusion occa- sionnée par des nuages et un beau coucher de soleil. BRISANTS DANGEREUX DE GRANT. Lat S Sl^SO'O". ï^es brisants de Grantont été signalés par le capitaine de ce 346 ILES ÉPARSES AU S. DE L'EQUATEUR. Population. Ressources* nom qui leur assigne la position indiquée ici. Il aperçut des brisants très-élevés qu'il crut être les mêmes que ceux signalés en 1760, parle capitaine Smith du navire le Comte de Molke^ et qui sont portés sur les cartes par la latitude S. de 31* 0' et la longitude O. de 24» 0' ; ce sont les seuls renseignements qu'on possède sur ce danger. ILES DE TRISTAN-b'aGUNHA. Les îles de Trîstan-d'Acunha sont au nombre de trois, for- mant un triangle dont la plus grande celle de Tristan est le sommet N. E.; les deux autres ont reçu, en 1767, des Français le nom d'Inaccessible donné à la plus Ouest et celui de Nightingale à la plus Sud. Cette dernière est la plus petite. M. D'Etchéyéry explora , en septembre 1767, le groupe de Tristan-d'Acunha. Le plan qu'il donna de ces Iles, dressé par le sieur Donat est le seul que Ton possède encore aujourd'hui. Le groupe de Trîstan-d'Acunha a pu être découvert par les Portugais dans leurs premières expéditions à la côte occiden- tale d'Afrique au S. de l'équateur. Les Hollandais sont les premiers qui en ont donné une description en 1643. Les îles qui forment ce groupe sont élevées et peuvent être aperçues à grande distance Inaccessible à 12 ou à 14 lieues, Tristan à 25 lieues, Nightingale a 7 ou à 8 lieues. Tristan-d'Acunha qui donne son nom au groupe est la seule qui soit habitée. En 1833 la population se composait de sept familles qui avaient reconnu l'autorité d'un Anglais nommé Glass, ancien caporal d'artillerie et l'avaient nommé leur gouverneur. Il y avait 6 hommes, 6 femmes et 28 enfants, en tout 40 indi- vidus vivant dans une parfaite intelligence. On trouve dans le village , situé à la côte Nord de l'Ile, des bœufs, des moutons, des cochons , des volailles, des pommes de terre et des légumes de bonne qualité. L'eau est abondante et fournie par une cascade qui tombant au bord de la mer per- ' met aux embarcations de remplir les futailles au moyen d'une manche de dimension convenable, sans qu'il soit nécessaire de débarquer. Le bois y est commun et facile à faire également. Les abords de l'île sont excessivement poissonneux. L'île exporte de l'huile de poisson et des peaux de loup ILES TRISTAN-DACUNHA, - ILE INACCESSIBLE. 347 marin qu'on trouve en grande quantité sur son riva$ N. à 357 milles. Cette distance n'est donnée que par l'estime. Il indique qu'il a vu des goémons sur le danger, et deux autres roches peu distantes. Au moment où le capitaine Lennon allait mettre son canot à la mer pour examiner ces roches le temps devint mauvais et il ne put exécuter cette ré- solution. Le récif Robson a été signalé en 1829 par le capitaine de ce nom^ qui d'abord prit ces roches pour des baleines; mais, lors- qu'il en fut à 46 mètres *, il remarqua que c'étaient des roches élevées d'environ 2 mètres au-dessus de l'eau. La mer brisait avec violence contre ces roches , qu'un coup de barre fit heureuse- ment éviter au navire. Elles avaient la forme d'un fer de che- val, et le capitaine Robson en donne un dessin ; mais il ne parle pas qu'il ait sondé ou mis un canot à la mer pour exa- miner un écueil aussi dangereux. Nous doutons beaucoup de l'existence du récif Robson. CONCLUSION. Nous avons décrit toute la côte d'Afrique depuis Geuta jus- qu'au cap Spartel, et du cap Spartel au cap des Aiguilles. Nous avons employé en les fondant les uns dans les autres les ren- seignements recueillis par un grand nombre de navigateurs. 1 C'est la distance exacte indiquée dans le rapport de ce capitaine, et ce rapport nous semble incroyable. CONCLIjSION. 353 Comme nous Tavons dit en commençant, c'est une compilation étudiée et discutée, à laquelle dans les deux premiers volumes nous avons joint les nombreux documents que nous avons recueillis nous-même pendant huit années de navigation sur la côte d'Afrique au N. de l'équateur. Nous espérons avoir décrit d'une manière à peu près com- plète une grande partie de la côte Ouest d'Afrique. Si quel- ques fractions ne présentent pas encore tous les renseigne^ ments désirables, nous avons du moins la conviction d'avoir préparé un cadre dans lequel viendront facilement se placer les renseignements nouveaux que pourront recueillir d'autres navigateurs. Si cet ouvrage qui nous a coûté beaucoup de travail et de recherches peut être utile aux marins et contribuer à leur rendre facile la fréquentation de la côte d'Afrique, nous aurons atteint le but que nous nous proposions en l'écrivant. FiN. MANUEL. — T. m. 23 INDEX ALPHABÉTIQUE DES NOMS DE LIEUX» A Pages. Abiada Plage ou Praia- 32 — Ponto- 32, 33 Acbada Pnnta 18 Adao Ilot Où Ilheo- 67, 69 Adélaïde Ilot, toyez Henrique Islole-Don-. — Pointe, voyez Chris- tina Punta-. Adeyah Population 5 Afrique ComiMignie d* 4, 9 •^ Continent... 101, 107, 238, 237 — Côte d'. 4, 5, 69, 145, 153, 227, 230, 234, 248, 280, 283, 301, 328,329,335,336,337, 346 Agoa PonU d* 64 Agoa-Ambô Ponta-^*...... 41, 43 Agoa-Doce Rio-d* 64 Agoa-Grande Rio-d* . ^ . . . 48, 49 Agndo Gabo- 6, 13, 14 Aguili Ponta- 53, 54 — Rocbe 53 Agulhas Aiguade de la baie Das-. 37 — Baie Das-!. 25, 35, 36, 37 Agulhâs Gàbo-das-, vciyet Ai- guilles Gap des. -— Dépôt de charbon dans la baie Das- 37 — Itot ou llheo-das- 36 — Marées dans la baie Das^ 37 — Montagne Das- 178 — Orages dans la baie Dà»- 37 — Ponta-das-.^. 20, 35, 36 Aiguade Anse de r 338 Aiguilles Baie des, toyéx Agul- bas Baie Das-. — Bancb... 329, 330 à 335 — Gap des ou Agulhas Gabo-das-.... 301, 319, 320, 322, 325, 326, 330, 332 — Couleur de la mer aux environs du cap des. 322, 323 — Gourant du banc des. 335, 356 — Instructions pour dou- bler le cap des. 324, 315, 326 358 INDEX ALPHABÉTIQUE Pâtes. Barren Montagnes 217 Barriga-Branca Mornes 35 Barriga-do-Papagaio Mont 36 Barrow Cap, voffez Agudo Ca- bo-. Bâte Rocher 211 BateVGottage HabiUtion 212 BatU Ville 125 Bavcn Pointe... v.... 274 Bavian Baie 275, 276 — Pointe 276, 280 Bay Pointe 224 Béate Vallée 218, 224 Bêlé Banc 96 — Rivière 95, 96, 97 Bellows Rocher, voyez Soufflet Rocher. Benguela Atterrage de la baie de — Baie de.163, 170, 174, 175, 177, 178, 182, — Cap du Vieux-. 166, 167, — Commerce du 163 — Côte de. 147, 162 à 204, — Courants sur la côte du — Factoreries du Vieux- . — Marées dans la baie de — Mouillages dans la baie de — Navigation sur les cô- tes d'Angola et du. — Royaume. 147, 165, 18», 205, — Vents sur la côte du. — Village du cap du Vieux- 166 — Ville 14 178 204 180 254 203 166 178 178 204 227 203 Ptym. Bennet Pointe 2d5 Berg-River Rivière , ou Berg Rivière de. . 270, 271, 272, 275 Bergen-Van-Braakenstern Chai - ne de montagnes 310 Bermudas Ilot 3T4 BiafTra Golfe de. 3, 4, 22, 39, 45, 61, 66, 68, 104 — Iles du golfe de ... 3 à 70 Bird Ilot 225 Bissagos Côte des 113 Bitter Boisson 124 Blaawe-Berg Montagnes ou Bleues Montagnes 282, 285 Black Pointe 179 Black-Point Pointe, voyez Noire Pointe. Black-Rock Ilot 225, 226 Bleues Montagnes ou Quanvas Montagnes 235, 237, 238 Blockhaus Pointe du 298 Boatswain-Bird Ilot 214 — Rocher 214 Bojesmans Tribu 235 Bokkweld MonUgnes 258 Bol Ilot 253, 254, 255 — Pointe 253,, 254 Bom-Bom Ilot ou Ilheo- 24 Bonga-Bonga Village 1^6. Çonne-Ëspérance Cap de, voyez Cap Le. -r- Côte de la colo- nie anglaise du cap de, voyez^ Cap Côte de la colonie anglai- se du. Booali ou Loango. Ville 86. Boobie Ilot , . . . 359 Boolambemba Pointe. 100, 109, 110 112, 113, 114, 116, 118, ifX DES NOMS DE LIEUX. 359 Pages. Boonia Ville 92 Bosquet Gap du, voyez Palmas ou du Bosquet Gap. Boteler Roches , voyez Aves Roches Dâs. Both Rivière 318 Bottle-Nose Pointe, voyez Ami- rante Punta-del- . Boubi Population, voyez Adeyah Population . Bowel Rivière, voyez Somerset Rivière . Boyd8Ile 255 — Récifs de nie 255 Bramidos Monts 259 Bravaghul Rivière 240 Brentons Baie 274 Brésil Empire. 4, 111, 142,227, 339 Brisants Baie , voyez Secco Baie d'îlheo-. Britannia Roche 270, 271 Broa-Pequena Ponta-do- ...... 37 Bross Ile 248, 252 Buffle Baie ou Buffalo Baie. 301, 303, 312, 313, 315, 317 Bullen Cap , voyez Formoso Cabo-. Bunkers Hauteur de 218 Buoys Rochers. 226 Burras Mouillage près de la Ponta-das- 24, 25 — Ponta-das- 24, 25 27 Cabenda Baie. 74, 95, 96, 97, 99, 100, 111, 116 à H9 — Commerce 99 -^ Marées dans la baie de . 98 — Mouillages dans la baie de 98 PafM. Gabenda Population à 98, 99 — Ressources à 98 — Ville ou Porto-Rico Ville 96. 97, 98 Cabenda-Hook Pointe, voyez Pal- mas ou Gabenda-Hook Pointe . Gabo-Primeiro Gap, voyez Pe- dras Pointe. Gabo-Secondo Gap, voyez Ma- tooti Pointe. Gaboto Pointe 177, 179 — Rivière 177, 179 Gabras Aiguade du mouillage Das- 45 — Baie Das 25 — Ilot ou Ilheo-das-. 42, 43, 44, 46, 50 — Ilots Das 16, 17, 19 — Mouillage Das-. 42, 43, 44, 48 — Plateau de rilheo-das- . 43 — Pointe Das- 15,16,17,18. 19 — Ressources du mouillage Das- 45 Gaconda Montagnes de 176 Gafrerie Contrée 257 Galebar Fleuve du Vieux- 10 Galema Saison 98, 104 Galunga Rivière 163, 185 GamarSos Montagnes de 19 — Pic de 3, 18 Gamena Plage, voyez Equimina Plage. Gamma Baie 73 — Rivière 73 Gamplida Montagnes 75 Canga Ville 125 Cannibales Crique 120 Canning Banc de 532 Gâo-GrandePic... 39, 40, 41, 54 Gâo-Pequeno Pic 39^ 42. 58 360 INDEX ALPHABÉTIQUE Pires. Cap Le , ou Bonne-Espérance Cap de. 117, 196, 257. . 265, 291, 294, 295, 297, 299 à 302, 312, 313, 315 à 318, 328 à 331,335, 341, 347 — Aiguade de la ville du. . . . 285 — Banc, du , voyez WhitUe Banc. — CiUdelle de la ville du. , . . 285 — Commerce de la colonie du . 266 — Contre-courant du 335 — Côte de la colonie anglaise du 265à 336 *-> Courants dans les environs du 333, 334, 335 — Môle devant la citadelle de la ville du 285 — Observatoire du 288 — Plateau des sondes sur la côte de la colonie du. . . . 331 ~ Population de la colonie du. 266 — Population de la ville du.. 285 — Presqu*îledu.283,291,301, 331 — Saisons à la ville du. 326, 327 ^ Vents dans le voisinage du. 329, 330 — Ville du ou Cape - Town Ville. 266. 283, 284, 285, 288, 291, 297, 306, 326, 327, 337 Capacete Monticule 44 Cape-Town Ville, vayez Cap Ville du. Capitâo Ponta-do-. 26, 27, 28, 53 Caracas Baie 6, 14 — Ilot ,.... 14 Carénage Crique du 250 Carin»ba Barre ir»2, 157 — Lagune 157, 159 Curoço Ilot ou Carocha Ilot. 27, 34, 3o, 38 Pafet. Caroço Boclier Do- 35 Carregada Ponta- 42, 45 Carregado Morne ou Morro-. 40, 42 Cascaes Montagne , . 95 — Pointe 95, 96 Castle Pointe, voyez Château Pointe. Castle-Rock Pointe. 217, 223, 225, 226 Cata-Bella Coupée... 174, 175, 178 — Fort 175 - Rivière. 163, 175, 176 Catacula Rivière 158 Catherine Pointe 212 Cavaque Rivière, voyez Caboto Rivière. Centro Pic Do- 62, 68 Ghapeo Poata-do*, voyez San> Philippe Pointe du bonnet de. Chapman Baie 298 — Cap 295, 296 — Rochers du cap 295 Charle*8-Folly Pointe , voyez San^arlos Pointe. Charrone Batterie de, voyez Chavone Batterie de. Charrote Pico-. , 21, 36 Château Pointe ou Castle Pointe. 273 Chaves Banc de, 47, 48 Chavone Batterie de 285, 289 Chénoux Chefs 125 Chine Empire, , 550 Christina Punta- 7, 8, 11 Cimbébas Nation 234 Cimbébasie Brumes sur la côte de 231 — Côte de la .. 229 à 234 — Courants sur la côte de 254 — Désert 203 — Grains sur la côte DES NOMS Pages. de 231 Cinibébasie Ras de marée sur la côte de 234 — Vents sur la côte de 253, 254 Citadelle Pointe de la 340 ClarenceBaie. 205, 207, 210 à 215 — Corps-Morts de la baie de 213 — Mouillages de la baie de. 213 — Pic de, voyez FernSo- do-Poo Pic. — Sondes de la baie de. 213 Clarence-Cove Anse , voye^ Santa-Isabel Baie. Clochers llot& 539 Coanza Baie 157, 138 — Barre du fleuve de 158 — Fleuve. 147, 158 à 163, 179 — Montagnes les Mamelles de 158 Cochoquas Baie 267 Coin-de-MIre Pointe , voyez Quoin Pointe. Colquoum Mont 236, 257 Comby Rivière, 80 — Village 80 ConceiçSo Baie de la 240 — . . Église 48 Couchas BaieBafr-. 41, 42, 60, 61 Conde Punta-del- 7 Condi Ville 125 Gondo-Yongo Ville 1-^5 Coney Ile, voyez Dassen Ile. Congo 107 à 145, 161, 234 — Courants de la côte du. 144 — Marées de la côte du... 144 — Plateau des sondes de la côte du 142, 143, 144 — Royaume 107, 108, 142 — Saisons sur la côte du.. 144 DE LIEUX. 361 Pages. Congo Traite des esclaves 145 — Vents sur la côte du. 144, 145 Congo ou Couango Rio-* 96^ 99, 100, 101, 102, 105, 107 à 126 — Aspect du Rio- lio ~ Commerce du Rio- 125 — Courants du Rio-. 111, 112, 113 — Crue du Rio-. 110, IH, 123, 124 — Descente du Rio- I2i — Eaux colorées devant le Rio 112 — Établissement des marées au Rio- 109 — Lit du courant rapide dans le Rio- 124 — Ras de marée à l'entrée du Rio ;., 114 — Résumé du voyage d'ex- ploration de Tuckey dans le Rio- 125 — Routes pour traverser le courant du Rio-. 116, 117, 118, 119 — Saisons dans le Rio-.... 123 ~ Vents dans le Rio- 123 Constantia Montagne. 283,296, 298, 301 — Plateau 294 — Village 309 Consul Punta-del- 12 — Rio-del 1-2 Coou Village 199 Cotovelo-das-Ostras Anse 175 Couango Rio-, voyez Congo^Rio. Courants Baac PeqaeDa Anse 31, 32 Pramaoga Baie 54, 55, 57 — Ponta- 55, 57 Pratt Pointe 213, 214 Prayao Ponta-do- 50, 51 Prêta Baie Da 58, 59 — Pico-da- 58 — Ponta- 42, 54, 55, 57 Prince Banc du 342 Principe Climat de l'Ilha-do-... 22 — Commerce de !*Ilha-do- 22 — Dépôt de charbon des Français à rilha-do- 30 — Ilha-do- 3 à 39, 41 , 48, 62 — Population de Tllha-do- 22 — Productions de Tllha- do- 22 — Saisons de l'Ilha-do- . 2i Pringle Baie 310 Prosperous-Bay Baie 224 Pyramide Baie 340, 341 — Pointe de la. 63, 64, 213 — Rocher la.. 66, 338, 339 Q Quai Bouée de la roche du. . . . 314 — Roche du ou Wharf-Rock Roche 314 Quanvas Montagnes, voyez Bleues Montagnes. Quecoma Baie, voyez Donkins Baie. — Pointe 268 Quesimi RiTière 164 Quibiso Saison 103, 123, 144 Quicombo Baie ou Manikicongo Baie.... 169, 170, 173 — Pointe.... 169, 170, 171 373 Pages. Quicombo Ressources de la baie de 170 - Rivière 169, 170 — Village 169. 171 Quingo Village, voyez Kingo Village. Quinta Maison de campagne. 150, 151, 153, 153, 154 Quisama Province •. 163 Quissingo- Grande Village 172 Quissingo-Pequeno Village.... 171 Quitomba Saison... 103, 123, 144 Quoin Pointe ou Goin-de-Mire Pointe 319, 326 Quorra Fleuve, voyez Niger Fleuve. R Raë Baie, voyez Hottentote Baie. Ramos Rivière Dos- 163 Torrent Dos- 191 Rat Ilot 338,339, 340 Récif Pointe du 245, 247 Recorder lie 232 Red Pointe, voyez Rouge Pointe. Red-Hill Montagne, voy. Rouge Montagne. Redonda Pointe 193, 194 RedondoCabo-.. 6, 14,15, 16, 19 — Mont ou Monte- 192 Riet Baie 277, 278 Ringdove Banc ou Dormer Banc 198, 199 Risco Ponta-do- 31, 52 — Rochers Do- 32 Robben Canal entre le continent et l'île 283 — Ile. 282, 283, 286, 290 à 294 374 INDEX ALPHABÉTIQUE P&ges. Robben Roche au N. 0. de Tile. 290 Robert Ilot 226 — Port 250, 251 — Rocher 225 Robson Récif de. . . . .* 352 Rochas Écueil de Las- . . . 337, 34i — Ilots Las- ou Rochers Ilots les ^91 Roche Baie de la 236 Roche-Percée Pointe, voyez Placellière Pointe. Rochers Ilots les, voyez Rochas Ilots Las-. Roches Pointe des, voyez Rots Pointe. Rock Baie 281, 282 — Pointe 281 Roggeweld Montagnes . . 258, 266 Rolas Iles ou Ilha-das-, 40, 42, 55, 57, — Mouillage de l'Ilha-das-. — Plateau des sondes de Ponta- dos- Angolares à l'Ilha-das- 56, Romain Basses du 305, — Feu flottant du.. 305, 316, — Récif. 305, 308, 313, 314, 315, Romey En8enadaouAnsede.12, — Punta Ronde Montagne ou Rounds Hill Montagne 206 Roques Ilote Os- 28 Rostro-da-Pedra Pointe, voyez Pélican Pointe du. Rote Pointe ou Roches Pointe des 278, 279, Rouge Banc de la pointe. . 99, '— MonUgne ou Red-Hill Montagne. 100, 206, 58 56 57 315 317 316 13 12 100 210 Paves. Rouge Pointe ou Red-Point Pointe. 98, 99, 100, 109,114,117,118,169, 171 Rough-Rock Rochers 226 Roond-Hill Montagne, voyez Ronde Montagne. Rupert Baie 221 — Montagne 221 Ruy-Pirez Cap 203, 230 Rypermonde Monticule 281 Sabine Banc de la Pointe-. 210, 215 — Pointe 210, 214, 215 Sable Baie de,voy€Z Sandy-Bay Baie. — Ile de 34^ — Pointe , voyez Sandy Pointe. Saint-Biaise Gap, voyez San- Braz Gap. Saint-Georges Ilot, voyez Geor- ges Ilot. Saint-Malo Ville 135 Saint-Martin Anse 272 — Brisante de 272 — Gap.. 269, 270, 271, 272, 294 — Roche 271 Saint-Michel Ilot 340 Saint-Mungo Anse du 321 — Pointe 321 Saint-Raphaël Griqne 119 Sainte-Hélène Atterrage de Tlle de 220 — Baie. 268, 269 à 273, 289, 290, 293, 294, 328 — Climat de l'île de 218, 219 DES NOMS DE LIEUX. 375 Pages. Sainte-Hélène lie.. 147, 205, 216 à 227, 341 — Marées dans la baie de 272 — Mouillage dans la baie de.. 270, 271 — Plateau des sondes de nie de 226 -T- Population de l'île de 219 ^ Ras de marée à nie de 226 — Ressources de Fîle de 218 Sal Montagnes Do- 108 Sal-Nitro Montagnes Do- 108 Salamandre Baie 277 Saldanha Aiguade de la baie de 277 — Atterrage de la baie de 278 -T. Baie 272, 274 à 281, 290, 293, 294, 296, 327, 328 — Marées de la baie de. 278 — la baie de 279 — Passe du S. de la baiede 279 — Ressources delà baiede 279 — Routes pour donner dans la baie de 278. 279 — Routes pour sortir de la baie de 280 Salée Rivière 120 — Rivière, voyez Zout Ri- vière. Salgada Plage ou Praia-, 32 — Ponta- 32 Salinas Anse , 183 — Plage de 182 — Pointe, 180, 182, 183, 185, 203, 204 Salomba Rivière 84 Sait Rocher... 225 Pares. Sambos Ville 167 San-Ambrosio Baie 232, 233 San-Antonio Baie. 23, 26 à 32, 33, 37 — Marées dans la baie de 33 — Mouillage de. 65, 66 — Plateau des sondes devantlabaiede. 33 — Pointe 61, 63 — Rivière de, voyez PapagaioRio-do-. — Routes pour la baie de 26, 27 — Ville 22,26, 29 San-Antonio-da-Praia Marées au mouillage de 67 — Mouillage. 62, 63, 64 — Ressources de.. 66, 67 — Village 62, 63, 65, 66 San-Braz Cap ou Saint-Biaise Cap 164, 165, 179 San-Carlos Baie. 6, 15, 16, 18, 19 — Pointe 15, 17, 19 — Ressources de la baie de 17 — Routes pour la baie de 16, 17 San-Fernando Fort ...... 193, 195 San-Francisco Chapelle . 42, 44, 50 San-Francisco-de-Penedo ou San- Francisco Fort .... 151, 153, 154 San-Jcronymo Fort 51 San-Joao Habitation 30 San-Jose Fort 45 à 50 — Pointe . 178, 180, 181, 182 San-Luiz-de-Maranhâo Ville ... Hi 376 INDEX ALPHABÉTIQUE Pages. San-Mattheas Ile 70 San-Mi^el Fort... 151, 152, 153, 155, 157 - Ilot ou Ilheo-. 4S, 59 — Morne 151, 157 San-Nicolao Anse ou Ensenada- de- 13 — Punta-de- 13 — Rio-de- 12 — Rivière 188 San-Paolo-de-Loanda Baie, voy, Loanda Baie. — aimât 156 — Commerce 156 — Couvent 151, 154 — Population 155 — Ressources 155 — Ville. 148, 149, 150, 151, 152,155,160, 162, San-Pedro Fort 150 à San-Philippe Montagne du Bonnet de. 174,177, 178, — Plateau des sondes depuis le fleuve de Coanza jusqu'à. 179, — Pointe du Bonnet de.... 177, 179, — Ressources 176 San-Philippe-de-Bengueia Ville ou San-Philippe Ville.. 163, 163, 168, 176, 177, 179, 180, San-Roque Cap, voyez Santa- Maria Cap. — Cap San-Salvador Ville, voyez Banza- Congo Ville. San-^bastifio Fort. 46, 47, 50, 51 — Pîinte.. 46, 47, 48, 50, 52 204 155 182 180 180 203 341 50 60 61 49 49 51 Page*. San-Thomé Aiguade de 49 — Atterrage sur l'île de — Ile ou Sâo-Tbomé Ile. 3, 39 à 61,62, — Pico-de-.. 39, 40, 41, 49, 59, — Plateau des sondes sur la côte Ouest de. — Population — 41, — Ressources de Tile de 41, — Ville.. 41, 42, 46, 48, 49, Sand-Cliff Falaise. . . 197, 198, 199 Sandown Baie 318 Sandwich Port 239, 240, 241 Sandy Lac 89 — Pointe ou Sable Pointe. 89, 197, 198, 199 — Village 89 Sandy-Bay Baie 164, 217, — Ilot 224, Santa-Anna Banc 46, — Basse — Bourg ouVillage 41, — Chapelle.28,33,5i, — Fortde 27 — Ilot ou Ilhco-de. 25, 41, 42, 50, — Pointe ou Ponta-. 27, 28,33, 34, 45, 46, Santa-Anna- de-Chaves Atterrage sur la baie 225 226 47 28 31 52 52 47 de... 49, Baie 42, 46, Marées dans la baie de. 50 48 49 DES NOMS DE LIEUX. 377 Pages. Santa-Anna-de-Chaves Pico- . 49, 59 - Ville, voyez San^Thomé Ville. Santa-Gatharina Baie.4S, 56, 57, 58 — Banc de la poin- te 74 — Bourgade ou Vil- lage. 41, 55, 61 — Plateau des son- . des depuis la ri- vière Fernan- Vas jusqu'à la pointe 74 — Pointe. 57, 58, 61, 73, 74, 102 — • Ressources du village de... 57 Santa-Cruz Baie, voyez Angra- Pequena Baie. — Paroisse de ou Vil- lagede 41, 51 Santa-Gertrudes Pointe 192 Santa-Isabel Baie de. 4, 6, 7, 8, 9, 10, 11 -— Manière d'attaquer la baie de — 9, 10 — Manière d'entrer de nuit dans la baie de 11 — Marées dans la baie de 11 — Ressources de la baie de 11, 12 — ViUe 8, 9, 12 Santa-Maria Baie 186 187 — Cap. 186, 187, 188 204 — Ilot 187 — Morne ou Morro- de- 53 — Mouillage de la baie de 187 Pages. Santa-Maria Ponta-de-. 52, 53, 56 Santa-Martha Baie 188 — Gap. . 163, 187, 189 Santa-Theresa Rivière 185 Santarem Ilot 68 Santo-Amaro Bourgade 41 Santo-Ëspirito Gollines. . . . 75, 76 S&o>Thomé Ile, voyez San- Thome Ile. Saxemburg Ile 345 Schaapen Ile 276, 277 Seal Ile ou Phoques Ile des. 251, 252, 304, 308, 309, 315 Secco Baie d'Ilheo- 253 — Ilot ou Ilheo- 252, 253 Seenda Village 125 Sénégambie Côte de 104 Sept-Montagnes Ghaîne des... 140 Serné Village 137 Serpent Gap du, voyez Slang- Kaap Gap. Serra Baie Da- 235 — Gap Da-, voyez Gross Gap. — Pointe Da- 235 Serra-de-Penedia Montagnes... 266 Sete-Rochas Roches. 42, 54, 55, 57 Sette Banc de la rivière de. . . . 75 — Rivière 74, 75 — Ville 75 Shark Ile 249, 250, 251 — Pointe. 109, 110, 113 à 125 Shearweter Anse de 249 Shiermonts Baie 252 Ship-Rock Pointe ou Navire Pointe du. 274, 275, 294 ShoreIlot 220, 226 Signal Montagne du 302, 312 Silhouette Vigie 341, 342 Simon Arsenal de la baie de. . . 307 378 INDEX ALPHABÉTIQUE Pagcg. Pages. Simon Baie de. â95, 301, SOS, 303, 304, 305, 306, 307, Spilimberta Cap 148, 149 Ssahhra Désert 229, 230 . SUck-Pole Pointe 214 315, 316, 318, 524 Stellenbosch Rivière 309 — Blarées de la baie de .. . — Montagrnes de — Mouillages dans la baie 307 — Village 309 VL*» Stone-ToD f Baiel 223 Strong -Tide - Gorner Pointe , de 307 voyez Courants Pointe des. — Pointe S. E. de la baie Struys Baie..,. 321, 322, 323, 325 de 306 - Marées dans la baie de . 324 — Ressources de la baie de. 307 — Mouillage dans la baie - Tour blanche de la pointe de 323 S. E. de la baie de... 313 — Pointe 521 à 325 — Vents de la baie de. 305, 306 — Précautions à prendre Sims Baie, voyez Hottentote dans la baie de 324 Baie. — Récif de la pointe. 322, 324 Sirènes Ile aux 248 Stump-NaussTBay Baie 270 Slang-Kaap Gap ou Serpent Gap Sud-Est Baie du 214 du 295. 298, Smith VWinkle Baie. 301, 302, 331 — Cratère du 9106 - Pointe 215 303, 312, 313, 315, 317, Socos Roches, voyez Volta» 318 Sud-Ouest Baie 214 Sugar-Loaf Montagne,voy .Pain- Roches du cap. de-Sucre;Montagne . Sœurs Pic des 206, 210 — Pointe 217,219,222, 226 Somerset Rivière 238 Sulcados Pic Dos^ 62, 67, 69 Sonhio Province 107, 108 Sumbis Province 163 Sonio Rivière 121 Sundi Ville ., 125 Soo-Ka Village 126 Suto Rivière ou Rio- 164 Soufflet Rocher le. 299, 300, Swacop Rivière, voyez Somer-r 313 à 316 set Rivière. South Pointe 274, 275, 280 South-East-Head Pointe.. 210, 214 T South-West-Bay Baie 9A0 Souza Morne ou Morrô-de-. 40, Table Baie de la ou Table-Bay 59, 60 Baie 282 à 294, 297, -^ Pointe 59, 60 327, 328 Soeerv CBanc de 225. ?'?6 — Atterrage de la baie de la — Brises alternatives sur la 289 - Ilot 225, 226 Spencer Baie 242, — Village aux environs de 243 baie de la 288 — Cloth, voyez Perruque la baie 242, 243 delà. DES NOMS DE LIEUX. 379 Pages. Table Marées dans la baie de la. S87 — Montagne de la . 283, 284, 285, 287, 291, 326 — Montagnes de la 184 — Perruque de la ou Table- Cloth 287, 327 — Plateau des sondes de la baie de Sainte-Hélène à la baie de la 293 — Règlement de police sur la baie de la 288, 289 — Routes de sortie de la baie de la 293 — Routes pour donner dans la baie de la. 291, 292, 293 — Vents sur la baie de la. 327, 328 Tanza Établissement de 157 Tapado Rio- 172 Tartar Roche 212 Tartaruga Baie Da- 192 — IleDa- 64, 65, 66 Télémaque Banc 332, 333 Tempêtes Gap des, voy. Gap Le ou Bonne-Espérance Gap de. Terra -das-Neves ou Terre-des- Neiges Gôte 230 Téte-de-Baleine Gap de la, voyez WhaleVHead Gap. Tête-du-Lion Montagne.. 290, 295 Thompson Anse 225 — Ilots 225 Thornton Aiguade du fort 212 — Banc de la pointe. 212, 213 — Bouées du banc de la pointe 212, 213 — Fort 211, 212, 213 — Pointe 211, 212 Thunderbolt Anse du 245 — Pointe 244 Tigre Baie du 189, 190, 191 — Pointe du ou Tigers Pages. Pointe 201, 202 Tigre Presqu'île du 201 , 202 — Roche du 250, 251 — Vents dans la baie du. . . 190 Tigres Montagne des 271 — Vallée des 285 Tinhosas Ilots de Pedras-, voyez Frades Ilots Os-. Tobacco Pointe 338, 339 Tortue Baie de la, voyez Tar- taruga Baie Da-. — Pointe de la 115 Travellers-Hill Pic, voyez Voya- geurs Pic des. Trident Balises du banc du. 303, 304 — Banc du. 302, 303, 304, 313, 314, 315, 316, 317, 318 — Roche 300, 302, 303 Trindade Bourgade 41 Trinidad Aiguades de la 343 — Baie du à la. 343. 344 — Ile de la. 4, 337, 342 à 344, 345 — Mouillages 343 — Puntadela 6 — Roche percée de la . . . 344 — Vents à la 34* Tristan-d'Acunha Baie du N. 0. dans l'île de. 349, 350 — Gommerce de nie de. 346, 347 — Gourants dans le groupe de. 347 — Groupe de.337, 346 à 350, 352 — Ile. 346, 348, 349, 350 — Marées dans le groupe de... 347 380 INDEX ALPHABÉTIQUE Ptges. Tri8tan-d'AcunhaPicde Tile de. 348, 549 — Ressources de nie de 546 — Vents dans le groupe de . 547 550 — VUlage de nie de 550 Triton Banc du 542 TroiS'Ancres Baie des 295 Trois-Pointes Cap des, vùyex Benguela Gap du Vieux-. Trompeur Cap, voyez Engana- dor Cap. Troupeaux Baie des, voyez Ma- tilhas Baie Das-. Turk Cap 220 U Umbreila Pointe. Unicom Pointe . Vaccas Baie Das- — Pointe Bas- Vanaté Villages Vasconcellos Baie de 45, — Ponto-de- .... 45, Velho Baie Do- — Mont Do- 189, Venangelo Ilot ou Ilheo-. 40, 42, — Pointe Vénus Baie Verte Phare de la pointe. 282, 284, 286, 291 à — Pointe. 284, 287, 289 à 295, 97 214 181 181 97 46 46 191 192 60 40 7 294 551 Verte Roches près de la côte au S. de la pointe 290 — Violentes brises de S. E. à la pointe 290 Vertes Montagnes ou Green Mountains... 205,206, 209, 211 — Pic des montagnes. 205, 210 Victoria Rivière ou Riberinha-. 1S5 Vienne Ville 265 Vinda Village 137 Voltas Baie du cap 258, 239 — Cap 257, 259, 260, 262 — Roches du cap 259 Voyageurs Pic des ou Travel- lers-Hill Pic 206, 210 Vulcain Rocher 296, 297, 298 W Waikers Baie 518, 319 Walton Roche 273 Walwich Baie. 235, 256, 257, 258, 239 -~ Marées dans la baie de 238 — Plateau des sondes du cap Cross à la baie de. 25û. 239 — Reconnaissance de la baie de 237 — Réfractions dans les pa- rages de la baie de . 239 — Ressources de la baie de 238 — Saisons de la baie.... 239 — Village de la baie de. 238 VVambre Rivière 108, 12! Weather-Port Mont 206 DES NOMS DE LIEUX. 381 Pages. West-Point Pointe.. 217, 225, 226 Whale Roche , ou Baleine Roche la 282 Whale*s-Bay, voyez Baleine Baie. Whale*s-Head Cap, ou Téte-de- Baleine Gap de la 171 Wharf-Rock Roche, voyez Quai Hoche du. White Montagne 223 White-Hill Pic 211 Whittle Banc 299, 300, 301 — Roche 300, 302, 303 Witte-Klip Hauteur 274 Yatumba lie du Grand-... 79, 80 — Ile du Petit-.... 79, 80 Yellala Cataractes... 109,125, 126 York Banc d' 308, 315, 317 — Pointe d' 296, 297, 298 Yumba Baie de. . 78, 79, 80, 81, 83 — Cap... 76, 77, 78, 79, 81 Pages. Yumba Commerce de la baie de. 81 ~ Factoreries de 80 — Ilot du cap 78 — Marées dans la baie de. 81 — Montagnes de 78 — Mouillages de la baie de . 80, 81 — Province de 76, 83 — Rivière de 78 — Routes pour la baie de. 80 Zaïre ou Zahire Fleuve, voyez Congo Rio-. Zamba Ville 167 Zenguebar Contrée 265 Zoonga-Campendi Banc;. 120, 121, 122 — Ile, t... 120 — Village 120 Zout Rivière 285 Zwarte-Diarn Rivière 267 Zwarte-Lintjie Rivière 267 TABLE DES CARTES, PLANS ET VUES DE COTES DU PORTULAN. 10 CARTES ET PLANS. Chap. XVI. — Iles da irolfe de Riaffra. Golfe de Biaffra, avec les îles. Ile Fernâo-do-Poo , Baie de Santa-Isabel , Baie de San-Carios ou de TOuest. Ilha-do-PriDcipe Ile du Prioce, Baie de San-Antonio, Baie Das-Â^ulhas ou de rOuest. Ile de San-Thofflé ou Sâo-Thomé, Baie de Santa-Anna-de-Ghaves. Ile d'Anno-Bom, Mouillage de San-Antonio-da-Praia. Chap. XVD. — Côte du lioan^o. Baie du cap Lopez. Baie de Yumba ou d*Alvaro -Martinho. Mouillage de la Pointe-Noire Black-Poiut. Baie de Malemba. Chap. XVm. — Côte du C^n^o. Rio-Congo. Chap. XIX. — - C^ôte d'Ang^ola, de Ben^uela j tles de P Ascen- sion et de Sainte-Hélène. Baie de Loanda. Baie de Quicombo ou de Manikicongo. Baie de Lobito. Baie de Benguela. 384 CARTES, PLANS ET VUES Baie Farta. Baie de VEléphant. Baie de Sainte-Marie ou de Santa-Maria. Baie des Mouches Das-Moscas. Baie de Mossamedes ou Little-Fish-Bay. Port Alexander. Baie du Grand-Poisson Great-Fish-Bay. Ile de l'Ascension, Baie de Clarence. Ile de Sainte-Hélène. Chap. 3LX.— Cdtes de la Cimbébasie et de la Hottentotie. Baie de Walwich. Baie Spencer Ile Mercury. Ile Ichaboë. Baie d'Angra-Pequena. Baie d'Elisabeth Ile Possession. Chap. 3LXI»-^Verrltolre anglais du cap de Bonne-Espérance* Baie de Sainte-Hélène et île Dassen. Baie de Saldanha. Baie de la Table. Baie d'Hout. Baie de Simon. False-Bay. Cap des Ai^^uilles et baie de Struys. Chap. 3LXII. — nés éparses de Pocéan jàtlantiqae du Sad. Ile Fernando-Noronha. La Trinidad Ile de la Trinité, Ilots de Martin- Vaz. Iles de Tristan-d'Acunha, lie Diego- Alvarez ou Ile Gough. CARTES-TABLES. Feuille !', comprenant du détroit de Gibraltar au cap Jiihy. — 2e, du cap Juby au fleuve de Sierra-Leone. — 5e, des îles de Los au cap Coast. — 4e, du cap Palmas à la pointe Santa-Catharina. — 5e, de la pointe Santa-Catharina au cap Cross. — 6, du cap Cross au cap des Aiguilles. OE COTES DU tK>RTULÀN; 385 20 VUES DE COTES. Cliap. 3LVI. — nés du golfe de Biaffîra. tî'ernSo^dO'Poo dans TE. S. E Baie de Santa-Isabel Ilha-do-Principe, vue du S. E Ilha-do-Principe, vue de l'O Ile de San-Thomé Baie de Santa-Anna-de-Chaves Mouillage Das-Cabras ;..... Ile d'Anno-Bom Mouillage de San-Antonio-da-Praia. Ile Taptapuga et poehep Do-Passo. . . vue. Chape Xim.— Côte dH lUmngo. Cap Santa-Catbapina 1 Montagnes de Santo-Espipito 1 Environs de la pointe Pedras 2 Environs du cap Yumba ; 3 Cap Yumba t, , 1 Les mamelles de Banda. 1 Pointe Matooti 1 Le gpos morne près la pointe de Banda. .., ; 1 Terres au N. de la baie de Loango 1 Baie de Loango et pointe Indienne. . . ^ 1 Pointe Noire 1 Terres au S. de Luisa-Loango ^ 2 Rivière Kakongo ^ 1 Cap Malemba ,-, * ; . . 1 Baie de Gabenda 1 Trpes entpe Cabenda et le cap Rouge. . ; w 1 Cliap. X. VUI. — Cdte dn Congo. Entrée du Rio-Congo -. 1 Pointe Shark 2 Cap Padrao 2 Cap Enganador 1 Pointe de Mangal-Grande 1 Bois de Mangal-Gpande 1 Baie de Funta et Rivièpe Lelanda 1 Terres au S. de la baie de Funta 1 Terres entre la baie de Funta et la rivièpe de Couza 2 Rivière de Couza 1 Table de Juma 2 Comptoip d'Ambrizette 1 MANUEL.— T. m, 2j 386 CARTES, PLANS ET VUES Monts Aravat 2 vues. Village d'Ambrizette Baie de Loze . Terres de la baie de Loze Entrée de la baie de Loze Mont Bamba • Les Sept-Montagnes-de-Masula Rivière d'Onzo Rivière Lusina Rivière de Dande Baie de Dande Chap* SLIX. —Côtes d'AnfroI»» de llenfaelAi ftles de PAseeii» •ton et de SAimte-Hélène. Terres au N. de la baie de Bango 1 vus. Baie et rivière de Bango 1 ^ Cap Lagostas 3 — San-Paolo-de-Loanda , 2 — lie deLoanda 2 — Cap Ledo 1 — Cap San-Braz i — Cap des Trois-Pointes • l — Cap de la Baleine ou Wliale's-Hcad. 1 — Rio-Logito ou Egypto.. ....... ^ 1 — Ville de San-Philippe-de-Benguela 1 — Bonnet de San-Philippe~de-Benguelar 2 — Baie de TEléphant i — Cap de Santa-Maria 2 — Baie de Mossamedes 1 — CapNegro..., 1 — Sand-CIiff et port Alexander 1 — Ile de l'Ascension 2 — Ile de Sainte-Hélène 3 — Cliap. ILK. — C6te de la CttmbélMMie et de la Hottentotie. Icbaboé 2 vues. Angra-Pequena 3 — - Cap Voltas 1 — Chap. anglais du eap de Bonne-Bqpéranee. Cap Donkins Cap Dejesado Ile Malaga Ilots de Pater-Noster Ile Dassen Ile Robben [ . Montagne de la Table 2 — DE COTES DU PORTULAN. 387 Ville du Gap 1 vue. Le Cap 2 — Cap Hanglip 1 — Terres autour de False-Bay 3 —- Terres de la baie de Simon 4 — Terres dans l'E. de False-Bay 1 — Cap des Aiguilles 3 — C^ap. KOI. -^ Iles épar§es de l'océan Atlantique. Pcnedo-de-San-Pedro 1 — Ile de Fernando-Noronha 2 — Ilots do Martin-Vaz 1 — - Ile de la Trinidad , 2 ~ Ile Tristan-d'Acunha 1 — Ile Gough ou Diego-Alvarez 1 — TABLE DES MATIÈRES. TOME TROISIÈME. Avertissement v Avis * CHAPITRE XVI. Iles du golfe de Bluffra. Fernâo-do-Poo. — Découverte.— Aspect de l'île. — Population. —Baie de Santa-Isabel.— Baie de San-Garlos.— Plateau des sondes, courants, vents, climat, saisons.— Ilha-do- Principe.— Découverte. — As- pect.— Produits.— Population.— Climat.— Pedra-de-Galha.— Baie Das - Cabras.— Baie de San- Antonio. —Ville de San-Antonio.— O-Caroço ou La-Carocha.— Baie Das-Agulhas.— Pedras-Tinhosas ou Os-Frades. — Plateau des sondes.— San- Thomé, aspect, population, produits, ville de San-Thomé.— Ilheo et mouillage Das-Cabras.— Baie de Santa-Anna-de- Chaves.— Las-Sete-Rochas.— Ilha-das-Rolas.— BaiedeSanta-Catharina. —Côte Ouest de San-Thomé.— An no-Bom.— Découverte, aspect, popula- tion.— Mouillage de San-Antonio-da-Praia.—Ilheo-AdSo.— Ilots Fernâo- do-Poo, Santarcm et Escohar.— Routes pour l'île d'Anno-Bom.— Cou- rants.— Ile de San-Mattheus 3 à 7a CHAPITRE XVII. Cdte de lioani^. Cap et île Lopcz.— Rivières Mexias, Fernan-Vas, Paradia.— Baie de Camma.— Pointe de Santa-Catharina.— Rivière de Sette et ville de ce nom.— Collines de Santo-Espirito.— Pointe Pedras.— Cap Yumba, ri- vière et baie de ce nom.— Rivières Matambi et Louziby.— Pointe et ma- melles de Banda, le Gros-Morne.— Pointe et montagne de Kilongo, vil- lage de ce nom.— Montagne de Sa lomba.— Mamelles et rivière de Kil- loo, villages de Kibota et de Bando.— Baie du Loango.— Ville de Booali, village de Kinpookoo, bois de Looboo.— Pointe Noire, baie de la pointe Noire.— Rivière Luisa-Loango. — Rivière de Kacongo.— Villes deKaya et de Boonia.— Pointe et baie de Malemba.— Montagne de Cascaes.— r 390 TABLE Pages. Rivière et banc de Belé.—Baie de Cabenda» ville de Porto-Rico ou de Cabenda.— Pointe Rou^e.— Pointe de Boolambemba.— Banc de Mona- Mazea.—Observations générales sur cette côte, plateau des sondes, sai- sons, brumes, vents, courants, etc 71 à 106 CHAPITRE XVUI. €dte du CJongo. Royaume de Congo. —Provinces deSonhio. de Bamba, de Masula.— Rivières, produits. — ^Rio-Congo, courants de ce fleuve et instructions pour les tra- verser près de son embouchure.— Navigation dans le Rio-Congo.—Pointe Shark. — Cap Padrfio. —Cap Enganâdor.— Pointe de Margale-Bluff.— Bois deMangal-Grande.— Rivière Lelunda.— Montagne et baie de Funta. — Rivière deCousa. — Cap deJuma, table de Juma et baie de ce nom.— Comptoir d*Ambrizette et rivière d'Ambriz. — Montagnes d' Aravat. — Pointe d'Ambrizette.— Villages d'Ambrizette. — Rio-Doee. — Cap Palmas ou du Bosquet.— Rivière de Loze, factoreries et villages dans la baie de Loze. commerce sur ce point.— Rivière de Masula et villages du Petit et du Grand- Masula.— Mont Bamba.— Rivière d'Onzo.— Les Sept-Montagnes-de-Ma~ sula.— Rivière de Lusina.— Baie de Dande, remarques générales sur cette côte, plateau des sondes, courants, saisons, marées, etc.. 107 à 145 CHAPITRE XIX. C3dteft d'ABgola et de Bengnela i ftlee de PAecenetoii et de Sainte-HélèBe. L'Angola, commerce.— Baie de Bango, cap et rivière de ce de Lagostas.— Baie de Loanda.— Ville de San-Paolo-de-Loanda, ressources de cette ville.— Barre de Carimba.— Pointe de Palmarinbas.— Etablis- sement de Tanza.— Baie et fleuve de Coanza.— Remarqnes générales sur la côte d'Angola.— Le Benguela, rivières, provinces qni forment le royaume de Benguela, commerce.— Pointe Noire.— Baie de Mastote. — Rio-Suto.— Cap Ledo.— Cap San-Braz.—Sandy-Bay.— Rivière dé Que- simi.— Ponta - Longa.— Rio-Longo.— Cap du Vieux-Benguela.— Baie Longa.—Rio-Cubo.— Rivière Moroa.— Novo-Redondo et rivière de ce nom.— Baie de Quicombo.— Pointe Rouge.— Pointe de la Téte-de-Ba- leine.— Villages de Quissingo — Anse aux Pigeons.— Rio-Tapado.— Rio-Lagito.— Rivière d'Anha.— Pointe et baie de Lobito.— Rivière et fort de Cata-Bella.— Ville de San-Philippe^ Rivière Bambarnga.— Great- Fish-Bay.— Rivière Nourse. — Cap Ruy-Pirez. — Remarques générales, plateau des sondes, courants, vents, saisons.— Navigation sur la côte d'Angola et de Benguela.—Ile de Montagnes Vertes- Ville de George ou GeorgeVTovni.— Baie de Clarence.— -Atterrage sur l'Ascension, vents, climat, ressources, etc.— Ile de Sainte Hélène. — Découverte,— Pic de Diana.— Baie et ville de James ou James-Town.— Population, ressources.— Banc de Barn.— Banc de Speery, climat, sai- sons, atterrages sur Sainte-Hélène.— Banc d'Antonio Viana 147 à 227 CHAPITRE XX. Côtes de la Ctmbéliasie et de to Hottentotie. Cimbébasie, limites, aspect.— Terra-das-Neves.— Cap Frio.— Baie du cap Frio.— Ile Recorder. — Praia-das-Pedras.— Baie de San-Ambrosio.— Praia- das-Serras.— Cap Cross.— Remarque? générales et navigation sur la côte de la Cimbébasie. — Hottentotie, limites. — Montagnes bleues.— Baie du cap Cross. — Baie Da-Serra.— Baie de la Roche.— Mont Colquoum.— Baie de Walwich. — Rivière de Somerset.— Port Sandwich. — Rivière Bra- vaghul. — Baie de la ConceiçSo. — Ile Hollam-Bird. — Rochers de l'Alliga- tor.— Baie de Spencer.— Ile Mercury.— Baie Hottentote.— Ile d'Ichaboë. —Roches Baie d'Angra-Pequena.—Ile Bross.— Anse de Shearwater.— Rocher d'Angra.— Anse d'Angra.— Ile Shark.— Ile aux Pingouins.— Port Robert.— Roche du Ile Seal.— Baie de Shier- monts.— Anse Mermaid.— Uheo-Secco et baie de ce nom. — Ile Ludovic. —Ilot Bol.— Monte-Deserto.— Ile de Possession.— Roche de l'Héliopolis. —Ile Boyds.— Ile Plumpudding. — ^Baie de la Baleine. — Angras-Juntas. —Fleuve d*Orange.— Cap Voltas et baie de ce nom.— Rivière Koussie. — Remarques générales, saisons, vents, plateau des sondes, cou- rants, etc 229 à 265 CHAPITRE XXI. Territoire anglais du cap de Bonne-Bspérance. Considérations générales, population, commerce.— Baie de Morros-da-Pedra.— Rivière Zwarte-Lintjie, Groëne, Zwarte- Diarn.— Baie de Cochoquas.— Ile Morell.— Rivière des Eléphants.— Baie et cap de Donkins.— Anse Lambert. -Cap Desejado. — Baie de Sainte- Hélène.— Cap Saint-Martin.— Rivière de Berg.— Anse de Saint-Martin. Baie de Pater-Noster.— Ilots de ce nom.— Baie de Jacob.— Roche Du- miny.— Baie de Brentons.— Ilots Bermudas et Franse.— Baie de Sal- danha. — Iles de Malgassen, de Jutten, de Marcus. — Baie de Bavian.— Baie d' Iles Meuwen et Schaapen.— Baies de la Salamandre et deRiet.— Ile Dassen.— Rivière de Madder.— Baie Rock.— Ile Robben. — ^Roche de la Baleine. — Presqu'île du Cap.— Montagnes Muysen, de Constantia, de la Table.— Pic du Diable.— Tête et croupe du Liou.— Pointe Verte.— Phare de la pointe Verte.— Pointe Mouille.— Feu de cette pointe.— Baie de laTable.— Ville du Cap.— Ressources de la ville du Cap et 392 TABLE DES MATIÈRES. Pacet . instructions générales relatives à la baie de la Table.— Plateau des Sondes. —Baie des Trois-Ancres.— Cap Chapman.— Iles Duykcrs. —Rocher Vul- cain.— Baie d'Hout.—Slang-Kaap.— Pointe Rots.— ^ap de Bonne-Espé- rance ou le Cap. —Rocher Diaz.—LeSoufflet.—L'Encluffle.—Gap Hangiip. —False-Bay.— Baies Buffle et de Smith's-Winkle.— Roche et banc du Trident.— Roche Whittle. — Roche L'archc-de-Noé> — Le Ro- main.— Feu flottant du Romain.— Baie de Simon, arsenal.— Baie d'El- sey.— Baie Fish-Hook. — Ile Seal.— Banc d'York. — Rivières Ûrootcze- coë et Stellenbosch.— Baie de Gordon.— Baie Pringlc. — Pic Hangiip. — Remarques et navigation dans False-Bay.— Baie de Sandown.— Baie Walkers.— Iles Dyers.— Cap des Aiguilles, phare du cap de ce nom.— Anse du Saint-Mungo. — Pointe du Northumberland. — Baie de Struys. — Instructions générales pour doubler le cap des Aiguilles. — Saisons au Cap.— Vents dans les environs du Cap.— Plateau des Sondes.— Banc des Aiguilles. — Banc de Canning.— Banc du Télémaque. — Gourants du banc des Aiguilles.— Contre-courant du Gap 265 à 53^ CHAPITRÉ XXIÏ. Iles éparses de Pocétan Atlantique . .*..*;V; . * 383 ERRATA. ^ Page 167, ligne 12, au lieu de du cap Benguela, lisez du cap du Vieux- Benguela. — 255, ligne 4, au lieu de 3 milles, lisez 1 mille Vs environ. — 285, ligne 5 , au lieu de batterie de Charrone , lisez batterie de Ghavone. — 519, manchette, pour la longitude du cap des Aiguilles, au lieu de 190 59/ le'/, lisez 17o 39' W. Paris, impr Paal Dapont. '"''• t . * ' 1 • * ; ^. LiC H 'Vx^; îf >0^ n. * ^ -^ *iÉ tL 'i < -. A M^ i' /. Météo& Marée; 22° Fr. En. La Vendée; Mon séjour dans le Marais poitevin ou en bord de mer. De l'île d'Yeu à la Tranche sur Mer, en passant par les Sables d'Olonne, la Roche sur Yon ou Saint Gilles Croix de Vie, vous trouverez forcément l’hôtel de vos rêves pour votre prochain séjour en Vendée. fs_listing_titre_header. Arrivée . Date . Par ex., 23/08/2022. Durée . Adultes Plan d`action du gouvernement REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE PLAN D’ACTION DU GOUVERNEMENT POUR LA MISE EN ŒUVRE DU PROGRAMME DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE Septembre 2012 SOMMAIRE INTRODUCTION…………………………………………………………………………...………. 1 CHAPITRE PREMIER AMELIORER LA GOUVERNANCE La consolidation de l’Etat de droit………………………………………………………......….… 3 Renforcement de la coordination Gouvernement-Parlement…………………………………. 5 Modernisation de l’administration publique……………………………………………………… 5 Dans le domaine de la généralisation des technologies de l’information et de la communication…………………………………………………………………………… 7 Dans le domaine de l’activité postale……………………………………………….………........ 8 Promouvoir le secteur de l’information et de la communication………………….………...... 9 En matière de culte, de l’enseignement spirituel et de la gestion des Wakfs ……….……… 10 CHAPITRE SECOND CONSOLIDATION DE LA SPHERE ECONOMIQUE ET FINANCIERE Parachever la reforme et la modernisation du secteur financier………….…………..…….. 10 Le système national d’information économique……………………………………….………. 13 La promotion de l’investissement....................................................................................... 13 La valorisation des ressources en hydrocarbures……………………………….……………. 14 Densification de la production d’électricité -électrification rurale et distribution publique du gaz- ……………………………………………………………………… 15 Amélioration de l’environnement industriel et développement des capacités productives... 15 En matière de promotion de la petite et moyenne entreprise……………………………..….. 17 Favoriser le développement des activités touristiques et artisanales…………………...…… 18 Organisation des activités commerciales et lutte contre le secteur informel…………...…… 19 CHAPITRE TROISIEME DEVELOPPEMENT DES INFRASTRUCTURES SOCIO-ECONOMIQUES ET AMELIORATION DU CADRE DE VIE DE LA POPULATION En matière d’amélioration du cadre de vie de la population et de la promotion de la ville. 20 Poursuite du développement agricole et relèvement du niveau de la sécurité alimentaire du pays …………………………………………………………………………………………….……. 21 Développement de la pèche et des ressources halieutiques……………………….....……… 22 Développement des infrastructures de base Dans le domaine des travaux publics…………………………….……………………….……….…. 23 Politique de l’eau infrastructures et ressources……………..…………………….……………….. 24 Promotion du logement …………………………………..……..………………………….….……… 25 Politique des transports…………………………………………………………….…………..…..…… 26 CHAPITRE QUATRIEME DEVELOPPEMENT HUMAIN La promotion de l’emploi et la lutte contre le chômage…………………….…..…………..……… 28 Dans le cadre de la poursuite de l’amélioration de l’environnement du système national d’enseignement et de formation Dans le domaine de l’éducation nationale…………………………………………………….……… 29 Dans le domaine de la formation et de l’enseignement professionnels………………………….. 31 Dans le domaine de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique………………… 32 Promotion de la culture……………………………………………………..……………………….….. 33 Poursuite de l’amélioration de la prise en charge sanitaire du citoyen……………..…..……..… 34 Consolidation et pérennisation du système national de sécurité sociale………………………... 36 Promotion de la solidarité nationale……………………………………………………………..…. 37 Sauvegarde de la mémoire nationale et amélioration de la situation sociale des Moudjahidine……………………………………………………………………………………………… 38 Pour une politique de la Jeunesse et des sports adaptée aux aspirations des jeunes………… 39 CHAPITRE CINQUIEME POLITIQUE ETRANGERE ET COMMUNAUTE NATIONALE ETABLIE A L’ETRANGER 40 CHAPITRE SIXIEME DEFENSE NATIONALE CONCLUSION………………………………………………………….………………………………….. 41 41 INTRODUCTION 1. Le plan d’action que le Gouvernement soumet à votre attention et qu’il s’attèlera à concrétiser sur le terrain, tire son essence du programme de Son Excellence, Monsieur Abdelaziz BOUTEFLIKA, Président de la République qui en constitue la matrice. Les efforts du Gouvernement seront orientés durant cette période, vers la poursuite de la concrétisation des objectifs assignés à chaque secteur dans le domaine de compétence qui est le sien et d’améliorer sensiblement le service public d’une manière générale. 2. La crise à laquelle notre pays a été confrontée durant de longues années a été à l’origine de nombreuses contraintes et de lourds fardeaux qui se manifestent encore sur le quotidien des citoyens, malgré les efforts importants et multidimensionnels entrepris dans le pays à la lumière des profondes et importantes réformes socio-économiques engagées. Ces insuffisances et contraintes concernent notamment, le domaine économique qui souffre encore des pesanteurs qui gênent son essor serein, ainsi que la mise à disposition des citoyens d’un service public de qualité apte à répondre à leurs attentes et à leurs préoccupations. 3. Le Gouvernement, veillera en toutes circonstances, à privilégier les vertus du dialogue et de la concertation. Ce dialogue qu’il veut sincère et fécond, constituera la règle qui prévaudra dans les relations qu’il entretiendra particulièrement avec le parlement. 4. le Gouvernement conduira son action en tenant compte de la nécessité de l’organiser autour des principaux axes suivants - la réhabilitation, le renforcement et la mise à la disposition de services publics de qualité au profit des citoyens ; - la prise en charge des besoins des citoyens, notamment, ceux liés à la demande de logement sous ses différentes formules ; - la relance des activités de la sphère productive nationale à travers la dynamisation et la facilitation de l’investissement qui favorisent la promotion de l’emploi stable et la création des richesses. Le Gouvernement s’engage à poursuivre le rétablissement de la sécurité et l’ordre publics et à mener une lutte implacable contre la corruption et les fléaux sociaux. 5. Il s’attellera, par ailleurs, à réunir les conditions aptes à favoriser la prévalence du civisme. Le Gouvernement veillera, en outre, à conduire une politique de communication efficace permettant d’assurer la mise en place et la consolidation de canaux d’échanges permanents entre les pouvoirs publics et les citoyens sur tous les thèmes d’intérêt national. 6. En outre, le Gouvernement œuvrera à raffermir l’unité nationale, à travers la poursuite et l’approfondissement de la promotion - des préceptes de l’Islam, Religion de l’Etat, à travers la prise en charge des mosquées et de leur mobilisation comme espace de fraternité, d’unité et de civisme, ainsi que l’enseignement du Saint Coran et des Sublimes valeurs ; - de la dimension arabo musulmane de notre identité nationale, à travers la garantie de la place constitutionnelle de la langue arabe, et l’épanouissement de la culture et des valeurs civilisationnelles ; - de l’amazighité comme l’un des ciments de l’identité nationale, notamment dans les domaines linguistique, culturel et médiatique. 7. L’engagement auquel le Gouvernement souscrit consiste à poursuivre la dynamique visant à impulser un nouveau souffle à l’économie nationale pour faire face à la crise mondiale qui a déjà dangereusement et négativement impacté de nombreux pays. Ainsi, il nous faut améliorer et développer nos capacités de production dans tous les domaines et organiser un encadrement efficace de la sphère économique. 8. Une importante ressource financière a été mobilisée et engagée dans les nombreux projets d’équipements publics réalisés ou en voie de concrétisation. Cette disponibilité ne devra, cependant pas, nous éloigner de l’objectif primordial de gestion rigoureuse des dépenses publiques, ainsi que de la prise de toutes mesures et dispositifs visant à lutter contre toutes formes de gaspillages des deniers publics. 9. Dans le cadre de la poursuite de la consécration du processus démocratique axé sur le rôle des citoyens dans la prise des décisions concernant la prise en charge de leur devenir et, compte tenu des élections législatives du 10 Mai 2012, le Gouvernement prendra toutes les mesures pour assurer une préparation efficace du double scrutin local du 29 novembre 2012. Cette étape importante dans l’évolution de notre pays devra être mise à profit pour consacrer et garantir le droit de tous les citoyens à participer librement à cette échéance, à l’effet de désigner en toute transparence les candidats qu’ils choisiront pour conduire la gestion de leurs affaires. En effet, l’Etat de droit que nous œuvrons à concrétiser requiert le concours conjugué des efforts de tous, sans exclusive. Gouvernement veillera à finaliser le processus de réconciliation nationale engagé en Septembre 2005, lorsque le Peuple, souverain, a plébiscité massivement la Charte pour la Paix et la Réconciliation Nationale, dans le souci d’effacer les stigmates de la tragédie » qu’a connue le pays et veiller à ce que la paix et la sérénité retrouvées soient pérennisées, en vue de consolider la cohésion sociale et partant, l’unité nationale. Dans ce cadre, le Gouvernement - continuera à assurer un suivi rigoureux des dossiers de toutes les victimes de la tragédie nationale, jusqu’à la finalisation de ce dossier ; - poursuivra l’application des dispositifs de prise en charge des victimes du terrorisme, particulièrement ses franges les plus fragiles et/ou démunies ; - œuvrera à la mise en place des mécanismes de réinsertion nécessaires à la protection de tous ceux ayant concouru à la lutte antiterroriste et au retour à la paix et à la stabilité ; - restera en permanence à l’écoute des doléances de l’ensemble des victimes de la tragédie nationale, pour leur apporter aide et assistance et les orienter vers les instances habilitées à prendre en charge leurs préoccupations ; - poursuivra résolument la lutte antiterroriste à l’effet de consolider la sécurité nationale ; - mobilisera toutes les forces vives de la Nation, pour maintenir la vigilance citoyenne requise, dans le cadre de la protection des biens et des personnes et de l’instauration d’un climat serein où régneront l’ordre et la sécurité publics. Le Gouvernement œuvrera dans le sens de la consécration d’une Algérie apaisée qui ne ménagera aucun effort pour panser les blessures de tous ses enfants meurtris par les années de violence qu’ils ont vécus. 11. Il s’agit là de l’essentiel du plan d’action que le Gouvernement s’attèlera à concrétiser avec abnégation à l’effet de poursuivre la concrétisation des objectifs tracés dans le programme de Monsieur le Président de la République. Le contenu de ce plan reflète un double souci l’urgence que doit revêtir la concrétisation des actions qu’il recèle et la cohérence de rigueur qui doit prévaloir lors de leur conduite. Cette tâche ne pourra être totalement menée qu’à travers le rétablissement de la confiance du citoyen en l’action du Gouvernement qu’il nous appartient à tous, solidairement, de conquérir en toute sérénité et franchise. CHAPITRE PREMIER AMELIORER LA GOUVERNANCE LA CONSOLIDATION DE L’ETAT DE DROIT 12. La consolidation de l’État de droit et la poursuite de la réforme de la justice ont été érigées en priorité nationale. A ce titre, le Gouvernement s’attèlera à poursuivre cette démarche qui visera, d’une part, à approfondir la mise en œuvre de la réforme de la justice par des actions nouvelles de nature à lui insuffler un bond qualificatif et d’autre part, à en consolider les acquis en menant à bonne fin les actions en cours initiées depuis le lancement du processus. 13. Le Gouvernement s’attèlera à la consolidation et l’approfondissement de la mise en œuvre de la réforme de la justice à travers - la moralisation de la vie publique ; - le renforcement des libertés individuelles des citoyens ; - le renforcement de la lutte contre la criminalité et les phénomènes connexes. 14. Dans le but de renforcer la moralisation de la vie publique et de renforcer la confiance entre l’État et le citoyen, le Gouvernement entend agir à un double niveau - général ; il s’agit de mettre en place les dispositions à même de réguler les rapports des citoyens avec les structures administratives de l’Etat, de juguler les pratiques menant au risque d’arbitraire, de renforcer le dispositif de lutte contre la corruption et l’accaparement des biens publics ; - particulier ; il s’agit d’introduire plus de transparence et de célérité dans le fonctionnement de la Justice par une objectivation plus grande des rapports des justiciables avec l’institution judiciaire et par une conformation plus rigoureuse aux règles de la déontologie judiciaire. 15. Dans ce cadre, le Gouvernent réaffirme sa ferme détermination à poursuivre une lutte implacable et résolue contre la corruption, dans le strict respect du principe de la présomption d’innocence et en garantissant la protection des agents de l’Etat contre toutes tentatives malveillantes. 16. Parallèlement, le Gouvernement œuvrera à parfaire l’architecture juridique nécessaire pour mener à bien cette tâche et développer les synergies entre les organismes de contrôle institués à cet effet, notamment à travers la dotation de l’Office national de lutte contre la corruption de tous les moyens aptes à lui permettre de mener à bien sa noble mission. 17. Pierre angulaire de l’État de Droit, le renforcement des libertés individuelles des citoyens est placé au centre de l’action du Gouvernement qui veillera - au titre de la modernisation de l’Etat, à l’encadrement juridique de l’usage des nouvelles technologies de l’information et de la communication pour en limiter leur atteinte aux libertés individuelles et à la vie privée des citoyens ; - au titre de l’exercice de l’autorité de l’Etat, à l’encadrement des situations exceptionnelles de libertés publiques et individuelles, dûment prévu par la Constitution, par un dispositif juridique destiné à en renforcer leur base légale et à garantir les droits des citoyens. 18. Le Gouvernement entend également renforcer sa vigilance pour contrecarrer toute velléité de porter atteinte aux droits des personnes et de la société. Il s’attachera à renforcer la lutte contre la criminalité qui a pris des formes nouvelles, blanchiment d’argent, crime organisé, cybercriminalité, trafic de stupéfiants… à travers -le réaménagement du système des peines afin de donner plus d’efficience à la répression des crimes et délits ; -une maîtrise plus affirmée du traitement des affaires afin d’améliorer la qualité de la justice et la réponse judiciaire à la criminalité, de préserver l’intérêt général et d’assurer une protection plus accrue des biens de la collectivité nationale et des personnes ; -la mise en place d’une politique innovante de rééducation des détenus dans le cadre de la démarche de défense sociale rénovée tendant à une réintégration et une resocialisation pertinente des détenus en démultipliant leurs chances de retrouver durablement une place dans la vie sociale. 19. Par ailleurs, le Gouvernement s’attachera à consolider les acquis et les bénéfices engrangés par la réforme à travers - le parachèvement de la révision du dispositif législatif qui sera axé sur la révision des deux textes fondamentaux que sont le code civil et le code de commerce. Le droit à la défense sera renforcé de sorte à assurer une meilleure protection des droits et des intérêts des justiciables ; - le renforcement des ressources du secteur tant en ce qui concerne la valorisation des ressources humaines que le développement des infrastructures et des équipements. A ce titre, le Gouvernement poursuivra l’effort de formation des magistrats et leur spécialisation qui sera élargie à travers la mise à profit des opportunités de coopération internationale en la matière et veillera également à l’achèvement du programme d’investissement en cours et à la finalisation des opérations de réhabilitation et de sécurisation des infrastructures existantes, dans le double objectif d’améliorer les conditions de travail du personnel et d’assurer de meilleures conditions d’accueil du citoyen ; - l’amélioration constante du service public de la justice par le renforcement des mesures de facilitation d’accès à la justice, la réduction des délais de traitement des affaires et l’amélioration du taux d’exécution des décisions de justice. 20. Dans cette même perspective, le Gouvernement s’attellera à poursuivre l’œuvre de modernisation de la justice à travers - l’optimisation du rendement des technologies mises en place, ainsi que le lancement de nouvelles prestations ; - l’intensification de la communication pour faciliter l’accès du citoyen aux services offerts par la justice. RENFORCEMENT DE LA COORDINATION GOUVERNEMENT- PARLEMENT 21. Dans le cadre de la poursuite de la mise en œuvre des réformes politiques initiées visant à promouvoir notamment la pratique démocratique et la consécration du pluralisme, le Gouvernement - s’engagera à améliorer et à renforcer sa collaboration avec le pouvoir législatif ; - veillera à la complémentarité de leurs actions et encouragera le débat constructif et la concertation ; - demeurera à l’écoute des préoccupations des membres du Parlement en vue de la prise en charge des problèmes des citoyens ; - œuvrera, aussi à la promotion des canaux de communication entre les membres du Gouvernement et les membres du Parlement ; - s’engagera, en outre, à accorder une attention particulière aux questions écrites et orales et veillera à la célérité de leur traitement et des réponses à leur consacrer. 22. Le Gouvernement initiera, par ailleurs, la révision de la loi organique du 08 Mars 1999 fixant l’organisation et le fonctionnement de l’Assemblée Populaire Nationale et du Conseil de la Nation, ainsi que leurs relations fonctionnelles avec le Gouvernement, en vue de la mise à jour de certaines de ses dispositions, en concordance avec la constitution et la proposition de nouvelles, favorisant le renforcement de la collaboration et de la coordination entre les deux instances, dans le respect du principe de séparation des pouvoirs. MODERNISATION DE L’ADMINISTRATION PUBLIQUE 23. Les efforts qui seront poursuivis dans le domaine de la modernisation de l’administration publique visent à asseoir de nouvelles relations entre l’administration et le citoyen et le renforcement de la confiance entre l’administration et l’administré, action qui s’inscrit dans la dynamique d’approfondissement du processus démocratique. 24. Cet objectif a pour fondement la volonté de répondre aux exigences d’un Etat de droit en mesure de faire respecter la loi, et de garantir les libertés publiques et de satisfaire les besoins exprimés par la population, notamment dans le domaine des services publics de qualité, conformes aux normes modernes. 25. Dans cette perspective les mesures qui seront mises en œuvre visent, à mettre en conformité l’action des pouvoirs publics par rapport aux exigences d’un Etat de droit dont l’action permettra de mettre fin à toutes formes d’abus et de dépassements qui nourrissent les sentiments d’injustice, de frustration et de marginalisation. 26. Ainsi, le Gouvernement s’attellera à déployer un programme d’action fondé sur une stratégie qui englobe les principes essentiels devant encadrer les relations entre l’administration et les citoyens, à savoir, notamment - le droit des citoyens à la sécurité, à la tranquillité et à un environnement serein ; le droit des citoyens à l’information, à la transparence des actes de l’administration et à la protection contre les abus de pouvoirs ; l’amélioration et la simplification des formalités et procédures administratives et l’égal accès de tous au service public ; un meilleur contrôle du citoyen sur les affaires publiques locales. 27. Les lois relatives à la wilaya, à la commune, aux associations, aux partis politiques et au régime électoral, adoptées récemment, constituent autant de jalons qui consacrent la volonté affichée des pouvoirs publics à renforcer le processus démocratique. 28. L’action du Gouvernement sera portée en priorité sur la poursuite et la consolidation du processus des réformes politiques initiées par Monsieur le Président de la République. Dans ce cadre, le premier axe qui sera privilégié vise l’amélioration et la réhabilitation des grands services publics à travers la modernisation de l’administration notamment par - l’amélioration des conditions d’accueil des citoyens et la poursuite de la lutte contre la bureaucratie ; - la modernisation des circuits de demandes en ligne d’actes administratifs dont l’extrait de naissance 12S ; - l’accélération, grâce à la montée en cadence des capacités de production, du passeport biométrique et la poursuite de la délivrance du passeport normal jusqu’en 2015 ; - la mise en place des fichiers des cartes grises ainsi que du permis de conduire et celui des infractions dans le cadre de la mise en œuvre du permis à points ». 29. Parallèlement à ces actions, l’administration centrale intégrera dans ses organisations, des mesures concourant à la reconquête et à la consolidation de la confiance des citoyens à l’égard de l’Etat, à savoir - une meilleure écoute du citoyen ; - la normalisation des procédures existantes et la production d’indicateurs sur la base desquels doivent fonctionner les services publics locaux pour asseoir des demandes légitimes d’amélioration de la qualité du service public ; - la gestion et l’amélioration qualitative des espaces publics actuels. 30. Dans le même contexte, une attention soutenue sera accordée aux services publics locaux de proximité plus particulièrement ceux chargés de l’hygiène et de la salubrité publiques. L’action coordonnée et concertée qui sera conduite visera à redonner à nos villes et campagnes une image autre que celle qu’elle présente aujourd’hui. Elle verra la réunion des conditions nécessaires à la mobilisation de l’ensemble des acteurs du mouvement associatif pour leur permettre d’adhérer pleinement à cette démarche et à susciter leur contribution active à sa réussite. Ainsi et outre le lancement d’opérations d’envergure d’hygiène et de propreté à très court terme, le moyen terme permettra grâce aux mesures réglementaires, organisationnelles et humaines d’engager nos collectivités locales dans une dynamique irréversible de transformation durable des comportements. 31. Cette démarche doit être soutenue par la révision et l’adaptation des dispositifs de formation qui concernent les différents corps de l’administration territoriale. Leur professionnalisme devra être conforté par l’ouverture sur les préoccupations liées à l’hygiène et à la salubrité publique. Les nouveaux exécutifs communaux qui seront issus des élections du 29 Novembre 2012 seront les premiers concernés par cette formation et cette mise à niveau pour les préparer à la gestion des affaires locales, parallèlement à celle qui touchera leurs services techniques. 32. Le deuxième axe concernera l’impulsion à donner à la réalisation du plan quinquennal impliquant l’ensemble des collectivités locales et tous les acteurs locaux, y compris la société civile par l’amélioration du cadre de vie, le bien être social, la création de nouveaux emplois, l’éradication de l’habitat précaire en milieu urbain, l’amélioration des conditions de gestion des projets, l’entretien et la maintenance des infrastructures et des équipements collectifs. La société civile sera mobilisée pour contribuer avec efficacité à la mise à disposition des citoyens des services publics. 33. Parallèlement, la revitalisation des espaces ruraux, ceux du Sud et des zones frontalières devra se concrétiser grâce à la réalisation de nouveaux centres de vie sur le tracé du transfert hydraulique In-Salah – Tamanrasset, la délocalisation d’activités au profit de ces wilayas et une lutte plus intense contre la désertification et la protection des systèmes oasiens, l’extension de la mise en valeur et d’une manière générale la création d’emplois et l’octroi de facilitations de toutes formes. 34. Le Gouvernement favorisera le réaménagement des structures centrales fondé sur le souci d’identification claire des modes d’intervention, des procédures et des responsabilités et qui s’inscrit volontairement dans une exigence d’efficacité, de transparence et de moralisation des processus de décision. A ce propos, un observatoire des relations entre les pouvoirs publics et les citoyens sera créé. Un tel organe issu des recommandations du dossier de la gouvernance locale et les attentes du citoyen » permettra à l’Etat de disposer d’un système de veille et d’alerte précoce sur le climat général entre l’Etat et la société et les tendances d’évolution. 35. L’accent sera mis sur une nouvelle approche de la proximité, qui deviendra la pierre angulaire de la mise en œuvre de l’ambitieux programme de développement local. L’identification de tous les espaces de proximité et leur intégration dans le processus d’adoption et de réalisation des projets répond à la nécessité de déployer le plus largement possible l’action publique de développement et de favoriser en même temps l’ouverture à l’expression des attentes citoyennes en permettant au mouvement associatif et principalement à la jeunesse, d’investir les espaces d’intervention à coté de l’Etat et de saisir toutes les chances qui peuvent les insérer dans la vie active. DANS LE DOMAINE DE LA GENERALISATION DES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION 36. En matière d’édification de la société de l’information, nous nous attèlerons, en premier lieu, à redynamiser l’administration électronique, centrée sur les préoccupations du citoyen et la modernité. La mise en œuvre de la gouvernance électronique pour mutualiser et coordonner les efforts des différents secteurs, la mise en service du Réseau Intranet Gouvernemental et le développement de plateformes de services en ligne, intégrées au portail e-citoyen, constitueront les principales étapes de cet effort. 37. De même, d’autres plateformes offrant des services spécialisés seront développées notamment, le registre de commerce électronique, la télémédecine et le télédiagnostic, le téléenseignement et la télé-éducation cartable électronique et laboratoire virtuel. 38. Afin de généraliser l’usage des technologies de l’information et de la communication, il sera procédé à la relance du programme OUSRATIC, consistant à équiper le citoyen en connexion à haut débit à l’Internet. Cette action sera accompagnée par un programme annuel de formation de citoyens par la mise en place de centres d’alphabétisation numérique, dans un cadre national coordonné et mutualisé. Par ailleurs, cet objectif, qui se fonde sur l’opération pilote réalisée et qui a concerné citoyens, nécessite également, un effort accru pour la connexion des établissements publics à l’internet, dont ceux de l’éducation. 39. Les efforts de couverture nationale par la fibre optique seront poursuivis afin de connecter toutes les communes et les agglomérations secondaires de plus de habitants au réseau national de fibre optique et d’augmenter les capacités d’accès au téléphone et à l’Internet. Ainsi, 2 millions d’abonnés seront raccordés à l’Internet par des accès à haut et très haut débit à l’horizon 2014, venant s’ajouter aux 1,2 million d’abonnés déjà raccordés à l’Internet en technologie ADSL. Un effort particulier sera déployé pour augmenter le taux de relève des dérangements téléphoniques en 24 heures de 70 % en 2012 à 80 % en 2014. 40. En outre, il sera procédé à la mise en œuvre d’une stratégie d’introduction du haut débit, par - l’octroi de licences 3G ; le renforcement des capacités de développement du haut débit fixe de l’opérateur public Algérie Télécom, pour exploiter un réseau expérimental élargi fixe, de technologie évolutive à long terme 4G LTE. Avec les programmes de développement du haut débit fixe d’Algérie Télécom et la mise en œuvre de la 3G et de la 4G, les utilisateurs que sont les administrations, les opérateurs socioéconomiques et les citoyens auront davantage d’accès au haut et très haut débit pour leurs besoins divers. C’est là un objectif majeur à atteindre. 41. Concernant l’activité spatiale, le Centre de Développement des Satellites d’Oran, devra avant 2014, procéder l’assemblage et l’intégration des satellites d’observation de la terre AlSat-2B, jumeau du Satellite AlSat 2A, en orbite depuis juillet 2010 et AlSat-1B. Ces moyens spatiaux permettront de développer des applications thématiques dans le cadre de projets sectoriels couvrant notamment - la prévention des risques majeurs et la gestion de leurs effets, l’aménagement du territoire ; - l’évaluation des ressources naturelles et halieutiques ; - le développement des infrastructures de base. Par ailleurs, l’Algérie mettra sur orbite géostationnaire au courant de l’année 2014, le satellite de télécommunications AlComSat-1. 42. S’agissant du développement des compétences humaines, deux actions fondamentales au regard des besoins existants seront engagées à l’horizon 2014, à savoir - la création d’une école supérieure des télécommunications ; - la transformation progressive de l’Institut National des Télécommunications et des technologies de l’information et de la communication d’Oran, en centre régional d’excellence, avec la collaboration de l’Union Internationale des Télécommunications UIT. DANS LE DOMAINE DE L’ACTIVITE POSTALE 43. Le Gouvernement mettra en œuvre les actions prioritaires suivantes à l’effet d’améliorer l’offre et la qualité des prestations de services au profit du citoyen - l’extension de 300 bureaux de poste par an, soit près de 10 % du réseau postal ; - l’informatisation de bureaux de Poste, soit 1/3 du réseau, ainsi que la poste aux lettres ; - la rénovation de 3 centres de tri régionaux ; - la mise en service de 22 centres de distribution, soit 50% de l’objectif à long terme ; - la généralisation à l’ensemble du réseau du suivi électronique des envois ; - l’acquisition de 800 machines à affranchir intelligentes ; - la transformation des télégrammes usuels en messages WEB au niveau de tous les bureaux ; - la généralisation de la traçabilité du courrier par l’utilisation du système postal international de l’Union Postale Universelle UPU - l’élaboration du dispositif législatif visant à encadrer les activités de Télécommunication et de la Poste. 44. Afin d’améliorer la qualité et la disponibilité des services financiers postaux, il sera procédé à - la réalisation du site de secours du centre informatique national ; - le déploiement de 500 guichets automatiques bancaires et de terminaux électroniques de paiement ; - la production et le renouvellement de 3 millions de cartes CCP à puce ; - la production d’un million de cartes prépayées pour l’instauration du porte-monnaie électronique. 45. Concernant la disponibilité des liquidités dans les bureaux de poste, le Gouvernement devra prendre les mesures urgentes et nécessaires à l’effet d’assurer une meilleure disponibilité des liquidités à travers l’ensemble du réseau postal du pays. Les services financiers postaux préfigurent d’ores et déjà des services bancaires en termes de mise à disposition de moyens de paiement diversifiés au bénéfice du plus grand nombre de citoyens aux petits revenus et de petits porteurs. PROMOUVOIR LE SECTEUR DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION 46. L’adoption récente de la loi organique relative à l’information permet de jeter les jalons d’une organisation moderne du secteur de la communication, fondée sur des normes et référents internationaux. La liberté de la presse, garantie par la constitution, trouve dans le code de l’information, les règles de son plein épanouissement. Le Gouvernement œuvrera, dans cette perspective, à garantir et à consolider le libre exercice des activités et métiers du secteur de l’information. La création prochaine de l’autorité de régulation de la presse écrite et du conseil de l’éthique et de la déontologie consacrera la volonté des pouvoirs publics d’accompagner les acteurs de ce secteur dans cette dynamique de modernisation et de consécration du libre exercice du droit à l’information. Par ailleurs, la formalisation de la loi sur l’audiovisuel consacrera au plan légal l’ouverture du secteur de l’audiovisuel et procédera à la mise en place de l’autorité de régulation de l’audiovisuel qui permettra d’encadrer cette activité. 47. Le Gouvernement poursuivra, par ailleurs, les actions de modernisation du secteur, à travers - la poursuite de la mise en place de la Télévision Numérique Terrestre TNT qui permettra en 2013, de couvrir 85% de la population puis 95% en 2014, les 5% restant seront couverts grâce au satellite ; - l’utilisation du nouveau satellite qui permettra de diffuser jusqu’à 20 chaînes de télévision et ce, dans la perspective de l’ouverture du secteur audiovisuel ; - la poursuite de la réalisation d’imprimeries, notamment dans les régions Sud du pays pour garantir une distribution améliorée de la presse écrite et consacrera le droit du citoyen à disposer de l’information ; - le lancement prochain des travaux de réalisation notamment des sièges de la radio et de la télévision nationale pour lesquels plus de 4 milliards de DA ont été mobilisés ; - la réalisation d’un vaste plan d’investissement dans le domaine des équipements et moyens modernes de diffusion des programmes de radio et télévision pour améliorer leur réception ; - la poursuite du soutien de l’aide à la presse à travers, notamment, la mise en place d’actions de formation et de perfectionnement dédiées aux professionnels de la presse et des médias et du soutien à l’impression des journaux. Par ailleurs, l’élaboration prochaine des lois sur la publicité et sur le sondage d’opinion permettront de parachever le dispositif de modernisation du secteur. 48. Le Gouvernement s’attellera par ailleurs à promouvoir et organiser la communication institutionnelle. EN MATIERE DE CULTE, DE L’ENSEIGNEMENT SPIRITUEL ET DE LA GESTION DES WAKFS 49. La démarche suivie en matière d’affaires religieuses qui a généré une situation de synergie positive notamment entre les mosquées et les institutions de la société civile, continuera à s’appuyer sur la formation des imams et la promotion du discours religieux qui contribuent au renforcement d’une conscience religieuse saine et au développement des valeurs de fraternité et de tolérance et la consolidation de la culture de la citoyenneté. 50. Dans ce cadre, le Gouvernement continuera à mobiliser toutes les énergies pour la consécration des fondements de la référence religieuse nationale et la préservation de la société des idées qui menacent son unité en élevant le niveau de conscience religieuse nationale et en prenant en charge les valeurs spirituelles de tous les citoyens. Le Gouvernement veillera à - encourager l’activité féminine en matière d’orientation religieuse et d’enseignement coranique ; soutenir les Zaouïas afin de leur permettre de poursuivre leur mission d’éducation religieuse et d’enseignement du saint Coran ; accorder les facilités aux jeunes chercheurs pour bénéficier des sciences islamiques et de l’éducation religieuse authentique ; soutenir et encadrer les mosquées et accompagner l’activité des associations religieuses ; poursuivre les actions de restauration et d’entretien des monuments religieux et les anciennes mosquées. 51. Pour les biens wakfs, le Gouvernement s’attellera à l’établissement du ficher national et au règlement juridique des contentieux y afférents. Les efforts de lancement de projets d’investissement contribuant au développement social et économique seront plus soutenus. Des efforts seront également déployés pour l’amélioration des revenus du fond de la Zakat en s’appuyant sur l’amélioration de la qualité des rapports avec les donateurs et les bénéficiaires. 52. Enfin, et pour permettre à nos pèlerins d’accomplir convenablement et dans de bonnes conditions les rites du Hadj et de la Omra, toutes les institutions concernées seront mobilisées pour assurer l’accompagnement et l’orientation religieuse des hadjis et leur fournir les meilleures prestations. CHAPITRE SECOND CONSOLIDATION DE LA SPHERE ECONOMIQUE ET FINANCIERE PARACHEVER LA REFORME ET LA MODERNISATION DU SECTEUR FINANCIER 53. Le Plan du Gouvernement dans ce domaine s’inscrit dans les objectifs tracés pour le quinquennal 20102014, qui visent essentiellement la modernisation de l’administration pour une prise en charge efficace et efficiente des mesures visant l’amélioration de la qualité du service public et ce, à tous les niveaux. Au titre de la réforme budgétaire, le Gouvernement veillera à la poursuite des actions programmées portant notamment sur - la préparation des textes réglementaires pour réviser le droit budgétaire en vigueur ; la production et l’édition des budgets, selon les canevas de la réforme, au titre de l’exercice 2015 ; le déploiement d’un logiciel de préparation du budget de l’Etat, tout en assurant la formation du personnel pour l’exploitation du nouveau système. 54. Au titre de l’encadrement juridique lié à la réforme budgétaire, il sera procédé à - l’actualisation des textes régissant les dépenses publiques ; - la finalisation de l’opération d’extension du contrôle préalable des dépenses engagées à l’ensemble des budgets des communes et des établissements de santé. 55. Au titre de la modernisation de la comptabilité et du circuit de la dépense, le Gouvernement veillera à la mise en œuvre des actions programmées dans le cadre de la modernisation du réseau du Trésor, de la réglementation comptable, du contrôle et de l’inspection des comptables publics et de l’amélioration de la qualité du service public. 56. Concernant la modernisation du réseau du Trésor, les actions à réaliser portent notamment sur le déploiement du système d’information du Trésor qui vise une gestion moderne, sécurisée et évolutive des opérations du Trésor ainsi que sur les mesures à mettre en œuvre en vue d’améliorer les conditions d'accueil des usagers du Trésor public, ainsi que les conditions de travail et d’organisation des services du trésor. 57. Au titre du contrôle de la dépense publique, le Gouvernement entend poursuivre la mise en œuvre des actions déjà engagées portant sur - l’évaluation et le suivi des grands projets initiés au titre du plan quinquennal 2010-2014 ; - la conduite d’études d’évaluation rétrospective de certains grands projets, notamment en termes de retombées et impacts sur l’économie nationale, régionale et locale ; - le renforcement des moyens d’intervention de l’IGF pour lui permettre de contribuer à la sécurisation et à la rationalisation de la dépense publique. 58. Concernant la lutte contre le blanchiment d’argent, il sera procédé au renforcement de l’organisation de la cellule CTRF à l’effet de lui permettre d’accroître son efficacité opérationnelle. Par ailleurs, le Gouvernement s’attellera, dans le cadre du contrôle des finances publiques, à poursuivre les actions portant sur la consolidation des procédures du contrôle interne et le développement d’un programme de lutte contre la corruption. 59. Au titre de la réforme et de la modernisation de l’administration fiscale, le Gouvernement s’attellera à la poursuite et au parachèvement des actions engagées dans le cadre de la réforme du système fiscal et de la mise en place du nouveau schéma organisationnel de l’administration fiscale et de l’amélioration de la qualité des services offerts aux contribuables. Le gouvernement poursuivra la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales 60. Enfin, au titre de la poursuite de la politique de réduction de la pression fiscale, il s’agira de consolider les mesures d’allégements fiscaux et/ou d’exonération pour certains produits alimentaires de première nécessité ainsi que pour l’investissement, la création de richesses et d’emploi. 61. Au titre de la Réforme et modernisation des douanes, le Gouvernement veillera à la mise en œuvre des actions inscrites dans le cadre du programme de modernisation de l’administration douanière adopté par les pouvoirs publics et qui portent sur l’adaptation du code des douanes. Le gouvernement veillera, également, à promouvoir un service public des douanes qui tienne compte de la nécessité d’améliorer la relation douanesusagers. 62. Au titre de la modernisation de l’administration des domaines, le Gouvernement poursuivra la mise en œuvre des actions visant - l’harmonisation et la simplification des procédures et méthodes de travail ; - le renforcement des structures d’accueil et l’amélioration de la qualité de service public ; - la réduction des délais d’établissement des actes de concessions octroyés aux investisseurs et autres opérateurs ; - l’accélération des opérations de remise de livrets fonciers au profit des citoyens. Des actions seront également menées par l’administration des domaines au titre de la promotion de l’investissement. Il s’agit de - l’exonération des actes de concessions des droits d’enregistrement, de la taxe de publicité foncière et de la rémunération domaniale ; - la mobilisation des assiettes foncières nécessaires à la réalisation des programmes d’équipement retenus au titre du programme national de développement logements, équipements publics…. Enfin, tous les moyens seront mobilisés par les Pouvoirs Publics pour permettre le parachèvement des opérations d’établissement du cadastre général avant la fin de l’année 2014. 63. Concernant la réforme bancaire, le Gouvernement veillera, à poursuivre et approfondir les réformes engagées par - la diversification et le renforcement de l’offre de financement en particulier en direction de la PME par l’accélération du développement de l’activité du leasing ; - l’amélioration de la gouvernance des banques par la professionnalisation de leurs conseils d’administration et l’amélioration de leur management. Le Gouvernement veillera également au renforcement de l’intervention des banques dans les dispositifs gouvernementaux de création d’emploi, par la levée des contraintes rencontrées, le renforcement des fonds de garantie, tout comme il accordera une importance particulière à la poursuite du soutien financier à la PME en difficulté avec la contribution de l’Etat. Il s’agit, notamment du rééchelonnement des crédits de ces entreprises avec prise en charge des intérêts par le Trésor. 64. S’agissant de la modernisation des systèmes de paiement, les objectifs d’évolution à moyen terme consistent à - développer le recours aux instruments de paiements IP en substitution de la monnaie fiduciaire ; - lancer le paiement en ligne par carte bancaire et équilibrer le recours aux différents instruments de paiement. 65. Concernant le secteur des assurances, le Gouvernement œuvrera à la mise en œuvre des actions visant à - améliorer la qualité des prestations d’assurances, notamment par la révision des conditions d’agrément des intermédiaires d’assurances ; - stimuler la commercialisation des produits d’assurances par l’introduction de nouvelles formes de distribution des produits d’assurances ; - améliorer les conditions d’indemnisation des assurés. Par ailleurs et suite à l’entrée en application, en 2011, de la séparation entre l’exercice des assurances de dommages et celui des assurances de personnes, le Gouvernement procèdera, en concertation avec les institutions du marché des assurances CNA et UAR, à la promulgation des textes réglementaires devant définir des règles prudentielles, différenciées, pour les assurances de dommages d’une part, et pour les assurances de personnes, d’autre part. 66. S’agissant de la réforme du marché financier, le Gouvernement prendra toutes les mesures nécessaires pour le parachèvement de la réforme engagée à travers - la professionnalisation et la dynamisation de l’activité titres ; - la densification des émissions de titres ; - la consolidation et la modernisation des procédures et du cadre législatif et réglementaire ; - le renforcement des capacités des institutions du marché pour garantir la protection des investisseurs. LE SYSTEME NATIONAL D’INFORMATION ECONOMIQUE 67. Dans son effort de développement, le Gouvernement s’attellera à développer et à mettre en place les instruments et système de prospective portant sur - la poursuite des études prospectives déjà engagées, notamment la vision de développement du pays ; - les instruments de cadrage macro économique ; - les études prospectives sur les marchés des produits d’exportation et ceux objet de fortes importations ; - la mise en place d’un système de veille des tendances économiques et financières internationales. 68. Dans ce cadre, le système national d’information statistique sera renforcé et rénové par - la réactivation et le renouvellement du Conseil National de la Statistique ; - la seconde phase du recensement économique ; - la normalisation et la standardisation de la production statistique ; - la production et la publication d’études et enquêtes statistiques périodiques ; - la formation des cadres statisticiens –économistes. LA PROMOTION DE L’INVESTISSEMENT 69. Le Gouvernement poursuivra les efforts en matière de développement et de redéploiement territorial. Ainsi, l’offre du foncier pour l’investissement devra être améliorée. A ce titre, le programme de réhabilitation et de réalisation de zones industrielles et d'activité engagé sera poursuivi et étendu à travers le pays, notamment le long des axes routiers et ferroviaires. Toutefois, et dans ce contexte, le Gouvernement mènera également une lutte implacable contre toute forme de spéculation du foncier en utilisant tous les instruments juridiques et pénaux en la matière. 70. Par ailleurs, le Gouvernement veillera à réunir les meilleures conditions pour la négociation et la conclusion de partenariats avec des opérateurs de qualité, en vue de moderniser l'outil de production, et de développer la qualité des produits et prestations. Tout en s'inscrivant dans une logique économique, les partenariats contractés intégreront une démarche de responsabilité sociale visant à préserver l'emploi en place et à créer de nouveaux postes de travail. Ces opérations seront menées avec toutes les garanties nécessaires quant au respect des engagements en matière de développement et d'emploi. Le Gouvernement prendra toutes les mesures pour faciliter au maximum l’accès à l’investissement, mais ne se départira pas de sa responsabilité économique. 71. En outre, le Gouvernement s'attachera à assainir substantiellement le climat des affaires et créer les conditions d'attractivité des investissements directs étrangers notamment ceux participant au transfert de technologie, à l’exploitation des ressources naturelles du pays et à la création d’emplois au profit de la main d'œuvre locale. A cet effet, et dans le cadre de la législation en vigueur, les Investissements Directs Etrangers IDE seront encouragés et les procédures y afférentes allégées, à travers le renforcement des capacités de gestion et de suivi des investissements de l’Agence Nationale de Développement de l'Investissement ANDI. Seront également encouragés les IDE favorisant le développement des exportations hors hydrocarbures, dans un cadre préservant en permanence, les équilibres de la balance des paiements du pays. LA VALORISATION DES RESSOURCES EN HYDROCARBURES 72. Le vaste programme d’actions sera renforcé pour intensifier l’effort d’exploration dans les différentes régions du pays afin d’accroître les réserves d’hydrocarbures par nos moyens propres et le recours au partenariat. L’objectif est d’assurer la sécurité énergétique à long terme et de maintenir un niveau d’exportation compatible avec les besoins nationaux en matière de développement économique et social. Cette exploration concernera aussi bien les hydrocarbures conventionnels que les ressources non conventionnelles dont le potentiel semble prometteur. Le recours au partenariat nécessite des amendements à la loi relative aux hydrocarbures pour apporter les incitatifs indispensables que le Gouvernement présentera prochainement au parlement. 73. Le raffinage du pétrole constitue une autre priorité du secteur qui verra au cours des prochaines années, l’achèvement des travaux de réhabilitation, de modernisation et d’augmentation des capacités des raffineries existantes, ainsi que le lancement de la construction de cinq nouvelles unités à Biskra, à Tiaret, à Ghardaia, à Hassi Massaoud et au littoral centre avec un port en eau profonde à même de satisfaire les besoins en carburants pour le long terme. Au cours de la prochaine année, entreront en production deux nouvelles usines de liquéfaction de gaz naturel ainsi que des unités d’ammoniac et d’engrais. Le développement de la pétrochimie verra la réalisation, en partenariat, au cours des prochaines années, de nouvelles unités dans les filières des plastiques, des fibres textiles et du caoutchouc synthétique. 74. En matière de distribution de carburants, l’approvisionnement continu des usagers sera la priorité avec notamment l’achèvement des stations-services le long de l’Autoroute Est-Ouest. De même, pour les GPL, des mesures adéquates sont programmées en relation avec les autorités locales pour éviter les perturbations durant la période hivernale, notamment grâce à la réalisation de nouvelles capacités de stockage, pour l’approvisionnement des zones d’accès difficile. 75. L’amélioration nette du niveau de vie, l’extension rapide du parc de véhicules et de logements ainsi que le rythme de développement économique se sont traduits par une croissance de la consommation énergétique. Aussi, le Gouvernement établira un modèle de consommation rationnelle pour le moyen et long terme, en y incluant un programme ambitieux d’économies et d’efficacité énergétiques. 76. Dans le domaine des mines, une des priorités sera donnée à la création d’emplois par l’ouverture de nouvelles exploitations minières, notamment de plomb-zinc à Sétif, Batna et Béjaia, de baryte à Béchar et d’or dans la wilaya de Tamanrasset. Il est prévu également le doublement de la production de marbre ainsi que la valorisation du sel sur les marchés internationaux. Il sera accordé également une priorité particulière à la concrétisation du projet de la transformation des phosphates dans les wilayas de Tébessa et Souk-Ahras. De même, il sera proposé une révision de la loi minière actuelle, notamment pour accentuer l’effort d’exploration et mettre en évidence de nouvelles ressources. Enfin Il est prévu également la modernisation du service géologique et des instruments nécessaires à cet effort d’exploration. DENSIFICATION DE LA PRODUCTION D’ELECTRICITE-ELECTRIFICATION RURALE ET DISTRIBUTION PUBLIQUE DU GAZ 77. La consommation de l’énergie électrique ayant connu un rythme de croissance exceptionnel au cours des dernières années, il est envisagé la réalisation, au cours des cinq prochaines années, d’une capacité globale de production équivalente à celle qui existe actuellement. Il est retenu, dans ce cadre, la réception de nouvelles centrales durant les deux prochaines années, avec une capacité de plus de MW. Parallèlement, le programme des énergies renouvelables progresse, avec la réalisation au cours des années 2012-2014, de 100 MW en photovoltaïque, 30 MW en éolien ainsi que la réalisation d’une unité de production de panneaux photovoltaïques. Pour améliorer l’approvisionnement en énergie électrique, km de nouvelles lignes de transport et 60 nouveaux postes de transformation, notamment dans les grands centres urbains, seront réalisés d’ici 2014. Ces efforts fournis par l’Etat, permettront d’atténuer voire éliminer toutes les perturbations dues à la surconsommation durant la période estivale. Des dispositions seront prises pour éviter les perturbations en approvisionnement en énergie électrique durant l’été 2013. 78. Le programme d’électrification rurale et de distribution publique du gaz prévoit, à l’horizon 2014, le raccordement, respectivement de et foyers. AMELIORATION DE L’ENVIRONNEMENT INDUSTRIEL ET DEVELOPPEMENT DES CAPACITES PRODUCTIVES 79. Notre pays a consenti des efforts importants en matière d'équipements publics qui se sont traduits par un maillage significatif du territoire en voies de transport et de communication. Le Gouvernement exploitera les nouvelles opportunités d'accessibilité aux régions ainsi offertes, en optimisant le redéploiement des activités productives et en densifiant les tissus locaux de PME au bénéfice des populations, notamment celles les plus déshéritées en matière d'emploi et de développement. 80. Le Gouvernement, conscient des limites d'une stratégie de croissance assise sur la seule dépense publique, marque sa détermination à transformer le régime de croissance en l'orientant vers le développement des secteurs productifs de richesses et de valeur ajoutée, gage de diversification de notre économie fortement dépendante des hydrocarbures. L'investissement productif, notamment, dans le domaine industriel est, porteur de développement technologique et de progrès technique. Plus que toute autre action ou dispositif réglementaire, il a un effet structurant sur le développement économique du pays. Les enjeux du développement industriel deviennent vitaux pour notre nation. Notre pays est enjoint de se positionner dans des délais très rapprochés sur un échiquier régional hautement concurrentiel. Le Gouvernement encouragera le développement des capacités industrielles dans tous les domaines, valoriser les atouts de toutes nos régions et canaliser les énergies par la remise à niveau de l'outil productif en place et la promotion de l'investissement nouveau. 81. La contribution de l'investissement des entreprises à la croissance pose la question de la durabilité des créations d’emplois, telles que favorisées par les dispositifs existants. La véritable lutte contre le chômage requiert des investissements productifs tirés par le secteur des entreprises. Notre pays dispose d'un potentiel important et d'une grande expérience dans le secteur industriel, avec de réelles possibilités de redéploiement. Le secteur industriel s'avère ainsi le moyen le plus puissant de réussir notre intégration dans l'économie mondiale et faire de l'Algérie un pays émergent. 82. La démarche du Gouvernement renoue avec une politique volontariste de développement industriel, afin de sortir d'une situation sous optimale conférant un statut rentier à notre économie. Cette nouvelle approche se fonde sur un développement durable du pays et vise à assurer un environnement macro-économique stable grâce à une ouverture organisée des marchés. 83. L’Etat veillera à renforcer les institutions de régulation chargées de veiller à assurer une juste rémunération aux investisseurs et à combattre l’économie informelle. Il œuvrera à promouvoir les innovations et à favoriser l’émergence de l’économie du savoir. 84. S'agissant du secteur public économique, le Gouvernement veillera à la mise en œuvre des programmes d'investissement mis en place au profit des entreprises publiques dans le but de contribuer davantage à la satisfaction de la demande nationale. 85. Dans le même temps, le Gouvernement s'attellera à renforcer et à encourager par tous les moyens légaux et de manière systématique la production nationale par l'application rigoureuse de la préférence nationale et la promotion des investissements productifs dans tous les domaines par l'orientation de l'acquisition des matériels dans le cadre de soutiens publics à la production locale et la mise en place de cadres de suivi efficaces de respect des normes de qualité et d'origine dans le cadre de l'application des conventions internationales de libre échange. 86. Le Gouvernement est déterminé à développer l'intégration de la production nationale et la substitution aux importations en mettant en place une stratégie concertée permettant de relever les niveaux d'intégration des productions nationale industrielles et d'optimiser l'efficacité et la concurrence de l'industrie locale et sa capacité à répondre aux attentes des consommateurs. Il veillera à promouvoir les filières industrielles présentant un fort potentiel de développement et recelant un intérêt stratégique pour la nation, en réduisant substantiellement le recours aux importations. 87. Le Gouvernement s'attellera à consolider le dispositif institutionnel CKD et SKD dans le but de - rationnaliser l'activité industrielle de montage par des mesures règlementaires encourageant une intégration importante favorisant la remontée des filières et le transfert de savoir faire ; - élargir le dispositif CKD/SKD par un dispositif similaire ciblé sur la sous-traitance industrielle dont l'objectif est de développer et de densifier le tissu industriel. 88. En outre, le Gouvernement veillera au parachèvement des négociations en cours autour de projets de partenariats dans divers secteurs y compris celui de l'industrie mécanique. Il fera aboutir le dossier relatif à l'approche globale de déploiement spatial, sectoriel et organisationnel des entreprises publiques. 89. Le Gouvernement définira une stratégie de promotion de la compétitivité industrielle et de l'innovation. En effet, le soutien à la compétitivité devra s'appuyer sur des objectifs stratégiques visant la promotion de l'économie nationale et des entreprises. L'innovation sera encouragée par la mise en place d'un cadre institutionnel notamment en matière d'intermédiation entre les centres de recherches et universités d'une part et les entreprises d'autre part. Il s'agit également de veiller à instaurer des incitations ciblées et motivantes au développement de la recherche en entreprise et à promouvoir des réseaux de partage et de circulation de l'information technologique. 90. Enfin, le Gouvernement facilitera et soutiendra l'utilisation et l'appropriation des TIC par les entreprises et veillera à la diffusion de l'information relative aux nouvelles techniques de production. Par ailleurs, le développement de l’industrie des TIC participera grandement à la création de richesses. EN MATIERE DE PROMOTION DE LA PETITE ET MOYENNE ENTREPRISE 91. Le Gouvernement ne ménagera aucun effort pour inciter, le capital privé national à s'engager davantage dans l'investissement productif de biens et de services. Il veillera à la concrétisation de l'objectif de création de nouvelles petites et moyennes entreprises, notamment par le développement des capacités nationales de sous-traitance. A ce titre, il veillera à - renforcer les capacités nationales de conseils et d'engineering ; - moderniser les structures de formation en management, y compris par la création d'instituts spécialisés dans la formation et le perfectionnement des managers d'entreprise ; - développer le réseau de pépinières de PME ; - approfondir la concertation et le dialogue avec les associations patronales et professionnelles et de prendre en charge les propositions visant à améliorer le climat de l'investissement. 92. En outre, il œuvrera à développer les capacités d'exportations hors hydrocarbures par - le renforcement des capacités productives des entreprises à fort potentiel d'exportation notamment dans le cadre de la mise en place des consortiums d'exportation ; - le développement du transport de fret et l'amélioration des circuits et procédures ; - l'encouragement à la présence de la production nationale aux foires et expositions internationales ; - l'incitation dynamique au développement du concours de la Chambre nationale du commerce et de l'industrie et de ses démembrements locaux. Les dispositifs d'appui aux exportations seront réévalués et adaptés aux besoins des entreprises. 93. Les mécanismes publics de garantie des crédits bancaires d'investissements des PME seront consolidés et renforcés, les conditions d'accès au crédit pour l'investissement industriel et à la PME seront améliorées, à travers, notamment, la spécialisation de la société publique SOFINANCE dans le financement de projets stratégiques et accompagnement des investisseurs. 94. Concernant la valorisation des ressources humaines dans le secteur industriel et dans les entreprises de manière générale, les dispositifs d'aide à l'insertion professionnelle qui offrent aux entreprises la possibilité de recrutement avec l'appui public de cadres, techniciens et ouvriers qualifiés seront réévalués et inscrits dans une démarche systématique de valorisation du potentiel humain en adéquation avec les besoins des entreprises et les exigences de la compétitivité. A cet effet, l'Institut National de la Productivité et du Développement Industriel INPED sera doté de moyens appropriés. Dans ce cadre, et à court terme le gouvernement veillera à créer - deux écoles de management destinées à la formation des cadres supérieurs d'entreprise ; - une école nationale d'économie industrielle ; - un Institut Supérieur de la Logistique ISLA. 95. En matière d'information industrielle, le Gouvernement veillera à mettre en place au cours du premier semestre 2013, un observatoire de l'industrie et un observatoire de la PME afin de - fournir aux autorités et aux opérateurs des informations de manière durable et fiable ; - susciter l'intérêt pour le développement économique industriel ; - assurer le suivi de la croissance des marchés et des entreprises dans le monde et en Algérie. FAVORISER LE DEVELOPPEMENT DES ACTIVITES TOURISTIQUES ET ARTISANALES 96. Dans cet objectif, le Gouvernement œuvrera à - réunir les conditions d’optimisation de l’investissement dans le tourisme et l’artisanat par notamment des mesures de facilitation de l’accès au foncier au profit des projets touristiques et l’achèvement des études d’aménagement touristique ; - accorder une importance particulière à la formation hôtelière ; - valoriser le potentiel touristique et artisanat existant par l’achèvement de l’opération de modernisation des établissements hôteliers, la promotion de la professionnalisation de la gestion de ces établissements, le développement du thermalisme, l’extension de la nomenclature des activités de l’artisanat et la mise en œuvre de la carte de formation dans les métiers du tourisme ; - œuvrer à la promotion de la destination Algérie ; - promouvoir une stratégie de développement du tourisme domestique avec le soutien des médias, des offices locaux du tourisme et du mouvement associatif œuvrant dans le domaine du tourisme. 97. en matière d’artisanat et d’encadrement des métiers, le gouvernement veillera à - l’intensification des activités artisanales à travers l’institution de mesures de financement appropriées au profit des jeunes artisans couplée à la réduction des importations de matières premières par la substitution des produits importés par des produits disponibles localement ; l’extension de la nomenclature des activités de l’artisanat au travail à domicile et ambulant ; l’adaptation aux besoins de l’économie et des ménages des profils et formation et qualifications des artisans par le renforcement des moyens de formation continue des Chambres de l’artisanat et des métiers; l’adaptation du régime fiscal et parafiscal applicable à l’artisan dans le but de conforter les activités formelles et lutter contre les activités informelles. ORGANISATION DES ACTIVITES COMMERCIALES ET LUTTE CONTRE LE SECTEUR INFORMEL 98. En matière d’organisation, de régulation et d’encadrement du marché, le Gouvernement veillera à améliorer les conditions d’approvisionnement du marché national à travers - le parachèvement du dispositif législatif et réglementaire, relatif à la régulation et à l’organisation du marché ainsi qu’à la protection du consommateur et à la conformité des produits ; - l’élaboration d’un Schéma directeur national des infrastructures commerciales ; - la multiplication des marchés de proximité pour juguler la hausse des prix à la consommation ; - la préservation du pouvoir d'achat à travers des mesures visant à assurer une prise en charge rapide, efficiente et continue de l’ensemble des dispositifs de soutien des prix des produits de première nécessité ; - l’installation du Conseil de la concurrence afin de garantir le libre jeu d’une concurrence saine et loyale entre les opérateurs et de préserver le pouvoir d’achat du consommateur ; - la réduction du commerce informel et le renforcement des circuits de distribution ; - le renforcement du dispositif de protection et d’information du consommateur à travers, d’une part, le développement et la densification du réseau des laboratoires de contrôle de la qualité et de la répression des fraudes et d’autre part, la réalisation du laboratoire national d’essai des produits industriels ainsi que le lancement effectif du réseau d’alerte rapide sur les risques liés à la consommation. 99. En matière de surveillance du marché et de protection du consommateur, le Gouvernement s’attellera à - assurer la protection du consommateur en veillant au respect des règles de salubrité, de sécurité et d’information applicables aux produits et services à travers la surveillance du marché ; - lutter contre toutes pratiques commerciales illicites, notamment celles liées à l’exercice illégal d’activités de production, d’importation et de distribution ; - veiller au respect des prix et des marges des produits réglementés en vue de protéger le pouvoir d’achat des citoyens ; - assurer le libre jeu de la concurrence à travers la détection d’indices de pratiques anticoncurrentielles. 100. En matière d’encadrement du commerce extérieur, le Gouvernement œuvrera à - poursuivre le processus de négociation en vue de l’accession à l’OMC, tout en veillant à la sauvegarde des intérêts du pays. A ce titre, la priorité sera accordée à la réussite des travaux du 11ème round prévu à la fin 2012 ; - suivre la mise en œuvre du nouveau calendrier de démantèlement tarifaire, au titre de l’accord d’association avec l’Union Européenne et le valoriser au profit des entreprises et de l’économie national ; - mettre en place les mesures de protection de l’économie nationale contre les pratiques déloyales à l’importation, notamment en relation avec l’exécution de l’Accord d’Association avec l’Union Européenne ainsi que de la Grande Zone Arabe de Libre Echange ; - mettre en œuvre les propositions émises dans le cadre des travaux de la Tripartite, relatives aux incitations pour la promotion des exportations hors hydrocarbures. CHAPITRE TROISIEME DEVELOPPEMENT DES INFRASTRUCTURES SOCIO-ECONOMIQUES ET AMELIORATION DU CADRE DE VIE DE LA POPULATION EN MATIERE D’AMELIORATION DU CADRE DE VIE DE LA POPULATION ET DE PROMOTION DE LA VILLE 101. Les actions urgentes dans ce domaine visent - la réduction des pollutions, des risques et des nuisances ; la préservation de l'environnement naturel et des espaces verts. l’amélioration et le revêtement des trottoirs et chaussées. le ravalement des façades des commerces, des habitations et immeubles et finitions extérieures des constructions ; - la lutte contre l’accaparement illicite des espaces publics pour le stationnement ; - l’organisation de l’animation de la ville par l’ouverture nocturne des commerces, services et loisirs ; 102. Les actions prioritaires pour l’amélioration de la qualité de service public et du cadre de vie du citoyen couvrent - la gestion des déchets par l’amélioration du rythme de réalisation des Centres d’Enfouissement Technique, des décharges contrôlées, des déchetteries, et centres de tri, l’éradication des décharges sauvages, la modernisation de la gestion des déchets ménagers notamment dans leur collecte, leur tri, leur transport, leur traitement et leu incinération ; - la gestion des déchets des établissements de santé, en leur dotant d’incinérateurs et d’équipements de traitement spécifique ; - la réalisation de centres d’enfouissement spécialisés et de stations de traitement appropriées ; - la généralisation de l’éducation et de la sensibilisation environnementales. 103. La mise en place de Schéma National d’Aménagement du Territoire SNAT constitue le cadre référentiel de la politique nationale d’aménagement du territoire pour les deux prochaines décennies. Il est l’instrument stratégique de planification spatiale et sa mise en œuvre permettra de corriger les déséquilibres entre territoires et permettre d’atténuer les retards de développement. 104. Le Gouvernement œuvrera à finaliser - les études des schémas découlant du SNAT, à savoir les schémas de programmation territoriale ; - les plans d’aménagement de wilayas et les études de maîtrise de la croissance urbaine au niveau des quatre grandes métropoles. POURSUITE DU DEVELOPPEMENT AGRICOLE ET RELEVEMENT DU NIVEAU DE LA SECURITE ALIMENTAIRE DU PAYS. 105. Poursuivre la relance de l’activité agricole à travers la Politique de Renouveau Agricole et Rural vise à assurer la sécurité alimentaire durable du pays et le développement humain équilibré, sans exclusion ni marginalisation dans les territoires ruraux revitalisés. Cette politique s’articule autour de trois piliers complémentaires, à savoir - une gouvernance dynamique du secteur agricole et rural ; - une croissance économique internalisée, soutenue et durable ; - une efficacité accrue des outils et instruments de gestion publique. 106. Dans cette perspective, le programme des actions prioritaires retenues à court et moyen termes vise à toucher l’ensemble des zones rurales. Il s’articule autour -a- de la promotion d’un nouveau cadre de concertation et de partenariat des acteurs professionnels et interprofessionnels par - le renforcement du partenariat public/privé basé sur la redynamisation des Conseils Interprofessionnels par filière et leurs déclinaisons au niveau régional ; - le lancement, à titre pilote, de Pôles Agro-alimentaires Intégrés comme forme d’organisation interprofessionnelle pour ancrer les filières dans une approche territoriale de proximité et dans le but d’assurer une convergence et des relations de confiance entre les différents acteurs ; - la promotion du mutualisme et de l’entraide agricole. -b- du renforcement du dispositif de régulation des produits agricoles de large consommation céréales, lait, pomme de terre, viandes rouge et blanche par - la consolidation des instruments et outils financiers adaptés aux mesures d’intervention à caractère d’urgence dans le cadre de l’adaptation de l’offre et de la demande de produits de large consommation ; - la réhabilitation et l’extension des capacités de stockage afin de garantir des stocks de sécurité pour assurer l’approvisionnement régulier des marchés et réduire au maximum les variations saisonnières des prix des produits agricoles de large consommation ; - le renforcement du système d’information du dispositif de régulation des produits de large consommation par la création d’un observatoire des filières et surtout un système de veille opérationnel d’anticipation. -c- de l’intensification des systèmes durables de production à promouvoir et à généraliser dans les filières agricoles. Ils seront fondés sur - l’amélioration de la productivité des ressources hydriques dans l’agriculture ; - l’extension de l’irrigation partielle ou d’appoint à la sole céréalière menée en mode pluvial. L’objectif retenu pour la sole irriguée à l’horizon 2014 est de 1,6 million ha. La concrétisation de cet objectif permettra de sécuriser près de 70% de la production agricole nationale en volume. A cet effet, les actions suivantes seront mises en œuvre - le développement de l’automatisation et de la mécanisation des filières agricoles afin de répondre, à la baisse de la disponibilité de la main d’œuvre agricole et aux exigences d’une utilisation intensive de la surface agricole utile ; - à rationalisation de l’utilisation des engrais chimiques et protection de la fertilité des sols en favorisant les apports complémentaires de la fertilisation organique et biologique ; - le développement de l’utilisation de semences, plants et géniteurs de qualité et résistant aux effets directs et indirects des changements climatiques ; - la réhabilitation et modernisation des infrastructures d’élevage. -d- de la consolidation des programmes du renouveau rural par - l’accompagnement et l’engagement du portefeuille de projets prévu Projets de Proximité de Développement Rural Intégré –PPDRI- pour 2013/2014 ; la valorisation du portefeuille d’études réalisées et/ou en cours, à concrétiser à travers la mise en œuvre de leur plan d’action ; le recentrage des programmes de développement concernant les bassins versants, la lutte contre la désertification, la gestion et l’extension du patrimoine forestier et la conservation des écosystèmes naturels par la mise en place des indicateurs de suivi et de performance. -e- des outils financiers et procédures de soutien plus efficaces et plus accessibles aux agriculteurs, éleveurs et PME. -f- de la sécurisation foncière des exploitants agricoles. -g- du renforcement des capacités humaines et d’assistance technique. -h- du renforcement institutionnel de l’administration agricole et forestière. DEVELOPPEMENT DE LA PECHE ET DES RESSOURCES HALIEUTIQUES. 107. La démarche du Gouvernement, dans ce domaine s’articule autour - du renforcement de l’organisation des professionnels et des opérateurs économiques ; - du développement des capacités d’accueil de la pêche artisanale et des petits métiers de la pêche, dans les zones particulièrement déshérités du littoral national ; - de la promotion et du développement de l’aquaculture en vue de diversifier les productions nationales et suppléer aux limites d’exploitations imposées par les réserves maritimes des principales pêcheries ; - de l’amélioration des connaissances actuelles sur l’étendue des ressources halieutiques nationales ; - du développement de l’offre de formation ainsi que leur mise en adéquation avec les exigences dans les domaines de sécurité maritime et des configurations d’exploitation des ressources halieutiques en mer mais également, des nouvelles techniques et technologies d’aquaculture ; - du renforcement des dispositifs de contrôle des débarquements de la pêche afin d’assurer un meilleur suivi des statistiques de production de la flottille, organiser les marchés de gros et garantir l’innocuité des produits pêchés. 108. Ainsi, ce plan d’action s’attachera à la concrétisation des mesures suivantes - la poursuite du soutien aux professionnels de la pêche, en tant que partenaires socio-économiques, afin d’améliorer au mieux, leurs capacités dans le cadre d’un développement durable des activités de la pêche et de l’aquaculture ; - la mise en place des dispositifs d’exploitation et d’encadrement des plages d’échouage réceptionnées et parachèvement des travaux de réalisation en cours ; - la finalisation du premier programme de réalisation des halles à marée ; - la mise en œuvre du programme de soutien au développement des activités de l’aquaculture dans le cadre du financement triangulaire ; - la réalisation des travaux de campagnes d’évaluation en mer, des ressources halieutiques nationales ; - l’amélioration des capacités des établissements de formation. DEVELOPPEMENT DES INFRASTRUCTURES DE BASE DANS LE DOMAINE DES TRAVAUX PUBLICS 109. Considérant leur rôle stratégique dans le développement du pays, le Gouvernement poursuivra le programme d’actions visant les objectifs suivants - la réalisation d'un réseau routier moderne et structurant dans le cadre de la mise en œuvre des grandes options d'aménagement du territoire ; - la sauvegarde et la modernisation du réseau routier existant et son adaptation aux exigences de transport et de sécurité ; - l’amélioration du niveau de service du réseau routier par des actions d'entretien et d'amélioration des conditions d'exploitation ; - la maintenance et adaptation des infrastructures maritimes et aéroportuaires en fonction des besoins futurs, ainsi que la création de nouvelles infrastructures maritimes pour le commerce, la pêche et le tourisme. Basées sur les recommandations des schémas directeurs sectoriels routier, autoroutier, maritime et aéroportuaire les actions que le Gouvernement vise à mettre en œuvre portent sur - la préservation et la modernisation d’un patrimoine infrastructurel de plus en plus important ; - la réponse aux exigences du développement économique et social à travers le lancement de plusieurs autres projets structurants. 110. Outre les actions de maintenance, de mise à niveau des infrastructures routières, maritimes et aéroportuaires dont l’importance n’est plus à démontrer, la construction d’un réseau autoroutier moderne et performant, selon les recommandations du schéma directeur routier et autoroutier et son exploitation constituent l’axe majeur de l’action du Gouvernement qui vise - le lancement des travaux de l’autoroute des hauts Plateaux ; - le lancement des travaux de l’autoroute Nord-Sud sur l’axe de 1 ; - le lancement des travaux de 11 liaisons autoroutières sur 836 Km reliant les ports de Béjaia, Oran, Jijel, Mostaganem, Ténès, Skikda et certains chefs lieu de wilaya à savoir Mascara, Laghouat- Djelfa, TiziOuzou et Tipaza à l’autoroute Est-Ouest ; - le lancement du projet de la 4ème rocade sud sur 350 Km ; - le parachèvement de l’autoroute Est-Ouest et la mise en place des conditions de son exploitation, qui couvre les domaines suivants péage, sécurité, viabilité, service et assistance aux usagers et entretien de l’infrastructure. 111. Il est aussi prévu, de parachever les actions inscrites au titre du programme quinquennal 2010-2014, dont notamment - la réalisation des programmes de désenclavement dans le sud Route Transsaharienne branche Malienne entre Silet et Timiaouine 1ère tranche de 200 Km.Achèvement des travaux d’une nouvelle route entre El Bayadh et Adrar sur 325 Km. Construction de la route entre T’Sabit Adrar- Chenachen sur 623 de la route Silet-Tinzaouatine 1ère tranche sur 150 Km ; - l’extension et la préservation du réseau routier sur un linéaire de Km y compris le désenclavement des régions des hauts plateaux et du grand sud ; - la poursuite des travaux engagés au titre de projets d’aménagement visant l’amélioration de la fluidité dans les grands centres urbains à travers la réalisation d’ouvrages d’art viaduc et trémies, ainsi que les évitements de 25 villes dans 18 Wilayas ; - la réalisation de 56 projets d’infrastructures maritimes, dont la construction de 04 nouveaux ports de pêche ; - la réalisation de 30 projets de renforcement et d’extension des infrastructures aéroportuaires ; - l’amélioration du service rendu aux usagers de la route par le renforcement du dispositif d’entretien routier et les interventions lors des intempéries, à travers les maisons cantonnières et les parcs à matériel des wilayas et les 15 parcs régionaux. POLITIQUE DE L’EAU INFRASTRUCTURES ET RESSOURCES 112. L’exigence de l’économie de l’eau et sa valorisation à travers la réhabilitation des systèmes d’alimentation en eau potable, d’assainissement et d’irrigation sera une constante de l’action du secteur des ressources en eau ; l’objectif étant de parvenir à l’amélioration des services publics de l’eau et de l’assainissement. 113. Le Gouvernement s’engage à poursuivre et à consolider des actions engagées, à travers le lancement de 376 nouveaux projets pour parachever les opérations inscrites au titre du programme quinquennal, dont - la réalisation de 15 barrages ; la réalisation de stations de dessalement d’eau de mer ainsi que leur raccordement en aval ; l’extension du complexe hydraulique de Béni Haroun par l’interconnexion de 5 barrages ; les infrastructures d’AEP en aval du barrage de Koudiet Acerdoune ; l’aménagement des hautes plaines Sétifiennes ; le parachèvement du transfert Ain Salah/Tamanrasset ; le transfert des eaux du Chott El Gharbi vers les agglomérations du Sud de Tlemcen, du Nord de Nâama et de l’Ouest de Sidi Bel Abbes ; - la réalisation de plusieurs projets d’adduction en eau potable. 114. S’agissant des projets d’assainissement, le Gouvernement veillera - au lancement des travaux d’aménagement de l’Oued El Harrach ; à l’achèvement du système d’assainissement du grand Alger ; à l’assainissement et protection de la vallée du M’Zab contre les inondations ; à la réalisation du barrage écrêteur de la ville de Annaba contre les inondations ; à la réalisation de 40 nouvelles stations d’épuration des eaux usées STEP ; à la réalisation de projets déconcentrés portant sur des travaux d’assainissement et de protection des villes contre les inondations. 115. En matière d’hydraulique agricole, les grands périmètres irrigués dont les travaux sont en cours de réalisation, permettront l’extension des superficies irriguées et l’amélioration des rendements des réseaux d’irrigation. Par ailleurs, 39 retenues collinaires sont en cours de réalisation alors que 9 autres font l’objet d’une réhabilitation. L’objectif étant d’atteindre 1,6 millions d’hectares irrigués en grande et petite irrigation. PROMOTION DU LOGEMENT. 116. Dans le domaine du logement, le Gouvernement poursuivra ses efforts visant à intensifier la production de logements et inscrira le cas échéant, de nouveaux programmes de logements publics locatifs, compte-tenu de la pression persistante de la demande, pour le logement à caractère social notamment. Dans ce cadre, le Gouvernement veillera en priorité, à concrétiser l’engagement de livrer logements durant la période 2010-2014, sachant que le programme lancé en réalisation s’élève à logements, dont unités sont achevées et sont en cours de réalisation. 117. La consistance globale du programme quinquennal inscrit, est de logements, comprenant - de logements publics locatifs à caractère social, financés totalement par l’Etat, destinés aux citoyens à faibles revenus, dont près de logements sont destinés à l’éradication des bidonvilles ; logements ruraux, auxquels l’Etat accorde des aides financières substantielles, destinées à encourager la fixation des populations rurales ; logements promotionnels, également aidés par l’Etat, destinés aux citoyens à revenus moyens ; Par ailleurs, le Gouvernement lancera un programme additionnel type AADL pour la satisfaction de la demande actuelle. 118. Partant de ce constat, et au regard de l’insuffisance des capacités nationales de réalisation, le Gouvernement veillera à mettre en œuvre les incitations nécessaires y compris l’appel aux moyens de réalisation extérieurs, pour encourager le développement de ces capacités, de sorte à atteindre le plus rapidement possible un niveau d’offre annuelle de logements, qui soit en adéquation avec celui de la demande. Il s’agira précisément d’encourager l’investissement public et privé, pour d’une part valoriser le potentiel existant, qui reste nettement insuffisant par rapport au plan de charge décliné ci-dessus, et d’autre part créer des capacités supplémentaires nouvelles, y compris des sociétés en partenariat avec des firmes étrangères. Des incitations particulières seront prévues pour les wilayas des Hauts Plateaux et du Sud. 119. Le Gouvernement, veillera, à ce que l’ensemble des autorités publiques responsables de la conduite des programmes de logements, soient à l’écoute des préoccupations des citoyens, à travers leur participation à la mise en œuvre des politiques publiques de logements. Il s’agira dans ce cadre de mener un travail d’assainissement à travers la mise en place d’un fichier opérationnel des demandeurs de logements publics à caractère social, permettant de cerner définitivement la demande relative à cette catégorie de logement destinée exclusivement aux citoyens à faible revenu. Par ailleurs, le Gouvernement associera les collectivités locales à la gestion de l’habitat. 120. S’agissant du programme de logements neufs inscrits au titre de la résorption de l’habitat précaire, le Gouvernement veillera à son achèvement dans les délais prévus à savoir la fin de l’année 2014. 121. Dans le domaine de l’urbanisme, le Gouvernement veillera à ce que soit poursuivi et consolidé le processus de révision et de parachèvement des instruments d’urbanisme PDAU et POS en vue de doter les collectivités locales des outils de planification urbaine, nécessaires à la maîtrise et au contrôle de la croissance urbaine. De même que sera poursuivie, avec un meilleur encadrement et contrôle, l’opération d’amélioration urbaine, particulièrement dans les quartiers dégradés. 122. S’agissant du traitement de la contrainte foncière, particulièrement dans les quatre 04 plus grandes villes du pays, le Gouvernement veillera à exploiter toutes les alternatives, y compris la requalification des tissus urbains anciens, qui offrent des potentialités foncières importantes, sous exploitées. D’une manière générale, le Gouvernement œuvrera pour éradiquer l’habitat précaire et satisfaire au maximum la demande en logement. POLITIQUE DES TRANSPORTS. 123. Le programme de développement du secteur des transports fait l’objet d’une attention particulière du Gouvernement puisqu’il est adossé à la politique de développement économique à travers le renforcement du tissu industriel national, et le développement du tourisme et social en atténuant l’enclavement des Hauts Plateaux et l’isolement du Sud tout en intégrant une gestion territoriale coordonnée et harmonieuse au regard du plan d’aménagement du territoire. Le plan d’action qui sera entrepris dans ce cadre sera axé principalement sur - la consolidation des réalisations déjà enregistrées par l’ensemble des sous-secteurs le constituant ferroviaire, urbain, aérien et maritime ; le parachèvement des différents projets en cours de réalisation et/ou en voie de lancement. 124. Il s’agit de poursuivre la mise en œuvre du programme de développement, de modernisation et d’adaptation du réseau ferroviaire aux besoins du développement national. Le Gouvernement accorde la priorité à la poursuite de l’extension et de la modernisation du réseau ferré en termes de dédoublement de voies sur l’ensemble de la rocade ferroviaire nord Est-Ouest », de création de voies nouvelles rocade des hauts plateaux, boucles du Sud et des liaisons Nord- Sud. Il s’agit, également des opérations de signalisation et d’électrification progressive de l’ensemble du réseau ainsi que de l’acquisition et du renouvellement du matériel ferroviaire de transport de voyageurs et de marchandises, et de traction, renforcés par un système de sécurité moderne embarqué. Ce programme sera accompagné par la réalisation de nouvelles gares, la modernisation et la réhabilitation des gares existantes ce qui permettra une augmentation significative des capacités de ce mode de transport, une amélioration de la vitesse et la sécurité de circulation des trains pour évoluer vers les trains à grande vitesse. Il portera notamment sur 77 nouveaux projets, totalisant près de 8 000 km de nouvelles voies. 125. Le transport guidé des personnes constitue également une préoccupation du Gouvernement ainsi, les premières lignes du métro et du tramway d’Alger sont en exploitation ; les études préliminaires du métro d’Oran sont en cours d’élaboration. En parallèle, les tramways d’Oran et de Constantine sont en cours de réalisation, sans oublier que les études de tramway pour quatorze grandes agglomérations sont en cours de validation et le lancement de leur réalisation est échelonné à compter de 2013. 126. Cet effort est accompagné par la création d’une Joint-Venture entre EMA, Ferrovial et Alstom France pour l’assemblage et la maintenance des rames de tramways en Algérie ; le début de production est prévu pour le 4ème trimestre 2013. Une autre Joint-Venture entre EMA, ETUSA et RATP France sera effective à la fin de l’année avec pour objectif l’exploitation et la maintenance des réseaux de tramways d’Alger, Oran et Constantine. 127. Pour ce qui est des télécabines téléphériques et compte tenu de la topographie du terrain relief accidenté, il sera procédé à - la mise en service de la télécabine d’Alger Oued Koriche/Bouzaréah » ; lancement des travaux de réalisation de nouvelles télécabines au niveau d’Alger Bab El Oued / Zghara», de Tizi Ouzou et Constantine 2 lignes ; la rénovation de la télécabine d’Oran ; l’achèvement des études de faisabilité des télécabines des villes de Bejaia, Jijel, Médéa, Oran, Tarf, Souk Ahras et Beni Saf. 128. S’agissant du transport public urbain par bus, à ce jour, 44 établissements publics de transport urbain EPTU ont été créés dans le cadre généralisation de la création des EPTU à l’ensemble des chefs-lieux de wilaya. Pour les 4 wilayas restantes, la création de leurs établissements est prévue pour la fin 2012. 129. L’effort en la matière sera accompagné par le développement de l’infrastructure du transport public de voyageurs à travers - l’achèvement du programme de réalisation de 35 gares routières au niveau des chefs lieux de wilaya dont 11 sont déjà réceptionnées ; l’achèvement des études pour la réalisation de 104 gares routières de différents types ; Sur les 325 stations urbaines inscrites en études dans le programme quinquennal 2010/2014, 35 études sont achevées, 70 études sont en cours et 220 études sont en phase de lancement. 130. En parallèle, dans le cadre de la sécurité routière, les dispositifs réglementaires relatifs, notamment au contrôle de la vitesse des véhicules de transports de voyageurs et de marchandises le chrono tachygraphe ainsi que le brevet professionnel pour les transports lourds de marchandises et les transports collectifs de voyageurs ont été finalisés. Ainsi, la loi sur la circulation routière a été modifiée et complétée pour lutter davantage contre les accidents de la route. Aussi un permis à points a été institué qui entrera en vigueur lorsque les fichiers informatisés des wilayas seront finalisés et interconnectés. Le laxisme routier sera combattu. 131. Dans le domaine du transport aérien les efforts de développement portent sur - la réception de cinq 05 nouvelles aérogares Constantine, Ain Guezzam, El Menéa, Biskra et Jijel dont les travaux sont en voie d’achèvement ; la réception des nouvelles aérogares d’Annaba et de Tamanrasset extension ainsi que la nouvelle aérogare de Bordj Badji Mokhtar ; - la réalisation d’une nouvelle aérogare internationale au niveau de l’aéroport d’Oran Ahmed BEN BELLA ; la poursuite du renforcement et le rajeunissement de la flotte d’Air Algérie et de Tassili Airlines par l’acquisition de nouveaux aéronefs de diverses capacités. 132. Un programme d’exploitation complémentaire a été mis en place à destination des villes de Tamanrasset, Béchar, Tindouf, Djanet, Illizi, In-Salah et Timimoune. Concernant les Hauts plateaux, les dessertes d’El Bayadh, Mascara et Tiaret ont été réactivées. 133. En ce qui concerne le transport maritime, la modernisation et l’extension des infrastructures portuaires sera poursuivie à travers - - - l’achèvement de l’étude pour la réalisation d’un site portuaire dans la zone littorale localisée entre l’ouest d’Alger et l’est de Ténès ; l’achèvement du programme de valorisation du port de Djen Djen constitué de deux projets à savoir l’extension des ouvrages de protection du port et l’étude et la réalisation d’un terminal de transbordement international de conteneur ; la réalisation de 4 nouvelles gares maritimes au niveau des ports de Ghazaouet, Mostaganem, Djen Djen et Annaba ; le renforcement des capacités du Port d’Alger à travers le confortement des terre-pleins de son terminal à conteneurs ; développement du pavillon national à travers l’acquisition de nouveaux navires plus adaptés pour le transport des marchandises ainsi que de deux nouveaux car-ferries de grande capacité 1800 à 2400 passagers et 700 à 800 véhicules ; l’engagement du programme de modernisation et de développement des capacités nationales de construction, de maintenance et de réparation navales. CHAPITRE QUATRIEME DEVELOPPEMENT HUMAIN LA PROMOTION DE L’EMPLOI ET LA LUTTE CONTRE LE CHOMAGE 134. La création d’emplois demeure un des objectifs stratégiques constants de la politique nationale de développement. A ce titre, les efforts visant à atteindre l'objectif de création de trois millions d'emplois durant le quinquennat 2010-2014 seront poursuivis et renforcés. 135. L’amélioration du taux annuel de croissance économique hors hydrocarbures actuel visera la poursuite des programmes publics d’investissements et la promotion d’une économie de production créatrice de richesses et d’emplois, au moyen de - - la redynamisation des filières de l’industrie, du du tourisme, des services et le développement et la promotion des nouvelles technologies de l'information, qui sont autant de filières dans lesquelles notre pays dispose d'un potentiel important et de marchés porteurs ; la poursuite de la mise en œuvre du programme de mise à niveau des entreprises viables, activant dans des secteurs porteurs, à fort potentiel d’exportation et générateurs d’emploi ; une plus grande implication du Fonds national d'investissements dans le soutien à la création de PME ; - la levée des contraintes et la poursuite de l’encouragement de l'investissement productif à travers tout le territoire national, notamment dans les régions du Sud et des hauts plateaux ; l’encouragement de la production nationale en substitution aux importations. La concrétisation de ces mesures est de nature à permettre la création d’emplois économiques durables pouvant se substituer progressivement aux emplois d’attente créés dans le cadre des dispositifs publics de promotion de l’emploi. 136. la contribution des dispositifs de promotion de l’emploi salarié et la création d’activités par les jeunes promoteurs et les chômeurs promoteurs seront poursuivies. Les dispositifs de soutien à la création d’activités seront renforcés à travers l’orientation des projets vers les secteurs productifs et la mise en place de partenariats - entre les micros entreprises et les grands donneurs d’ordre ; avec les universités et les établissements de formation professionnelle pour accompagner les porteurs de projets. 137. En matière de réforme de la législation sociale et préservation du pouvoir d’achat, le Gouvernement veillera à la consolidation des acquis enregistrés en matière de protection des droits des travailleurs et de préservation de leur pouvoir d’achat à travers - la poursuite de la promotion du dialogue social ; l’adaptation du régime d’assurance chômage ; le durcissement des sanctions en matière d’infraction à la législation du travail et de la sécurité sociale ; une meilleure régulation du marché et la poursuite du soutien des prix des produits de large consommation ainsi que la maîtrise des circuits de distribution ; la lutte contre l’inflation. DANS LE CADRE DE LA POURSUITE DE L’AMELIORATION DE L’ENVIRONNEMENT DU SYSTEME NATIONAL D’ENSEIGNEMENT ET DE FORMATION DANS LE DOMAINE DE L’EDUCATION NATIONALE 138. Le Gouvernement axera essentiellement son action autour de la poursuite des actions de rénovation de l’institution scolaire qui compte un parc infrastructurel de plus de établissements accueillant près de élèves encadrés par quelques enseignants et travailleurs. 139. ll poursuivra et renforcera les actions déjà entamées en matière d’approfondissement de la démocratisation de l’enseignement en vue d’assurer, non seulement l’égal accès de tous à l’éducation, mais également la réussite du plus grand nombre, et ce par la réduction des échecs et des déperditions scolaires. Il œuvrera à adapter le processus de réforme à de nouvelles exigences et introduire les améliorations qui s’imposent pour hisser la qualité de l’enseignement et le rendement du système éducatif à la hauteur des objectifs visés, dans un cadre consensuel et apaisé. Le développement de la scolarisation sera organisé de manière à assurer l'amélioration du rendement du système éducatif. Ce rendement qualitatif, exigé par la réforme, nécessite que les indicateurs de scolarisation soient conformes aux normes et standards internationaux. 140. Le plan de développement à moyen terme se fixe comme objectifs de - poursuivre la réforme de l’éducation nationale qui a déjà donné des résultats qualitatifs encourageants et l’orienter vers une harmonisation plus grande avec l’université et la formation professionnelle ; - réduire, voire éradiquer les disparités intra et inter wilayas en termes de ratios relatifs à la scolarisation ; - œuvrer à l’élimination de la double vacation ; - réaliser des infrastructures scolaires nécessaires dans les nouvelles zones d’habitation urbaines érigées à la périphérie des villes ; - normaliser les infrastructures, compléter les équipements, réaliser les logements d’astreintes et doter les établissements en équipements de climatisation conformément à la typologie officielle en vigueur ; - remplacer les établissements réalisés en préfabriqué et amiantés ; - améliorer le taux d’occupation des locaux et d’encadrement des élèves ; - soutenir les activités pédagogiques par l’extension du réseau des infrastructures de soutien et la réalisation d’infrastructures sportives ; - doter les établissements scolaires en équipements didactiques ; - améliorer les conditions de travail des élèves et des enseignants par la réhabilitation des établissements et le renouvellement de leurs équipements et poursuivre le programme d’intervention spécifique visant la mise à niveau des wilayas et des établissements scolaires ; - assurer les conditions optimales de scolarité des élèves du secondaire, issus de la double cohorte. 141. Dans le même contexte le Gouvernement poursuivra la mise en œuvre des mesures visant à - accompagner la réforme par des actions de soutien à la scolarité ; - généraliser les cantines scolaires qui sont au nombre de unités, en faveur de plus de 3 millions d’élèves, et 94% des élèves du sud ; - développer le réseau de transport scolaire ; - généraliser la santé scolaire à tous les élèves par la densification du réseau ; - assurer la gratuité des livres scolaires au bénéfice de plus de 4 millions d’élèves chaque année ; - octroyer la prime de scolarité chaque année à 3 millions d’élèves issus de familles démunies ; - améliorer les conditions socioprofessionnelles du corps enseignant et de renforcer le dialogue avec les partenaires sociaux. 142. L’objectif d’amélioration de la qualité de l’éducation repose notamment sur - - la mise en cohérence des programmes pédagogiques de la réforme ; l’élaboration d’une nouvelle génération de manuels scolaires et une production exceptionnelle de 61 millions de manuels scolaires est mise à la disposition de l’ensemble des établissements scolaires avec la priorité absolue pour les wilayas du sud du pays ; l’amélioration continue de la qualité de l’encadrement par la poursuite des efforts en matière de formation ; le renforcement des actions de soutien pédagogique au profit des élèves à travers les dispositifs de remédiation, de rattrapage et de mise à niveau ; le développement et la généralisation de l’utilisation des TIC au service de la pédagogie, de la formation et de la gestion administrative et pédagogique ; la mise en place d’un dispositif de suivi et d’évaluation des acquis des élèves ; la poursuite de l’application de la stratégie nationale d’alphabétisation ; - la promotion des filières mathématiques et techniques mathématiques ; la promotion et le développement de l’activité de lecture dans les établissements scolaires ; l’amélioration du taux de passage et la réunion de meilleures conditions de déroulement des examens scolaires pour maintenir la dynamique d’amélioration des résultats. DANS LE DOMAINE DE LA FORMATION ET DE L’ENSEIGNEMENT PROFESSIONNELS 143. Dans le cadre du parachèvement des réformes, le Gouvernement poursuivra les actions suivantes - réunir les conditions qui facilitent l’accès à la formation de toutes les catégories sociales, y compris celles qui nécessitent des besoins spécifiques ; - procéder à un déploiement spatial équilibré des investissements en structures de formation à travers l’ensemble du territoire national ; - assurer la satisfaction des besoins du marché national en main d’œuvre qualifiée et favoriser l’amélioration de la qualité du produit de la formation par un meilleur encadrement, une évaluation et l’adaptation des contenus et programmes ; - poursuivre et encourager la valorisation des acquis professionnels des travailleurs et développer les qualifications des jeunes travailleurs pour favoriser leur employabilité ; - réhabiliter les métiers manuels et redynamiser l’insertion professionnelle des jeunes diplômés du système national de formation professionnelle ; - adapter l’offre de formation aux besoins des secteurs utilisateurs au regard des évolutions techniques et technologiques et en adéquation avec les qualifications et exigences professionnelles des métiers. 144. A ce titre, le Gouvernement s’engage à procéder - - au renforcement du cadre législatif et réglementaire régissant la politique nationale de formation professionnelle ; au développement et à la diversification des modes de formation, notamment par apprentissage ; la refonte du processus d’accès à la formation ; la révision de l’orientation des élèves scolarisés vers la formation et l’enseignement professionnels à l’issue du cycle obligatoire ; la révision de la règlementation régissant les diplômes de la formation et de l’enseignement professionnel, la généralisation des actions liées à la formation continue des travailleurs et aux programmes de perfectionnement ; au renforcement du dispositif réglementaire régissant les établissements de formation relevant du secteur privé ; la création de centres d’excellence dans différentes filières de pointe et dans les nouvelles technologies et l’élargissement de la coopération internationale, notamment avec les pays qui ont réussi leurs programmes d’insertion par la formation professionnelle ; un élargissement conséquent des capacités de formation pédagogique et d’hébergement et la réalisation de nouveaux établissements. 145. Par ailleurs, le Gouvernement œuvrera à l’organisation d’actions de formation de proximité en faveur de la femme rurale et en milieu pastoral et semi-nomade par, notamment, l’acquisition et la mise en service de cinq 05 télécentres mobiles pour les wilayas de Tamanrasset, Illizi, Nâama, Adrar et Djelfa. DANS LE DOMAINE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE 146. Le Gouvernement œuvrera pour une consolidation des capacités du système de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique dans son organisation, ses structures, son fonctionnement et sa gouvernance, afin de préparer les meilleures conditions d’accueil d’un effectif prévisionnel de 1,7 millions d’étudiants à l’horizon 2014 et de répondre aux besoins du développement économique et social du pays. Il s’agit d’amener le système de l’enseignement supérieur dans son ensemble, vers une étape qualitative répondant aux exigences d’une formation de qualité. 147. En matière de développement et de consolidation du réseau universitaire, le Gouvernement poursuivra les efforts en matière d’extension du réseau d’enseignement, de recherche et d’œuvres universitaires. En vue d’assurer l’amélioration de la qualité de la formation un effort particulier sera porté sur la réalisation, l’aménagement et l’équipement des espaces idoines. 148. En matière d’encadrement pédagogique et scientifique, le Gouvernement œuvrera pour le renforcement quantitatif et qualitatif de l’encadrement pédagogique et scientifique pour atteindre, à l’horizon 2014 un taux d’encadrement moyen de un 01 Enseignant pour vingt cinq 25 Etudiants. Un effort particulier sera consenti à la formation des formateurs par - - un appui plus soutenu à la formation doctorale dans les établissements universitaires ; la poursuite de l’exécution du programme de formation à l’étranger, au profit des enseignants en finalisation de thèse de doctorat et des étudiants majors de promotion ainsi que le renforcement de la participation des enseignants chercheurs aux manifestations scientifiques nationales et internationales ; l’élargissement de la contribution des compétences scientifiques algériennes établies à l’étranger dans l’effort national de formation et de recherche. 149. En matière de recherche scientifique et de développement technologique, le Gouvernement s’engagera à parachever la mise en place du Système National de Recherche par la réalisation et l’équipement de nouvelles entités de recherche. Il s’agit à court et moyen termes d’une nouvelle programmation quinquennale de la recherche scientifique axée sur l’innovation et le développement technologique et qui appelle l’institutionnalisation de la relation université-entreprise et l’implication effective des secteurs socioéconomiques dans l’activité de recherche et d’innovation. 150. En matière de réforme des enseignements supérieurs, le Gouvernement poursuivra la mise en œuvre de cette réforme par la généralisation de la nouvelle architecture des enseignements à toutes les filières et à tous les établissements universitaires, de développer un système de formation de l’élite pour hisser l’ensemble du système universitaire vers les standards internationaux. Les compétences des universités seront mobilisées pour promouvoir des filières d’excellence à recrutement national et consolider le dispositif Ecoles préparatoires - Ecoles nationales supérieures, destiné à prendre en charge les meilleurs étudiants. L’institutionnalisation de la relation université-entreprise constituera également une des priorités du Gouvernement devant promouvoir l’employabilité et l’insertion professionnelle des diplômés. 151 En matière de réforme des œuvres universitaires, le Gouvernement poursuivra également la mise en œuvre de la réforme déjà entamée dans sa dimension organisationnelle. L’objectif étant de rationaliser la gestion, d’améliorer la qualité des prestations et d’offrir un meilleur cadre de travail et de vie à l’étudiant, condition nécessaire à une formation de qualité. 152. Pour accompagner ces actions, le Gouvernement prendra les mesures de soutien et de consolidation suivantes - - - le développement des TIC par la concrétisation des projets en cours du réseau sectoriel nouvelle génération comme soutien à la pédagogie et plateforme de recherche et d’innovation, du système d’information intégré, du programme de télé-enseignement, de la chaîne universitaire du savoir, du réseau inter bibliothèques universitaires ainsi que le développement de services en ligne en direction du citoyen et de l’administration ; le renforcement de la gouvernance par la mise en œuvre d’actions visant notamment l’amélioration des compétences managériales des gestionnaires des établissements d’enseignement, de recherche et d’œuvre universitaire afin d’asseoir une démarche de qualité et une gestion basée sur les résultats, la redynamisation des organes consultatifs et délibérants de l’organisation universitaire et enfin, la consécration des pratiques d’éthique et de déontologie de la communauté universitaire ; l’amendement du cadre législatif de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et notamment la loi n° 99-05 portant loi d’orientation sur l’enseignement supérieur, modifiée et complétée et la loi n° 98-11 portant loi d’orientation et de programme à projection quinquennale sur la recherche scientifique et le développement technologique, modifiée et complétée. PROMOTION DE LA CULTURE 153 L’action culturelle de l’Etat vise principalement la restauration de l’identité nationale, le raffermissement de la personnalité algérienne, la préservation et la revitalisation du patrimoine culturel, la promotion de la création artistique et la présence de la culture algérienne dans le monde. 154. En matière de patrimoine culturel Le Gouvernement poursuivra avec détermination les opérations de sauvegarde et de valorisation du patrimoine culturel national. Le dispositif institutionnel et organisationnel existant sera renforcé par la création de nouvelles entités chargées notamment de l’archéologie préventive, de la lutte contre le trafic illicite des biens culturels ainsi que de la gestion du patrimoine culturel. 155. A ce titre, les actions prioritaires porteront sur - - le lancement des opérations de restauration de biens mobiliers relevant des musées nationaux ; la poursuite de la restauration du patrimoine immobilier et la mise en œuvre des plans permanents de sauvegarde et de mise en valeur des secteurs sauvegardés ; le classement et la sécurisation de sites et de biens culturels pour consolider le dispositif de lutte contre toutes formes d’atteintes au patrimoine culturel de la Nation ; la poursuite de la réalisation de l’Inventaire général des biens culturels, et l’alimentation de la banque nationale de données du patrimoine immatériel sera renforcée par la mobilisation de moyens matériels et humains ; la poursuite de la politique de classement de nos legs culturels par l’UNESCO, sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité. 156. En matière de soutien à la création artistique et culturelle, le Gouvernement s’attellera à - la poursuite de la dynamique culturelle fondée sur le soutien aux créateurs nationaux et aux acteurs associatifs de la société ; - la finalisation du programme de couverture de toutes les communes du pays par des bibliothèques de lecture publique, par la mise en place de circuits de distribution, par la numérisation des fonds existants ainsi que par la promotion de la lecture publique ; - le développement des industries culturelles, notamment celles du livre et du cinéma, par des mesures de soutien, des mesures fiscales et d’incitations à l’investissement ; - la mise en place de moyens de conservation du patrimoine filmique national ; le renforcement de l’activité théâtrale par de nouvelles infrastructures, dans les arts de la scène et du spectacle ainsi que les arts figuratifs ; la formation artistique et culturelle par l’ouverture de nouvelles filières et formations spécifiques et leur extension aux wilayate du Sud ; l’amélioration des conditions sociale et professionnelle des artistes par des mesures à même de leur offrir de dignes conditions de travail et de stimuler la création. 157. En matière de diffusion artistique et culturelle, l’action gouvernementale consistera à - offrir aux citoyens, dans le cadre d’une politique de culture de proximité, les infrastructures et espaces de pratique culturelle par la récupération des infrastructures culturelles existantes au niveau local ; la relance de l’activité culturelle et scientifique par la multiplication de manifestations artistiques, de colloques, de salons, de foires, d’expositions et de festivals ; la poursuite du soutien à l’activité culturelle, l’impulsion de la créativité et l’intégration de la culture dans la vie des citoyens ainsi que la poursuite de la politique d’institutionnalisation de festivals culturels. POURSUITE DE L’AMELIORATION DE LA PRISE EN CHARGE SANITAIRE DU CITOYEN 158. La protection et la promotion de la santé des citoyens demeureront un des fondements de la politique nationale de santé. A ce titre, elles bénéficient de manière continue du caractère de priorité avec des plans et des programmes nationaux intégrés et intersectoriel. 159. En matière de lutte contre les maladies transmissibles, le Gouvernement poursuivra les efforts engagés pour - - la réduction de la mortalité maternelle et infantile et l’élimination des maladies transmissibles prévalentes ; le développement des actions de proximité ; le développement de nouveaux programmes et plans de prévention en vue d’étendre la protection de la santé aux adolescents, aux personnes âgées et aux catégories de population des milieux éducatifs, carcéral et professionnel ; le développement du dispositif de veille sanitaire. 160. Dans le domaine de la prévention et du contrôle des maladies non transmissibles, le Gouvernement veillera à - mettre en place un cadre de coordination national, multisectoriel pour planifier, suivre et évaluer la stratégie nationale ; développer un système de surveillance et de suivi permettant de disposer de données fiables et standardisées ; promouvoir les interventions destinées à réduire les principaux facteurs de risques ; renforcer le dépistage des maladies non transmissibles prévalentes comme les cancers génitaux et du sein ; développer le dépistage de l’hypertension artérielle et du diabète et des cancers du colo-rectum et de la prostate. 161. En matière d’organisation des soins, la priorité sera accordée - à l’accès des usagers de la santé aux soins spécialisés et aux plateaux techniques d’explorations et de diagnostic ; au désengorgement des centres hospitaliers universitaires et les établissements hospitaliers spécialisés universitaires des grands centres urbains du pays, les hôpitaux chefs lieu de wilaya ; au renforcement des offres de soins spécialisés par l’affectation, notamment, dans le cadre du service civil, de médecins spécialistes et de paramédical, en attendant de stabiliser les effectifs, notamment au niveau des hauts plateaux et du Sud et à la réhabilitation des plateaux techniques de ces établissements. 162. Par ailleurs et sur le plan fonctionnel et opérationnel, des efforts seront déployés pour - le développement des SAMU dans chaque wilaya d’ici la fin de l’année 2013 ; la relance de la formation des CES urgentistes » ; la mise à disposition d’ambulances médicalisées ; la mise en œuvre d’un nouveau schéma organisationnel et la réduction des délais de prise en charge de l’urgence ; l’amélioration de la qualité dans la prise en charge thérapeutique ; la relance du plan ORSEC en 2013 ; l’ouverture d’unités pilotes de gériatrie ; le renforcement de l’hospitalisation à domicile ; la mise à niveau des services hospitaliers délivrant des soins visant à réduire les transferts à l’étranger ; l’encouragement de l’investissement privé dans les zones défavorisées ; le développement d’une gestion managériale contractuelle visant la maîtrise des coûts de santé. 163. En matière de réalisations des infrastructures de santé, le Gouvernement poursuivra la mise en œuvre des actions engagées, dont notamment - le parachèvement et la réception de 80 structures de santé ; la création de 21 services d’urgences médico-chirurgicales et 18 établissements de psychiatrie ; l’augmentation des capacités actuelles en lits de lits supplémentaires ; la création de 29 structures hospitalières dont des centres anti-cancers. 164. En matière de développement, il sera procédé à - - l’intégration de la formation paramédicale dans le système universitaire Licence Master Doctorat et la mise en place des Instituts Nationaux de Formation Supérieure Para Médicale et de sages femmes verra l’initiation de programmes de formations qualifiantes dans les domaines de santé prioritaires ; la régulation des flux de recrutement dans les différentes spécialités ; l’élaboration des programmes de formation initiale à l’émergence de nouveaux métiers de santé ; le développement d’une stratégie de formations d’équipes et d’intersectorialité ; le renforcement de l’appareil de formation initiale avec la réception des nouvelles structures de formation et le développement du réseau des TIC et du E. Learning. 165. Sur le plan pharmaceutique et des équipements de santé, il sera également procédé à - l’amélioration des approvisionnements des établissements publics et des officines ainsi que des circuits de distribution ; l’instauration de la rigueur dans la gestion des stocks au niveau de la PCH et des établissements de santé pour prévenir les pénuries ; le renforcement de la production nationale, la promotion du générique et la réhabilitation de l’Institut Pasteur d’Algérie ; la mise en place de l’homologation, de la normalisation et de la promotion de l’assistance technique des équipements. 166. Sur le plan du système d’information, de l’informatique et de la communication, un site web sera mis en place. Aussi, un dossier électronique médical sera conçu et réalisé afin d’améliorer la qualité des soins, la prise en charge des patients et la gestion opérationnelle des services hospitaliers. S’agissant de la prise en charge médicale des habitants des Hauts plateaux et du Sud, celle-ci sera améliorée à travers le lancement du réseau pilote de consolidation et pérennisation du système télémédecine. 167. Enfin, il sera procédé à l’adaptation de la loi sanitaire de 1985, à travers l’élaboration d’un nouveau projet de loi qui sera introduit en 2013. CONSOLIDATION ET PERENNISATION DU SYSTEME NATIONAL DE SECURITE SOCIALE 168. Dans le cadre de Sécurité Sociale, le Gouvernement s’attellera au parachèvement des réformes engagées visant à consolider et pérenniser le système de sécurité sociale et de retraite à travers la poursuite de l’amélioration de la qualité des prestations par - l’élargissement du champ de couverture de la sécurité sociale à de nouvelles catégories particulières de bénéficiaires ; la généralisation du système du tiers payant pour les soins de santé essentiels grâce au développement du conventionnement avec les prestataires de soins de santé ; l’élargissement aux établissements publics de santé du système de contractualisation ; la réforme de la mutualité sociale en concertation avec l’ensemble des partenaires concernés. 169. La poursuite du programme de modernisation des prestations sociales à travers notamment - l’élargissement de l’utilisation de la carte à puce CHIFFA» de la wilaya d’affiliation à tout le territoire national ; - le développement des prestations de services électroniques à distance ; - le lancement de l’école supérieure de la sécurité sociale dans le cadre la poursuite du programme de valorisation des ressources humaines. 170. La préservation des équilibres financiers du système national de sécurité sociale, à travers - le parachèvement de la réforme de son financement ; la poursuite de l’amélioration du système de recouvrement des cotisations ; la rationalisation des dépenses de santé de la sécurité sociale par la consolidation de la politique de remboursement du médicament contribuant à la promotion de la production pharmaceutique locale et des génériques ainsi que la contribution à la promotion de la prévention des maladies lourdes et coûteuses. 171. Le système national de retraite qui a bénéficié en 2006 de la création du fonds national de réserves des retraites et du renforcement de ses ressources sera adapté progressivement aux évolutions socioéconomiques et démographiques en concertation avec les partenaires sociaux et économiques à l’effet de garantir sa pérennité avec ses fondements actuels de solidarité et à poursuivre l’amélioration du pouvoir d’achat des retraités. PROMOTION DE LA SOLIDARITE NATIONALE 172. La famille constitue le lieu privilégie de réalisation de la cohésion sociale et à ce titre, l’Etat intervient dans toutes les situations qui menacent son équilibre et sa cohésion et particulièrement l’handicap, les difficultés économiques, le chômage ainsi que les maux sociaux de toutes natures. 173. Dans son plan d’action, le Gouvernement s’engage à poursuivre la mise en œuvre - - des actions qui touchent les catégories les plus fragiles de la société l’enfant et la femme en difficultés, la personne handicapée et la personne âgée et qui visent à pérenniser et à consacrer par le droit, la nécessaire solidarité de la Nation à leur endroit ; des actions d’accompagnement et de soutien aux autres catégories en difficulté sociale, avec pour objectif de les sortir durablement de la précarité. 174. A ce titre, il veillera particulièrement à - - - - - l’amélioration des conditions de prise en charge dans les établissements spécialisés ; la poursuite des programmes en faveur de l’autonomie et de l’insertion de la personne handicapée par la généralisation du dispositif portant intégration scolaire des enfants handicapés en milieu ordinaire et à la promotion de leur prise en charge précoce ; le renforcement des dispositifs de la solidarité nationale d’intervention dans le cadre de l’urgence sociale et humanitaire par la création d’une base logistique nationale d’intervention et de secours, renforcée par un mécanisme de veille sociale et l’implication des partenaires concernés ; le renforcement du partenariat avec le mouvement associatif national à caractère socio-humanitaire à travers la mise en place d’un réseau national solidarité Algérie » et l’implication du mouvement associatif ; la refonte du système de formation pour le développement des métiers du social par des programmes élaborés pour la prise en charge des personnes handicapées ; la réforme des dispositifs d’insertion par l’accompagnement social filet social et des dispositifs d’insertion par l’activité économique entrepreneuriat en consacrant le contrôle, le suivi et l’évaluation. L’insertion par l’économique sera rénovée et adaptée aux nouvelles conditions socioéconomiques ; la poursuite de la réflexion pour la définition d’une stratégie nationale de la famille, qui doit cerner les moments de rupture » dans la dynamique d’évolution de la famille algérienne et de ses capacités d’adaptation aux changements. Cette démarche verra l’implication de l’ensemble des composantes de la société. SAUVEGARDE DE LA MEMOIRE NATIONALE ET AMELIORATION DE LA SITUATION SOCIALE DES MOUDJAHIDINE 175. Le Gouvernement continuera à accorder toute l’importance à l’amélioration de la situation sociale, sanitaire et psychologique des moudjahidine et des ayants droit. Il veillera notamment à - la poursuite de la prise en charge médicale des moudjahidine et des ayants droit et de la couverture sociale des catégories non assurées avec l’amélioration des prestations ; - la réalisation et l’achèvement des centres de repos et salles de soins et de rééducation pour les moudjahidine et l’acquisition d’équipements pour les grands invalides ; la poursuite de l’opération de liquidation des pensions des moudjahidine et ayants droit en œuvrant à réviser le point indiciaire de référence ; la poursuite de la prise en charge des frais des services de transports aérien, maritime et urbain. 176. En matière de sauvegarde de la mémoire nationale et de sa valorisation, le Gouvernement poursuivra la réalisation des actions de préservation et de transmission de la mémoire nationale à travers les générations par notamment - - la poursuite de la commémoration des exploits de la révolution à travers la célébration des journées et fêtes nationales ; la publication, la réédition et la traduction des œuvres des grands historiens ; l’organisation de séminaires nationaux et de rencontres locales sur l’histoire de la révolution ainsi que l’enregistrement de témoignages vivants de moudjahidine ; la poursuite des opérations de réalisation du musée national du moudjahid, de musées régionaux et de leurs annexes et de restauration des centres de tortures ; la restauration et l’entretien des cimetières de martyrs et la réinhumation de chouhada ; la réalisation de stèles commémorant des événements historiques et la poursuite de l’opération d’attribution de noms de chouhada, de moudjahidine décédés et d’événements historiques aux édifices, institutions, services publics, places et rues ; l’adaptation du dispositif juridique par la promulgation de textes réglementaires en vue du classement et de la protection des sites historiques attachés à la résistance populaire et à la Guerre de libération. POUR UNE POLITIQUE DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS ADAPTEE AUX ASPIRATIONS DES JEUNES. 177. Dans le domaine de la jeunesse, le Gouvernement œuvrera à - - - l’amélioration des modalités de prise en charge des attentes et des préoccupations des jeunes en matière de loisirs, d’animation socio-éducative, culturelle et scientifique par la poursuite du programme de modernisation des établissements de jeunesse et la diversification de la nomenclature des activités ; le renforcement et la démultiplication des activités liées aux échanges et au tourisme des jeunes par des programmes diversifiés et à fort contenu pédagogique ; le parachèvement du programme de réalisation des établissements de jeunes ainsi que le programme d’aménagement et de réhabilitation du réseau des unités de l’Agence Nationale de Loisirs des Jeunes ANALJ en véritables pôles d’attraction et de loisirs des jeunes ; la consolidation du réseau d’information, de communication et d’écoute des jeunes à travers la généralisation des espaces d’information et d’orientation, ainsi que les cellules d’écoute de proximité ; le renforcement du processus de partenariat avec le mouvement associatif des jeunes et l’amélioration des projets associatifs à travers la poursuite de la mise en œuvre des instruments d’accompagnement, de suivi et d’évaluation des projets associatifs dans les domaines prioritaires de prévention contre les fléaux sociaux et d’incivisme, de sensibilisation, des loisirs de proximité, des échanges et d’apprentissage civique ; - la mise en œuvre d’un cadre de concertation et d’action intersectorielle en matière de jeunesse, appuyé par un dispositif de veille et d’anticipation pour l’adaptation des activités aux besoins des jeunes ; la contribution à la mise en place d’un système d’information sur les jeunes afin de disposer d’un outil d’aide à la décision et éclairant les dynamiques en œuvre observées en milieu de jeunes ; la poursuite de la mise en œuvre des programmes de coopération intersectorielle et internationale. 178. En matière d’activités sportives, le Gouvernement continuera à œuvrer pour - - - la refonte du dispositif législatif régissant le sport, en l’occurrence l’aboutissement de l’avant projet de loi relative à l’organisation et au développement de la formation et des activités physiques et sportives ; le renforcement des mesures techniques, méthodologiques, pédagogiques et logistiques, devant garantir une préparation et une participation qualitative des équipes nationales aux grands événements sportifs, notamment par la mise en exploitation des écoles nationales et régionales de formation sportives spécialisées et du centre de regroupement et de préparation de l’élite ; l’organisation et l’accueil des événements sportifs internationaux, notamment la coupe d’Afrique des nations des U20 en football, la coupe d’Afrique des Nations seniors de Handball ; la consolidation des actions et mesures visant l’intensification et la promotion du sport scolaire et universitaire, du sport pour handicapés, du sport féminin et du sport communal ; la poursuite de la mise en œuvre des mesures de soutien public de l’Etat aux clubs professionnels de football ; l’achèvement des grands ensembles sportifs notamment les quatre grands stades, les sept centres de regroupement et de préparation de l’élite sportive et les trois écoles de formation des talents sportifs ; la mise en place de systèmes et de mode de gestion moderne des grands ensembles sportifs ; le développement de la médecine du sport avec l’extension du centre national de médecine du sport, la création de centres régionaux et la finalisation et l’équipement du laboratoire national de prévention et de lutte contre le dopage ; la définition d’un schéma et la mise en œuvre du mode et des critères de financement des activités sportives dans un objectif de rationalisation de la dépense publique, la mise à niveau du système de formation des ressources humaines, compte tenu des exigences et des normes du sport moderne. CHAPITRE CINQUIEME POLITIQUE ETRANGERE ET COMMUNAUTE NATIONALE ETABLIE A L’ETRANGER 179. Sous l’autorité de son Excellence Monsieur le Président de la République qui arrête et conduit la politique extérieure de la Nation, la diplomatie algérienne s’inscrit dans la fidélité aux principes forgés durant la guerre de libération nationale et elle est en prise directe avec les questions relatives à la stabilité, la sécurité et la coopération mutuellement avantageuse au sein des différentes sphères d’appartenance aux niveaux maghrébin, arabe, africain et méditerranéen. 180. Face aux bouleversements en cours sur la scène internationale, la diplomatie algérienne œuvre au sein des différents fora pour réaffirmer son attachement aux principes cardinaux relatifs à la souveraineté et l’unité des pays, au rejet de l’ingérence étrangère et au respect de la décision des peuples lorsque celle-ci découle de la souveraineté nationale. 181. Sur le plan multilatéral, l’Algérie œuvre pour le renforcement de la coopération internationale sur la base de l’égalité et de l’intérêt mutuel et elle milite en faveur de l’avènement d’un monde multipolaire à travers la refondation du système des nations unies dans ses différents volets y compris le volet des questions de développement et socio-économique connexes. 182. Le Gouvernement s’investira davantage dans la prise en charge des préoccupations de la communauté nationale établie à l’étranger, à travers la réaffirmation de la volonté de l’État à établir de véritables passerelles entre ses ressortissants établie où qu’ils soient et leur pays, dans le souci constant de veiller à la sauvegarde de leurs intérêts, de leur dignité et de leur sécurité ainsi que celle de leurs biens. Un effort particulier sera fait à leur rentrée au pays, en termes de conditions de voyage et d’accueil. 183. Outre la poursuite de l’action consulaire traditionnelle et le parachèvement des opérations d’acquisition, de construction et de réhabilitation de chancelleries, le Gouvernement mettra au centre de son action l’amélioration de la qualité du service public fourni à la communauté nationale à l’étranger. Il s’attèlera ainsi à consolider la démarche entreprise, notamment à travers - l’amélioration des conditions d’accueil de notre communauté établie à l’étranger dans les locaux abritant nos représentations diplomatiques et consulaires ; l’allégement des procédures administratives consulaires ; la célérité dans la délivrance des documents d’état civil et du passeport biométrique à tous les postes diplomatiques et consulaires ; la décentralisation du service de l’état civil et finalisation de l’opération de numérisation et d’indexation des documents de l’état civil 1962-2012. 184. Parallèlement, le Gouvernement œuvrera à mobiliser la communauté nationale à l’étranger pour le développement du pays dans tous les domaines. Dans cette perspective, il veillera à - fédérer les compétences nationales expatriées et veiller à l’émergence d’une diaspora algérienne pour promouvoir les intérêts de l’Algérie à travers le monde ; encourager l’émergence de réseaux communautaires parmi nos ressortissants pour canaliser leur apport en direction du pays ; favoriser l’émergence d’un mouvement associatif communautaire et renforcer la solidarité communautaire ; promouvoir la culture algérienne et sa diffusion. 185. Par ailleurs, le Gouvernement s’attachera à relancer le processus de mise en place du Conseil Consultatif de la Communauté Nationale à l’étranger. CHAPITRE SIXIEME DEFENSE NATIONALE 186. Sous l’autorité de son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef Suprême des Forces Armées de la République, l’Armée Nationale Populaire, agissant dans le cadre de ses missions constitutionnelles de défense de la souveraineté nationale et de l’intégrité territoriale, poursuivra la réalisation des objectifs permanents de modernisation et de professionnalisation des forces armées, dans le respect des engagements souscrits par notre pays et de son attachement à la promotion de la paix aux niveaux régional et international. 187. Le Gouvernement accompagnera et appuiera la mise en œuvre des plans d’action appropriés à la sécurisation de nos frontières terrestres, des espaces maritime et aérien nationaux, ainsi que la poursuite de la modernisation de nos capacités d’intervention. CONCLUSION 188. Conscient de l’ampleur des tâches qui lui sont assignées et de l’importance des attentes de nos concitoyens, le Gouvernement s’engage à ne ménager aucun effort pour la concrétisation du présent plan d’action dans une optique privilégiant la cohésion sociale et le développement socio-économique du pays. Il demeurera attentif aux grands équilibres de l’économie nationale, garants de l’indépendance de la nation et de sa capacité à conduire ses projets futurs de développement. Inscrivant son action dans la continuité de la mise en œuvre du programme de son excellence Monsieur le Président de la République, le Gouvernement entend apporter sa contribution à l’édification d’une Algérie forte et stable, fière de son histoire et de son identité et résolument tournée vers l’avenir et la modernité. Pour la réalisation de ce programme ambitieux et l’atteinte de ces objectifs, le Gouvernement, déterminé et volontaire, compte sur la mobilisation et l’adhésion de tous ; agents de l’Etat, opérateurs économiques publics et privés ainsi que les partenaires politiques et sociaux. Il affiche, en même temps, sa disponibilité à œuvrer en concertation et sans exclusive, avec toutes les bonnes volontés pour le bien des enfants de notre chère patrie.
Grandemarée La Faute-sur-Mer, les plus grandes maréee de 2022 et 2023. Capitaine Marée Horaires de marée dans le monde . Grande marée La Faute-sur-Mer. Les plus grandes marées de 2022 et 2023. Date Coefficient; Coefficient du matin Coefficient de l'après-midi; Vendredi 12 août 2022: 97: 101: Samedi 13 août 2022: 104: 105: Dimanche 14 août 2022: 105: 103: Lundi 15
De nombreux forts coefficients se profilent cette année 2020 sur les côtes de Vendée. Par Franck Hermel Publié le 10 Jan 20 à 1735 mis à jour le 14 Jan 20 à 1357 Les grandes marées sont toujours un spectacle apprécié. ©archives Journal des SablesOn les appelle parfois marées de vives eaux, mais elles sont plus connues sous le nom de grandes marées ». Elles sont toujours attendues avec impatience par le pêcheur à pied et par le promeneur avide de belles images de vagues se cognant contre la 2020 sera fournie en matière de grandes marées. On en dénombrera aux Sables-d’Olonne pas moins de 32 dont le coefficient est égal ou supérieur à 100, dont 20 supérieures à premiers gros coefficients de l’année sont attendus dimanche 12 janvier avec un coefficient de 95. Il faudra attendre février pour les premiers coefficients supérieurs à 11 mars, la plus grande marée aura un coefficient de 117 !Les mois de mars et d’avril seront notamment à aborder avec 12 janvier coefficient 95 pleine mer à 6 h 15 et à 18 13 janvier coefficient 95 pleine mer à 6 h 14 et 18 en ce moment sur ActuFévrierDimanche 9 février 98Lundi 10 février 103 / 106Mardi 11 février 108 / 108Mercredi 12 février 107 / 105Jeudi 13 février 101 / 95 Apprécier les grandes marées demande un minimum de prudence. ©archives Journal des SablesMarsLundi 9 mars 99 / 105Mardi 10 mars 110 / 114Mercredi 11 mars 116 / 117Jeudi 12 mars 115 / 111Vendredi 13 mars 106 / 100AvrilMardi 7 avril 101 / 107Mercredi 8 avril 112 / 115Jeudi 09 avril 117 / 116Vendredi 10 avril 114 / 110Samedi 11 avril 104 / 97MaiMercredi 6 mai 97 / 102Jeudi 7 mai 106 / 108Vendredi 8 mai 108 / 107Samedi 9 mai 105 / 101Dimanche 10 mai 96JuinVendredi 5 juin 95Samedi 6 juin 95AoûtJeudi 20 août 99 / 101Vendredi 21 août 103 / 104Samedi 22 août 103 / 100Dimanche 23 août 96SeptembreJeudi 17 septembre 98 / 104Vendredi 18 septembre 109 / 112Samedi 19 septembre 113Dimanche 20 septembre 111 / 107Lundi 21 septembre 101 / 95 Sur la grande plage des Sables-d’Olonne, l’été. ©archives Journal des Sables.OctobreJeudi 15 octobre 96Vendredi 16 octobre 103 / 108Samedi 17 octobre 112 / 115Dimanche 18 octobre 115/ 114Lundi 19 octobre 111 / 107Mardi 20 octobre 100NovembreSamedi 14 novembre 100 / 104Dimanche 15 novembre 107 / 109Lundi 16 novembre 109 / 108Mardi 17 novembre 105 / 101Mercredi 18 novembre 96Cet article vous a été utile ? Sachez que vous pouvez suivre Le Journal des Sables dans l’espace Mon Actu . En un clic, après inscription, vous y retrouverez toute l’actualité de vos villes et marques favorites. Lescaractéristiques du surf et le timing de la marée sont calculés pour La Tranche sur Mer. Une nouvelle prévision est émise toutes les 6 heures à www.surf-forecast.com. Voir infos détaillées et graphiques des marées. Le vent de terre à La Tranche sur Mer souffle du NW. Weather. Nous en avons tous été témoins un jour ou l'autre, les baïnes sont un redoutable piège à baigneurs et même à surfeurs. Le danger des baïnes vient essentiellement du fait qu'elles se présentent sous la forme de bassines d'eau calme et donc attirantes car apparemment non dangereuses. Cependant sous leur surface, un fort courant est présent... La formation des baïnes L'origine du mot baïne vient de l'occitan et signifie "petite bassine".Ces bassines-baïnes se forment au gré du vent, des courants et des vagues. La plupart des baïnes ont une ouverture orientée vers le sud. Ceci est du à plusieurs facteurs dominants le vent de NW, les vagues orientées NW et le courant nord-sud. Il est aussi possible de trouver des baïnes avec des ouvertures vers le nord mais elles sont beaucoup plus rares et souvent consécutives à du vent, des vagues venant du SW. Les baïnes sont indissociables des bancs de sable. Sans bancs de sable, pas de baïnes. Vous pouvez trouver ici un article sur les différents types de bancs de sable. Les différentes formes de baïnes Le fonctionnement des baïnes La baïne-bassine proche de la plage récupère les masses d'eau provenant des vagues qui déferlent sur les bancs de sable plus au large. Cette eau s'accumule dans la bassine puis s'évacue ensuite par une des ouvertures de la baïne qui est beaucoup plus étroite que le diamètre de la baïne en question. Ce canal d'évacuation plus étroit a pour effet de générer un courant puissant qui varie en intensité en fonction de la marée. A marée basse, la bassine est peu remplie, le courant y est faible à modéré. A marée haute, la bassine est remplie, le courant y est modéré à fort. De plus, le courant est beaucoup plus fort sur une marée descendante que sur une marée montante. Dans les situations de fort courant, on estime sa vitesse à 1,50 m par seconde, presque la même vitesse que des nageurs du 100 mètres brasse olympique. Un nageur normal nage en 1 m/seconde au plus… Une fois passé le canal d'évacuation, le courant se dissipe vers le large en devenant faible. Le fonctionnement typique d'un baïne. Comment reconnaitre les baïnes A marée basse, une baïne forme un creux sur la plage. Un peu d'eau peut y stagner alors que la plupart de la plage est à sec. A marée haute, une baïne se présente sous une zone d'eau calme où les vagues ne déferlent pas. La couleur de l'eau y est plus sombre. Il peut y avoir des déchets, des débris stagnants. Les dangers liés aux baïnes Les deux principales situations dangereuses sont 1 - se baigner dans une zone d'eau calme mais en pleine baine.C'est un danger du type "faux semblant". On pense que l'endroit calme est sûr mais c'est tout le contraire. Sous sa surface apparemment calme, la baine recèle en profondeur un fort courant. A marée basse, le danger est faible, la bassine n'est pas remplie et tant que le niveau d'eau ne dépasse pas la taille d'une personne, on peut sortir de la baïne en marchant. C'est le cas pour un adulte, pour un enfant la situation est différente. A marée haute, le danger est important, la bassine est remplie et dés que l'eau dépasse la taille d'une personne, il devient très difficile de rejoindre le bord. Le fort courant vous emporte vers le large sans que vous puissiez résister. Ceux qui essayent, se fatiguent, paniquent en sentant que le courant est plus fort qu'eux, perdent leur lucidité…on connait tristement la suite. La baïne est un parfait exemple de faux semblant 2 - Se retrouver sur un banc de sable qui devient un ilot avec la marée montanteC'est un danger qui vous prend par surprise. A marée basse, on vient jouer, se baigner juste devant les vagues, sur le banc de sable mais avec dans son dos la baïne. Sur une marée montante, la baïne-bassine se remplit rapidement alors que sur le banc de sable en forme de dôme, le niveau d'eau monte plus lentement. Lorsque l'on se rend compte que la marée monte et qu'il faudrait reculer un peu, le chemin du retour est barré par la baïne. Les gens décident alors de traverser cette cuvette apparemment calme et se retrouvent emportés par le courant. Vous connaissez la suite... Le danger des ilôts Solutions aux dangers des courants de baïnes Comme nous avons vu un peu plus haut, la vitesse du courant de baïne est estimé à 1,50m par seconde. Une vitesse supérieure à celle d'un nageur moyen. Partant de ce constat, une fois que l'on est pris dans un courant de baïne, c'est trop tard, on ne peut que se laisser emporter. Les courants de baïnes s'estompent au large Deux solutions s'offrent à vous en fonction de vos capacités de nage et de la situation dans laquelle vous vous trouvez. 1 - vous nagez très rarement. Si vous êtes pris dans un courant de baïne, la seule solution est de se laisser emporter sans faire d'efforts. Le courant vous éjectera de la baïne, vous fera passer la barre des vagues, puis une fois au large, vous pourrez faire des signes et attendre que l'on vienne vous chercher. Une fois de plus, l'attitude à avoir est inhabituelle, se laisser emporter par le courant, aller vers des vagues, vers le large…même si cela semble dangereux, c'est la meilleure solution !!.Si vous vous retrouvez sur un ilôt cerné par la baïne, faites de grands gestes, restez sur le banc de sable le plus longtemps possible. Si le courant de baïne vous emporte, appliquez la solution ci-dessus. 2 - vous nagez vous êtes pris dans un courant de baïne, vous pouvez vous laisser emporter par le courant tout en nageant parallèlement à la plage vers le sud. Comme toute baïne est bordée de bancs de sable, en nageant ainsi, vous retrouverez rapidement un endroit où vous aurez pied. Dans tous les cas, ne pas s'épuiser, si vous voyez que cela ne marche pas, laissez vous vous vous retrouvez sur un ilôt cerné par la baïne, faites de grands gestes, restez sur le banc de sable le plus longtemps possible. Si le courant de baïne vous emporte, appliquez la solution ci-dessus. Les courants de baïnes et le surf Les courants de baïne sont un manège utile pour les surfeurs. Un vrai bonheur à utiliser quand on sait s'y prendre. Cela évite de se fatiguer tout en franchissant la barre des vagues rapidement. Utile aussi après avoir surfé une vague, on se remet dans le courant pour repartir au large sans effort. Vous trouverez ci-dessous un shéma type lors d'une situation de baïne ouverte vers le sud, avec une houle de NW et du vent faible. L'utilisation des courants de baïnes en surf En bleu, vous avez un système de courant typique sur une vague en droite, en orange, le système de courant typique sur une vague en cercles représentent l'endroit idéal pour se mettre à l' toutes les baïnes sont différentes, ses courants peuvent changer sensiblement. Faites attention à la force et à direction du courant dés que vous rentrez dans l'eau. N'hésitez pas à lâcher votre planche pour voir dans quel sens le courant l'emporte. Ceci est applicable au bord, au large, etc…Prenez aussi des repères que vous regardez toutes les minutes pour voir dans quel sens vous êtes emportés. Quoi qu'il en soit, à Lacanau, il y a tout le temps du courant. Apprivoisez le pour lutter le moins possible et ensuite vous en servir à bon escient. En conclusion Pour éviter de vous retrouver pris dans un courant - baignez-vous entre les drapeaux destinés à la baignade ou dans les vagues sur la baignade n'est pas surveillée restez là où vous avez pied ;- soyez attentif aux panneaux de signalisation ;- apprenez à connaître les courants et les baïnes ;- apprenez à repérer une baïne ;- ne nagez jamais dans une baïne. Et retenez bien, que le courant de baïne, que l'on soit à la nage ou en surf, c'est plus fort que vous !!. Retrouvez ici les explications sur les courants de baïnes par le Conseil Général de Gironde. What you need to know to swim safely Lo que es necesario saber para bañarse sin peligro Was man wissen muss um ohne gefahr zu schwimmen Sources Retrouvez toutes les infos sur les spots de Lacanau ici. Jeff Lacanau Surf Info - Météo Plage GIkJt. 368 193 104 412 207 465 98 127 465

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