antoinejuste la fin du monde. By. savage axis 10 round magazine. 0
Vincent Cassel Antoine dans Juste la fin du monde de Xavier Dolan Louis retourne dans sa famille aprĂšs douze ans d’absence Douze ans que j’y suis pas allĂ©. Douze ans que tu peux vraiment pas les saquer dis donc. Saquer, non. La famille quoi. Il arrive qu’on laisse chez des gens dont on ne comprend pas qu’ils nous soient proches ou reliĂ© par le sang et dont on s’éloigne, volontairement. Douze ans. Et tout Ă  coup, l’idĂ©e d’un dĂ©jeuner, rattraper le temps perdu, non. PrĂ©venir du temps qu’il reste. Douze ans, c’est long. Et rien, depuis. La mĂšre si, quelquefois. Et ma sƓur, que je connais Ă  peine qui n’avait que dix ans quand je suis parti. La belle-sƓur aussi, femme de mon frĂšre, charmante Ă  ce qu’on dit. Et puis mon frĂšre. Et pourquoi avoir peur d’eux au fond. Ça pourrait ĂȘtre agrĂ©able, comme dans les romans oĂč tout finit en beautĂ© et on finirait par s’aimer. On rirait avec bĂȘtises. Ils fermeraient les yeux sur les erreurs. Ou ils me reprocheraient tout. Ne me pardonnerait rien. Ça pleurerait, ça crierait comme dans les feuilletons qui ne se posent pas de questions. Les secrets, les sanglots. Les reproches. Qu’est-ce qu’ils feront quand je leur dirais. Quand je leur dirais que je m’en vais. Que je ne reviendrais pas, de maniĂšre dĂ©finitive en souillant leurs souvenirs. Qu’est-ce qui se passera. ImprĂ©visible. Et pourtant, ce n’est qu’un dĂ©jeuner en famille. C’est pas la fin du monde. » Antoine, son frĂšre, se montre trĂšs agressif avant d’essayer de mettre des mots sur ses sentiments. ANTOINE. Et nous, nous nous sommes fait du mal Ă  notre tour, chacun n’avait rien Ă  se reprocher et ce ne pouvait ĂȘtre que les autres qui te nuisaient et nous rendaient responsables tous ensemble, moi, eux, et peu Ă  peu, c’était de ma faute, ce ne pouvait ĂȘtre que de ma faute. On devait m’aimer trop puisque on ne t’aimait pas assez et on voulut me reprendre alors ce qu’on ne me donnait pas, et ne me donna plus rien, et j’étais lĂ , couvert de bontĂ© sans intĂ©rĂȘt Ă  ne jamais devoir me plaindre, Ă  sourire, Ă  jouer, Ă  ĂȘtre satisfait, comblĂ©, tiens, le mot, comblĂ©, alors que toi, toujours, inexplicablement, tu suais le malheur dont rien ni personne, malgrĂ© tous ces efforts, n’aurait su te distraire et te sauver. Et lorsque tu es parti, lorsque tu nous as quittĂ©s, lorsque tu nous abandonnas, je ne sais plus quel mot dĂ©finitif tu nous jetas Ă  la tĂȘte, je dus encore ĂȘtre le responsable, ĂȘtre silencieux et admettre la fatalitĂ©, et te plaindre aussi, m’inquiĂ©ter de toi Ă  distance et ne plus jamais oser dire un mot contre toi, ne plus jamais mĂȘme oser penser un mot contre toi, rester lĂ , comme un benĂȘt, Ă  t’attendre. Moi, je suis la personne la plus heureuse de la terre, et il ne m’arrive jamais rien, et m’arrive-t-il quelque chose que je ne peux me plaindre, puisque, Ă  l’ordinaire », il ne m’arrive jamais rien. Ce n’est pas pour une seule fois, une seule petite fois, que je peux lĂąchement en profiter. Et les petites fois, elles furent nombreuses, ces petites fois oĂč j’aurais pu me coucher par terre et ne plus jamais bouger, oĂč j’aurais voulu rester dans le noir sans plus jamais rĂ©pondre, ces petites fois, je les ai accumulĂ©es et j’en ai des centaines dans la tĂȘte, et toujours ce n’était rien, au bout du compte, qu’est-ce que c’était ? je ne pouvais pas en faire Ă©tat, je ne saurais pas les dire et je ne peux rien rĂ©clamer, c’est comme s’il ne m’était rien arrivĂ©, jamais. Et c’est vrai, il ne m’est jamais rien arrivĂ© et je ne peux prĂ©tendre. Juste la fin du monde, Jean-Luc Lagarce, 2Ăšme partie, scĂšne 3. N’oubliez pas qu’il est impossible de travailler un texte sans l’Ɠuvre complĂšte. Vous pouvez acheter le livre en ligne et le rĂ©cupĂ©rer dans une librairie de quartier via ce lien Place des Libraires Juste la fin du monde — Jean-Luc Lagarce → Voir aussi notre liste de textes et de scĂšnes issus du théùtre, du cinĂ©ma et de la littĂ©rature pour une audition, pour le travail ou pour le plaisir Diriezvous que la piĂšce de Jean-Luc Lagarce Juste la fin du monde est un drame intime? Dans la premiĂšre strophe Antoine veut faire mal Annonce du plan - La tirade est CINÉMA — Analysons le scĂ©nario du film Juste la fin du monde 2016 comment et pourquoi a-t-il recours au “sous-texte” ?Quoi de mieux, pour aborder la question du sous-texte, que d’analyser un film qui en fait justement son sujet central ?Info Cet article retranscrit un Ă©pisode du podcast “Comment c’est racontĂ© ?”, disponible sur Youtube, iTunes, Soundcloud et services de podcast par ! Et bienvenue dans ce 17Ăšme numĂ©ro de “Comment c’est racontĂ© ?”, le podcast qui dĂ©construit les scĂ©narios un dimanche sur deux. Aujourd’hui, plongeons notre esprit dans le drame franco-canadien Juste la fin du monde, Ă©crit et rĂ©alisĂ© par Xavier Dolan, adaptĂ© de l’Ɠuvre de Jean-Luc Lagarce, et sorti en septembre 2016 au cinĂ©ma. Ce sera l’occasion pour nous de saisir la puissance Ă©motionnelle jaillissant sous la surface des pĂ©ripĂ©ties, de saisir combien l’implicite s’avĂšre souvent bien plus puissant que l’ douze ans d’absence, un Ă©crivain Ă  succĂšs prĂ©nommĂ© Louis retourne dans son village natal, pour annoncer Ă  sa famille sa mort retrouvailles s’accompagnent bien vite de l’éternel lot de rancƓurs, de doutes, de querelles et d’indĂ©licatesses, propres Ă  chaque rĂ©union dysfonctionnelle de ce type. Louis parviendra-t-il alors Ă  trouver les mots et le moment pour formuler sa funeste nouvelle ?Une fois n’est pas coutume attention Comment dĂ©finir, dĂ©jĂ , ce qui dans un film relĂšve de l’émotion ? Peut-ĂȘtre vous rappelez-vous, dans le premier Ă©pisode, quand je parlais de problĂ©matiques internes et de problĂ©matiques externes ? Partons de ET L’EXTERNEL’aspect externe et explicite d’un film s’adresse Ă  notre sens logique, Ă  l’intellect, il s’agit tout simplement de l’intrigue telle que formulĂ©e dans les pitchs. Par exemple Louis parviendra-t-il Ă  annoncer son dĂ©cĂšs Ă  sa famille ? Ou Phils Connors parviendra-t-il, dans Un Jour sans fin, Ă  passer au jour suivant ?L’aspect interne et donc implicite d’une histoire, de son cĂŽtĂ©, s’adresse Ă  nos Ă©motions, Ă  notre idĂ©ologie, au sens que nous donnons Ă  la vie, tout ça tout ça. Par exemple Louis et sa famille vont-ils parvenir Ă  s’écouter et Ă  se comprendre ? Ou Phils Connors, dans Un Jour sans fin, parviendra-t-il Ă  apprĂ©cier l’instant prĂ©sent ?Pour faire court, l’interne donne du sens Ă  l’externe, et l’externe donne de l’action Ă  l’interne. Il s’agit ni plus ni moins que d’un Ă©quilibre Ă  le plus puissant d’une histoire, issu bien souvent de l’intention premiĂšre d’un auteur, rĂ©side dans cet aspect interne ; la leçon de vie que procure l’histoire Ă  son personnage et aux autant, il s’agit Ă©galement de l’aspect le plus insaisissable d’une histoire, le plus insinuĂ©, appelant Ă  la subjectivitĂ© de chacun. Et c’est ce que nous nous apprĂȘtons Ă  explorer sa Screenwriter’s Bible, David Trottier propose la vision suivante si la dimension externe d’un rĂ©cit correspond au texte du scĂ©nario Ă  proprement parler, la dimension interne correspond davantage au sous-texte de ce scĂ©nario, car elle nous invite Ă  lire entre les tout bĂȘte tirĂ© du film de Dolan, lorsque Louis, incarnĂ© par Gaspard Ulliel, fait connaissance avec sa belle-sƓur Catherine, incarnĂ©e par Marion Cotillard, cette derniĂšre lui prĂ©sente des photos de ses enfants. Cette prĂ©sentation dialoguĂ©e constitue le texte du scĂ©nario. Mais d’un point de vu davantage Ă©motionnel, Catherine cherche Ă  mettre Louis Ă  l’aise comme Ă  se mettre elle-mĂȘme Ă  l’aise, elle souhaite installer une sorte de proximitĂ©-Ă©clair, raillĂ©e d’ailleurs par son mari, le frĂšre de Louis. La bonne volontĂ© et la rigiditĂ© du personnage de Catherine, confrontĂ©s Ă  la distance que prend Louis spontanĂ©ment, constituent le sous-texte de ce passage.© Diaphana DistributionLa prĂ©sentation des enfants importe effectivement peu, elle permet simplement de mettre en lumiĂšre une relation entre deux personnages, par la façon dont cette prĂ©sentation se sous-texte peut figurer dans une scĂšne oĂč un personnage est seul. Sa façon d’agir, voire ses agissements eux-mĂȘmes, sont susceptibles de traduire son Ă©tat d’esprit Ă  un moment le plus souvent, notamment dans Juste la fin du monde, le sous-texte permet d’explorer des relations entre personnages. Comme le formulent les Cahiers du CinĂ©ma dans leur Anti-manuel de scĂ©nario, un film approfondit l’énigme d’un affect. RemĂ©morez-vous les Ɠuvres qui vous ont fait ressentir d’intenses Ă©motions, elles prĂ©sentaient trĂšs probablement des relations aussi puissantes que compliquĂ©es entre leurs personnages principaux. Il s’agit d’une composante clĂ© d’une histoire DES AFFECTSQuelle Ă©nigme relationnelle trouve-t-on dans le film de Dolan ? Et bien qu’un personnage ayant peu de rĂ©elles affinitĂ©s avec les membres de sa famille, se voit confrontĂ© Ă  leurs ressentis respectifs. Louis s’apprĂȘte Ă  annoncer Ă©goĂŻstement sa situation — enfin Ă©goĂŻstement
 il va mourir quand mĂȘme, mais disons sans grande empathie pour ses proches — cela dit il ignorait qu’en douze ans, sa famille a eu le temps de gonfler des nĂ©vroses et des questionnements Ă  son Ă©gard, bref, qu’eux aussi ont des choses Ă  lui dire. VoilĂ  un terreau des plus fertiles pour voir naĂźtre les quatre-vingt-dix minutes de dialogues de sourds composant le sƓur de Louis, Suzanne, incarnĂ©e par LĂ©a Seydoux, est fascinĂ©e par son frĂšre. L’ayant peu connu, elle en fantasme le talent. Pour autant, vu combien elle est restĂ©e dans l’adolescence, avec une dĂ©coration enfantine de sa chambre et un comportement rebelle Ă  l’égard de sa mĂšre et de son frĂšre, le tout accompagnĂ© d’une punk Rock des annĂ©es fin 90, on devine que la vie de ce personnage s’est arrĂȘtĂ© au dĂ©part de son frĂšre douze ans auparavant. D’ailleurs, lorsqu’elle se sent obligĂ©e de prĂ©ciser qu’elle est adulte, le spectateur ne peut pas s’empĂȘcher d’échapper un petit rictus, car le sous-texte est ici clair elle ne l’est pas, le frĂšre de Louis, Antoine, campĂ© par Vincent Cassel, il enchaĂźne les remarques rabat-joie, les propos cyniques, et la fausse indiffĂ©rence. Tout ceci traduit, comme sa femme le formulera ensuite, un profond sentiment de vanitĂ©. Car oui, Antoine sent et devine que ni lui ni les autres ne comptent vraiment pour son frĂšre Louis.© Diaphana DistributionEnfin, la mĂšre de Louis, incarnĂ©e par Nathalie Baye, tente de rassembler ses enfants en multipliant les changements de sujets, les souvenirs bienveillants bien qu’étouffants Ă  la longue, et les initiatives positives. Pour autant, elle s’est rĂ©signĂ©e Ă  l’idĂ©e d’une quelconque complicitĂ© avec son fils, d’ailleurs elle devine clairement qu’il ne compte pas rester chaque sĂ©quence de tĂȘte-Ă -tĂȘte entre Louis et l’un d’eux se solde par une question tantĂŽt agressive, tantĂŽt sur la dĂ©fensive, concernant la raison de sa venue subite, aprĂšs douze ans d’absence. Cette indĂ©licatesse constante ne laisse aucune place Ă  Gaspard Ulliel pour exprimer la raison de sa venue, car il sent tout simplement que ses proches ne sont pas prĂȘts Ă  entendre cela, ils dĂ©sirent des rĂ©ponses sur le passĂ©, aveuglĂ©s par leur propre point de vue de la situation, mais ne s’ouvrent pas Ă  la parole de c’est ici qu’externe et interne se mĂȘlent. En effet, pour que l’action suive son cours, autrement dit pour que Louis formule son annonce, il faut d’abord surmonter les barriĂšres internes Ă  chacun, donc les conflits son Anatomie du scĂ©nario, John Truby formule ainsi deux notions inhĂ©rentes Ă  tout personnage Ă©laborĂ© de fiction le besoin psychologique et le besoin moral. Le besoin psychologique constitue une blessure ou un problĂšme profondĂ©ment et inconsciemment ancrĂ© dans un personnage, lui pourrissant la vie. Dans Juste la fin du monde, la famille entiĂšre de Louis a arrĂȘtĂ© de vivre il y a douze ans, son dĂ©part a ouvert des plaies chez chacun qui resurgissent Ă  son retour. Vient ensuite le besoin moral, thĂ©orisĂ© par Truby comme une consĂ©quence du besoin psychologique, venant causer du tort Ă  l’entourage du personnage. En d’autres termes, le besoin interne se manifeste pour le pire Ă  l’extĂ©rieur. Ici, le besoin moral de chaque personnage diverge Cassel maltraite ses proches, Seydoux les dĂ©fie systĂ©matiquement, Baye se montre trop envahissante, et Ulliel affiche une grande chaque personnage entre Ă  sa façon en conflit avec les autres, mais pour une mĂȘme raison fondamentale, que nous pourrions identifier comme le propos central du film l’injustice ressentie suite au dĂ©part de Louis il y a douze ans.© Diaphana DistributionSOUS-TEXTE JUSTE UNE AFFAIRE D’ÉMOTION ?Cette interdĂ©pendance de l’interne vis-Ă -vis de l’externe, du sous-texte vis-Ă -vis du texte, peut mener Ă  une confusion, d’ailleurs. Bien souvent, les manuels de scĂ©nario, comme nous l’avons vu dans de nombreux numĂ©ros de ce podcast, invitent Ă  montrer les Ă©lĂ©ments d’un film, plutĂŽt qu’à les raconter littĂ©ralement. Et en effet, si deux personnages se disent qu’ils ne s’aiment pas, ce ne sera pas aussi fort que de les voir faire semblant de s’aimer. Dans le deuxiĂšme cas, le spectateur s’implique dans l’histoire, il rassemble les Ă©lĂ©ments, interprĂšte les gestes, l’élocution, la mise en scĂšne, et vit personnellement la situation, plutĂŽt que de bĂȘtement en prendre note tel un Ă©lĂšve. Oui, il vaut mieux vivre la leçon de vie d’un film, que de juste se la voir il ne faut pas forcĂ©ment se dire que l’interne correspond Ă  ce qu’il faudrait montrer, ni que l’externe correspond Ă  ce qu’il faudrait raconter. En effet, et c’est lĂ  que je diverge de la vision de Trottier Ă©voquĂ©e en dĂ©but d’épisode le sous-texte ne sert pas QUE Ă  l’émotionnel, et le texte en sert pas QUE Ă  l’action et aux un exemple l’ironie dramatique. Dans le numĂ©ro dĂ©diĂ© Ă  10 Cloverfield Lane, j’introduisais cette façon d’attiser la curiositĂ© du spectateur, consistant Ă  informer ce dernier de quelque chose que des personnages ignorent. Dans Juste la fin du monde, le spectateur est constamment conscient du fait que Louis doit annoncer sa mort prochaine, pour autant aucun autre personnage ne l’est. Ainsi, plusieurs scĂšnes impliquent le spectateur, comme lorsque la mĂšre dit Ă  Louis qu’il a bonne mine, ou lorsque Louis prĂ©tend ĂȘtre juste venu voir l’ancienne maison. Nous, spectateurs, lisons entre les lignes de ces scĂšnes, il y a un sous-texte clair, comme quoi Louis cache bien son jeu et n’arrive pas Ă  exprimer la rĂ©elle raison de sa venue. D’ailleurs, jusqu’au bout, Ă  l’instant de vĂ©ritĂ© du film, Louis annonce qu’il doit partir », Cassel s’insurge car entend la phrase au premier degrĂ©, donc tente de pousser son frĂšre dehors, alors que ce dernier s’apprĂȘtait Ă  annoncer la vĂ©ritĂ©, mais se rĂ©signe et fait comme s’il devait juste rentrer chez cette ironie dramatique favorise notre implication, notre interprĂ©tation, souvent notre Ă©motion, mais ce n’est pas exclusivement liĂ© Ă  l’aspect interne du film. Juste la fin du monde raconte, sur le plan externe, un personnage devant annoncer sa mort. Or, les scĂšnes de sous-texte que je viens d’énoncer se rĂ©fĂšrent directement Ă  cette intrigue externe, Ă  l’action, au simple devoir d’annoncer les si le sous-texte est avant tout une affaire humaine et Ă©motionnelle, mĂȘme les pĂ©ripĂ©ties ou l’exposition ou les enjeux ou n’importe quel aspect d’une histoire peut ĂȘtre montrĂ© plutĂŽt que c’est lĂ , probablement, une force essentielle des films de Dolan utiliser le sous-texte pour absolument tout ou presque. Comme le dit McKee dans son manuel Story, aucune scĂšne ne doit parler de ce dont elle a l’air de parler. Chaque scĂšne de Juste la fin du monde laisse de la place Ă  l’interprĂ©tation, qu’elle soit cĂ©rĂ©brale ou Ă©motionnelle, et invite donc le spectateur Ă  expĂ©rimenter lui-mĂȘme le film, Ă  le vivre, Ă  s’y investir.© Diaphana DistributionAlors, parfois, les personnages semblent se dire directement les choses. Comme lorsque Catherine dit littĂ©ralement Ă  Louis qu’Antoine se sent ignorĂ©, lorsque Suzanne dit littĂ©ralement Ă  Louis qu’il la fascine, lorsque la mĂšre dit littĂ©ralement Ă  Louis qu’il est le seul que la famille Ă©coute, ou encore quand Antoine dit littĂ©ralement Ă  Louis qu’il ne le connaĂźt pas. Mais ces dĂ©clarations successives suivent gĂ©nĂ©ralement les scĂšnes de sous-textes, venant simplement confirmer ou mettre des mots sur des choses que nous avons ailleurs, prĂ©cise McKee dans son ouvrage, il est impossible d’accomplir un acte absolument vrai, il y a toujours une dimension inconsciente Ă  intĂ©grer en sous-texte. Et bien Dolan en use, de cette dimension inconsciente. Par exemple les proches de Louis s’expriment souvent au nom des autres pour Ă©voquer en rĂ©alitĂ© ce que seuls eux pensent. Ou encore lorsque Cassel fait remarquer Ă  Suzanne qu’elle cherche juste Ă  impressionner Louis — chose que nous serions sensĂ©s comprendre par nous-mĂȘmes, spectateurs — il se met en position Ă  son tour de convaincre son frĂšre, car indirectement c’est Ă  lui qu’il s’exprime. Ainsi les membres de la famille se battent leur rapport Ă  Louis sous les yeux de Louis en personne. Ainsi, lors des dialogues frontaux et profonds qui parsĂšment le film, les personnages essayent de dire la vĂ©ritĂ© mais en expriment une supplĂ©mentaire par leur comportement, ou ne serait-ce que la façon dont ils seront mis en usage multiple du sous-texte, dans sa forme comme dans sa finalitĂ©, inscrit plus profondĂ©ment encore l’aspect organique d’une bonne histoire. En effet, l’émotionnel et le rationnel reposent sur la mĂȘme problĂ©matique, telle qu’évoquĂ©e par David Mamet dans On Directing Film restaurer un Ă©quilibre. Sur le plan rationnel dans Juste la fin du monde, l’équilibre Ă  restaurer est celui de la conscience de l’état de Louis seul ce dernier est au courant de sa situation, il doit mettre ses proches Ă  leur tour au courant. Sur le plan Ă©motionnel, l’équilibre est celui des rapports familiaux les personnages doivent s’entendre pour pouvoir s’écouter et enfin se comprendre. Ce rapport de l’interne et de l’externe Ă  une problĂ©matique commune qu’est la recherche d’équilibre, gĂ©nĂšre forcĂ©ment un recours aux mĂȘmes outils narratifs, tel que le prĂ©cieux traiter de ce sujet, j’ai fait appel Ă  une Ɠuvre Ă©vidente. En effet, comme je le prĂ©cisais en introduction, ce film de Dolan traite directement de la question du sous-texte. C’est l’histoire de personnages qui doivent se parler qui mais n’y parviennent pas, et ont donc recours Ă  des expressions qui leurs Ă©chappent tout en trahissant leur pensĂ©e rĂ©elle. Comme l’exprimait le rĂ©alisateur Ă  sa rĂ©ception du Grand Prix du Jury au Festival de Cannes, l’émotion n’est pas toujours facile, et il n’est pas toujours facile de partager ses Ă©motions avec les autres. La violence sort parfois comme un cri ou un regard qui tue. Les personnages font tout pour ĂȘtre aimĂ©s. » Puis rajoute-t-il, en citant je ne sais plus qui, je prĂ©fĂšre la folie des passions Ă  la sagesse de l’indiffĂ©rence ».Dolan ne rĂ©volutionne rien en disant cela, Ă©videmment, mais confirme juste cette volontĂ© de raconter la difficultĂ© Ă  exprimer ses Ă©motions, la folie que cela peut gĂ©nĂ©rer, lorsque nous tentons de les affronter. Le recours au sous-texte s’avĂšre alors Ă©vident, dans ce film comme dans le reste de son Ɠuvre d’ailleurs, car permet Ă  la forme de l’histoire d’épouser le fond, de façon organique, Ă  l’instar de Faute D’amour — Ă  sa maniĂšre — dont nous parlions dans un prĂ©cĂ©dent podcast.© Diaphana DistributionFondu au noir pour ce 17Ăšme numĂ©ro de “Comment c’est racontĂ© ?”, merci pour votre Ă©coute, j’espĂšre qu’il vous aura intĂ©ressĂ© !Retrouvez tous les liens du podcast sur dont Facebook, Insta’, tout ça, mais encore et surtout iTunes pour ce-dernier je vous invite Ă  laisser 5 Ă©toiles et un commentaire — c’est trĂšs im-por-tant pour le rĂ©fĂ©rencement du podcast, podcast dont l’habillage musical Ă©tait signĂ© RĂ©mi Lesueur je le rappelle, et l’ m’appelle Baptiste Rambaud, disponible sur Twitter pour rĂ©pondre Ă  vos questions, Ă  vos rĂ©actions, et vous donne donc rendez-vous donc dans 2 semaines, pour la 18Ăšme sĂ©ance. Tchao ! justela fin du monde antoine analyse. Posted on 8. November 2021 8. November 2021 by Jean-Luc Lagarce, Juste la fin du monde - Partie I, scĂšne 4 Analyse linĂ©aire. DerniĂšre mise Ă  jour 02/12/2021 ‱ ProposĂ© par jllesaint Ă©lĂšve Texte Ă©tudiĂ© LA MERE. ─ Le dimanche... ANTOINE. ─ Maman ! LA MERE. ─ Je n’ai rien dit, je racontais Ă  Catherine. Le dimanche... ANTOINE. ─ Elle connaĂźt ça par cƓur. CATHERINE. ─ Laisse-la parler, tu ne veux laisser parler personne. Elle allait parler. LA MERE. ─ Cela le gĂȘne. On travaillait, leur pĂšre travaillait, je travaillais et le dimanche ─ je raconte, n’écoute pas ─, le dimanche, parce que, en semaine, les soirs sont courts, on devait se lever le lendemain, les soirs de la semaine ce n’était pas la mĂȘme chose, le dimanche, on allait se promener. Toujours et systĂ©matique. CATHERINE. ─ OĂč est-ce que tu vas, qu’est-ce que tu fais ? ANTOINE. ─ Nulle part, je ne vais nulle part, oĂč veux-tu que j’aille ? Je ne bouge pas, j’écoutais. Le dimanche. LOUIS. ─ Reste avec nous, pourquoi non ? C’est triste. LA MERE. ─ Ce que je disais tu ne le connais plus, le mĂȘme mauvais caractĂšre, bornĂ©, enfant dĂ©jĂ , rien d’autre ! Et par plaisir souvent , tu le vois lĂ  comme il a toujours Ă©tĂ©. Le dimanche ─ ce que je raconte ─ le dimanche nous allions nous promener. Pas un dimanche oĂč on ne sortait pas, comme un rite, Je disais cela, un rite, une habitude. on allait se promener, impossible d’y Ă©chapper. SUZANNE. ─ C’est l’histoire d’avant, lorsque j’étais trop petite ou lorsque je n’existais pas encore. LA MERE. ─ Bon, on prenait la voiture, aujourd’hui vous ne faites plus ça, on prenait la voiture, nous n’étions pas extrĂȘmement riches, non, mais nous avions une voiture et je ne crois pas avoir jamais connu leur pĂšre sans une voiture. Avant mĂȘme que nous nous marions, mariions ? avant qu’on ne soit mariĂ©s, je le voyais dĂ©jĂ  ─ je le regardais ─ il avait une voiture une des premiĂšres dans ce coin-ci, vieille et laide et faisant du bruit, trop, mais, bon, c’était une voiture, il avait travaillĂ© et elle Ă©tait Ă  lui, c’était la sienne, il n’en Ă©tait pas peu fier. ANTOINE. ─ On lui fait confiance. LA MERE. ─ Ensuite, notre voiture, plus tard, mais ils ne doivent pas se souvenir, ils ne peuvent pas, ils Ă©taient trop petits, je ne me rends pas compte, oui, peut-ĂȘtre, nous en avions changĂ©, notre voiture Ă©tait longue, plutĂŽt allongĂ©e, aĂ©rodynamique», et noire, parce que noir, il disait cela, ses idĂ©es, noir cela serait plus chic », son mot, mais bien plutĂŽt parce qu’en fait il n’en avait pas trouvĂ© d’autre. Rouge, je le connais, rouge, voilĂ , je crois, ce qu’il aurait prĂ©fĂ©rĂ©. Le matin du dimanche, il la lavait, il l’astiquait, un maniaque, cela lui prenait deux heures et l’aprĂšs-midi, aprĂšs avoir mangĂ©, on partait. Toujours Ă©tĂ© ainsi, je ne sais pas, plusieurs annĂ©es, belles et longues annĂ©es, tous les dimanches comme une tradition, pas de vacances, non, mais tous les dimanches, qu’il neige, qu’il vente, il disait les choses comme ça, des phrases pour chaque situation de l’existence, qu’il neige, qu’il pleuve, qu’il vente », tous les dimanches, on allait se promener. Quelquefois aussi, le premier dimanche de mai, je ne sais plus pourquoi, une fĂȘte peut-ĂȘtre, le premier dimanche aprĂšs le 8 mars qui est la date de mon anniversaire, lĂ , et lorsque le dimanche tombait un dimanche, bon, et encore le premier dimanche des congĂ©s d’étĂ© ─ on disait qu’on partait en vacances », on klaxonnait, et le soir en rentrant on disait que tout compte fait, on Ă©tait mieux Ă  la maison, des Ăąneries ─ et un peu aussi avant la rentrĂ©e des classes, l’inverse, lĂ  comme si on rentrait de vacances, toujours les mĂȘmes histoires, quelquefois, ce que j’essaie de dire, nous allions au restaurant, toujours les mĂȘmes restaurants, pas trĂšs loin et les patrons nous connaissaient et on y mangeait toujours les mĂȘmes choses, les spĂ©cialitĂ©s et les saisons, la friture de carpe ou des grenouilles Ă  la crĂšme, mais ceux -lĂ  ils n’aimaient pas ça. AprĂšs ils eurent treize et quatorze ans, Suzanne Ă©tait petite, ils ne s’aimaient pas beaucoup, ils se chamaillaient toujours, ça mettait leur pĂšre en colĂšre, ce furent les derniĂšres fois et plus rien n’était pareil. Je ne sais pas pourquoi je raconte ça, je me tais. Des fois encore, des pique-niques, c’est tout, on allait au bord de la riviĂšre, oh lĂ  lĂ  lĂ  ! bon, c’est l’étĂ© et on mange sur l’herbe, salade de thon avec du riz et de la mayonnaise et des Ɠufs durs, ─ celui-lĂ  aime toujours autant les Ɠufs durs─ et ensuite, on dormait un peu, leur pĂšre et moi, sur la couverture, grosse couverture verte et rouge, et eux, ils allaient jouer Ă  se battre. C’était bien. AprĂšs, ce n’est pas mĂ©chant ce que je dis, aprĂšs ces deux-lĂ  sont devenus trop grands, je ne sais plus, est-ce qu’on peut savoir comment tout disparaĂźt ? ils ne voulurent plus venir avec nous, ils allaient chacun de leur cĂŽtĂ© faire de la bicyclette, chacun pour soi, et nous seulement avec Suzanne, cela ne valait plus la peine. ANTOINE. ─ C’est notre faute. SUZANNE. ─ Ou la mienne. Jean-Luc Lagarce, Juste la fin du monde - Partie I, scĂšne 4 Juste la fin du monde est une Ɠuvre rĂ©digĂ©e par Jean Luc Lagarce en 1990 suite Ă  la prise de conscience de son Ă©tat de santĂ©. Il s'agit d'une piĂšce de théùtre mettant en scĂšne Louis, un jeune homme de 34 ans allant rendre visite Ă  sa famille qu'il n'avait pas vue depuis longtemps. Cependant, la raison de sa visite n'est en aucun cas porteuse de bonnes nouvelles. Au bout de 12 ans sans avoir vu sa famille, Louis leur rend visite dans le but de leur annoncer qu'il est mourant. NĂ©anmoins, sa famille contrariĂ©e du fait qu'il n'a pas prĂ©venu avant de venir et du fait qu'il ne leur a jamais rendu visite auparavant, empĂȘche Louis d'en venir Ă  ce sujet sensible. Cette piĂšce va exprimer plusieurs thĂšmes qui vont tourner autour de la famille. L'auteur va introduire son histoire en prĂ©cisant le jour oĂč elle se dĂ©roule c'est-Ă -dire un dimanche et va durer prĂšs d'une annĂ©e. De plus, il traite les problĂšmes de familles qui sont assez courants tels que les reproches, le manque de communication, les difficultĂ©s de comprĂ©hension entre les personnages. Dans cette scĂšne, la mĂšre profite de la rĂ©union familiale afin d'Ă©voquer des souvenirs d'enfance de Louis et d'Antoine ayant une relation fraternelle tendue. Ceci va permettre de retracer l'Ă©volution des liens qui unissent chaque membre de la famille. Ainsi, on peut alors se demander comment la mĂšre raconte-t-elle les prĂ©mices de la tragĂ©die familiale ? Dans un premier temps, nous verrons la contrition d'Antoine que l'on retrouve de la ligne 1 Ă  la ligne 45. Par la suite, nous traiterons des souvenirs nostalgiques de la mĂšre de la ligne 16 Ă  la ligne 114. Et enfin dans un troisiĂšme et dernier temps nous Ă©tudierons le dĂ©litement familial de la ligne 115 Ă  la ligne 140. I. La contrition d'Antoine ligne 1 Ă  45 Tout d'abord, dĂ©s la premiĂšre ligne dimanche...» la mĂšre, s'apprĂȘte Ă  raconter une anecdote en l'introduisant par le jour de la semaine reprĂ©sentant le jour du seigneur et des rĂ©unions familiales. C'est un jour important pour elle puisqu'elle est proche de sa famille et que c'est le jour dans lequel de nombreux souvenirs refont surface. Cependant, Antoine va interrompre sa mĂšre Maman ! » ligne 2 puisqu'il ne veut pas faire resurgir ces anciens souvenirs qui peuvent pour lui ĂȘtre douloureux. Antoine a comme Ă©tĂ© victime du passĂ© puisqu'il a dĂ» surmonter seul le dĂ©part de son frĂšre, et prendre le rĂŽle de l'aĂźnĂ© avec sa petite sƓur, un rĂŽle qu'il a peut-ĂȘtre eu du mal Ă  tenir ce qui peut expliquer son cĂŽtĂ© agressif. On peut relever un manque de communication ici puisqu'il empĂȘche son entourage de divulguer n'importe quelles informations relevant du passĂ©. Suite Ă  cela, la mĂšre nie ses propos puis les justifie par le fait qu'elle raconte seulement des souvenirs du passĂ© Ă  sa belle fille Je n'ai rien 
 dimanche
 » ligne 3-5. Elle use de la figure de style de l'Ă©panorthose puisqu'elle se contredit en disant n'avoir rien dit puis en suivant son propos par le fait qu'elle Ă©tait seulement en train de raconter. C'est une maniĂšre de se dĂ©fendre et de se justifier par la mĂȘme occasion pour ne pas assumer ses torts. Antoine va donc affirmer que sa mĂšre raconte souvent des histoires du passĂ©, au point mĂȘme que son Ă©pouse puisse connaĂźtre ces histoires de façon prĂ©cise. elle connaĂźt 
 cƓur » ligne 6 Il s'agit encore d'une excuse pour esquiver le passĂ© et ces souvenirs pesants. Catherine, elle, va prendre la dĂ©fense de sa belle-mĂšre et exiger Ă  Antoine de la laisser raconter ce qu'elle a besoin de rapporter Laisse la parler 
 allait parler » ligne 7-9. On retrouve la rĂ©pĂ©tition du verbe "parler"’ pour insister sur le manque de communication prĂ©sent au sein de cette famille. Elle insiste sur le fait qu'Antoine cherche Ă  tout contrĂŽler sĂ»rement due Ă  l'absence de son frĂšre, mais aussi de son pĂšre. Sa mĂšre, quant Ă  elle, va employer les mots cela le gĂšne » ligne 10, provenant des Ă©crit bibliques, gĂ©henne exprimant l'enfer et fait donc parti du champ lexical de la souffrance physique et psychologique. Dans la phrase on travaillait 
 le dimanche » ligne 11 Ă  13, la mĂšre prĂ©cise de qui elle parle lorsqu'elle dit on travaillait ». En effet elle dit qu'elle-mĂȘme et le pĂšre travaillaient. On peut dire que c'est une forme d’épanorthose ici aussi puisqu'elle reprend son propos et tente de le corriger et mĂȘme d'y apporter des prĂ©cisions. Elle va finir par se rendre compte dans la phrase Je raconte, n'Ă©coute pas » que son fils ne l'Ă©coute pas et cherche Ă  fermer toutes les portes de communication. Il refuse catĂ©goriquement d'Ă©couter la moindre information lui rappelant son passĂ©. Elle commence donc Ă  raconter les souvenirs en insistant sur le jour du dimanche pour accentuer le fait qu'il s'agit pour elle d'un jour important, le jour du repos, le jour de la famille, le jour des souvenirs. Suzanne va alors interrompre sa mĂšre et s'adresser directement Ă  son frĂšre Antoine qui s'apprĂȘte Ă  s'en aller puisqu'il refuse catĂ©goriquement d'assister Ă  cette remĂ©moration de souvenirs oĂč est-ce que tu vas, qu'est-ce que tu fais ? » ligne 21-22. Dans la rĂ©ponse d'Antoine, nous retrouvons la rĂ©pĂ©tition du terme nulle part » pour bien insister sur la justification d'Antoine nulle part 
 le dimanche » ligne 23-27. En effet mĂȘme s'il ne veut pas assister Ă  la narration de sa mĂšre, il ne veut pas non plus que son entourage ait une image de lui similaire Ă  celle de son frĂšre Louis qui lui est rĂ©ellement parti. Suite Ă  cela Louis va faire preuve d'impudeur puisqu'il ose dire Ă  son frĂšre Reste avec, pourquoi non ? C'est triste » lignes 28-29, qui refuse simplement d'Ă©couter sa mĂšre raconter des souvenirs d'enfance or que lui-mĂȘme Ă  rĂ©ellement quittĂ© son foyer familial sans jamais prendre des nouvelles des siens. Par la suite, la mĂšre dresse un portrait d'Antoine qui est trĂšs entĂȘtĂ© depuis sa plus tendre enfance. Elle le dĂ©crit auprĂšs de Louis qui n'a assistĂ© ni Ă  l'Ăąge tendre ni Ă  l'adultisme de son petit frĂšre. Elle dit qu'il n'a pas pris en maturitĂ© et qu'il est tout autant puĂ©ril qu'autrefois. Elle paraĂźt rancuniĂšre suite Ă  l'impudicitĂ© de son fils. On peut apercevoir des tensions entre Antoine et la mĂšre qui doivent ĂȘtre prĂ©sentes depuis quelque temps maintenant. Dans la phrase Le dimanche ... impossible d'y Ă©chapper » ligne 36-42, nous retrouvons la rĂ©pĂ©tition du jour dimanche qui exprime un jour important pour la famille. On pourrait mĂȘme aller jusqu'Ă  dire qu'il s'agit d'un jour sacrĂ© puisqu’ici, la mĂšre parle d'un rituel d'oĂč l'utilisation du nom rite » qui est rĂ©pĂ©tĂ© deux fois. Elle insiste sur le fait que cela se produit chaque dimanche en utilisant les mots habitude » et impossible d'y Ă©chapper ». On peut alors comprendre qu'il s'agit d'une obligation et que cela peut ĂȘtre la source de souvenirs douloureux pour certains. Suzanne quant Ă  elle, malgrĂ© tout ses efforts reste celle qui vient aprĂšs, celle qui n'est pas concernĂ©e par les histoires familiales, car, trop jeune, elle n'Ă©tait pas consciente des affaires familiales antĂ©rieures C'est l'histoire d'avant 
 lorsque je n'existais pas encore » ligne 43-45. II. Les souvenirs nostalgiques de la mĂšre ligne 16 Ă  la ligne 114 Ensuite, dans la premiĂšre ligne de ce deuxiĂšme mouvement, la mĂšre insiste encore une fois sur le retour au prĂ©sent pour exprimer une coupure entre les Ă©vĂšnements du passĂ© et ceux du prĂ©sent. Elle aurait peut-ĂȘtre aimĂ© avoir les mĂȘmes habitudes qu'autrefois ce qui n'est pas le cas et ce qui la dĂ©sole. Nous retrouvons Ă©galement la rĂ©pĂ©tition du mot voiture pour exprimer une forme de fiertĂ© On prenait 
 une voiture » ligne 46-51. En effet, malgrĂ© leur statut modeste, ils avaient un vĂ©hicule qui est l'un des Ă©lĂ©ments les plus importants de ce deuxiĂšme mouvement. Cette voiture a permis de crĂ©er des souvenirs qui ont marquĂ© la famille, principalement la mĂšre. Cependant la personne la plus fiĂšre de cette acquisition Ă©tait le pĂšre. De plus, dans ce mouvement nous pouvons observer la confusion de la mĂšre qui rĂ©flĂ©chit en mĂȘme temps qu'elle parle ce qui la dĂ©soriente et la fait hĂ©siter entre le prĂ©sent de l'indicatif et le prĂ©sent du subjonctif Avant mĂȘme 
 dĂ©jĂ  » ligne 52-53. Ceci nous Ă©claire sur les problĂšmes de communication qu'elle peut avoir dus Ă  ses pensĂ©es illuminĂ©es par le passĂ©. Le pĂšre, lui est reprĂ©sentĂ© comme un ouvrier ayant travaillĂ© pĂ©niblement et longtemps pour obtenir un bien qui lui est cher comme sa voiture je le regardais 
 confiance » ligne 55-61. Il en est fier puisqu'il n'a pas acquis cette voiture gratuitement, au contraire il l'a mĂ©ritĂ© suite Ă  son implication dans son travail. La mĂšre cherche des dĂ©fauts Ă  ce bien en disant qu'il Ă©tait usĂ© et bruyant. Elle ne prend pas en compte le fait que, dĂ» Ă  son revenu modeste, il n'aurait pas pu obtenir une voiture de qualitĂ© comme elle aurait pu l'espĂ©rer. Il reprĂ©sente la fiertĂ© ouvriĂšre du 19e siĂšcle. De plus la mĂšre transforme le nous avions une voiture » en c'Ă©tait la sienne ». Elle appuie le fait que la voiture Ă©tait au pĂšre en premier avant d'ĂȘtre Ă  la famille. Elle dresse un portrait de lui comme quelqu'un de coutumier, de traditionnel. On pourrait mĂȘme affirmer qu'il a une prĂ©fĂ©rence pour son bien acquis que pour elle-mĂȘme. Ces propos sont confirmĂ©s par la remarque d'Antoine. Par la suite nous pouvons observer que la mĂšre semble perdue dans ses souvenirs. Elle croit vivre dans le passĂ© et semble se souvenir de chaque Ă©lĂ©ment du passĂ© comme si elle y Ă©tait coincĂ©e et pourtant elle a des doutes sur ce qu'elle raconte. Notamment lorsqu’elle emploie le peut-ĂȘtre » ligne 65. Elle a quelques fois des retours Ă  la rĂ©alitĂ© lorsqu'elle dit trop petits » ligne 64 elle rĂ©alise ailleurs qu'il est possible qu'il ne s'en rappelle plus au cours de leur maturitĂ©. On sent un dĂ©calage entre l'Ă©poque dans laquelle elle se sent et la rĂ©alitĂ©. En effet elle est persuadĂ©e d'ĂȘtre encore dans le passĂ© et pourtant elle emploie des termes tels que plus tard » ligne 62. D'aprĂšs la mĂšre et noire 
 son mot » ligne 69-71, le pĂšre disait avoir des idĂ©es noires ce qui reflĂšte son ressenti. Il devait se sentir comme dĂ©valorisĂ© ou de cĂŽtĂ©. Cela nous permet d'en savoir davantage sur les Ă©motions du pĂšre puisque nous ne savons pas grand-chose de lui au cours de la piĂšce. Il dit que le noir reprĂ©sente Ă©galement le chic ce qui fait lĂ©gĂšrement contradiction avec les revenus de la famille. En effet il s'agit d'une famille modeste, et le terme chic» reprĂ©sente surtout les classes sociales riches. De plus la prise de soin de la voiture passe en prioritĂ©. Par la suite la famille rĂ©alise ces activitĂ©s hebdomadaires. Le sens de prioritĂ© est influencĂ© par les prĂ©fĂ©rences de chacun, dans ce cas on peut affirmer que l'amour que le pĂšre a pour sa voiture est peut-ĂȘtre plus important que celui qu'il a pour sa famille. NĂ©anmoins la mĂšre est vraiment attachĂ©e Ă  ces annĂ©es qui regroupent tous ses meilleurs souvenirs Plusieurs annĂ©es, belles et longues annĂ©es » ligne 82. Elle aurait prĂ©fĂ©rĂ© que ces traditions perpĂ©tuent, mais un Ă©lĂ©ment Ă  dĂ©clenchĂ© la fin de ces traditions et donc de ses merveilleux souvenirs. Le pĂšre Ă©tait Ă©galement attachĂ© Ă  ces petites habitudes jusqu'Ă  les appliquĂ©s mĂȘme dans les pires conditions mĂ©tĂ©orologiques Qu'il pleuve, qu'il neige, qu'il vente » ligne 88. Ceci explique sĂ»rement l'attachement que la mĂšre a pour ses coutumes. Du Ă  toutes ces Ă©motions, la mĂšre commence Ă  se mĂ©langer les pinceaux lors de son explication, elle traite du premier dimanche de mai puis le premier dimanche aprĂšs le 8 mars. Elle ne sait plus oĂč elle en est ou mĂȘme ce qu'elle dit. Elle ne finit plus ses phrases puisqu'elle-mĂȘme ne sait pas quoi dire ni comment complĂ©ter ses propres phrases. Elle paraĂźt confuse et ne se souvient plus vraiment de cette pĂ©riode de leur vie. La famille va alors s'inventer des vacances, car pour eux les vacances ne sont pas reprĂ©sentĂ©es par le lieu, mais bien avec quelles personnes elles sont rĂ©alisĂ©es. on disait 
 histoires » ligne 98-104. La mĂšre Ă©tablit une description du pĂšre comme quelqu'un qui n'est pas aventurier qui ne possĂšde rien d'Ă©tonnant. Un pĂšre de famille basique qui ne sort pas du lot, mais qui ne lui dĂ©plaĂźt pas pour autant. Elle se contente de cela et est nostalgique de cette pĂ©riode. Elle emploie le terme Ăąneries » comme pour dire que ce sont des bĂȘtises influencĂ©es par un comportement puĂ©ril du pĂšre. À la fin de ce deuxiĂšme mouvement, la mĂšre explique que la famille se rendait parfois au restaurant et oĂč on leur servait des spĂ©cialitĂ©s de saisons malgrĂ© leur instabilitĂ© financiĂšre nous allions 
 ça » ligne 106-113. Ceci se passe encore une fois le dimanche un jour vraiment spĂ©cial pour l'intĂ©gralitĂ© de la famille. Cette famille semble comme sociable puisqu'elle a fini par ĂȘtre assez proche des gĂ©rants du restaurant. Ceci appuie le caractĂšre spĂ©cial du dimanche rapprochant la famille, mais aussi les inconnus de cette derniĂšre. Nous pouvons relever le terme ceux-lĂ  », employĂ© par la mĂšre pour dĂ©crire ses enfants auprĂšs de Catherine, ce qui insiste sur les tensions prĂ©sentes au sein de la famille. III. Le dĂ©litement familial ligne 115 Ă  140 Enfin, dĂšs le dĂ©but de ce troisiĂšme mouvement, la mĂšre tient ses enfants responsable de la rupture de ces habitudes familiales, causĂ©e par leur croissance AprĂšs 
 pareil » ligne 114-118. Elle leur reproche d'avoir grandi et d'ĂȘtre coupables de ce dĂ©litement familial par leur dispute. Ceci en dit long sur le rapport que la mĂšre a avec ses enfants, elle se dit que s'ils Ă©taient restĂ©s aussi petits qu'avant peut-ĂȘtre que ces traditions auraient perpĂ©tuĂ©. Ce qui explique la raison pour laquelle ses idĂ©es restent constamment dans le passĂ©. C'est Ă  partir de ce moment lĂ  que l'union familiale c'est fragilisĂ©e. Elle va par la suite se rendre compte de ce qu'elle a dit devant ses enfants et tente de se rattraper en s'excusant indirectement. Elle poursuit son propos en disant qu'elle arrĂȘte de parler et finit par changer de sujet et raconter la suite de ses joyeux souvenirs je ne sais pas pourquoi je raconte ça, je me tais » ligne 119. Encore une fois, on remarque une difficultĂ© de communication puisque la mĂšre se retient de parler pour Ă©viter de rabaisser ou de blesser ses enfants. Elle a eu le rĂ©flexe de changer de sujet, ce qui est arrivĂ© de nombreuses fois au cours de la piĂšce lorsque des propos blessants font surface dans la discussion. Dans la phrase des fois encore, des piques-niques, c'est tout 
 oh lĂ  lĂ  lĂ  », on peut apercevoir la remontĂ©e de souvenirs immĂ©diate exprimĂ©e par le oh lĂ  lĂ  lĂ  ». Elle est heureuse de raconter ces moments merveilleux passĂ©s avec sa famille avant que celle-ci ne se dĂ©truise. Elle utilise Ă©galement le c'est tout » pour insister sur la banalitĂ© des activitĂ©s rĂ©alisĂ©es en ce temps. Une activitĂ© banale pour les autres familles, mais considĂ©rable pour elle. Nous pouvons observer une utilisation du prĂ©sent de l'indicatif exprimĂ©e par la mĂšre, comme si elle racontait un Ă©vĂšnement actuel. Elle rĂ©flĂ©chit en mĂȘme temps qu'elle parle et fais donc des erreurs entre le moment oĂč elle raconte et celui oĂč l'histoire se dĂ©roule. La mĂšre revient ensuite immĂ©diatement Ă  l'imparfait lors de sa narration. Elle utilise encore une fois la figure de style de l'Ă©panorthose lorsqu'elle prĂ©cise son propos au moment mĂȘme oĂč elle parle de la couverture. En disant c'Ă©tait bien », la mĂšre exprime le fait que ça ne l'ait plus puisqu'elle emploie l'imparfait pour qualifier l'Ă©poque ou tout allait bien. Elle regrette ce temps et insinue que le temps actuel, sans le pĂšre, avec un retour de Louis brutal, et les tensions prĂ©sentes dans la maison est un temps qu'elle aurait prĂ©fĂ©rĂ© Ă©viter de vivre. Avant mĂȘme de commencer Ă  rapprocher quoi que ce soit, elle tente d'attĂ©nuer ses mots pour Ă©viter de brusquer qui que ce soit. Indirectement elle accuse ses enfants d'ĂȘtre la cause de la dĂ©sagrĂ©gation de la famille AprĂšs, ce n'est pas mĂ©chant ce que je dis non, aprĂšs ces deux-lĂ  sont devenus trop grands, je ne sais plus » ligne 31-33. Elle va Ă©galement user d'une question rhĂ©torique dans laquelle la mĂšre rĂ©alise que tout ça appartient au passĂ© et que rien ne fera revenir ces doux moments est-ce qu'on peut savoir comment tout disparaĂźt ? » ligne 134. Elle cherche tout de mĂȘme Ă  comprendre quoi ou bien qui a dĂ©clenchĂ© tant de facteurs ayant participĂ© Ă  cette destruction. GrĂące Ă  la phrase Ils ne voulurent 
 pour soi » ligne 135-136, nous pouvons comprendre que Louis n'est pas le seul responsable de cette destruction familiale. En effet, bien avant le dĂ©part de Louis, la famille Ă©tait dĂ©jĂ  presque totalement dĂ©truite principalement dĂ» Ă  l'Ă©loignement des deux frĂšres dans leur enfance. Ils ont pris des chemins diffĂ©rents exprimĂ©s par la mĂ©taphore chacun de leur cĂŽtĂ© faire de la bicyclette ». La bicyclette reprĂ©sente le chemin de vie, les objectifs, les ambitions de chacun qui Ă©taient contradictoires. La mĂšre paraĂźt triste, nostalgique, déçue lorsqu'elle parle de l'Ă©loignement des deux frĂšres. Suzanne, elle, est encore une fois mise de cĂŽtĂ©. Son enfance ne compte pas aux yeux de la famille puisque les parents ont dĂ©cidĂ© de mettre fin Ă  ces coutumes suite Ă  la sĂ©paration des deux frĂšres et n'ont pas tenu compte du fait que Suzanne aurait pu Ă©galement avoir une enfance comme celle de ses frĂšres. Elle a toujours Ă©tĂ© Ă  l'Ă©cart, que ce soit par rapport aux histoires familiales, ou bien par son Ăąge trop jeune qui l'a empĂȘchĂ© de vivre une belle enfance auprĂšs de sa famille. Elle a Ă©tĂ© dĂ©laissĂ©e par ces deux frĂšres puisqu’aprĂšs le dĂ©part de Louis, Antoine n'a pas eu un rĂŽle de grand frĂšre trĂšs protecteur, mais plutĂŽt rabaissant. À la fin de ce troisiĂšme mouvement, et de cette scĂšne, Antoine se rend compte de la peine qu'il a provoquĂ©e auprĂšs de sa famille du fait qu'il se soit mis Ă  l'Ă©cart de sa famille durant son adolescence. Il reconnaĂźt ses fautes C'est notre faute » ligne 139. Suzanne s'excuse Ă©galement et se sent responsable de sa propre naissance et pense que celle-ci a jouĂ© durant ce dĂ©litement Ou la mienne » ligne 140. Cependant elle n'y est pour rien, mais tente quand mĂȘme d'attirer l'attention sur elle. Elle se sent tellement Ă  l'Ă©cart de toutes ces histoires familiales qu'elle serait prĂȘte Ă  se rendre responsable de tout cela pour obtenir sa place au sein de la famille. Contrairement Ă  son frĂšre et sa sƓur, Louis fait preuve de silence comme depuis le dĂ©but de la piĂšce. Il ne se sent pas responsable de tout cela alors que le facteur ayant dĂ©truit la famille dĂ©finitivement est son dĂ©part de la maison qui a durer des annĂ©es. Conclusion Pour conclure, dans cette scĂšne, la mĂšre tente d'exprimer de façon la plus dĂ©taillĂ©e les souvenirs merveilleux qu'elle possĂšde avec le reste de sa famille. Des souvenirs qu'Antoine cherche Ă  oublier. Il Ă©vite d'Ă©couter comme il peut ces histoires lui rappelant son passĂ© avec son frĂšre et son pĂšre, avant mĂȘme qu'il prenne la dĂ©cision de les quitter. On peut relever de la souffrance chez Antoine notamment dans le premier mouvement, cette histoire racontĂ©e par sa mĂšre est une histoire qu'il a entendue de nombreuses fois et qu'il refuse d'entendre de nouveau. Louis reste comme il peut silencieux et ne dĂ©cide de parler que pour faire une remarque assez dĂ©placĂ©e. Dans cette scĂšne nous pouvons Ă©galement comprendre Ă  quel moment les relations familiales ont commencĂ© Ă  se fragiliser et se dĂ©truire. La mĂšre raconte comment une famille heureuse et trĂšs proche a pu se retrouver sĂ©parĂ©e comme actuellement. Elle raconte l'histoire de toute une vie qui met fin, une forme de peste effacĂ©e, et tente comme elle peut d'avoir un minimum d'attention sur elle et de participer aux histoires familiales auxquelles elle n'a pas assistĂ©.
marrede la dictature sanitaire; airbag spark 2 problÚme; thenie per djalin; démontage structure métallique; julie bertin benoßt paire; prendre rendez vous toilettage jardiland bonneuil juste la

ï»żJuste la fin du monde analyse des personnages. La piĂšce de Jean-Luc Lagarce propose des personnages particuliĂšrement intĂ©ressants Ă  analyser. De plus, ceux-ci permettent de nous interroger sur le thĂšme du parcours associĂ© crise individuelle, crise familiale ». D’abord, il est le personnage aĂźnĂ©. D’ailleurs, il porte le mĂȘme prĂ©nom que son pĂšre avant lui et que le premier nĂ© des enfants d’Antoine. Il revĂȘt ainsi un rĂŽle dĂ©terminant dans la famille, il semble ĂȘtre celui qui sera Ă  la tĂȘte de la cet aĂźnĂ© a quittĂ© la maison familiale, pour une raison qui est tue, il y a plus de dix ans. Son retour, Ă  l’instar de celui du fils prodigue, suscite les passions au sein de la plus, dĂšs le prologue, Louis apparaĂźt comme un personnage tragique. Sa dĂ©cision de retourner voir sa famille tĂ©moigne pourtant d’une volontĂ© de rĂ©sister, de maĂźtriser au moins l’annonce de sa fin Louis est un personnage mutique. Il Ă©coute sans intervenir et semble rester extĂ©rieur aux remarques des autres membres de la famille. Par exemple, lorsque Suzanne fait son monologue. explication linĂ©aire du monologue de Suzanne Il Ă©coute sans rĂ©agir aux propos de sa outre, il est Ă©crivain, il a donc une figure d’intellectuel. D’ailleurs, il cherche le mot juste voir l’usage de lĂ©panorthose. Il apparaĂźt donc comme opposĂ© Ă  son frĂšre Antoine. Effectivement Antoine travaille dans une usine. Il incarne donc le manuel. D’ailleurs, sa femme et lui habitent, selon les propos de Suzanne, un petit pavillon trĂšs il est trĂšs en colĂšre. D’une part, il semble avoir souffert du dĂ©part de son frĂšre et d’autre part, il semble souffrir de leur grande Ă  Louis qui parle peu mais avec aisance, Antoine est maladroit et parfois mĂȘme grossier. Par certains aspects, il apparaĂźt comme le miroir de Suzanne. Leur langage trahit leur bouillonnement intĂ©rieur quand Louis apparaĂźt placide. D’abord, elle est beaucoup plus jeune que ses frĂšres. Elle n’a donc pas un souvenir prĂ©cis des moments partagĂ©s avec Louis. Elle n’était alors qu’une elle semble enthousiaste Ă  l’idĂ©e de retrouver ce frĂšre aĂźnĂ© dont on imagine qu’il a suscitĂ© beaucoup de conversations familiales pendant cette dĂ©cennie d’ elle va trĂšs rapidement se trouver submergĂ©e par son Ă©motion. L’enthousiasme laisse place aux reproches. voir le monologueComme son frĂšre et sa mĂšre, elle incarne une classe sociale laborieuse mais peu fortunĂ©e. Louis, Ă  l’inverse semble ĂȘtre sorti de ce milieu et avoir atteint une sphĂšre plus aisĂ©e. Ainsi, elle n’a pas de voiture Ă  elle, elle la partage avec sa mĂšre, de mĂȘme qu’elle n’a pas de domicile Ă  elle, elle a conservĂ© sa chambre dans la maison familiale. 4. LA MERE D’abord, il faut noter que la mĂšre est le seul personnage Ă  n’avoir pas de prĂ©nom. Elle semble incarner le symbole de toutes les mĂšres plutĂŽt qu’une mĂšre Ă  l’instar du pĂšre dans la parabole du fils prodigue, elle est heureuse de retrouver son fils. Mais, comme Suzanne, son enthousiasme se transforme en reproches. Elle peine Ă  montrer clairement son amour et sa joie Ă  son plus, elle s’interpose entre ses enfants pour maintenir le calme lorsque les tensions s’ elle incarne une mĂ©moire du passĂ© familial. Elle rappelle les moments heureux du passĂ©, vĂ©cus avec le pĂšre. Ainsi, les dimanches sont Ă©voquĂ©s avec nostalgie. MalgrĂ© le manque d’argent qui ne permettait pas de partir en vacances, elle est nostalgique de ces moments oĂč tous Ă©taient rĂ©unis. 5. CATHERINE C’est un personnage singulier et intĂ©ressant. Elle ne partage pas le mĂȘme sang puisqu’elle est l’épouse d’Antoine. Elle n’a pas connu Louis avant son elle se montre sympathique et s’efforce d’aider Louis Ă  rattraper le temps passĂ©. Elle lui parle de leur mariage auquel il n’a pas assistĂ©, Ă  la naissance des enfants qu’il n’a pas apparaĂźt un peu comme une intermĂ©diaire entre les deux frĂšres mais elle se refuse Ă  prendre la parole en lieu et place d’Antoine lorsque Louis l’interroge. CONCLUSION JUSTE LA FIN DU MONDE ANALYSE Nous espĂ©rons que cette fiche JUSTE LA FIN DU MONDE ANALYSE » a pu ĂȘtre utile. N’hĂ©site pas Ă  poster tes commentaires ou questions dans les commentaires ci-dessous. –Biographie de Jean-Luc Lagarce –Dissertation Juste la fin du monde -Explication linĂ©aire du prologue de Juste la fin du monde –Explication linĂ©aire du monologue de Suzanne –Explication linĂ©aire de l’épilogue Navigation des articles Pour s'amĂ©liorer en français

ExplicationlinĂ©aire. Conclusion. LE TEXTE. Antoine. Juste la fin du monde, Jean-Luc Lagarce, extrait de la scĂšne 11. INTRODUCTION. « Tu crois que tu me connaĂźtrais parce que je suis ton frĂšre ?». C’est par cette apostrophe que Antoine fait comprendre Ă  Louis qu’il ne suffit pas nĂ©cessairement d’avoir des liens de sang pour avoir
AprĂšs douze ans de sĂ©paration, un Ă©crivain revient dans sa famille pour annoncer qu’il est atteint du sida et va mourir. Xavier Dolan rĂ©ussit une adaptation poignante de Jean-Luc Lagarce. En prenant pour matĂ©riau la piĂšce Ă©ponyme de Jean-Luc Lagarce, Xavier Dolan s’essaie pour la deuxiĂšme fois Ă  l’adaptation théùtrale. La premiĂšre, c’était Tom Ă  la ferme, d’aprĂšs la piĂšce de Michel Marc Bouchard. Les deux Ɠuvres comportent beaucoup d’échos deux portraits de famille anxiogĂšnes ; un contexte provincial, voire rural ; et l’introduction d’un corps inadaptĂ©, plongĂ© dans ce bouillon toxique au risque de sa dissolution. Dans l’un comme dans l’autre, c’est l’homosexualitĂ© qui vient frapper Ă  la porte tel un invitĂ© dĂ©rangeant. Histoires de familles Certes le statut de Tom interprĂ©tĂ© par Xavier Dolan dans Tom a la ferme et celui de Louis diffĂšrent sur un point fondamental le premier Ă©tait le petit ami du fils de famille mort ; le second est le fils qui a choisi de rompre les attaches, est parti Ă  la capitale faire sa vie en l’occurrence devenir un auteur reconnu et cĂ©lĂšbre sans revenir voir les siens pendant douze ans. Mais Louis est Ă  peine moins Ă©tranger Ă  sa famille que Tom Ă  celle de son petit ami. Et si le fils ici n’est pas dĂ©jĂ  mort, il est quand mĂȘme lĂ  pour apporter une funeste nouvelle, celle de son sursis. Ce sont donc des histoires de familles qui aimantent le cinĂ©ma de Xavier Dolan vers le théùtre. Mais cette aimantation se double, tout particuliĂšrement dans Juste la fin du monde, du dĂ©sir de filmer la famille comme un petit théùtre. Voire comme du mauvais théùtre. Une scĂšne, rĂ©gie par sa somme de conventions, oĂč chaque acteur se doit de tenir un rĂŽle, endosser un costume, dire un texte non dĂ©nuĂ© de faussetĂ©. Le vernis Ă  ongles n’est pas encore sec et la mĂšre rate l’entrĂ©e en scĂšne du fils Louis, le revenant au sens le plus littĂ©ral du terme, fait son entrĂ©e de façon inopinĂ©e, arrive en taxi sans avoir prĂ©cisĂ© l’heure, et c’est toute la mise en scĂšne de la mĂšre qui s’en trouve bousculĂ©e. Le vernis Ă  ongles n’est pas encore sec et elle rate l’entrĂ©e en scĂšne du principal intervenant, crie ses premiĂšres rĂ©pliques depuis les coulisses d’une autre piĂšce. Le film fait alterner des espaces scĂ©niques centraux, oĂč tous les comĂ©diens se rassemblent le salon Ă  l’heure de l’apĂ©ro, la table en terrasse Ă  celle du dĂ©jeuner, la salle Ă  manger en fin d’aprĂšs-midi ; et des travĂ©es, oĂč les personnages s’isolent Ă  deux, coulisses Ă  dĂ©couvert propres aux confidences et Ă  l’expression de soi la chambre de la petite sƓur, la cuisine avec la mĂšre, la voiture avec le grand frĂšre. Usages du close-up Sur les scĂšnes centrales, la comĂ©die de la rĂ©conciliation fait toujours long feu et le groupe invariablement se disloque dans des Ă©clats de voix on rĂ©siste Ă  se rassembler, on se lĂšve violemment de table, on sort de la voiture en claquant la porte et en laissant l’autre Ă  l’intĂ©rieur. L’espace scĂ©nique est intenable Ă  plusieurs, personne ne veut jouer la mĂȘme piĂšce. Dans les coulisses en revanche, de l’intime se libĂšre, mais une parole rĂ©siste, reste toujours empĂȘchĂ©e, celle pour laquelle le fils est revenu et qu’il ne pourra jamais libĂ©rer. Cette impossibilitĂ© du groupe Ă  tenir ensemble – inscrite dans le texte –, Xavier Dolan la double d’un dĂ©coupage qui fragmente systĂ©matiquement la cellule familiale. Presque toujours les cadres isolent les protagonistes, scindent les espaces, disjoignent ceux qui parlent de ceux qui Ă©coutent. C’est le pari d’une mise en scĂšne qui privilĂ©gie quasi exclusivement le gros plan. Les visages, surfaces sensibles tremblantes, semblent extirpĂ©s du dĂ©cor. Chaque close-up est une bulle oĂč le film pourrait ĂȘtre avalĂ© en entier par le monde intĂ©rieur de chacun de ses personnages. Et mĂȘme lorsque parfois deux acteurs occupent Ă  Ă©galitĂ© un cadre, le point se fait alternativement sur l’un et sur l’autre et atomise leur coprĂ©sence. Une prĂ©sence toujours incomplĂšte Toujours seuls parmi les autres. Louis particuliĂšrement, lorsqu’un des membres de sa famille lui parle, est le plus souvent en amorce, Ă©paule Ă  contre-jour bord cadre face Ă  sa sƓur, silhouette de dos Ă  l’extrĂ©mitĂ© des plans. L’amorce, c’est ce qui le dĂ©finit absolument. Une amorce de retour vite Ă©courtĂ©, une amorce de confession qui n’ira pas Ă  son terme, une prĂ©sence toujours incomplĂšte. Sa mĂšre “Tes deux ou trois mots, ton petit sourire, ça va pas suffire. Ils vont ĂȘtre déçus.” Quelle force souterraine et irrĂ©pressible isole irrĂ©mĂ©diablement Louis de cet arĂ©opage parmi lequel il a grandi ? Les principaux intĂ©ressĂ©s se le demandent. La mĂšre “Il n’y a pas eu de drame pour qu’il nous Ă©vite comme ça !” SĂ»rement l’homosexualitĂ© mais les mentions furtives de cette diffĂ©rence sexuelle par les membres de la famille sont pourtant loin d’ĂȘtre hostiles. Aujourd’hui la maladie, fardeau impartageable. Et par-dessus tout la rĂ©ussite professionnelle, le dĂ©placement gĂ©ographique et de classe. Le portrait, d’une justesse coupante, d’un transfuge social Juste la fin du monde fait le portrait d’une justesse coupante d’un transfuge social, la solitude affĂ©rente, le sentiment de honte qu’induit de façon plus forte que toutes les autres cette diffĂ©rence-lĂ . Gaspard Ulliel oppose Ă  l’overacting de ses partenaires registre explosif oĂč Nathalie Baye et LĂ©a Seydoux s’illustrent avec beaucoup de relief une douleur rentrĂ©e, un sourire triste, un ĂȘtre-au-monde empĂȘchĂ© absolument bouleversants. En retrait comme un narrateur proustien, fragilisĂ© comme un Swann en fin de vie Swann Ă©tait le pseudo qu’utilisait Saint Laurent dans ses fugues solitaires Ă  l’hĂŽtel et de fait Ulliel paraĂźt Ă  jamais transfigurĂ© par sa prestation chez Bonello, il rĂ©duit son jeu Ă  une pure instance perceptive, Ă  la fois Ă©loignĂ© et atteint, impuissant Ă  produire autre chose que du reproche involontaire. L’expulsion finale, filmĂ©e avec une intensitĂ© suraiguĂ« comme une Ă©vacuation dĂ©chaĂźnĂ©e, une exfiltration opĂ©rĂ©e manu militari Ă  des fins sanitaires, est d’une puissance inouĂŻe, qui laisse le spectateur aussi pantelant que le personnage. Moins ornementĂ© que d’autres, comprimĂ© jusqu’à l’asphyxie, Juste la fin du monde est le film le plus rĂȘche de Xavier Dolan. Mais pas un des moins fulgurants. Juste la fin du monde Can., Fr., 2016, 1 h 37 Critiques
Louisretourne dans sa famille aprÚs une longue absence, pour leur annoncer sa mort prochaine : avec cette piÚce, Jean-Luc Lagarce nous interroge : le théùtr
Une crise perso qui crĂ©e une crise familiale, ça te rappelle quelque chose ? C’est exactement ce que vit Louis dans la piĂšce de Jean-Luc Lagarce ! Pour y voir plus clair, voilĂ  Juste la fin du monde rĂ©sumĂ© pour ton bac de français. C’est parti 🚀 Juste la fin du monde Lagarce PrĂ©sentation Fiche d’identitĂ© 🔍 AuteurJean-Luc Lagarce Date1990 GenreThéùtre Structure2 parties, 1 prologue, 1 intermĂšde et 1 Ă©pilogue Principales mises en scĂšneFrançois Berreur 2007, Michel Raskine 2008 L’Ɠuvre et son auteur ⭐ Sa vie Jean-Luc Lagarce consacre trĂšs tĂŽt sa vie au théùtre. Il ne tient pas en place ! Alors qu’il Ă©tudie au Conservatoire des arts dramatiques, il fonde avec des potes une compagnie de théùtre, “Le Théùtre de la Roulotte”. Pour crĂ©er ses propres piĂšces, il puise son inspiration chez les grands dramaturges qu’il met en scĂšne. Retrouve par exemple PhĂšdre de Racine 1982La Cantatrice Chauve de Ionesco 1991Le Malade Imaginaire de MoliĂšre 1993L’Île des esclaves de Marivaux 1994 👉 Surprise, son rĂ©pertoire est plein d’Ɠuvres que t’étudies au bac. CoĂŻncidence ? Pas sĂ»r ! À lire aussi ⭐ Son Ɠuvre De son vivant, il est uniquement reconnu comme metteur en scĂšne. C’est seulement aprĂšs sa mort en 1995 que la critique salue ses Ɠuvres. C’est la moindre des choses quand on sait qu’il a Ă©crit plusieurs dizaines d’Ɠuvres théùtre, essais, roman et mĂȘme scĂ©nario de cinĂ© ! Aujourd’hui c’est encore l’auteur contemporain le plus jouĂ©. Son Ă©criture est caractĂ©risĂ©e par le mĂ©lange des genres Une Ă©criture lyrique, trĂšs poĂ©tique, qui doit beaucoup au théùtre classique de Racine. Des personnages qui vivent ou veulent vivre des drames dignes des plus grandes tragĂ©dies antiques. On reconnaĂźt par lĂ  le théùtre du dĂ©but du XXe siĂšcle comme celui de Jean Genet Les Bonnes, 1947Une Ă©criture ironique et trĂšs directe qui dĂ©dramatise le rapport Ă  la maladie, Ă  l’attente ou Ă  la mort. Un style tirĂ© tout droit du théùtre de l’absurde, comme chez Beckett ou Ionesco. 👉 Sa touche perso ses piĂšces traitent de la difficultĂ© Ă  parler de soi et de son intimitĂ©. S’il en parle si bien, c’est qu’il est entiĂšrement confrontĂ© Ă  cette Ă©preuve. Il apprend en 1988 qu’il est malade du sida et qu’il n’a plus beaucoup d’annĂ©es Ă  vivre. Il va bientĂŽt devenir remarquable de ne pas avouer’ qu’on l’a. J’ai le sida, et je l’ai dit publiquement, ou plutĂŽt je n’ai pas cherchĂ© Ă  le cacher. Mais je n’ai rien avoué’. J-L Lagarce Entretien avec Lucien Attoun, 04/09/1995 En 1990, il part pendant trois mois Ă  Berlin pour imaginer un double de lui-mĂȘme, un malade devant annoncer Ă  sa famille qu’il va bientĂŽt mourir. C’est le sujet de Juste la fin du monde ! 💡 Le cycle du théùtre de l’intime Cette piĂšce ouvre un cycle de trois Ɠuvres Juste la fin du monde 1990 J’étais dans ma maison et j’attendais que la pluie vienne 1994 Le Pays lointain 1995 À lire aussi Personnages đŸ‘Ș 📌 Louis Écrivain de 34 ans, il rend visite Ă  sa mif aprĂšs 12 ans sans avoir donnĂ© de news pour annoncer qu’il est malade du sida et qu’il va bientĂŽt mourir. Solitaire, il s’efface derriĂšre les autres personnages tout en Ă©tant au centre de l’attention. C’est un peu le brun tĂ©nĂ©breux de sĂ©rie mais qui a une vraie raison d’ĂȘtre torturĂ©. 📌 Antoine C’est le p’tit reuf de Louis. Entre les deux frĂšres, c’est la haine ! Il a 32 ans, une femme et deux enfants. Depuis petit, il est colĂ©rique et cherche toujours la baston. Pourtant, c’est lui qui est le plus proche du reste de la famille. Tu captes au fil de la piĂšce qu’il encaisse la souffrance causĂ©e par l’absence de son aĂźnĂ©. 📌 Catherine C’est la meuf d’Antoine. Elle est un peu cheloue elle parle beaucoup pour ne rien dire et augmente le malaise qui rĂšgne au sein de la famille. 📌 Suzanne Elle a 23 ans et connaĂźt trĂšs peu son frĂšre, parti quand elle avait 6 ans. Elle veut prendre sa libertĂ© mais elle se sent obligĂ©e de combler le vide causĂ© par Louis en restant chez leur daronne. 📌 La mĂšre Veuve de 61 ans. Elle ne vit plus vraiment depuis la mort de son mari et le dĂ©part de Louis. On la connaĂźt seulement par son rĂŽle de mĂšre de famille. Elle nĂ©glige Antoine et Suzanne, qu’elle fait toujours passer derriĂšre les deux figures absentes. Juste la fin du monde rĂ©sumĂ© 📋 Prologue ⏳ 💡 Fais gaffe ! Louis parle tout seul sur les planches c’est un monologue. Les autres personnages sont prĂ©sents mais inactifs ils ont la posture du chƓur théùtral. Le spectateur ne sait pas s’il est face aux pensĂ©es inavouĂ©es du personnage ou s’il est mis dans une confidence faite Ă  voix haute Louis est le narrateur de sa propre histoire. Le jeune homme explique qu’il est de retour dans la maison de sa mĂšre oĂč il a grandi avec son frĂšre et sa sƓur. Il parle oklm de sa mort imminente, comme s’il gĂ©rait complĂštement la situation. Il a tout prĂ©vu rester le dimanche, leur annoncer les derniĂšres news au cours du repas de famille, puis reprendre son train le soir. Tu t’en doutes, ça ne se passe pas tout Ă  fait comme ça. Partie 1 Les 11 scĂšnes reconstituent le passĂ© de la famille, troublĂ© par l’absence du fils aĂźnĂ©. Comme ça fait 12 ans qu’il n’est pas venu, il dĂ©barque dans un endroit qu’il ne connaĂźt pas et l’ambiance est hyper reloue. Certaines situations sont mĂȘme un peu wtf. Alors qu’il doit annoncer sa mort, il se retrouve assis sur le canap’ Ă  Ă©couter Catherine lui parler de sa life ses gosses, sa routine de couple avec Antoine gĂȘnant. Quand on connaĂźt Louis et sa fame d’écrivain, les autres persos semblent ultra boring. 💡 Une piĂšce-paysage Les scĂšnes ne se suivent pas de façon logique. Entre chaque sĂ©quence, le narrateur commente ce qui vient de se passer. Il reprend sa place de main character et essaye de contrĂŽler la suite de l’histoire. Tu le vois dans cette partie, qui compte 4 monologues Louis aux scĂšnes 5 et 10 Suzanne scĂšne 3 La MĂšre scĂšne 8 Entre ces scĂšnes banales, Louis prend cher en reproches ! S’il pensait qu’il pourrait revenir comme si rien ne s’était passĂ©, c’est ratĂ©. Personne ne comprend rien ni pourquoi il est parti ni pourquoi il revient. Tout ça donne raison Ă  son attitude de mec incompris, mal-aimĂ© et seul contre tous. 👉 Suzanne aurait souhaitĂ© qu’il la prĂ©vienne de sa venue. 👉 Antoine ne comprend pas du tout pourquoi il est de retour. 👉 La MĂšre Ă©voque la vie familiale avant la mort de son mari, comme si rien ne s’était passĂ© depuis. Elle essaye d’expliquer le malaise qui rĂšgne entre les membres de la famille, mais galĂšre Ă  trouver ses mots. La situation finit par ĂȘtre super frustrante pour le spectateur qui connaĂźt toutes les rĂ©ponses aux questions des personnages. Au lieu de leur rĂ©pondre, Louis s’adresse Ă  nouveau au public pour justifier son retour I,5. Il avoue ĂȘtre parti d’ici pour fuir la maladie. Depuis, il pense que sa famille l’aime moins qu’avant. Il se croit aussi en over control de la mort I,10. IntermĂšde Pendant 9 scĂšnes, les membres de la famille ont un vrai problĂšme pour communiquer ! La mĂšre cherche ses trois enfants dans toute la maison. Dans la derniĂšre scĂšne, elle avoue avoir eu peur que son fils soit de nouveau parti sans le dire. Aux scĂšnes 2 et 5, Suzanne et Catherine demandent des comptes Ă  Antoine sur sa dispute avec Louis. La mif devient un cadre ultra oppressant oĂč tout se sait et tout s’interprĂšte sans que personne se comprenne. 🎧 Écoute vite le dĂ©but de Juste la fin du monde analysĂ© sur France Culture ! đŸ”„ Regarde comment faire une fiche de lecture parfaire Partie 2 Elle s’ouvre sur un retournement de situation Louis voit qu’il n’arrive pas Ă  faire son aveu et dĂ©cide de partir sans rien dire. Les personnages surrĂ©agissent le conflit familial Ă©clate ! ⭐ ScĂšne 1 Dans un monologue, le narrateur annonce son dĂ©part. Il constate qu’Antoine ne cherche pas Ă  le retenir et y voit le signe qu’il ne l’aime pas. ⭐ ScĂšne 2 Flash-Back sur le gros clash entre les 2 frĂšres. D’un cĂŽtĂ©, Antoine propose Ă  son frĂšre de le raccompagner. De l’autre, Suzanne essaye de retarder le moment oĂč il partira. Elle semble avoir l’intuition qu’il part pour toujours. SaoulĂ© du comportement de Suzanne, Antoine lui parle trop mal. Sa femme lui dit d’arrĂȘter d’ĂȘtre “brutal”. Il pĂšte un cĂąble sur tout le monde avant de se calmer d’un coup. À ce moment, il prend la place du personnage principal jusqu’à la fin de la piĂšce. Son impulsivitĂ© lui rappelle des souvenirs d’enfance, qu’il dĂ©balle. Il explique comment la position de victime adoptĂ©e par son aĂźnĂ© lui a fait prendre la place du persĂ©cuteur pendant leurs bagarres. ⭐ ScĂšne 3 C’est le premier monologue d’Antoine. Il parle des raisons de sa haine envers Louis. À force que son reuf se plaigne de ne pas ĂȘtre aimĂ©, il s’est mis Ă  culpabiliser et Ă  ne plus jamais se plaindre. RĂ©sultat ses darons l’ont complĂštement nĂ©gligĂ©. 💡 L’ironie dramatique Pendant cette partie, tu dois ressentir une Ă©norme frustration. Antoine reproche Ă  son frĂšre de continuer Ă  faire sa drama queen. Mais toi, tu sais qu’il souffre vraiment ! C’est l’ironie dramatique. En tant que spectateur, on est au courant de toute la life des persos. Le suspens n’est pas de savoir ce qui va se passer, mais quand ce que tu redoutes va arriver. À lire aussi Épilogue ⌛ Louis est mort et fait part de son seul regret. Spoiler ça n’a rien Ă  voir avec ses relations familiales. Il raconte une balade nocturne Ă  cĂŽtĂ© d’une voie ferrĂ©e. Il a voulu s’arrĂȘter pour pousser un dernier “grand et beau cri” mais ne l’a pas fait. 🎧 La lecture et l’analyse de la fin de Juste la fin du monde sur France Culture ! Juste la fin du monde analyse 🧐 Si t’es amenĂ© Ă  aborder en dissertation Juste la fin du monde ou que tu tombes dessus Ă  l’oral du bac, lis cette explication. La crise sous toutes ses formes 💡 Le savais-tu ? Une “crise” c’est bien un moment de galĂšre. Mais il y a de multiples façons de la vivre. Comment la repĂšres-tu ? La rĂ©ponse dans l’étymologie du mot ! Sa racine, l’indo-europĂ©en “krei” juger, passer au crible. En grec, “ÎșρÎčÎč” c’est la facultĂ© ou la difficultĂ© de se distinguer par son action. Il y a une idĂ©e de sĂ©paration par rapport Ă  un Ă©tat antĂ©rieur. En latin, la crisis c’est l’assaut de la nature, renvoyant Ă  quelque chose de brutal et d’inattendu. On le retrouve aussi dans le terme cenere qui veut dire dĂ©cider. Retrouves toutes ces formes dans la piĂšce de Jean-Luc Lagarce. ✅ Le jugement En revenant, Louis fait tout de suite face au jugement des autres membres de sa mif ! Dans le prĂ©nom “Louis” on entend d’ailleurs les mĂȘmes sonoritĂ©s que dans le pronom “lui” tous le pointent du doigt. 👉 RepĂšre dans le texte les mots du jugement “procĂšs”, “crimes” II,1, “m’accuser”, “m’accable”, “droit”, “juste”, “coupable”
 Observe aussi la structure de la piĂšce. Suzanne commence I,3 et la tension monte ensuite jusqu’au jugement final donnĂ© par Antoine II,3 le conflit arrive Ă  son paroxysme avant de se rĂ©soudre. Louis encaisse sans jamais rien dire, car il est conscient de sa culpabilitĂ©. Il est sacrifiĂ© par sa famille. 💡 La scĂšne culte ! Le jugement de Suzanne I,3 “Lorsque que tu es parti -je ne me souviens pas de toi- je ne savais pas que tu partais pour tant de temps, je n’ai pas fait attention, je ne prenais pas garde, je me suis retrouvĂ©e sans rien. [
] Ce n’est pas bien que tu sois parti, parti si longtemps, ce n’est pas bien et ce n’est pas bien pour moi et ce n’est pas bienpour elle elle ne te le dira pas” ✅ La difficultĂ© Ă  parler Le théùtre repose sur une action Ă  accomplir. Ici, Louis doit avouer sa mort. Juste la fin du monde mobilise le registre tragique. La crise n’est pas la consĂ©quence de l’action mais le fait qu’elle ne s’accomplit jamais. 👉 À la fin, il repart sans avoir rien dit vers la fin de la journĂ©e, / sans avoir rien dit de ce qui me tenait Ă  cƓur / je repris la route. 💡 La scĂšne culte ! DĂšs le prologue, le spectateur perçoit que l’action ne se passera pas comme elle est annoncĂ©e. “LOUIS. -Plus tard, l’annĂ©e d’aprĂšs [
] comme on ose bouger parfois, Ă  peine, devant un danger extrĂȘme, imperceptiblement, sans vouloir faire de bruit ou commettre un geste trop violent qui rĂ©veillerait l’ennemi et vous dĂ©truirait aussitĂŽt. [
] je dĂ©cidai de retourner les voir, revenir sur mes pas, aller sur mes traces et faire le voyage, pour annoncer lentement, lentement, avec soin, avec soin et prĂ©cision -ce que je crois-” Note bien 👆 Le champ lexical du “risque” il hĂ©site Ă  annoncer sa tirets ce qu’il croit » est diffĂ©rent de ce qui va se passer rĂ©ellement. ✅ Le cri une parole inattendue L’assaut inattendu est incarnĂ© par le personnage d’Antoine. Il se rĂ©vĂšle de façon “brutale”II,2. C’est sa parole qui surgit Ă  la place de celle de Louis. Il rĂ©sout le conflit prĂ©sent au sein de la fratrie. La scĂšne 3 de la partie 2 en donne enfin une explication au conflit. Le silence doit aussi ĂȘtre rompu par Antoine qui, depuis l’enfance, s’efface derriĂšre son grand frĂšre. Je devais faire moins de bruit, te laisser la place, ne pas te contrarier / et jouir du spectacle apaisant enfin de ta survie lĂ©gĂšrement prolongĂ©e ✅ Le choix de Louis Pour que la crise soit rĂ©solue, le personnage qui doit accomplir l’action, Louis, doit en ĂȘtre le maĂźtre. Au cours de la piĂšce il reste pourtant passif et ne maĂźtrise pas ses propres paroles. Ça se voit dĂšs le prologue oĂč il ne trouve pas le mot juste pour dĂ©finir son action. Les Ă©panorthoses le fait de reprendre ses mots le montrent bien. Pour annoncer, / dire, / seulement dire, /ma mort prochaine et irrĂ©mĂ©diable, / l’annoncer moi-mĂȘme, en ĂȘtre l’unique messager À partir de la partie 2, c’est Antoine qui lance et accomplit l’action. Le choix de Louis est alors de se sacrifier. Son histoire, c’est finalement celle d’une non-action. De la crise personnelle Ă  la crise familiale ⭐ La crise personnelle Louis a dĂ©jĂ  traversĂ© ses interrogations face Ă  la mort. Son retour dans sa maison natale est la rĂ©solution de cette premiĂšre crise. 💡 La scĂšne culte ! IntermĂšde, scĂšne 10. Il revient dans sa maison dans une posture passive. Il sait qu’il s’apprĂȘte Ă  vivre son jugement dernier, comme s’il se considĂ©rait dĂ©jĂ  mort. “Ce “à quoi bon” me ramena Ă  la maison, m’y renvoya, [
] Je reviens et j’attends. Je me tiendrai tranquille maintenant, je promets, je ne ferai plus d’histoires, digne et silencieux, ces mots que l’on emploie. Je perds. J’ai perdu” C’est finalement le jugement de sa famille qui est l’action de la piĂšce. Face Ă  eux, il ne peut plus parler ! MĂȘme le cri, c’est Antoine qui le donne Ă  sa place. Dans l’épilogue, il explique que son regret est de ne pas avoir poussĂ© de “grand et beau cri”. âŻïž Mate la bande-annonce de Juste la fin du monde adaptĂ© par Xavier Dolan ⭐ La crise familiale La piĂšce ne se termine pas sur le regret de ne pas avoir annoncĂ© sa mort. La crise familiale son jugement dernier est la condition de la rĂ©solution de sa crise personnelle son rapport Ă  la mort. Tu es face Ă  une mĂ©taphore biblique Le mythe de CaĂŻn et Abel Dans la premiĂšre partie de la piĂšce, on pense qu’Antoine est jaloux d’ĂȘtre dĂ©laissĂ© face Ă  son aĂźnĂ©. Ce serait CaĂŻn dans le mythe biblique. Il tue Abel car Dieu a choisi son offrande et non la sienne. Tu me touches, je te tue. Le fils prodigue Un jeune homme qui quitte sa mif, revient demander pardon aprĂšs une vie de dĂ©bauche et suscite la jalousie de son frĂšre, ça te parle ? Cette parabole pose la question du pardon. Le pĂšre explique “il fallait bien s’égayer et se rĂ©jouir, parce que ton frĂšre que voici Ă©tait mort et qu’il est revenu Ă  la vie, parce qu’il Ă©tait perdu et qu’il est retrouvĂ©.” La figure du pĂšre est incarnĂ©e ici par celle de la mĂšre. Elle ne reproche rien directement Ă  son fils. Partie 3, scĂšne 8, elle lui dĂ©crit le bonheur qu’ils pourraient vivre en Ă©tant rĂ©unis. Le retour de Louis fait surgir cette nouvelle possibilitĂ©. Avant qu’il revienne, il Ă©tait comme mort pour elle. En imaginant ces instants de bonheur familial, elle le fait revivre. On comprend mieux que Louis n’ait pas la force de lui dire qu’il va rĂ©ellement mourir ! 💡 La scĂšne culte “ LA MÈRE -Ils voudraient tous deux que tu sois plus lĂ , plus prĂ©sent, plus souvent prĂ©sent, qu’ils puissent te joindre, t’appeler, se quereller avec toi et se rĂ©concilier [
] Tu as quel Ăąge ? Quel Ăąge est-ce que tu as, aujourd’hui ? LOUIS. -Moi ? Tu demandes ? J’ai trente-quatre annĂ©es. LA MÈRE. –Trente-quatre annĂ©es. Pour moi aussi, cela fait trente-quatre annĂ©es. Je ne me rends pas compte Ça fait beaucoup de temps ?” VoilĂ , t’as maintenant toutes les clefs pour parler comme un pro de la piĂšce ! À toi de jouer 🚀 eEFO3w. 222 452 205 167 81 496 30 433 79

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