ï»żJuste la fin du monde analyse des personnages. La piĂšce de Jean-Luc Lagarce propose des personnages particuliĂšrement intĂ©ressants Ă analyser. De plus, ceux-ci permettent de nous interroger sur le thĂšme du parcours associĂ© crise individuelle, crise familiale ». Dâabord, il est le personnage aĂźnĂ©. Dâailleurs, il porte le mĂȘme prĂ©nom que son pĂšre avant lui et que le premier nĂ© des enfants dâAntoine. Il revĂȘt ainsi un rĂŽle dĂ©terminant dans la famille, il semble ĂȘtre celui qui sera Ă la tĂȘte de la cet aĂźnĂ© a quittĂ© la maison familiale, pour une raison qui est tue, il y a plus de dix ans. Son retour, Ă lâinstar de celui du fils prodigue, suscite les passions au sein de la plus, dĂšs le prologue, Louis apparaĂźt comme un personnage tragique. Sa dĂ©cision de retourner voir sa famille tĂ©moigne pourtant dâune volontĂ© de rĂ©sister, de maĂźtriser au moins lâannonce de sa fin Louis est un personnage mutique. Il Ă©coute sans intervenir et semble rester extĂ©rieur aux remarques des autres membres de la famille. Par exemple, lorsque Suzanne fait son monologue. explication linĂ©aire du monologue de Suzanne Il Ă©coute sans rĂ©agir aux propos de sa outre, il est Ă©crivain, il a donc une figure dâintellectuel. Dâailleurs, il cherche le mot juste voir lâusage de lĂ©panorthose. Il apparaĂźt donc comme opposĂ© Ă son frĂšre Antoine. Effectivement Antoine travaille dans une usine. Il incarne donc le manuel. Dâailleurs, sa femme et lui habitent, selon les propos de Suzanne, un petit pavillon trĂšs il est trĂšs en colĂšre. Dâune part, il semble avoir souffert du dĂ©part de son frĂšre et dâautre part, il semble souffrir de leur grande Ă Louis qui parle peu mais avec aisance, Antoine est maladroit et parfois mĂȘme grossier. Par certains aspects, il apparaĂźt comme le miroir de Suzanne. Leur langage trahit leur bouillonnement intĂ©rieur quand Louis apparaĂźt placide. Dâabord, elle est beaucoup plus jeune que ses frĂšres. Elle nâa donc pas un souvenir prĂ©cis des moments partagĂ©s avec Louis. Elle nâĂ©tait alors quâune elle semble enthousiaste Ă lâidĂ©e de retrouver ce frĂšre aĂźnĂ© dont on imagine quâil a suscitĂ© beaucoup de conversations familiales pendant cette dĂ©cennie dâ elle va trĂšs rapidement se trouver submergĂ©e par son Ă©motion. Lâenthousiasme laisse place aux reproches. voir le monologueComme son frĂšre et sa mĂšre, elle incarne une classe sociale laborieuse mais peu fortunĂ©e. Louis, Ă lâinverse semble ĂȘtre sorti de ce milieu et avoir atteint une sphĂšre plus aisĂ©e. Ainsi, elle nâa pas de voiture Ă elle, elle la partage avec sa mĂšre, de mĂȘme quâelle nâa pas de domicile Ă elle, elle a conservĂ© sa chambre dans la maison familiale. 4. LA MERE Dâabord, il faut noter que la mĂšre est le seul personnage Ă nâavoir pas de prĂ©nom. Elle semble incarner le symbole de toutes les mĂšres plutĂŽt quâune mĂšre Ă lâinstar du pĂšre dans la parabole du fils prodigue, elle est heureuse de retrouver son fils. Mais, comme Suzanne, son enthousiasme se transforme en reproches. Elle peine Ă montrer clairement son amour et sa joie Ă son plus, elle sâinterpose entre ses enfants pour maintenir le calme lorsque les tensions sâ elle incarne une mĂ©moire du passĂ© familial. Elle rappelle les moments heureux du passĂ©, vĂ©cus avec le pĂšre. Ainsi, les dimanches sont Ă©voquĂ©s avec nostalgie. MalgrĂ© le manque dâargent qui ne permettait pas de partir en vacances, elle est nostalgique de ces moments oĂč tous Ă©taient rĂ©unis. 5. CATHERINE Câest un personnage singulier et intĂ©ressant. Elle ne partage pas le mĂȘme sang puisquâelle est lâĂ©pouse dâAntoine. Elle nâa pas connu Louis avant son elle se montre sympathique et sâefforce dâaider Louis Ă rattraper le temps passĂ©. Elle lui parle de leur mariage auquel il nâa pas assistĂ©, Ă la naissance des enfants quâil nâa pas apparaĂźt un peu comme une intermĂ©diaire entre les deux frĂšres mais elle se refuse Ă prendre la parole en lieu et place dâAntoine lorsque Louis lâinterroge. CONCLUSION JUSTE LA FIN DU MONDE ANALYSE Nous espĂ©rons que cette fiche JUSTE LA FIN DU MONDE ANALYSE » a pu ĂȘtre utile. NâhĂ©site pas Ă poster tes commentaires ou questions dans les commentaires ci-dessous. âBiographie de Jean-Luc Lagarce âDissertation Juste la fin du monde -Explication linĂ©aire du prologue de Juste la fin du monde âExplication linĂ©aire du monologue de Suzanne âExplication linĂ©aire de lâĂ©pilogue Navigation des articles Pour s'amĂ©liorer en français
ExplicationlinĂ©aire. Conclusion. LE TEXTE. Antoine. Juste la fin du monde, Jean-Luc Lagarce, extrait de la scĂšne 11. INTRODUCTION. « Tu crois que tu me connaĂźtrais parce que je suis ton frĂšre ?». Câest par cette apostrophe que Antoine fait comprendre Ă Louis quâil ne suffit pas nĂ©cessairement dâavoir des liens de sang pour avoir
AprĂšs douze ans de sĂ©paration, un Ă©crivain revient dans sa famille pour annoncer quâil est atteint du sida et va mourir. Xavier Dolan rĂ©ussit une adaptation poignante de Jean-Luc Lagarce. En prenant pour matĂ©riau la piĂšce Ă©ponyme de Jean-Luc Lagarce, Xavier Dolan sâessaie pour la deuxiĂšme fois Ă lâadaptation théùtrale. La premiĂšre, câĂ©tait Tom Ă la ferme, dâaprĂšs la piĂšce de Michel Marc Bouchard. Les deux Ćuvres comportent beaucoup dâĂ©chos deux portraits de famille anxiogĂšnes ; un contexte provincial, voire rural ; et lâintroduction dâun corps inadaptĂ©, plongĂ© dans ce bouillon toxique au risque de sa dissolution. Dans lâun comme dans lâautre, câest lâhomosexualitĂ© qui vient frapper Ă la porte tel un invitĂ© dĂ©rangeant. Histoires de familles Certes le statut de Tom interprĂ©tĂ© par Xavier Dolan dans Tom a la ferme et celui de Louis diffĂšrent sur un point fondamental le premier Ă©tait le petit ami du fils de famille mort ; le second est le fils qui a choisi de rompre les attaches, est parti Ă la capitale faire sa vie en lâoccurrence devenir un auteur reconnu et cĂ©lĂšbre sans revenir voir les siens pendant douze ans. Mais Louis est Ă peine moins Ă©tranger Ă sa famille que Tom Ă celle de son petit ami. Et si le fils ici nâest pas dĂ©jĂ mort, il est quand mĂȘme lĂ pour apporter une funeste nouvelle, celle de son sursis. Ce sont donc des histoires de familles qui aimantent le cinĂ©ma de Xavier Dolan vers le théùtre. Mais cette aimantation se double, tout particuliĂšrement dans Juste la fin du monde, du dĂ©sir de filmer la famille comme un petit théùtre. Voire comme du mauvais théùtre. Une scĂšne, rĂ©gie par sa somme de conventions, oĂč chaque acteur se doit de tenir un rĂŽle, endosser un costume, dire un texte non dĂ©nuĂ© de faussetĂ©. Le vernis Ă ongles nâest pas encore sec et la mĂšre rate lâentrĂ©e en scĂšne du fils Louis, le revenant au sens le plus littĂ©ral du terme, fait son entrĂ©e de façon inopinĂ©e, arrive en taxi sans avoir prĂ©cisĂ© lâheure, et câest toute la mise en scĂšne de la mĂšre qui sâen trouve bousculĂ©e. Le vernis Ă ongles nâest pas encore sec et elle rate lâentrĂ©e en scĂšne du principal intervenant, crie ses premiĂšres rĂ©pliques depuis les coulisses dâune autre piĂšce. Le film fait alterner des espaces scĂ©niques centraux, oĂč tous les comĂ©diens se rassemblent le salon Ă lâheure de lâapĂ©ro, la table en terrasse Ă celle du dĂ©jeuner, la salle Ă manger en fin dâaprĂšs-midi ; et des travĂ©es, oĂč les personnages sâisolent Ă deux, coulisses Ă dĂ©couvert propres aux confidences et Ă lâexpression de soi la chambre de la petite sĆur, la cuisine avec la mĂšre, la voiture avec le grand frĂšre. Usages du close-up Sur les scĂšnes centrales, la comĂ©die de la rĂ©conciliation fait toujours long feu et le groupe invariablement se disloque dans des Ă©clats de voix on rĂ©siste Ă se rassembler, on se lĂšve violemment de table, on sort de la voiture en claquant la porte et en laissant lâautre Ă lâintĂ©rieur. Lâespace scĂ©nique est intenable Ă plusieurs, personne ne veut jouer la mĂȘme piĂšce. Dans les coulisses en revanche, de lâintime se libĂšre, mais une parole rĂ©siste, reste toujours empĂȘchĂ©e, celle pour laquelle le fils est revenu et quâil ne pourra jamais libĂ©rer. Cette impossibilitĂ© du groupe Ă tenir ensemble â inscrite dans le texte â, Xavier Dolan la double dâun dĂ©coupage qui fragmente systĂ©matiquement la cellule familiale. Presque toujours les cadres isolent les protagonistes, scindent les espaces, disjoignent ceux qui parlent de ceux qui Ă©coutent. Câest le pari dâune mise en scĂšne qui privilĂ©gie quasi exclusivement le gros plan. Les visages, surfaces sensibles tremblantes, semblent extirpĂ©s du dĂ©cor. Chaque close-up est une bulle oĂč le film pourrait ĂȘtre avalĂ© en entier par le monde intĂ©rieur de chacun de ses personnages. Et mĂȘme lorsque parfois deux acteurs occupent Ă Ă©galitĂ© un cadre, le point se fait alternativement sur lâun et sur lâautre et atomise leur coprĂ©sence. Une prĂ©sence toujours incomplĂšte Toujours seuls parmi les autres. Louis particuliĂšrement, lorsquâun des membres de sa famille lui parle, est le plus souvent en amorce, Ă©paule Ă contre-jour bord cadre face Ă sa sĆur, silhouette de dos Ă lâextrĂ©mitĂ© des plans. Lâamorce, câest ce qui le dĂ©finit absolument. Une amorce de retour vite Ă©courtĂ©, une amorce de confession qui nâira pas Ă son terme, une prĂ©sence toujours incomplĂšte. Sa mĂšre âTes deux ou trois mots, ton petit sourire, ça va pas suffire. Ils vont ĂȘtre déçus.â Quelle force souterraine et irrĂ©pressible isole irrĂ©mĂ©diablement Louis de cet arĂ©opage parmi lequel il a grandi ? Les principaux intĂ©ressĂ©s se le demandent. La mĂšre âIl nây a pas eu de drame pour quâil nous Ă©vite comme ça !â SĂ»rement lâhomosexualitĂ© mais les mentions furtives de cette diffĂ©rence sexuelle par les membres de la famille sont pourtant loin dâĂȘtre hostiles. Aujourdâhui la maladie, fardeau impartageable. Et par-dessus tout la rĂ©ussite professionnelle, le dĂ©placement gĂ©ographique et de classe. Le portrait, dâune justesse coupante, dâun transfuge social Juste la fin du monde fait le portrait dâune justesse coupante dâun transfuge social, la solitude affĂ©rente, le sentiment de honte quâinduit de façon plus forte que toutes les autres cette diffĂ©rence-lĂ . Gaspard Ulliel oppose Ă lâoveracting de ses partenaires registre explosif oĂč Nathalie Baye et LĂ©a Seydoux sâillustrent avec beaucoup de relief une douleur rentrĂ©e, un sourire triste, un ĂȘtre-au-monde empĂȘchĂ© absolument bouleversants. En retrait comme un narrateur proustien, fragilisĂ© comme un Swann en fin de vie Swann Ă©tait le pseudo quâutilisait Saint Laurent dans ses fugues solitaires Ă lâhĂŽtel et de fait Ulliel paraĂźt Ă jamais transfigurĂ© par sa prestation chez Bonello, il rĂ©duit son jeu Ă une pure instance perceptive, Ă la fois Ă©loignĂ© et atteint, impuissant Ă produire autre chose que du reproche involontaire. Lâexpulsion finale, filmĂ©e avec une intensitĂ© suraiguĂ« comme une Ă©vacuation dĂ©chaĂźnĂ©e, une exfiltration opĂ©rĂ©e manu militari Ă des fins sanitaires, est dâune puissance inouĂŻe, qui laisse le spectateur aussi pantelant que le personnage. Moins ornementĂ© que dâautres, comprimĂ© jusquâĂ lâasphyxie, Juste la fin du monde est le film le plus rĂȘche de Xavier Dolan. Mais pas un des moins fulgurants. Juste la fin du monde Can., Fr., 2016, 1 h 37 Critiques
Louisretourne dans sa famille aprÚs une longue absence, pour leur annoncer sa mort prochaine : avec cette piÚce, Jean-Luc Lagarce nous interroge : le théùtr
Une crise perso qui crĂ©e une crise familiale, ça te rappelle quelque chose ? Câest exactement ce que vit Louis dans la piĂšce de Jean-Luc Lagarce ! Pour y voir plus clair, voilĂ Juste la fin du monde rĂ©sumĂ© pour ton bac de français. Câest parti đ Juste la fin du monde Lagarce PrĂ©sentation Fiche dâidentitĂ© đ AuteurJean-Luc Lagarce Date1990 GenreThéùtre Structure2 parties, 1 prologue, 1 intermĂšde et 1 Ă©pilogue Principales mises en scĂšneFrançois Berreur 2007, Michel Raskine 2008 LâĆuvre et son auteur â Sa vie Jean-Luc Lagarce consacre trĂšs tĂŽt sa vie au théùtre. Il ne tient pas en place ! Alors quâil Ă©tudie au Conservatoire des arts dramatiques, il fonde avec des potes une compagnie de théùtre, âLe Théùtre de la Roulotteâ. Pour crĂ©er ses propres piĂšces, il puise son inspiration chez les grands dramaturges quâil met en scĂšne. Retrouve par exemple PhĂšdre de Racine 1982La Cantatrice Chauve de Ionesco 1991Le Malade Imaginaire de MoliĂšre 1993LâĂle des esclaves de Marivaux 1994 đ Surprise, son rĂ©pertoire est plein dâĆuvres que tâĂ©tudies au bac. CoĂŻncidence ? Pas sĂ»r ! Ă lire aussi â Son Ćuvre De son vivant, il est uniquement reconnu comme metteur en scĂšne. Câest seulement aprĂšs sa mort en 1995 que la critique salue ses Ćuvres. Câest la moindre des choses quand on sait quâil a Ă©crit plusieurs dizaines dâĆuvres théùtre, essais, roman et mĂȘme scĂ©nario de cinĂ© ! Aujourdâhui câest encore lâauteur contemporain le plus jouĂ©. Son Ă©criture est caractĂ©risĂ©e par le mĂ©lange des genres Une Ă©criture lyrique, trĂšs poĂ©tique, qui doit beaucoup au théùtre classique de Racine. Des personnages qui vivent ou veulent vivre des drames dignes des plus grandes tragĂ©dies antiques. On reconnaĂźt par lĂ le théùtre du dĂ©but du XXe siĂšcle comme celui de Jean Genet Les Bonnes, 1947Une Ă©criture ironique et trĂšs directe qui dĂ©dramatise le rapport Ă la maladie, Ă lâattente ou Ă la mort. Un style tirĂ© tout droit du théùtre de lâabsurde, comme chez Beckett ou Ionesco. đ Sa touche perso ses piĂšces traitent de la difficultĂ© Ă parler de soi et de son intimitĂ©. Sâil en parle si bien, câest quâil est entiĂšrement confrontĂ© Ă cette Ă©preuve. Il apprend en 1988 quâil est malade du sida et quâil nâa plus beaucoup dâannĂ©es Ă vivre. Il va bientĂŽt devenir remarquable de ne pas avouerâ quâon lâa. Jâai le sida, et je lâai dit publiquement, ou plutĂŽt je nâai pas cherchĂ© Ă le cacher. Mais je nâai rien avouĂ©â. J-L Lagarce Entretien avec Lucien Attoun, 04/09/1995 En 1990, il part pendant trois mois Ă Berlin pour imaginer un double de lui-mĂȘme, un malade devant annoncer Ă sa famille quâil va bientĂŽt mourir. Câest le sujet de Juste la fin du monde ! đĄ Le cycle du théùtre de lâintime Cette piĂšce ouvre un cycle de trois Ćuvres Juste la fin du monde 1990 JâĂ©tais dans ma maison et jâattendais que la pluie vienne 1994 Le Pays lointain 1995 Ă lire aussi Personnages đȘ đ Louis Ăcrivain de 34 ans, il rend visite Ă sa mif aprĂšs 12 ans sans avoir donnĂ© de news pour annoncer quâil est malade du sida et quâil va bientĂŽt mourir. Solitaire, il sâefface derriĂšre les autres personnages tout en Ă©tant au centre de lâattention. Câest un peu le brun tĂ©nĂ©breux de sĂ©rie mais qui a une vraie raison dâĂȘtre torturĂ©. đ Antoine Câest le pâtit reuf de Louis. Entre les deux frĂšres, câest la haine ! Il a 32 ans, une femme et deux enfants. Depuis petit, il est colĂ©rique et cherche toujours la baston. Pourtant, câest lui qui est le plus proche du reste de la famille. Tu captes au fil de la piĂšce quâil encaisse la souffrance causĂ©e par lâabsence de son aĂźnĂ©. đ Catherine Câest la meuf dâAntoine. Elle est un peu cheloue elle parle beaucoup pour ne rien dire et augmente le malaise qui rĂšgne au sein de la famille. đ Suzanne Elle a 23 ans et connaĂźt trĂšs peu son frĂšre, parti quand elle avait 6 ans. Elle veut prendre sa libertĂ© mais elle se sent obligĂ©e de combler le vide causĂ© par Louis en restant chez leur daronne. đ La mĂšre Veuve de 61 ans. Elle ne vit plus vraiment depuis la mort de son mari et le dĂ©part de Louis. On la connaĂźt seulement par son rĂŽle de mĂšre de famille. Elle nĂ©glige Antoine et Suzanne, quâelle fait toujours passer derriĂšre les deux figures absentes. Juste la fin du monde rĂ©sumĂ© đ Prologue âł đĄ Fais gaffe ! Louis parle tout seul sur les planches câest un monologue. Les autres personnages sont prĂ©sents mais inactifs ils ont la posture du chĆur théùtral. Le spectateur ne sait pas sâil est face aux pensĂ©es inavouĂ©es du personnage ou sâil est mis dans une confidence faite Ă voix haute Louis est le narrateur de sa propre histoire. Le jeune homme explique quâil est de retour dans la maison de sa mĂšre oĂč il a grandi avec son frĂšre et sa sĆur. Il parle oklm de sa mort imminente, comme sâil gĂ©rait complĂštement la situation. Il a tout prĂ©vu rester le dimanche, leur annoncer les derniĂšres news au cours du repas de famille, puis reprendre son train le soir. Tu tâen doutes, ça ne se passe pas tout Ă fait comme ça. Partie 1 Les 11 scĂšnes reconstituent le passĂ© de la famille, troublĂ© par lâabsence du fils aĂźnĂ©. Comme ça fait 12 ans quâil nâest pas venu, il dĂ©barque dans un endroit quâil ne connaĂźt pas et lâambiance est hyper reloue. Certaines situations sont mĂȘme un peu wtf. Alors quâil doit annoncer sa mort, il se retrouve assis sur le canapâ Ă Ă©couter Catherine lui parler de sa life ses gosses, sa routine de couple avec Antoine gĂȘnant. Quand on connaĂźt Louis et sa fame dâĂ©crivain, les autres persos semblent ultra boring. đĄ Une piĂšce-paysage Les scĂšnes ne se suivent pas de façon logique. Entre chaque sĂ©quence, le narrateur commente ce qui vient de se passer. Il reprend sa place de main character et essaye de contrĂŽler la suite de lâhistoire. Tu le vois dans cette partie, qui compte 4 monologues Louis aux scĂšnes 5 et 10 Suzanne scĂšne 3 La MĂšre scĂšne 8 Entre ces scĂšnes banales, Louis prend cher en reproches ! Sâil pensait quâil pourrait revenir comme si rien ne sâĂ©tait passĂ©, câest ratĂ©. Personne ne comprend rien ni pourquoi il est parti ni pourquoi il revient. Tout ça donne raison Ă son attitude de mec incompris, mal-aimĂ© et seul contre tous. đ Suzanne aurait souhaitĂ© quâil la prĂ©vienne de sa venue. đ Antoine ne comprend pas du tout pourquoi il est de retour. đ La MĂšre Ă©voque la vie familiale avant la mort de son mari, comme si rien ne sâĂ©tait passĂ© depuis. Elle essaye dâexpliquer le malaise qui rĂšgne entre les membres de la famille, mais galĂšre Ă trouver ses mots. La situation finit par ĂȘtre super frustrante pour le spectateur qui connaĂźt toutes les rĂ©ponses aux questions des personnages. Au lieu de leur rĂ©pondre, Louis sâadresse Ă nouveau au public pour justifier son retour I,5. Il avoue ĂȘtre parti dâici pour fuir la maladie. Depuis, il pense que sa famille lâaime moins quâavant. Il se croit aussi en over control de la mort I,10. IntermĂšde Pendant 9 scĂšnes, les membres de la famille ont un vrai problĂšme pour communiquer ! La mĂšre cherche ses trois enfants dans toute la maison. Dans la derniĂšre scĂšne, elle avoue avoir eu peur que son fils soit de nouveau parti sans le dire. Aux scĂšnes 2 et 5, Suzanne et Catherine demandent des comptes Ă Antoine sur sa dispute avec Louis. La mif devient un cadre ultra oppressant oĂč tout se sait et tout sâinterprĂšte sans que personne se comprenne. đ§ Ăcoute vite le dĂ©but de Juste la fin du monde analysĂ© sur France Culture ! đ„ Regarde comment faire une fiche de lecture parfaire Partie 2 Elle sâouvre sur un retournement de situation Louis voit quâil nâarrive pas Ă faire son aveu et dĂ©cide de partir sans rien dire. Les personnages surrĂ©agissent le conflit familial Ă©clate ! â ScĂšne 1 Dans un monologue, le narrateur annonce son dĂ©part. Il constate quâAntoine ne cherche pas Ă le retenir et y voit le signe quâil ne lâaime pas. â ScĂšne 2 Flash-Back sur le gros clash entre les 2 frĂšres. Dâun cĂŽtĂ©, Antoine propose Ă son frĂšre de le raccompagner. De lâautre, Suzanne essaye de retarder le moment oĂč il partira. Elle semble avoir lâintuition quâil part pour toujours. SaoulĂ© du comportement de Suzanne, Antoine lui parle trop mal. Sa femme lui dit dâarrĂȘter dâĂȘtre âbrutalâ. Il pĂšte un cĂąble sur tout le monde avant de se calmer dâun coup. Ă ce moment, il prend la place du personnage principal jusquâĂ la fin de la piĂšce. Son impulsivitĂ© lui rappelle des souvenirs dâenfance, quâil dĂ©balle. Il explique comment la position de victime adoptĂ©e par son aĂźnĂ© lui a fait prendre la place du persĂ©cuteur pendant leurs bagarres. â ScĂšne 3 Câest le premier monologue dâAntoine. Il parle des raisons de sa haine envers Louis. Ă force que son reuf se plaigne de ne pas ĂȘtre aimĂ©, il sâest mis Ă culpabiliser et Ă ne plus jamais se plaindre. RĂ©sultat ses darons lâont complĂštement nĂ©gligĂ©. đĄ Lâironie dramatique Pendant cette partie, tu dois ressentir une Ă©norme frustration. Antoine reproche Ă son frĂšre de continuer Ă faire sa drama queen. Mais toi, tu sais quâil souffre vraiment ! Câest lâironie dramatique. En tant que spectateur, on est au courant de toute la life des persos. Le suspens nâest pas de savoir ce qui va se passer, mais quand ce que tu redoutes va arriver. Ă lire aussi Ăpilogue â Louis est mort et fait part de son seul regret. Spoiler ça nâa rien Ă voir avec ses relations familiales. Il raconte une balade nocturne Ă cĂŽtĂ© dâune voie ferrĂ©e. Il a voulu sâarrĂȘter pour pousser un dernier âgrand et beau criâ mais ne lâa pas fait. đ§ La lecture et lâanalyse de la fin de Juste la fin du monde sur France Culture ! Juste la fin du monde analyse đ§ Si tâes amenĂ© Ă aborder en dissertation Juste la fin du monde ou que tu tombes dessus Ă lâoral du bac, lis cette explication. La crise sous toutes ses formes đĄ Le savais-tu ? Une âcriseâ câest bien un moment de galĂšre. Mais il y a de multiples façons de la vivre. Comment la repĂšres-tu ? La rĂ©ponse dans lâĂ©tymologie du mot ! Sa racine, lâindo-europĂ©en âkreiâ juger, passer au crible. En grec, âÎșÏÎčÎčâ câest la facultĂ© ou la difficultĂ© de se distinguer par son action. Il y a une idĂ©e de sĂ©paration par rapport Ă un Ă©tat antĂ©rieur. En latin, la crisis câest lâassaut de la nature, renvoyant Ă quelque chose de brutal et dâinattendu. On le retrouve aussi dans le terme cenere qui veut dire dĂ©cider. Retrouves toutes ces formes dans la piĂšce de Jean-Luc Lagarce. â
Le jugement En revenant, Louis fait tout de suite face au jugement des autres membres de sa mif ! Dans le prĂ©nom âLouisâ on entend dâailleurs les mĂȘmes sonoritĂ©s que dans le pronom âluiâ tous le pointent du doigt. đ RepĂšre dans le texte les mots du jugement âprocĂšsâ, âcrimesâ II,1, âmâaccuserâ, âmâaccableâ, âdroitâ, âjusteâ, âcoupableâ⊠Observe aussi la structure de la piĂšce. Suzanne commence I,3 et la tension monte ensuite jusquâau jugement final donnĂ© par Antoine II,3 le conflit arrive Ă son paroxysme avant de se rĂ©soudre. Louis encaisse sans jamais rien dire, car il est conscient de sa culpabilitĂ©. Il est sacrifiĂ© par sa famille. đĄ La scĂšne culte ! Le jugement de Suzanne I,3 âLorsque que tu es parti -je ne me souviens pas de toi- je ne savais pas que tu partais pour tant de temps, je nâai pas fait attention, je ne prenais pas garde, je me suis retrouvĂ©e sans rien. [âŠ] Ce nâest pas bien que tu sois parti, parti si longtemps, ce nâest pas bien et ce nâest pas bien pour moi et ce nâest pas bienpour elle elle ne te le dira pasâ â
La difficultĂ© Ă parler Le théùtre repose sur une action Ă accomplir. Ici, Louis doit avouer sa mort. Juste la fin du monde mobilise le registre tragique. La crise nâest pas la consĂ©quence de lâaction mais le fait quâelle ne sâaccomplit jamais. đ Ă la fin, il repart sans avoir rien dit vers la fin de la journĂ©e, / sans avoir rien dit de ce qui me tenait Ă cĆur / je repris la route. đĄ La scĂšne culte ! DĂšs le prologue, le spectateur perçoit que lâaction ne se passera pas comme elle est annoncĂ©e. âLOUIS. -Plus tard, lâannĂ©e dâaprĂšs [âŠ] comme on ose bouger parfois, Ă peine, devant un danger extrĂȘme, imperceptiblement, sans vouloir faire de bruit ou commettre un geste trop violent qui rĂ©veillerait lâennemi et vous dĂ©truirait aussitĂŽt. [âŠ] je dĂ©cidai de retourner les voir, revenir sur mes pas, aller sur mes traces et faire le voyage, pour annoncer lentement, lentement, avec soin, avec soin et prĂ©cision -ce que je crois-â Note bien đ Le champ lexical du ârisqueâ il hĂ©site Ă annoncer sa tirets ce quâil croit » est diffĂ©rent de ce qui va se passer rĂ©ellement. â
Le cri une parole inattendue Lâassaut inattendu est incarnĂ© par le personnage dâAntoine. Il se rĂ©vĂšle de façon âbrutaleâII,2. Câest sa parole qui surgit Ă la place de celle de Louis. Il rĂ©sout le conflit prĂ©sent au sein de la fratrie. La scĂšne 3 de la partie 2 en donne enfin une explication au conflit. Le silence doit aussi ĂȘtre rompu par Antoine qui, depuis lâenfance, sâefface derriĂšre son grand frĂšre. Je devais faire moins de bruit, te laisser la place, ne pas te contrarier / et jouir du spectacle apaisant enfin de ta survie lĂ©gĂšrement prolongĂ©e â
Le choix de Louis Pour que la crise soit rĂ©solue, le personnage qui doit accomplir lâaction, Louis, doit en ĂȘtre le maĂźtre. Au cours de la piĂšce il reste pourtant passif et ne maĂźtrise pas ses propres paroles. Ăa se voit dĂšs le prologue oĂč il ne trouve pas le mot juste pour dĂ©finir son action. Les Ă©panorthoses le fait de reprendre ses mots le montrent bien. Pour annoncer, / dire, / seulement dire, /ma mort prochaine et irrĂ©mĂ©diable, / lâannoncer moi-mĂȘme, en ĂȘtre lâunique messager Ă partir de la partie 2, câest Antoine qui lance et accomplit lâaction. Le choix de Louis est alors de se sacrifier. Son histoire, câest finalement celle dâune non-action. De la crise personnelle Ă la crise familiale â La crise personnelle Louis a dĂ©jĂ traversĂ© ses interrogations face Ă la mort. Son retour dans sa maison natale est la rĂ©solution de cette premiĂšre crise. đĄ La scĂšne culte ! IntermĂšde, scĂšne 10. Il revient dans sa maison dans une posture passive. Il sait quâil sâapprĂȘte Ă vivre son jugement dernier, comme sâil se considĂ©rait dĂ©jĂ mort. âCe âĂ quoi bonâ me ramena Ă la maison, mây renvoya, [âŠ] Je reviens et jâattends. Je me tiendrai tranquille maintenant, je promets, je ne ferai plus dâhistoires, digne et silencieux, ces mots que lâon emploie. Je perds. Jâai perduâ Câest finalement le jugement de sa famille qui est lâaction de la piĂšce. Face Ă eux, il ne peut plus parler ! MĂȘme le cri, câest Antoine qui le donne Ă sa place. Dans lâĂ©pilogue, il explique que son regret est de ne pas avoir poussĂ© de âgrand et beau criâ. âŻïž Mate la bande-annonce de Juste la fin du monde adaptĂ© par Xavier Dolan â La crise familiale La piĂšce ne se termine pas sur le regret de ne pas avoir annoncĂ© sa mort. La crise familiale son jugement dernier est la condition de la rĂ©solution de sa crise personnelle son rapport Ă la mort. Tu es face Ă une mĂ©taphore biblique Le mythe de CaĂŻn et Abel Dans la premiĂšre partie de la piĂšce, on pense quâAntoine est jaloux dâĂȘtre dĂ©laissĂ© face Ă son aĂźnĂ©. Ce serait CaĂŻn dans le mythe biblique. Il tue Abel car Dieu a choisi son offrande et non la sienne. Tu me touches, je te tue. Le fils prodigue Un jeune homme qui quitte sa mif, revient demander pardon aprĂšs une vie de dĂ©bauche et suscite la jalousie de son frĂšre, ça te parle ? Cette parabole pose la question du pardon. Le pĂšre explique âil fallait bien sâĂ©gayer et se rĂ©jouir, parce que ton frĂšre que voici Ă©tait mort et quâil est revenu Ă la vie, parce quâil Ă©tait perdu et quâil est retrouvĂ©.â La figure du pĂšre est incarnĂ©e ici par celle de la mĂšre. Elle ne reproche rien directement Ă son fils. Partie 3, scĂšne 8, elle lui dĂ©crit le bonheur quâils pourraient vivre en Ă©tant rĂ©unis. Le retour de Louis fait surgir cette nouvelle possibilitĂ©. Avant quâil revienne, il Ă©tait comme mort pour elle. En imaginant ces instants de bonheur familial, elle le fait revivre. On comprend mieux que Louis nâait pas la force de lui dire quâil va rĂ©ellement mourir ! đĄ La scĂšne culte â LA MĂRE -Ils voudraient tous deux que tu sois plus lĂ , plus prĂ©sent, plus souvent prĂ©sent, quâils puissent te joindre, tâappeler, se quereller avec toi et se rĂ©concilier [âŠ] Tu as quel Ăąge ? Quel Ăąge est-ce que tu as, aujourdâhui ? LOUIS. -Moi ? Tu demandes ? Jâai trente-quatre annĂ©es. LA MĂRE. âTrente-quatre annĂ©es. Pour moi aussi, cela fait trente-quatre annĂ©es. Je ne me rends pas compte Ăa fait beaucoup de temps ?â VoilĂ , tâas maintenant toutes les clefs pour parler comme un pro de la piĂšce ! Ă toi de jouer đ
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juste la fin du monde antoine analyse